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Catégorie : ACTUALITÉ
Élection présidentielle en RDC : le Burundi félicite Felix Tshisekedi
Comme un symbole de l’actualité, président Burundais Pierre Nkurunziza vient d’adresser ses félicitations au président déclaré élu par la Cour constitutionnelle de la République Démocratique du Congo (RDC).
« Par un processus électoral entièrement organisé sans influence extérieure et la sagesse du président Kabila, la RDC vient de défendre sa dignité et sa souveraineté. Le Burundi félicite le Président élu, SE Félix A. Tshisekedi ainsi que le pas franchi par le Peuple Congolais » a écrit le Président Pierre Nkurunziza sur sa page Twitter.
Le bal des félicitations est ainsi lancé. Et Bujumbura ne pouvait attendre pour témoigner son attachement au principe de souveraineté des Etats africains.
Fragilisation
Les félicitations de Bujumbura fragilisent encore plus la position de l’Union Africaine. Ce qui est sans rappeler les soubresauts entre le Burundi et la Commission de l’Union Africaine sur le cas Pierre Buyoya. Des manifestations populaires protestant contre la déclaration de Moussa Faki Mahamat ont d’ailleurs donné lieu à des marches dans les rues de la capitale burundaise le 8 décembre dernier.
Cette réaction est présentée par nombreux observateurs comme une riposte du pouvoir burundais. Comment ne pas songer en sus aux tensions transfrontalières entre le Burundi et le Rwanda ? Les autorités rwandaises ont, à moultes reprises, accusé Paul Kagame d’intenter une déstabilisation du pays.
Zacharie Roger Mbarga
Cameroun – Bamenda : des séparatistes incendient un véhicule d’Hysacam
L’attaque n’a pas fait de victimes. Elle est intervenue alors que le gouvernement ne cesse de durcir sa position sur le conflit dans les régions anglophones.
Le drame est survenu au carrefour du quartier Mbessi (arrondissement de Bamenda 3e) dans la matinée du 19 janvier 2019. Des hommes ont armés ont pris d’assaut un véhicule de ramassage des ordures de l’entreprise Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam).
Ils y ont mis du feu avant de s’enfuir à bord d’une moto. Le chauffeur et les agents d’entretien à bord ont juste le temps de se sauver. Dans le rayon jouxtant l’horrible scène, une grosse panique s’est emparée des populations.
Les commerçants du marché de Nkwen, situé à environ 700m, a dû fermer. Pareil à la gare routière non loin de là et même au carrefour de Mile 4. Mises au parfum, les forces de l’ordre sont descendues sur les lieux. Des indices en leur possession font croire que les auteurs de l’ignoble acte sont des séparatistes.
Zephyrin Fotso Kamga
Enseignement supérieur : grincement de dents autour de la prime à l’excellence
La grille de conditions brandie par les guichets de paiement à l’Université de Yaoundé II a exclu certains étudiants bénéficiaires.
Yaoundé II, les Cop’s attentent leur argent Université de Yaoundé II-Soa, des étudiants s’affairent dans l’agitation de chiffons rouges ou d’épouvantails devant quelques préposés au paiement de leur « argent ». La réplique est faite de petites phrases explosives. Quatre jours durant (du 8 au 11 janvier 2019), ce duel rythme la vie dans cette institution universitaire. Dans le bouillonnement, le paiement de la prime à l’excellence pour l’année académique 2016/2017 (soit plus de 243 millions F CFA pour près de 5000 bénéficiaires) se conjugue sur le mode conditionnel devant les cinq guichets ouverts à cet effet. Selon une dame, «si votre pièce d’identité n’indique pas clairement que vous êtes étudiant, eh bien pas la peine d’insister!», balance-t-elle à quelques étudiants excités.
À la queue d’une longue file, un jeune a l’attitude pensive. Tous ses espoirs d’entrer en possession de ses cinquante mille francs CFA cavalent. Même si, formellement, le Pr Minkoa Shé a fait une grande annonce: «Aujourd’hui c’est le dernier jour de paie. L’agent comptable viendra vers 16 heures avec les sous. Ne vous inquiétez pas, tout le monde sera payé», dit-il. Sur le coup, d’aucuns pensent que leur recteur procède par juxtaposition, plutôt que par suite logique. «Il multiplie les propositions incises. Nous voulons notre argent sans condition autre que la présentation des reçus d’inscription», fulmine un étudiant de l’École supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic).
«Meli melo»
S’abritant sous le chapiteau de la «transparence et de la traçabilité», une dame, commise au paiement, enfonce: «Pas de CNI à jour, votre prime est renvoyée au ministère (le Minesup, NDLR) à qui vous pouvez adresser une requête». Dans la foule de cop’s, beaucoup tombent sous le coup de cette condition. «J’ai tout ce qu’ils ont demandé : les reçus, la carte d’étudiant. Mon nom est sur la liste. Parce que sur ma CNI, il n’y a pas “étudiante” comme profession, on veut détourner mon argent» s’offusque une étudiante en Droit. Chez elle comme chez d’autres, l’humeur oscille entre l’irritable et l’irascible. Inscrit en DEA selon ses dires, un étudiant fait le procès du process. «Tout ici est fait dans un présent qui emprunte beaucoup au passé», théorise-t-il.Récurrence
Sur ce passé justement, notre interlocuteur remet en surface une séquence explosive nourrie par des étudiants de la filière des métiers du bois, de l’eau et de l’environnement (FMBEE) de l’Université de Dschang, antenne d’Ébolowa, région du Sud. Guidés par la colère et ce qu’ils considéraient alors comme des «abus de la part des autorités universitaires», ils étaient descendus dans la rue. C’était en 2010. Il cite aussi les cas de 2015 et de 2017 à l’Université de Douala. Le rectorat avait été pris d’assaut par des étudiants qui accusaient les équipes dépêchées dans le campus pour le paiement de ces primes à l’excellence d’actes de corruption.En rappel, la prime à l’excellence a été initiée par le président de la République. Sa visée est de récompenser les efforts des meilleurs étudiants camerounais. C’est le 31 décembre 2009 que Paul Biya en a fait l’annonce. Et c’est à compter de l’exercice budgétaire 2010 du ministère de l’Enseignement supérieur qu’elle a commencé à être distribuée aux étudiants méritants. Le paiement s’effectue dans les agences comptables des différentes universités d’État du Cameroun.
