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Catégorie : ACTUALITÉ

  • «100% Présidentielle» : La CRTV table sur un nouveau format

    «100% Présidentielle» : La CRTV table sur un nouveau format

    Selon des sources internes à l’office, un autre synopsis de l’émission-événement est en étude à Mballa II. 

    «Deux productions, deux loupés». Aimé-Robert Bihina, le présentateur vedette de l’émission «100% Présidentielle» se mordrait certainement les lèvres à la lecture de ce post que signe un téléspectateur, ce 23 août 2018. En lançant le programme le 07 août dernier, le rédacteur en chef de l’antenne tv de la Cameroon radio and televsion (CRTV) ne surfait que sur le souci de son employeur de préparer l’opinion publique à la campagne pour la présidentielle du 07 octobre prochain au Cameroun.

    Seulement, dès la première édition de cette tranche d’antenne éminemment politique, patatras ! Garga Haman Adji est sans pitié pour Cathy Toulou Elanga. A la jeune recrue de la CRTV, le président de l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADD), candidat à l’élection présidentielle, adresse un discours incontrôlé. Il ne rate pas l’occasion d’émettre des réserves sur le format de l’émission à laquelle l’a convié Charles Ndongo, le directeur général de la CRTV. «Juste un coup de théâtre maladroit», ironisait un journaliste de l’office. Le 21 août 2018, c’est au tour de Cabral Libii de soupçonner «100% Présidentielle» de plateforme de sublimation pompière de Paul Biya. Selon le candidat du parti Univers au scrutin présidentiel, opposer un présidentiable à un simple militant du parti au pouvoir relève d’une impolitesse.

    Lifting

    A la CRTV, on a pris acte. Et même si, à en croire plusieurs sources internes, on n’a guère d’hypothèses pour justifier ce qui est arrivé, la séance d’autocritique de la dernière édition de «100% Présidentielle» a abouti à une résolution. «On va devoir revoir tout», souffle un journaliste du service politique. Pour la nouvelle formule, des indiscrétions révèlent une approche plus soft, évitant de mettre en scène des candidats déchaînés sur le plateau. Sur la foi des mêmes indiscrétions, l’option d’une diffusion du programme en différé a été discutée pour être en phase avec certaines contraintes télévisuelles, la bienséance notamment. «L’aval du DG (de la CRTV) est attendu», allègue-t-on à la direction des contenus TV. Là-bas, l’on affirme que le casting sera désormais soigné. A Aimé-Robert Bihina maintenant de «gérer» l’imprévisibilité des situations et la spontanéité des invités.

    Bonne affaire

    L’on a également parlé du cadrage de l’environnement de réception de l’émission. Dans le discours actuel interne à la chaîne, priorité est accordée au maintien de «100% Présidentielle» en prime time. Campée sur cette logique, cette programmation a, apprend-on, fait l’unanimité. «Parce qu’elle permet de situer la CRTV à la fois dans un canevas médiatique interne et dans un mouvement plus ample qui voit la concurrence se démultiplier et avec elle, le risque d’une dilution de notre identité médiatique dans une offre surabondante», justifie un rédacteur- en-chef. En filigrane, la suite du discours de ce dernier exprime le choix de s’inscrire dans une démarche plus travaillée en vue de contrer les «autres».

    Sur ce plan, l’on capitalise sur les chiffres de la dernière production. «7 300 commentaires, 55 000 vues, 1 600 j’aime et 1 300 partages». Pour le 28 août 2018, la CRTV compte rééditer, à défaut de battre ces records. Même si les candidats pressentis au casting, murmure-t-on, ont jeté l’éponge, il s’agira, cette fois-là, de tester le nouveau format.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Initiation au secourisme : La Croix-Rouge camerounaise parie sur les enfants

    Initiation au secourisme : La Croix-Rouge camerounaise parie sur les enfants

    Lancé il y a cinq semaines et modéré par l’institution humanitaire au bénéfice des 7-13 ans, le programme «Vacances-loisirs, vacances –secours» s’est achevé le 17 août 2018 à Yaoundé.

    Les pupilles de la Croix-Rouge camerounaise ont reçu leurs parchemins

    Des bambins qui simulent un accident sur la voie publique. Les uns et les autres s’appliquent dans cette «situation d’urgence». En attendant les spécialistes, ils font les premiers gestes : appel des médecins, prise en charge des blessés… C’est peu connu, mais les gestes qui sauvent, on peut les apprendre dès le plus jeune âge. Cette année, à travers l’opération «Vacances-loisirs, vacances –secours» sur lequel le rideau tombe ce jour au siège de la Croix-Rouge camerounaise (CRC), un programme destiné aux 7-13 ans issus des établissements scolaires de Yaoundé a été conçu. «Il s’agit d’un concept que défend notre institution. Il s’inscrit d’ailleurs en droite ligne avec l’un de nos objectifs consistant à avoir au moins un secouriste par famille partout au Cameroun. Il permet de former, en cinq semaines seulement, les enfants de cette tranche d’âge à identifier un arrêt cardiaque, par exemple», émet Nicolas Mbako. Car, ajoute le secrétaire général de la CRC, «les enfants ont beaucoup de potentiel et voient les choses différemment, ce qui peut aider dans des situations difficiles. Les parents doivent savoir qu’en cas d’urgence, ils peuvent compter sur eux».

    Une formation adaptée

    Mais avec les petits, comment s’y prend-on ? Pour leur âge, la CRC a conçu des modules spécifiques enrobés dans des jeux, des associations d’images, des petits conseils pratiques sur le comment sauver la vie d’autrui. L’ensemble, animé par des moniteurs assermentés, a été bâti autour de divers thèmes: Comment intervenir en cas d’urgence ; le système des services médicaux d’urgence ; vérifier, appeler, secourir ; urgences des voies respiratoires ; premiers soins en cas d’arrêt respiratoire et cardiaque ; blessures à la tête et à la colonne vertébrale.

    L’objectif est d’ailleurs plus civique que réellement technique. L’on comprend dès lors que «Vacances loisirs, vacances secours» n’attend pas de l’enfant qu’il soit capable de faire un geste techniquement irréprochable. L’essentiel est qu’il soit en mesure, à son niveau, de se rendre utile en cas d’accident ou tout au moins qu’il soit sensibilisé à l’importance d’une démarche d’assistance à une personne en danger. «Nous avons voulu adapter la pédagogie, lui donner un côté ludique pour attiser la curiosité de l’enfant et lui inculquer des réflexes de citoyenneté et de mesure du risque», souligne Nicolas Mbako.

    Ce dernier détaille que durant leur séjour au sein de l’institution humanitaire, ces enfants ont appris des règles simples, comme ne pas jouer avec les prises électriques ou ne pas mettre des pièces dans la bouche, demander pardon. «Extension faite sur la mémorisation des numéros d’urgence, l’appel aux voisins en cas de danger ou encore la peur du gendarme. De quoi donner du contenu aux diplômes reçus par la trentaine de participants de cette année», conclut Nicolas Mbako. Les concernés en sont d’ailleurs fiers. Brandissant leurs parchemins, tous assurent qu’ils sauront les mettre en valeur… au cas où.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Joseph Kadji Defosso

    Joseph Kadji Defosso

    La triste nouvelle est venue tout droit de Johannesburg (Afrique du Sud). Dans la nuit du 22 au 23 août 2018, le PDG du Groupe qui porte son nom a rendu l’âme. Officiellement, il avait 95 ans. Toute une vie consacrée aux affaires. Minoterie, assurances, immobilier, production industrielle, agro-alimentaire, sport etc. Sûr de lui, ce fils de Bana (Ouest-Cameroun) aura presque tout essayé. Les fantasmes les plus fous ont circulé. Les services secrets se sont même penchés sur son cas.

    Fin stratège et self-made man, cet industriel ne manquait pas de qualités. Il savait mener des affaires, saisir les opportunités à l’étranger, le tout avec une décontraction naturelle. Il savait économiser chaque franc gagné. Le sacrifice ne lui coûtait pas grand-chose. Il préférait, dit-on, s’habiller comme un mauvais garçon et réussir brillamment dans les affaires.

    Tout cela a contribué à propulser cet homme qui ne finissait jamais ses phrases dans le cercle très fermé des 10 premières fortunes au Cameroun, figurant toujours dans les classements du magazine américain Forbes avec ses 205 millions de dollars soit près de 113 milliards de francs CFA.

  • 8 933

    8 933

    Selon Luc Magloire Mbarga Atangana, cité par le magazine Ecofin le 22 août 2018, «les quantités de fèves exportées en grade I sont passées, entre les campagnes 2016-2017 et 2017-2018, de 1 099 à 8 933 tonnes, soit une augmentation de 713% d’une campagne à l’autre au Cameroun». Pour le ministre du Commerce, cette tendance haussière, pilotée par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), avec le concours de partenaires tels que la Fédération des chocolatiers et confiseurs de France, «est appelée à aller crescendo, avec la généralisation et l’extension du programme d’implantation dans les bassins de production du pays, des centres d’excellence de traitement post-récolte du cacao».

  • Garga Haman Adji : De «chasseur de baleines» à «ours mal léché»

    Garga Haman Adji : De «chasseur de baleines» à «ours mal léché»

    Respecté pour son action contre la corruption, l’ancien ministre de Paul Biya est entré dans la course à la magistrature suprême en fâchant une partie de l’opinion.

    Mardi 14 août dans les studios de Canal 2 International à Yaoundé, l’invité de «La grande interview» feint la prudence : «je m’installe où ? Parce que je fais attention maintenant…», lance-t-il à Jean Bruno Tagne, le présentateur de l’émission. Conscient de sa boutade, Garga Haman Adji sourit et s’empresse d’ajouter: «vous commettez des bêtises et vous attribuez cela aux autres». Le président national de l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADD) se sait attendu. Un incident sur un autre plateau de télévision l’a propulsé au-devant de la scène une semaine plus tôt. Invité de «Le grand débat : 100% présidentielle» à la CRTV, la télévision publique, le candidat fait interdire de plateau un panéliste et éconduit sans ménagement, en direct, une chroniqueuse de la chaîne. C’est le tollé !

    L’opinion vient de découvrir un homme politique au caractère d’«ours mal léché», selon les commentaires qui pleuvent sur les réseaux sociaux. Et alors que l’on s’attend à voir le candidat battre sa coulpe, le président national de l’ADD reste droit dans ses bottes. Une stratégie de défense dont les arguments laissent plus d’un observateur interloqué. Celui qui a pour crédo «vérité et justice» se défend sans reculer, se justifie sans s’excuser. Mais alors que la polémique ne désenfle pas, Garga Haman Adji, qui, le 07 octobre prochain, va challenger Paul Biya pour la troisième fois à une élection présidentielle, est convaincu que cette affaire va lui faire gagner l’élection: «à cause de la bêtise de la CRTV […] je serai élu […]. Cela a déjà fait monter ma cote». «Moi, je ne m’alignerai derrière personne. D’ailleurs même si on se réunit ça ne change pas grand-chose, Paul Biya va gagner…», affirmait-t-il pourtant dans les colonnes du quotidien Mutations au lendemain de cet incident. On ne sait plus lequel des Garga croire…

    Chasseur désabusé

    Mais c’est bien là Garga Haman Adji, aussi fier et mystérieux que le peulh qu’il est. Originaire de Maroua, dans la région de l’Extrême-nord, c’est cette fierté qui en avril 1992, le pousse à claquer la porte du gouvernement, un peu moins de deux ans seulement après avoir été nommé ministre de la Fonction publique et du Contrôle supérieur de l’Etat. Il s’insurge alors contre le «laxisme» du gouvernement qui, à l’en croire, ne lui permet pas de lutter avec efficacité contre la corruption. «Quand on dit que j’ai démissionné parce qu’on m’a retiré le Contrôle supérieur de l’Etat c’est faux. En décembre 1991, je propose que le Contrôle supérieur de l’Etat soit détaché de la Fonction publique ; et en avril 1992 on accepte et on remet le Contrôle supérieur de l’Etat à sa place», explique-t-il.

    La chronique mondaine suppute encore sur les raisons de cette démission. Une théorie, largement répandue dans les salons feutrés de la République, veut que Garga Haman, qui se décrit comme «un homme prudent de nature», ait décidé, avec d’autres ministres, de démissionner pour s’assurer une place au soleil, convaincus que l’heure de l’alternance avait sonné! Mais celui-ci se serait retrouvé seul à le faire ; les autres s’étant ravisés à la dernière minute. En tout état de cause, le passage de cet ancien sous-préfet au ministère de la Fonction publique reste marqué par son désir de lutter contre les agents véreux de l’Etat. D’où la légende du «chasseur de baleines» née de ce séjour.

    «Complicité»

    Né le 27 janvier 1944 à Maroua, Garga Haman Adji est recruté très tôt dans l’administration publique. A l’âge de 17 ans, il est affecté comme administrateur adjoint auxiliaire à la préfecture de Yagoua (Extrême-Nord). Nous sommes le 26 novembre 1961. Une dizaine de mois plus tard, il est nommé au secrétariat du sous-préfet de Kar Hay comme chef de service, puis sous-préfet par intérim. «Il y avait un sous-préfet à Kar Hay qu’ils ont affecté comme sous-préfet de Poli. Mais ils avaient oublié de le remplacer. J’avais 18 ans et le préfet décide, non pas par décret présidentiel mais par arrêté préfectoral, de me nommer sous-préfet par intérim de Kar Hay», se souvient-il un brin vantard. S’en suit dès lors une ascension fulgurante dans l’appareil d’Etat jusqu’à sa démission du gouvernement.

    Un mois avant, rien ne présageait pourtant de cette issue. Bien qu’ayant créé l’ADD en 1991, Garga Haman Adji coordonne la campagne du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti du président Paul Biya, dans l’ancienne province de l’Extrême-nord au cours des élections législatives de mars. Mais pour la présidentielle d’octobre, il fait alliance avec le pire ennemi du moment du régime Biya: le Social democratic front de Ni John Fru Ndi. Il devient même son directeur de campagne lors de cette élection. Le SDF échoue à conquérir le pouvoir. Le ministre démissionnaire se retrouve dans le décor.

    Virage manqué

    Malgré tout, le président de la République continue de garder une forme de «bienveillance» envers son ancien ministre. «Ce monsieur-là, je sais qu’il a de l’affection pour moi», croit savoir Garga qui revendique une relation particulière avec le chef de l’Etat. En mai dernier, il remercie Paul Biya pour l’avoir «ressuscité» : «je saisis l’occasion pour remercier Paul Biya et pour lui rester à jamais reconnaissant. Il s’était préoccupé de ma guérison au point de faire venir de Paris un avion médicalisé. Je l’ai déjà remercié par écrit et de vive voix pour m’avoir ressuscité», déclare-t-il alors devant les caméras. Plus tôt dans l’année, au sortir d’une cérémonie d’échange de vœux au palais de l’Unité, le challenger de Paul Biya à l’élection présidentielle de 2004 et 2011 déclare qu’il attend que le président lui permette de se présenter ou pas au prochain scrutin présidentiel.

    Cette complicité, supposée ou réelle avec Paul Biya, Garga Haman Adji ne se prive pas de l’afficher. En 2006, le président de la République crée la Commission nationale anticorruption (Conac), comme une tentative d’endiguer le phénomène qui ronge l’Etat. Garga Haman y est nommé membre du Comité de coordination. Mais quelques années plus tard, le «chasseur de baleines» se montre dépité par la tâche et l’ampleur du fléau. Il répète donc à l’envie que «la Conac ne vaut rien après 10 ans», car l’organisme a, selon lui, échoué à combattre la corruption. Cependant, celui qui, une vingtaine d’années plus tôt, avait démissionné avec fracas pour dénoncer les entraves à la lutte contre la corruption, se garde bien cette fois-ci, de rééditer l’exercice. «J’ai promis au président [de la République] que je ne vais pas démissionner», se défend-t-il.

