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Attaque de Nkambe: trois suspects aux arrêts
D’autres personnes sont recherchés dans le cadre de cette attaque terroriste.
Trois personnes ont été placées aux arrêts à la suite de l’attaque de Nkambé, dans la région du Nord-Ouest. C’est ce qu’a relevé le gouverneur Adolphe Lele Lafrique sur les antennes de la Cameroon radio and television (CRTV) ce week-end. Ces derniers, a-t-il revélé, ont été interpellés à la suite d’une traque des forces de défense. Ils sont les auteurs de la bombe artisanale qui a explosé sur la place des fêtes de la localité de Nkambé, troublant les festivités de la Fête nationale de la jeunesse ce 11 février 2024. Laquelle a par ailleurs fait une trentaine de blessés. Les investigations se poursuivent en vue d’arrêter les autres suspects.
Ce n’est pas la première fois que de tels évènements sont enregistrés au cours de la Fête nationale de la jeunesse dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Courant 2018, des hommes cagoulés non identifiés ont fait irruption sur la place des fêtes de Batibo (Nord-Ouest), enlevant dans la foulée le sous-préfet de la localité. L’administrateur Namata Diteng est porté disparu à ce jour. Le gouvernement camerounais a annoncé sa mort, près d’un an après, dans le document de présentation du plan de réponse humanitaire du président de la République en faveur de ces deux régions.
Louise Nsana
Notre dernier zoom: La Force du franc CFA c’est notre ignorance
Au-delà des réponses de TV5 Monde
Qui a la main, le gouvernement camerounais ou TV5 Monde? Parce qu’il est le Président Directeur Général du groupe TV5 Monde, Yves Bigot est venu structurer la réponse à cette question à Yaoundé, lundi 5 février 2024.
En baron madré, à la fois dans la paperasserie et dans l’opérationnel, Yves Bigot a misé sur la splendeur des mots face aux autorités camerounaises. À la philosophie politique et démagogique, il a préféré le pragmatisme, la simplicité, l’utilité, rapidité, bref, l’efficacité. Un package chargé de changer un scénario complexe et d’apporter la preuve que TV5 Monde ne s’est moqué de personne. On a alors découvert un homme qui avait des choses à dire et qui a su les dire. Le tout est allé au-delà d’une simple introspection et a abouti à deux réponses. La première: «J’ai tenu à venir personnellement à Yaoundé pour présenter officiellement au président du CNC mais aussi à toutes les Camerounaises, à tous les Camerounais, aux Lions indomptables, les excuses de TV5 Monde pour cette méprise dont je comprends l’émotion qu’elle a causée auprès de l’ensemble de la population camerounaise. J’ai tenu également à bien souligner qu’il n’y a aucune intentionnalité ni aucune malignité dans cette erreur, qui comme cela arrive souvent quand il y a un accident d’avion, est en fait non pas une cause unique, mais un enchaînement d’erreurs techniques et de manque de vigilance dans la validation des éléments qui ont été présentés à l’antenne». La seconde: «Je tiens à être ici pour laver l’honneur de votre sœur Denis Epote qui, certes a un rôle extrêmement important à Tv5 Monde depuis très longtemps, mais en particulier depuis 2 ans qu’elle ait été nommée directrice de la Distribution, du Marketing et de la Commercialisation de l’ensemble des chaînes de TV5 Monde et nos offres numériques partout dans le monde et pas seulement à destination de l’Afrique. Elle n’a rien à voir avec la Direction de l’Information ni avec la diffusion et la fabrication des journaux télévisés. Donc, je vous en prie, cessez de l’accuser, de la rendre responsable de quelque chose avec laquelle elle n’a évidemment rien à voir; je vous en assure».
Ça tient le coup, dès lors que l’on situe ou inclut les éléments contenus dans ces deux réponses dans un cadre interprétatif à l’intérieur duquel ils font sens. Pour le patron de la chaine de télévision indexée (à tort ou à raison) comme la caisse de résonnance du Quai d’Orsay, les multiples niveaux de délibération autour de l’ «erreur» de TV5 Monde doivent être vertébrés d’un lustre d’impartialité, et traiter l’affaire avec sérieux et responsabilité. Seulement, il serait illusoire de croire les citoyens camerounais désormais apaisés. La résignation l’a seulement emporté sur la colère, ce qui explique une forme de calme, apparent, et bien plus inquiétant. Sur le papier, les Camerounais affichent une certaine sérénité. Face aux crises qui s’empilent contre leur pays et qui mettent leurs nerfs à rude épreuve, chaque citoyen a le droit et le devoir de s’inquiéter légitimement de ce type d’ «erreur». Car, dans le fond, il est difficile de prétendre se conformer à l’esprit des lois tout en utilisant des moyens que la morale réprouve.
Jean-René Meva’a Amougou
Le vrai bienfaiteur est détaché et désintéressé
6e dimanche de l’année B: Mc 1, 40-45. La société, dans laquelle vivait Jésus, considérait la lèpre comme une maladie grave et cette maladie mettait celui qui en était atteint à l’écart de la communauté. Quand des personnes sont méprisées et exclues, soit à cause de la couleur de leur peau, soit parce qu’elles sont matériellement démunies, soit parce qu’elles sont intellectuellement limitées, il s’agit d’une forme de lèpre.
Mais le lépreux de l’évangile de ce dimanche n’était pas là à se morfondre dans son coin. Marc nous dit qu’il vint auprès de Jésus pour lui demander de le purifier. Le lépreux montre ainsi son désir de vivre normalement et son refus de se soumettre à une règle qui l’obligeait à vivre en dehors de la communauté. Lui qui devait se taire et vivre caché, avait décidé de rencontrer Jésus et de lui parler de sa souffrance. Quel cran! C’est cette audace que Dieu attend de ceux et celles qui se sentent exclus d’une manière ou d’une autre. Dieu leur dit que la guérison commence par le refus de la résignation.Jésus, après l’avoir touché et purifié, demande au lépreux de ne pas parler de sa guérison mais de se montrer à un prêtre et de faire ce qui est prévu par la loi de Moïse en pareille circonstance. Il y a une leçon ici pour nous tous: celui à qui nous avons fait du bien n’a pas besoin de faire notre publicité, ni de s’attacher à nous. Le vrai bienfaiteur est un homme détaché et désintéressé parce qu’il sait qu’il a reçu gratuitement et que Dieu seul mérite louange et adoration.Jean-Claude DjérékéCAN 2023 : belle entame, beau parcours, fin tragique… le mythe
Premier pays de ceux de la CEEAC à être qualifiés en quarts de finales de la CAN TotalEnergies 2023, ils ont manqué leur qualification pour les demi-finales à la CAN 2023. Une troisième élimination en huit participations.
Les Palancas Negras en plein match contre l’Algérie «C’est la déception totale, c’est la déception totale, On a perdu et nous sommes obligés de rentrer ; courage à nos joueurs et qu’ils puissent tirer des leçons sur notre prestation et qu’à la prochaine nous puissions rentrer encore beaucoup plus fort». Ces mots ont été prononcés par Joao Doli Mbaio, supporter angolais, et rapportés par Africanews.com. C’était peu après la défaite de l’Angola face au Nigéria le 2 février dernier (1-0) lors des quarts de finales de la CAN 2023.
Tout comme lui, plusieurs autres partisans de différentes nationalités regrettent l’élimination de l’Angola. «En observant son parcours, je me suis dit que cette équipe pouvait aller loin, vu comment elle a tenu l’Algérie à carreaux. Malheureusement, il a fallu qu’elle rencontre le Nigéria…», confie Alexandre P. Pour le supporter de nationalité camerounaise, l’Angola aurait pu parvenir jusqu’en demi-finales.
Parcours élogieux
Absents lors de l’édition de 2021, les joueurs de la sélection angolaise de football voulaient à tout prix entrer dans l’histoire par la grande porte. L’équipe s’est résolue à faire mieux qu’en 2008 et en 2010 où le bilan a été quasi le même que celui de 2023. Pour cela, les Palancas Negras se sont battus pour décrocher la deuxième place de leur poule de qualification, après le Ghana.Au départ, on ne vendait pas cher de sa peau et la sélection angolaise le savait. Petite équipe dans la cour des grands, la sélection angolaise à tout donné. Lors de la première journée de la phase finale, elle a su arracher un score de parité face à l’Algérie. Les poulains de Pedro Gonçalves ont poursuivi leur aventure mettant la Mauritanie à genoux. Première du groupe D avec 4 points, l’équipe angolaise inflige une leçon inoubliable aux Étalons du Burkina Faso (2-0). Ce qui les propulse au sommet de la liste du groupe énoncé ci-dessus.
La suite de la compétition sera aussi épique que le début. L’Angola est le premier pays à se qualifier pour les quarts de finale. Dès lors, les yeux des joueurs et supporters pétillent à la seule idée de pouvoir ramener chez eux la belle dame. Sauf que dans leur vision, les Antilopes noires n’ont pas prévu les Super Eagles du Nigéria. Lesquels s’opposent farouchement à eux, tout en leur dérobant la chance d’arriver jusqu’au graal.
Le rêve angolais s’effondre une fois de plus en quart de finale. C’est la troisième fois que les Palancas Negras sortent d’une CAN, précisément à cette étape de la compétition. En 2008 et en 2010, c’était également le cas. L’édition 2023 de la compétition était une occasion de faire mieux. Pour briser la malédiction du «mythe des quarts de finales». Les Angolais quittent la compétition si près du but.
Joseph Julien Ondoua Owona
Demi-finales de la Can 2023 : l’Afrique centrale dans le dernier carré d’as
La République démocratique du Congo reste le seul représentant de la sous-région après l’élimination du Cameroun, de la Guinée Équatoriale et de l’Angola.
Les Léopards de la RD Congo Sébastien Désarbre et ses Léopards prolongent leur fabuleux destin en Côte d’Ivoire. Et ils sont bien décidés à aller au bout de la compétition. Ils l’ont démontré lors de leur match comptant pour les quarts de finale. Match qu’ils ont dominé de bout en bout face à une équipe de la Guinée bien décevante (3-1). Une leçon? Oui, quand même. Aussi est-il tentant d’établir un premier bilan de la participation à la CAN 2023 des équipes venues d’Afrique centrale. Bien entendu, il serait risqué de céder à une forme d’angélisme erronée de vouloir prétendre ou faire croire que la RDC s’est imposée du jour au lendemain, de manière soudaine. Avant d’atteindre l’étape des demi-finales de la compétition, les double champion d’Afrique (1968 et 1974) ont fait chuter les Égyptiens, recordmen de titres dans la compétition, au terme d’une interminable séance de tirs au but après que les deux équipes ont terminé 1-1 après prolongation. Que les hommes de Sébastien Désarbre soient aujourd’hui uniques représentants de l’Afrique centrale dans le carré d’as de la CAN 2023, les responsabilités qui pèsent sur eux sont suffisamment importantes pour ne pas forcément prétendre à davantage. «Que l’on parle de la RDC comme plénipotentiaire de l’Afrique centrale, tout amateur de football qu’il soit, donne à voir une identification très forte d’une sous-région», avance Briano Zue. Pour ce diplomate équato-guinéen, il n’est pas douteux que le ressort principal de la légitimité des peuples de la sous-région à penser les Léopards comme leur «ambassadeurs» est grande et normale.
En tout cas, si l’on revient à une comparaison plus serrée avec la position des authentiques ambassadeurs, le profil de la RDC en demi-finale de la CAN 2023 s’inscrit dans l’ensemble plus vaste qui structure un espace public global qu’est la CEEAC. «La RDC se donne pour mission de représenter le football tel qu’il est pratiqué en Afrique centrale car, en fin de compte, le football comme tout autre sport, est un moyen de politique étrangère et révélateur de grands sentiments collectifs», postule Clément Bujakema, diplomate congolais à Yaoundé.
Éliminés
En termes de démonstration de force dans cette compétition, les autres équipes d’Afrique centrale n’ont pas fait bonne figure au cours de la compétition. L’équipe nationale du Cameroun s’est fait éliminer en huitièmes de finale par le Nigéria. Il faut souligner que les Lions Indomptables du Cameroun en phase de poule ont affiché un parcours très sombre. Le premier match s’est soldé par le nul face au Silly national de la Guinée (1-1). Pour leur deuxième sortie face au Sénégal, ils perdent par le score lourd de (3-1). Enfin face à la Gambie, le Cameroun gagne par le score de (3-2) ce qui lui permet d’arracher dans la douleur son ticket pour les huitièmes de finale. En huitièmes de finale, les poulains du manager sélectionneur Rigobert Song sont battus par le score de (2-0) par les Supers Eagles du Nigeria.La Guinée Équatoriale s’est montrée très ambitieuse dans cette CAN. Elle inflige un lourd score de 4-0 au pays organisateur, les Éléphants de la Côte d’Ivoire. Une victoire qui érode les chances de qualification du pays hôte. Invaincue après trois rencontres, la Guinée Équatoriale termine en tête de la poule A constituée du Nigéria, la Côte d’Ivoire, Guinée Bissau. Elle se qualifie en huitièmes de final ; elle sera éliminée par la Guinée dans le temps additionnel. Le score est de (1-0).