Bobo Ousmanou
Transport interurbain
Collision entre promoteurs et syndicalistes
Dans les rangs des premiers, des voix s’élèvent, accusant les seconds d’avoir joué un mauvais rôle dans la confection d’une liste de compagnies dites clandestines.
L’affaire se murmure dans les bureaux des promoteurs des agences de transport interurbain de la capitale. L’élément qui la déclenche est le communiqué du 2 janvier 2019 du ministre des Transports (Mintransports). Dans ce document, Jean Ernest Ngallé Bibehé accorde un moratoire de 30 jours à 140 compagnies de transport interurbain, afin que celles-ci se conforment à la règlementation en vigueur, sous peine de fermeture de leurs agences. Sur la foi d’un audit conduit par les services de ce département ministériel dans les 10 régions du Cameroun, le Mintransports établit que ces compagnies exercent sans agréments valides. De ce fait, elles feraient donc du transport clandestin.
Ire
« C’est ce dernier mot qui nous agace », peste Flaura Ndoumbé de l’agence Marathon Voyages. Elle estime que les syndicats commis pour négocier avec les autorités du secteur ont été incapables d’éviter ce qu’elle appelle « glissement sémantique ». Pour cette responsable d’agence, «des abus se cachent derrière et ont pour vocation de ternir l’image commerciale de certaines compagnies».
Chez Touristique Express, personne n’endosse la position de la boîte. Reste que tous les responsables rencontrés à l’agence centrale de Yaoundé s’étonnent que la structure qui les emploie soit clandestine. «C’est une manœuvre de certains syndicalistes que nous connaissons», balance l’un d’eux.Défense
À l’intersection des syndicalistes et des opérateurs, Rose Nancy Ngatounou, le délégué régional des Transports pour le Centre, dit que la liste établie par son patron n’est pas à tête chercheuse. Même avis recueilli auprès des syndicalistes. Ces derniers se réjouissent plutôt du fait que le gouvernement ait finalement décidé de passer à cette phase après celle de la sensibilisation. «J’ai la ferme conviction que le gouvernement est engagé à prendre le taureau par les cornes», déclare Joseph Effoula le président du syndicat national des exploitants des bus et taxis du Cameroun.Jean-René Meva’a Amougou
Crise anglophone : Paul Biya maintient son plan de guerre
Le chef des armées camerounaises persiste et signe. A la faveur du triomphe de la 36ème promotion de l’EMIA au Quartier général de Yaoundé ce 18 janvier 2019, le président camerounais parle directement aux séparatistes. « Quant aux criminels qui continueront à persister sur la voie de la violence, ils savent ce qui les attend. Les forces de défense et de sécurité continueront à faire leur devoir avec fermeté, détermination et professionnalisme », lance-t-il en direction de ceux qu’il appelle « groupes armés, s’appuyant sur un projet sécessionniste chimérique ».
Reste que le chef de l’Etat leur ouvre la porte, en allusion au Comité de désarmement et de réintégration récemment créé. « Je réitère mon appel à nos jeunes qui se sont laissés entrainer dans une voie sans issue, à saisir cette opportunité de revenir dans le droit chemin ; reconstruire leur vie et participer aux côtés de leurs autres frères et sœurs à l’édification de notre pays», dit Paul Biya. Il poursuit : « Je ne ménagerai aucun effort pour que cette aspiration légitime se réalise. Depuis le début de cette crise, je n’ai cessé de chercher les voies et moyens pour une résolution pacifique de celle-ci».
Jean-René Meva’a Amougou
Cameroun : Célestine Keutcha Courtès au tribunal le 7 février 2019
Keutcha Courtès, la ministre de l’Habitat. La ministre de l’Habitat et du Développement urbain doit se présenter le 7 février prochain au tribunal de grande instance de Douala. Ladite juridiction la poursuit pour «abus de biens sociaux» à la suite d’une plainte déposée par son cousin, le député Célestin Ketchanga. C’est le 1er novembre 2018 que l’affaire avait été renvoyée à la demande du conseil de l’ex-maire de Bangangté (Ouest-Cameroun).
Jean-René Meva’a Amougou
Cabral Libii : Pas de régionales avant les municipales et les législatives
Le Coordonnateur du Mouvement 11 millions de citoyen l’a fait savoir dans une publication sur sa page Facebook officielle ce vendredi 18 janvier 2019.«L’organisation de l’élection des Conseillers régionaux avant les législatives et les municipales, avec les incomplétudes du Code électoral et la situation politique du collège électoral actuel, ne se justifie pas! », a écrit Cabral Libii ce jour sur sa page facebook officielle. En clair, le plus jeune candidat à la dernière élection présidentielle fait valoir que le code électoral actuel ne permet pas la bonne tenue de ce scrutin s’il n’est pas révisé, puisqu’il continue de faire l’objet de vives contestations par l’opposition. Sur sa ligne de contestation, Cabral Libii estime également que le collège électoral actuel qui doit élire les conseillers régionaux est illégitime; car bénéficiant d’une prorogation de mandat, après le report des élections municipales et législatives de 2018 en 2019. Autrement dit, pour Cabral Libii, il faut un calendrier électoral qui place à son sommet les élections municipales et législatives afin que les conseillers municipaux issus de ce scrutin élisent à leur tour les conseillers régionaux.
Jean-René Meva’a Amougou
Cameroun : Affaire « Fanta-pomme », l’Anor déclare le produit sain à la consommation
L’Agence nationale des normes et de la qualité (ANOR) vient de dire son mot au sujet d’un additif à base viande de porc dans une nouvelle boisson sans alcool appelée « Fanta Pomme ». Selon un communiqué publié hier 16 janvier 2019, « il ne s’agit que d’une rumeur infondée au regard des vérifications faites ».