    Garga, qui se présente comme un «homme de dimension plurielle», revendique la casquette d’écrivain. «J’écris beaucoup. Je suis à mon huitième livre», affirme-t-il. Alors qu’il part – pour la troisième fois – à l’assaut d’Etoudi, l’ancien ministre, qui rassure que c’est sa dernière tentative «sauf si le président n’achève pas son prochain septennat»; n’a pas changé son programme politique contenu dans son livre «Ainsi pourrait devenir le Cameroun», paru en 2004…

    Aboudi Ottou et Ifeli Amara (stagiaire)

     

    Le thérapeute de l’Afrique 

    La politique internationale que le candidat Garga Haman Adji entend mener est contenue dans un ouvrage: «Le mal Africain, diagnostic et thérapie». Dans ce livre, véritable hymne «aux Etats-Unis d’Afrique», Garga Haman Adji affiche sa préférence pour les Etats-Unis d’Afrique en lieu et place des regroupements régionaux. Il soutient que si 30 Etats du continent adhèrent à l’idée et ratifient le traité constitutionnel, les Etats-Unis d’Afrique sont nés. «Toute procédure ou cheminement qui feraient transiter les Etats-Unis d’Afrique par les regroupements régionaux sont à prohiber. Ils risquent en effet de comporter du dilatoire», écrit Garga Haman Adji.

    L’homme politique se prononce par ailleurs contre le groupe Afrique -Caraïbes – Pacifiques (ACP). «Un examen attentif de la liste des Etats ACP permet d’ailleurs de constater que la quasi-totalité des Etats du continent africain en sont membres. Seuls les pays arabes de l’Afrique du Nord ont dû subodorer quelques relents de cette subtile recolonisation dont ces conventions semblent en être des socles».

    Garga Haman Adji montre par la même occasion son opposition aux Accords de partenariat économique (APE). «L’évaluation de ces dernières par les parties signataires est en effet sans appel. Largement en deçà des attentes suscitées, les résultats obtenus sont officiellement déclarés ‘mitiges’», pense le candidat à la présidentielle.

     

    Bio-Express

    • Noms: Garga Haman Adji
    • Age: 74 ans
    • Expérience: sous-préfet de Kar Hay, commissaire spécial de l’Adamaoua, sous-directeur administratif et financier de la Sûreté nationale, directeur-adjoint à la direction générale du ministère de l’Economie et des Finances, secrétaire général du ministère de la Fonction publique, directeur comptable et financier de la Sonel, inspecteur d’Etat à l’Igera, chef de division des inspections et de la réforme à l’Igera, administrateur directeur de la Boston Bank Cameroon, ministre de la Fonction publique, membre du comité de coordination de la Conac.

    • Niveau académique: licence en droit et sciences politiques – diplôme d’études supérieures (Des) en Sciences politiques, administrateur civil diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam).

    • Situation matrimoniale: polygame et père de plusieurs enfants.

     

  • Présidentielle 2018, rentrée scolaire : Des viatiques pour une nouvelle orientation sécuritaire

    Présidentielle 2018, rentrée scolaire : Des viatiques pour une nouvelle orientation sécuritaire

    A Yaoundé, le 13 août 2018, officiels et experts de défense et de sécurité ont élaboré un socle stratégique adapté au contexte du pays. 

    Joseph Beti Assomo, le maître de la défense

    «Réunion spéciale d’évaluation sécuritaire en prélude au rendez-vous du 07 octobre 2018». A lui seul, l’intitulé résume tout l’esprit des stratèges du pays qui, en cette période électorale, entendent formaliser clairement un continuum de plus en plus évident entre sécurité extérieure et intérieure. Pour ce faire, Paul Biya, le président de la République, a instruit un débat plus substantiel entre forces de défense et de sécurité, eu égard au contexte précaire dans certaines zones du pays.

    Débat ultrasensible

    Que les discussions modérées par Joseph Beti Assomo, ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense (Mindef), soient menées dans un strict huis clos, cela découle de leur importance. En fait, «ladite concertation interministérielle était hautement stratégique», indique le colonel Didier Badjeck, joint au téléphone. Par cet argument, le chef de la division de la communication du Mindef laisse deviner l’adoption, par les participants, d’une nouvelle approche sécuritaire inspirée, à la fois, par l’élection présidentielle du 07 octobre prochain et la rentrée scolaire.

    Elargissement

    «Il s’agit là, observe Maximilien Joël Lissouck, de deux viatiques inscrits dans un agenda social et politique qui oblige la simplification de l’actuel millefeuille sécuritaire». A en croire ce chercheur au Centre de recherche et d’études politiques et stratégiques (CREPS) de l’Université de Yaoundé II, «à défaut de la défense pleinement opérationnelle, ces deux éléments nécessitent des synergies et rendements d’échelle potentiels avec les autres corps de sécurité afin de resserrer l’étau avant, pendant et après leurs dates respectives».

    De l’avis d’André Biyiha, consultant en questions de sécurité intérieure à l’Ecole internationale de guerre de Yaoundé, «le mouvement de fond qui transparaît dans la perspective de cet agenda consiste à développer des relations élargies avec des partenaires variés sur le plan de la défense et de la sécurité». Tout pour expliquer l’implication d’experts ex¬térieurs à l’appareil de défense. Certaines indiscrétions assurent qu’en ajoutant aux quatre grandes fonctions stratégiques (dissuasion, protection, prévention, intervention), ces derniers vont devoir accompagner la nouvelle organisation de la sécurité nationale dans les domaines de la connaissance, l’anticipation et le renseignement.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Cabral Libii

    Cabral Libii

    Le jeunot, candidat à la prochaine élection présidentielle, continue de se tailler une image d’homme providentiel, faisant toujours promesse de tout changer, même ce qu’on ne peut pas. Au cours d’une conférence de presse le 18 août dernier à Yaoundé, il a donné de lui-même, l’impression d’un prétendant à avoir atteint un pic de rigueur et de transparence avant le sprint final vers Etoudi le 07 octobre prochain. Comment il a obtenu les 30 millions F CFA? Chèques, relevés bancaires et opérations de transferts d’argent, tout est bon pour rassembler le pactole. Reste que dans cet élan, le jouvenceau inocule insidieusement un peu de venin à l’opinion. Une partie de celle-ci souligne à cet effet qu’il convient de prendre garde à ne pas tomber dans une forme de surenchère visant à renforcer, sous le coup de l’émotion et au gré de la révélation de pistes d’argent, un arsenal démagogique déjà bien corseté. D’ailleurs, c’est l’ADN de tout homme politique, qui fait de la politique… et non de la comptabilité.

  • 925 850

    925 850

    La Caisse nationale de prévoyance sociale à Yaoundé

    Voici, selon la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), l’effectif actuel des travailleurs actifs dans son fichier. L’institution en charge de la sécurité sociale au Cameroun, précise qu’en 2017, 60 196 nouveaux assurés sociaux ont été immatriculés au Cameroun, soit une baisse de 10,52% par rapport à 2016. Avec une proportion de 73,54%, les jeunes travailleurs de moins de 35 ans ont une fois de plus été les plus immatriculés.

    Les données compilées au cours de la même période par cette entreprise para-publique indiquent que 5 267 nouveaux employeurs ont été immatriculés, soit un taux de régression de 8,1% par rapport à 2016.

    Comme l’année précédente, les secteurs d’activité du commerce et celui des autres services (téléboutiques, garages, services personnels non classés ailleurs, associations, etc.), sont ceux qui regorgent le plus d’employeurs actifs.

    Légèrement différent par rapport aux employeurs, les secteurs des autres services (30,76 %), de l’agriculture (11,79%) et des bâtiments et travaux publics (9,77%) sont ceux disposant de plus d’assurés sociaux.

    33 499 assurés volontaires ont été enregistrés trois ans après le décret du premier ministre fixant les conditions et les modalités de prise en charge de cette catégorie d’assurés sociaux.

     

  • Guerre contre Boko Haram : Quand Jacob Kodji s’alarmait sur des vidéos tournées au front

    Guerre contre Boko Haram : Quand Jacob Kodji s’alarmait sur des vidéos tournées au front

    En novembre 2016, le défunt général révélait aux journalistes que l’enjeu n’en est pas moins, à titre principal, de fournir de la matière aux Organisations non gouvernementales, aux amis et aux familles. 

    Des soldats camerounais en action

    De son vivant, il était l’ami de la presse. Avec elle, le général Jacob Kodji pouvait, sur un ton blagueur, partager quelques potins du front contre Boko Haram à l’Extrême-nord. Devisant allègrement avec des journalistes commis pour un voyage de presse à travers les postes de combat de la 4ème région militaire interarmées (4ème RMIA), le défunt commandant de cette unité disait faire face à un problème : l’usage du téléphone par les soldats lors des opérations sensibles. Nous sommes à Maroua, le 17 novembre 2016, au réfectoire de l’état-major de la 4ème RMIA.

    «Pour le meilleur et pour le pire»

    Ici, les hommes de médias se délectent de l’étude commise personnellement par le général de brigade au milieu de ses éléments. Troublé par la récurrence des attaques surprises de Boko Haram, le haut-gradé dit en avoir identifié l’une des causes: «le téléphone androïd», avance-t-il. Last but not the least, cet instrument est presque devenu une extension corporelle de certains. «Il est vissé à leurs mains, toujours prêtes à retweeter, à liker, à partager ou répondre à tout moment à toute sollicitation. Et au front, il est à l’origine du meilleur tout comme du pire».

    S’attardant surtout sur le pire, l’officier général dit comprendre, en bonne partie, certains revers essuyés par ses hommes. «Quand un soldat manipule, en moyenne, son téléphone 200 fois en deux heures de garde, il ne peut être que surpris par l’ennemi parce qu’il est distrait», fait-il observer, avant de décrire les facettes de l’usage du téléphone par ses éléments. Aux dires de l’officier supérieur, celles-ci se déclinent en «des tournages vidéos destinées soit aux ONG des droits de l’Homme, soit aux amis ou à la famille et même à certains médias». Jacob Kodji ne manque pas de signaler que lors des opérations d’envergure, cela est devenu aussi banal qu’addictif dans les rangs. «Parce que paraît-il, beaucoup d’argent circulerait», achève-t-il.

    Sonnette d’alarme

    Capitalisant sur les indices glanés partout au front contre Boko Haram à l’Extrême-nord, l’homme entreprend de faire des rapports directs au chef de l’Etat sur l’évolution, l’état des lieux et la véritable situation de la guerre, avec une bonne rubrique consacrée à l’utilisation du téléphone. «Pendant que nous prenons nos jumelles pour contrôler les mouvements de l’ennemi, certains parmi nos éléments au front introduisent au sein de l’opinion des éléments fortuits, dévastateurs des efforts déployés par leurs camarades. Il s’agit notamment des documents audiovisuels tournés à l’aide de téléphones portables, et qui mettent parfois à découvert les stratégies militaires», brandit Jacob Kodji, en guise de résumé à l’une de ses correspondances à Paul Biya.

    Secret défense oblige, le chef militaire se veut pudique. Mais, il assume ces convictions: «quand vous voyez une vidéo indiquant des manœuvres militaires circuler sur les réseaux sociaux, cela vient bien de nos propres «réalisateurs» et non de personne d’autre». En clair, «ces vidéos sont le plus souvent réalisées par les militaires eux-mêmes», selon International Crisis group dans son rapport d’août 2018. Eclairage de plus pour identifier qui fournit de «précieux détails» aux ONG.

    Repris par la chaîne TV5 info en début août courant, le propos de Nicholas Bequelin, au sujet d’une vidéo effroyable montrant des soldats camerounais exécuter deux femmes non armées, le confirme en tout cas. «C’est une opération militaire de représailles contre les populations civiles suite à une attaque de Boko Haram contre les militaires en décembre 2014. En janvier 2015, les militaires camerounais arrivent dans ce village pour des représailles», brandit le directeur régional d’Amnesty International.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Adamou Ndam Njoya: Encore à corps et à crocs vers Etoudi

    Adamou Ndam Njoya: Encore à corps et à crocs vers Etoudi

    Dans son ambition de briguer la magistrature suprême, le président de l’Union démocratique du Cameroun n’affiche aucun signe de lassitude. Pour une quatrième tentative, il a affûté ses armes. Portrait.

    «Quand on choisit de jouer à fond une stratégie de respectabilité politique, on en vient parfois à se débarrasser du costume de célébrité médiatique. C’est l’une des stigmates d’une vie toute entière vouée au savoir et à la réflexion. Adamou Ndam Njoya, ce n’est pas n’importe qui», valide Koupit Adamou, l’un des artificiers de la communication de l’UDC (Union démocratique du Cameroun). C’est donc à dessein que le candidat de cette formation politique à la prochaine élection présidentielle au Cameroun raréfie sa silhouette dans la presse.

    On le voit de moins en moins. Lors d’une conférence de presse du parti à Yaoundé ce 07 août 2018, quelqu’un a vite fait de le remarquer. Sous le prisme de l’absence d’Adamou Ndam Njoya à ce rendez-vous avec les journalistes, les uns et les autres ont déniché la preuve de son obsession du secret. «Seulement, ce n’est pas pour étaler une personnalité complexe et irrespectueuse, mais pour être différent des trublions politiques», assume son équipe de de communication. L’affaire manque certes de distanciation et de nuance, mais elle trahit une profondeur stratégique : «paraître tout neuf au bon moment et face à de vrais journalistes». A quelques jours du lancement officiel de la campagne électorale, on assure que la tactique est imparable. Bien plus, elle n’est pas prête d’échouer car, «c’est tout un style : communication trop calibrée et mais pas impersonnelle».

    Infatigable

    Ça, c’est pour la forme. Déroulé en off, le fond s’applique à montrer autre chose: «Adamou Ndam Njoya a du cran», décrit Mahama Njimoun. Vantant sa bonne connaissance de la personnalité du maire de Foumban (Ouest-Cameroun), ce militant de l’UDC exhibe l’atout majeur de son candidat : un parcours académique et politique capable, à lui seul, de fournir les clés de sa témérité. Avec ça, clame-t-on, cet ancien de l’Ecole nationale de la France d’Outre-Mer et de l’Institut international d’administration publique (IIAP) de Paris a fabriqué, avec solennité, son image de citoyen capable de battre Paul Biya par le vote. A chaque fois, il se pose comme le président de la «justice», du «redressement» et du «rassemblement». Il se situe alors sur trois plans, moral, politique et psychologique : moral, en prônant une justice qui serait au «cœur de toutes les décisions publiques» ; politique, en se voulant volontariste dans l’action économique ; psychologique en voulant «être aussi le président du rassemblement».

    Dans cet élan, des mauvaises langues crient à une obsession du pouvoir. Le fils de Njoya Arouna s’en défend et se définit comme le personnage symbole du nouveau positionnement politique des intellectuels camerounais. Ce d’autant plus que le contexte est perçu par de nombreux analystes comme une révolution à laquelle il est de leur devoir de participer. En ce sens, Adamou Ndam Njoya s’inscrit dans la lignée de ceux qui ambitionnent de refonder les pratiques de la démocratie au Cameroun. En 1992, tout comme en 2004 et 2011, il est dans le coup, porté par l’ambition d’en finir avec le sentiment d’absurde qui hante les esprits. A ces différents scrutins, il récolte juste quelques maigres votes de ses compatriotes. Il fait partie des grands absents du rendez-vous de 1997. En 2004, il aurait pu être le candidat unique de la Coalition, n’eût été le revirement de l’un de ses compagnons Ni John Fru Ndi qui aura claqué la porte.

    Querelle bamoun

    «Comment Ndam peut-il prétendre gouverner un pays quand son électorat reste cantonné à un seul département ?» En février 2016, Mathias-Eric Owona Nguini bondit sur la question pour comprendre les échecs. Le sociopolitiste révèle: «Tout commence en 1991. Adamou Ndam Njoya crée l’UDC avec la bénédiction du roi Seidou Njimoluh. À la mort du monarque, son fils, Ibrahim Mbombo Njoya, qui est membre du bureau politique du RDPC et très proche du président Biya, lui succède. Il estime que la mairie doit également lui revenir, mais il est battu aux élections de 1996».

