L’enlèvement est devenu l’un des leviers utilisés par les activistes la crise anglophone. Celui de Animbom Aaron Ankiambom, le délégué régional des Affaires sociales pour le Nord-ouest (DRAS-NO) sonne comme une autre situation de crise au cœur de laquelle la vie d’un fonctionnaire est en jeu. Au moment où nous mettons sous presse, l’on est toujours sans nouvelle de ce commis de l’Etat. Toutefois, pour éviter de tels drames, les autorités compétentes sur le terrain se servent de pratiques invisibles pour ne pas démobiliser les autres fonctionnaires en poste dans les régions anglophones du pays. Toutes les techniques de surveillance se multiplient et se perfectionnent aussi bien pour prévenir les enlèvements et, de façon plus générale, de lutter contre le crime organisé. Après l’enlèvement du DRAS-NO survenu le 24 février dernier à Batibo, les services spécialisés se donnent une option de recherche permettant à la fois d’encourager les agents de l’Etat à rester en poste et de rendre compte de la multiplicité des dimensions et des enjeux qui se nouent autour de ces rapts perpétrés par les sécessionnistes.
2018
Le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Mission des Nations Unies en RCA (MINUSCA) Parfait Onanga-Anyanga, en mission auprès du Conseil de Paix et de sécurité de l’ONU, a livré un rapport informatif.
Celui-ci présentait le travail entrepris par le gouvernement centrafricain pour rétablir la présence de l’Etat et renforcer les institutions démocratiques nouvellement mises en place. Les actions des autorités centrafricaines ont également contribué au raffermissement de l’appareil judiciaire national. Les occurrences portent dans premier mouvement sur la mise en place des Cours d’appel de Bangui et Bouar et concernent en second abord la consolidation de l’organigramme de la Cour Pénale Spéciale (CPS) en RCA. Une « dynamique positive » pour le diplomate onusien. La CPS est un tribunal « hybride » dont la compétence s’étend aux violations graves des droits humains et du droit international humanitaire commises depuis 2003. Créée officiellement en juin 2015, la CPS est entièrement intégrée à l’appareil judiciaire centrafricain et se compose de juges et personnels nationaux et étrangers. Présentement, Tousssaint Muntazini Mukimapa, un ancien magistrat militaire de la République Démocratique du Congo (RDC) a été nommé procureur spécial en février 2017. La CPS est actuellement fortement soutenue par la MINUSCA et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Sa priorité reste les infrastructures et la capacité d’ouvrir des enquêtes. Et cette activité demeure laborieuse car les besoins en financement sont énormes. En effet, seuls cinq millions de dollars sur les sept demandés pour les 14 premiers mois de la Cour ont été obtenus de la part des bailleurs de fonds dont les États-Unis, la France et les Pays-Bas ainsi que de la MINUSCA, et il semble y avoir peu de promesses de financement de la CPS au-delà de cette période initiale. Financée exclusivement par des contributions volontaires, il est difficile d’imaginer comment la CPS pourra échapper à des crises financières comme celles qui ont déstabilisé et nui au travail du Tribunal spécial pour la Sierra Leone et qui continuent encore aujourd’hui d’affecter le travail des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens. Avec la mise en place de la CPS, c’est la première fois qu’un tribunal hybride travaillera dans un pays où des enquêtes de la Cour pénale internationale (CPI) ont été ouvertes, ce qui pourrait constituer une importante innovation surtout s’il y a une réelle coordination entre la CPI et la CPS.
ZRM
Créé sous l’ère Biya, ce département ministériel mène son action sous l’aiguillon de deux programmes techniques et d’un programme support.

Une tranche de vie au Minproff
La Femme est à l’honneur ce 08 mars. Au Cameroun, cette journée est placé sous le thème «Intensifier la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, renforcer le partenariat pour le développement durable». Un libellé qui, de l’avis des observateurs, trahit toute l’attention que le gouvernement porte à l’égard de la gent féminine du pays.
Au ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), un socle de travail est disponible. Il s’agit de deux Programmes techniques et d’un Programme support. Les trois outils permettent d’œuvrer à la fois pour la promotion de la Femme et du genre, le développement de la famille et protection des droits de l’Enfant et le développement institutionnel et la gouvernance.
Concret
Des nombreux éléments disponibles, on retient que le Minproff a été sur le front de la ratification et de la vulgarisation des principaux instruments juridiques internationaux et régionaux de promotion et de protection des droits de la femme (notamment la CEDEF et son protocole additionnel, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et son protocole additionnel relatif aux droits de la femme en Afrique, le traité OHADA, etc.).
En plus de son implication à la rédaction de quelques rapports (Rapport- Pays sur la mise en œuvre de la plateforme d’action de Beijing (Beijing +20 ; Rapport- pays sur les 12 domaines critiques de Beijing ; Rapport d’étapes de mise en œuvre de la Décennie de la femme Africaine 2010-2015), cette institution gouvernementale a également procédé à la mise en place de Points Focaux et de Comités Genre dans toutes les administrations publiques et parapubliques. Ceci à l’effet d’assurer le suivi de la prise en compte des besoins spécifiques des femmes dans la définition, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des politiques publiques et les pratiques institutionnelles.
Politique de proximité
Difficile de ne pas mentionner la mise en place de 48 Comités Locaux de lutte contre les mutilations génitales féminines dans les zones foyers (Extrême-Nord, Sud-Ouest, Centre). Ceux-ci jouent en même temps le rôle de sentinelle, de brigades de dénonciation et d’unités de counseling, de sensibilisation et de plaidoyer à l’intention des acteurs. Ces structures de veille et de surveillance de proximité, qui fonctionnent en même temps comme un système d’alerte, s’intègrent dans la stratégie nationale de lutte contre ce fléau qui fait partie des violences faites aux femmes.
Promotion économique
Ici, on parle surtout de la promotion de l’entrepreneuriat féminin, du renforcement des capacités des femmes et de la réduction de la fracture numérique. Pour l’essentiel, l’on retiendra la mise en place de divers programmes et projets : le Programme d’Appui à la Promotion de l’Entreprenariat Féminin (PAPEF) pour un montant de 07 milliards, destiné au financement des projets économiques des femmes, avec un volet accompagnement des promotrices et formation des formateurs ; le Projet Genre et accélération de l’Autonomisation Economique des Femmes le long du Corridor Batchenga-Ntui-Yoko-Lena ; le Projet d’Alimentation en Eau Potable et Assainissement en milieu rural et semi urbain (PAEPA) ; la composante Genre du Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Agricoles au Cameroun (Genre/PIDMA) ou encore la connexion des Centres de Promotion de la Femme et de la famille à internet ;une convention a été signée à cet effet avec le MINPOSTEL, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Central Africa Backbone.
JRMA
Dans son pays, les soins de santé font aujourd’hui l’objet d’une attention beaucoup plus grande et d’un financement bien plus important qu’auparavant. Des relations contractuelles, nouvelles méthodes de règlement des soins médicaux, systèmes de détention de fonds et autres innovations en matière de financement de la santé, tel se présente, de façon ramassée, l’arsenal mis en œuvre en Russie depuis le début des années 2000. C’est ce dispositif que l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Cameroun est allé présenter au ministre camerounais de la Santé publique le 26 février dernier à Yaoundé. Au cours des échanges, le diplomate russe a proposé au ministre de la Santé publique des moyens pour aider dans la lutte contre les maladies et pour la formation des praticiens en médecine. A propos de ce dernier volet, S.E. Anatoly G. Bashkin envisage une augmentation du nombre de bourses allouées aux étudiants camerounais. Il a également proposé de l’aide à André Mama Fouda pour la création d’un corps de médecine de catastrophe.
Au terme d’une évaluation de leur partenariat, le gouvernement camerounais et la mission diplomatique transalpine conviennent de la réalité d’une exploitation au rabais des potentialités de richesses de la relation.
L’évaluation des visites conjointes des Chefs d’Etat italien et camerounais à Rome et à Yaoundé a ouvert d’innombrables opportunités aux acteurs économiques des différents pays. Des établissements publics administratifs aux sociétés privés, des niches de créations de la valeur sont mobilisables. Mais en l’état la capacité d’appropriation demeure très marginale. Dans le format actuel, les parties s’orientent vers une interdépendance de valeurs. Ceci par la mise en relation des entrepreneurs privés notamment les chaines de production. Dans le secteur de l’agro-industrie, le moringa camerounais est en processus d’industrialisation afin de renforcer les capacités nutritives des pâtes alimentaires italiennes. Il en est de même de la filière manioc qui intéresse les industriels italiens. Avec la Société de développement et d’exploitation des productions animales (sodepa), les entreprises italiennes vont collaborer à la construction d’abattoirs industriels et d’entrepôts. La production laitière par le croisement des vaches élevées dans les deux pays est également prévue. Tout comme le développement de la production du cuir dans les régions septentrionales. Le secteur des bâtiments et travaux publics bénéficie également du compagnonnage camerouno-italien. Le programme de construction des logements sociaux de Mbankomo, le complexe multisport d’Olembe, les tronçons routiers Ebolowa-Akom II-Kribi et Djoum-Oveng près de la frontière congolaise.
Ces projets sont pour la plupart en gestation et ne garantissent pas encore les mutations escomptées. Plusieurs champs sont encore en exploration. Non seulement la réalisation effective des projets présentés doit être effective mais la multiplication est possible. On peut évoquer l’exploitation industrielle du marbre à Figuil, l’extension de la Sonara, la centrale thermique à Gaz de Limbe, la fabrication des intrants agricoles notamment des engrais. Le secteur privé, quant à lui, invite le gouvernement à réfléchir à une agence de promotion des exportations comme institution d’intelligence économique et de veille stratégique. Le Cameroun et son économie, dans une perspective de réduction de la pauvreté ont besoin d’une Italie se positionnant la transformation locale.
9 milliards pour le développement
Les régions septentrionales (Extrême Nord, Nord et Adamaoua) et la région de l’est Cameroun sont les cibles des fonds alloués à la remise de la dette italienne. Sur la période 2016-2018, l’enveloppe de 9 milliards est prévue pour les domaines d’interventions tels que l’éducation, la santé, l’assainissement et l’urbanisation rurale. Les projets se concrétisent en construction des salles de classe, des centres de santé intégré et centres médicaux d’arrondissements, construction des forages, des ponceaux sur petites rivières et la réhabilitation des pistes rurales. En 2016, les interventions ont bénéficié de 3 milliards 550 millions 650 mille FCFA. Les projets de 2017 ont été exécutés à hauteur de 4 milliards 509 millions FCFA. Estimé à 4 milliards 624 millions FCFA, l’enveloppe de 2018 devrait recevoir une nouvelle créance pour la mise en œuvre des 400 projets retenus pour cet exercice. Rappelons que dans le cadre de l’annulation de la dette issue de l’initiative PPTE, l’Italie a apuré 99,3 milliards de FCFA vis-à-vis du Cameroun sur la période 2006-2042.
Zacharie Roger Mbarga
C’est le nombre de personnes que le Groupe italien Piccini envisage d’embaucher eu égard à l’avancement des travaux de construction du Complexe Sportif d’Olembé, notamment les zones nord, sud et est du stade. Selon un communiqué de presse que le groupe a publié le 26 février dernier, 593 TEU conteneurs de matériaux préfabriqués et équipement sont arrivés la semaine dernière à Yaoundé. Cela ouvre d’autres possibilités d’emplois. En plus d’avoir embauché et formé plus de 1000 camerounais jusqu’à présent, Gruppo Piccini compte, d’ici peu, recruter « de façon organisée et structurée » plus du double de cet effectif ; et conduire sereinement la mise en place des autres zones du stade et une partie de sa structure métallique.
Le chiffre est de la Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques (Cebevirha).
L’agence d’exécution de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) veut lever 150 milliards pour réaliser sa vision qui est de faire de la cebevirha à l’horizon 2025, une institution de référence pour les Etats et les partenaires en matière d’appui au développement durable des ressources animales, halieutiques, aquacoles et des échanges au bénéfice des populations de la Communauté. La situation socio-économique de la zone CEMAC est caractérisée par la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Ces deux phénomènes sociaux déjà très répandus dans la CEMAC se sont aggravés durant les dix dernières années à cause des crises socio-économiques qui se sont révélées comme étant la cause et la conséquence des problèmes militaro-politiques qui ont secoué la plupart des pays membres de la CEMAC et les pays voisins. La conjoncture actuelle est à la diversification et à l’introversion des économies de la sous-région. Afin de se positionner comme cheville ouvrière de l’accroissement de la productivité et de la création des chaines de valeurs agricoles, la Cebevirha dresse 150 milliards d’inventaire de besoin. Ce plan a été au patron du gouvernement communautaire, Daniel Ona Ondo, lors d’une séance de travail avec les responsables et le personnel en poste à Ndjamena, au Tchad. Le secrétaire exécutif adjoint de la Cebevirha, Bernard Boutsika Ngavet, a évoqué l’organisation d’une table ronde pour le mois de juin 2018, qui devrait servir à mobiliser les ressources des bailleurs de fonds et donateurs internationaux, au profit du programme de développement de la pêche, de l’élevage et de l’agriculture en zone CEMAC. Bernard Boutsika Ngavet a conclu son propos, en souhaitant que Daniel Ona Ondo pèse de tout son poids auprès du président en exercice de la Cemac, président du Tchad, Idriss Déby Itno, afin que ce rendez-vous soit parrainé par lui, mais aussi et surtout qu’il permette de mobiliser les 150 milliards FCFA escomptés pour véritablement développer ce secteur dans la sous-région. La BDEAC, dans sa nouvelle vision définie dans le Plan stratégique 2017 – 2022, concentre ses efforts opérationnels pour le soutien à la diversification économique des Etats, le financement de projets et programmes intégrateurs d’envergure et l’élargissement de la palette des outils d’intervention de la Banque pour le soutien au secteur privé, en particulier les PME-PMI. Elle devrait donc participer à cette opération.