Des scientifiques de l’Anor confirment que le sorbate de potassium n’a aucune relation avec la viande de porc mais, il joue plutôt un rôle purement anti microbien.
Dans un autre communiqué, la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC) fait valoir que: « Des informations mensongères circulent dans les réseaux sociaux mettant en cause la composition de la nouvelle boisson rafraîchissante sans alcool ‘Fanta Pomme’, des Brasseries du Cameroun. Ceci est l’œuvre des personnes malveillantes aux intentions inavouées ».
Toutefois, en lieu et place d’additif à la viande porc, la SABC confirme qu’elle utilise plutôt le sorbate de potassium (E202), comme seul conservateur utilisé dans la composition de Fanta Pomme. Les Brasseries précisent que les additifs alimentaires utilisés au sein de la société sont autorisés par les structures compétentes du Cameroun et le Codex alimentaire, qui est l’organisme international en charge de la sécurité sanitaire des aliments dans le monde.
Jean René Meva’a Amougou
Trafic d’ossements humains à Kribi : Un élève de Terminale parmi les suspects
Le 14 janvier 2019, les éléments du commissariat central de Kribi (département de l’Océan, région du Sud) ont interpelé trois jeunes gens, dont un élève de classe Terminale âgé de 20 ans. Le présumé trafiquant a été mis aux arrêts en compagnie de deux autres, des conducteurs de motos. Au moment de leur interpellation, tous les trois étaient en possession de plusieurs parties du corps humain profanées à Kouoptamo dans le Noun. Au cours de leur première audition, les suspects ont déclaré avoir reçu une commande pour 10 millions de francs d’un client basé dans la cité balnéaire.
Jean René Meva’a Amougou
Cameroun : l’élection du nouveau maire de Yaoundé II est prévue ce 18 janvier
Demain 18 janvier 2019, aura lieu à la mairie de Yaoundé II, l’élection d’un nouveau chef de l’exécutif municipal. Le scrutin sera supervisé par le préfet du Mfoundi, Jean-Claude Tsila.
Dans les minutes de la préfecture, cinq candidatures ont été enregistrées. Il s’agit de Roger Francis Youmbi, Luc Mbonje, Beaufort Essomba, Achille Atangana et Yannick Ayissi. Les postulants sont tous issus du RDPC, le parti au pouvoir. A l’issue du vote, le nom du successeur de Luc Assamba, maire décédé il y a deux mois, sera dévoilé.
Jean René Meva’a Amougou
Terrorisme : persécutés par Boko Haram, près de 10 000 Nigérians fuient vers le Cameroun
L’information vient de l’antenne de Médecins sans Frontières (MSF) dans la ville de Rann. Suite à une attaque perpétrée le 14 janvier 2019 par des éléments de la secte djihadiste, près de 8 000 personnes ont fui cette localité située au nord-est du Nigeria pour trouver refuge à Bodo (région de l’Extrême-nord, département du Logone et Chari) au Cameroun.
Les personnes sur place étaient majoritairement des femmes et des enfants selon leurs estimations. Environ 1200 personnes sont parvenues à s’installer dans les terres tandis que 7 000 sont restées au bord de la rivière qui sépare le Nigeria du Cameroun.
« Les communautés locales s’organisent pour aider les déplacés et leur fournir de la nourriture », lit-on sur le site internet de l’organisme humanitaire ce 17 janvier 2019.
« Notre équipe de Bodo estime qu’environ 8000 personnes sont arrivées hier et que plusieurs milliers d’autres pourraient arriver aujourd’hui » rapporte ce 17 janvier 2019, Hugues Robert. Le responsable de programme de MSF pour le Nigeria fait des projections sur une éventualité d’accueillir 15 000 réfugiés dans les prochains jours.
Jean René Meva’a Amougou
Eau et électricité : Lumière sur la nouvelle facturation au Cameroun
Certaines catégories de consommateurs devraient voir leurs factures baisser en 2019.
Autant le dire d’emblée : les ménages et les petites entreprises qui consomment moins d’électricité et d’eau devraient tirer avantage de la Loi de finances 2019. En effet, dès février de cette année, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ne sera plus appliquée sur les consommations d’électricité comprises entre 0 et 220 kilowatts/heure (KWH) et d’eau ne dépassant pas 20 m3.
Le choix du mois de février n’est pas fortuit. Les index lus ce mois-là déterminent la consommation du mois de janvier. En la faveur des concernés, cette nouvelle disposition fiscale induit un surplus de 110 KWH d’électricité et de 10 m3 d’eau non imposables. Cela devrait étendre la proportion des clients d’Eneo, distributeur national d’électricité, bénéficiant des exonérations de 60 à 80 %, indique une source interne.
« Dit plus simplement, la tarification ne sera plus la même que par le passé. À partir de février 2019, les citoyens et les entités économiques dont le niveau de consommation d’électricité se situe entre 0 et 220 KWH verront le montant de leurs factures considérablement réduit », explique Déreine Ngankeu, cadre à cellule des études et du suivi à l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (ARSEL). Il en sera de même pour ceux qui ont des consommations d’eau comprise entre 0 et 20 m3. Ils ne verront leur facture majorée des 19,25% de TVA.
Astuces
À l’ARSEL, l’on se félicite des « efforts des pouvoirs publics pour améliorer les conditions de vie des Camerounais ». Dans l’argumentaire, les mécanismes de compensation mis en place par l’État en 2012 sont brandis. Ces mécanismes, apprend-on, ont permis d’éviter le gonflement de la facture des foyers ayant souscrit à une puissance de compteur de 220 KWH au plus.
« La baisse décidée donne à l’ensemble des parties prenantes une lisibilité sur l’évolution du tarif entre 2012 et 2019, et incite le régulateur et le distributeur à améliorer leur efficacité, tant du point de vue de la maîtrise des coûts, que de la continuité d’alimentation et de la qualité du service rendu aux utilisateurs », appuie Déreine Ngankeu.