    Mathias-Eric Owona Nguini raconte qu’interrogé sur le sujet, le 19ème roi bamoun ironise sur la mégalomanie de son cousin. Seidou Njimoluh cite, par exemple, le piège tendu à Ndam Njoya par Ahmadou Ahidjo via Jeune Afrique. Pour débusquer les ambitieux, le premier président camerounais avait laissé filtrer une fausse liste de «Premier-ministrables» sur laquelle figurait, entre autres, le nom de Ndam Njoya. Alors que tous les autres pressentis s’étaient empressés d’écrire à Ahidjo pour assurer qu’ils n’étaient en rien responsables de la théorie de Jeune Afrique, le président de l’UDC avait été le seul à s’abstenir, se répandant largement dans la presse, et notamment dans le quotidien français Le Monde. Un péché d’orgueil qu’Ahidjo, par ailleurs très content de sa farce, ne lui avait pas pardonné.

    Mbombo Njoya se rappelle aussi que, ministre dans le gouvernement dirigé par le Premier ministre Paul Biya, Ndam Njoya n’avait aucune considération pour ce dernier et n’en référait qu’à Ahidjo. Il revient aussi sur cette année 1992 et «l’insolent refus» de Ndam Njoya de faire alliance avec le gouvernement pour lui permettre d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale.

    Balivernes, rétorque l’entourage d’Adamou Ndam Njoya. Lui se décrit comme un universitaire et rêve de faire de Foumban la capitale culturelle du Cameroun. Il revendique quelques succès tout en déplorant que son action soit constamment entravée par de basses intrigues. Les traditions, insiste-t-on, il n’a rien contre, et c’est l’arrivée de Mbombo Njoya qui l’a éloigné du Palais. D’ailleurs, ceux qui prétendent le connaître allèguent que l’époux de la députée Hermine Patrica Toïmano Ndam Njoya porte au front son orgueil. «Ce fils de l’un des artisans de la réunification tient de ce dernier son éthique du travail et la crainte permanente.

    C’est aussi de lui qu’il hérite ses convictions républicaines. Pour le meilleur et pour le pire, il démontre les traits de caractère qui fondent sa réputation : une volonté inflexible, allant jusqu’à l’intransigeance, une maîtrise de soi rarement prise en défaut, la certitude, surtout, d’avoir raison contre vents et marées. Autant de « vertus » forgées dans l’ambiance familiale d’une jeunesse austère. Arouna a inculqué à sa progéniture ses préceptes moraux, auxquels il reste fidèle toute sa vie : l’intégrité, la loyauté, la persévérance, la valeur du mérite, l’importance de la responsabilité individuelle, l’habitude de compter avant tout sur soi-même, l’horreur du laisser-aller, l’esprit de parcimonie, le refus de toute extravagance», détaille Koupit Adamou.

    ahama Njimoun appuie : «sa formidable ténacité et sa dévotion à la chose publique font que Dieu soit à ses côté». Le propos est aiguillonné par mille anecdotes sous le coude, portant notamment sur les relations entre le cardinal Christian Tumi et Adamou Ndam Njoya ainsi que sur les épreuves auxquelles ce dernier a survécu dans ses quatre décennies de vie publique. «Il a les cicatrices pour le prouver : séjour en prison, attaques à l’arme à feu…», ponctue l’homme politique.

    Potions politiques

    Si d’aucuns disent qu’il lui manque la dose de démagogie nécessaire à tout homme politique, l’ex-ministre a quelques idées simples, claires et réalisables. Selon l’état-major de l’UDC, ce sont des convictions qui expriment les attentes d’une bonne partie de l’électorat populaire camerounais. Il s’agit de la mise en place d’un gouvernement qui crée des richesses et les conditions permanentes garantissant les relations de coopération tant sur le plan bilatéral que multilatéral, résolument tourné vers l’intérêt du peuple. Cela passe, pense-t-on à l’UDC, par un dialogue inclusif. Celui-ci étant perçu comme la potion la plus «démocratique» capable de légitimer un projet de loi visant à modifier la Constitution, pour «mettre en marche des lois républicaines».

    Le candidat et l’intégration : les organisations régionales trouvent avocat

    En route vers Etoudi, l’électorat camerounais a un spécialiste des relations internationales sous la main. Son magistère sur l’intégration est contenu dans l’ouvrage «Le Cameroun dans les relations internationales», publié à Paris (France) en 1973. Dans cet essai, Adamou Ndam Njoya analyse à partir d’une approche juridique, la situation et le rôle du Cameroun dans les relations internationales. Il montre que même si le Cameroun a été à un moment donné de son histoire, notamment avant son accession à la souveraineté internationale, sujet partiel, puis objet du droit international, depuis le 1er janvier 1960 date de son indépendance, il est devenu sujet du droit international. Fort de cette personnalité nouvellement acquise, le pays peut désormais défendre ses intérêts dans les relations internationales, en participant à la vie de la communauté internationale.
    Selon lui, si les organisations régionales confèrent des gains à tout Etat qui y adhère, cela signifie qu’elles jouent un rôle indéniable : elles constituent pour les Etats, un foyer permanent de dialogue. C’est en fait le lieu par excellence de la mise en forme des procédés de la diplomatie multilatérale allant de l’offre des bons offices, des candidatures à la médiation, de la mise en place des commissions à la négociation. Par ailleurs, les organisations internationales confèrent aux Etats la légitimité dont ils ont en permanence besoin pour mener leurs activités.

    Jean René Meva’a Amougou

    Bio-Express

    • Adamou Ndam Njoya, né le 08 mai 1942
    • Docteur d’Etat en droit public et en sciences politiques,
    • Ancien professeur et directeur fondateur de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC)
    • Ancien ministre des Affaires étrangères, de l’Education nationale, ministre chargé de l’Inspection générale de l’Etat et de la Réforme administrative.
    • Membre du groupe des 18 experts intergouvernementaux de haut niveau chargé de la Réforme des Nations unies
    • Coprésident et modérateur de la Conférence mondiale des religions pour la Paix
    • Fondateur et président de l’Institut des études islamiques et religieuses (IRSI) et de l’École africaine d’Éthique (EAE) ;
    • Maire de Foumban
    • Fondateur et directeur de publication des revues culturelles: A1 Houda, Communauté, Le Terroir et promoteur de la radio communautaire (poua kone)
    • Titulaire de plusieurs décorations et titres honorifiques nationaux et étrangers.
    • Auteur de plusieurs ouvrages et essais culturels et scientifiques.

     

     

  • Garga Haman Adji : De «chasseur de baleines» à «ours mal léché»

    Garga Haman Adji : De «chasseur de baleines» à «ours mal léché»

    Respecté pour son action contre la corruption, l’ancien ministre de Paul Biya est entré dans la course à la magistrature suprême en fâchant une partie de l’opinion.

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    Aboudi Ottou et Ifeli Amara (stagiaire)

  • Manœuvres : Seedorf et Kluivert «perdus» à Yaoundé

    Manœuvres : Seedorf et Kluivert «perdus» à Yaoundé

    Les deux Néerlandais, récemment promus à la tête des Lions indomptables, ont eu du mal à identifier clairement leur patron.

    A peine arrivés à Yaoundé, Clarence Seedorf et Patrick Kluivert, les nouveaux patrons des Lions indomptables seniors, ont flirté avec la réalité camerounaise. «Ils n’ont pas pu identifier leur interlocuteur», confie un cadre du ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep). Il poursuit en évoquant le sentiment d’égarement qui s’est emparé des deux légendes. «On l’a constaté dès l’aéroport où Me Happi (président du Comité de normalisation de la Fécafoot) a clairement signifié au duo que leur interlocuteur attitré reste la Fédé», relève Antoine Zanga, journaliste au groupe de presse l’Anecdote présent à l’aéroport. La confusion est au maximum lorsque le ministre des sports, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, officiant dans son cabinet en posture de «patron de l’équipe nationale», suggère aux nouveaux venus de ne considérer que sa parole.

    Pour masquer le revers, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a vite fait de publier, dans la matinée du 10 août un communiqué officiel. Le document précise juste que «les deux techniciens néerlandais, arrivés au Cameroun jeudi 9 août 2018, se sont engagés pour un contrat de 04 ans. L’objectif assigné à l’encadrement technique est d’assurer le succès du Cameroun à toutes les échéances sportives majeures, notamment et prioritairement la victoire à la Can 2019, avec une vue sur la qualification à la Can 2021 et à la Coupe du monde 2022. Leur contrat est assorti de l’obligation de résidence au Cameroun et d’assistance éventuelle à l’encadrement des autres équipes nationales».

    Vieille pratique

    Seulement, fidèle à ses habitudes, le pays de Roger Milla est resté accroché à l’image qu’il a inventée de lui-même, celle d’une arène de l’improvisation, des fausses réformes, les plus tapageuses et les moins utiles que possibles et des querelles des égos. L’heure à laquelle les contrats des Néerlandais ont été paraphés en dit long sur les tractations en coulisses. Selon une source au Minsep, il était plus de 02 heures du matin. La même source renseigne que, trop heureux de se glisser dans la peau de magistrats, les cadres venus de la présidence de la République ont testé leurs techniques d’interrogatoires, guetté les contradictions et soupçonné chaque imprécision. Dans ce gazouillis feutré, les officiels du Minsep et ceux de la Fédé ont lâché leurs coups, réclamant la mise à l’écart de recruteurs parallèles aux ordres du palais présidentiel.

    «Avec ce qui s’est passé, on comprend que la question de la tutelle réelle des équipes nationales de football, toutes catégories confondues, se pose continuellement et les accusations sont légion», pense Jean Paul Akono, ex-sélectionneur des Lions indomptables. De ce point de vue, le technicien camerounais déduit qu’à la veille des grandes compétitions c’est devenu pathologique. «C’est une méthode bien commode, à absoudre certains de leurs torts et à éviter que l’on s’interroge sur les conséquences des choix politiques faits par ceux-ci au sein de l’équipe nationale», décrie-il. D’où le crédit que l’on peut accorder à la source citée par Jeune Afrique sur le sujet. Selon celle-ci, le choix d’un tamdem néerlandais «a bien été avalisé par Paul Biya et ses conseillers. Le fait que ce soit le ministre en personne qui fasse l’annonce prouve bien que les relations entre celui-ci et Happi restent tendues», lit-on sur le site internet.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Violations des droits de l’Homme: Yaoundé lutte contre une enquête de l’Onu

    Violations des droits de l’Homme: Yaoundé lutte contre une enquête de l’Onu

    Sa démarche sur l’affaire de la vidéo montrant l’exécution des femmes et des enfants participe de ce combat. 

    Le président du Cameroun et le SG de l’Onu

    «Un revirement à 180 degrés». C’est l’expression qui revient pour qualifier le communiqué du ministre de la Communication signé le 10 août 2018. Dans ce document, Issa Tchiroma Bakary avoue implicitement que la vidéo montrant des hommes en uniforme exécutant des femmes et des enfants, qui a fait irruption sur les réseaux sociaux au début du mois de juillet, n’est pas un fake news. Plus encore, la scène se serait bien déroulée au Cameroun et les bourreaux de ces femmes et enfants pourraient bien être des soldats camerounais.

    En effet, informe le porte-parole de fait du gouvernement, l’enquête ouverte pour «élucider cette affaire et en établir les responsabilités éventuelles a conduit à l’arrestation des personnels militaires». Il s’agit d’un lieutenant de vaisseau, d’un sergent, de deux caporaux, deux soldats de 2e classe et d’un soldat de 1ère classe «mis à la disposition de la justice», précise le document.

    Cette position est aux antipodes du discours tenu par le gouvernement dès l’apparition de cette vidéo. Lors d’une rencontre avec la presse, le 11 juillet dernier, tout en annonçant l’ouverture d’une enquête, Issa Tchiroma Bakary parle alors de «fake news», «de manœuvre de désinformation grossière dont les faits projetés n’ont aucun rapport avec l’action menée par les forces de défense et de sécurité dans le cadre des missions qui leurs sont confiées», de «conspiration manifeste», de «malheureuse tentative de transfiguration de la réalité et d’intoxication du public».

    A sa suite, le ministère de la Défense (Mindef) désigne même un coupable: «L’activiste Patrice Nganang, qui en est l’auteur, a tout simplement manipulé une série d’images prise hors du Cameroun, qu’il a par la suite monté dans un scénario pour accabler les forces de défense», accuse un message publié le 18 juillet sur la page Facebook du Mindef.

    Le revirement qui surprend beaucoup de monde aujourd’hui, a commencé à se dessiner le 20 juillet. Ce jour-là, dans une déclaration que fait le Mincom, on apprend que «le chef de l’Etat, SE Paul Biya [et] le gouvernement ont été choqués et indignés par l’atrocité des images contenues dans la vidéo et expriment leur compassion à l’égard des malheureuses victimes, ainsi qu’à leurs familles respectives». Issa Tchiroma admet même la possibilité de bavures contre lesquelles «le chef de l’Etat [a] prescrit la tolérance zéro».

    Enquête de l’Onu

    Mais pourquoi ce changement? «Il s’agit d’une démarche qui vise à préserver l’image du chef de l’Etat à l’international», nous avoue une source au fait du dossier. Il faut dire que depuis le déclanchement de l’affaire, Yaoundé subit des pressions de la part, des médias, des ONG et des partenaires internationaux. Après avoir rappelé que «les médias du monde entier, Amnesty International et les organisations camerounaises de défense des droits de l’Homme attribuent les actions montrées sur la vidéo à l’armée camerounaise», les Etats-Unis par la voix de la porte-parole du Département d’Etat, appellent, le 16 juillet, «le gouvernement du Cameroun à mener une enquête avec minutie et transparence sur les événements montrés sur la vidéo, à en rendre les conclusions publiques et, si des militaires camerounais étaient impliqués dans ces atrocités, à les tenir responsables de leurs actes».

    Mais il y a plus redoutable aux yeux des stratèges de Yaoundé. Ce sont les pressions exercées par le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies qui souhaite venir au Cameroun mener des investigations. «Nous avons dit au gouvernement camerounais: si vous affirmez que les informations qui circulent ne sont pas vraies, laissez-nous voir. (…) Clairement il faut une enquête, il faut que les gens rendent des comptes», indique le 27 juillet le Haut-Commissaire sur les antennes de RFI. Selon Zeid Ra’ad Zeid al-Hussein, jusqu’ici, le gouvernement leur oppose une fin de non-recevoir.

    Les autorités camerounaises redoutent d’autant plus la mission de cet organisme onusien qu’elle souhaite se consacrer aux accusations de tortures et d’exécutions extrajudiciaires dans l’Extrême-nord mais aussi dans les régions anglophones. En enquêtant lui-même sur les dénonciations de violation des droits de l’Homme, le régime de Yaoundé espère donc couper l’herbe sous le pied du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies. Selon nos informations, la célérité avec laquelle les enquêtes sont ouvertes, ces derniers jours, contre les soldats indélicats participe également de cette stratégie.

    Aboudi Ottou

  • Jean-Blaise Gwet: L’envol ou le rêve de voler haut

    Jean-Blaise Gwet: L’envol ou le rêve de voler haut

    Parmi les concurrents de Paul Biya, l’homme d’affaires, bien que novice en politique, croit dur comme fer que son heure de gloire a sonné.

    Au commencement, il y a l’histoire qui peut servir de référence. Elle s’écrit au passé, au présent et au futur. Dès lors, la question se pose: qui était, qui est, qui serait hier, aujourd’hui et demain, celui qui veut déloger Paul Biya d’Etoudi ? Pour répondre, il existe une anecdote. Au moment où Jean Blaise Gwet naît à Mbalmayo (Nyong-et-So’o) le 10 octobre 1957, des cris de joie retentissent dans le quartier de sa mère. «C’est inédit chez les Babimbi», avance Anne Ngo Njéé.

    «Mystère». Le mot est validé par l’intéressé. Sauf que, sur le champ, on va mettre du temps à le comprendre. Surtout si l’on considère qu’il est tout neuf, le candidat. Jean-Blaise Gwet coupe court : «quand un homme politique arrive à ce niveau, il a déjà une grande biographie». D’ailleurs, une image de lui dans la presse, et voilà l’homme prêt à enguirlander la terre entière. Et lorsque cela est dopé par un texto envoyé par un ami, les mots ne s’emballent plus. «Regardez, voilà un Camerounais… Un vrai !», engage Jean-Blaise Gwet, tenant à ne pas embarquer son interlocuteur dans un tourbillon biographique. Déroulée par lui-même, une esquisse de l’essentiel permet de surnager dans le grand bain d’une vie fort remplie. De temps à autre, le débit contraste entre emphase et pudeur, entre magnificence et insignifiance.