ZRM
Le projet «S’attaquer à la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dans les régions de l’Extrême-nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est», dans lequel sont engagés le gouvernement camerounais et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), va bientôt entrer dans sa seconde phase. Pour accompagner ledit projet, le gouvernement allemand vient de mettre le pactole ci-dessus mentionné à la disposition des autorités camerounaises. Cette contribution permettra d’étendre les activités à un total de 68 districts de santé, soit 31 de plus que durant la première phase, afin de couvrir la totalité des régions ciblées par le projet. De manière plus spécifique, cette action contribue à améliorer la couverture et la qualité des interventions nutritionnelles en faveur des enfants de moins de 5 ans et des femmes en âge de procréer dans les régions les plus touchés de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est, à travers 4 composantes principales: la prise en charge adéquate des cas de malnutrition aigüe sévère, l’amélioration de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la lutte contre les carences en micronutriments et le renforcement des capacités des communautés, des dirigeants et des systèmes en termes de prévention de la malnutrition.
Les dynamiques régionales du continent tendent à installer dans les esprits l’idée non pas d’une Afrique cohérente et unie dans le process de développement mais « des Afriques ». Les régions africaines connaissent des rythmes de mobilisations très différenciées, disparates et inégalitaires. Les mutations issues de ces dynamiques font laisser planer la conception d’une Afrique des ambitieux opposée à une Afrique des anxieux. Dans son rapport 2018 sur les perspectives économiques en Afrique, la Banque Africaine de Développement (BAD), dans ses estimations, le démontre déjà «L’Afrique de l’Est demeure la sous-région dont la croissance est la plus rapide, elle devrait rester dynamique et atteindre 5,9 % en 2018, puis 6,1 % en 2019. L’Afrique du Nord a enregistré le second taux de croissance le plus élevé d’Afrique, il devrait s’accélérer pour atteindre 5,1 % en 2018, puis ralentir pour s’établir à 4,5 % en 2019. En Afrique Australe, la croissance devrait augmenter pour s’établir à 2 % en 2018 puis 2,4 % en 2019. Soutenu par l’augmentation de la production pétrolière et la croissance des rendements agricoles, la croissance en Afrique de l’Ouest devrait s’accélérer pour s’établir à 3,6 % en 2018 et 3,8 % en 2019. La région d’Afrique centrale a continué à enregistrer des résultats décevants malgré le rétablissement des prix du pétrole. La reprise modérée en République du Congo stimulera la croissance dans la région qui devrait se rétablir pour atteindre 2,6 % en 2018 et 3,4 % en 2019».
Afrique de l’Ouest
Décidée à implémenter la feuille de route de son intégration économique, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) accélère le chantier de la création de sa monnaie unique. Après des atermoiements sur les agrégats techniques, les Chefs d’Etat Ouest-africains ont institué une task force pour approfondir davantage la réflexion. Lors de sa dernière rencontre en février, elle a permis l’adoption d’une Feuille de route révisée de programme de la monnaie unique prévu en 2020. Malgré des dissensions entre états notamment marquées par les soupçons du Nigéria sur la bonne foi des pays francophones, la monnaie de la CEDEAO (baptisée « ECO ») devrait être crée en 2020. L’axe déterminant et manquant demeure la convergence nécessaire (critères de convergence économique et monétaire) et la surveillance multilatérale. La Commission de la CEDEAO a, elle aussi, affirmé que la nouvelle monnaie ne serait adossée sur aucune devise régionale. Sa compétitivité et sa flexibilité devant s’apprécier par rapport aux grandes monnaies du monde principalement du marché international.
Orientale et Australe
Premier tandem de la régionalisation économique du continent africain et porte étendard des échanges intrarégionaux, l’Afrique méridionale constitue le premier nœud de la géoéconomie régionale africaine. D’un point de vue interrégional, la Communauté économique d’Afrique de l’Est (CAE), le marché commun de l’Afrique de l’Est et du Sud (COMESA) et la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) capitalisent une zone de libre-échange tripartite depuis 2015. Celle-ci réunie 27 Etats africains, 650 millions de consommateurs et un Produit Intérieur Brut (PIB) global de 900 millions d’Euros. Dans le cadre de la réalisation de son agenda 2025, la CAE souhaite mobiliser 78 milliards de dollars pour développer ses projets d’infrastructures. 79% de ce budget total soit 62 milliards serviront à la construction de chemins de fer, de routes et à la mise en œuvre de plusieurs projets dans le secteur énergétique. Le partenariat de la BAD appuiera en outre la construction d’un centre régional d’excellence pour l’enseignement médical supérieur et la recherche. Le financement pourrait également s’organiser autour de l’émission des bons d’infrastructures sur le marché financier selon une piste avancée les Chefs d’Etat présents au sommet de Kampala (Ouganda). A ce jour, seuls 6% des fonds ont été réunis, soit environ 5 milliards $. Quant à l’Afrique centrale et à l’Afrique du Nord ?
Zacharie Roger Mbarga
Grève des enseignants : Les politiques s’invitent au mouvement
Deux cercles d’analyses se donnent des coups à cause des revendications des jeunes professeurs.
La grève dite du «Nouveau collectif des enseignants indignés» a fini par ébranler la sensibilité des hommes politiques. Au lendemain de l’interpellation le 27 février 2018 et de l’audition d’une cinquantaine d’enseignants par les services spécialisés, Me Akere Muna, avocat au barreau du Cameroun a annoncé son soutien aux enseignants et promis de réunir tous les moyens devant concourir à leur remise en liberté. Sous la bannière du mouvement Now qui encadre sa candidature à la prochaine présidentielle au Cameroun, cet homme politique a publié un communiqué. Le document fournit quelques détails sur le sort d’enseignants arrêtés le 27 février et détenus dans les locaux du Groupement spécial d’opération (Gso) à Yaoundé.
«Récup»
«S’il est bien dans son rôle, on ne peut s’empêcher de soupçonner Me Akere Muna de récupération politique de cette affaire qui suscite beaucoup d’émoi au sein de l’opinion publique», estime Protais Nkoudou. Ce militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dans le Mfoundi s’indigne d’ailleurs du fait que des activistes politiques se sont empressés d’établir le lien entre le sort des jeunes enseignants et le mépris des autorités publiques en charge des dossiers d’intégration et d’avancements. «Tout cela est suffisamment intéressant pour permettre au gens avides de gloire vers le sommet. Pour cela ils sont assez habiles pour se projeter eux-mêmes en première ligne en affichant souvent avec un certain bluff leur fantasme», analyse Protais Nkoudou.
Aucune visée
En face, voilà qui est fait : les opposants au régime de Yaoundé sont sortis du bois pour «décrypter la grossière tentation à tout politiser au Cameroun». Joe Ndom, un militant du Social democratic front (SDF), la solidarité se confond juste avec activisme tous azimuts. Et relativement au mal-être des jeunes sortis des écoles normales supérieures du pays, l’intérêt des hommes politiques est soutenu par un objectif : constituer peu à peu une contre-société. «On ne peut pas espérer prendre le pouvoir si on n’est pas capable de démonter l’idéologie dominante et de proposer un projet alternatif», détaille Eric Djomo. Récusant le terme «récupération», qu’il juge pas assez constructif, le conseiller aux affaires sociales De l’Union démocratique du Cameroun(UDC) confirme néanmoins vouloir «proposer une société alternative» en bousculant les habitudes politiques inculquées par ce qu’on nomme le «système». Et ce, à grande échelle: «On veut toucher des centaines de milliers de gens, faire de notre action un phénomène de masse».
Dans cet esprit, la création d’une galaxie de partis politiques solidaires aux revendications du Nouveau collectif des enseignants indignés du Cameroun est dans le pipe. Le Pr Célestin Noudjom qui le coordonne explique cette démarche par la conviction ancrée chez les politiciens (ceux de l’opposition) que «le régime qui tient cette affaire de salaires des enseignants peut céder à n’importe quel moment».
Jean-René Meva’a Amougou

Une route en chantier.
En hibernation depuis la 7ème réunion de son organe de suivi tenue à Yaoundé en avril 2016, le Plan Directeur Consensuel des Transports en Afrique Centrale (PDCT-AC) vient de connaitre un grand coup de dépoussiérage.
Le processus engagé va vers une programmation 2018-2019 qui s’articule principalement autour de l’organisation des prochaines réunions des organes du PDCT-AC, l’étude d’actualisation de la priorisation des projets du PDCT-AC, l’organisation de la table ronde des bailleurs de fonds, le redéploiement dans la sous-région du Système d’Information Géographique du PDCT –AC et la redynamisation du site internet. Le nettoyage des textes va également permettre de donner une perspective comptable à l’institution notamment pour plus d’efficacité dans la recherche des financements des projets d’infrastructures d’interconnexions régionales et le suivi de leur mise en œuvre.
Dans sa conception, le PDCT-AC se veut un programme commun de développement des infrastructures de transport dans la région. En effet dans son opérationnalisation, le projet bénéficie d’un accompagnement des organes d’intégration des deux communautés d’Afrique centrale. C’est à ce titre qu’à la tête du Comité Opérationnel de Suivi de la mise en œuvre du Plan Directeur Consensuel des Transports en Afrique Centrale (COS/PDCT-AC) on retrouve le Président de la BDEAC.
Le PDCT AC a été adopté par les Chefs d’Etats de la CEEAC lors de leur sommet tenu à Brazzaville en janvier 2004. Il est le résultat d’une concertation assidue entre les quatre Institutions membres du COS et les 11 pays de la sous-région: le Bureau sous-régional de Commission Economique des Nations unies pour l’Afrique (CEA/BSR-AC), la CEEAC, la CEMAC et la BDEAC. Le PDCT-AC constitue donc un cadre de référence qui a permis la mobilisation des ressources pour la réalisation des 55 projets intégrateurs sélectionnés dans le cadre de son Premier Programme Prioritaire dont les trois grandes composantes : (i) les infrastructures de transport, (ii) la facilitation du transport et du transit et (iii) le Système d’Information Géographique (SIG) en Afrique Centrale.
Les projets routiers du PDCT-AC sont composés des routes transafricaines, des chainons manquants du réseau communautaire de la CEEAC adopté le 27 février 1988 et du réseau prioritaire et intégrateur de la CEMAC adopté le 20 juillet 2000. Il s’agit essentiellement de la réalisation des liaisons inter-capitales, des corridors de transit et des liaisons d’interconnexion permettant le maillage du réseau.
Zacharie Roger Mbarga

Photo de famille entre le patronat et le ministre de l’Economie
Les deux parties s’accordent sur des gages d’efficacité pour le développement du Cameroun. C’était à Douala, au siège du Gicam les 20 et 21 février 2018.
Les mardi 20 et mercredi 21 février 2018, Louis Paul Motaze, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), a présidé les travaux de la rentrée économique son administration qui cette année a été organisée sous la forme d’une rencontre avec les organisations du secteur privé.
Placée sous le thème « Diversification de l’économie et transformation locale des produits », cette rencontre s’inscrivait dans la lignée d’une série engagée en 2010 et orientée d’une manière générale sur le renforcement du dialogue public/privé sur les orientations de la politique économique du pays.
Cette année, l’accent a ainsi été mis sur la promotion du secteur privé comme levier de la diversification de l’économie et la levée des contraintes à l’investissement. Aussi, les principaux sujets abordés ont portés sur :
– La situation et les enjeux économiques actuels ;
– Les guichets de financement des Partenaires Techniques Internationaux (PTF) ;
– Le programme économique et financier 2017-2020 ;
– La promotion des champions nationaux ;
– Les résultats préliminaires du 2nd Recensement Général des Entreprises (RGE2) ;
– Les résultats préliminaires de l’enquête sur le climat des affaires réalisée par le MINEPAT ;
– Les opportunités d’exportation vers l’Union Européenne ;
– Les projets porteurs du GICAM.
Situation et les enjeux économiques actuels
Ils ont été respectivement abordés par Célestin Tawamba, Président du Gicam dans ses propos de bienvenu prononcés au nom de la Plateforme des organisations du secteur privé et par le Minepat dans son discours d’ouverture.
Les propos des deux orateurs ont convergé sur le constat des résultats économiques en berne enregistrés par le Cameroun au cours des deux dernières années. Face au double choc constitué par la chute des cours des matières premières dont le pétrole et la crise sécuritaire à laquelle le pays fait face dans la partie septentrionale, les résultats économiques ont été en retrait par rapport à ceux des années précédentes.
Le Cameroun ayant mieux résisté que les autres pays de la sous-région, il convient désormais de consolider les facteurs de cette résilience parmi lesquels figure en première place la diversification horizontale et verticale de ses filières de production.
Pour le Président de la Plateforme des organisations du secteur privé, cela passe par un dialogue public/privé plus fertile par lequel une plus grande attention devra accordée aux préoccupations des entreprises. Saluant les bonnes dispositions du Ministre de l’économie en la matière, les représentants du secteur privé l’ont invité à devenir leur porte parole et relais auprès du Gouvernement.