Olivier Mbessité
Port de maillots à Yaoundé : le comeback du mondial 90 et la CAN 2000
La CAN Ivoirienne fait resurgir les maillots ou les lions indomptable brillent lors d’une compétions de football.
Ils ont le vent en poupe à Yaoundé. Les maillots ou les lions indomptables marquent l’histoire du football. Il s’agit des maillots des épopées du mondial Italien en 1990, de la CAN Nigériane-Ghana en 2000, ainsi que les jeux Olympique de Sydney en Australie la même année. Il est difficile de parcourir les rues de la ville sans rencontrer une personne portant un de ces maillots. Ce fort engouement des yaoundéens est lié à la nostalgiques des années de gloires. Beaucoup les voient comme des talismans « Le maillot du mondial 90 est et reste le meilleur. J’entendais les commentaires et quand j’ai eu l’occasion de visionner les matchs des lions j’ai confirmé. Il est même devenu mon porte bonheur », évoque un taximan, au lendemain de l’élimination du Cameroun à la CAN 2023 qui se joue en Côte-d’Ivoire. Toute personne portant ce maillot l’aime. Jeunes, vieux, dames et même les tous petits le porte. Les plus nostalgiques, notamment les plus âgés, se souviennent de se maillot de marque Adidas, avec des rayures vert clair et vert foncé de couleur verte. Avec des traits blancs sur les épaules. Dans bar branché de Coron (Yaound2 4e), une discussion bon enfant a lieu entre des quinquagénaires de retour du travail. Louis, l’un d’eux, décrie l’attitude de la nouvelle génération des lions Indomptable. Il est nostalgique du mondial 90 en Italie, « Ce maillot a écrit l’histoire. Une épopée mémorable avec le coach russe Valeri Népomniachi, Nkono et Roger Milla qui était à la retraite. J’ai acheté 6 maillots de 90 pour mes 6 enfants à 90 000 FCFA. Et je remets les matchs de ce mondial pour qu’ils voient le vrai patriotisme », explique Louis, un fonctionnaire du MINPOSTEL. Tout à côté de lui se trouve un adjudant-chef de la gendarmerie. Ce dernier s’exclame, « la meilleure époque mon frère. Les gars jouaient sans argent », soutien-t-il. Bon nombre de ces personnes présent dans ce bar, souhaitent voir les équipes nationales de football reporter ce maillot, qu’ils appellent le maillot de Milla.
2000
2000 n’est pas en reste. Les maillots portés lors des deux campagnes à savoir : CAN et jeux Olympiques connaissent aussi une popularité. Lors de cette ces expéditions, l’équipementier camerounais est l’allemand Puma. Ce maillot est prisé par les trentenaires et les quarantenaires. Balthazar Engama à peine la quarantaine, voyant une jeune fille porter ce maillot lui pose la question, « ma fille, tu connais le maillot vert, avec une bande jaune sur les coté ? C’est l’époque de Mboma et Eto’o. Tous les Camerounais faisaient le classement », évoque l’homme tout en sourire. L’autre avantage du « maillot 2000 » est la qualité, « c’est un maillot de bonne qualité et ils sont accessible à tout le monde », estime joseph, mécanicien rencontré au marché Mvog-Ada.
Vendeurs
Ils se frottent les mains, on parle des vendeurs. Bien que la léthargie ait pris le dessus dans la vente des maillots, ils parviennent quand même à vendre les anciens maillots. Jean démarcheur (apacheur) au marché central ne propose que les anciennes versions de maillots aux clients. L’on voit ces derniers sur ses épaules. Il dit avoir peur d’avoir des réponses malveillantes s’il propose les nouvelles versions « je ne propose que les maillots de 90 et 2000, ça passe. Les gens appellent les nouveaux mouilleurs ». Paul, vendeur dans le même secteur regrette de n’avoir pas acheté plusieurs exemplaires.
André Gromyko Balla
Cameroun-Côte d’Ivoire : l’amitié toute en humour
Les artistes des deux pays font rire des publics au-delà de leurs frontières nationales. Leur art permet de lever des tensions entre les deux communautés précisément.
Les humoristes sont capables de faire passer des messages, même subliminaux, vers le grand public. Ceux du Cameroun et de la Côte d’Ivoire ont en plus le pouvoir de réchauffer les cœurs et de souder de ce fait des liens d’amitié entre les deux communautés. Dans le genre, la pensée peut librement s’élever vers l’Ivoirien Michel Gohou. Dont les expressions célèbres « No pitié in business » et « petit frère, tu es mauvais hein, tu es méchant hein » ont conquis les cœurs des Camerounais. Le succès de ses productions autour du personnage Cauphy Gombo a achevé d’asseoir sa notoriété au Cameroun. Et depuis la décennie 2000, cet artiste multiplie les prestations sur le territoire national.
Il en est de même des collaborations avec des comédiens d’origine camerounaise. Michel Gohou est aux côtés de Charlotte Ntamack dans le Parlement du rire. Il partage également l’affiche du film « Serpent noir » Avec le Camerounais Thomas Nguidjol. Il y joue le rôle du méchant, un dictateur traqué par le super-héros.
A bas les frontières
Les frontières territoriales perdent de leur force quand il s’agit d’art. Le Camerounais Ebenezer Kepombia (alias Mintoumba) en a fait l’expérience en intervenant dans la série «Ma grande famille» aux côtés des stars ivoiriennes Akissi Delta, Gohou Michel, Michel Bohiri, Clémentine Papouet et Digbeu Cravatte.
Source d’inspiration
Jean Miche Kankan est sans doute aucun l’artiste qui a le mieux porté les fondements d’une amitié Cameroun-Côte d’Ivoire. Le défunt a apporté bien plus que du rire dans les deux pays. Il est une source d’inspiration pour plusieurs générations d’artistes. À l’occurrence l’Ivoirien FilsUnik qui n’hésite pas à faire des imitations de ce dernier lors de ses spectacles. Au sujet du personnage, Gohou Michel a déclaré « c’était mon idole, j’ai été inspiré par lui. En matière humoristique, Jean Miché Kankan était notre maître à tous».
Les comédiens ivoiriens Claudia Tagbo et Patson respectent bien, pour leur part, le flambeau de la fraternité Cameroun-côte d’Ivoire au sein de la jeune génération d’artistes. Leurs parodies des Camerounais ne cessent d’émouvoir des publics à l’international.
Louise Nsana
Le bêtisier de la CAN
Evan Ndicka
Le Cameroun sera représenté en finale dimanche prochain par Evan Ndicka. Défenseur central, de nationalité française mais originaire à mi-chemin entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire. Bien qu’il soit né, ait grandi en France, et qu’il ait joué dans toutes les équipes nationales française, des moins de 16 ans aux moins de 21 ans, Ndicka a choisi l’équipe nationale ivoirienne.
Signe
La RDC s’est encore inclinée en demi-finale de CAN face à la Côte d’Ivoire (0-1). Une défaite qui passe finalement au second plan alors que le pays souffre de nombreux massacres à l’Est. Lors des hymnes, les joueurs congolais et le coach avaient tenu à faire passer un message en se cachant la bouche et en mimant une arme pointée sur la tempe. Ce geste était destiné à dénoncer les massacres que subissent actuellement la population congolaise à l’Est du pays. Des massacres, un génocide même, passé sous silence et qui a récemment fait du bruit sur les réseaux sociaux après la publication de vidéos choquantes sur le traitement de la population par des milices rwandaises.
Réclamation
La chanteuse camerounaise, Mani Bella qui était récemment en Côte d’Ivoire dans le cadre de la 34eme édition de la CAN ne cessait pas de faire des publications, dans lesquelles, elle faisait la promotion du pays. A la fin, elle réclame une reconnaissance de la part des autorités du pays. « Je pense que la Côte d’Ivoire doit me donner la médaille de l’ordre de la valeur », indique-t-elle. Il faut noter qu’avant de venir même en Côte d’Ivoire, Mani Bella avait déjà fait une demande pareille au début de la compétition. Et dans ladite demande, elle indiquait que le gouvernement ivoirien devait lui donner une médaille d’honneur en tant que meilleure ambassadrice de la Côte d’Ivoire à l’étranger.
Regrets
Le sélectionneur de l’Afrique du Sud, Hugo Broos, estime que son équipe a mieux joué contre le Nigeria lors de la demi-finale perdue 4-2 aux tirs au but lors de la Coupe d’Afrique des Nations, Côte d’Ivoire 2023. « Le football peut parfois être difficile, quand vous voyez la performance de mon équipe aujourd’hui, et puis il y a des tirs au but, puis vous perdez les tirs au but et vous n’êtes pas en finale, c’est difficile d’accepter cela parce que nous jouons un très bon match aujourd’hui. » « Je pense que nous étions la meilleure équipe en première mi-temps, nous avons eu les meilleures occasions, le Nigeria n’avait aucune chance. En deuxième mi-temps, ils ont peu d’occasions qui ont abouti à un but et nous avons changé quelque chose tactiquement, et nous pourrions revenir », a-t-il déclaré.
Sanctions
La CAF a déclaré vendredi qu’elle avait rencontré le comité d’organisation local et la police pour trouver des solutions viables, et qu’elle avait fait part de ses préoccupations à plusieurs organisations représentant les journalistes au tournoi. « A l’avenir, tout professionnel des médias qui se livrera à des célébrations sauvages et abusera d’autres collègues des médias sera immédiatement expulsé par la sécurité et son accréditation lui sera retirée », a déclaré la CAF, qui a ajouté qu’il en va de même pour « tout représentant des médias qui participera à une bagarre dans les zones médiatiques ou à une échauffourée physique ».
Résurrection
« Cabri mort n’a pas peur de couteau ». En Côte d’Ivoire, pays foisonnant d’expressions imagées, ce proverbe signifie qu’on n’a plus rien à perdre quand on est au plus bas. Les Éléphants, enterrés à Ébimpé, sont revenus à la vie à Yamoussoukro face au Sénégal, champion d’Afrique en titre. Émerse Faé, adjoint devenu entraîneur intérimaire après le limogeage du duo Jean-Louis Gasset et Ghislain Printant pour « insuffisance de résultats », a certainement eu besoin d’une kyrielle de décharges électriques pour y parvenir.
Pendant un temps, l’arrivée sur le banc du « sorcier blanc » Hervé Renard, capable de renverser une situation compromise, a été espérée par la Fédération Ivoirienne de Football (FIF). Cela n’a pu finalement se réaliser à cause du refus de la Fédération Française de Football (FFF) dont l’équipe A féminine est coachée par le technicien vainqueur de la Can en 2012 avec la Zambie et en 2015 avec la Côte d’Ivoire. Aidé par Guy Demel, qui analysait les matchs de la Can sur les plateaux de Canal+ à Sol Béni, le centre d’entrainement de l’Asec Mimosas, Faé a pu rapidement redonner une âme aux Éléphants.
Félicitations
Après que les Éléphants de Côte d’Ivoire se soient qualifiés pour la finale de la CAN 2023 en battant les Léopards de la RD Congo, le président Alassane Ouattara a réagi promptement. Le chef de l’État a partagé sa gratitude envers les joueurs à travers ses canaux officiels, saluant leur remarquable victoire et affirmant que tout le peuple ivoirien était fier d’eux. « Nous sommes en finale ! Bravo à nos Éléphants pour cette magnifique victoire. Nous sommes très fiers de vous! », a-t-il publié. Par ailleurs, il les a encouragés à donner le meilleur d’eux-mêmes en finale, dans l’espoir de ramener la troisième étoile sur le maillot ivoirien lors de la finale de la CAN 2023.
Sources : Onze mondial, AfrikFoot, Camfoot
Nigeria- Afrique du Sud : Une « folle » soirée à Mvog Ada
Dans ce quartier populaire situé dans le Vème arrondissement de la capitale politique du Cameroun, l’ambiance d’après match s’est prolongée jusqu’à tard dans la nuit à l’issue de la demi-finale remportée par le Nigeria ce 07 février face à l’Afrique du Sud.
La nuit a été courte pour de nombreux habitants du quartier Mvog-Ada. Pendant plusieurs heures, les rues sont restées prises d’assaut par des supporters des Super Eagles après la qualification en finale de la Coupe d’Afrique Côte d’Ivoire 2023 de l’équipe nationale du Nigeria. Normal, c’est dans ce quartier que se concentre la plus grande forte colonie de ressortissants de ce pays voisin à Yaoundé.
Par centaines, ils sont sortis faire la fête après avoir vécu intensément les 120 minutes qu’aura duré cette rencontre palpitante face aux Bafana Bafana d’Afrique du Sud et de la délivrance survenue à l’issue de l’épreuve fatidique des tirs au but. « Mon cœur pouvait s’arrêter. Je dis merci à Dieu », se soulage Obi Mathu, nigérian installé ici depuis près d’une trentaine d’années. L’homme en joie est assis par terre devant un restaurant à la montée du marché Mvog-Ada.