    Toutefois, on prend des notes pour ramasser dans nos filets 61 années, cochant, l’une après l’autre, les cases d’un CV afférent et des différences affûtés tant en France qu’au Cameroun. Trop de portes à ouvrir donc pour faire le tour et parler de ce candidat déclaré à la présidentielle d’octobre prochain au Cameroun. En guise de conclusion, Sébastien Mbock, l’un de ses amis fait sienne une plaisanterie colportée avec délice à la veille du scrutin: les hommes d’affaires camerounais s’intéressent peu à peu au pouvoir. Et au sujet du diplômé de l’Institut Supérieur de commerce et d’administration de Paris, il parle même d’«un attrape-tout, enchaînant -ou cumulant !- une multitude d’activités, un homme d’affaires touche-à-tout qui a de bonnes chances de parvenir au pouvoir».

    «C’est un homme né pour le pouvoir», enchaîne William Sosso Ekambi, un militant du Mouvement patriotique pour le changement au Cameroun (MPCC), le parti sous la bannière duquel Jean-Blaise Gwet va challenger Paul Biya dans quelques semaines. La lieutenance idéologique de cette formation politique a d’ores et déjà brodé un acronyme de campagne: JBG. Comme un certain JFK. Les initiales résument la grosse part du rêve que véhicule l’entrepreneur politique: «briguer la magistrature suprême à l’aide d’une vision claire et cohérente». L’idée tient sur quelques traits de caractères exposés par Sébastien Mbock: «l’écoute, la réflexion à la place de l’intuition, prise en considération des faits».

    Faim politique

    De l’ancien mécène de la Course de l’Espoir, l’on dit qu’il fait preuve d’une maturité et d’une habileté politique incroyables. «Regardons comme il a dosé ses soutiens. Quand on regarde comment il agit politiquement, il a l’air d’avoir plus 61 ans», rebondit Sébastien Mbock. Son entourage vante surtout un élan naturel vers la solidarité doublé d’un sens inédit de la formule à la portée de tous. Là, le candidat se reconnait : «La politique a un rapport étroit avec la langue. Fût-il de la haute société ou des bas-fonds, il lui faut inventer des mots et des formules capables de rendre intonations inouïes, agacements ou exaltations qu’on exprime sans feu… Évidemment, l’homme politique n’a jamais été en reste lorsqu’il s’agit d’être un citoyen, il est donc bien naturel que sa langue soit dotée des fleurs particulières.

    L’homme politique est donc beaucoup plus sensible au monde social que dans la société de cour, il doit en effet surveiller ses concurrents, les marquer et s’en démarquer afin de contrôler son électorat. Et pour cela offrir des produits politiques ajustés aux attentes des électeurs bien entendu des discours», dit-il. La chronique révèle que c’est là sa principale différence avec les autres candidats, même si certains considèrent qu’il y a des similitudes dans leur caractère. Ainsi, on remarque surtout qu’il a une «façade très affable, aimable, qui cache une vraie détermination», détaille Anne Ngo Njéé.

    Elle reconnait qu’il y a plusieurs herses sur le chemin de JBG. Il n’a jamais été élu, et puis, il a face à lui ceux que l’opinion publique appelle «mastodontes politiques». Quand on discute avec d’autres proches, ce sont certes de vrais sujets de préoccupation. Mais, Anne Ngo Njéé estime que son «fils» «montre une détermination assez étonnante, avec les moyens de sa politique. Car lorsque cet homme fait face à un système à bout de souffle, où la peur est sous-jacente et l’anxiété des foules répandue, il ne craint rien». D’ailleurs, sur ce registre, le porte-étendard du MPCC dit que «le système actuel a réussi à créer la division et les faux opposants. La plupart des candidats ne font en réalité que gesticuler». Pour cet homme d’affaires, qui a sponsorisé entre 2000 et 2003 le mini marathon de la ville de Yaoundé, organisé à l’occasion du 20ème anniversaire de RDPC (le parti au pouvoir), Akere Muna ne fera pas 1%. Même chose pour Maurice Kamto. Ils sont pourtant parmi les candidats de l’opposition les plus en vue, du moins sur la scène médiatique.

    Socle de campagne

    «Avec JBG, le Cameroun s’ouvre au changement». La ritournelle scandée par les militants du MPCC souligne que leur joker est à même de mettre en place les conditions de vie qui permettent paix, cohésion sociale et épanouissement. Cela passe par une monnaie africaine, une autorisation de la double-nationalité, une implication de la diaspora, une assurance-vie pour les militaires et policiers, une couverture maladie pour chaque citoyen, mais aussi par une élection présidentielle à deux tours et une limitation des mandats du chef d’État.

    Impossible n’est pas Camerounais. Le tout explique ce que ses partisans appellent une «candidature rafraichissante». De quoi s’agit-il ? D’une méthode de financement révolutionnaire appelée crowdfundind -ou «financement participatif»-, qui bouleverse non seulement la manière de financer des projets, mais aussi les liens entre les citoyens, quel que soit l’endroit du monde où ils se trouvent. Grâce à ce système – très simple dans sa mise en œuvre, chacun peut aider d’autres personnes, des amis ou de parfaits inconnus, à concrétiser une idée, à réaliser un rêve, quel qu’il soit.

    Sur le plan institutionnel, les engagements du candidat seront également décisifs. Dans une interview à la chaîne Africa 24 à la fin du mois dernier, JBG a fait part de son souhait d’organiser un référendum sur la forme de l’Etat au Cameroun. Afin de tourner définitivement la page de la «monarchie républicaine», et de partager le pouvoir présidentiel avec les Camerounais. A l’en croire, le pays profond exprime l’aspiration grandissante à la participation citoyenne. L’établissement du référendum d’initiative populaire, ou de l’amendement citoyen, constituerait en ce sens un premier pas, avec des conditions associées à l’usage de ces dispositifs les rendant applicables.

    Jean-René Meva’a Amougou

     

    Le candidat et l’intégration : Balayer d’abord sa cour

    Pour JBG, voilà un thème dont le sort et la concrétisation relèvent de l’urgence. «Il faut faire vite», pense-t-il. Pour cela, une étape est cardinale: le départ de Paul Biya. Partant de la crise anglophone pour embrayer sur l’Afrique centrale, le candidat du MPCC est direct: «Une chose est sûre: si rien n’est fait, d’autres poches de tension risquent de s’ouvrir et nous irons droit à une guerre civile qui pourrait contaminer toute la sous-région. Il faut envoyer un gage de paix et libérer les prisonniers anglophones».

    Sous les mots se profile l’idée qu’en tant que locomotive de la sous-région, le Cameroun doit construire durablement sa propre paix. Selon JBG, le pays doit revoir ses institutions, afin de présenter et mettre en valeur un profil audacieux et une personnalité créative qui contribuent à la fois à inventer de nouveaux systèmes d’action et dessiner un idéal communautaire cohérent.

    A l’écouter, il se trouve que la transformation de l’orientation politique au Cameroun, qu’elle soit ou non rentable aujourd’hui, constitue une des premières pépites de l’économie collaborative. «Avec moi, elle le sera demain et constituera alors une manne financière de premier choix pour ceux qui auront su nous faire confiance», ponctue l’homme politique.

    JRMA

    Bio-Express

    • Nom : Jean Blaise Gwet
    • Age : 61 ans (né le 10 Octobre 1957 à Mbalmayo)
    • Expérience professionnelle: chef comptable de Cobe S.A 8, PDG de Congelcam – Cameroun, PDG Jet Inc – Cameroun, PDG de LG pour l’Afrique centrale, président de la Lucky Gwet, PDG de Eurhoma France, chargé des relations avec l’Afrique de la Confédération générale des PME & PMI (CGPME 93) de France, membre de la Commission international CGPME national, membre du conseil d’administration du CEDAX, directeur du département international à CGPME 93 et directeur du développement commercial international du cabinet Moeglin
    • Niveau académique : 3e cycle en diplomatie et stratégie, diplômé en gestion et comptabilité (Institut supérieur de commerce et d’administration de Paris, Ecole supérieure des carrières mixtes et de tourisme de Vichy)
    • Distinctions : Médaille du Premier sportif Camerounais (1998), Officier de l’Ordre de la Valeur (2002), Commandeur de la Légion d’Honneur (2004)
    • Situation matrimoniale : marié père de 8 enfants

     

  • Seedorf et Kluivert

    Seedorf et Kluivert

    Ce sont c’est deux Néerlandais qui dirigeront l’équipe nationale de football sénior du Cameroun.

    Le ministre camerounais des sports Pierre Ismaël Bidoung Kpwatt, l’a annoncé le 04 août 2018 au cours d’une conférence de presse. Clarence Seedorf sera le sélectionneur titulaire et Patrick Kluivert son adjoint. Le ticket Seedorf-Kluivert, qui n’a que peu d’expérience sur le banc, aura la lourde tâche de défendre le titre de champion d’Afrique des Lions, à domicile, lors de la CAN-2019. Seedorf, 42 ans, ancien milieu de l’Ajax Amsterdam, de l’AC Milan ou du Real Madrid, a notamment remporté quatre Ligues des champions en tant que joueur. Retraité depuis 2014, il a entraîné en Italie (AC Milan), en Chine (Shenzhen) et en Espagne (Deportivo La Corogne) et va donc découvrir le football africain. Son adjoint, Kluivert, ex-buteur de l’Ajax, du FC Barcelone ou de l’AC Milan, a remporté la C1 en 1995 et a atteint les demi-finales du Mondial-1998 en France avec les Pays-Bas. Il a été l’éphémère sélectionneur de Curaçao avant de devenir directeur du football au Paris SG entre 2016 et 2017.

  • 21 000

    21 000

    Selon l’Organisation des Nations unies (Onu), c’est le nombre de Camerounais qui, fuyant les violences dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, se sont réfugiés dans les pays voisins.

    A ce chiffre, l’institution planétaire ajoute 16.000 déplacés internes. Des chiffres qui pourraient être plus élevés, selon l’organisation des Nations unies, qui fait cas de «beaucoup» de personnes cachées en forêt. Dans un communiqué diffusé ce mercredi 25 juillet, les Nations unies soulignent que la zone anglophone fait face à des violences fondées sur une «discrimination structurelle» qui va croissant depuis 2006. L’Onu fait savoir qu’elle explorera toutes les options qui s’offrent à elle «y compris la surveillance à distance». Cette mesure permettra au Haut-commissariat aux droits de l’Homme de contourner l’interdiction d’accès aux régions anglophones opposées par le gouvernement camerounais à cette instance qui souhaite vérifier les allégations de violation des droits de l’Homme et d’abus portées contre les militaires et les combattants séparatistes.

  • Crise anglophone: Aphonie totale sur le sort des Camerounais enlevés

    Crise anglophone: Aphonie totale sur le sort des Camerounais enlevés

    Rien ne filtre sur le sort des fonctionnaires capturés par des bandes armées dans le Sud-ouest et le Nord-ouest.

     

    Des ex-otages reçus par le Mindef

    Sept chefs traditionnels Bakweri ont été libérés le 30 juillet 2018. Le faste et la solennité liés à la bonne nouvelle ont autorisé Paul Atanga Nji à dérouler le tapis rouge aux anciens captifs des bandes armées qui sévissent dans la région du Sud-ouest. Le cabinet du ministre de l’Administration territoriale (Minat) a servi de cadre à la cérémonie. Pour l’occasion, le récit de la remise en liberté des dignitaires Bakweri a été soigneusement construit par des communications et urgentistes de marque. En posture d’invité du 13 heures de la CRTV, le Minat a révélé que l’on doit la libération des chefs à l’implication personnelle du chef de l’Etat, Paul Biya. Le Minat Paul AtangaNji n’a pas manqué de susciter un climat éditorialement positif autour du comportement du président de la République.

    A quelques nuances près, on parlerait d’un remake de la scène vécue en début avril à Yaoundé. En ces temps-là, Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication (Mincom) saluait, au nom du peuple camerounais, le happy end de l’infortune d’une vingtaine de touristes italiens et suisses enlevés dans la localité du Moungo – Ndor (Kupe Manengumba).

    Entre temps, l’opinion guette les contradictions et soupçonne tout geste du gouvernement dans le cadre de la gestion de crise anglophone. Avec la libération des chefs Bakweri, la question de fond se pose d’autant plus que la série des kidnappings tend à se banaliser. Dans cette ambiance, certains enlèvements ont vite fait d’être ensevelis, bien qu’ils aient écœuré la nation entière. Dans cette fourchette, l’on tient le cas de certains fonctionnaires : Marcel Namata Diteng (sous-préfet de Batibo, région anglophone du Nord-Ouest enlevé le 11 février 2018), Nimbom Arong Yong (délégué régional du ministère des Affaires sociales (Minas) dans le Nord-Ouest.

    Enlisement

    En février 2018, l’organisation International Crisis Group, évaluait à au moins 23 gendarmes et policiers camerounais tués ces trois derniers mois, 75 civils tués par les forces de sécurité depuis septembre de l’année dernière. Sur les ondes de RFI (Radio France internationale), Hans de Marie Heungounp, chercheur à International Crisis Group, parlait d’une insurrection tentant de prendre pied depuis. «Cette insurrection s’articule pour l’instant autour de groupes d’autodéfense. Il y en a plus d’une dizaine présents dans les deux régions, mais aussi deux ou trois principales milices, en particulier l’Ambazonia Defense Forces (ADF) et les Southern Cameroon Defense Forces (SCDF). Il y en a deux avec des acronymes différents. Ce sont ces milices principales, qui, de concert avec les groupes d’autodéfense, organisent des attaques de basse intensité contre les postes militaires, les postes de gendarmerie et les postes de police».

    Il est difficile de savoir avec précision quel est le nombre de combattants dans chacune de ces milices ou groupes d’autodéfense, «mais au sein des différentes milices, cela tournerait autour d’une centaine de combattants. Et (…) la plupart des autres groupes d’autodéfense comportent un effectif allant de 10 à 30 membres actifs ou combattants», précise le chercheur. Toujours selon ICG, ces groupes utilisent des armes légères comme des fusils traditionnels ou des grenades pour certains. Mais ils ne disposent pas d’armement lourd.

    Jean René Meva’a Amougou

    Région du Nord – Ouest

    Entre recensement des déplacés et enlèvement d’un commissaire de police

    Tranches de vie de la semaine qui s’achève à Bamenda et ses environs.

    Ce n’est pas encore la distribution du kit de survivance et du matériel de réhabilitation aux déplacés internes de la crise dite anglophone dans la région du Nord-ouest. Bien que le premier contingent des dons et autres denrées alimentaires soit déjà dans les chefs-lieux des régions concernées. En attendant, le gouverneur de la région du Nord-ouest, par délégation de pouvoir au secrétaire général auprès de ses services, vient de commettre un communiqué radio conviant les déplacés à se faire enregistrer auprès des sous-préfectures. Dans ce communiqué daté du 3 août 2018, Harry Lanyuiy, SG auprès des services du gouverneur, on peut lire: «dans le cadre l’assistance humanitaire d’urgence décidée par le président de la République pour les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, le gouverneur de la région du Nord-ouest invite toutes les personnes déplacées dans la région à contacter l’autorité administrative la plus proche dans le but de s’inscrire».