C’est dans le cadre de partenariat rénové que les secteurs public et privé devront, dans une approche de coresponsabilité devront définir et implémenter les réformes structurelles indispensables pour donner un nouveau souffle à l’économie nationale et la remettre sur le sentier tracé pour son émergence. Les pistes de réformes portent notamment sur l’amélioration du climat des affaires, le développement des opportunités de financement, la promotion des champions nationaux, la révision du Code des marchés publics, la réforme de la fonction publique, la promotion des secteurs clés comme l’agriculture, le tourisme et les TIC.
Guichets de financement des PTF
Les opportunités de financement mis en place les Partenaires Techniques Internationaux ont été présentées :
– L’International Finance Corporation (IFC) ;
– La Banque Européenne d’Investissement (BEI) ;
– La Banque Islamique de Développement (BID) ;
– Proparco.
Ces institutions offres des appuis financiers directs à travers des lignes de financements mobilisées auprès des établissements financiers, des appuis techniques et institutionnels au bénéfice des entreprises. L’accessibilité demeure cependant assujettie à des conditionnalités dont le seuil d’investissement, le secteur d’activité et surtout la qualité du projet présenté.
Les échanges avec les chefs d’entreprises ont mis en évidence quelques contraintes à lever pour améliorer le recours et l’accès des entrepreneurs à ces opportunités. Il a ainsi été évoqué les questions relatives à la visibilité de ces offres de financement, à la prise ne charge des coûts des études qui peuvent atteindre 10% du coût total du projet ; le coût du crédit qui n’est pas forcément plus faible lorsqu’un PTF intervient ; le recours qui reste quasi obligatoire aux banques pour bénéficier de ces opportunités ; etc.
La question du financement ne pouvant être efficacement traitée que dans une approche plus large, les participants se sont appesantis sur le cadre général de l’offre et de la demande de financement au Cameroun. Sont ainsi apparues comme nécessaires des évolutions dans la prévisibilité des politiques publiques, la gestion des délais de paiement et notamment ceux de l’Etat, la régulation de certains secteurs d’activité, le contrôle de change, le remboursement des crédits de TVA, l’éducation financière et la culture de remboursement des crédits, l’accessibilité et la sécurisation des droits fonciers, la structuration des entreprises et des groupes familiaux, l’adaptabilité des procédures des PTF au contexte.
Programme économique et financier 2017-2020
Monsieur Isaac TAMBA, Directeur Général de l’Economie et de la Programmation des Investissements Publics a présenté le contexte économique qui a conduit à la signature de ce Programme, ses singularités et particularités, ses objectifs, les mesures concernant le secteur privé, les retombées financières ainsi que les résultats escomptés et ceux déjà acquis à fin décembre 2017.
On retient que le PEF intervient dans un contexte de détérioration de la situation économique de la CEMAC et décrochage de la croissance économique au Cameroun en raison notamment des problèmes sécuritaires, de la Perte d’opportunités des investissements et d’un accroissement du rythme d’endettement.
Le PEF se distingue cependant des Programmes d’Ajustement Structurel des années 90 par l’envergure des réformes envisagées, les champs de ces réformes et surtout la finalité recherchée. En occurrence, le PEF met un accent sur la préservation des acquis sociaux et ouvre la possibilité au Cameroun de bénéficier des appuis budgétaires qui sont par nature et par définition des ressources fongibles dans le budget de l’Etat.
Ses objectifs prioritaires concernent la relance et l’accélération de la croissance économique, la résorption du déséquilibre budgétaire, la réduction du déficit des comptes extérieurs, la stabilisation des réserves de change des pays de la CEMAC et la réduction du poids des investissements publics dans le budget.
Le PEF 2017-2020 comporte plusieurs mesures orientées directement vers le secteur privé, en particulier l’achèvement des travaux de construction des grands projets de 1ère génération et leur mise en service, l’élargissement de l’accès aux services financiers et l’amélioration du climat des affaires. Sur ce dernier point, sont notamment visées les réformes concernant la réglementation douanière et l’administration fiscale, la mise en œuvre du Plan cadastral, l’informatisation du registre du commerce et crédit immobilier, le remboursement des crédits TVA et les délais de paiement des factures.
Grâce aux performances enregistrées dans la mise en œuvre de ce Programme, le Cameroun a déjà enregistré trois décaissements d’un montant total 478 638 millions de F CFA de la part du FMI, de l’Union Européenne, de la Banque Mondiale, de l’AFD et de la BAD.
La promotion des champions nationaux
De la présentation faite par le Directeur Général de l’Economie, il ressort que l’initiative pour la promotion des champions nationaux a pris corps au GICAM lors du lancement de la 3ème Edition des Journées de l’Entreprise couplée aux 5èmes assises de l’Université du GICAM en 2016. Le MINEPAT s’est approprié le concept et a mis en place un Groupe de Travail en mars 2017 chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un Mécanisme pour l’émergence et de la promotion des Champions Nationaux.
La promotion des Champions Nationaux, tradition des dans les pays industrialisés , s’impose aujourd’hui pour inverser notre mode d’insertion dans les chaînes de valeurs mondiales, renforcer la diversification économique et conférer une identité internationale pour nos produits.
Comme définition, un Champion National est «une entreprise camerounaise, Leader dans son secteur d’activité, capable d’avoir un déploiement à l’international, qui est innovante, compétitive et offensive, et dont l’objectif de développement est en cohérence avec la politique mise en œuvre au niveau national». La promotion de telles entreprises implique un volontarisme du Gouvernement et un focus sur quelques filières ou groupe de produits en cohérence avec le Plan Directeur d’Industrialisation.
Parmi les secteurs pré-identifiés par le MINEPAT se trouvent en bonne place les filières Bois, Coton-Textile-Confection, Cacao-Café, les TIC, le Transport aérien, le secteur Banque-Finance, le Tourisme et le domaine de la Santé. Quelques critères ont été esquissés pour leur choix notamment en termes de création de la richesse, de capacité à créer des effets d’entrainement, de contribution à la résorption des déficits, de géographie du capital et de création des emplois.
Les interventions et appuis envisagés pour accompagner l’essor et le développement des Champions nationaux portent sur le financement direct via les prises de participation dans le capital, les lettres de confort aux partenaires pour crédibiliser ces entreprises, l’appui direct ponctuel pour le financement du haut bilan, l’octroi de régime préférentiel à la commande publique, l’octroi de subventions d’équilibre ponctuelles pour l’achat des intrants locaux ainsi que les appuis à la mise à niveau.
Les résultats préliminaires du 2nd RGE
Le second Recensement Général des Entreprises réalisé en 2016 a permis d’actualiser les informations de la situation des entreprises au Cameroun. Les résultats préliminaires de cet exercice ont été présentés par Monsieur Joseph TEDOU, Directeur général de l’Institut National de la Statistique.
Les innovations de cette seconde enquête concernent l’élargissement du champ des unités ciblées avec la prise en compte de certaines activités spécifiques exercées souvent en plein air sur des sites aménagés (laveries auto, dépôt de vente de sables, etc.), le géo référencement des unités économiques, la cartographie détaillée qui a permis d’améliorer l’identification des unités économiques.
Au terme de ce Recensement, 209 482 entreprises et établissements ont été dénombrés contre 93 969 en 2009, soit un accroissement de +123% (+12,7% en moyenne annuelle). Les principales tendances restent :
– La forte concentration géographique des entreprises dans les deux principales métropoles du pays que sont Yaoundé et Douala ;
– la prédominance du secteur tertiaire, largement dominé par les activités de vente de marchandises ;
– un écosystème économique atrophié en termes d’entreprises de moyenne et grande importance (1,5%), dominé par les micro-entreprises (79,1%) et essentiellement constitué d’entreprises individuelles (97%).
Le chiffre d’affaires réalisé par l’ensemble des entreprises en 2015, se situe à 13 347 milliards de FCFA contre 10 225 milliards en 2008. Il est accroissement de +28,8% (+3,9% en moyenne annuelle). L’ensemble des entreprises recensées emploient au total 635 969 personnes contre 386 263, soit un accroissement de +64,6% (+7,4% en moyenne annuelle).
En termes de gouvernance, il est observé un léger mieux dans la tenue de comptabilité. Cependant, on observe toujours une faible pénétration des TIC dans les entreprises et une faible prise en compte des questions environnementales. D’une manière générale, la rentabilité financière des entreprises en forte baisse et leurs équipements productifs demeurent vieillissants.
Sur un autre plan, la typologie des obstacles auxquels font face les opérateurs économiques s’est modifiée. La fiscalité demeure l’obstacle n°1 et les problèmes de financement apparaissent toujours une préoccupation majeure. La corruption est en net recul, désormais supplantée par les formalités administratives / tracasseries avec les agents de la mairie et communauté urbaine, ainsi que les problèmes de débouchés.
Les résultats préliminaires de l’enquête sur le climat des affaires
Le MINEPAT a réalisé en 2017 une enquête sur le Climat des Affaires (Business Climate Survey – BCS-). Cette enquête a couvert plusieurs aspects du climat des affaires dont la dimension factuelle en abordant notamment les questions relatives à la sécurité de l’environnement d’exercice des activités, l’attractivité du marché, les richesses naturelles, la solidité macroéconomique et la conjoncture économique ; la dimension perception, et le fonctionnement des institutions en charge de la promotion du climat des affaires.
De l’avis des 2000 chefs d’entreprises interrogés, il ressort que la qualité globale du climat des affaires reste très moyenne ; plusieurs entraves subsistent même si quelques avancées ont été enregistrées. Le déficit de communication de la part des institutions étatiques, les coûts élevés de crédit, la mauvaise qualité du service public (lenteur dans le traitement des dossiers, mauvais accueil des usagers, rétention de l’information utile au public, multiplication des pièces, isolement des responsables), les difficultés d’accès aux facteurs de production (énergie, services téléphoniques, internet, infrastructures de transport, ressources foncières, …) sont autant de facteurs ayant reçu une majorité d’opinions défavorables.
L’Etat communique peu et ne diffuse pas suffisamment les informations qui intéressent les hommes d’affaires comme
Les projets porteurs du GICAM
Présentés par Monsieur Pierre KAM, Président de la Commission Diaspora et Relations internationales, ils portent notamment sur la mise en place d’un fonds de garanti multi métiers, l’accompagnement des entreprises à la structuration des joint-venture, l’organisation des ateliers d’appropriation des APE, la mise en place d’un centre de développement des PME, la promotion de l’entreprenariat féminin, la catégorisation des mesures de l’Accord sur la facilitation des échanges et l’amélioration du climat des affaires.
Ces projets ont été présentés aux partenaires techniques et financiers en fin 2017 et des manifestations d’intérêt sont déjà enregistrées de la part de certains d’entre eux. S’agissant de l’appropriation de l’APE, les échanges ont mis en évidence des possibilités d’appui que le GICAM pourrait mobiliser auprès de l’Union Européenne à travers la Facilité de Coopération Technique.
Feuille de route
Le second jour des travaux de la rencontre MINEPAT/Secteur privé de 2018 a été consacré aux travaux techniques et une séance plénière d’adoption de la feuille de route présidée par le Ministre de l’économie. Cette Feuille de devant servir de support au déploiement de partenariat MINEPAT/Secteur privé au cours de l’année 2018 est articulée autour des thématiques abordées pendant la rencontre et reprend l’ensemble des recommandations formulées en précisant les parties prenantes, les responsables de la mise en œuvre et les délais d’exécution.
Au titre des recommandations retenues, l’on retiendra notamment:
– le renforcement des dispositifs de suivi qualitatif (enquêtes de perception, opinion d’experts, …) et quantitatif (recensements, études sectorielles, …) des entreprises ;
– le renforcement des programmes de promotion des exportations (services non financiers, études de marchés, voyage d’affaires, …) ;
– l’actualisation de l’étude sur les coûts de facteurs ;
– le renforcement des dispositifs de diffusion de l’information économique ;
– la mobilisation des appuis auprès du Gouvernement et des PTF pour accompagner les activités de sensibilisation/formation menées par les organisations du secteur privé;
– la réalisation d’une étude sur les opportunités d’exportation vers le marché de l’UE ;
– le renforcement de la communication sur les opportunités de financement des PTF, notamment par l’élaboration et la vulgarisation d’une cartographie de ces opportunités ;
– etc.
Un secrétariat technique de suivi se réunira au cours du mois de mars pour finaliser la feuille de route et plancher sur les modalités de mise en œuvre et de suivi des actions à déployer dans une démarche partenariale.
Les mots de clôture du Ministre et des Présidents des organisations du secteur privé ont été ceux exprimant leur reconnaissance et satisfaction mutuelle pour la disponibilité et l’engagement pour un nouveau départ dans le partenariat MINEPAT / Secteur privé.
Source: Minepat
La fermeture de la frontière et la crise économique dans la sous-région induisent une disette de liquidités dans au moins trois villes frontalières à la Guinée Equatoriale.
A partir de Kyé Ossi au Cameroun, le visiteur promène son visage sur un bout de la Guinée Equatoriale, à Ebebiyin. Les buildings parés de faux marbre ne respirent plus l’opulence générée par la manne pétrolière avec laquelle ce pays s’est extasié pendant près d’une décennie. Désormais, les lampadaires qui les éclairaient toute la journée, ne fonctionnent plus qu’à partir de 20 heures. D’autres sont tombés et n’ont pas été remplacés. Parodiant un humoriste local, quelqu’un, ici à Kyé Ossi, estime que « le pétrole ne coule plus avec l’argent comme avant ». Selon un courant ancré dans la ville, la Guinée Equatoriale avait beaucoup d’argent, et cela se voyait et se ressentait à partir d’ici jusqu’au Gabon. «Tous les trois cousins nageaient dans le pétrole», blague Blaise Emana Assoumou, le premier adjoint au maire de Kyé Ossi.