Au lieu-dit Mobil, un groupe de supporters chantent, dansent parfois même au milieu de la chaussée. Au centre d’un cercle qui s’est rapidement dessiné, un jeune homme joue d’un instrument de musique traditionnelle. Autour de lui, l’on chante du gospel en langue Ibo nous renseigne un supporter armé de son drapeau vert et blanc, les couleurs nationales du Nigeria. « Ce qu’il tape là est à peu près ce qu’on appelle ici le ‘’mbollé’’. Mais chez nous c’est de la musique gospel. Car ce soir nous remercions le ciel pour cette victoire et nous chantons en langue traditionnelle le Ibo » lance-t-il.
Un cocktail de klaxons de motos, et de voitures s’ajoute à ce vacarme dans les rues de Mvog-Ada. Torse nu, Boniface Anaje installé à Yaoundé depuis 34 ans exprime son émotion « c’était une véritable bataille. Notre équipe a su résister à cette belle équipe d’Afrique du sud. Nous sommes des géants d’Afrique et tous ceux qui avaient encore des doutes peuvent le confirmer » conclut-il.
Symbiose
Dans cette nuit de « folie » et du noir imposé par la coupure d’électricité, le snack bar du coin l’un des rares endroits éclairés est plein à craquer. Comme à l’accoutumée, des Camerounais sont aussi aux côtés de leurs homologues. Un geste que tient à souligner Elias Oguh, président de la casse Mvog-Ada et chef de la communauté nigériane. « Nous vivons ici à Yaoundé, pour certains depuis plus de quarante ans. Nous menons nos activités en harmonie avec des camerounais. Pour mon cas spécifique, je suis installé depuis trente-cinq ans. Et Dieu m’a fait grâce d’une belle femme camerounaise et nous sommes mariés depuis quinze ans. Normal ce que vous voyez ce soir, les camerounais soutiennent l’équipe du Nigeria », témoigne le spécialiste des pièces automobiles.
Certains Camerounais y voient tout le sens de l’hospitalité de leur pays qui n’établit aucune différence entre les peuples africains. « Franchement, je tiens à faire comprendre à toute l’Afrique que nous sommes des enfants d’une même mère et d’un même père. Nous sommes ici à Mvog-Ada avec les Nigérians et nous sommes fiers de leur victoire. Le plus important c’est le continent qui gagne et que la meilleure gagne pour la finale », émet William Kogne, mécanicien du coin.
L’optimisme
En écartant l’Afrique du Sud en demi-finale ce mercredi soir, les supporters des coéquipiers du phénomène Victor Osimen entrevoient de plus en plus un bel avenir pour leur sélection dans cette compétition. Presqu’à l’unanimité se voient sur le toit de l’Afrique au soir du 11 février prochain et ce peu importe l’adversaire. « Je sens que cette année c’est notre année. Nous avons une équipe solide défensivement et devant c’est autre chose. Nous sommes les rois d’Afrique. Dans cette situation, on ne choisit aucune équipe. Sure à 100% nous allons remporter » selon Obi Mathu peux avant l’issue de la deuxième demi-finale Côte d’Ivoire-RDC.
« C’est une finale qui aura une saveur particulière. Affronté la belle-famille comme on dit ici au Cameroun la Cote d’Ivoire, pays organisateur le match sera dure mais nous allons les défier dans leur stade. Mais nous aurons droit à une belle finale » pense pour sa part Mike après la qualification des éléphants 1-0 sur les léopards de la RDC.
Une soirée qui a aussi été bien arrosée à Mvog-Ada s’est poursuivie dans les snacks et bar jusqu’au petit matin.
Joseph Ndzie Effa
Yaoundé : malaise en majesté dans la rue
Après l’élimination des Lions à la CAN ivoirienne, la capitale camerounaise renoue avec ses vieux démons. La discipline observée dans les carrefours et points de grande affluences au début de la compétition est vite passé aux oubliettes.
Sur les réseaux sociaux il n’est pas rare de lire qu’« éliminé, le Cameroun renoue avec son train-train quotidien ». A Yaoundé, si l’élimination des Lions indomptables est considérée à la fois comme l’instrument et comme l’effet de la démodulation de l’ambiance générale de la CAN, celle qui se lit dans les rues en fournit la plus pure expression. C’est que, parmi les nombreuses personnes qui se sont piquées de suivre le tournoi à partir du Cameroun, il y en a qui, directement ou non, sont devenues des acteurs centraux du désordre urbain. « On dirait qu’après l’élimination de l’équipe camerounaise de la CAN, des comportements d’incivisme sont devenus les principaux marqueurs de l’espace urbain dans la capitale. Je ne dirigeais pas la circulation, les choses se régulais seules. Aujourd’hui, les Camerounais ont recommencé avec le désordre comme mode de vie », constate une policière.
In fine, anarchie, insécurité et incivisme sont redevenus des lieux communs dans la ville. A l’aune des problèmes qu’ils génèrent, c’est toute la dynamique urbaine qui est affectée. Dressé à l’échelle de quelques grands carrefours (Mvog-Atangana Mballa et Mvog-Mbi notamment) par des services de police, le constat rend compte les incohérences des interactions entre les acteurs. Sur le terrain ce 5 février 2024, il est très difficile d’en parler sans dire d’âneries, parce que, quand on essaie de les saisir, chaque usager semble porteur d’une vérité plus cachée, plus inattendue et plus retorse que toute autre. « Seigneur, pourquoi les Lions sont vite sortis de la compétition ? Ils étaient un peu disciplinés quand les lions étaient encore en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, les vraies habitudes ont repris le dessus ; « je me suis pourtant félicité de la discipline ici régnait ici quand les Lions indomptables jouaient », regrette un usager. Plus précisément, à Yaoundé, la CAN avait commencé par être chantée. La sortie des Lions indomptables du tournoi a refait le lit à l’injure, aux accidents sur la voie publique.
André Gromyko Balla
Corruption à la CAF : Ahmad Ahmad, un cas d’école
Le Malgache est le tout premier dirigeant de la Confédération africaine de football épinglé pour des raisons d’entorse à l’éthique.
Ahmad-Ahmad: ancien président de la CAF, Détournement de fonds, abus de pouvoir … le Malgache Ahmad Ahmad a incontestablement donné un visage à la corruption au sein de l’instance faîtière du football en Afrique. Non pas que le phénomène a commencé avec lui. L’on se doute que non, si l’on s’en tient du moins au rapport d’audit du cabinet britannique PwC – qui avait qualifié d’opaque la gestion comptable de la CAF sur la période 2015. Le cas Ahmad Ahmad est tout simplement le premier cas porté sous le feu des projecteurs depuis la création de la Confédération africaine de football (CAF) le 8 février 2024.
Les pratiques mafieuses reconnues à Ahmad Ahmad sont révélées au grand jour, en 2020, par la Commission d’éthique de la Fédération internationale de football association (FIFA). Laquelle le reconnait coupable d’avoir enfreint les « articles 15 (Devoir de loyauté), 20 (Acceptation et distribution de cadeaux ou autres avantages) et 25 (Abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’éthique de la Fifa, ainsi que l’article 28 (Détournement de fonds) de son édition 2018 ». Lesdits textes proscrivent l’usage de cadeaux et autres avantages. Il est par ailleurs interdit d’abuser de son pouvoir ou de sa fonction à des fins privées ou pour en tirer un quelconque avantage pécuniaire. S’agissant du détournement de fonds, Ahmad Ahmad est reconnu coupable d’avoir utilisé de manière abusive ou de s’être approprié indûment l’argent de la Confédération.
Des sources médiatiques établissent concrètement que Ahmad Ahmad aurait acquis un important parc automobile à Madagascar et en Egypte pour un montant de 400 000 dollars. Il aurait utilisé les fonds de la CAF, 100 000 dollars environ, pour tenter de graisser les pattes à certains présidents des fédérations de son ressort.
Faux départ
Ahmad Ahmad est élu en 2017, en remplacement du Camerounais Iyah Mohamed. Lequel vient alors de passer 28 ans à la tête de la CAF. « Il s’était installé une certaine lassitude, et c’est ainsi que certains grands ténors ne voulant pas affronter le président Issa Hayatou ont fabriqué un leader en la personne de Ahmad Ahmad. Qui avait déjà été ministre des sports à Madagascar mais qui n’était qu’un membre de la commission de foot salle à la CAF. Il est soutenu dans sa candidature par Infantino [alors président de la Fifa] qui ne voulait plus d’Ahmad Ahmad. Certains ont dit que beaucoup d’argent a coulé pendant sa campagne », raconte Emile Zola, journaliste sportif camerounais. Le passage de témoin se fait sous fond de rupture. Car Ahmad Ahmad se montre bien décidé à annihiler l’influence de son prédécesseur. Il licencie dans la foulée des proches de Issa Hayatou et rompt des contrats passés par ce dernier. « Il a congédié Amr Fahmy [en 2019, Ndlr], alors secrétaire général de la CAF. Il faut savoir qu’à la création de la CAF, le secrétaire général s’appelle Moustapha Fahmy, et dont Amr Fahmy est le petit-fils. Et son père avait été secrétaire général de la Confédération avant lui. Ce dernier est le premier à avoir mis en lumière les pratiques de « paiement de pots de vin », « usage personnel des fonds de la CAF » et de « harcèlement sexuel » du président déchu.
La rupture unilatérale du contrat avec l’équipementier Puma en faveur de Tactical steel, appartenant à un de ses proches, est sans aucun doute la goutte d’eau de trop dans le vase d’Ahmad Ahmad. « Comme il avait viré le secrétaire général, qui est par essence celui qui est au courant de tous les dossiers, c’est ainsi que ce dernier va le livrer à la justice française. Et on se souvient de sa brève interpellation à Paris en 2019 », poursuit le journaliste. D’autres contrats vont subir le sort. C’est le cas de celui accordant des droits commerciaux et marketing des compétitions de la CAF à la société française Lagardère de 2016 à 2028. Cette action est alors officiellement prise dans le cadre de la mise d’un programme visant l’augmentation des revenus de la Confédération. La démarche fait toutefois perdre de l’argent à l’instance après un intense démêlé judiciaire. Car d’après des révélations de Jeune Afrique le 23 décembre 2022, un accord a été trouvé entre les deux parties, qui aura coûté à la CAF 23,9 millions FCFA environs. A ces déboires s’ajoute également l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque pour certains présidents de fédérations. Les faits y relatifs se sont déroulés au courant de l’année 2018.
Les mauvaises habitudes…
La déchéance d’Ahmad Ahmad pour des faits de corruption laisse plus d’un dubitatif. Le sociologue Olivier Sack fait partir de ceux-là. Un exposé d’une minute suffit pour exprimer sa propre perception des faits. « L’histoire d’Ahmad Ahmad est le film d’un homme au passé douteux à qui on confie la gestion d’une organisation dans des circonstances toutes aussi douteuses. Mais de qui on attend une certaine rectitude. Sauf que cet homme pour pouvoir exercer les fonctions qui lui sont confiées a besoin de fortifier son trône vu les conditions dans lesquelles il y est monté. Il fait donc ce qu’il y a à faire pour, il triche. Et à la fin, la société lui demande des comptes », résume-t-il. La suite de son propos balaie l’actualité autour du Malgache. Car près de deux ans après sa censure par la Fifa, Ahmad Ahmad est cité dans une affaire de corruption et d’abus de fonction à Madagascar. Il est visé par une enquête du Bureau indépendant de lutte contre la corruption (BIANCO) pour des faits remontant à son mandat en tant que ministre des Pêches de Madagascar entre 2014 et 2016. Les frasques attribuées à Ahmad Ahmad ne s’arrêtent d’ailleurs pas là. En juin 2019, il a fait l’objet d’une information judiciaire en France pour association de malfaiteurs, corruption, abus de confiance et faux et usage de faux.
Terribles conséquences
L’ancien président de la CAF a écopé une suspension de cinq ans sur décision de la Fifa. Le Tribunal arbitral du sport a ramené cette sanction à deux ans. Mais pour le football africain, les conséquences ne sont pas à leur terme. « Le football africain a perdu de son autonomie à cause de ces évènements. Souvenons-nous qu’il a fallu placer la CAF sous l’administration de la Fifa. Et c’est Fatma Samoura, qui la deuxième personnalité de la Fifa qui est mandatée pour mener la mission. A partir de ce moment-là, l’emprise de la Fifa sur le football africain s’est renforcée jusqu’à ce jour. L’Afrique a payé le prix fort », déplore Emile Zola.
Louise Nsana
Souvenirs de la CAN : La playlist made in Cameroon
Revue des archives sonores qui résonnent toujours comme l’expression d’une conscience populaire pour de nombreux citoyens camerounais, à la veille et pendant chaque édition de la compétition continentale.