    Quant à celles vivant à Bamenda et ses environs précise ledit communiqué, elles peuvent contacter le point focal de la protection civile logé dans ses services et ce «tous les jours de 9h à 15h ou appeler le numéro 233361941». Le gouverneur dit pouvoir compter sur la collaboration et le sens de responsabilité civique de tous et de chacun pour le succès de cet exercice. Ce n’est qu’au terme de ces enregistrements que débutera la distribution. On peut lire en filigrane, à la suite de ce communiqué, un moyen d’assurer l’accountability, mais aussi de procéder au recensement de toutes les personnes qui ont fuit les affres de ce conflit qui a glissé en affrontement entre les forces de l’ordre ou de sécurité et les séparatistes.

    kidnapping

    Pendant qu’on sollicite l’enregistrement des personnes déplacées, les nouvelles sur le terrain ne sont guère reluisantes. En effet, le commissaire Samuel Mbiba du commissariat spécial de Bali, dans l’arrondissement hyponyme, a été enlevé en compagnie de son épouse dans la matinée du lundi 30 juillet, par des individus armés non identifiés. Ils ont été conduits loin du centre ville. L’épouse du commissaire de police a finalement été libérée. Mais les kidnappeurs ont confisqué les téléphones du couple. Vraisemblablement pour empêcher d’alerter les forces de l’ordre. Les recherches menées pour retrouver le commissaire Samuel Mbiba sont restées infructueuses. Il est toujours en captivité.

    La bonne nouvelle est la libération du procureur de la République auprès les tribunaux de Fundong. Le magistrat Francis Tabufor kidnappé le 27 juillet a été libéré mardi dernier 31 juillet. Les forces de l’ordre sont allées le dénicher à Oku avant de le conduire pour de soins à l’hôpital BBH (Banso Baptist Hospital) à Kumbo.

    Zéphirin Fotso Kamga

  • Foire: Le bâton de manioc en vedette à Sa’a

    Foire: Le bâton de manioc en vedette à Sa’a

    Véritable rendez-vous du donner et du recevoir, la troisième édition de l’évènement dédié à la promotion de ce produit et ses dérivés a rassemblé du beau monde dans la petite ville rose de la Lékié.

    Il y avait que pour du bâton de manioc ces deux premiers jours du mois d’août à Sa’a. Cet arrondissement du département de la Lékié (région du Centre) a vibré au rythme de la foire du «bon bâton de manioc» et ses dérivés. Pour sa troisième édition, cet évènement organisé par l’association Afrique et nouvelle interdépendance (ANI) vise à valoriser et développer la filière manioc et à promouvoir des solutions idoines pour sa commercialisation.

    Les femmes venues de toute l’Afrique centrale (voir colonne) ont rivalisé d’ingéniosité et de créativité, offrant ainsi au public le manioc sous toutes ses formes. Madeleine Mvogo, originaire d’Elig Mfomo, a pour la circonstance, confectionné un bâton de manioc de 17 mètres de long. Cette variété hors du commun, appelé «bâton boa», a attiré des curieux. Regroupées en réseaux d’associations, ces femmes ont ainsi exposé aux yeux du monde, les fruits de leur savoir-faire en matière de transformation de ce tubercule.

    Opportunités

    Originaire d’Amérique du Sud, le manioc est le tubercule d’un arbrisseau aux feuilles palmées. Il pousse dans les régions tropicales. En tant que deuxième culture vivrière du pays des Lions Indomptables, il occupe une place de choix dans l’alimentation d’une bonne tranche de ses habitants. Communément appelé «bobolo», «le bâton de manioc est au Cameroun un met fédérateur consommé par toutes les couches, grands et petits, riches et pauvres sans distinction d’appartenance ethnique», commente le maire de Sa’a.

    Pour ses producteurs, il s’agit d’un véritable «or blanc». «Nous mangeons et vendons le bâton de manioc. Ce qui nous permet de prendre en charge nos familles. Je suis veuve. C’est grâce à la vente du bâton de manioc que j’envoie mes enfants à l’école», explique Thérèse Atangana, présidente de l’association Solidarité Crat de Sa’a. Elle n’est pas seule dans cette situation. «Faire du bobolo est tout un art. Parce que un bon bâton de manioc doit être clair, par trop élastique, souple», ponctue Henriette Ndzie, présidente de l’association «Essayons Voir» de Batchenga. Selon ses dires, du fait de son savoir-faire, son bâton est connu au-delà des frontières. Grâce à l’argent issu de la vente de ce produit, elle participe aux charges familiales.

    Difficultés

    Mais, «du fait d’un manque d’équipements de seconde génération, les difficultés d’accès aux engrais et la mauvaise qualité de ses dérivés, notamment le bâton de manioc très prisé à travers le monde, la filière tarde à décoller», diagnostique Patrick Sumo Kamsu, le préfet de la Lekié. Les acteurs de la filière manioc, en l’occurrence les agricultrices, se heurtent également au manque de moyen de transport, pour acheminer leurs produits.

    Mélanie Bilo’o, stagiaire

    Couleurs et saveurs d’ailleurs

    Certains pays de la sous- région Afrique centrale ont brillé par leur présence au grand rendez-vous des acteurs de la filière manioc.

    Dans la foule des agriculteurs venus faire étalage de leur savoir-faire, la forte présence étrangère donne un éclat particulier à l’événement. En parcourant la place des fêtes de la ville rose, le public en a pour le plaisir des yeux et des papilles. Dans les stands des participants venus des pays d’Afrique centrale, on découvre les galettes (pâte de manioc salé grillé) du Tchad, saka-saka (feuilles manioc en sauce) de la République démocratique Congo, le chikwangue (gâteau à base de farine de manioc) de la République du Congo, le Ngoutigoko (pain de guerre) de Centrafrique et le ragoût du Rwanda.

    Ces spécialités culinaires faites à base de manioc ont attiré du monde. Et le choix n’est pas aisé. Les exposants prompts à satisfaire les visiteurs ne tarissent pas d’arguments convaincants. «Ce ragoût est délicieux, essayez et vous ne serez pas déçus», martèle Véronique Spomana, de nationalité rwandaise. «C’est une plateforme qui nous permet de valoriser le manioc à travers notre culture, et d’apprendre des autres. C’est vraiment enrichissant», insiste Mathurine NgbangboIdo, présidente de l’Organisation des femmes centrafricaines.

    La Tchadienne Affo Alphonsine, qui n’est pas à sa première expérience, dit être là «pour mieux découvrir des réalités de mon pays d’accueil, et faire connaître la façon de manger le manioc de chez moi».
    Bien que satisfaits d’avoir été partie prenante de ce grand bal, ces femmes déplorent que la foire se déroule juste pendant deux jours, et une fois l’an. Elles souhaitent avoir suffisamment de temps pour mieux exprimer leur talent. «Les organisateurs doivent nous mettre en contact avec certains natifs du coin, pour faciliter la communication entre les autres exposants et nous. En plus nous nous sentirons plus à notre aise à parlant la langue locale», relève pour sa part Gabrielle Kitambala.

    MB

    Développement de la filière manioc 

    Sa’a  sa première unité de transformation

    L’usine a été inaugurée le 1er août dernier, lors de l’ouverture solennelle de la troisième édition de la foire du «bon bâton de manioc».

    Quelques unes des machines qui meublent l’usine de transformation

    Après avoir effectué le tour des stands du village de la foire, sise en face de l’hôtel de ville de Sa’a, Patrick Simu Kamsu, préfet de Monatélé, a procédé à la coupure symbolique du ruban, marquant le lancement officiel des activités de la première unité de transformation du manioc du département de la Lékié. Le local abritant l’usine, situé à un jet de pierre de la résidence du sous-préfet de Sa’a, est accessible par des routes praticables. L’unité de transformation comprend, entre autres des fûts de trempage pour le ramollissement du manioc, des pressoirs servant à retirer l’eau du manioc une fois ramolli, des moulins à écraser, des râpeuses pour racler le manioc devant servir à la confection du tapioca, d’un séchoir divisé en deux compartiments et des groupes électrogènes. Cette unité de transformation, initiative de l’association Afrique et Nouvelle Interdépendance (ANI) et du Réseau des producteurs et transformateur du manioc de la Lékié (Reptramal). Elle a été mise sur pied avec l’appui du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma), un programme de la Banque mondiale.

    Pendant la visite de l’usine, le préfet n’a pas manqué de s’informer dans les détails du fonctionnement des machines, posant souvent des questions pour plus d’éclairages. Au sujet des fûts de trempage, voici son souhait: «j’espère que ces fûts seront bien nettoyés avant usage». Les bénévoles de l’Ani ont rassuré l’autorité, quant au respect des conditions d’hygiène, en lui expliquant les mesures prises dans ce sens. Sur la question relative au fonctionnement du pressoir, le chargé technique de communication du Pidma répond: «le manioc est mis dans le sacs qui sont ensuite introduit dans la machine».

    A la fin de la cérémonie d’inauguration, le promoteur de l’événement, Romuald Ndzomo, témoigne sa gratitude à l’endroit de tous les partenaires au projet. «Notre projet accompagne les coopératives et GIC de la Lekié, regroupés au sein du Reptramal, pour qu’ils cultivent mieux l’or blanc, le manioc ; qu’ils le transforment sans pénibilité en plusieurs dérivés, dont le bâton de manioc. Et qu’ils vendent mieux ici et ailleurs, en bonne intelligence avec tous les acteurs… C’est possible, on peut être de la diaspora et construire des projets structurant avec nos familles ici, si elles le souhaitent», conclut-il.

    MB

  • Présidentielle 2018 : la liste officielle des candidats est connue au Cameroun.

    Présidentielle 2018 : la liste officielle des candidats est connue au Cameroun.

    Ils sont neuf à briguer la magistrature suprême le 07 octobre prochain.

    Suzanne BILO’O stagiaire

  • Forme de l’Etat: Christian Tumi éternue, le gouvernement s’enrhume

    Forme de l’Etat: Christian Tumi éternue, le gouvernement s’enrhume

    Le cardinal projette d’organiser une conférence générale des anglophones en préparation à un dialogue national «franc, inclusif et complet». L’establishment crie au loup.

    Le cardinal propose, le gouvernement veut disposer

    Bien malin qui peut dire aujourd’hui que la Conférence générale des anglophones (AGC) aura lieu les 29 et 30 août prochain à Buea, la capitale régionale du Sud-ouest, l’une des deux régions anglophones du pays. Le doute vient notamment du fait que l’initiative portée par le cardinal Christian Tumi et trois autres religieux (l’imam de la mosquée centrale de Bamenda, l’imam de la mosquée centrale de Buea et le rapporteur de l’assemblée presbytérienne du Cameroun) est en fait un préalable à un dialogue national «franc, inclusif et complet»: «Avant d’aller à ce dialogue national, il est important que les populations des deux régions anglophones se retrouvent ensemble, d’abord pour se mettre d’accord sur les principaux problèmes à aborder lors de la tenue de ce dialogue national, mais aussi pour désigner des représentants des deux régions qui participeront à ce dialogue», déclare Simon Munzu, assistant du secrétaire général des Nations unies, nommé porte-parole de l’AGC par les quatre religieux.

    Le complément de l’adjectif «complet» suppose qu’aucun sujet ne devra être éludé au cours de cette «consultation nationale», même pas la forme de l’Etat. Problème: de ce dialogue-là, Paul Biya n’en veut pas. Il l’a lui-même clairement dit lors de son discours à la nation le 31 décembre 2016: «Nous devons rester ouverts aux idées mélioratives, à l’exclusion toutefois, de celles qui viendraient à toucher à la forme de notre Etat».

    Pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), cette question sera tranchée lors de l’élection présidentielle du 07 octobre. «Si le SDF [Social Democratic Front] propose le fédéralisme et est élu, soit. Mais, au RDPC, nous estimons que l’Etat unitaire et décentralisé n’est pas négociable», soutient le ministre Jacques Fame Ndongo. Le membre du bureau politique et secrétaire à la communication du RDPC répond à la question de Jeune Afrique, édition du 15 au 21 juillet 2018 sur la problématique de «plus de régionalisme ou passer au fédéralisme», afin résoudre la crise anglophone.

    Autre hypothèque, les leaders religieux demandent à Yaoundé la libération des anglophones détenus dans le cadre de la crise et la facilitation du retour des exilés et des réfugiés. Ils appellent également les séparatistes armés et les forces de l’ordre camerounaises à cesser les hostilités. Objectif: favoriser la tenue de cette conférence en présence de tous. A cette doléance, le gouvernement dit niet. «On ne peut pas se permettre de placer sur un même piédestal l’armée républicaine, qui aujourd’hui se déploie et se bat pour la protection de l’intégrité territoriale de notre nation et des bandes armées, des terroristes qui tuent, égorgent, décapitent, brûlent les écoles…», indique Issa Tchiroma Bakary. Le ministre de la Communication, dans sa casquette de porte-parole du gouvernement ajoute: «on ne peut pas non plus demander à un Etat de droit, comme le nôtre, de libérer ceux qui ont tué, massacré… Quoi qu’il arrive, parce que nous sommes dans un Etat de droit, ils seront donc traduits devant les tribunaux pour répondre de leurs forfaits». Du grabuge en perspective ?

    Aboudi Ottou

     

  • Jean-Blaise Gwet: L’envol ou le rêve de voler haut

    Jean-Blaise Gwet: L’envol ou le rêve de voler haut

    Parmi les concurrents de Paul Biya, l’homme d’affaires, bien que novice en politique, croit dur comme fer que son heure de gloire a sonné. 

    Jean-René Meva’a Amougou

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  • Inondations à Maroua: Djarengo accuse le coup

    Inondations à Maroua: Djarengo accuse le coup

    L’abondance des pluies dans la capitale régionale de l’Extrême-nord se conjugue, depuis une semaine, à des dégâts matériels importants. 

    Inondations à Maroua

    Les Sali ont élu domicile dans la rue, voici trois jours. Les murs de leur bicoque située à Djarengo, dans le 1er arrondissement de Maroua, sont tombés suite à la forte pluie de l’après-midi du 26 juillet dernier. «C’est grave! Inch Allah, personne n’est mort», marmonne Mahamat Sali, le chef de cette famille de quatre membres, dont deux enfants. Sur le coup, il rappelle que la digue construite autour de leur habitation a sauté, renforçant la colère des eaux.

    Ce 25 juillet, la forte élévation du niveau d’eau reste perceptible grâce à une ligne tracée sur les maisons en matériaux de forte résistance. Autour de celles-ci, les populations s’activent dans l’anticipation. A défaut de construire de nouvelles digues, elles renforcent les anciennes. Souza Cherif, chef d’antenne météo à la délégation régionale des transports pour l’Extrême-nord codifie cela de «syndrome de 1996». Cette année-là, renseigne-t-il, l’on avait enregistré des pics d’environ 7 millimètres d’eau, le tout corrélé à la montée du niveau du mayo (rivière) juste en contrebas.

    Pertes

    Déclinés en maisons et cultures détruites, familles sans abri, troupeaux emportés, les dégâts matériels ont encore le même visage. Les premiers chiffres mis à la disposition de Joseph Densou, le sous-préfet de Maroua 1er, indiquent une quinzaine d’habitations tombées, 30 sans-abri et environ 100 volailles, caprins et bovins tués. Cette fois-ci, le pire est redouté par l’administrateur civil. «Avec la résurgence du choléra dans les régions voisines à celle de l’Extrême-nord, il y a beaucoup de raisons qui légitiment ces peurs», dit-il. «Nous sommes en état d’alerte», avance Alfaki Youssouf, membre du comité départemental de la Croix-Rouge du Diamaré. Pour l’humanitaire, les inondations survenues cette année imposent un autre degré de discipline et d’hygiène. Ces derniers jours, à Djarengo, zone de grande insalubrité doublée d’une pauvreté criarde, Alfaki Youssouf et quelques volontaires prodiguent des conseils aux populations.

    Et dessinant en permanence de lourds nuages, le ciel semble indiquer que la situation est loin de s’améliorer. «Le cycle des vents venus du bas- Niger confrontés à ceux de la partie méridionale du Cameroun augure d’autres précipitations importantes», pronostique Souza Cherif. Le truc à comprendre dans cette prévision est que le seuil actuel des dégâts pourrait être dépassé. «Le coefficient des inondations s’élèverait pour étendre la déconvenue à une échelle plus grande», avise le fonctionnaire. En ces termes, les arrondissements limitrophes à Maroua 1er pourraient être touchés.

    Aladji Bouba, maçon de profession, explique avoir décroché de copieux contrats pour ajuster les vérandas, rembler les arrières cours et arrimer les pourtours des modestes puits. Au moins, avec les inondations de cette année à Djarengo, la rentrée de sa progéniture est assurée, selon son propre terme. Surfant sur la vague de l’anticipation, les commanditaires de ces travaux s’adonnent aussi au curage des caniveaux bouchés par des immondices.