Aujourd’hui, la quasi-totalité des personnes que nous rencontrons, puissants hommes et femmes d’affaires compris, confessent se contenter régulièrement d’un repas par jour. A la gare routière, les «tournées alcooliques » régulièrement organisées par des jeunes sont devenues rares. Chacun se débrouille avec ce qu’il a pu obtenir dans les boutiques aux rayons clairsemés ou au marché noir, à un prix élevé. Conséquence : le spectacle de Kyé Ossi qui se couche à la tombée de la nuit est redevenu familier. Il y a quelques années, les rues frémissaient d’argent et l’on avait appris à voir cette ville frontalière comme un phare dans la sous-région.
Blocus
Ce 11 février 2018, jour de la fête de la jeunesse au Cameroun, l’incompréhension le dispute à l’incrédulité. Les commerçants, les paysans, les passeurs, les gendarmes, les douaniers, les agents des firmes de transferts d’argent et les transporteurs qui tentent de promener leur regard à la fois au Gabon, au Cameroun et en Guinée Equatoriale, n’ont plus qu’un sujet à la bouche : l’argent manque.
Dans cette ambiance, des personnes venues de Bitam ou de Libreville (Gabon) disent que dans les marchés de ces villes-là, vendeurs et clients broient du noir. «L’argent ne circule pas assez depuis qu’on nous dit que le pétrole ne se vend pas», débite Marcien Ogouma. Venu à Kyé Ossi dans l’espoir d’y acheter quelques liqueurs, ce commerçant basé dans la capitale gabonaise se désole de ce qu’ici aussi, les affaires ne se portent pas bien. Il dit s’être rendu compte que, dans les circuits d’approvisionnement, rareté des marchandises et manque d’argent se donnent la main dans un contexte où l’«Operacion Seguridad» n’en finit pas de souffler sur les braises de la crise économique. Lancée par les autorités équato-guinéennes, au lendemain de la tentative de putsch survenue en fin d’année dernière, cette opération « sécurité tous azimuts » a débouché sur la fermeture unilatérale de la frontière avec le Cameroun.
Catastrophe
A un ancien fonctionnaire de l’administration fiscale camerounaise, cela évoque une image : «Dopé à la rente pétrolière, la Guinée Equatoriale est montée sur le ring pour distribuer les uppercuts à ses voisins. Maintenant, le pétrole se vend mal. D’un seul coup, elle craint que le peu d’argent dont elle peut disposer ne sorte». Là se trouve probablement l’une des grilles de lecture de la fermeture de la frontière. En voyage d’études dans la ville, Ali Yaméo, élève ingénieur statisticien-économiste à l’Institut sous régional de statistique et d’économie appliquée (Issea) de Yaoundé, estime que du fait du blocus à la frontière avec le Cameroun, «la Guinée Equatoriale se trouve dans une dramatique situation bancale». L’explication qu’en donne le jeune Tchadien montre que ce pays veut les avantages d’une participation à la Cemac sans en subir les inconvénients. «C’est le type de pays qui, par ses actes, n’est plus tout à fait dans l’ensemble sans en être encore sorti ; l’urgence de se libérer des affres de la disette s’estompe devant l’orgueil déguisé en sécurité ; de leur côté, ils doivent imaginer des bricolages pour se nourrir», dit-il.
Autrement dit, ajoute Gladys Ngobo Belle (sa camarade), ici au niveau de la frontière, l’argent ne circule pas parce que «Malabo a verrouillé les portes du commerce avec ses voisins». De fait, les échanges entre ces parties ont chuté. A en croire Tobie Amougou Mbarga, le chef de secteur des douanes de Kyé Ossi, cette chute n’est pas inscrite dans l’amorce, mais dans l’incapacité du «voisin» à corriger les conséquences néfastes de ses choix.
Or, il y a quelque temps, tous les espoirs de fructification des capitaux des «trois cousins» étaient aiguillonnés par le trafic avec la Guinée Equatoriale. La situation n’est pas allée d’un coup. L’analyse qu’en font les pensionnaires de l’Issea, est formelle: depuis au moins deux ans, au pays d’Obiang Nguema Mbasogo, la croissance ne cesse de s’anémier. S’appuyant sur une note du FMI (Fonds monétaire international), en 2015, le PIB (produit intérieur brut) de la Guinée Equatoriale a reculé de -7,4% et de -9,9% en 2016. Et avec la fermeture de la frontière, les indicateurs macroéconomiques de ce pays n’augurent pas, de leur point de vue, de brillantes perspectives d’ici l’an prochain.
Tout pour faire valoir la «théorie des catastrophes». « Selon cette théorie, dit Gladys Ngobo Belle, les catastrophes apparaissent de manière progressive, quand, dans un système donné, se manifeste une petite perturbation qui ne rencontre aucune capacité de régulation, une toute petite perturbation qui n’appelait qu’une toute petite correction. En l’absence de capacité et de volonté d’agir, la première perturbation en rencontre une autre, tout aussi petite, qui ne trouve non plus de réponse. Et les petites perturbations s’accumulent, jusqu’à ce que le système perde la capacité de les réguler. C’est généralement le cas pour les économies frontalières comme celle d’ici».
Cercle vicieux
L’avalanche de mesures restrictives, la colère des populations éreintées dans la crise et pour finir, le souci de Malabo de renflouer les caisses sont en train d’entretenir la donne. A ce sujet, des sources soulignent l’élan politique des autorités équato-guinéennes va s’amplifier dans les semaines qui viennent. «Ce qui se passe dévoile que l’argent va davantage se faire rare dans cette zone, eu égard à un probable tassement des indices. Puisque le climat des affaires s’annonce plus défavorable que ces jours-ci», présage amèrement Ali Yaméo.
Il n’espère pas un réglage macroéconomique «correct» d’ici peu dans les localités de l’espace Cemac frontalières à la Guinée Equatoriale. «Déjà que l’argent manque, cela témoigne de l’échec de la fermeture de la frontière», établit Frank Mbossou, un autre élève ingénieur statisticien-économiste. Son regard juge cette tentative de réglage conjoncturel en réponse au putsch manqué de «perturbatrice des mouvements des capitaux dans trois pays pris dans un tourbillon inédit».
«Ce qui se passe dévoile que l’argent va davantage se faire rare dans cette zone, eu égard à un probable tassement des indices. Puisque le climat des affaires s’annonce plus défavorable que ces jours-ci»
« Dopé à la rente pétrolière, la Guinée Equatoriale est montée sur le ring pour distribuer les uppercuts à ses voisins. Maintenant, le pétrole se vend mal. D’un seul coup, elle craint que le peu d’argent dont elle peut disposer ne sorte»
Jean-René Meva’a Amougou de retour de Kye-Ossi

Traversée de la frontière Cameroun-Guinée Equatoriale, après l’adhésion de Malabo au principe de la libre circulation.
Selon des témoignages, la sécurité tous azimuts charrie de nouveau la xénophobie, reléguant les bonnes intentions d’hier aux oubliettes.
Timothée Dooh Elamé est rentré, de fraîche date, de Guinée Equatoriale. A 26 ans, ce Camerounais déballe difficilement son carnet de route ici à Kyé Ossi (Cameroun). «Il est épais et les choses qui y sont consignées sont bouleversantes», confesse-t-il d’un ton pathétique. Dans le vrac, le jeune homme pioche quelques faits avant de conclure : «Désabusés, cela ne nous étonne plus. Chaque jour là-bas, on attend juste effarés et maris la volte-face suivante ou le renoncement suivant». A la question de savoir de quel thème découle ce propos, Timothée Dooh Elamé qui revendique 03 mois à Mongomo (ville natale du président T. Obiang Nguema Mbasogo), répond sans hésiter: «Je parle de la libre circulation». Dans ce phrasé obtenu de justesse, toutes les confusions sont au rendez-vous. Heureusement, notre interlocuteur s’en aperçoit. «Libre circulation des biens et des personnes, c’est çà !», recadre-t-il.
Discours
Les développements fendent l’âme. Selon lui, la tragédie commence dès le poste frontière, côté équato-guinéen. Là, un discours développant une ligne de danger est entré en vigueur et s’est érigé en vérité absolue. «La libre circulation n’est pas la circulation libre», répète le Camerounais, rapportant au mot près, ce que disent souvent en boucle les agents. La boutade, défend Timothée Dooh Elamé, montre comment la Guinée Equatoriale torture, à sa guise, ce principe pourtant accepté par ses autorités vers la fin d’année 2017. «Tout étranger est forcé de mémoriser cette théorie enfantée par la formule «Equato primero» (Equato d’abord), destinée à donner la priorité aux travailleurs nationaux. La marge de manœuvre de l’étranger est très réduite», persiste le jeune Camerounais.
Selon des indiscrétions, le poste frontalier équato-guinéen sert d’entrée dans cette ingénierie morale. Cela tient à une raison : l’insécurité et son assimilation à un complot contre le pouvoir en place sont plus anciennes. Aussi, parler de libre circulation des biens et des personnes est quasiment inopérant dans cette entité. Certains pensent qu’ici, on évite de prendre la mesure de l’ampleur du sujet. Conséquence : les enjeux sont profondément sectorisés. Les acteurs en charge des questions de police et de passage à la frontière mettent l’accent uniquement ou presque sur le franchissement irrégulier. Aux dires de quelques usagers rencontrés à Kyé Ossi, discuter des entrées régulières et du dépassement des dates de validité du visa semble trop complexe pour les agents équato-guinéens en service à la frontière.
D’aucuns signalent que, plus que par le passé, ces derniers hurlent des imprécations xénophobes que l’on pensait refoulées dans les égouts. A ce sujet, un ancien «passeur» expose qu’à l’intérieur du pays, une nouvelle panoplie de mesures destinées à créer un «environnement hostile» aux étrangers (notamment des sanctions contre les propriétaires qui les logent et les patrons qui les emploient) sera mise en œuvre contre les citoyens qui s’y maintiendraient irrégulièrement. Sur la foi de quelques anecdotes, l’on apprend que ces dernières semaines ont été sans cesse scandées par de nombreuses expulsions.
Pris au piège
Et depuis que l’«Operacion Seguridad» est en marche, les bonnes intentions volent en éclats avec de nouvelles mesures qui mettent à mal les « Equato » eux-mêmes et, par extension, leurs deux «cousins» gabonais et camerounais. Le «Marché Mondial» à Abang-Minko’o qui, il y a peu, revendiquait une ambiance toute à la sérénité et à la joie de vivre fonctionne presqu’au ralenti. «C’était l’épicentre le plus réjouissant de la sous-région avec les ressortissants du Cameroun, du Gabon et de la Guinée Equatoriale qui s’y retrouvaient tous les samedis». Aujourd’hui, son décor montre que l’«Operacion Seguridad » ne l’a pas aidé à consolider son image de vrai tableau commercial d’Afrique centrale. Tant la muraille restrictive côté équato-guinéen met au supplice clients et vendeurs de trois pays. Aujourd’hui les articles venus de Guinée Equatoriale ne peuvent qu’emprunter des pistes tortueuses. A l’inverse, pas facile pour les commerçants camerounais et gabonais de faire des affaires. Même les riverains qui, jadis, payaient juste 2 000 francs CFA et présentaient une pièce d’identité valide (parce qu’ils étaient formellement connus), ne peuvent plus « traverser ». Sa Majesté Luc Bessomo, chef de 3ème degré de «Kyé Ossi 2000», trouve que l’«Operacion Seguridad» est davantage venu écorner les apanages des autochtones des deux côtés. «Elle a mis la libre circulation aux calendes équato-guinéennes», ironise le dignitaire traditionnel.
Mauvais concert
Au rythme où s’affichent les désagréments, on peut rester songeur en voyant ce qu’est devenu le rêve de la libre circulation des personnes ou celui, tout autant noble, d’une entrée sans tracasserie en Guinée Equatoriale. Par un excès de formalisme à la frontière, ce rêve suffoque dans la tête des autres citoyens de la Cemac. Leurs avis sont encore plus profonds, remplis de traits noirs épais et de spirales de mots dont la signification débouche sur une juxtaposition d’une chose et son contraire. La mésaventure d’un Centrafricain, expulsé d’Ebebiyin dans la nuit du 31 décembre 2017 au 1er janvier 2018, dégage à cet effet un monstrueux détail. «Un million et demi, toutes mes économies réalisées en Guinée, on me les a retirées à la frontière», avance-t-il mollement. Cet homme qui confesse une quarantaine d’années de vie (dont 3 passées successivement à Malabo et Ebebiyin), évoque le fait que « certains équato veulent que les étrangers restent en Guinée Equatoriale, d’autres non ».
Dans ce concert dissonant, les «citoyens non équato» peuvent entendre dix orchestres à la fois. « On vous dit que les papiers seuls ne suffisent pas ici, là-bas on vous brandit autre chose. On vous dit que vous pouvez circuler librement si vous avez un conjoint équato ici, là-bas, on vous dit que cela ne suffit pas. On vous dit ici que seuls les contrôles de l’armée sont valables ici, là-bas on vous dit que tout équato peut effectuer le contrôle», récite un Gabonais.
Dès lors, il se tisse alors des voisinages insolites, des constellations, prétendument mises au service de la sécurité. «Parfois, à Ebebiyin, les étrangers sont chargés de traquer les étrangers…», signale un Congolais. Bien que située dans les marges de l’esprit communautaire, la réalité qu’il décrit est animée par une «générosité». «On donne souvent 10 à 20 mille francs pour trois étrangers livrés à la police ou à l’armée», dévoile un autre Congolais, signalant que les motifs des interpellations sont travaillés diversement, selon qu’on « livre » des non équato résidant clandestinement ou non à Malabo, à Bata ou dans d’autres villes. Pour ce qui est de la capitale économique, quelques témoins étalent un dispositif zonal à action spéciale : «empêcher que les étrangers sortent avec de l’argent».