Manu Dibango Bienvenue dans un univers artistique extrêmement riche, caractérisé par une infinité de variations possibles. Ils sont nombreux, les artistes-musiciens camerounais qui, par la portée artistique et émotionnelle de leurs œuvres, ont marqué l’épopée de la CAN. Depuis Yaoundé 1972, le bouillonnement de créations musicales a créé à la fois, un lien d’énergie et un moyen de communication extrêmement puissant et immédiat entre le public camerounais et leur équipe, les Lions indomptables. Autour de ce label, certaines chansons s’écoutent moins comme une revendication, mais plutôt comme une façon de mettre en valeur la reconnaissance aux prouesses des Milla, Thomas Nkono, Joseph-Antoine Bell et autres. Revisitées depuis le poste d’observation de notre époque actuelle, ces archives sonores cristallisent toujours des émotions. «Oui, ces archives résonnent toujours comme l’expression d’une conscience populaire dans laquelle de nombreux citoyens Camerounais se reconnaissent à la veille et pendant chaque édition de la coupe d’Afrique des nations. Elles gardent trace de leurs origines. Elles demeurent toujours créatrices d’archétypes et de mythes populaires. D’une certaine façon, elles sont désormais des repères affectifs des vies de supporters des Lions indomptables ; elles rappellent les chagrins comme les exaltations de vivre la CAN. Elles sont celles avec lesquelles on pleure encore en secret, longtemps, longtemps, longtemps…Incrustées dans la mémoire collective, ces chansons raniment à jamais les minuscules effarements, les blessures, les ensauvagements et surtout les joies des Camerounais», s’épanche l’artiste-musicien Ottou Marcellin.
Bien sûr, retracer le cheminement qui mène de Yaoundé 72 à ce jour, permet de prononcer certains noms. Manu Dibango, Kembe Pesauf, Willy Mendo, Ngoye Jeca. Ces noms et bien d’autres ont marqué des époques. Ils ont parqué la CAN et continuent de servir de référence pour les fans des Lions indomptables. Chacun y porte son propre regard, chacun peut faire sien, ces cadeaux que nous ont laissés ces artistes-musiciens. Entre le passé et le futur, tout est cousu ensemble comme par magie au cours de ce programme de 90 mn. La question n’est donc pas d’ignorer telle ou telle chanson. Il s’agit de ressusciter les enjeux inhérents à un corpus de chansons dédiées aux Lions indomptables lors des CAN DE 1972, 1986, 1990 et 2000.
Yaoundé 1972
Manu Dibango, artiste reconnu dans son pays natal, sollicite le ministre des Sports du Cameroun afin d’enregistrer un hymne pour soutenir l’équipe nationale lors de la 8e édition de la coupe d’Afrique des Nations, qui a lieu en début d’année au Cameroun. Manu Dibango se voit accorder la somme d’un million de francs CFA, afin d’enregistrer l’hymne, qui paraît en 45 tours. Toutefois, il manque un titre pour la face B des 45 tours. Manu Dibango enregistre un morceau s’inspirant d’un rythme du mouvement makossa en lui donnant un arrangement soul ce qui devient Soul Makossa. Le single est distribué gratuitement aux supporters, mais après la défaite du Cameroun lors du match contre le Congo, ils cassent le vinyle en guise de protestation.Kembe Pesauf Abidjan 1984
Victoire des Lions indomptable ! La première à la CAN. Pour l’artiste-musicien Willy Mendo, l’épopée est loin de finir. Dans une chanson, il met en évidence la spécificité de l’exploit de l’équipe camerounaise. On y entend un profond mystère et des évidences sensibles. C’est précisément ce qui, après la CAN 1984 en Côte d’Ivoire, a inscrit Willy Mendo dans le registre des ténors chanteurs de charme. Et puis, il y a surtout ces extraits de reportages (Milla, Abega, Abega-Milla) qui ne manquent pas de tisser une toile de fond sonore qui rappelle bien deux vedettes de la CAN 1984.Le Caire 1986
En 1986, lors de la CAN en Égypte, quelqu’un de discret suscite de l’émotion au Cameroun et partout en Afrique. C’est que, grâce aux nouveaux paradigmes technologiques, Kembe Pesauk compose un hymne de la compétition. Depuis son studio de Yaoundé, l’artiste fait naître de nouvelles esthétiques et de nouvelles hybridations musicales. Autrement dit, l’inspiration imposée délirante n’exclut nullement l’art, elle dévoile au contraire le travail de virtuose. Pendant que Roger Milla et ses coéquipiers jouent au pied des pyramides, les sonorités inventées par Kembe Pesauk s’installent dans les têtes des supporters comme une ritournelle.Jean René Mevaa Amougou
1er Plan stratégique décennal 2025-2034 : le Prasac passe à l’étape opérationnelle
Il présente pour chaque action les responsables, les moyens nécessaires, les résultats attendus et les délais de mise en œuvre des programmes.
Le Prasac en conclave le 29 janvier 2024 à Douala Le Pôle régional de recherche appliquée au développement des systèmes agricoles d’Afrique centrale (Prasac) était en conclave du 29 janvier au 2 février 2024 à Douala. À l’ordre du jour, figurait la mise en place d’un Plan stratégique. «Celui-ci, n’a jamais existé. Toutes les organisations qui veulent être performantes aujourd’hui dans le monde fonctionnent avec les Plans stratégiques. Il y a eu tout un processus, l’étape de Douala, c’est celle qui consiste à mettre les chercheurs devant leur responsabilité. C’est tout simplement leur demander de mettre en place un document qui va permettre de programmer désormais les financements en matière de recherche scientifique», explique Jean-Louis Mihindou Doukaga, directeur général du Prasac.
Pour bien comprendre, il s’agit d’une base opérationnelle inscrite dans une logique d’évolution. Autrement dit, ce Plan stratégique propose des voies d’évolution possibles/nouvelles en les rendant cohérentes avec les valeurs des divers acteurs en présence et les caractéristiques organisationnelles du Prasac. À ce titre, c’est un outil appelé à assurer la cohérence des différentes activités à mener. «Le Plan stratégique dont on parle va se décliner en plan opérationnel. Il sera évalué tous les 5 ans pour qu’on sache d’où on part et quels sont les résultats obtenus. En gros, l’enjeu, c’est de pouvoir donner aux chercheurs de la sous-région un outil pour piloter la recherche en Afrique centrale. Cet outil, c’est pour qu’ils puissent discuter avec les partenaires qui sans doute seront prêts à les accompagner. Les partenaires aujourd’hui aiment quand les choses sont prévues d’avance. C’est l’intérêt d’avoir un Plan stratégique».
Ce Plan stratégique ne s’oppose pas à la stratégie régionale d’import-substitution. À la limite, il complète dans le même sens dans le domaine agricole. Il est mis certes au service des scientifiques et des chercheurs, mais c’est aussi au service des États. La dernière étape dans le processus est le plaidoyer que nous allons mener auprès des gouvernements pour qu’ils accordent un peu plus d’intérêt à la recherche scientifique», ajoute le DG du Prasac.
2025-2034
À l’en croire, l’esprit du temps est tout entier dans ce Plan stratégique. «Il est conçu pour la période 2025-2034. En qualité d’institution spécialisée de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), le Prasac a pour mandat d’intégrer les instituts de recherche agricole de la sous-région pour faire converger les six États de la Cemac vers une politique commune de sécurité alimentaire et de sécurité sanitaire des aliments. Il s’agit alors de faire contribuer le Prasac à l’agenda de renforcement de l’infrastructure qualité dans la sous-région, pour accélérer l’industrialisation et la diversification économique en Afrique centrale. Ce Plan stratégique va faciliter la collaboration et la mobilisation des ressources. Par rapport à la Cemac, le plan stratégique du Prasac anticipe les projets de réformes de l’institution faitière notamment le passage du budget de moyen au budget programme».
Les grands axesLe plan stratégique intègre les nouvelles problématiques et thématiques qui se posent dans le monde agricole, notamment celles liées aux enjeux et défis de la résilience des systèmes de production agro sylvo-pastorale. Au sortir des cinq jours d’atelier à Douala, quatre axes principaux meublent le document. «Certes les discussions étaient intenses, riches, constructives parfois houleuses, mais dans une ambiance bon enfant. Ceux-ci nous ont permis d’arriver à un document de 4 axes, 7 programmes et 16 projets à réaliser sur un horizon temporel de 10 ans alors que, initialement, nous étions à 7 axes, 23 programmes et 111 projets», détaille Jean-Louis Mihindou Doukaga. «Pour parvenir à ce résultat, il y a une sélection qui a obéi à des critères largement partagés par l’ensemble des parties prenantes. Quatre axes ont été retenus de façon consensuelle à savoir: une gouvernance, développement des compétences et renforcement des capacités institutionnelles ; transformation des systèmes alimentaires, sécurité alimentaire et nutritionnelle, promotion des chaînes de valeur agricole ; ressources naturelles, biodiversité, environnement et changement climatique ; cultures pérennes. Les axes abordent les thématiques qui se posent aujourd’hui au monde agricole», ajoute le DG du Prasac. Des risques susceptibles d’impacter négativement son implémentation ont été identifiés et les mesures d’atténuation proposées.
Pour lui, le document va poursuivre son parcours et va continuer à être enrichi à chaque étape, jusqu’à son adoption par les instances de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et sa soumission aux partenaires techniques et financiers pour son financement. «En tant que partie prenante, vous serez régulièrement informé de son évolution jusqu’à la fin du processus que j’ai toujours voulu participatif. En cas de besoin, le Prasac sollicitera vos compétences respectives pour l’aboutissement de notre projet commun», confie Jean-Louis Mihindou Doukaga.
Diane Kenfack
Extrême-Nord du Cameroun: deux morts, deux blessés à Kolofata
Le drame est survenu ce 8 février 2024 en milieu de matinée, du fait d’un incendie.
Un jeu d’enfants tourne au drame ce jeudi 8 février 2024 à Kolofata (Mayo Sava), plus précisément au camp Ndaba. Il en résulte la mort de deux enfants et deux autres grièvement blessés en plus d’une centaine de maisons calcinées. Selon des sources sécuritaires et administratives de la localité, les gamins, dont la moyenne d’âge se situent entre 8 et 9 ans, jouaient à un point de chauffage. Il était exactement 10h30 lorsque le pire est survenu.
Les premières supputations font état de la présence de liquides inflammables et la proximité du feu sous une case auraient provoqué l’incendie. Ce dernier, aidé par la vitesse du vent en cette période de saison sèche, s’est rapidement propagé, réduisant en cendres plusieurs maisons.
En attendant les résultats d’une enquête ouverte, d’autres indications difficilement vérifiables sur le coup, convergent vers l’explosion d’une bombe artisanale.
Louise Nsana
Vu sur le site: Lycée bilingue d’Ekounou (Yaoundé 4e) : quatre élèves portés disparus
Hommage au professeur Joseph Owona
Face à certaines émotions, la gorge se noue et la voix disparait. En ces moments-là, ces mots d’un certain Alfred de Vigny se bousculent dans mon esprit embrumé par l’affliction…
A voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse derrière soi, seul le silence est grand; tout le reste est faiblesse. C’est là une citation qui résume in fine le parcours de chaque humain sur terre, c’était un grand cadeau qu’il offrait à tes très chers parents. Bien que né grand prématuré, précocement voué à la fosse, la destinée que le Seigneur avait attaché à ton paquet de survie terrestre allait contenir toutes les satisfactions que l’homme peut espérer sur terre.
Après des études primaires et secondaires sans encombre dans le Département de
l’océan, nanti du baccalauréat tu intègres l’université de Yaoundé qui venait d’ouvrir ses portes en 1962. Là, inscrit à la faculté de droit tu allais rapidement découvrir ta passion pour le Droit qui allait si bien te coller à la peau, qu’à la fin de ta carrière administrative et politique, tes admirateurs comme tes détracteurs se retrouvent d’accord sur une assertion nationale: Le Pr Joseph Owona est sans conteste le «Père du constitutionnalisme au Cameroun».
Après un doctorat d’Etat en Droit public soutenu à l’université Panthéon Sorbonne de Paris et réussir non sans brio le concours français d’agrégation en Droit public et en sciences politiques (le Cames était encore dans ses balbutiements), tu commences ta carrière académique à l’Université de Yaoundé. Traversant avec aisance, compétence et une rigueur reconnue de tous, les différents écueils de l’administration universitaire de Yaoundé de 1983 à 1985! Tu t’arrimes de ce fait à la première génération des juristes et jurisconsultes ayant essaimé la science du droit au Cameroun et en Afrique.
En sus de ton intense activité académique d’une durée de près de 30 années, au service de l’enseignement supérieur», tu as manifesté ta disponibilité à venir enseigner à titre gracieux aux pays des hommes intègres, la patrie de ton épouse, notre sœur Oumou, dès 1992. Tu as poursuivi ta contribution au développement de ton pays à travers le pouvoir exécutif et l’administration centrale.
Un simple survol des responsabilités que tu as successivement occupées donne la
mesure de tes combats en faveur du développement…
– Secrétariat général de la Présidence de la République,
– Ministre de la Fonction publique,
– Ministre de la Santé,
– Ministre Délégué à la Présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’Etat,
– Ministre de l’éducation nationale……
Ta longévité auprès du Chef de l’Etat à travers la gestion de tant de structures t’a même valu le surnom de «pompier de l’État». Cette longévité exceptionnelle auprès du Président de la République traduit s’il en était besoin un de tes traits de caractère souvent occulté: la FIDELITE en amitié.
Cette fidélité a été perçue au Burkina Faso, pays ou en tant que ministre des Sports, tu dirigeas la délégation camerounaise 1998 durant la Coupe d’Afrique des nations de football ayant eu lieu du 7 février au 28 février 1998, lorsqu’après cinquante ans de mariage civil, tu as consenti à célébrer le mariage religieux musulman longtemps promis à ton épouse Mme Owona née Guindo Oumou.