    «Ce qu’on voit à Djarengo peut aussi arriver ici», craint Maba, le président de «Tous contre Maroua sale», une association de jeunes œuvrant pour la promotion de la salubrité dans la cité. Encouragés par la Communauté urbaine de Maroua, les uns et les autres expriment le besoin de jouer le rôle à fond et sans coloration politique, même si, selon quelques avis, leur action se situe à l’intersection entre la campagne électorale et la prévention.

    Jean-René MevaaAmougou à Maroua

  • Tradition: A la découverte des plantes sacrificielles chez les Banen

    Tradition: A la découverte des plantes sacrificielles chez les Banen

    A travers un ouvrage de résumant le fruit de plusieurs années de recherche, Madeleine Johnson nous plonge au cœur de la forêt Banen, pour découvrir certaines plantes utilisées dans les pratiques rituelles expiatoires et purificatoires. 

    Chez les Banen, certains actes sont considérés comme des interdits et nécessitent des sacrifices expiatoires. Tuer un être humain est formellement proscrit. Lorsqu’un chasseur Banen tue un grand fauve comme le lion, la panthère, le léopard, il doit se soumettre au rite d’expiation, car ces animaux sont considérés comme guerriers. Et pour cause, ils ont au moins une fois mis fin à la vie humaine. Du coup, le chasseur qui les abat est considéré comme un meurtrier, en dépit de son acte de bravoure. La tradition Banen considère la grenouille imbo comme un interdit à cause de sa couleur rouge. La vue de celle-ci fait apparaître des affections cutanées.

    Les Banen considèrent l’inceste comme un crime. Consommer l’acte sexuel avec un proche parent est très grave et ce mal ne peut être effacé que par un rite expiatoire. L’adultère est une relation sexuelle extra-conjugale qui revêt un caractère particulier chez les Banen. «Cet adultère a une autre définition. Il n’est constaté que lorsque la femme entretient après l’accouchement son tout premier rapport sexuel avec un homme autre que son mari». mentionne Madeleine Johnson. Selon la tradition orale, le rite sacrificiel doit être fait d’urgence pour expier la faute de la femme et éviter qu’un malheur s’abatte sur la société.

    Les rites sacrificiels

    Les rites sacrificiels interviennent à la suite d’une violation de l’interdit. Le fait de transgresser une loi régissant les comportements sociaux pousse les individus à implorer le pardon des génies. Il existe une pluralité de rites, dont le rite d’expiation qui «est un rite sacrificiel posé par un initié. Il consiste à expier l’interdit violé par un individu ou une collectivité et dont les conséquences en cas de non expiation pourraient s’avérer tragiques» relève Madeleine Johnson. Lors de ce rite, on immole une bête pour apaiser la colère des forces invisibles et attirer leur faveur. L’expiation telle qu’appréhendée dans la société Banen s’apparente à une levée de sanction, une sanction qui n’est rien d’autre qu’une faute qui pèse sur la conscience et risque d’entrainer des conséquences graves sur l’individu ou la collectivité. A côté des rites d’expiation, il y a des rites de purification. Ceux-ci ont un double objectif : expier la faute et purifier l’individu. Ils sont pratiqués en cas d’actes incestueux ou adultérins.

    La pratique des rites nécessite une prise de contact avec l’initié plusieurs jours avant. Ce dernier peut exiger un coq ou de l’argent liquide, au titre de frais d’entrer en brousse. Une autre somme d’argent lui sera versée après les actes rituels. Pour que le rite ait lieu, il faut, d’après Madeleine Johnson, des éléments: «une chèvre (bouc), un coq, un couteau, un coupe-coupe, un mortier et son pilon, un tamis…» La chèvre est immolée et son sang mélangé à la poudre des plantes minutieusement choisies par l’initié. Les éléments varient en fonction du rite sacrificiel.

    Les plantes rituelles

    La pratique des rites sacrificiels fait appel à l’usage des plantes rituelles. Ces plantes sont soit cultivées à cause de leur nécessité dans le rite, soit sauvages parce qu’elles poussent naturellement dans la forêt. Les plantes sont récoltées uniquement par des initiés qui prélèvent les feuilles, les branches, les écorces le tout mélangé aux fruits dont ils sont les seuls à détenir le secret. L’initié fait une préparation technique en présence ou non de l’individu ou de la collectivité directement concernée. Cette phase est constituée d’adjuration, de calcination, de décoction, d’incantation, d’infusion, de macération de pulvérisation… Deux étapes se démarquent dans la préparation des rites sacrificiels: la première est celle où l’initié vient avec les ingrédients déjà préparés ; et la seconde est celle où les produits sont préparés sous le regard du grand public. Les plantes préparées par l’initié sont utilisées selon qu’il s’agit du rite de purification ou d’expiation. Réduites en poudre, feuilles, racines, branches et écorces sont bues sous forme de médicament.

    Bienvenu Nambokinena (Stagiaire)

  • Le procureur de la république du Boyo kidnappé

    Le procureur de la république du Boyo kidnappé

    Décidément, la crise anglophone s’enlise depuis la convocation du corps électoral. On note un regain de criminalité dans la partie anglophone. Après l’incendie respectivement de l’école normale des instituteurs de Ndop dans département du Ngoketunjia dans la nuit du 20 au 21 juillet et la sous-préfecture de Bali dans le département de la Mezam dans la nuit de 21 au 22 juillet, c’est le procureur de la république près les tribunaux du Boyo à Fundong qui a été enlevé par la branche armée Adf de la république virtuelle ambazonienne.

    Le représentant du ministère public Francis Tabufor, a été kidnappé jeudi dernier 26 juillet peu avant 17h entre Belo et Njinikom. Il retournait sur Bamenda où réside sa famille. Depuis lors, l’époux de Mme le délégué du tourisme et des loisirs de la région du Nord-Ouest est introuvable. Aucune trace du lieu de sa captivité. Ses ravisseurs n’ont pas encore demandé de rançon comme par le passé. Une situation qui rend davantage hypothétique la tenue du scrutin présidentielle dans cette localité. Les populations ayant déserté les arrondissements de Belo et Njinikom par peur de représailles aussi bien des milices Adf que des forces gouvernementales.

  • Paul Biya : «Highlander» dans la cape de la modernité

    Paul Biya : «Highlander» dans la cape de la modernité

    Une bonne partie du corps électorale, convoqué aux urnes le 07 octobre, n’a connu que lui. Pourtant, à 85 ans dont bientôt 36 passés à la tête de l’Etat, le président sortant tente de convaincre qu’il incarne toujours l’avenir.

    «Highlander…» Voilà le surnom donné au président de la République du Cameroun par l’humoriste franco-nigérien Mamane, pour moquer sa longévité au pouvoir. Il s’agit du titre d’une série télévisée. Diffusée pour la première fois dans les années 90, elle met en scène un immortel de 400 ans affichant une fraicheur de jeunesse… Sauf que dans la vraie vie, le temps qui passe laisse des marques. Même chez Paul Biya, choyé par près de 56 années passées sous les lambris dorées des résidences cossues de la République, elles sont de plus en plus visibles.

    «Si l’allure et la mise relèvent toujours du plus grand soin, le maquillage ne suffit plus à masquer les aspérités : sous le menton, la peau flétrit et ça se voit ; les traits du visage, sous l’effet des loupes des caméras, trahissent les outrages du temps. M. Paul Biya accuse le poids de l’âge et de la charge», peignait, feu Richard Touna, dans un numéro de Repères paru au lendemain de l’adresse de Paul Biya à la jeunesse le 10 février 2007. Le locataire d’Etoudi avait alors 74 ans. Aujourd’hui, il en a 85 ans, dont bientôt 36 passés à la tête de l’Etat.

    Le Biya «in»

    «Paul Biya a une vision, son âge n’importe pas», tente pourtant de polir le ministre Jacques Fame Ndongo, l’un des thuriféraires du président. En réalité, la question de l’âge est une préoccupation pour le président et ses communicants. On peut d’ailleurs le voir dans tout le mal que se donne l’homme de 85 ans pour paraitre «in», «branché», «arrimé à la modernité», pour reprendre la terminologie de Michel Roger Emvana, l’un des portraitistes de Biya. L’utilisation de Twitter pour annoncer sa candidature participe d’ailleurs de cette stratégie. Le ministre de l’Enseignement supérieur lui-même l’avoue : «le président Paul Biya est un président moderne, voire futuriste. C’est la raison pour laquelle il a choisi cette voie de plus en plus utilisée par les grands de ce monde». C’est dans la même logique qu’il faut ranger les fameux «Vous les avez mis dans la sauce» ou encore «vous leur avez fait ça cadeau» prononcés par Paul Biya en début 2017 en recevant les Lions Indomptables vainqueurs de la Coupe d’Afrique des Nations de football pour la cinquième fois.

    Le problème de fond: le chef de l’Etat sortant a 85 ans alors que ses concitoyens sont pour l’essentiel jeunes. Selon le dernier recensement général de la population, 75% des camerounais ont moins de 25 ans. L’âge médian est de 18 ans chez les femmes et 17 ans chez les hommes. Les personnes âgées de plus de 65 ans ne représentent que 3,5% de la population. Par conséquent, une bonne partie du corps électoral convoqué le 07 octobre prochain pour élire le président de la République est de «la génération androïde» et écoute la musique urbaine alors que le président-candidat est plutôt dans le classique.

    L’opération séduction de la jeunesse touche aussi l’action publique. A deux ans de la fin de son mandat, Paul Biya a mis sur pied deux initiatives en direction de cette couche de la population : un plan triennal spécial jeune et le programme de don des ordinateurs aux étudiants. Mis en œuvre depuis 2017, le premier vise à faciliter et accélérer l’insertion économique des jeunes et le second à doter chaque étudiant d’un ordinateur.

    Le vrai Biya

    «Chers compatriotes du Cameroun et de la Diaspora conscient des défis que nous devons ensemble relever pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère, j’accepte de répondre favorablement à vos appels pressants», indique Paul Biya dans le tweet annonçant sa candidature. Mais que va-t-il proposer exactement pour relever ces défis, après environ 36 ans de magistrature suprême ? Au RDPC, son parti politique, on demande d’attendre la profession de foi du candidat. Mais ici devrait s’arrêter le Biya «in». A en croire, Michel Roger Emvana, auteur de «Paul Biya. Les secrets du pouvoir» publié en 2005 aux éditions Karthala, bien que l’ancien étudiant à Sciences Po à Paris «sait s’adapter au temps». De fait, «le président Biya ne varie pas de stratégies et de techniques de gouvernance». Il devra donc rester un «président complexe que le peuple voit plus qu’il entend», un président qui «gouverne avec une cagoule» et qui «n’est pas celui qu’il parait être».

    En le reconduisant à la tête du Pays pour un septième mandat, les Camerounais ne devraient pas s’attendre à un changement majeur dans la vision de l’homme. Malgré les morts qui tombent chaque jour dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, le pays devrait demeurer un Etat unitaire décentralisé d’inspiration jacobine. «Au RDPC, nous estimons que l’État unitaire et décentralisé n’est pas négociable. Nous avons connu le fédéralisme et y avons renoncé, ne revenons pas en arrière et ne permettons pas aux sécessionnistes, qui sont une infime minorité, de prendre en otage le peuple anglophone», soutient Jaques Fame Ndongo. Le membre du bureau politique et secrétaire à la communication du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) répond à la question de Jeune Afrique, édition du 15 au 21 juillet 2018. En effet, l’hebdomadaire panafricain souhaite savoir s’il faut «plus de régionalisme ou passer au fédéralisme?» «La forme de l’Etat est non négociable», n’a d’ailleurs eu de cesse de rappeler le président sortant lui-même. De sources sécuritaires, l’ancien séminariste s’apprêterait même à corser les hostilités dans la zone anglophone. Le personnel militaire en stage à l’étranger aurait été prié de regagner le pays et de se préparer au combat.

    Une chose parait cependant probable, c’est la mise en place des régions. Un indice de leur éminence est contenu dans la circulaire relative à la préparation du budget de l’Etat 2019. «En matière de gouvernance et de gestion stratégique, les efforts déjà engagés devront être renforcés. A ce titre, l’assainissement et la maîtrise des finances publiques en cours devront être poursuivis, à travers (…) la prise en compte des plans communaux et régionaux de développement», peut-on lire dans ce document signé le 20 juin 2018 par le président de la République.

    Echec

    «Je souhaite que l’on retienne de moi l’image de celui qui a apporté la démocratie et la prospérité au Cameroun», confie Paul Biya au journaliste Yves Mourousi de RMC en 1990. «Le Cameroun étant un pays démocratiquement référencié, les défis actuels du président, s’il est réélu, sont d’ordres économiques», évalue Michel Roger Emvana. «Il faut aboutir à une embellie économique et une amélioration du niveau de vie des Camerounais», estime l’ancien journaliste. La prospérité est en effet la chose la moins partagée en cette fin de mandat. Le nombre de pauvres a augmenté. Selon la dernière enquête de l’Institut national de la statistique auprès des ménages, de 6,2 millions en 2001, le nombre de camerounais qui vivent en deçà du seuil de pauvreté monétaire (fixé à 339.715 francs CFA par an, soit 931 francs CFA par jour) a bondi à 8,1 millions en 2014.

    De nombreux projets d’infrastructures ont certes été réalisés au cours de ce septennat dit «des grandes réalisations», mais l’économie est sortie de sa trajectoire de référence tracée en 2009 en vue d’attendre l’émergence à l’horizon 2035. Selon le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), boussole de l’économie sur 10 ans, le Cameroun aurait dû réaliser «une croissance économique soutenue de 5,5% en moyenne entre 2010 et 2020». Or, entre 2010 et 2014, ce taux de croissance moyen annuel s’est situé autour de 4,7%. Pour rattraper le retard, le Banque mondiale estime depuis que le PIB devrait croitre de 8% chaque année jusqu’à 2035. Pari que le gouvernement peine à tenir. Empêtrée dans une crise de devises due au double choc pétrolier et sécuritaire, le taux de croissance est même tombé à 3,2% en 2017 et le Cameroun est à nouveau sous programme avec le Fonds monétaire international. A cette allure, un seul mandat de plus ne pourra suffire pour que Paul Biya réalise son ambition.

    Aboudi Ottou

    Intégration régionale : une démarche ambiguë 

    L’Accord de partenariat économique (APE) que le Cameroun a signé en janvier 2009 avec l’Union européenne est la meilleure illustration du déficit de clarté de la politique de Paul Biya en matière d’Intégration régionale. Cet accord est un frein au processus d’intégration en Afrique centrale. Sur le plan juridique, tous les experts sont unanimes : l’APE met en danger le principe de la libre pratique au sein de la sous-région et superpose les règles d’origine. Ce qui complexifie l’administration de l’union douanière Cemac et de la zone de libre-échange de même que la construction de l’union douanière CEEAC.
    «Afin de soutenir une croissance durable et créatrice d’emplois, la politique de développement et de diversification des échanges commerciaux du Cameroun s’inscrira dans une perspective de renforcement de l’intégration sous régionale et régionale, puis vers la recherche des débouchés dans les marchés européens, américains ou asiatiques», résume pourtant le DSCE. Il apparait très bien que pour le Cameroun, la priorité, c’est la coopération régionale. « Le Cameroun entend explorer toutes les possibilités que lui offre la coopération régionale pour adresser certaines problématiques nationales, à l’instar, notamment du sous-dimensionnement des marchés. Dans cette optique, l’ambition du Gouvernement est de promouvoir les relations commerciales dans le cadre de la CEEAC, en s’appuyant sur la Cemac, et intensifier les échanges avec le Nigeria», détaille le document.