L’Afrique centrale et l’Afrique tout entière s’étaient lancées dans des processions de joie quand, au cours du dernier trimestre de l’année dernière, Malabo avait annoncé son adhésion au principe de la libre-circulation des personnes et des biens. Dans un concert d’éloges arborescent, on s’était alors félicité de ce que tout soit enfin mis en place pour parachever l’idéal communautaire dans une sous-région en proie aux balbutiements sécuritaires et économiques. Une jolie ligne d’horizon allait se dessiner tant, sur le papier, la musique était belle.
Maintenant, il faut la jouer. Il faut surtout la jouer avec les voisins, après concertation avec eux. Quand arrive le moment, l’un des musiciens se souvient qu’il n’a pas arrangé ses instruments qui ne marchent pas bien et ceux qui marchent mal. A l’entrée de l’une des salles de concert, on signale pêle-mêle, des arrestations injustifiées, des expulsions, des bastonnades et des basses filouteries. Et blocus. Au finish le pactole que devaient se partager les musiciens est gelé.
L’image sert à comprendre la position actuelle de la Guinée Equatoriale par rapport à la libre circulation. A sa frontière avec le Cameroun, le pays multiplie, au nom de la sécurité, des gestes d’incivilité, sur un mode aléatoire parfois. Un détour sur le terrain vous est raconté dans le présent zoom.
Jean-René Meva’a Amougou de retour de Kye-Ossi
La société marocaine de gestion d’actifs Wafa Gestion, filiale d’Attijariwafa Bank (66% d’actions), sera en charge du placement des fonds de la Caisse de retraite (CRBC) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Wafa Gestion, se présente comme le « leader de la gestion d’actifs au Maroc » avec, au 31 décembre 2016, 101,89 milliards de dirhams d’encours sous gestion (27.11% de part de marché).
Ces placements en actifs financiers, libellés en francs CFA, seront capitalisés dans les zones d’émissions monétaires et financières de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. C’est-à-dire dans la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac) et dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Soit 14 pays et deux places financières.
Le plan de retraite de la Beac est financé par ses contributions propres ainsi que celles de son personnel, sur la base de pourcentages spécifiques liés au régime à cotisations définies, indique un communiqué de l’Institut d’émission.
Lorsque la Beac lance, le 18 avril 2017, l’appel d’offres de recrutement d’une société pour placer ses fonds de retraite sur les marchés financiers, dans la Cemac et l’Uemoa, elle indique que cette caisse a été mise en place pour garantir un régime de retraite complémentaire à son personnel retraité ainsi qu’aux ayants droit des familles.
Créée en janvier 1999, la CRBC fait partie intégrante de la Banque centrale. Cependant, elle jouit d’une autonomie de gestion. Ses ressources sont confiées, contre rémunération, sur la base de mandats, à des institutions spécialisées dans la gestion de portefeuilles d’actifs financiers. Une mission désormais confiée à Wafa Gestion.
ZRM
Phénomène en pleine expansion dans le monde, le crowdfunding (financement participatif) constitue une opportunité intéressante pour le financement des projets et des entreprises de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. Mais cet instrument reste assez mal connu et connait actuellement moins de rayonnement dans la Cemac que dans d’autres zones d’Afrique (notamment l’Afrique de l’Est). L’analyse de l’activité d’une des plateformes majeures de financement des projets en Afrique, Kiva, montre que sur les 348 162 prêts recensés en date de septembre 2017, le Cameroun est le seul pays représenté de la sous-région avec 4 421 projets financés pour un total de 1,1 milliard de francs CFA, soit 0,74% du montant total levé sur le continent. Cette performance est 8 fois inférieure à celle du Sénégal sur la même plateforme à la même date et 30 fois inférieure à celle du Kenya.
Malgré ces contreperformances, l’exemple de ces projets financés via crowdfunding peut susciter de l’optimisme quant à la pertinence de ce mode de financement alternatif. En effet, il s’agit généralement d’entreprises et de projets ne remplissant pas les conditions minimales d’éligibilité à un crédit bancaire ou une introduction en bourse. En d’autres termes, le crowdfunding est adapté pour le financement de la quasi-totalité des micros, petites et moyennes entreprises constituant l’essentiel du tissu productif de la Cemac.
En outre, bien que plus de 99% des projets financés via crowdfunding dans la Cemac le soient sur des plateformes étrangères, on relève la création de deux sites internet de financement participatif dans la communauté: «G-Starters» au Gabon et «GuanxiInvest» au Cameroun. Ce qui illustre un intérêt croissant pour le crowdfunding dans la sous-région. A titre d’exemple : entre juin et septembre 2017, le taux de croissance annualisé des montants levés par le Cameroun sur le site Kiva s’élève à 42,8%. A ce rythme, le total des fonds levés par le Cameroun sur cette plateforme pourrait ainsi être multiplié par un facteur égal à 17 en 2025. Les estimations tablent sur un total de fonds levés sur le site Kiva au niveau de la Cemac de 12,2 milliards de francs CFA à l’horizon 2020.
ZRM
Une tournée présidentielle pour la sécurité en Afrique centrale
Le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le Gabonais Ali Bongo Ondimba, est en tournée régionale depuis le 13 février dernier. L’odyssée du président Gabonais l’a successivement conduit auprès de ses homologues du Rwanda, de l’Angola, du Congo, de la République Démocratique du Congo (RDC) et de la Guinée Equatoriale. A la veille d’un sommet crucial de la CEEAC sur la paix et la sécurité, le président Ali Bongo tente de convaincre ses pairs sur la nécessité de l’implémentation d’actions fortes dont la première se veut la participation effective. Les 5 et 6 mars prochain, Libreville accueille en effet un sommet des chefs d’Etats du Conseil de paix et de sécurité (Copax) de la CEEAC.
Lors de cette session du Copax qui sera précédée les 3 et 4 mars du Conseil des ministres, les Chefs d’Etats devront se pencher sur les problématiques politiques et sécuritaires qui entravent la quiétude sociale dans la sous-région. Tous les pays de cette zone connaissent des crises, des conflits ou des troubles dormant. De la crise centrafricaine aux troubles du Congo-Kinshasa en passant le coup d’Etat manqué à Malabo, les tensions dans la partie anglophone du Cameroun ou dans le pool du Congo, l’Afrique centrale connait une certaine instabilité.
A cette situation s’ajoute l’environnement économique. Marquée par des ajustements économiques et financiers, cet espace continue de subir la dépréciation des cours des matières premières sur le marché international. La diversification économique et l’intensification des échanges intra-régionaux demeurent des solutions structurelles à cette addiction d’extraversion économique accompagnée d’une étroitesse de la structure de production. Et même si les sujets économiques ont jalonné les échanges entre Ali Bongo et ses hôtes, il est utile que les solutions aux crises régionales s’accompagnent d’une approche intégrée. Laquelle prendra en compte l’inclusion sociale et spatiale dans la gestion des sociétés de même que les questions de migrations.
ZRM
Dans le cadre de l’harmonisation des règles et procédures de circulations préférentielles dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le Cameroun et le Congo ont réceptionné, en mi-janvier 2018, le premier poste de contrôle frontalier unique (PCFU) de la sous-région. Financés à près de 5 milliards de francs CFA par la Banque africaine de développement (BAD), les travaux de construction du PCFU sont réalisés par l’entreprise Sinohydro Tianjin et le contrôle est assuré par la société Cira Ingenieurs Conseils.
Localisé sur le tronçon Ketta-Djoum (précisément à Ntam), ce poste permettra d’éradiquer les amoncellements de barrières que connaissent les corridors intra régionaux en général et celui liant le Cameroun au Congo en particulier. Pour cela, il faudra relever le défi de l’harmonisation des institutions juridiques, des procédures de dédouanement et même l’instauration des mécanismes de pré-dédouanement.
C’est une évidence, les difficultés de transports constituent des entorses de premier plan aux échanges de la sous-région. La dématérialisation en cours servira à la facilitation des échanges commerciaux par la fluidité du transport sur l’axe Brazzaville-Yaoundé. Ceci dans un contexte d’intensification quasi-obligatoire des échanges dans la région en vue de la diversification économique ; dans une dynamique continentale de préparation de l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange continental possiblement le 21 mars 2018.
La vocation du PCUF est de simplifier les formalités de contrôle et de réduire les délais d’attente aux frontières pour les marchandises et les personnes entre le Congo et le Cameroun. Il est aussi question de favoriser la prévention des pratiques illicites (par exemple la contrebande ou le commerce informel). Le PCUF est appelé à renforcer aussi l’efficacité des services douaniers et des autres
agences gouvernementales en évitant les doublons inutiles au niveau des formalités, en favorisant la coopération, le partage des informations et des données commerciales tout en permettant une meilleure utilisation des ressources.
La multiplication des PCUF dans la région revêt également un enjeu commercial considérable pour le Tchad, la RCA, le Rwanda et le Burundi qui sont des pays enclavés sans accès maritime. Ils sont parfois contraints de supporter des coûts de transit élevés pour exporter leurs productions. Lesquelles doivent d’abord être acheminées par route vers des ports situés dans des pays disposant d’une frontière maritime pour pouvoir être expédiées ensuite ailleurs.
Zacharie Roger Mbarga
C’est une figure plus jeune qui conduira le Social Democratic Front (SDF) à la prochaine élection présidentielle. Joshua Osih, 50 ans, a été désigné candidat de ce parti politique, leader de l’opposition parlementaire, à l’élection présidentielle de 2018. Election théoriquement prévue entre septembre et octobre de cette année. Le député du Wouri est en effet sorti vainqueur de la primaire du SDF avec 1021 voix (88,39%) contre 134 voix (11,60%) pour son adversaire, le député Forbi Chinda, 71 ans, architecte de profession. L’avocat Mbah Ndam, lui aussi député, s’est retiré à la dernière minute sans pour autant donner de consigne de vote.
Ces primaires se sont déroulées sans John Fru Ndi, 76 ans. La figure de proue du parti, qui jusqu’ici représentait le SDF à toutes les scrutins présidentiels depuis 1992, a choisi de ne pas faire acte de candidature. Il garde néanmoins la présidence du parti. Joshua Osih conserve la première vice-présidence. Originaire du Ndian dans le Sud-ouest, Joshua Osih a fait l’essentiel de de sa carrière dans l’aviation en parallèle avec ses activités politiques.
Accident ferroviaire d’Eseka: Le milliard introuvable de Paul Biya
Tout comme le train 152, l’argent que le président a promis aux victimes ou à leurs familles n’est jamais arrivé à destination. L’heure est déjà aux inquiétudes.
Le visage suave, Maître Thomas Dissakè Kwa n’en finit pourtant pas d’être exaspéré. En plus de n’avoir pas de nouvelles de sa notaire d’épouse (Mme Dissaké Kwa née Dorette Enangue Njoh) disparue lors de l’accident ferroviaire survenu à Eséka (Nyong-et-Kelle) le 21 octobre 2016, l’avocat au barreau du Cameroun baigne dans un mélange de colère, de désespoir, de frustration. «J’ai écrit au président de la République qui a donné des instructions pour que lumière soit faite sur le sort de mon épouse. Il me semble que ceux qui sont chargés d’exécuter les directives présidentielles semblent détournés de celles-ci», confie-t-il.
Plongé dans l’épaisseur tragique des souvenirs, le juriste éprouve le sentiment de se perdre dans la suite réservée au milliard de francs CFA promis par le chef de l’Etat depuis octobre de l’année dernière, en guise d’assistance complémentaire à verser aux familles des victimes de l’accident du train 152. Ce 22 février 2018, dans son bureau, sis Avenue Foch, au cœur de Yaoundé, il estime que «cet argent offre au regard un miroitement de lumières et d’ombres semblable aux reflets d’une eau dormante». En clair, rien de probant sur le décaissement effectif, encore moins sur le partage, ne se dessine, selon lui. «Tout pour intensifier la douleur des familles éprouvées», lâche-t-il, évoquant l’activité épistolaire dans laquelle il s’est lancé depuis la publication, le 23 mai 2017, d’un communiqué du secrétariat général à la présidence de la République.
Ping-pong
Maître Thomas Dissaké Kwa dit avoir écrit à Magloire Séraphin Fouda et à Alamine Ousmane Mey, respectivement les 16 et 31 janvier 2018. La posture du secrétaire général des services du Premier ministre (président de la Commission interministérielle chargée d’encadrer la répartition de la dotation spéciale du chef de l’Etat) et celle du ministre des Finances (membre de ladite Commission) n’offre à ses yeux que des échappées en tous genres, avec en bonus, des bifurcations improbables. «Eu égard à cela, tranche Justin Ombé (un autre proche d’une victime de l’accident) la figure de l’idiot n’est même plus interrogée, elle est purement et simplement confondue avec celle de l’imbécile faute d’informations fiables sur le dossier». De son point de vue, les familles des victimes de l’accident du train d’Eséka sont encore témoins de «quelque chose de trop fort, d’une logique implacable qui échappe à toute raison». Conséquence : à ce jour, aucune des personnes listées n’a perçu le moindre sous.