Ce mariage célébré à la mosquée de Ouagadougou demeure une cérémonie mémorable et inoubliable pour les fidèles de cette mosquée ! nous ne pouvons pas oublier ta contribution notoire à la construction d’un temple islamique à Djibo.
Tout ce qui précède, magnifie tous les combats qui ont été les tiens, ta vie durant. En tirant te révérence ce 06 janvier 2024, tu surprends tout ton monde.
Mais comme il est connu de tout croyant que le Seigneur fait ce qu’il veut, il a voulu te rappeler ce jour; nos larmes silencieuses ne peuvent ni cacher ni éponger toute notre affliction. Nous te pleurons pour nous-mêmes car c’est nous qui ne pourrons plus te voir et jouir de ton affection; de ton amour ; mais toi, là où tu es, tu nous vois et sais que git en chacun de nous; donc tu es avec nous. Puisse le Seigneur être satisfait de toi et te faire miséricorde. Puisse la terre du Cameroun que tu as tant aimée et servie te soit légère.
Nous du Faso te souhaitons un repos éternel.
Au nom de la famille GUINDO au Burkina Faso
GUINDO Abdoulaye
Mgr Samuel Kleda : «Revoyons l’éducation que nous donnons à nos enfants»
Face à l’actualité relative à l’arrestation de M. Bopda pour des faits de viols et agression, l’Archevêque invite à repenser la qualité de l’éducation fournie à la jeunesse.
Comment avez-vous vécu l’arrestation du présumé prédateur sexuel M. Bopda ?
S’il y a une personne qui représente un danger, il est tout à fait normal qu’on l’arrête, qu’il cesse de faire souffrir les gens, en particulier les femmes. L’Etat est là pour veiller sur chacun. C’est tout à fait normal.C’est l’analyse que vous faits de cette affaire qi lie à la fois trafic d’influence et dépravation des mœurs?
Je suis très surpris qu’une personne choisisse une voie pareille, faire souffrir les gens et être un danger pour la société.La faute à qui Mon Seigneur ?
La faute est d’abord à la personne qui a choisi de faire souffrir les autres comme un métier. Ça n’existe pas. Je crois que dans la vie toute personne aspire à la paix, toute personne veut que ses droits soient respectés. Si vous avez votre droit, ce n’est pas le droit d’aller faire souffrir les autres.Dans cette fameuse affaire Bopda, les témoignages sont aussi accablants que tristes, viol, sodomie, séquestration, la dignité humaine a-t-elle foutu le camp dans notre société ?
Je ne dirais pas ça en totalité. Quand ça devient la règle de droit, je crois que notre société est en danger et je dirais ici que notre société est vraiment en crise aujourd’hui. Mais quelle est l’éthique, la morale que nous avons? Comment nous éduquons nos enfants pour qu’ils soient des hommes honnêtes dans la vie de tous les jours? Ça m’emmène à me poser des questions. Quelqu’un qui s’engage de cette manière, qu’est-ce qu’il vise exactement? Ça veut dire qu’il n’a plus de respect pour personne. Je dirais pour lui-même. Que la vie et les droits de chaque personne soient respectés.Est-ce qu’il n’y a pas eu des complices Monseigneur?
Je vois d’abord la personne en action. Tout simplement en première ligne, la personne est responsable dans la société de ses actes.Et vous condamnez ces actes-là? Mais oui, il faut condamner ces actes-là.
En tant qu’autorité morale que faites-vous à votre niveau pour mettre fin à ces maux. Il me rappelle que dans un de ses discours à la jeunesse, le chef de l’Etat a appelé les chefs traditionnels et les autorités religieuses à mieux jouer leur rôle pour le réarmement moral de la jeunesse camerounaise?
C’est ce que nous faisons tous les jours. Il faut se poser la question de savoir quelle est l’éducation que nous donnons à notre jeunesse. Il ne s’agit pas tout simplement d’aller à l’école, apprendre à écrire et à parler. Mais il y a toute une formation qu’on doit donner. Si je pose maintenant la question à plusieurs d’entre nous quelle est la place de l’enseignement moral, de l’éthique que nous donnons à notre jeunesse? Et nous-mêmes quelles sont les lignes qui nous orientent dans notre vie? Il n’y en a pas. Dans les écoles, il faudrait quand même un enseignement solide à ce qui concerne la morale et c’est par là qu’on peut sauver la jeunesse. Mais il y a des milliers de jeunes qui ont passé la nuit ici à la cathédrale. Ils ont passé la nuit à prier. Nous en tant que chrétiens, nous avons un modèle qui est Jésus-Christ qui nous a donné sa parole. Nous avons aussi dans nos cultures des choses qu’on peut faire et qu’on ne doit pas faire dans la société traditionnelle. Cela n’existe plus aujourd’hui c’est une navigation en vue. On n’a plus de modèles. On n’a plus de valeurs sur lesquels on peut s’appuyer. Mais il faudrait aujourd’hui commencer par réveiller cela. Quand un enfant n’a rien reçu de tout cela, je dirais qu’il n’a pas de boussole, il est presque perdu. Revoyons quelle éducation nous donnons aujourd’hui à nos enfants. Tout le problème commence là.Je repose la question Monseigneur, l’Eglise catholique romaine qui mère et enseignante, au-delà des homélies, a-t-elle échoué pour ramener ces jeunes à la raison ?
Non. L’Eglise n’a pas échoué. Je vous donne l’exemple de Douala. Ici, nous avons 84 paroisses qui couvrent vraiment la ville de Douala. Il y a des prêtres qui sont désignés dans chaque paroisse pour s’occuper seulement des jeunes. Etre là à la disposition des jeunes. A cela s’ajoute l’éducation que nous donnons dans nos écoles, dans nos universités où la discipline occupe une très bonne place. Mais il y a des jeunes qui sortent et dont nous sommes surs que ce sont des jeunes qui ont reçu quelque chose dans la vie. Je crois que nous ne pouvons pas parler d’échec. Je vous donne un exemple, le cas du collège de Mazenod, vous pouvez interroger tous ceux qui ont été à ce collège. Ils ont gardé quelque chose de leur éducation, c’est le respect des autres. Ces gens-là ont une autre manière d’agir.Propos rassemblés
par Louise NsanaPénurie de pièces de monnaie à Yaoundé : une solution sonnante et trébuchante auprès des mendiants
En apparence dans le dénuement total, ils sont pourtant des cambistes qui font des marges bénéficiaires devant le palais des sports.
Dès lors que le regard se concentre sur les mendiants de la capitale politique camerounaise, une distinction nous impose de considérer de façon différente ceux qui déambulent près du palais des sports, dans le l’arrondissement de Yaoundé II. Ici, il y a de vrais et faux mendiants, ou d’autres coupeurs de bourses. La frontière qui les sépare est parfois subtile et un même individu peut être considéré successivement, selon son état, comme relevant de l’une ou de l’autre de ces catégories. Les entretiens réalisés avec ces acteurs conduisent à certains constats. Ici au Palais des sports de Yaoundé, il y a des mendiants cambistes. «Ce n’est pas vrai ! Donc ces gens ont beaucoup d’argent. Ils font même de la petite monnaie aux gens. Regardez vous-même les billets qu’ils tiennent en main». Voilà des exclamations, des étonnements émis par une fonctionnaire en partance pour le lieu-dit «Rond-Point Damase», dans le 3e arrondissement. La dame est éberluée par la quantité de billets que possède «un simple et banal mendiant»: des billets de 5000, 2000, 1000 et 500FCFA.
Et pourtant…
Bon nombre d’usagers savent que plusieurs de ces «prétendus» mendiants ont choisi de construire la logique de leur action autour de la vente de petites coupures et pièces de monnaie. Petits et grands commerçants, taximen et mototaximen viennent les voir tous les soirs pour s’approvisionner en petite monnaie, à en croire des informations recueillies auprès de quelques riverains. «Des restaurateurs envoient parfois la nourriture à ces personnes pour leur graisser la patte. Cette méthode est employée parce que la bataille de la petite monnaie fait rage ; celui qui a de la petite monnaie vend beaucoup et comme toutes ces personnes cherchent à vendre, elles utilisent des ruses pareilles telles que la mendicité», renseigne une dame.Certains commerçants révèlent même des montants faramineux. «Vous voyez toujours les assiettes vides, mais ne vous fiez pas à ce que vous voyez. Ils enlèvent dès que l’argent est considérable ; un mendiant peut gagner jusqu’à 5000 FCFA en une journée», explique Ali, un restaurateur situé au quartier Briqueterie. Ce qui, en mois, lui vaut un salaire considérable, largement au-delà du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig).
André Gromyko Balla
Élections 2025 au Cameroun : Le MNC affiche ses ambitions
La formation politique de Marcel Nsi Ndtoungou cible la jeunesse au cours de sa campagne qui démarre dans les prochains jours.
Question: Vers quel avenir se dirige le Mouvement pour un Cameroun nouveau (MNC) après sa légalisation obtenue le 9 novembre 2023? Au cours d’un point de presse donné ce 30 janvier 2024 à Yaoundé, Marcel Nsi Ndtoungou donne une réponse. «Nous allons sillonner nos différentes localités pour amener les populations à s’inscrire sur les listes électorales. Nous allons ratisser large, engager la recherche des adhésions, installer les différents organes de base de notre parti. Et sans tarder, nous allons former nos militants sur les principes de la démocratie participative», fait savoir le président du MNC. Pour y parvenir, l’homme politique ne compte pas tisser sa stratégie au hasard des circonstances. Marcel Nsi Ndtoungou mise sur «la disponibilité des cœurs et des esprits des Camerounais et Camerounaises épris de paix, de justice et d’amour».
Programme
Ceux-ci sont alors appelés à rejoindre son mouvement politique car, croit-il, «une union de citoyens de volontaires, de femmes et d’hommes camerounais, épris de justice, de liberté et de progrès collectif s’engagent à donner un souffle nouveau à la République». Le défi, pour le MNC, se trouve donc en partie là. Dans la création de quelque chose capable de survivre à la disparition des valeurs républicaines. Sur le coup, le président du MNC évoque les détournements des deniers publics, la corruption à toutes les échelles, les projets financés mais non exécutés…
Dans son élan, Marcel Nsi Ndtoungou regarde de près les scrutins annoncés en 2025 au Cameroun. «Nous ne devons plus nous limiter dans les réseaux sociaux, mais descendre dans l’arène politique. Les jeunes doivent s’inscrire sur les listes électorales, prendre leur carte de membre dans le MNC car nous croyons fermement qu’un nouveau Cameroun est possible», abonde-t-il. Et de poursuivre: Ce Cameroun nouveau est possible si tous les citoyens prennent conscience que «nous devons nous rassembler et nous tenir tous autour d’un même idéal et avec une bonne dose de volonté politique forte et affirmée. C’est ensemble que nous arriverons à atteindre tous nos objectifs communs». C’est la raison pour laquelle le leader du MNC appelle la jeunesse camerounaise à prendre la place qui est la sienne dans le développement du Cameroun, «afin de mener ensemble le combat de la démocratie, de l’émancipation des masses et surtout du développement global de notre pays, parce que nous sommes convaincus qu’un nouveau Cameroun est possible».Olivier Mbessité
Accompagnement des PME à Promote 2024 : SGS et la FIP se donnent encore la main
Le 3 février 2024, les deux institutions ont signé un accord visant à assurer la participation des PME au cours de la 9e édition du Salon international de l’Entreprise, de la PME et du Partenariat de Yaoundé.
Patricia Nzondjou et Pierre Zumbach après la signature de l’accord Quelle structure projetée au Cameroun correspond au signal suivant ? : « championne de l’action citoyenne en faveur de PMES ». Plus facile, la question revient autrement : c’est qui SGS Cameroun SA ? C’est la « Société générale de surveillance », filiale du Groupe SGS (leader mondial de l’inspection, du contrôle, de la certification, de services stratégiques dans les secteurs de l’agriculture, du pétrole, du gaz, de la pétrochimie , de l’industrie). Sécurisation des recettes douanières, contrôle des importations, facilitation des échanges sont les maîtres mots de l’action de cette entreprise au Cameroun. Du haut de ce profil, SGS Cameroun SA se sent investie d’une responsabilité sociétale. Et à chaque édition de Promote, elle ne cesse de le démontrer en renouvelant son engagement de sponsoriser 25 PME camerounaises dans les filières stratégiques et sélectionnées en fonction de leur potentiel de croissance et de progrès. D’où sa collaboration avec la Fondation Inter-Progress (FIP) depuis 2008. Dans le cadre de Promote 2024, les deux institutions (respectivement représentées par Pierre Zumbach, haut conseiller de la FIP et Patricia Nzondjou, directrice générale de SGS Cameroun SA) ont signé un accord le 3 février dernier. Selon ledit accord, les deux parties additionnent leurs forces pour aider les patrons à grandir avec leurs entreprises à partir d’un stand attractif et une mise en lumière faisant mieux connaître la production de la PME et ses innovations commerciales. « Car il faut rappeler que les PME, des plus petites de taille aux plus grandes, sont le fer de lance des économies africaines. Ce sont elles qui fournissent une économie nationale à sortir des grandes crises ; ce sont elles qui forment peu à peu cette classe moyenne qui développe un pays et renforce la paix sociale, diminue les inégalités», explique Pierre Zumbach.