    Aboudi Ottou

    Bio-Express

    • Nom : Paul Biya
    • Age : 85 ans (né le 13 février 1933 à Mvomeka’a, dans le sud Cameroun)
    • Fonctions : chargé de mission à la présidence de la République ; directeur de cabinet du ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et de la Culture ; secrétaire général du ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et de la Culture ; directeur du cabinet civil du président de la République ; secrétaire général de la présidence de la République ; Premier ministre ; président de la République depuis le 06 novembre 1982.
    • Publications: Paul Biya est l’auteur d’un essai politique intitulé «Pour le Libéralisme Communautaire», éditions Marcel Fabre, Lausanne 1987.
    • Niveau académique : licence en droit public.
    • Vie conjugale: marié en seconde noce avec à Chantal Pulchérie Biya. Père de trois enfants (Franck Biya, Paul Biya Junior et Anastasie Brenda Biya Eyenga).

  • Un Conseil politique mais non partisan.

    Un Conseil politique mais non partisan.

    La violation flagrante et impunie des dispositions contenues dans le Décret N° 94/199 du 07 octobre 1994 portant statut général de la Fonction Publique de l’Etat du Cameroun plonge notre pays dans une situation de ‘‘non droit’’ au point de créer des amalgames observables aujourd’hui au sein des organes locaux du Conseil National de la Jeunesse. La guéguerre que traverse le Conseil de la jeunesse dans le Sud est le bout de l’iceberg d’une situation profondément ancrée dans les pratiques politiquement et éthiquement incorrectes comme cela a été observé avec l’utilisation par le militant d’un parti politique du papier entête du ministère dont il a la charge pour convier ses camarades à un rassemblement politique.

    Dupleix Kuenzob Secrétaire Exécutif DMJ

    En effet, tandis que l’article 40 (1) du statut général de la fonction publique signe que ‘‘le fonctionnaire est tenu à l’obligation de réserve dans l’exercice de ses fonctions’’, plusieurs hauts cadres de notre administration exercent leur marketing politique et religieux jusque dans le processus de délivrance des services, ceci en violation flagrante des dispositions bienveillantes de l’article 40 (2) qui précise que ‘‘l’obligation de réserve consiste pour le fonctionnaire, à s’abstenir d’exprimer publiquement ses opinions politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales, ou de servir en fonction de celles-ci.’’

    Certes, en vertu de l’article 18 du PIDCP ‘‘toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté d’avoir ou d’adopter une religion ou une conviction de son choix, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, individuellement ou en commun, tant en public qu’en privé, par le culte et l’accomplissement des rites, les pratiques et l’enseignement’’ mais il ne faut pas étendre cette liberté à la velléité de contraindre d’autres à s’aligner. Nul ne devant subir de contrainte pouvant porter atteinte à sa liberté d’avoir ou d’adopter une religion ou une conviction de son choix. L’article 40 (2) ci-dessus cité est en phase avec l’alinéa (3) de l’article 18 du PIDCP qui affirme que ‘‘la liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet que des seules restrictions prévues par la loi et qui sont nécessaires à la protection de la sécurité, de l’ordre et de la santé publique, ou de la morale ou des libertés et droits fondamentaux d’autrui’’.

    Si donc au sein du Conseil de la jeunesse des jeunes responsables appartiennent à des chapelles politiques différentes, chacun doit se faire le devoir de ne pas profiter de position et passer sous ce label pour positionner son parti. Le Conseil National de la jeunesse même s’il est un organe politique de par sa mission de plaidoyer et de courroie entre les organisations de jeunesse et les pouvoirs publics au premier rang desquels le gouvernement, doit savoir garder son caractère non partisan. Toute tentative d’inféodation de la politique partisane dans son fonctionnement est un risque grave pour le fragile crédit en construction et le faible enthousiasme que manifestent les jeunes à appartenir à cette institution qui tarde à jouer véritablement son rôle de fédérateur des aspiration de la jeunesse.

    Les publications sur les réseaux sociaux d’une certaine querelle entre les principaux responsables du CNJC et ceux du ministère de tutelle au niveau local méritent que des clarifications soient faites non pas dans le sens des expéditions punitives comme souhaitées par d’aucuns, mais dans une perspectives d’éducation aux droits de l’homme et aux valeurs démocratiques. Nouvellement désignés, il n’est pas bon que les membres des organes du CNJC à différents niveaux s’illustrent aux yeux de leurs pairs qui les ont élus comme des délateurs ou des portes voix d’acteurs autres que les jeunes. Par ces temps où la demande et l’offre politique vont davantage s’intéresser à la jeunesse, le CNJC devrait saisir l’occasion pour poser sur la table des prétendants aux suffrages des jeunes, les désidératas d’une jeunesse qui, à défaut d’être recrutée dans les rangs de la fonction publique, devrait bénéficier des possibilités pour s’insérer dans le secteur privé pour y contribuer à créer de la richesse.

    Le CNJC gagnerait à cet égard à veiller à ce que les droits des jeunes soient pris en compte par toutes les parties au jeu politique, question de monter les enchères et se donner de la valeur en raison de la masse critique de jeunes qui le constituent. Ainsi donc, les querelles d’appartenance politique n’apparaîtraient que rarement sur le théâtre des actions du CNJC puisque cet organe est non partisan en dépit de sa dimension éminemment politique.

    Dupleix Kuenzob

    Secrétaire Exécutif

    Dynamique Mondiale des Jeunes

     

  • Présidentielle 2018: Comment Paul roule pour Popol

    Présidentielle 2018: Comment Paul roule pour Popol

    Certaines figures politiques nationales se disent prêtes à soutenir la politique du Renouveau. Portée par le ministre de l’Administration territoriale, l’initiative est soigneusement préparée depuis mars dernier.

    Dans un hôtel de Yaoundé, le 20 juillet 2018, quelques personnalités politiques se revendiquant de l’opposition ont tourné casaque. Solennellement. Comme libérées de leurs fausses postures, elles ont donné le meilleur en choisissant clairement leur camp. «Pour le moment, au regard des enjeux, en attendant que l’opposition camerounaise puisse proposer à son peuple une alternative structurée, nous disons que nous ne pouvons pas porter notre choix sur l’aventure», a expliqué Robert Bapooh Lipot, pour justifier l’élan de ce qui est, officiellement ou non, appelé «G20». Dans ce groupe, l’on retrouve outre le député de l’Union des populations du Cameroun (UPC), l’avocat Jean de Dieu Momo (candidat à l’élection présidentielle de 2011), Joachim Tabi Owono, (président de l’Action pour la méritocratie et l’égalité des chances, Amec) et bien d’autres noms.
    Aussi curieuse qu’elle est apparue, la cérémonie, de l’avis de quelques observateurs, ressemblait plus à un coup de semonce qu’à un coup d’envoi d’une nouvelle manière de faire de la politique. Loin d’être spontanée, l’opération est soigneusement calée depuis plusieurs semaines. «C’était juste la formalisation d’un scénario bien huilé depuis mars 2018, au lendemain des sénatoriales», souffle une source.

    Acte 1

    Le 04 avril 2018, deux proches de Paul Atanga Nji sont faits «chargés de mission». Le Minat leur recommande de saisir, au plus vite, les états-majors de quelques partis de l’opposition. Ces «envoyés spéciaux» doivent y faire tourner un appel à «répondre à la main tendue» par le parti de Paul Biya. La feuille de route est claire : procéder à une razzia dans les partis décapités de certains de leurs membres d’envergure, prêts à entériner sans rechigner les promesses du candidat Biya. Dans cette fourchette, apprend-on, l’UPC et le Cameroon People’s Party (CPP) de KahWalla sont particulièrement visés.

    Acte 2

    15 mai 2018. Dans un hôtel de Douala, les mêmes émissaires de Paul Atanga Nji descendent. Avec leurs interlocuteurs du jour, ils embrayent sur un plaidoyer pour un pluralisme au sein de la majorité présidentielle. Ils réussissent à convaincre sur un objectif : créer de la diversité, des différences, le tout au nom de l’enjeu de la paix. Selon nos sources, l’option d’un «mandat impératif» est balayée par les «opposants». Les deux parties tablent sur une discipline de groupe, structurée autour de la surveillance des gestes des autres formations politiques et des dénonciations.

    L’on assiste alors au «grand déballage». Celui-ci est porté contre Peter Henry Barlerin. Par la grâce médiatique, l’ambassadeur des États-Unis près de la République du Cameroun est accusée d’avoir investi un pactole évalué à près de 03 milliards de francs CFA pour armer politiquement Maurice Kamto, Joshua Oshi et Akéré Muna. Au cours d’une édition de Scène de presse diffusée sur l’antenne télé de la CRTV (Cameroon radio television), Robert Bapooh Lipot jette le vrai-faux «scoop», bétonnant du coup la démarche de Paul Atanga Nji. Car ce dernier est occupé à deux choses : attiser les querelles de personnes et monter les ambitions au sein des écuries politiques pour tenter d’enfoncer par-là même, le dernier clou dans le cercueil des autres candidats à la présidentielle. Toujours par la grâce médiatique, la dimension idéologique qui fait l’identité de ceux-ci au sein de l’opinion est supposée perdre en pertinence. Et aux effectifs de ceux qui s’y référent de s’amoindrir, au profit de Paul Biya.

    Acte 3

    Paul Atanga Nji donne l’impression de se placer à la remorque de l’opposition, afin de surfer sur la vague de la présidentielle. Il tient là une opposition tribunitienne, pour laquelle il signe, le 18 juillet 2018, une décision pour désigner les «mandants officiels» du CPP, de l’UPC et du Manidem. Dans les coulisses, instruction est donnée aux personnalités présentes sur la short-list de dessiner un bloc: celui du camp totalement acquis à Paul Biya. De sources concordantes, l’on obtient que la pratique renvoie à l’abécédaire politique mis en place à chaque présidentielle.

    Jean-René Meva’a Amougou 

    Après l’annonce de l’élection présidentielle

    Flambée de violences dans la zone anglophone 

    Le Nord-ouest et le Sud – ouest du pays pris dans plusieurs feux depuis la convocation du corps électoral.

    Depuis une dizaine de jours, il y a une remontée en puissance de l’insécurité dans la zone anglophone. Où certaines circonscriptions administratives, jusque-là épargnées par la crise sécuritaire, subissent désormais les attaques des sécessionnistes. Wum, chef-lieu du département de la Menchum, a connu sa première attaque le 18 juillet dernier. Celle-ci a débouché sur l’enlèvement du gardien de la paix de deuxième grade Nai et l’assassinat du gardien de la paix de premier grade, Charles Daouda dont la tête a été emportée par ses bourreaux. La semaine d’avant, mile 25 Ndop, dans la chef-lieu du département du Ngoketunjia essuyait une autre attaque soldée par la tuerie d’un autre policier à un poste de contrôle.

    Le lycée technique de Ndop est incendié depuis ce samedi 21 juillet. Vraisemblablement, la branche armée des sécessionnistes serait passée par là. Mardi 17 juillet, les forces séparatistes ont semé la panique dans la cité capitale du Nord-ouest, contraignant les populations à fermer boutique afin de se mettre à l’abri des balles perdues. Au moins un élément de cette milice avait été abattu devant une ligue des caisses populaires et coopérative, vers Azire New Church à Bamenda. Même la cité universitaire à Bambili a été l’objet d’une de ces attaques, avec un bilan de cinq (5) civils tués dont un étudiant. C’est pratiquement six des sept départements de la région du Nord-Ouest qui connaissent une poussée de violence.

    Buéa

    Le Sud-ouest n’échappe pas à la dégradation sécuritaire. Des villages entiers sont rasés, comme Kwa-kwa, dans le département de la Manyu, dont les populations sont réfugiées au Nigéria. Limbe, la seule ville de cette région jusque-là épargnée, a été attaquée la semaine dernière. Le cortège du Mindef Joseph Beti Assomo, en visite de travail le 12 juillet 2018 dans le Sud-ouest, a été pris pour cible au cours d’une attaque armée des Amba Boys sur l’axe Kumba-Ekondo Titi. Comble de curiosité, on ne sait plus qui dirige ces ambazoniens. C’est chacun qui fait à sa tête dans son coin. La semaine dernière, trois jours de ville morte ont été imposés à la population. Ce qui est contraire au seul jour de ville morte jadis imposé aux populations. Même le démenti du secrétaire de la communication du gouvernement intérimaire Mark Barata n’a pas empêché à la milice ADF de descendre dans la rue mardi dernier. Pour contraindre la population à fermer boutique. Tout ceci mis ensemble démontre que les ambazoniens sont déterminés à déstabiliser le pays à l’occasion de l’élection présidentielle du 07 octobre prochain. On attend de voir comment les candidats en lice vont organiser les meetings politiques dans cette partie du pays ?

    En rappel

    Les huit (08) antennes communales d’Elections Cameroon (Elecam) dans la ville de Bamenda ne sont pas fonctionnelles depuis plusieurs mois. Le nouveau directeur général d’Elections Cameroon (Elecam) en est informé depuis sa récente visite dans le chef-lieu de la région du Nord-ouest par le délégué régional Ngah Gaspar. Le personnel en service dans ces antennes a déserté les bureaux à cause de l’insécurité grandissante dans la ville de Bamenda et ses arrondissements (Belo, Njinikom, Fundong, Batibo, Widikim, Ngie, Andek, etc.) Les populations ont par ailleurs quitté les villages de ces municipalités à cause des affrontements sanglants réguliers entre l’armée gouvernementale et les forces séparatistes ambazonienes (ADF). Les victimes de ces confrontations sont généralement les civils, pris dans l’étau des combats entre les forces de l’armée régulière et la milice ADF.

    Zéphirin Fotso Kamga

  • Cameroun 2018 : Le seul projet gagnant pour le Peuple Camerounais.

    Cameroun 2018 : Le seul projet gagnant pour le Peuple Camerounais.

    Le but de l’action du Peuple Camerounais en tant que communauté politique doit consister à doter notre pays des capacités fondamentales propres d’organisation et de détermination politique et économique, c’est à dire des moyens de la souveraineté nationale.

    Dans ce but, le Peuple Camerounais a un impérieux besoin d’unité. La cohésion sociale nationale en est la condition. Aujourd’hui, le Peuple Camerounais doit être conscient de l’éventualité d’avoir à se dresser sous peu pour faire face à une agression extérieure. Nous serions bien inspirés en disqualifiant tout acteur politique national qui s’aventure à se maintenir au pouvoir ou à construire son plan de carrière sur un crime d’intelligence avec des puissances étrangères.

    Le Président de la République, garant de l’unité nationale, a convoqué le corps électoral pour un scrutin présidentiel dont il est certain que les citoyens résidant dans deux régions sur dix au moins en seront exclus. Aucun de ses rivaux les plus en vue pour ce scrutin n’a démenti les allégations de la presse selon lesquelles ils ont explicitement sollicité l’ingérence des États Unis d’Amérique. En toute illégalité, le Ministre de l’Administration Territoriale vient de nommer, par écrit cette fois, les représentants légaux de certains partis politiques ! Ainsi, son « opposition » comprise, le régime RDPC est à nouveau prêt pour le jeu de cirque d’une alternance sans alternative. Mais le Peuple Camerounais n’est pas condamné à un seul choix consistant à désigner le prochain contremaître d’une Françafrique éventuellement revue et corrigée par Washington. Nous devons faire le choix de nous-mêmes, le choix de penser le Cameroun comme son propre centre et débattre des conditions de possibilité de ce qu’implique choix, y compris dans le cas où le scrutin présidentiel d’octobre 2018 se tiendrait effectivement. Ce choix est celui du projet gagnant du Peuple Camerounais résumé plus bas.

    Les véritables protagonistes de la guerre dans les régions South-West et North-West.

    Le régime UNC-RDPC qui ruine le peuple camerounais depuis des décennies et a conduit le pays aujourd’hui au seuil de la dislocation est un collège « anglophones » et « francophones » réunis, soumis à des puissances étrangères et menant une politique au service des intérêts de ces dernières et des leurs propres, contre l’intérêt national et le bien-être des populations. La guerre qui a cours dans les régions South-West et North-West ne met pas face à face le gouvernement de Mr Paul Biya et les sécessionnistes armés comme étant les deux seuls protagonistes. Les véritables protagonistes de cette guerre sont le Peuple Camerounais tout entier et le régime UNC-RDPC. Les revendications et aspirations de base des populations sont en effet les mêmes sur toute l’étendue du territoire national. Seule diffère en certains points leur mode d’expression, selon les spécificités sociales, historiques et culturelles locales et régionales.