Selon des informations obtenues auprès des services du Premier ministre, une liste de noms des bénéficiaires du «milliard présidentiel» est prête depuis le 23 octobre 2017. Le document a été transmis à Alamine Ousmane Mey pour «paiement en urgence». Au Minfi, rien d’officiel ne filtre ; laissant libre cours à des indiscrétions. Sans assumer leurs dires, certains fonctionnaires de cette institution publique disent que «le dossier est encore piloté à partir du Premier ministère». En bons petits vampires, certains se frottent déjà les mains dans l’attente de voir le milliard tomber à leur niveau. Là-bas, apprend-on, d’ores et déjà, des réseaux occultes mélangeant gros intérêts privés et petites corruptions individuelles sont constitués.
Les indemnisations de Camrail
Selon des informations parues dans la presse locale la semaine dernière, Camrail, et son assureur annoncent avoir déjà procédé au remboursement, à 100% de tous les préjudices matériels relatifs à l’accident ferroviaire qui s’est produit le 21 octobre 2016 à Eséka.
L’entreprise ferroviaire, dont les responsables étaient encore devant la barre du tribunal d’Eséka le 14 février dernier, dans le cadre du procès ouvert autour de ce drame, revendique par ailleurs au 31 janvier 2018, un taux de remboursement de 98% en ce qui concerne l’assistance pour préjudices sociaux, contre 99% pour les frais médicaux. «De manière globale, 60% des blessés sont déjà définitivement indemnisés», apprend-on.
Au sujet de l’indemnisation des familles des personnes décédées, Camrail dit avoir «enregistré 72 dossiers. Jusqu’ici, 28 ont été définitivement homologués, 19 sont en cours de règlement et 2 autres en cours de finalisation. A verser dans le même registre, 20 dossiers actuellement en discussions et 3 en constitution».
JRMA

Milices en activité dans les régions anglophones
Depuis octobre 2017, les autorités camerounaises disent avoir répertorié six groupes armés en activité dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest.
«Nous avons identifié les terroristes décidés à diviser l’Etat du Cameroun, en créant ce que je ne vais pas nommer ici ». Ainsi parlait, Joseph Beti Assomo, ministre délégué à la présidence de la République en charge de la Défense (Mindef), au terme d’une mission à Buea (région du Sud-ouest) le 12 octobre 2017. Pour qui s’applique à décrypter les mots de ce membre du gouvernement, ils indiquent qu’un travail exploratoire a été mené. Il a permis de repérer les «bataillons séparatistes» qui entrent en jeu dans la construction et la dynamique d’entretien de la crise anglophone. «On connaît maintenant assez bien le profil de la plupart de ces groupes ; nous disposons d’un maximum d’informations sur ces brigands et leur mode opératoire. Nos conclusions nous ont permis d’acquérir la conviction que leur organisation est complexe mais bien coordonnée», souffle, ce 22 février 2018, une source rencontrée au secrétariat d’Etat à la Défense (SED) en charge de la gendarmerie.
Visages
Selon des relevés de terrain compilés par les services spéciaux de la gendarmerie, six groupes armés seraient en activité dans la partie anglophone du Cameroun. Il s’agit des «Tigers of Ambazonia», des «Vipers», de l’«Ambazonia Restoration Army (Ara)», des «Ambaland Forces», de l’«Ambazonia Defense Forces (ADF)» et de la «Southern Cameroons Defence Forces (Socadef)». «S’ils évoluent tous sous la bannière de l’Ambazonie, ceux-là semblent s’être juré de se mettre d’accord sur leurs formules contre le calme et le vivre-ensemble dans les zones où ils ambitionnent d’augmenter la teneur mortifère de la crise», établit un officier de gendarmerie.
A comprendre qu’entre ces «six cracheurs», il y a probablement des nuances idéologiques, mais pas de grosses différences opérationnelles. Des informations picorées sur le terrain par des services spécialisés allèguent que ces radicaux œuvreraient à une union. Ces derniers temps, ils travailleraient à gommer les petites différences pour fixer un cadre commun combinant poids lourds expérimentés et visages neufs dans la pratique de la guérilla.
A côté, il y a l’aile inscrite dans un dessein sécessionniste modéré, prônant le recours à la pression politique au travers de concessions progressives. Elle est incarnée par le Scacuf (Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front). Pour cette branche, le dialogue pourrait servir de repoussoir à toute dérive incontrôlée de groupes utilisant la violence armée.
Réorganisation
Au plus haut sommet de l’Etat, on dispose donc de la matière pour quelques arbitrages majeurs. En décrétant, le 21 février dernier, la création d’une cinquième région militaire basée à Bamenda (Nord-ouest), Paul Biya, le chef des armées camerounaises, juge d’une stratégie, d’une action sur le long terme. Pour tenter d’expliquer cet ajustement et en souligner les enjeux, un colonel de gendarmerie estime que, statistiquement, les groupes dits radicaux sont plus nombreux et causent plus de dégâts dans cette région.
A mi-voix, le même haut-gradé dit que cet ajustement dans la chaîne de commandement renvoie à l’actualité immédiate, notamment les élections sénatoriales prévues le 25 mars prochain. «Cette échéance politique et le tempo actuel de la crise peuvent précipiter des événements nouveaux… Il ne faudra pas les courir après. Le président a donc anticipé», murmure-t-il.
Jean-René Meva’a Amougou
Dans son pays, les soins de santé font aujourd’hui l’objet d’une attention beaucoup plus grande et d’un financement bien plus important qu’auparavant.
Des relations contractuelles, nouvelles méthodes de règlement des soins médicaux, systèmes de détention de fonds et autres innovations en matière de financement de la santé, tel se présente, de façon ramassée, l’arsenal mis en œuvre en Russie depuis le début des années 2000. C’est ce dispositif que l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Cameroun est allé présenter au ministre camerounais de la Santé publique le 26 février dernier à Yaoundé. Au cours des échanges, le diplomate russe a proposé au ministre de la Santé publique des moyens pour aider dans la lutte contre les maladies et pour la formation des praticiens en médecine. A propos de ce dernier volet, S.E. Anatoly G. Bashkin envisage une augmentation du nombre de bourses allouées aux étudiants camerounais. Il a également proposé de l’aide à André Mama Fouda pour la création d’un corps de médecine de catastrophe.
Le projet « S’attaquer à la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dans les régions de l’Extrême-nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est», dans lequel sont engagés le gouvernement camerounais et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), va bientôt entrer dans sa seconde phase. Pour accompagner ledit projet, le gouvernement allemand vient de mettre le pactole ci-dessus mentionné à la disposition des autorités camerounaises. Cette contribution permettra d’étendre les activités à un total de 68 districts de santé, soit 31 de plus que durant la première phase, afin de couvrir la totalité des régions ciblées par le projet. De manière plus spécifique, cette action contribue à améliorer la couverture et la qualité des interventions nutritionnelles en faveur des enfants de moins de 5 ans et des femmes en âge de procréer dans les régions les plus touchés de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est, à travers 4 composantes principales : la prise en charge adéquate des cas de malnutrition aigüe sévère, l’amélioration de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la lutte contre les carences en micronutriments et le renforcement des capacités des communautés, des dirigeants et des systèmes en termes de prévention de la malnutrition.
Action caritative : Les Mariannes s’investissent dans la scolarisation des pygmées

Les Mariannes chez les pygmées.)
Cette association regroupant les femmes des services français au Cameroun a offert des fournitures scolaires à la communauté Bagola-Bagyeli de Lolodorf, le 16 février dernier.
La forêt du Sud-Cameroun a ouvert ses portiques en fin de semaine dernière aux Mariannes. A Lolodorf, au Foyer Notre-Dame de la Forêt de Ngoyang (qui accueille prioritairement des enfants de la communauté pygmée Bagola-Bagyeli), cette association qui regroupe les femmes des services français au Cameroun a remis un don composé de fournitures scolaires, des mobiliers et des produits de première nécessité. Soutenue à la fois par S.E. Gilles Thibault (ambassadeur de France au Cameroun) et l’Institut de recherche et le développement (IRD), cette initiative dont le viatique est la lutte contre la déperdition scolaire, a été possible grâce à la Fondation pour l’environnement et le développement du Cameroun (Fedec).
Cette action se justifie par plusieurs constats. Le premier : le revenu moyen annuel d’une famille pygmée est de 50 000 francs CFA. Les Pygmées sont si pauvres qu’ils n’arrivent pas à subvenir aux frais de scolarité de leurs enfants, même s’ils désirent les scolariser, ce qui indique une situation d’exclusion sociale de cette communauté, qui se transforme en exclusion scolaire. Le second : la modestie de la présence des enfants pygmées dans les rangs des effectifs d’apprenants du primaire serait due en grande partie à leur faiblesse numérique. Le troisième : les conditions socioéconomiques des Pygmées influencent leur séjour à l’école et la durée de celui-ci : la reproduction des inégalités socioéconomiques s’affirme dans les conditions discriminantes et inégalitaires de la scolarisation des enfants.
Fidèles aux orientations de leur action caritative dont le point d’honneur est la promotion de l’enfance au Cameroun, les Mariannes ont décidé d’apporter de l’aide aux enfants pygmées afin d’inverser positivement les constats ci-dessus.
Ce n’est pas leur première sortie. En 2016, elles étaient à l’orphelinat de la Fondation FACT à Essos (Yaoundé) pour une activité similaire. En 2017, elles se sont rendues dans 05 orphelinats (la fondation Fact à Essos, le Centre d’accueil des enfants en détresse (CAED), la Communauté catholique Les béatitudes du très saint cœur de Jésus à Mvog-Betsi, le Centre d’insertion socio-économique pour enfants en détresse à Nsimalen (ONDPPCISEED), l’orphelinat Sainte famille d’Odza). Des cadeaux ont été distribués à près de 320 enfants issus de ces structures.
L’association Les Mariannes, créée en août 2013, a pour but de favoriser l’entraide entre les femmes de l’Ambassade de France, mais aussi de créer un cadre de rencontre et d’échange dynamique. A ce titre, cette association soutient et valorise les droits de la femme et de l’enfant au Cameroun. Corinne Eteki-Nkongo en est la présidente.
Propos rassemblés par Bobo Ousmanou
Depuis le 9 février dernier, les Jeux olympiques (JO) d’hiver suivent leur cours en Corée du Sud. 93 nations, 2 925 athlètes pour 102 titres en 15 disciplines.
Outre l’enjeu des performances sportives, les pistes de sky et de patinage artistique sont le théâtre d’un autre jeu. 8 nations africaines (Afrique du Sud, Erythrée, Ghana, Kenya, Madagascar, Maroc, Nigéria, Togo) connues pour leur climat tropical, déploient des compétiteurs dans la capitale sud-coréenne. Semblable, la Corée du Nord, jusqu’ici paria de la scène internationale, décide de sortir de son repli offensif après près de décennies de provocations de l’ordre international.
Les Jeux olympiques d’hiver comme d’été figurent au rang des évènements les plus populaires au monde. Ce sont des vitrines culturelle, économique et politique pour les nations qui y prennent part comme actrices ou comme animatrices.
Pour le géopolitologue français Pascal Boniface, l’hypermédiatisation des Jeux Olympiques offre une tribune planétaire. Qui peut oublier les poings levés de Tommie Smith et John Carlos en 1968? Ces deux sprinteurs noirs américains qui, en protestation à la ségrégation raciale aux Etats-Unis d’Amérique, avaient levé leur point droit vers le ciel. Sur le podium car arrivés respectivement 1er et 3ème, ils seront suspendus, bannis du village olympique, interdits des compétitions à vie avant d’être rétablis à la fin des années 1980. La géopolitique par le sport revêt désormais le statut de thermomètre de puissance et les JO offrent une scène de déploiement géopolitique et géostratégique. Les capacités organisationnelles ou les performances en compétition octroient une visibilité, mieux une stature à l’échelle de participation (régionale, mondiale). Le sport en général, et l’olympisme en particulier, vulgarise en même temps espoir et affirmation des identités nationales. Tout comme la mondialisation, c’est le prolongement des rivalités géopolitiques. Entre offensive diplomatique et positionnement culturel, le déploiement africain et nord-Coréen actuels n’est pas innocent à toute velléité d’affirmation.
Pyongyang
Les jeux de Pyongyang rentreront dans l’histoire comme ceux de l’ouverture diplomatique de la Corée du Nord. Pour preuve, Kim Yo Jong, sœur du leader nord-coréen, accompagne la délégation de ce pays aux Jeux. Depuis la fin de la guerre de Corée, c’est le premier membre de la dynastie régnante du nord à se rendre chez les voisins et frères ennemis. Plus symbolique encore, la délégation de Pyongyang est conduite par celui qui officie comme chef de l’Etat à savoir Kim Yong Nam. Kim Jong Un, actuel dirigeant suprême de la Corée du Nord, a remercié les autorités de Séoul pour l’hospitalité réservé à la délégation de son pays et en réponse, il a formulé une invitation à Pyongyang pour le président sud-coréen Moon Jae-In.
La délégation de haut niveau, les civilités diplomatiques et les manières prévenantes du régime Nord-coréen ont réussi à faire ombrage à l’activisme américain. Mike Pence, le vice-président des Etats-Unis d’Amérique, était accompagné du géniteur d’un étudiant américain décédé en «captivité» en Corée du Nord. Ce qui n’a pas empêché les deux délégations de défiler ensemble lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux. Jusqu’ici, aucune réaction du Conseil de paix et de sécurité de l’Organisation des Nations unies sur ce rapprochement spectaculaire.