Vision
En mettant sur le partenariat renouvelé cette année avec SGS Cameroun SA, le haut conseiller de la FIP peut déjà esquisser quelques points de passages obligés : Il est question de corriger les manquements des éditions précédentes en menant des actions plus ciblées. «Nous nous sommes rendus compte qu’entre deux éditions du salon, la PME avait du mal à capitaliser sur les retombées de sa participation à l’événement», explique le Directeur de Promote. «Cette action citoyenne marque notre envie, notre volonté d’accompagner les sociétés locales dans leur développement. Cela passe par une sélection des Pme, nous regardons les secteurs dans lesquels nous pouvons apporter un appui technique. Surtout dans le domaine agro-alimentaire. Nous accompagnons les entreprises soit à se certifier, soient à certifier leurs produits. Il est important pour SGS Cameroun SA de les identifier très tôt», développe Patricia Nzondjou. Et Pierre Zumbach de commenter : « D’autres diront mieux que moi pourquoi SGS Cameroun SA est championne avec des chiffres records dans cette action citoyenne ». Ainsi présenté, l’image galvanize encore plus SGS Cameroun SA Son directeur général se envoyé d’autant plus impliquée en faisant du partenariat avec la FIP un levier du rayonnement du Groupe SGS. Patricia Nzondjou en profite d’ailleurs pour saluer le top management de SGS basé à Genève. Ce dernier, affirme-telle, affiche une sensibilité constante en matière de suivi et d’accompagnement de la PME au Cameroun.André Gromyko Balla
Contre la corruption des officiels et autres trucages : le Cradec tient sa feuille de match
En marge du déroulement satisfaisant de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN TotalEnergies 2023), le monde du football reste miné par des scandales de corruption et de trucages de matchs. Sur le front d’attaque du phénomène, le Cradec (Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire) évoque quelques pistes de solutions pour mettre hors-jeu cette gangrène qui tue le football à petit feu.
Des matchs truqués La corruption dans le football peut prendre différentes formes, en impliquant divers acteurs, en l’occurrence les officiels, les dirigeants sportifs, les joueurs et autres parties prenantes. Au Cameroun par exemple, l’année 2023 a été marquée par plusieurs affaires de corruption impliquant des acteurs du football d’élite. Nous avons notamment des accusations de trucage du match du club Fontcha Street Vs Racing de Bafoussam en deuxième division. D’après des témoignages recueillis sur les réseaux sociaux, des individus présents au stade approchaient de potentiels parieurs, leur demandant une rémunération contre le résultat exact de la rencontre truquée. Curieusement à l’issue de la rencontre, le résultat était celui indiqué par ces derniers. Une affaire qui a provoqué la sortie de l’instance dirigeante du football camerounais. La Fecafoot (Fédération camerounaise de football), à travers le CTFP (Conseil Transitoire de Football Professionnel), dénonce ces pratiques et annonce l’ouverture d’une enquête.
«Le Conseil Transitoire du Football Professionnel constate avec regret que les rencontres Renaissance de Ngoumou Vs Aigle du Moungo et Fontcha Street Vs Racing de Bafoussam comptant respectivement pour les 13e et 14e journées du Championnat professionnel MTN Elite Two se sont déroulées dans une atmosphère visiblement contraire à l’éthique sportive. Les clubs concernés auraient convenu de l’issue desdites rencontres…Tout en se désolidarisant de telles pratiques, le CTFP continuera à exercer sa vigilance sur le déroulement des rencontres afin de préserver la stabilité de ses compétitions» regrette Faustin Blaise Mbida, le secrétaire général du CTFP.
Dans la même veine, cette même année, une autre affaire de corruption a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Cette fois-ci, elle implique directement le président de la Fecafoot. Selon un enregistrement d’une conversation téléphonique, rapidement devenue viral sur les réseaux sociaux, l’on entend deux voix. L’une est attribuée à Valentine Nkwain, président du club Victoria United avant sa montée en première division, et celle du président Samuel Eto’o Fils. Ce dernier assure à son ami son soutien indéfectible: «…Opopo (surnom du club de Victoria) doit monter en première division. Ça, c’est notre objectif…» Pas assez pour incriminer l’ex-capitaine des Lions Indomptables pour corruption, mais suffisant pour laisser place à l’interprétation et susciter de graves soupçons. «C’est un fake et pour nous, il n’existe pas», répondait, fermement, Ernest Obama lors d’un passage sur la chaîne Canal 2. «Il n’y a pas de commentaire à faire là-dessus», a aussi martelé le porte-parole de la Fédération camerounaise de football. Au mois de juin, 24 arbitres et arbitres assistants de football, de futsal et de beach soccer ont été suspendus après avoir été impliqués dans des affaires de paris sportifs et de matchs truqués.
Mondial
Le phénomène de corruption dans le football n’est pas le seul apanage des milieux sportifs camerounais. Parmi les scandales les plus retentissants, il y a sans doute celui qui met à nu le plus grand trafic de matchs de l’histoire du football en février 2013. Selon l’Office européen de police, 425 arbitres, dirigeants de clubs et joueurs de 15 nationalités différentes auraient pris part au truquage de 380 matches en Europe et 300 autres dans le reste du monde entre 2008 et 2011, dont des rencontres de Ligue des champions ou de qualification pour la Coupe du monde. «Il nous semble clair qu’il s’agit de la plus grande enquête de tous les temps sur des matches truqués présumés», avait alors déclaré le directeur d’Europol Rob Wainwright lors d’une conférence de presse à La Haye.La coupe du monde 2022, jouée au Qatar, a aussi été au centre d’une campagne de corruption dans sa phase d’attribution. Des officiels se recrutant jusqu’à la Fifa ont perçu des pots-de-vin afin de vendre leur vote lors de la sélection du pays hôte. Une affaire qui a d’ailleurs coûté à Sepp Blatter, huitième président de l’instance faitière du football mondial(Fifa), son poste en 2015.Et il n’est pas le seul.
Une affaire de millions
Selon le site internet de la BBC, il s’agit de près de 680 rencontres qui avaient été suspectées, dont 380 en Europe. Sur les seuls matchs basés en Allemagne, 16 millions d’euros de paris par ces organisations criminelles sur des matchs truqués, leur ont rapporté 8 millions de bénéfices. Et d’après les enquêteurs, ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg. Toujours en 2020, Europol estimait les recettes criminelles annuelles mondiales provenant des paris sur les matchs truqués à 120 millions d’euros.Solutions
La corruption dans le football reste donc une menace majeure. Deux motivations principales poussent à truquer des matchs. La compétition peut être truquée pour des raisons sportives. Dans ce cas, des pots-de-vin sont offerts pour encourager un individu ou une équipe à perdre. Le deuxième cas, c’est lorsque certaines personnes essaient de s’enrichir en pariant sur une compétition dont ils connaissent le résultat à l’avance, car ils l’on truqué.
Pour débarrasser le football de ces pratiques, le Cradec préconise sur la ligne d’attaque de «renforcer la réglementation, promouvoir la transparence financière au sein des fédérations, des clubs et des instances dirigeantes, imposer des sanctions dissuasives».Autre piste suggérée par le Cradec, «la promotion de la transparence financière». Selon Jean Mballa Mballa, «il faut exiger une transparence financière totale au sein des fédérations, des clubs et des instances dirigeantes du football, à travers notamment la divulgation et l’accessibilité des contrats, des transferts et des financements au grand public». Le directeur exécutif du Cradec pense également qu’il est important de «protéger les lanceurs d’alerte; mettre en place des mécanismes pour protéger les personnes qui signalent des cas de corruption. Les lanceurs d’alerte doivent se sentir en sécurité pour dénoncer des pratiques illégales) ; éduquer et sensibiliser (sensibiliser les joueurs, les officiels, les supporters et d’autres parties prenantes aux risques associés à la corruption. «N’oublions pas que l’éducation peut jouer un rôle crucial pour créer une culture d’intégrité dans le sport ; collaborer avec des organisations internationales, telles que la FIFA, la CAF et d’autres organismes sportifs, pour partager des informations et coordonner des efforts contre la corruption. En plus, il faut réaliser des audits indépendants réguliers pour évaluer la conformité des fédérations et des clubs aux normes éthiques et financières et imposer des sanctions dissuasives, y compris des interdictions de participation aux compétitions, des suspensions et des amendes substantielles, pour décourager la corruption dans le football», explique Jean Mballa Mballa.
Joseph Ndzié Effa (stagiaire)
Instrumentalisation du « 8 mars » : Agora Transformateur en zone Cemac dénonce
Spécialisée en entreprenariat et humanitaire, cette association internationale est en ordre de marche contre les barons voleurs dont le rôle pernicieux autour de la Journée internationale des droits des femmes va grandissant en Afrique centrale.
En matière d’initiatives entrepreneuriales féminines en Afrique centrale, le bilan invite clairement à repenser les politiques et les outils d’analyse plus fins pour faire le point sur la contribution réelle que peut avoir la femme dans l’économie sous régionale. C’est la « feuille blanche » pour laquelle milite le Bureau sous régional de l’« Agora transformateur en zone Cemac ». Cette association internationale qui fait dans l’entreprenariat et l’humanitaire a, le 30 janvier dernier à Yaoundé, réfléchi sur le développement de nouvelles approches permettant de mobiliser le monde des affaires sur les écueils auxquels se heurtent l’entreprenariat féminin en Afrique centrale. Placés sous la coordination de Mme Michèle Florence Dikoume, les travaux ont prêté la plus grande attention à certaines dérives. « Au rang de ceux-ci figurent la vulnérabilité financière, le difficile accès au crédit, les limites académiques et l’informel prégnant », précise la présidente exécutive de l’Agora.
Selon Mme Michèle Florence Dikoume, un autre débat s’ajoute et se superpose à ces questions. « C’est celui de la récupération de la Journée internationale des droits des femmes par d’aventuriers non qualifiés à la tâche, qui ont versé dans la prédation auprès des bailleurs de fonds et autres mécènes déstructurant au passage cette noble activité ». « Ils s’embourgeoisent au détriment des bénéficiaires. La désorientation des objectifs de cette Journée commémorative par des interventionnismes en tous genres souvent en inadéquation avec les objectifs de départ. Les fondamentaux s’en retrouvent ainsi galvaudés par certains lobbies pouvoiristes. La récupération n’a d’égal que l’égarement dont font preuve une pléiade de femmes le 8 mars, journée à elles consacrée ». Exprimant son regret, l’internationaliste pense que de telles dérives qui tutoient la pédagogie et le bon sens, détournent non seulement la gent féminine de son seul objectif légitime de maximisation de sa valeur économique à long-terme, lui faisant ainsi courir un risque, mais retarde in fine aussi le progrès social.
Jean-René Meva’a Amougou
Lycée bilingue d’Ekounou (Yaoundé 4e) : quatre élèves portés disparus
Partis des domiciles pour l’école le 29 janvier dernier, ils restent introuvables au moment où nous allions sous presse. Sans nouvelles, leurs familles vivent dans l’angoisse.
C’est une atmosphère triste qui prévaut ce vendredi 02 février 2024 au domicile de Rigobert Takam au quartier Ekié (Yaoundé 4e), lieu-dit Pays-Bas. Le père de Manuel Nana Takam (13 ans), élève de la classe de 4e espagnol au lycée bilingue d’Ekounou, n’a pas revu son fils depuis maintenant cinq jours. «Il est sorti de la maison à midi lundi dernier comme à son habitude et habillé en tenue du lycée. Sa mère lui a donné son argent de poche et lui a dit au revoir», renseigne le parent.
Aujourd’hui la famille vit dans l’angoisse et la peur du lendemain. «Je ne ferme pas les yeux. Je me suis rendu au commissariat du 14e et à la brigade de recherche de la gendarmerie à Emombo. Puis, on m’a envoyé à la gendarmerie nationale du Lac, au service (COG). Ils ont lancé des alertes devant moi. On a aussi lancé des alertes dans les réseaux sociaux», explique le géniteur de «Manu» sous le choc. «Chaque fois que j’entends le ronflement d’une moto qui ralentit devant la maison, j’ai espoir de le voir descendre. Les nuits, on les passe au salon pour que, s’il toque à la porte, on lui ouvre rapidement. Je veux bien savoir ce qui a pu passer dans sa tête pour en arriver là», se demande-t-il en larmes.
