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5 questions sur Pâques

I/ Pâque et Pâques, les deux mots désignent-ils la même chose ?
Pâque (au singulier) est une fête juive tandis que Pâques (au pluriel) est une fête chrétienne. Pâque (pessah en hébreu) a été d’abord une fête pastorale (chaque famille juive sacrifiait un agneau dont le sang était mis sur la porte de la tente ou de la cabane et le but de ce rite était de protéger la maisonnée contre les mauvais esprits), puis une fête de moisson (la fête du pain sans levain ou pain azyme). C’est plus tard que l’on commença à commémorer l’exode ou la sortie des Hébreux d’Égypte.
Pâques (le mot est forgé au 16e siècle), tout en rappelant ce passage des Hébreux de l’esclavage à la liberté, célèbre le passage de Jésus de la mort à la vie mais Jésus ne revient pas à la vie comme Lazare car le frère de Marthe et Marie mourra une seconde fois alors que le Christ est vivant pour toujours (il ne meurt plus). Non seulement, la mort n’a plus de pouvoir sur lui mais elle est définitivement vaincue par sa mort. C’est pourquoi la résurrection de Jésus est aussi considérée comme “la mort de la mort”. Comme dit saint Paul, la mort a été vaincue, engloutie pour toujours par la vie (1 Cor 15, 54). Et c’est cela la bonne nouvelle pour les chrétiens. Pourquoi une bonne nouvelle ? Parce que, longtemps, la mort a été vue par l’homme comme la fin de tout. De ce fait, elle inspirait peur et angoisse. Avec la résurrection de Christ, la mort n’est plus la fin de tout mais passage, passage de la vie terretre à la vie éternelle. Et la vie éternelle est la vie où “Dieu sera avec les hommes, habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu” (Ap 21, 3-5).

II/ Des gens étaient-ils présents quand Jésus sortait du tombeau ?
Non, personne n’a assisté à la résurrection de Jésus; personne ne l’a vu en train de ressusciter. Par contre, le Ressuscité est apparu à Marie de Magadala appelée « l’apôtre des apôtres » (car elle sera envoyée par Christ pour annoncer à Pierre et à ses compagnons qu’Il est sorti du tombeau et qu’Il les précède en Galilée), aux apôtres sans et avec Thomas, aux deux disciples qui se rendaient à Emmaüs.

III/ La foi chrétienne est-elle compatible avec l’appartenance à la Rose-Croix /Franc-Maçonnerie ?
“Si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi est votre foi”, affirme saint Paul (1 Cor 15, 13). Le cœur de la foi chrétienne se situe là: nous croyons que Jésus est mort et ressuscité. C’est pourquoi Pâques, plus encore que Noël, demeure la fête chrétienne la plus importante, la fête des fêtes. Francs-maçons et Rosicruciens nient la résurrection du Christ. Il n’est donc pas possible d’être chrétien et rosicrucien/franc-maçon

IV/ Les disciples de Jésus ressusciteront-ils, eux aussi ? Si oui, à quelles conditions ?
Christ est “les prémices de ceux qui sont morts”, lisons-nous dans 1 Co 15, 20. Ce que l’apôtre Paul veut dire ici, c’est que la résurrection de Christ annonce la résurrection future de ceux qui auront mis leur confiance en lui. Mais on ne ressuscite pas comme ça. Quiconque veut entrer dans la vie éternelle doit faire des efforts ici-bas car c’est dès maintenant, pendant notre vie terrestre, que commence la résurrection. Celle-ci est à l’œuvre quand l’homme passe de l’égoïsme au partage, de la peur au courage de défendre la justice et la vérité; quand nous passons du repli sur soi à l’ouverture aux autres, de l’orgueil à la simplicité, de la haine à l’amour sans frontières ; quand nous passons de la jalousie ou de l’envie à la reconnaissance du talent de nos frères, du désir de vengeance au pardon. La haine, l’égoïsme, la peur, la soif de domination, la volonté de puissance sont de mauvais penchants contre lesquels nous devons lutter comme Jésus lutta contre les trois tentations du diable au désert ou contre la tentation de renoncer à donner sa vie au jardin des oliviers. La vie chrétienne est une lutte permanente; c’est tous les jours que le chrétien est à l’agonie (lutte se dit “agon” en grec). Et lutter signifie quelquefois mourir à soi-même. Cette lutte se gagne parfois dans les larmes et le sang. C’est la raison pour laquelle Saint Paul dit que « nous proclamons, nous, un Christ crucifié » (1 Co 1, 23).

V/ Jésus a-t-il désiré souffrir et mourir ?
Non, Jésus n’a pas désiré souffrir et mourir; jamais il n’a fait l’apologie ou l’éloge de la souffrance. La dernière phrase du Notre Père (”délivre-nous du mal”) et les malades qu’Il guérit prouvent qu’il était contre toute forme de souffrance ; à Gethsémani, il n’affiche pas un calme olympien comme Socrate condamné à boire la ciguë mais déclare : “Père, si cela est possible, fais que cette coupe s’éloigne de moi”. La croix qu’il a portée (insultes, humiliations, rejet et crucifixion) n’est qu’une conséquence de la vie qu’il avait choisi de mener : accueil des pécheurs et exclus, dénonciation de la cupidité, du formalisme et de l’hypocrisie des scribes et pharisiens, etc. Il ne s’agit donc pas pour les chrétiens de courir après la croix, de penser que plus on souffre, plus on se sanctifie. Bref, ni le dolorisme, ni le masochisme ne doivent être encouragés. En revanche, si nous marchons dans les pas de Christ, si nous vivons son message révolutionnaire (pleurer avec ceux qui pleurent, ne pas s’attacher aux biens matériels, prendre fait et cause pour les petits et défavorisés, lutter pour un monde juste, libre et humain, etc.), nous serons inévitablement persécutés, détestés et rejetés; cette croix-là, nous devons être fiers de la porter car, à la différence du parler en langues, des miracles, des prophéties, du don de prédication, de la connaissance qui disparaîtront, le service de nos frères ne passera pas et c’est là-dessus que nous serons jugés au soir de notre vie.

Jean-Claude DJEREKE

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