Sur son site internet, le fournisseur national d’électricité met une liste de conseils pratiques à la disposition des consommateurs. Pour bénéficier de ces réductions du coût des consommations électriques, l’entreprise Eneo conseille aux usagers d’avoir derrière un compteur un seul ménage, à l’effet de contenir la consommation dans la marge non taxée. Il faudra également contrôler la consommation électrique dans chaque ménage. Selon le concessionnaire, le non-respect de ces quelques conseils peut entraîner une hausse d’environ 4 % du prix final à payer sur la facture de consommation.
Jean-René Meva’a Amougou
Cameroun : Déception dans les rangs du Rdpc après le réaménagement du gouvernement
Au sein du parti au pouvoir, l’on s’attendait à plus qu’un simple réajustement de l’équipe gouvernementale le 4 janvier dernier.
Ils sont nombreux qui s’attendaient à de nouveaux Hommes et même à une nouvelle architecture gouvernementale. L’attente était d’autant plus grande que le texte organisant le gouvernement date du 9 décembre 2011.
À cette date, le pays ne faisait pas face à la secte terroriste Boko Haram. Il n’était non plus englué dans une crise séparatiste, encore à une secousse économique comme c’est le cas aujourd’hui.
L’organisation de 2011 a certes subit une petite modification le 2 mars 2018 avec la création du ministère de la Décentralisation et du Développement local, mais pour de nombreux analystes, il est nécessaire d’aller plus loin pour donner plus d’efficacité et de cohérence à l’action gouvernementale.
Stabilité
Mais Paul Biya a opté pour la « stabilité », explique le politologue Owona Nguini. Un choix, de son point de vue, risqué parce qu’il se fait au détriment de l’efficacité. « Les logiques politiciennes l’ont encore emporté sur l’impératif d’efficacité », regrette pour sa part un haut fonctionnaire.
Pour ce dernier, les défis que le Cameroun doit relever ces prochaines années appellent assurément l’élaboration d’un nouvel organigramme gouvernemental. Viviane Ondoua Biwolé est de cet avis. Dans une tribune libre publiée dans l’édition d’Intégration du 25 septembre 2017, l’experte en management public, qui s’appuie sur les priorités de l’heure, avait proposé une structure gouvernementale reposant sur une vingtaine de ministères.
Engagements
Au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) le parti au pouvoir, l’insatisfaction est également perceptible. Ici, il est notamment reproché au camarade-président de n’avoir pas tenu promesse.
Dans son discours d’investiture intervenu le 6 novembre 2018, Paul Biya avait dit avoir compris le désir des jeunes de mieux participer à la prise des décisions avant de s’engager d’en tenir compte. Avec le remaniement du 4 janvier 2019, quelques quarantenaires font leur entrée au gouvernement. Mais la moyenne d’âge est restée au-dessus de 60 ans. Par ailleurs contraient à l’engagement du chef de l’État camerounais, le gouvernement ne compte pas plus de femmes.
Colère
Pour calmer la colère, les instances du parti expliquent que ce n’est que partie remise. Dans le sérail, l’on se persuade en effet qu’un autre gouvernement interviendra après les élections municipales et législatives attendues au mois de septembre.
« Je peux vous avouez qu’aucun ministre n’est serein. Ils sont tous convaincus que le vrai gouvernement du septennat des ‘Grandes opportunités’ interviendra après les législatives et les municipales », souffle un membre du Cabinet d’un ministre resté en fonction. « Mais avec le président Biya, il ne faut jamais être pressé. Ce gouvernement peut intervenir juste après ce scrutin ou un an après… », tempère-t-il aussi rapidement.
Aboudi Ottou
Présidentielle en Rdc : la France met en doute la fiabilité des résultats
Le ministre des Affaires étrangères français a déclaré que les chiffres proclamés par la CENI ne reflètent pas la réalité du terrain.
« Il semble que les résultats proclamés ne soient pas conformes aux résultats que l’on a pu constater ». Les doutes sont du ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves LeDrian. Le chef de la diplomatie française s’exprimait sur les antennes de Radio France international (RFI), quelques heures après la proclamation des résultats par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Des résultats provisoires qui donnent Felix Tshisekedi vainqueur du scrutin présidentiel du 30 décembre 2018.
Pour Jean Yves LeDrian, « la conférence épiscopale nationale de RDC a fait des vérifications et a annoncé des résultats qui étaient complètement différents. Je pense qu’il faut que la clarté soit faite sur ces résultats ».
Paris a saisi le Conseil de sécurité de l’Onu, il y a quelques jours, pour que les résultats « constatés soient des résultats réels et que le calme revienne », a rappelé le ministre. Il invite par ailleurs les chef d’Etat africains et les l’Union africaine à agir pour que les vrais résultats soient connus.
Mots clefs : RDC, Paris,
Résultats, présidentielle, CENI.
Dialogue en RCA : Les partenaires poussent pour une année 2019 décisive
Une délégation des pays participant au processus de pays, conduite par deux hauts responsables de l’Union africaine et de l’Onu, a effectué une visite à Bangui du 8 au 10 janvier.
Smail Chergui, Commissaire Paix et Sécurité de l’Union africaine ; Jean-Pierre Lacroix Secrétaire, général adjoint de l’ONU en charge du Département des Opérations du maintien de la paix des Nations Unies ; et des ministres de la région membres du Panel, se sont rendus dans la capitale de la République Centrafricaine (RCA).
Une visite « pour continuer à conjuguer [nos] efforts pour promouvoir la paix, la stabilité et la sécurité dans ce pays frère », tenu a expliqué l’envoyé de l’UA. « A ce stade, Jean-Pierre et moi-même avons décidé que notre première action pour cette année 2019 serait de nous retrouver ensemble dans cette capitale avec aussi les ministres de la région, les voisins de la République centrafricaine pour donner une impulsion décisive à la mise en œuvre de l’initiative africaine », a déclaré Smail Chergui.