Tam-tam tropical
Considérée comme l’un des continents les plus chauds au monde, l’Afrique participera une fois de plus à la grand-messe des sports d’hiver. 12 athlètes engagés pour cette édition et jusqu’ici aucune médaille engrangée. Ces Jeux sont davantage pour les pays du continent, l’occasion de contacts multiples entre diplomates des délégations officielles. Les participations africaines remontent à 1960 aux Jeux Olympiques de Squaw Valley aux Etats-Unis. Ce sera la première participation de l’Afrique du Sud pro-Apartheid. L’Afrique noire subsaharienne fera son entrée dans la compétition en 1992 aux Jeux Olympiques d’Albertville en France avec le Sénégal et le Swaziland.
Zacharie Roger Mbarga
L’éducation financière et boursière, clef du développement des marchés boursiers africains
Ces dernières décennies, l’on a assisté à une augmentation rapide du nombre de bourses des valeurs sur le continent africain. De 8 places boursières (3 en Afrique du Nord et 5 en Afrique subsaharienne) en 1990, on est passé à 18 en 2000, puis à 29 bourses des valeurs dont 2 bourses régionales aujourd’hui.
Avec cette évolution, chaque région du continent dispose désormais au moins d’une place boursière et est en droit d’espérer une contribution appréciable de celle-ci au financement de son économie. Mais, le constat est tout autre ; la situation est peu reluisante. En effet, à l’exception de la Johannesburg Stock Exchange Limited, Namibian Stock Exchange, Malawi Stock Exchange et Bourse de Casablanca qui, avec une capitalisation boursière de USD 1 302 milliards, 119,655 milliards, 14,620 milliards et 68,398 milliards respectivement, représentent individuellement plus de 50% du PIB de leurs pays, les 25 autres bourses du continent continuent encore de jouer un rôle modeste dans leurs économies. Par ailleurs, lorsqu’on analyse le nombre de sociétés introduites en bourse, l’on réalise qu’il y a peu d’engouement de la part des émetteurs africains de titres. Sur les 29 places boursières, seules 3 abritent à ce jour plus de 100 sociétés. Il s’agit notamment de la Johannesburg Stock Exchange Limited (377 sociétés cotées), Egypt Stock Exchange (222 sociétés cotées) et Nigerian Stock Exchange (172 sociétés cotées). Soulignons que le nombre restreint de sociétés cotées pourrait exposer une bourse au risque de concentration des transactions sur seulement 2 ou 3 sociétés comme c’est le cas pour plusieurs d’entre elles.Au niveau régional, la situation du développement des marchés bousiers se présente diversement. L’Afrique Australe qui compte actuellement 9 bourses : Malawi Stock Exchange, Johannesburg Stock Exchange Limited, Dar-es-Salam Stock Exchange, Lusaka Stock Exchange, Namibian Stock Exchange, Stock Exchange of Mauritius, Botswana Stock Exchange, Swaziland Stock Exchange et Zimbabwe Stock Exchange, occupe une position dominante sur le continent avec une capitalisation boursière totale de USD 1 460,524 milliards au 31 décembre 2017 ; soit 86,27% de celle de l’Afrique. Si l’on excluait l’Afrique du Sud, la capitalisation boursière de cette région, bien que demeurant la plus importante, serait réduite à seulement USD 158,52 milliards. En Afrique du Nord, 4 bourses des valeurs opèrent. Ce sont : la Bourse de Casablanca, Egypt Stock Exchange, Bourse de Tunis, Bourse d’Alger et Libyan Stock Market. Cette région d’Afrique affiche une capitalisation boursière totale de USD 124,431 milliards qui représente 7,35% de celle du continent. L’Afrique de l’Ouest regorge de 5 bourses des valeurs : The Nigerian Stock Exchange, Ghana Stock Exchange, Bourse Régionale des Valeurs Mobilières, Bolsa de Valores de Cabo Verde et Sierra Leone Stock Exchange. Sa capitalisation boursière s’établit à USD 69,90 milliards (4,13%).L’Afrique de l’Est a le plus grand nombre de bourses des valeurs après l’Afrique Australe. Les 8 marchés en présence sont les suivants : Nairobi Securities Exchange, Uganda Securities Exchange, Rwanda Stock Exchange, Bolsa de Valores de Mozambique, Seychelles Securities Exchange, Somalia Stock Exchange, Khartoum Stock Exchange et ALTX East Africa Exchange. Elle totalise une capitalisation boursière de USD 37,745 milliards (2,23%)L’Afrique Centrale comporte 2 bourses des valeurs qui sont sur le point de fusionner. Il s’agit de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale et Douala Stock Exchange. La capitalisation boursière du marché des actions de cette région s’élève à USD 0,414 milliards (0,02%).
Sources : Sites web des bourses ; African Securities Exchange Association
S’agissant des sociétés cotées, leur nombre varie également d’une région à une autre.
L’Afrique Australe arrive en tête avec 669 sociétés cotées. Hormis l’Afrique du Sud, le nombre de sociétés cotées dans cette région chute à 292 et passe en deuxième position après l’Afrique du Nord qui enregistre 392 sociétés cotées. Ensuite viennent l’Afrique de l’Ouest (265 sociétés cotées), l’Afrique de l’Est (190 sociétés cotées) et l’Afrique Centrale (4 sociétés cotées).
Sources : Sites web des bourses ; African Securities Exchange Association
L’analyse de la situation révèle que les bourses africaines dans leur majorité ont une taille modeste et par conséquent leur contribution au développement de l’économie des Etats demeure marginale. Et ce, en dépit des nombreuses reformes d’ordre légal, réglementaire et opérationnel opérées en vue de les redynamiser et développer. Dans ces conditions, il ne sera donc pas surprenant de noter que les volumes des transactions réalisées sur lesdits marchés restent aussi faibles.
L’une des causes principales de cette léthargie est l’insuffisance de la culture boursière en Afrique. Celle-ci est traduite par entre autres la réticence des sociétés à recourir au marché boursier comme voie privilégiée pour le financement de leurs investissements, la non-spontanéité de la diffusion de l’information financière et de tout autre information pertinente lorsque la société est cotée et la rareté des opérations capitalistiques à réaliser à travers la bourse pour le financement de son développement. Elle est également exprimée par la méfiance de bon nombre d’opérateurs économiques qui considèrent toujours que la bourse est une « affaire de spécialistes et surtout de riches ». Ils préfèrent donc employer leur épargne à d’autres fins comme l’immobilier et le commerce des marchandises que dans des actifs financiers tels que les actions et les obligations qu’ils connaissent moins. Le problème de culture boursière peut aussi se présenter quelquefois sous forme de conflit de compétence entre le secteur bancaire et le marché financier. Certaines banques considèrent que le financement à long terme longtemps pratiqué par celles-ci est une prérogative qui ne doit pas leur échapper. Aussi, voient-elles en la bourse une concurrente permanente et la traite comme telle alors qu’elles sont normalement complémentaires dans leur rôle de mobilisation de l’épargne.
Afin de remédier donc à ce problème, la solution qui s’impose est celle de l’éducation financière et boursière. Il faut régulièrement effectuer des campagnes pédagogiques auprès des épargnants et des dirigeants de sociétés en vue de les aider à améliorer leurs connaissances des rouages de la bourse, et des produits, concepts et risques financiers de sorte à leur permettre d’acquérir les compétences et la confiance en soi nécessaires pour prendre des décisions d’épargne et d’investissement en toute responsabilité. Ils pourraient par ce biais accroitre leur intervention sur le marché.
De même, les gestionnaires de l’épargne, conseillers et intermédiaires financiers devraient être pris en compte dans le programme de formation financière et boursière. Cela permettrait d’éviter toute confusion de rôle entre la banque et la bourse lors des opérations financières telles que les appels publics à l’épargne. La formation reçue par ces acteurs du marché pourrait les aider à adopter les bonnes pratiques. Ce qui crédibiliserait leur travail et ainsi, rassurerait l’investisseur.
L’objectif majeur est de faire de chaque Africain un intervenant averti pour le développement de son pays voire du continent. Pour ce faire, les autorités des bourses africaines devraient cibler avant tout, les investisseurs locaux. Ceci a pour avantage de prémunir les marchés contre les effets spéculatifs des flux étrangers. Bien entendu, si ces investisseurs sont assez actifs sur les marchés, le volume des transactions et le ratio de liquidité s’amélioreront. Ce qui susciterait à son tour l’intérêt des investisseurs étrangers et inciterait d’autres sociétés à se faire coter en bourse.
Précisons qu’aucune réforme ne pourra conduire à un véritable développement des marchés boursiers africains sans l’implication de la majorité des Africains. Ceux-ci auront de l’engouement pour lesdits marchés, s’ils en comprennent le bienfondé et sont débarrassés des préjugés. Et cela passe par l’éducation financière et boursière du peuple. Les dirigeants des bourses africaines devraient donc s’en servir comme point focal de leurs stratégies de développement des places financières et organiser les évènements financiers en conséquence.
Complexe Sportif d’Olembé: 593 TEU conteneurs de matériaux préfabriqués sont arrivés à Olembé
Gruppo Piccini S.A. confirme que les travaux se poursuivent à toute vitesse. L’essentiel du communiqué parvenu à notre rédaction le 26 février 2018.
593 TEU conteneurs de matériaux préfabriqués et équipement sont arrivés cette semaine à Douala et hier à Olembé. Le tout représente presque 9000 tonnes de matériaux qui donnent un nouveau coup d’accélérateur dans la construction du Complexe Sportif d’Olembé.
Le matériel reçu vendredi dernier comprend trois grues d’une capacité de 300 tonnes, 220 tonnes et 100 tonnes et 946 pièces d’éléments préfabriqués pour l’avancement des travaux de construction des zones nord, sud et est du stade.
«Gruppo Piccini S.A. a à cœur le succès de l’organisation de la prochaine compétition de la Confédération Africaine de Football au Cameroun et va respecter les délais pour la livraison du stade. Comme vous pouvez vous- mêmes constater aujourd’hui, après l’arrivée du premier bateau et des premières 6500 tonnes d’éléments préfabriqués les travaux de construction du stade ont avancé rapidement et depuis ils n’ont jamais connus un coup d’arrêt. L’arrivée des 593 TEU conteneurs va nous permettre de compléter les autres zones du stade et part de la structure métallique. Le stade sera ainsi prêt pour le 28 décembre 2018 » a affirmé Sam Thamin, Directeur Général de Gruppo Piccini S.A., à l’occasion de la visite qui a eu lieu aujourd’hui au chantier d’Olembé.
Implantée en Afrique depuis près de 20 ans et très engagé pour la sécurité et la santé au travail avec son programme de sécurité appelé « Zéro Accidents », Gruppo Piccini est fier de pouvoir contribuer au plus grand projet d’infrastructure sportive du Cameroun, qui va non seulement abriter la Coupe Africaine de Football mais également offrir une opportunité aux Camerounais en terme de création de centaines opportunités d’emploi, infrastructures ultramodernes pour promouvoir le sport, le commerce et le secteur de l’accueil.
Gruppo Piccini a jusqu’à présent embauché et formé plus de 1000 camerounais et avec l’avancement des travaux le Groupe envisage d’embaucher environ 2500 personnes de façon organisée et structurée.
Le Groupe italien est aussi un acteur responsable de la société camerounaise et a établi nombreux partenariats avec les organisations non-gouvernementales qui travaillent dans le domaine de la protection des droits de l’enfance et de l’environnement. Récemment, Gruppo Piccini qui croit fermement au sport comme école porteuse de valeurs, a établi un partenariat avec Inter Campus Cameroun pour éduquer par le football 2000 enfants camerounais provenant de familles défavorisées.
À propos du Gruppo Piccini S.A.
Gruppo Piccini S.A. réunit les activités au Cameroun de Gruppo Piccini S.p.A., groupe italien leader dans la construction d’ouvrages civils durables et responsables. Gruppo Piccini S.A. a été créé à Yaoundé en janvier 2016, suite à l’attribution des travaux de conception et réalisation du Complexe Sportif d’Olembé qui s’étend sur une superficie de 34 hectares à Olembé, quartier situé à treize kilomètres de Yaoundé. Le Complexe Sportif d’Olembé composé du Stade de football Paul Biya d’une capacité de 60.000 places, qui sera inauguré au cours de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019, un hôtel 5 étoiles avec 70 chambres, un centre commercial, deux stades d’entraînement, un gymnase avec une capacité de 2000 places, un cinéma multiplexe, une piscine Olympique, des terrains de tennis, de basketball et de volleyball.
Depuis des années, la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) ne rate pas l’occasion de se prononcer sur des questions politiques délicates dans ce pays.

quelques membres du clergé en RDC

Souvenir du Sialy édition 2017.
A une soixantaine de jours du début de l’évènement, le comité d’organisation exprime son satisfecit quant à une meilleure organisation et un plus grand engouement des acteurs nationaux et internationaux.
La cinquième édition du Sialy (Salon international de l’agriculture et de l’agroalimentaire de Yaoundé) se déroulera du 23 au 29 avril 2018 dans la capitale politique camerounaise. L’évènement aura lieu à l’esplanade du Palais des congrès de Yaoundé, qui offre une surface d’exposition plus grande et une plus grande visibilité aux participants. Plus de 300 000 visiteurs sont attendus sur le site de l’événement. L’installation au sommet de la colline d’Akomnyada témoigne de l’envie grandissante des pouvoirs publics camerounais de donner au Sialy une stature d’évènement véritablement international.
A deux mois de l’ouverture du Salon, «les choses se mettent progressivement en place, souligne fièrement madame Motto Atsama Bibiane, Directeur Général de Reflex Sarl, commissaire de l’évènement. La collaboration avec le ministère des Mines et du développement technologique (MINMIDT) est parfaite. Plus de la moitié des stands mis à la disposition des participants sont déjà occupés. On note même un engouement particulier des plus grandes industries de l’agroalimentaire du Cameroun qui ne veulent pas manquer cette énorme opportunité».