    Dans le South-West et le North-West, ces spécificités sont en lien direct avec l’annexion de fait de ces deux régions fixée par le Référendum de 1972, date depuis laquelle les revendications si mal nommées « problème anglophone » sont récurrentes. Pour seule réponse à l’éruption pacifique de 2016, le Gouvernement a proposé une répression brutale, suivie depuis le dernier trimestre de 2017 par la guerre. Cette faute, grave, a pour résultat d’avoir crédibilisé un mouvement sécessionniste pris en mains et instrumentalisé par les USA et l’univers anglo-saxon. Aux yeux des populations du South-West et du North-West, la légitimité de la sécession grandit à mesure que la guerre déploie ses effets intrinsèques et que le Gouvernement martèle l’amalgame entre sécessionnisme et terrorisme. Un appui, paradoxal, apporté en actes au mouvement sécessionniste par un régime RDPC qui prétend le « Cameroun un et indivisible ». Cet appui en actes est la seule manière pour la Françafrique de sauver ce qu’elle peut encore face aux ambitions des États Unis d’Amérique en Afrique Centrale dans le contexte de la nouvelle donne géopolitique mondiale.

    La nouvelle donne géopolitique mondiale et l’Afrique Centrale.

    Une nouvelle donne géopolitique mondiale se dessine en effet sous nos yeux depuis la fin du siècle dernier. Bien que ses contours durables ne soient pas encore clairement discernables, elle sera le produit conjugué de trois facteurs identifiables : Le premier, massif, est la ré émergence et l’affirmation de la Chine comme pôle de développement et de puissance, avec l’Inde à sa suite ; le second est le relèvement de la Russie sous Vladimir Poutine après sa course à l’abîme sous l’ère Gorbatchev-Eltsine ; le troisième est la volonté affirmée des États Unis d’Amérique appuyés par ses alliés de l’OTAN de poursuivre leur ambition assumée d’hégémonie mondiale. Dans le cadre international qui se construit dans ce contexte, des signes faibles repérables montrent un timide frémissement de la volonté des pays d’Afrique Sub-Saharienne de sortir du statut de fait qui est le leur depuis l’époque coloniale, à savoir simple réserve de matières premières sous contrôle de puissances étrangères.

    Jusqu’à une période récente, les ressources naturelles des pays Africains étaient à la disposition des pays de l’OTAN, exclusivement ; ses marchés étaient réservés aux firmes adossées aux puissances de l’OTAN ; toute initiative politique ou économique Africaine, y compris au niveau interne à un pays, était soumise à examen et aval préalables de Washington, Londres, Paris, quand elle n’était pas purement et simplement pensée et organisée par les capitales de la « liberté des peuples » et de la « démocratie » puis exécutée par leurs contremaîtres Africains ; ces derniers, en contrepartie, étaient assurés de l’action armée des maîtres pour se maintenir ou accéder au pouvoir. Telles sont en effet, dans leur contenu, les dispositions explicites des clauses secrètes des « Accords » dits de « coopération » liant les régimes soumis des pays africains aux puissances impérialistes. Le cas de la France et son « pré-carré » africain sous contrôle d’une « Françafrique » insubmersible à ce jour constitue l’illustration emblématique de l’architecture qui maintient les Peuples Africains captifs d’une spirale de sous-développement. C’est cette architecture qui est déstabilisée par le mode de coopération mis en œuvre par la Chine et ses partenaires Africains.

    Pour les Peuples Africains en tant que communautés politiques, la nécessité de doter leurs territoires des capacités fondamentales propres d’organisation et de détermination politique et économique est une nécessité de survie. A l’inverse, cette éventualité est une menace à l’ordre au service des puissances de l’OTAN. Cette opposition d’intérêts antagoniques entre l’impérialisme et les populations Africaines est au cœur des évènements actuels en Afrique Centrale. Ainsi, en RD Congo, c’est moins la volonté prêtée à Joseph Kabila de garder le contrôle du pouvoir que le Nouveau Code Minier timidement inspiré du mode de coopération de la Chine avec la RD Congo qui mobilise les puissances de l’OTAN contre Kinshassa. En République Centrafricaine, c’est la présence diplomatique de la Russie à Bangui et la présence croissante de la Chine dans le secteur minier qui ne tarderont pas à être montées en épingle par les puissances de l’OTAN pour structurer l’articulation entre la nébuleuse Boko Haram et la nébuleuse Seleka qui contrôle une grande partie Est du territoire Centrafricain et dont les affrontements avec les milices rivales ont dores et déjà débordé sur l’est du Cameroun.

    Le projet gagnant pour le Peuple Camerounais aujourd’hui.

    A ce jour, l’exploitation des ressources naturelles des pays Africains sert essentiellement l’accroissement de la puissance des principaux pays de l’OTAN, le renforcement de leur pouvoir d’influence et de domination, en particulier sur Afrique, leurs intérêts propres et ceux de leurs contremaîtres Africains. Pour qu’il en aille autrement, pour que l’exploitation des ressources naturelles des pays Africains se fasse au profit du développement humain de leurs populations, il est indispensable que les Peuples Africains en tant que communautés politiques se dotent des capacités fondamentales propres de détermination politique et économique, autrement dit, des moyens des souverainetés nationales.

    Le Peuple Camerounais peut remplir cette condition incontournable du développement social à horizon d’une génération humaine à compter du moment où ses élites dirigeantes auront entrepris de se désintoxiquer de l’aliénation mentale et psychologique qui interdit à l’Afrique de penser par elle même, de redevenir son propre centre. Aujourd’hui, les ressources naturelles, en particulier du sous-sol, demeurent l’unique monnaie d’échange qui permettra de financer les infrastructures humaines et matérielles ouvrant aux Peuples Africains la possibilité d’atteindre et franchir le seuil au-delà duquel les moyens de la souveraineté pourront être considérés comme étant en bonne voie d’être acquis. Commencer à écrire la première page d’une trajectoire décidée par nous-mêmes et qui prend ce cap nous impose aujourd’hui de sortir du régime UNC-RDPC, c’est à dire de la logique alternance sans alternative. C’est le sens du projet gagnant du Peuple Camerounais, un projet en deux objectifs immédiats, guidé par deux principes.

    Les deux principes :

    1/L’intégrité du territoire national délimité par ses frontières internationalement reconnues n’est pas négociable. 2/L’aspiration du Peuple Camerounais à la souveraineté effective n’est pas négociable.

    Les deux objectifs :

    1/Mettre fin sans délai et sans conditions à la guerre et à l’effusion de sang dans les régions South-West et North-West. D’ici la fin de son mandat en cours, le Président de la République , Mr Paul Biya, a seul le pouvoir de poser cet acte. Il en sortirait grandi. Les chefs de la sécession armée ne sont responsables que d’eux-mêmes, et tout au plus devant leurs adeptes, c’est à dire une partie de nos concitoyens. Le Chef de l’État, quant à lui, est garant de l’unité nationale, c’est à dire de tous les Camerounais. Il lui appartient, par une mesure d’État, de prendre l’initiative d’un cessez-le-feu à effet immédiat afin de désarmer politiquement la sécession armée et faciliter à ses chefs la décision d’un cessez-le-feu. Il n’est pas avisé d’attendre d’un mouvement manipulé par des entités politiques et économiques étrangères qu’il ait le courage d’une initiative dont un des résultats attendus serait précisément la mise hors jeu de ses mandataires extérieurs. Un cessez-le-feu unilatéral aurait déjà été proclamé par la sécession armée si la clairvoyance politique était une qualité pour ses chefs.

    2/Ouvrir sans délai un Dialogue National Inclusif (DNI), y compris des forces qui militent pour une « Ambazonie » indépendante. Le DNI n’est pas un dialogue entre la sécession armée et le gouvernement Paul Biya, ou entre «anglophones» et «francophones». Le DNI est le moment, pour les Camerounais, de débattre, délibérer, décider et poser souverainement les bases institutionnelles de l’unité nationale, qui reste à construire, ainsi que chacun peut en convenir. «Réunification, indépendance, élévation du standard de vie des populations» : C’est dans cet ordre que furent formulées les revendications du Peuple Camerounais portées en son nom par Ruben UM NYOBE et l’Union des Populations du Cameroun. Cet ordre n’était pas le fruit du hasard.

    En premier, se retrouver, puis, ensemble, produire collectivement le cadre de notre avenir commun en tant que nation. Ici, il s’agirait en particulier de débattre, délibérer et décider d’une réorganisation administrative du territoire, indispensable pour rapprocher le pouvoir de décision au plus près des populations concernées par un sujet, définissant les matières de souveraineté y compris fiscale par niveau de division territoriale, les matières de souveraineté du niveau fédéré et celles de niveau fédéral. Le principe de la fédération ne doit pas être un tabou, ni faire l’objet d’une religion quand au nombre d’États fédérés. L’Allemagne est une République fédérale qui compte plus de dix États fédérés (Länder), les États Unis d’Amérique en comptent cinquante, la Suisse est une confédération ; ces trois pays ne se portent pas moins bien que la République du Cameroun. Entre autres missions, le DNI aurait à :

    2a/Définir les modalités d’organisation et de convocation d’une Assemblée Constituante chargée de préparer un projet de nouvelle Loi Fondamentale (Constitution).

    2b/Nommer un Gouvernement chargé d’assurer la continuité de l’État sur une période transitoire de deux à trois ans jusqu’à l’entrée en vigueur des Nouvelles Institutions.

    La nation compte d’éminentes personnalités d’une grande probité, ayant une expérience et un sens de l’État reconnus ; nombre d’entre eux font consensus dans toutes les Régions du Pays. Il n’est pas irréaliste de penser qu’elles s’impliqueront pleinement, les unes pour encadrer les travaux d’une DNI de grande qualité utile à la nation, d’autres pour assurer la continuité de l’État au cours de la période de transition, car le DNI est incompatible avec le statu quo institutionnel.

    A moins de se faire des illusions sur la possibilité pour les Forces de Défense et de Sécurité d’écraser les sécessionnistes, chacun sait qu’il faudra bien un dialogue national dont le mouvement sécessionniste sera nécessairement partie prenante. Il est désespérant de constater que pour en arriver là, ceux qui ont le pouvoir de décider estiment nécessaire un supplément chaque jour plus élevé de vies perdues, de familles endeuillées, de villages incendiés et d’équipements publics squelettiques détruits. Aucune élection n’est une fin en soi.

    Tout scrutin reste un instrument au service d’une fin. Quelle est donc la finalité attendue du prochain scrutin présidentiel par Mr Paul Biya et chacun de ses rivaux ? Que pèse cette finalité au regard des risques évidents de guerre civile généralisée et de dislocation du pays que la réalisation des deux objectifs du projet énoncés ci-dessus permettent de conjurer ? Dans le cas où le processus du scrutin présidentiel d’octobre 2018 serait maintenu et irait à son terme, Mr Paul Biya ou son successeur, quel qu’il soit, sera confronté à la même situation sociale et sécuritaire actuelle, sans doute aggravée, et à l’obligation de lui trouver une solution satisfaisante qui ne pourra en aucun cas faire l’économie des deux objectifs du projet ci-dessus.

    Le Président de la République, Mr Paul Biya, a encore toute latitude avant la fin de son mandat pour manifester en deux actes que l’unité nationale et l’intérêt national sont au dessus de toute échéance électorale. Dans le cas où ces actes ne sont pas posés avant le scrutin d’octobre 2018, ses rivaux du tropisme présidentiel ont toute latitude de manifester par un acte -retirer leurs candidatures et laisser Mr Paul Biya candidat face à lui-même- que l’unité nationale et l’intérêt national sont au dessus de leur promotion sociale personnelle comme Président de la République. Une candidature unique de l’« opposition » est impossible, non pas seulement en raison des egos, mais surtout du fait que l’unité ne peut se faire qu’autour d’un projet qui serait ensuite porté et incarné par un candidat de consensus.

    Est-il possible qu’un candidat se révèle assez responsable pour incarner publiquement les deux objectifs soulignés du projet ci-dessus ? Ce cas de figure est possible. Quiconque a pour soucis l’intérêt national et l’unité nationale avant tout serait en devoir de soutenir un tel candidat dès lors que serait acté l’engagement du candidat, public, écrit et juridiquement opposable, de faire des deux objectifs soulignés ci-dessus les deux premières décisions de son mandat. Cet engagement serait sans préjudice pour le candidat sur la durée du mandat de Président de la République en vigueur, mais le candidat une fois élu serait tenu par le respect des résolutions du DNI, des conclusions du processus d’élaboration de la nouvelle Loi Fondamentale, et de l’entrée en vigueur des Nouvelles Institutions. A partir de cette date, le titre de Premier Ministre est celui avec lequel il terminerait son mandat si telle est la décision qui ressort des travaux du DNI. Afin de rendre possible ce cas de figure, il serait utile que le mouvement Alliance Patriotique et/ou toute autre personnalité ou personne physique ou morale indiquée prenne sans tarder l’initiative d’organiser une rencontre qui aurait pour objet d’en débattre. Cette rencontre réunirait réunirait l’Alliance Patriotique, l’UPC-MANIDEM, l’UPC, le CPP, le MANIDEM, le Cameroon Patriotic Diaspora Forum, toutes autres organisations pertinentes, ainsi que tout candidat qui a foi en la démocratie et en la capacité de l’électeur Camerounais de faire la décision par son vote une fois seul avec les bulletins de vote dans l’isoloir. En effet, l’important est que les deux objectifs du projet gagnant pour le Peuple Camerounais aujourd’hui soient atteints, avant l’échéance prévue pour le scrutin présidentiel si l’actuel Chef de l’État finit par entendre raison, dès le lendemain du scrutin si le candidat du cas de figure possible sort vainqueur, sinon, que ces deux objectifs soient poursuivis après la tenue du scrutin présidentiel si l’état du rapport des forces politiques diffère leur réalisation.

     

    ABBO A BEYECK

    24 Juillet 2018

    L’auteur : Économiste. Consultant en stratégie. Retraité.

    Ancien membre du Bureau Politique du Comité Central de l’UPC

    et Président de la Commission des Opérations Spéciales

    (période de la lutte clandestine pour la démocratie au Cameroun).

  • Bertin Kisob

    Bertin Kisob

    Son nom figure sur la liste (provisoire) des candidats à la présidentielle 2018 au Cameroun, publiée par Elections Cameroon (Elecam). Seulement, l’homme qui prétend se présenter au scrutin sous la bannière du Parti pour la justice sociale au Cameroun (PJSC) est sous le coup d’un mandat de dépôt. Il séjourne actuellement à la prison centrale de Yaoundé pour de présumés «actes de rébellion». Fondateur de l’Eglise Maatiste, ce fils de John Kisob (colonel retraité de l’armée camerounaise) avait, selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, revendiqué une fusillade au pont du Wouri à Douala, le 29 septembre 2011. Mais aussi l’assassinat de deux gendarmes dans la péninsule de Bakassi, le 9 octobre, sous la bannière de l’Armée de libération du peuple camerounais. Actuellement, les questions fusent et suscitent des commentaires sur sa candidature à la magistrature suprême. Verdict le 08 août prochain.

  • 700 000 francs CFA

    700 000 francs CFA

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    C’est le montant total au terme d’une séance de collecte de fonds organisée le 20 juillet 2018 au palais des Congrès de Yaoundé par l’Association des journalistes patriotes du Cameroun (AJPC). L’argent a été remis à Yampen Ousmanou, sous-préfet de Yaoundé II, pour acheminement vers les instances du Plan humanitaire d’urgence initié par le chef de l’Etat. Présents à la cérémonie, de nombreux journalistes ont milité pour le retour d’une paix durable dans les régions anglophones du pays, en proie depuis près de deux ans aux violences des groupes armés. Selon Léopold Clovis Noudio, le président de l’AJPC, «cette somme collectée est certes modeste, mais traduit le cri des professionnels des médias en faveur d’un Cameroun uni et indivisible». Bien plus, a-t-il ajouté, «il s’agit d’un article écrit symboliquement par toute une corporation en vue de dire non aux fauteurs de troubles».