De son côté, le haut responsable de l’ONU, Jean Pierre Lacroix, a affirmé que « l’année 2019 doit être l’année du dialogue, de l’apaisement et de la réconciliation. Nous sommes collectivement déterminés à travailler, à ne ménager aucun effort en ce sens ».
La délégation conjointe a eu des échanges avec les officiels de la Rca et une rencontre a été prévue avec le président de la République Faustin Archange Touadéra, comme l’a révélé Jean-Pierre Lacroix.
Le processus de paix est grippé en Centrafrique depuis plusieurs mois et les mouvements rebelles ont repris leurs activités de plus belle. La mission conjointe a pour but de relancer les pourparlers. Un premier round de négociations est prévu le 24 janvier.
Mots clefs : République Centrafricaine,
Faustin Archange Touadéra, pourparlers.
Gabon : La CEEAC condamne la tentative de putsch
L’organisation sous régionale a réaffirmé son soutien aux autorités gabonaises, tout en appelant à privilégier le dialogue plutôt que le recours à la force.
Dans un communiqué daté du 7 janvier, le secrétaire général de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), Ahmad ALLAM-MI, a condamné « avec la plus grande fermeté cette tentative qui viole non seulement les lois gabonaises mais aussi les instruments juridiques communautaires et régionaux pertinents qui prohibent tout recours à des moyens extraconstitutionnels pour accéder au pouvoir ».
Le Sg de l’institution sous régionale a dit sa « stupéfaction » de constater que des éléments de de la Garde républicaine ont tenté une « déstabilisation des institutions de la République Gabonaise ». Il félicite au passage « les Forces de défense et de sécurité de la République Gabonaise pour leur bravoure et leur loyauté ayant permis de faire échec à cette aventure d’une autre ère et salue la maturité du peuple gabonais ».
La CEEAC saisi l’occasion de ce communiqué pour assurer du soutien de l’organisation et « invite le peuple gabonais à privilégier le dialogue et le recours aux moyens pacifiques et légaux pour régler les différends éventuels ».
Lundi 7 janvier, des éléments de la Garde républicaine prennent d’assaut la radio nationale et diffuse un message appelant le peuple gabonais à renverser le pouvoir. Le coup fait pschitt, et s’achève quelques heures plus tard par l’arrestation des 7 militaires et la mort de deux autres.
Mots clefs : CEEAC, Gabon, coup d’Etat.
RDC : Felix Tshisekedi élu président
Le fils de l’ancien opposant historique, Etienne Tshisekedi, est arrivé en tête des résultats provisoires proclamés par la CENI.
Le premier dépouillement des bulletins de vote de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 a été rendu public le 10 janvier à 3 h (heure de Kinshasa) du matin par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la République démocratique du Congo (RDC).
Ces résultats provisoires placent Etienne Tshisekedi en tête de ce scrutin présidentielle à rebondissement. Le fils de l’opposant Etienne Tsisekedi (décédé en février 2017) rafle la mise avec « 7 051 013 de suffrages valablement exprimés, soit 38,57% des voix », selon la CENI qui le déclare vainqueur dans la foulée.
L’opposant Félix Tshisekedi est talonné par Martin Fayulu (34,8%), candidat de la coalition d’opposition Lamuka ; et le candidat de la coalition au pouvoir FCC Emmanuel Ramazani Shadary (23,8%).
21 candidats étaient en lice pour cette élection. Les résultats doivent encore être validés en dernier ressort par la Cours constitutionnelle.
En rappel, Felix Tshisekedi, a scellé une alliance avec une autre figure de la politique congolaise, Vital Kamehre. En cas de victoire, c’est à lui que devait incomber le poste de Premier ministre.
Mots clefs : Felix Tshisekedi, CENI, République démocratique du Congo.
Crise anglophone : Des employés de la CDC victimes d’une attaque
Les hommes armés ont sectionnés des doigts des ouvriers de cette agro-industrie dans un acte d’intimidation.
L’année 2019, commence de très mauvaise manière pour des employés de la section hévéa de la Cameroon Development Corporation (CDC).
En effet, dans la nuit du 2 janvier 2019, au environ de 23h, des hommes armés non identifiés ont encerclé le campement Sonne Likomba Rubber Estate de la CDC à Tiko dans la région du Sud-Ouest.
Ils ont extrait six employés de cette entreprise parapublique de leur résidence. Comme dans des attaques précédentes, les assaillants ont sectionnés les doigts des employés. Leur crime : avoir repris du service dans les plantations, malgré l’interdiction lancée par la milice séparatiste Ambazonia Defense Forces (ADF). Si deux des victimes ont perdu leurs pousses dans cet acte de l’intimidation, un autre s’en est tiré avec quatre doigts sectionnés, deux ont été grièvement blessés et un autre a eu une profonde blessure au pied. Tous ont été placés sous soins intensifs au centre de santé Cottage de la CDC à Tiko. Leur pronostic vital n’est pas engagé.
Il est à noter qu’à cause de la crise sécuritaire qui sévit dans la partie anglophone, des plantations de bananes, de palmiers à huile et d’hévéa de la CDC sont à l’abandon. Nombreux sont les employés qui ont fuit pour sauver leur vie des éventuelles attaques. Une crise qui impacte négativement sur les recettes.
Les travailleurs accusent plusieurs mois d’arriérés de salaire. En décembre 2018, ils ont engagé un mouvement d’humeur au siège de l’entreprise pour réclamer près de six mois arriérés de salaire.
Bobo Ousmanou
Gouvernement post-présidentielle : La grosse feinte de Paul Biya
Michel Roger Emvana avait prévenu: «le président Biya ne varie pas de stratégies et de techniques de gouvernance». L’auteur de «Paul Biya. Les secrets du pouvoir», publié en 2005 aux éditions Karthala, s’exprimait ainsi au cours d’un entretien accordé au journal Intégration à la veille de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. «Autant que Paul Biya ne cède pas aux pressions, il reste profondément secret, mesuré, discret, délicat, circonspect, indéchiffrable, insondable… imperturbable. Il aime prendre de court et adore les contre-pieds», ajoutait le portraitiste.