Nana manuel 4E4 Délinquance ou kidnapping
Selon son témoignage, le petit «Manu», une fois parti de la maison, a rejoint un groupe de trois autres camarades. Puis, ils se sont rendus au domicile de l’un d’eux situé à proximité de l’établissement. Sans doute, c’était le lieu de rassemblement avant de prendre la route, a-t-il appris, pour se rendre à Douala. «En quittant la maison, il avait apprêté un autre sac en dehors de son cartable dans lequel il a certainement rangé son nécessaire. Ensuite, il n’est même pas entré au lycée. Il est directement allé retrouver les autres chez son ami qui habite en face du lycée. Là-bas, ils se sont changés. Il n’est plus jamais revenu jusqu’à présent. On nous dit qu’ils seraient allés à Douala». En plus de Manuel Nana Takam, «ils» c’est Abessolo, Abe Atangana Stéphane Ulrich (4eE4) et Bidoung Moïse. Depuis ce lundi 29 janvier 2024, ils sont quatre élèves qui ne répondent pas à l’appel dans leur salle de classe de 4e espagnol 4 au lycée bilingue d’Ekounou. Le proviseur de l’établissement, mis au courant, a organisé une concertation le 02 février dernier avec les parents des disparus. Au cours de celle-ci, plusieurs élèves de cette classe ont été auditionnés en présence des familles. Un collectif des parents victimes de ce coup dur s’est également formé.En attendant, au milieu de cette ambiance d’angoisse et de tristesse, les familles des jeunes lycéens restent taraudées par de nombreuses questions. Ont-ils été enlevés? Comment des adolescents de leurs âges peuvent-ils partir de leurs maisons respectives sans laisser de trace?Joseph Ndzie Effa (stagiaire)
Lutte contre les discours de haine au sein de la CEEAC: une stratégie régionale en vue
Une stratégie régionale, partagée par tous les acteurs, s’impose si l’on veut combattre la propagation des discours de haine en Afrique centrale. Il y a urgence à sortir de la co-errance en région pour passer à la cohérence régionale ! Cette recherche de cohérence (de l’information à l’évaluation) doit permettre une meilleure lisibilité du système, une meilleure accessibilité et, évidemment, une efficacité accrue. C’est le sens du Forum régional tenu les 30 et 31 janvier dernier à Bangui. Au centre de ces assises (qui ont bénéficié du soutien de la Minusca et de l’Unoca), «la pré-validation de la Stratégie régionale et du Plan d’action pour la prévention et la réponse aux discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique en Afrique centrale» et «le projet de Déclaration de Bangui sur la pré-validation de la stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la réponse aux discours de haine et d’incitation à la violence».
S’agissant précisément de ces modules, ministres de la Communication, de l’Information, des nouvelles technologies de l’Information et de la Communication, experts des médias de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont convenu que «seule la mutualisation des moyens et des intelligences, converties ou agrégées dans une stratégie commune, constitue la meilleure solution».
Dans son allocution de circonstance, le chef de la délégation de la CEEAC, a précisé que la participation de la CEEAC audit forum vise deux objectifs majeurs. Au plan politique, il s’agit de réaffirmer la position de la CEEAC comme porteuse du projet de stratégie régionale de prévention et de lutte contre les discours de haine dans l’espace communautaire.
Au plan technique, il s’agit de partager l’expérience et les bonnes pratiques dont la CEEAC peut se prévaloir en matière de mise en œuvre des stratégies communautaires participant aux efforts déployés en vue d’une intégration régionale aboutie. «En prenant part aux présentes assises, comme elle l’a fait à celles de Douala en octobre 2021, Bangui en avril 2022, Kinshasa en juin 2022 et Yaoundé en juillet 2023. la Commission de la CEEAC réaffirme son rôle majeur de porteur du projet de stratégie régionale et de son plan d’action, tout en exprimant à nouveau son engagement indéfectible à s’associer aux efforts conjoints de prévention et de renforcement des outils de lutte contre les discours de haine dans l’espace communautaire», a martelé le Commissaire aux affaires politiques, paix, sécurité et stabilité de la Commission de CEEAC.
Diane Kenfack
Passeports en zone Cemac: le Gabon toujours en tête
Le cabinet conseil en citoyenneté Henley and partners a publié ce 24 janvier son rapport 2024 des passeports les plus puissants du monde en fonction du nombre de destinations auxquelles leurs détenteurs peuvent accéder sans visa préalable. Si à l’échelle continentale les Seychelles occupent la tête du classement avec 156 destinations sans visa, suivi de la Mauritanie (150) et l’Afrique du Sud (108), en zone Cemac, le passeport gabonais est classé en tête de liste comme l’année dernière. Les détenteurs de ce passeport bénéficient d’une grande liberté de voyager, avec un accès sans visa à 61 pays à travers le monde contre 59 destinations en 2023.
Le Gabon est suivi dans ce classement par la Guinée Équatoriale, classée 78ème mondiale. Le passeport de ce pays est le 2ème plus puissant de l’espace Cemac et ouvre la voie à 58 pays sans visa contre 56 destinations l’année précédente. Les passeports tchadiens et centrafricains permettent d’accéder à 55 pays sans visa en 2024. Le passeport camerounais par contre, offre la possibilité à 53 contre 52 en 2023. Le passeport congolais occupe la 6ème position au sein de la sous-région Afrique centrale. Les détenteurs de ce passeport ont une accessibilité réduite par rapport aux autres pays de la zone Cemac avec seulement 52 destinations.
Il est important de noter que ce classement est sujet à des changements annuels en fonction des politiques de visa et des accords internationaux entre les pays. L’étude «Henley passport index» de janvier 2024 prend en compte 199 passeports à travers le monde, cette dernière montre une nette évolution en termes de possibilités de mobilité sans visa pour les passeports africains, principalement ceux de la zone Cemac.
Diane Kenfack
Dépenses fiscales: les ménages camerounais captent 59,6% de l’enveloppe estimée à 490,8 milliards de FCFA en 2022
À en croire les données du ministère camerounais des Finances (Minfi), les ménages ont capté 59,6% de la dépense fiscale globale de 490,8 milliards de FCFA (en hausse de 51,2 milliards de FCFA en glissement annuel) consentie par le gouvernement, contre seulement 40,4% pour les entreprises. «En 2022 les dépenses fiscales n’ont pas retenu les ménages représentant environ 9,1% de recettes fiscales collectées, alors que celles n’ont pas représenté les entreprises représentent environ 62% de recettes fiscales décrites», précise par ailleurs le rapport du Minfi sur les dépenses fiscales. au Cameroun en 2022.
Selon la définition proposée par l’organisation de coopération économique et de développement économique (OCDE). «les dépenses fiscales sont des mesures particulières dérogeant au système de référence (SFR), qui occasionne des pertes de recette pour l’État, dans le but de susciter un comportement économique particulier de la part des contribuables, ou de subventionner certains groupes sociaux» , par voie de conséquence, complète le ministère des Finances dans son rapport, « les dépenses fiscales entraînent (…) chez les contribuables un allègement de leurs charges fiscales par rapport à celles qui auraient résultat de l’application de la norme, c’est -à-dire des dispositions fiscales communes applicables au Cameroun».
Dans le cas d’espèce, les charges des ménages ont été plus allégées que celles des entreprises, en raison principalement des exonérations de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). En 2022, par exemple, l’État a dû faire table rase sur 254,5 milliards de FCFA de recettes de TVA, pour soutenir les ménages (50,1 milliards de FCFA). «Les dépenses fiscales bénéficient à 60,8% aux ménages en matière d’accès aux biens de première nécessité (38,8%), d’accès aux soins de santé (4,3%), de soutien à la consommation (7 ,3%), d’accès à l’éducation, d’acquisition des logements sociaux etc.», détaille le rapport évoqué.
Après la TVA, le 2ème poste de dépenses pourvoyeur de fiscales au Cameroun est le droit de douane à l’importation (DDI). Sur le DDI, apprend-on, l’État du Cameroun s’est privé de recettes équivalentes à 147,6 milliards FCFA en 2022, afin d’alléger sous la forme d’exonérations et d’abattements. Les charges des entreprises (82,9 milliards de FCFA et des ménages (64,7 milliards de FCFA). «Il ressort de la répartition de la dépense fiscale suivant leur mais social, économique ou environnemental que 51% de la dépense fiscale (au Cameroun en 2022) vise des objectifs sociaux contre 45,5% pour les objectifs économiques, et de 15% pour des objectifs environnementaux. La dépense fiscale de TVA en 2022 représente 51,9% des dépenses fiscales totales, dont 36,8%pour des mesures à mais sociales, contre 14,9% pour les objectifs économiques. et 11,6% relatifs à des mesures sociales.
Diane Kenfack
Paul Onana Enama :«SGS, en sa qualité de leader mondial de l’inspection et du contrôle et de la certification, vient apporter sa pierre à l’édifice»
Le directeur sous-régional Afrique centrale des ventes à la SGS revient sur l’action de l’entreprise dans le cadre du partenariat avec l’État du Cameroun.
Domaines d’expertise du SGS
Le SGS est très connu dans les différents services, dans le cadre de notre partenariat avec l’État du Cameroun. Mais ce que beaucoup de personnes ne savent pas, ce sont les services commerciaux de SGS, notamment dans le domaine des services et infrastructures. Vous savez, nous l’avons tous vécu très récemment, avec des bâtiments qui s’écroulent, nous connaissons la plainte de l’État en ce qui concerne le non-respect des normes de construction. Et donc, SGS, en sa qualité de leader mondial de l’inspection et du contrôle et de la certification, vient apporter sa pierre à l’édifice, pour justement permettre le respect des normes dans ce secteur, par des services d’assurance-qualité, des services de contrôle technique de la construction, par des services de supervision de la construction, par des services de maîtrise d’œuvre, par des services d’étude géotechnique, par des services même d’expertise, des plans et des tuiles économiques et la rentabilité des projets d’investissement, dans le domaine du bâtiment et des infrastructures, pour garantir la qualité, la sureté et puis la durabilité des infrastructures construites.
Partenariat avec l’État du Cameroun
Il faut savoir que dans cette démarche, le ministère des Marchés publics qui a descellé beaucoup de failles dans ce domaine, afin de garantir la durabilité et la qualité de ces infrastructure construites pour l’État, a lancé l’année dernière, la catégorisation des bureaux d’études techniques, justement qui doivent justement assurer le contrôle et la supervision des travaux. Et en cela, SGS qui a candidaté à l’appel à manifestation d’intérêt a été sélectionné et catégorisé catégorie A, dans les différents sous-secteurs route, bâtiments et autres infrastructures et évidemment énergie et équipements électriques. Nous pensons que cette catégorisation de SGS devrait être l’appui de la circulaire du ministre des Marchés publics, autorité chargée des Marchés publics, devrait justement permettre aux différents maitres d’ouvrage présents au Cameroun de savoir vers qui se tourner pour bénéficier de la qualité des infrastructures à construire. Il faut également savoir qu’au Cameroun aujourd’hui, Comme l’a relevé le chef de l’État, son Excellence Paul Biya, le développement des mines est un levier très important sur lequel l’État veut s’appuyer pour accélérer les grands projets de développement du Cameroun. Et en cela, SGS, qui est le leader mondial, je ne cesserai de le rappeler de l’inspection du contrôle et de la certification en matière de vérification, de certification, de préparation d’échantillons miniers et de certification d’échantillons miniers et analyse.
Projet pour 2024
Je ne vais pas vous le cacher, c’est peut-être une exclusivité, nous sommes en train, au moment où je vous parle, d’investir sur un laboratoire mobile de préparation des échantillons miniers qui va commencer ses opérations au mois de mars et donc, tous ceux qui ont des projets miniers, y compris l’État, pour s’assurer de la qualité des échantillons miniers qui sortiront du Cameroun et évidemment garantir la rentabilité de ces investissements peuvent se rapprocher de SGS pour les accompagner dans ces projets. Nous avons développé notre force de vente et nous comptons bien accélérer notre développement vers eux. S’ils ne viennent pas à nous, nous avons mis en place des méthodes qui nous permettront d’aller vers eux. C’est véritablement un coup d’accélération et une véritable action que nous devons marquer par notre présence au Cameroun.
Propos retranscrits par Joseph Julien Ondoua Owona
Viol, séquestration, sodomie, l’affaire Bopda et la morale
Je ne dirai pas totalement que la dignité humaine a foutu le camp. Si ça devient la règle de droit, je crois que notre société est en danger et je dirais ici que notre société est vraiment en crise aujourd’hui.
Monseigneur Samuel Kleda Mais quelle est l’éthique, la morale que nous avons? Comment nous éduquons nos enfants pour qu’ils soient des hommes honnêtes dans la vie de tous les jours? Ça m’emmène à me poser des questions. Quelqu’un qui s’engage de cette manière, qu’est-ce qu’il vise exactement? Ça veut dire qu’il n’a plus de respect pour personne. Je dirais pour lui-même. Que la vie et les droits de chaque personne soient respectés.
Il faut se poser la question de savoir quelle est l’éducation que nous donnons à notre jeunesse. Il ne s’agit pas tout simplement d’aller à l’école, apprendre à écrire et à parler. Mais il y a toute une formation qu’on doit donner. Si je pose maintenant la question à plusieurs d’entre nous quelle est la place de l’enseignement moral, de l’éthique que nous donnons à notre jeunesse? Et nous-mêmes quelles sont les lignes qui nous orientent dans notre vie? Il n’y en a pas. Dans les écoles, il faudrait quand même qu’on ait un enseignement solide à ce qui concerne la morale et c’est par là qu’on peut sauver la jeunesse.
