La CEEAC expérimente le poste de contrôle frontalier unique

Dans le cadre de l’harmonisation des règles et procédures de circulations préférentielles dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le Cameroun et le Congo ont réceptionné, en mi-janvier 2018, le premier poste de contrôle frontalier unique (PCFU) de la sous-région. Financés à près de 5 milliards de francs CFA par la Banque africaine de développement (BAD), les travaux de construction du PCFU sont réalisés par l’entreprise Sinohydro Tianjin et le contrôle est assuré par la société Cira Ingenieurs Conseils.

Localisé sur le tronçon Ketta-Djoum (précisément à Ntam), ce poste permettra d’éradiquer les amoncellements de barrières que connaissent les corridors intra régionaux en général et celui liant le Cameroun au Congo en particulier. Pour cela, il faudra relever le défi de l’harmonisation des institutions juridiques, des procédures de dédouanement et même l’instauration des mécanismes de pré-dédouanement.

C’est une évidence, les difficultés de transports constituent des entorses de premier plan aux échanges de la sous-région. La dématérialisation en cours servira à la facilitation des échanges commerciaux par la fluidité du transport sur l’axe Brazzaville-Yaoundé. Ceci dans un contexte d’intensification quasi-obligatoire des échanges dans la région en vue de la diversification économique ; dans une dynamique continentale de préparation de l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange continental possiblement le 21 mars 2018.

La vocation du PCUF est de simplifier les formalités de contrôle et de réduire les délais d’attente aux frontières pour les marchandises et les personnes entre le Congo et le Cameroun. Il est  aussi question de favoriser la prévention des pratiques illicites (par exemple la contrebande ou le commerce informel). Le PCUF est appelé à renforcer aussi l’efficacité des services douaniers et des autres

agences gouvernementales en évitant les doublons inutiles au niveau des formalités, en favorisant la coopération, le partage des informations et des données commerciales tout en permettant une meilleure utilisation des ressources.

La multiplication des PCUF dans la région revêt également un enjeu commercial considérable pour le Tchad, la RCA, le Rwanda et le Burundi qui sont des pays enclavés sans accès maritime. Ils sont parfois contraints de supporter des coûts de transit élevés pour exporter leurs productions. Lesquelles doivent d’abord être acheminées par route vers des ports situés dans des pays disposant d’une frontière maritime pour pouvoir être expédiées ensuite ailleurs.

 

Zacharie Roger Mbarga

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