Innovations
Parmi les innovations de cette 5ème édition, il y a l’organisation du premier Forum National sur l’industrialisation du Cameroun. Ce thème revêt une importance capitale en ce moment où l’on parle d’agriculture de seconde génération. Experts, universitaires et opérateurs du secteur au Cameroun et ailleurs plancheront sur la question, afin d’aboutir aux suggestions qui permettraient de mettre en place un cadre plus favorable à la transformation sur place d’une bonne partie de la production agricole au Cameroun.
Les organisateurs du Sialy tiennent aussi à affirmer leur volonté de se positionner dans la mouvance des plus grands salons d’agriculture et de l’agro – industrie du monde. «Nous nous sommes rendus à plusieurs reprises au SIAL de Paris, poursuit madame Motto, c’est l’idéal que nous visons pour le Sialy». Le chemin est sans doute encore très long pour le salon de Yaoundé, le seul spécialisé dans le domaine de l’agriculture et de l’agro – industrie dans la sous-région Afrique centrale. Mais, sa promotrice souligne avec fierté que pour l’Afrique francophone, le Sialy compte déjà parmi les références, aux côtés du Siagro (Sénégal), du Sara (Côte d’Ivoire), ou encore du Sialo (Lomé). Il se veut donc une plateforme qui permet au Cameroun de mettre en valeur ses produits agricoles et son industrie agroalimentaire. Sur le site, on retrouvera tout ce qui se fait en agriculture, de la fourche à la fourchette. Autrement dit, on y exposera des produits agricoles et ceux issus de l’industrialisation agroalimentaire.
Participation
Les exposants viendront de la zone CEMAC, des pays occidentaux comme l’Italie, la France, la Belgique et les Pays-Bas. Il est également annoncé la première participation des pays du Maghreb arabe dans le cadre de la coopération Sud-sud. Des ateliers spécifiques seront organisés avec des exposants venus des pays de l’Afrique du nord, afin de tirer profit de leur grande expérience, notamment dans le domaine de la transformation des produits agricoles.
Articulations
Le Sialy 2018 comptera trois grandes articulations. L’exposition qui permettra aux participants de montrer leur savoir-faire aux visiteurs tout au long de l’évènement. Les rencontres business to business (B to B) faciliteront le développement des partenariats d’affaires entre différents acteurs du secteur dans l’optique de renforcer la compétitivité de l’agroalimentaire camerounais. Les conférences – débats constitueront un cadre de réflexion approprié pour le développement harmonieux de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire au Cameroun et dans la Sous-région Afrique centrale. En un mot, l’édition 2018 du Sialy se veut un temps fort de l’envol de l’industrialisation agroalimentaire au Cameroun et dans la sous-région Afrique centrale.

La part belle à la mécanisation.
Les spécificités du Sialy 2018
Pour l’édition 2018, les organisateurs ont voulu marquer la différence avec les éditions précédentes.
Un village artisanal est annoncé au Sialy 2018. Il permet de mettre sur le site un cadre d’exposition idéal pour les petits artisans, tout en leur offrant des conditions spéciales pour l’installation. Au cours du Salon, une journée portes – ouvertes sera même organisée sur le site, afin d’offrir plus de visibilité à la production artisanale nationale. «Les petits artisans ne doivent pas être mis en marge à l’occasion du Sialy qui constitue une vraie vitrine pour tous», déclare madame Motto. Et d’ajouter: «Nous demandons à tous les artisans désireux d’y prendre part de se rapprocher de nous. Nous trouverons certainement ensemble un compromis quant aux modalités de leur participation».
De même des mesures particulières sont prises pour inciter une plus forte participation des jeunes acteurs du secteur agricole au Sialy 2018. Le comité d’organisation est à pied d’œuvre avec le ministère de la Jeunesse et de l’éducation civique (Minjec). On peut s’attendre à voir sur le site les nombreux jeunes bénéficiaires des initiatives gouvernementales en faveur des jeunes s’intéressant à l’agriculture. Les différents programmes gouvernementaux pour faciliter une plus grande insertion des jeunes dans le secteur de l’agriculture sont d’ores et déjà annoncés.
L’un des plus grands attraits du Sialy 2018 est la participation du Centre Technique de l’agroalimentaire du Cameroun (CTA-Cam) inauguré en juillet 2017 par le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Louis-Paul Motaze, en présence du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Ernest Gwaboubou, et du ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales, Dr Taiga. Cette structure est chargée d’accompagner l’industrie agro-alimentaire dans son développement et l’amélioration de ses performances. Le CTA-Cam aide à la définition des politiques et stratégies de l’Etat en fournissant des avis et informations pertinentes du secteur. On peut d’ailleurs considérer la création de cette structure comme un apport du Sialy qui, lors de sa 4ème édition en 2016, avait fait venir au Cameroun le CTA (Centre Technique Agricole) mis sur pied par les Pays-Bas et la Belgique.
Défis
Un coup d’œil dans le secteur de l’agriculture et de l’agro alimentaire au Cameroun, permet de relever des domaines qui restent très peu maitrisés.
Selon madame Motto, ce pourrait être, dans le futur, des leviers déterminants dans le développement du secteur au Cameroun. L’un d’entre – eux est le sous-secteur des surgelés qui permettrait d’assurer la disponibilité de certains produits comme fruits et légumes dans le marché, même quand les saisons sont terminées. Dans d’autres pays, cette technique permet d’éviter l’absence totale de certains produits sur le marché. Mais c’est une pratique qui demande beaucoup de rigueur dans la détermination des variétés de produits à conserver. Il y a une nécessité à faire un plaidoyer pour la mise en place d’une politique saine et efficace de surgélation d’une partie de la production agricole.
Dans le domaine de l’agroalimentaire, certaines PMI et PME rencontrent des difficultés pour l’emballage, l’étiquetage et la conservation de leurs produits. Il parait notamment comme un non respect de la norme chez de nombreux acteurs lancés dans la production des jus de fruits ou de miel. Ceux-ci conditionnent leurs productions à travers des emballages recyclés sur lesquels il n’y a presque jamais d’étiquette. Les conditions de conservation quant à elles restent un véritable challenge pour les promoteurs de nombreuses Pmi et Pmi du domaine.
Au vu de tout ce qui précède, les consommateurs qui ne sont pas rassurés par rapport à la qualité, regardent la plupart de ces produits avec beaucoup de prudence, craignant pour leur santé. Le comité d’organisation du Sialy espère que les acteurs de ces secteurs noueront de bons partenariats pour trouver des solutions à ces problèmes.
Moise Nkoumou
Camair-co: +94%, forte hausse du trafic passager en 2017
(Douala, 16/02/2018, NewsAero) – Camair-co a pratiquement doublé son trafic passager au cours de l’exercice 2017.Les performances de la compagnie nationale du Cameroun, l’année dernière, ont été «supérieures aux taux moyens acceptables dans l’industrie», indique le bilan d’exploitation publié vendredi dernier.
Au 31 décembre 2017, Camair-co a transporté 235.686 passagers sur ses vols domestiques et hors du pays. La compagnie enregistre une hausse significative du trafic passager de 94% par rapport à l’année 2016.
D’autres indicateurs d’activités montrent que le transporteur national du Cameroun est sur une bonne voie de redressement. Avec une flotte active de quatre (04) avions dont deux (02) Boeing B737NG et deux (02) MA60, Camair-co, en 2017, a enregistré une progression de 27% des heures cumulées de vol , une augmentation de 61% du chiffre d’affaires à 23 milliards de F CFA et une amélioration de 174% de la productivité. Quant au déficit d’exploitation, qui dépassait les 25 milliards de F CFA en 2016, il a été ramené à 5 % au 31 décembre 2017.
Selon son directeur général, Ernest Dikoum, ces performances sont à mettre à l’actif de la stratégie de redressement mis sur pied depuis sa prise de fonction en août 2016. La compagnie s’est en effet engagée à «identifier et maîtriser des poches de surcoût, consolider et le développer des centres de profit, mobiliser des financements nécessaires pour l’investissement et l’équipement en infrastructures».
C’est ce qui a permis d’aboutir à une réduction de la masse salaire. Entre 2016 et 2017, l’effectif de la compagnie est passé de 734 à 590 employés ; L’entreprise à capitaux publics a pu redorer sa crédibilité auprès des différents fournisseurs : le taux de régulation des paiements et des facturations (BSP) a connu une «forte augmentation» de 283%.
Sur le plan opérationnel, Camair-co en 2017, a opté pour une approche à deux segments. Après le maillage réussi des dessertes domestiques sous le slogan «Le Cameroun d’abord», la compagnie s’est lancée à l’assaut des lignes régionales sous la campagne baptisée «Cap sur le régional». Elle dessert aujourd’hui Libreville au Gabon, Bangui en Centrafrique, Dakar au Sénégal et Abidjan en Côte d’ivoire. Elle a annoncé l’acquisition prochaine de deux Bombardiers Q400 et le retour en flotte de son Boeing B767-300 en révision dans les ateliers Ethiopian Airlines à Addis-Abeba.
Source : News Aero
février 16, 2018
L’Union africaine vient d’instituer un tableau de bord de la transformation de l’agriculture en Afrique. Sa mise sur pied devrait contribuer à la stimulation de la productivité agricole.
Le 30ème sommet de l’UA a été l’occasion pour l’Organisation panafricaine de présenter son rapport d’évaluation biennale inaugurale sur la mise en œuvre de la déclaration de Malabo de juin 2014 sur la croissance et la transformation accélérées de l’agriculture pour une prospérité partagée et l’amélioration des moyens de subsistance. Haile Mariam Desalegn, Premier ministre démissionnaire de l’Ethiopie et champion désigné de l’UA pour le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA), s’en est chargé. Son rapport révèle que seuls 20 des 47 États membres évalués sont sur la bonne voie pour respecter les engagements énoncés dans la déclaration de Malabo. Le Rwanda arrive en tête des 10 meilleurs pays avec un score de 6,1, suivi par le Mali (5,6), le Maroc (5,5), l’Ethiopie (5,3), le Togo (4,9), le Malawi (4,9), le Kenya (4,8), la Mauritanie (4,8), Burundi (4,7) et Ouganda (4,5).
Le rapport établit le point de référence de 2017 à 3,94 sur 10 comme score minimum pour qu’un pays soit considéré en voie d’atteindre les engagements de Malabo d’ici 2025. Au niveau régional, l’Afrique de l’Est a obtenu les meilleurs résultats avec un score de 4,2, suivi de l’Afrique australe avec un score de 4,02. Dans le même temps, H.E Kwesi Quartey, vice-président de la CUA, a décerné des prix aux pays les plus performants pour accélérer la transformation de l’agriculture sur le continent. La meilleure performance basée sur le score global pour atteindre les objectifs et les cibles de la Déclaration de Malabo d’ici 2025 a été remportée par le Rwanda, avec le Mali en deuxième place et le Maroc en troisième place.
Construction de l’indice
Bâtis sur la base des objectifs stratégiques de la déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérée de l’Agriculture, 43 indicateurs composent le tableau de bord qui suit les progrès des engagements pris par les chefs d’État et de gouvernement de l’UA à travers le PDDAA. Le tableau de bord, nouvel indice d’évaluation et de développement de l’agriculture africaine, étudiera les progrès agricoles du continent sur la base d’un exercice de collecte de données panafricaines mené par le département de l’Economie rurale et de l’Agriculture de la Commission de l’Union africaine (DREA), l’agence du Nepad, les Communautés économiques régionales et les partenaires techniques au développement. En 2017, la Commission de l’UA a organisé et animé 6 sessions de formation respectivement dans les régions d’Afrique de l’ouest, Afrique de l’Est, Afrique centrale, Afrique australe et Afrique du nord, avec 156 experts nationaux formés, y compris des spécialistes du PDDAA, des spécialistes du suivi et de l’évaluation en agriculture et autres ministères techniques.
Recommandations
Dans la déclaration de Malabo, les États membres de l’UA se sont engagés à rendre compte, tous les deux ans, des progrès accomplis dans la réalisation des sept engagements de la déclaration de Malabo. Un premier rapport a été présenté à la 30e Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA. Intitulé «rapport biennal inaugural sur la mise en œuvre de la Déclaration de Malabo de juin 2014 sur la croissance et la transformation accélérées de l’agriculture pour une prospérité partagée et des moyens de subsistance améliorés», la réunion de la deuxième session ordinaire du Comité technique spécialisé sur l’agriculture, le développement rural, l’Eau et l’Environnement a marqué la participation de Cinquante et un (51) États membres de l’UA au processus d’implémentation de l’indice, notamment dans la formation des relais nationaux. « Les administrations de ces pays et des CER se sont familiarisées avec la déclaration, les cibles et les indicateurs de Malabo, ainsi que le format de rapport biennal, qui a encore renforcé la culture de responsabilité mutuelle en Afrique » relève le rapport.
Le Commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de la CUA, Josefa Sacko, a félicité les pays pour leurs efforts dans la mise en œuvre des engagements de la Déclaration de Malabo. Il a déclaré que l’indice aiderait à partager les leçons et les meilleures pratiques. Certaines des principales recommandations du rapport concernent l’accroissement par les pays africains des investissements et des financements dans l’agriculture ; l’amélioration de l’accès aux services financiers et consultatifs des hommes et des femmes engagés dans l’agriculture ou l’amélioration des systèmes de collecte de données.