Nous en tant que chrétiens, nous avons un modèle qui est Jésus-Christ qui nous a donné sa parole. Nous avons aussi dans nos cultures des choses qu’on peut faire et qu’on ne doit pas faire dans la société traditionnelle. Cela n’existe plus aujourd’hui c’est une navigation en vue. On n’a plus de modèles. On n’a plus de valeurs sur lesquels on peut s’appuyer. Mais il faudrait aujourd’hui commencer par réveiller cela. Quand un enfant n’a rien reçu de tout cela, je dirais qu’il n’a pas de boussole, il est presque perdu. Revoyons quelle éducation nous donnons aujourd’hui à nos enfants. Tout le problème commence là.
Source: Dimanche midi CRTV-Radion, le 04 février 2024
Augmentation du prix du carburant : ce sont des choses comme ça…
Les Syndicats et Associations de défense des droits des consommateurs ne décolèrent pas après l’annonce d’une augmentation de 15% des prix de certains produits pétroliers.
Valery Ntendi n’aura pas attendu la fin de la concertation entre le gouvernement et la société civile le 02 janvier 2024 pour manifester son mécontentement contre la mesure d’augmentation des prix du carburant. Le représentant du secteur brassicole aux assises de vendredi a quitté la salle des travaux, animé d’un grand courroux. « Il y a un an, nous avions déjà assisté à une première augmentation du prix du carburant. Elle était de l’ordre de 16%. Aujourd’hui on augmente encore le prix de 15% environ. Ce qui veut dire qu’en 1 an on connait une augmentation de l’ordre de 31%. Ce sont des choses comme ça qui énervent !», martèle-t-il. À bien écouter, ce dernier reprend le procès de l’inflation, maintes fois instruit par d’autres opérateurs économiques du pays. Simon Kaldjob, président de l’Association des consommateurs des produits des boulangeries, en donne un aperçu. «Avec cela le prix de la farine, et donc du pain, va augmenter. Nous sommes déçus, lors de la concertation de novembre dernier, nous avions dit que nous devions commencer l’année 2024 avec le prix de 125 FCFA. Nous sommes déjà au deuxième mois et les prix sont toujours à 135 FCFA dans la théorie. Dans la pratique, le pain coûte toujours 150 FCFA. Il y aura un problème, car le prix du carburant impacte tous les autres domaines d’activité», explique-t-il.
Situation
Le Cameroun vient de progresser vers une nouvelle augmentation du prix du Super et du gazoil. Lesquels passent respectivement de 731 FCFA et 720 FCFA à 840 FCFA et 828 FCFA ; nonobstant la demande de la société civile de ne pas excéder la marge de 10%. Les ministres camerounais du Commerce, de l’Eau et de l’Énergie, des Transports, et du Travail et de la Sécurité sociale ont de ce fait rencontré les syndicats et les associations de défense des droits des consommateurs dans le cadre d’une session d’informations. Laquelle pose par ailleurs les jalons d’une longue série de négociations sur la question à travers le pays. «C’était important que les partenaires sociaux manifestent leur patriotisme en adhérant au message du chef de l’État qui expliquait la difficulté pour l’État de continuer à soutenir le poids des subventions de carburant. Les partenaires sociaux demandent que des mesures d’accompagnement soient proposées et que le gouvernement soit disposé à tenir les échanges nécessaires et nous le ferons dès demain. Mais le plus important est que chacun admette qu’il faut que quelque chose soit fait. Faute de quoi demain il n’y aura plus de carburant. Il faut que les taxis circulent. Il faut que l’activité économique continue», a déclaré le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.Avis
Le réaménagement des prix des carburants répond à des nécessités d’ordre pécuniaires. Suivant le discours du président de la République le 31 décembre 2023, il est question de faire des économies. « De 2022-2023, on a dépassé la barre du milliard de FCFA en subventions. C’est de l’argent en moins pour la réalisation des infrastructures, pour les investissements visés à préparer le Cameroun de demain. Il est question de réduire les subventions à un niveau acceptable», a indiqué Luc Magloire Mbarga Atangana. Cette situation n’est pas pour rassurer les défenseurs des droits des consommateurs. «Quand on parle de subvention de carburant, ce n’est pas un argent que l’État injecte, mais c’est un ensemble de procédés fiscaux qui sont entrepris pour amortir le prix final à la pompe. De sorte que le prix principal peut être de 300 FCFA par exemple. Et l’État allège les impôts et taxes de façon à ce que le consommateur paie 600 FCFA au lieu de 1000 FCFA par exemple. Nous nous disons que c’est sur le principal que tout devrait se jouer», soutient Valéry Ntendi. Et celui-ci de dénoncer une bifurcation évidente à ses yeux : nous disons «qu’une augmentation de 31% en un an va entraîner une inflation sans nom. Ce qui aura des répercussions sur tous les autres pans de l’activité économique et par ricochet sur les conditions de vie des Camerounais. On pense qu’on aurait dû étaler cette augmentation de 31% sur six ans environ».La société civile a émis une série de mesures accompagnatrices pour minimiser l’impact de cette revalorisation du prix des hydrocarbures. Ces dernières, apprend-on, touchent « les salaires, le transport urbain et interurbain, et le transport le long des corridors. Ils ont aussi promis de voir ce qu’il ya lieu de faire dans les secteurs fluvial et maritime», liste de manière non exhaustive André Kademogne, représentant de l’Association 12 millions de consommateurs. Conséquence de la hausse du prix du carburant, le gouvernement envisage une revalorisation des salaires de 5%. D’autres mesures sont attendues incessamment.
Louise Nsana
Sommet Italie-Afrique : faux départ d’un partenariat d’«égal à égal»
Présenté le 29 janvier dernier à Rome par la Première ministre italienne, le «Plan Mattei», a été conçu pour, mais sans les Africains. En véritables spectateurs, les dirigeants du continent noir l’ont aussi découvert.
Les dirigeants africains au premier Sommet Italie-Afrique 2024 Au-delà de reconfigurer ses relations avec les pays africains, l’Italie envisage de servir de courroie de transmission entre l’Europe et l’Afrique. On le retient de l’intervention de Giorgia Meloni, le 29 janvier dernier à l’hémicycle de Palazzo Madama. «Nous pensons qu’il est possible d’envisager et d’écrire un nouveau chapitre dans l’histoire de nos relations, une coopération entre égaux, loin de toute imposition prédatrice ou position charitable à l’égard de l’Afrique…. L’Italie est naturellement encline à être un pont entre l’Afrique et l’Europe. Le monde ne peut pas penser à l’avenir sans penser à l’Afrique», a déclaré la Première ministre Italienne.
À l’en croire, la coopération entre son pays et l’Afrique sera désormais guidée par le «Plan Mattei». Du nom de Enrico Mattei, fondateur de la société pétrolière et gazière publique Eni, il s’agit d’une «alternative sérieuse au phénomène de migration de masse», avait-elle indiqué à la tribune de l’Organisation des Nations unies (ONU) en septembre dernier. Axé sur les investissements dans le secteur énergétique et sur la lutte contre l’immigration clandestine, ce plan vise à sécuriser l’approvisionnement de l’Union européenne en produits énergétiques et à accélérer le développement des pays africains. En vue de freiner les flux migratoires vers le vieux continent. Le plan de développement italien en Afrique étend ses réformes sur des secteurs tels que l’éducation, l’agriculture, la santé et l’eau. Il est estimé à 5,5 milliards d’euros.
Pour, mais sans l’Afrique
Au nom des pays dont il porte fièrement la voix, Moussa Faki a pris la parole. Tout en saluant l’initiative italienne, qui selon lui s’aligne avec les priorités de l’Afrique, le président de la Commission de l’Union africaine (UA) n’a pas fait la fine bouche. Pour lui, les dirigeants africains n’ont pas été consultés lors de la confection dudit plan. Dit autrement, le Plan Mattei brandit a été conçu pour, mais sans les Africains eux-mêmes. Outre cette remarque très pointue, l’ancien Premier ministre Tchadien exhorte les initiateurs des projets de telle envergure à «passer des paroles aux actes». «Vous comprendrez que nous ne pouvons pas nous satisfaire de promesses qui, souvent, ne sont pas tenues» a-t-il déclaré, tel que le rapporte Euronews.Erreur
L’étonnante remarque émise par le président de la Commission de l’UA, quant à la consultation des présidents africains, n’est pas passée inaperçue. Interpelée sur le sujet lors de la conférence de presse de clôture de ce forum, la Première ministre Italienne estime avoir commis une «erreur» en décrivant trop précisément les projets du nouveau plan de développement africain en assemblée. Elle n’affirme pas avoir consulté les pays africains, mais fait savoir que ce sommet aura permis aux dirigeants africains d’avoir un premier aperçu de la nouvelle philosophie italienne à l’égard du continent noir.Joseph Julien Ondoua Owona
EHT-Cemac : la recette qui permet de se remettre d’aplomb
Afin de rendre inséparable la beauté formelle du campus et le rôle utilitaire de cette institution sous-régionale, le top management s’implique dans un programme de relooking.
Des étudiants de EHT-Cemac présentent leur savoir-faire «Prendre soin de son apparence est encore un autre pas pour gagner en confiance en soi et est une clé essentielle pour mieux s’affirmer». Dans son style inimitable, Winston Churchill aimait à le répéter. À l’Ecole de l’Hôtellerie et du Tourisme de la Cemac (EHT-Cemac), sise à Ngaoundéré (région de l’Adamaoua au Cameroun), le soin est devenu depuis peu de temps un thème d’actualité. Afin de rendre inséparable la beauté formelle du campus et le rôle utilitaire de cette institution internationale, le top management s’implique dans un programme de relooking. Hier, le campus offusquait les vues et en empêchait l’abord. Aujourd’hui, il flatte les regards. «L’EHT-Cemac depuis belle lurette, considérée comme un cadre non conseillé, est aujourd’hui, devenue une réalité sollicitée par la ville de Ngaoundéré comme attrait touristique, et ce, confirmée par la présence de 50 personnes consommant un paquage d’un professionnalisme avéré aux satisfécits de tous composé de Salle de réunion, pause-café et déjeuner», vante Yves-Martial Odilon Boudountou. Pour le Directeur Général de l’EHT-Cemac, cela est vrai pour le bâtiment R+1 de l’Ecole. Et les résultats sont là. Jeudi 25 janvier 2024, ledit bâtiment a servi de cadre à la cérémonie de lancement officiel des activés de l’année fiscale 2024 dans la Région de l’Adamaoua.
Résultats
À en croire Yves-Martial Odilon Boudountou, c’est un bon signe. «Conforme aux recommandations de la Commission Cemac relatives aux objectifs de la recherche de financement alternatif des institutions spécialisées de formation (ISF), le relooking de l’EHT-Cemac augure un lendemain meilleur pour des Partenariats Publics-Privés (PPP) (EHT et DGI)», dit-il. Il en profite d’ailleurs pour lancer un vibrant appel au Gouvernement actuel qui, selon lui, ne ménage aucun effort à l’accompagner dans cette belle perspective par des actions plus resserrées orientées vers la réhabilitation de ses installations pour la pérennité et la consolidation des PPP dans la région de l’Adamaoua pour l’envol définitif de l’EHT-Cemac».Une vue de l’assistance lors de la présentation du savoir-faire des étudiants Il faut relever que, depuis le 28 avril 2023 (date de prise de service de M. Martial Odilon Boutoundou), l’attrait qu’exerce cette institution spécialisée de la Cemac auprès des hautes personnalités camerounaises va grandissant. Le 31 janvier 2024, le Directeur de l’agence régionale du Fonds National de l’Emploi (FNE) de l’Adamaoua, Alioum Oumara y était dans le cadre de la cérémonie de remise des certificats de compétences professionnelles en restauration, au dix (10) jeunes chercheurs d’emplois de la Région de l’Adamaoua. «C’est la preuve de la réactivation d’un partenariat endormi depuis 2017», se félicite-t-on à l’EHT-Cemac. L’on se souvient qu’en novembre 2023, Alioum Oumara avait répondu à une invitation du directeur général de l’école. L’objectif était, apprend-on, de convier ce partenaire à la découverte du savoir-faire des étudiants arrivés au terme de leur formation en restauration et cuisine.
Le Directeur général de EHT-Cemac (à d) aux côtés du Délégué régional du FNE Adamaoua Le 12 décembre dernier, c’est Mohamadou Dewa le président du Conseil régional de l’Adamaoua qui y a effectué une visite. M. Martial Odilon Boutoundou en a profité pour présenter au visiteur toutes les réformes engagées sous son magistère. Il s’agit notamment de la poursuite de la réforme pédagogique commencée en 2016.
Notons enfin que, l’Ecole Nationale d’Hôtellerie et du Tourisme (ENAHT), créée en 1987 par le Gouvernement Camerounais, est devenue par Acte additionnel N°02/ 02/Cemac-06-PE-CE du 30 août 2002, l’EHT-Cemac). Ce qui lui a conféré un caractère communautaire et porté son inscription sur la liste des institutions spécialisées de l’Union économique de l’Afrique Centrale (UEAC).Quelques récipiendaires posent avec le Directeur général de EHT-Cemac Depuis 2002, EHT-Cemac a délivré plusieurs diplômes, du brevet d’études professionnelles en hôtellerie au brevet de technicien supérieur, dans différentes spécialités: cuisine, hébergement, restaurant-bar, guide de tourisme et gestion des entreprises de restauration.
Ongoung Zong Bella