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Alerte dans les régions du Nord, Est, Adamaoua : graves menaces sur 222 000 personnes en situation de vulnérabilité accrue

La situation annoncée par les partenaires du Cameroun est imputable à l’insuffisance des moyens financiers pour continuer l’action humanitaire.

Réfugiés au Cameroun: pléthore au Cameroun et peu de fonds

Il y a péril sur l’aide humanitaire dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Celle-ci continue de subir davantage de perturbations, en raison d’un déficit de financements. Dans la foulée, l’assistance alimentaire fournie à des ressortissants centrafricains, nigérians et leurs communautés hôtes, pourrait prendre fin avant la fin de l’année en cours. 23,1 millions de dollars (14, 046 milliards FCFA) sont requis «d’urgence» pour changer la donne en faveur de 222000 personnes en situation de vulnérabilité accrue. La sonnette d’alarme est tirée ce 26 mars 2024 par le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). «Nous espérons que les donateurs intensifieront leurs efforts et nous aideront à combler nos déficits de financement, nous aidant ainsi à éviter de nouvelles coupes budgétaires», souligne les deux organisations internationales.

Tollé
Ce qui remet au goût du jour la question du sous-financement de la crise humanitaire, régulièrement évoquée au Cameroun. En cette année 2024, la situation ne connait pas d’amélioration. Sur les 371,4 millions de dollars (225,83 milliards FCFA) recherchés au titre de l’année 2024, seuls 5% des financements sont recouvrés à ce jour. Un an plus tôt, seuls 28% des besoins financiers ont pu être couverts, renseignent les mêmes organisations. Ce qui avait conduit à une réduction de moitié de la ration alimentaire des populations déplacées. «Nous sommes profondément préoccupés par le fait que de nouvelles réductions des rations pourraient perturber la cohésion sociale existante, alors que nous avons reçu des informations faisant état du tollé des communautés de réfugiés. C’est pourquoi, nous appelons les gouvernements donateurs à aider les réfugiés à accéder à la nourriture indispensable et à rester en bonne santé», exhorte le Représentant-résident du HCR, Olivier Guillaume Beer.

Tableau noir
Dans leur démarche communicationnelle, le HCR et le PAM, attirent l’attention de la conscience collective sur le drame humain qui pourrait résulter de l’arrêt de l’assistance humanitaire au Cameroun. Puisque, quelques 2,5 millions de personnes y vivent une situation d’insécurité alimentaire. 75% d’entre elles se retrouvent dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord, selon des données compilées au 31 décembre 2023. «La plupart des familles de réfugiés dépendent de l’aide alimentaire du PAM pour survivre. L’assistance alimentaire du PAM a déjà été réorientée en priorité vers les personnes les plus vulnérables, dont la majorité sont des femmes, des ménages dirigés par une femme, des personnes âgées, des personnes handicapées et des enfants non accompagnés», souligne le HCR. Par ailleurs, malnutrition (aigüe) et émaciation sont le lot des populations les plus vulnérables.

 

Louise Nsana

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