Il a vu juste. Les Camerounais qui ont mis le bulletin du président sortant dans l’urne en espérant le voir changé ont commencé à déchanter. S’appuyant sur les urgences de l’heure, nombre de ses partisans attendaient une rupture. Après avoir feint d’aller dans ce sens, «l’homme lion» leur a servi ce 4 janvier 2019 un réaménagement du gouvernement douchant au passage nombre d’espoirs.
Citoyens, hommes politiques, ministres… Ils sont nombreux qui attendaient un grand chamboulement. Mais fidèle à son habitude, le président camerounais a pris ses partisans à contre-pied.
Le discours du président de la République du Cameroun du 31 décembre 2018 a installé nombre de ses partisans dans une certitude : le gouvernement qui va conduire le septennat des «grandes opportunités», comme l’a baptisé Paul Biya, sera en rupture avec l’actuel! De l’avis de nombreux militants du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (RDPC, parti au pouvoir), une phrase a contribué à conforter cette position : «Le septennat qui vient de commencer devrait être décisif pour notre pays. Il pourrait même être l’un des moments les plus importants de notre histoire depuis notre indépendance», lâche, dès l’entame de son message de vœux, l’homme qui tient les rênes du pouvoir depuis 36 ans.
Dans les émissions de débriefing du discours présidentiel, certains cadres du parti se perdent en conjectures. «[Paul Biya] a voulu rester énigmatique et mystérieux tout en envoyant un message aux Camerounais : « attention le Cameroun va opérer sa forte mutation dès 2019 ». Et ça va être à notre avis une mutation à la fois institutionnelle et structurelle au niveau de gouvernance publique», se risque Gaston Komba sur un plateau de Canal 2 international.
Pour le député RDPC du Nkam, le temps inhabituellement long (les gouvernements post-présidentielles intervenant généralement en début décembre) pris par le chef de l’État camerounais pour former sa nouvelle équipe pourrait même s’expliquer par sa «volonté de tenir compte d’un environnement de changement beaucoup plus profond qui ne concerne pas seulement le gouvernement». Car explique-t-il, le septennat «peut être décisif du point de vue des hommes, de la configuration institutionnelle et même de la répartition nouvelle des cartes pour durablement refonder le vivre ensemble».
Inattendu
En plus, l’instruction formelle donnée aux membres du gouvernement de ne point commenter son discours dans les médias comme ils ont pris l’habitude a fini de convaincre qu’un tsunami se préparait. Mais c’était mal connaitre Paul Biya. Un président qui «gouverne avec une cagoule», qui «n’est pas celui qu’il parait être», selon la description de Michel Roger Emvana, l’un de ses portraitistes. Ce 4 janvier 2019, à la place du chamboulement attendu, ce fut plutôt pour les plus optimistes un remaniement. De toutes les façons, on a certes un nouveau Premier ministre mais pas de nouvel organigramme. Sur un cabinet d’une soixantaine de ministres, on compte douze nouveaux arrivants dont cinq seulement avec portefeuille. On enregistre aussi quelques changements de ministère et de promotion.Cette option laisse plus d’un sur leur faim. Dans le cabinet d’un ministre en fonction, on soutient que «Paul Biya a surpris même les membres de son propre gouvernement». Présentant un «grand nettoyage», notamment après le fiasco qui a abouti au retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations, certains ministres se sont livrés à un jeu de massacre par média interposés. Un problème que Paul Biya a ignoré pour les uns et ajourné pour les autres. Toujours est-il que le secrétaire Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République, a été non seulement reconduit, mais conforté comme ministre d’État. Louis Paul Motaze reste au ministère de Finances et Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt a été muté du ministère des Sports et de l’Éducation physique à celui de la culture. Seuls Abba Sadou, Jean Claude Mbwentchou et Mama Fouda respectivement en charge des Marchés publics, de la Santé publique et de l’Habitat et du Développement urbain ont été écartés.
Aboudi Ottou
Le gouvernement du 4 Janvier 2019
Premier ministre, chef du gouvernement : Joseph Dion Ngute
Ministres d’Etat
Ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des sceaux : Laurent Esso
Ministre d’Etat, ministre du Tourisme et des Loisirs : Bello Bouba Maïgari
Ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur : Jacques Fame Ndongo
Ministre d’Etat, ministre Secrétaire général de la présidence de la République : Ferdinand NgohNgohSecrétariat Général
de la Présidence
Secrétaire général-adjoint : Elung Paul Che
Secrétaire général-adjoint : Mohamadou MoustafaCabinet civil
Directeur : Samuel Mvondo Ayolo
Directeur-adjoint : Oswald BabokeMinistres
Ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense : Joseph Beti Assomo
Ministre délégué à la présidence de la République, chargé des Relations avec les Assemblées : Francois Wakata Bolvine
Ministre délégué à la présidence de la République, chargé du Contrôle supérieur de l’Etat : Mme Mbah Acha Fomundang Rose GwariMinistre délégué à la présidence de la République, chargé des Marchés publics : Ibrahim Talba Malla
Ministre de l’Administration territoriale : Paul Atanga Nji
Ministre des Affaires sociales: Mme Kendeck Pauline Irène née Nguene.
Ministre de l’Agriculture et du Développement rural : Gabriel Mbairobé
Ministre des Arts et de la Culture : Bidoung Kpwatt Ismaël
Ministre du Commerce: Mbarga Atangana Luc Magloire
Ministre de la Communication: René Emmanuel Sadi
Ministre de la Décentralisation et du Développement local : Georges Elanga Obam
Ministre des Domaines du Cadastre et des Affaires foncières : Henri Eyebe Ayissi
Ministre de l’Eau et de l’Énergie: Gaston Eloundou Essomba
Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire: Alamine Ousmane Mey
Ministre de l’Éducation de base: Laurent Serge Etoundi Ngoa
Ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales: Dr Taiga.
Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle : Issa Tchiroma Bakary
Ministre des Enseignements secondaires: Pauline Egbe Nalova Lyonga
Ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable: Helé Pierre
Ministre des Finances: Louis Paul Motaze
Ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative : Joseph Anderson LE
Ministre des Forêts et de la Faune : Jules Doret Ndongo
Ministre de l’Habitat et du Développement urbain : Mme Célestine Keutcha Courtès
Ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique : Mounouna Foutsou.
Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique : Gabriel Dodo Ndonke
Ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat : Achille Bassilikin III
Ministre des Postes et télécommunications : Minette Libong Li Likeng.
Ministre de la Promotion de la femme et de la famille : Mme Abena Ondoa née Obama Marie-Thérèse
Ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation : Mme Tchuinte Madeleine
Ministre des Relations extérieures : Lejeune Mbella Mbella
Ministre de la Santé publique : Manaouda Malachie
Ministre des Sports et de l’Éducation physique : Narcisse Mouelle Kombi
Ministre des Transports : Massena Ngallé Bibehe Jean Ernest
Ministre du Travail et de la Sécurité sociale : Owona Grégoire
Ministre des Travaux publics : Nganou Djoumessi EmmanuelMinistres délégués
Ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture et du Développement rural chargé du Développement rural : Ananga Messina née Beyene Clémentines
Ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable : Nana Aboubakar Djalloh
Ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire chargé de la Planification: Paul Tasong
Ministre délégué auprès du ministre des Finances : Yaouba Abdoulaye
Ministre délégué auprès du ministre de la Justice, garde des sceaux : Jean de Dieu Momo
Ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé de la coopération avec le Commonwealth : Felix Mbayu
Ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé de la coopération avec le monde islamique : Adoum Gargoum
Ministre délégué auprès du ministre des Transports : Njoya ZakariaouMinistres chargés de mission à la présidence de la République
Ghogomu Paul Mingo
Ndong Soumhet Benoit
Hamidou Moustapha
Mengot Victor Arrey Nkongho.
Mbarga Mboa PhilippeSecrétaires d’Etat
Secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé de la Gendarmerie nationale : Yves Landry Etoga
Secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et victimes de guerre : Koumpa Issa.
Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation de base : Mme Kilo Viviane Asheri.
Secrétaire d’État auprès du ministre des Enseignements secondaires, chargé de l’Enseignement normal : Bayola Boniface
Secrétaire d’État auprès du ministre des Forêts et de la Faune : Mme Koulsoumi Alhadj ép. Boukar.
Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Habitat et du Développement urbain, chargé de l’Habitat: Dibong née Biyong Marie Rose
Secrétaire d’État auprès du ministre de la Justice, garde des sceaux, chargé de l’Administration pénitentiaire : Dooh Jérome Penbaga
Secrétaire d’État auprès du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique: Calistus Gentry
Secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé publique chargé de la lutte contre les épidémies et les pandémies : Alim Hayatou
Secrétaire d’État auprès du Ministre des Travaux publics chargé des routes : Armand NdjodomJoseph Dion Ngute
Premier ministre du septennat «d’opportunités»
C’est un visage pour le moins inconnu du grand public qui va diriger le premier gouvernement du septennat des « Grandes opportunités » du président Paul Biya. Celui qui était depuis mars 2018, ministre chargé de mission à la présidence de la République à la charge aujourd’hui de conduire une équipe gouvernementale réaménagée, dans la foulée ; et dans laquelle les principaux barons du régime conservent leur poste. C’est dire si le nouveau chef du gouvernement aura fort à faire pour ce qui est de la cohésion gouvernementale mise à mal ces derniers mois. Joseph Dion Ngute n’est pour autant pas un novice dans les sphères politique et administrative du pays.
Ce membre du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir, est originaire du département du Ndian dans la région du Sud-ouest. C’est en juin 1986 que le président Paul Biya le nomme pour la première fois. Il est fait directeur adjoint du Centre national d’administration et de magistrature, puis directeur de la prestigieuse École nationale d’administration et de magistrature. Il sera ensuite ministre délégué auprès du ministre de Relations extérieures, chargé du Commonwealth de 1997 à 2018…
À l’aube de ce septennat, Joseph Dion Ngute devra s’attaquer aux grands dossiers laissés par son prédécesseur : la poursuite des chantiers de la Can, la conduite du programme économique avec le Fonds monétaire international, la crise anglophone, etc. Mais également lutter contre la corruption et améliorer le service public.
Célestine Keutcha Courtès
La pasionaria récompensée
Elle est l’une des deux entrées féminines du premier gouvernement des «Grandes opportunités». Célestine Keutcha Courtès est la nouvelle ministre de l’Habitat et du Développement urbain. Elle remplace à ce poste Jean Claude Mbwentchou, avec qui les rapports n’ont pas toujours été des plus cordiaux dans leur Nde natal. Connue jusqu’alors comme la maire de la commune de Bangangté (département du Nde, région de l’Ouest), Célestine Keutcha Courtès s’est distinguée au fil des années par la qualité du management de cette municipalité. Management qui a permis à la ville de Bangangté de remporter plusieurs prix dans les catégories de la gouvernance locale et du respect de l’environnement. Née le 13 octobre 1964, cette nomination est également une victoire politique pour la femme d’affaires prospère, par ailleurs en conflit ouvert avec le président du Sénat Marcel Niat Njifenji, pour le leadership dans le Nde.Ibrahim Talba Malla
Dans le bourbier des marchés publics
Le ministère des Marchés publics vient de décrocher la moins glorieuse première place des administrations les plus corrompues, selon l’indice de perception 2017 des usagers conduit par la Commission nationale anti-corruption (Conac). C’est ce département ministériel qui échoit désormais à Ibrahim Talba Malla, dépêché de Limbe (Sud-ouest) où il est encore Directeur général de la Société nationale de raffinage (Sonara). Originaire de Mora dans la région l’Extrême-nord, le nouveau ministre des Marchés publics aura fort à faire pour endiguer la corruption dans un ministère – ironie de l’histoire – qui a été créé pour juguler ce fléau dans la passation des marchés publics. Âgé de 65 ans, il est inspecteur principal des impôts diplômé de l’Enam (1992) et de l’Institut supérieur en management public (1986). Ibrahim Talba Malla est davantage connu pour avoir dirigé la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) de 1988 à 2013.
Achille Bassilekin III
Un diplomate pour développer les PME
Le nouveau ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa) est un diplomate. Né le 20 mars 1969, Achille Bassilekin III est ministre plénipotentiaire de classe exceptionnelle. Avant sa nomination comme Minpmeesa, il était d’ailleurs secrétaire général du ministère des Relations extérieures (Minrex). Un poste qu’il occupe seulement depuis le 20 juillet 2018. De décembre 2015 à cette date, il était le secrétaire général du ministère du Commerce. Dans ce ministère, il initie certains chantiers pour permettre au Cameroun d’aller à l’assaut des marchés extérieurs. Il travaille notamment au renforcement des exportations du Cameroun vers l’Union européenne en tirant pleinement parti de l’Accord de partenariat économique (APE).
Ce sujet, le diplomate qui commence sa carrière en novembre 1993 à la Direction des Nations unies et de la coopération multilatérale au Minrex, le connait bien. En 2001, il rejoint en effet le secrétariat du groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) comme conseiller économique à la représentation permanente de cette organisation internationale auprès de l’Organisation mondiale du commerce et de l’Office des Nations Unies à Genève. En 2008, il est promu adjoint au représentant permanent au sein de la même mission. En 2010, il deviendra sous-secrétaire général, chef du département du développement économique durable et du commerce au siège de cette institution à Bruxelles jusqu’en 2015. Pendant toutes ces années, il a contribué à la mise en place du processus des négociations des APE qui régissent les relations commerciales entre l’UE et certains pays ACP. Le nouveau Minpmeesa devrait donc mettre cette expérience à profit pour transformer l’APE en une opportunité pour les PME.
Gabriel Dodo Ndoke
Un inspecteur des impôts pour industrialiser le Cameroun
Le nouveau ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) a intégré l’administration camerounaise comme inspecteurs des Impôts le 08 juillet 2002. Marié, père de sept enfants, le nouveau Minmidt a été tour à tour, sous-directeur du budget, du matériel et de la maintenance au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, inspecteur-vérificateur au Centre spécialisé des impôts des professions libérales et de l’immobilier du Mfoundi, inspecteur en service au Centre régional des impôts du Centre, chef du Centre divisionnaire des impôts de Douala 14, chef du Centre spécialisé des impôts de l’Est et inspecteur-vérificateur à la Brigade provinciale de contrôle et de vérification des entreprises de l’Est.
Diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) de Yaoundé, il était jusqu’à sa nomination secrétaire général du ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières. Originaire de la Kadey (Est), l’ancien directeur administratif et financier de la chambre d’Agriculture devrait sa nomination au rôle joué dans cette ville pour la réélection de Paul Biya. Il remplace à ce poste Ernest Gwaboubou. Originaire lui aussi du même département, l’ancien ministre est accusé de s’être ménagé pendant la campagne. Né le 13 décembre 1971 à Mokolo dans l’Extrême-Nord du pays, Gabriel Dodo Ndoke est présenté comme le fils spirituel de l’influent Mongui Sossomba, maire de Dimako, décédé le 19 mai 2018. Beaucoup y voit d’ailleurs dans son accession, la main d’Oswald Baboke, fils naturel du feu président de la chambre d’Agriculture.
Jean de Dieu Momo
Bouche d’avocat, bouche d’enfer
Le nouveau ministre délégué auprès du ministre de la Justice est celui que l’on attendait le moins à ce poste. Jean De Dieu Momo, soutien de la 25e heure de Paul Biya, risée d’une partie de l’opinion pour son spectaculaire retournement de veste ; signe l’une des entrées les plus inattendues dans le gouvernement. L’avocat, candidat malheureux à la présidentielle de 2011 et en banqueroute selon certains, était devenu depuis septembre 2018 l’un des plus grands louangeurs du chef de l’État camerounais. Celui qui aurait volontiers remporté le prix du grand bêtisier de l’année 2018 voit son retournement de veste récompensé de la plus belle des manières. Jean de Dieu Momo, né le 24 janvier 1960 à Bassa, est ministre sans portefeuille d’un département ministériel de souveraineté. Aussi bien sous les lambris dorés de la République que dans les chaumières, Jean de Dieu Momo provoquait l’hilarité à chacune de ses prises de parole.
Manouada Malachie
Pour une philosophie de la Santé publique
L’ascension de Manouada Malachie se poursuit. Après avoir été secrétaire général des ministères de la Culture (2010-2012); de l’Eau et de l’Énergie (2012-2018) ; du Commerce (juillet 2018-janvier 2019) – ce titulaire d’un doctorat en philosophie est le nouveau ministre de la Santé publique. L’un des ministères les plus importants sur l’échiquier gouvernemental camerounais. Originaire de Mokolo, (département du Mayo Tsanaga, région de l’Extrême-Nord), Manouada Malachie est diplômé de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam), de l’Ena de Paris, et du Centre canadien de recherche et d’appui à la gouvernance des organisations publiques (CCRAGOP) du Canada. De 2003 à 2010, ce spécialiste des relations internationales – âgé aujourd’hui de 45 ans – était attaché des affaires organiques à la présidence de la République.Njoya Zakariaou
Copilote aux transports
Originaire du département du Noum (région de l’Ouest), Njoya Zakariaou remplace numériquement Mefiro Oumarou «son frère du village» au poste de ministre délégué auprès du ministre des Transports. Titulaire d’une licence et d’une maîtrise en scoliotique politique obtenues à l’universitaire de Yaoundé I en 1997, Njoya Zakariaou est diplômé de l’Enam (2000), de l’Institut international de droit humanitaire de San Remo (Italie-2004), et de l’ENA de Paris (2018). Avant son entrée au gouvernement, celui qui a débuté sa carrière administrative comme cadre d’appui au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative en novembre 2000 a été tour à tour : chef de cabinet du gouverneur de l’ex-province du Nord-ouest (2003-2004), premier adjoint préfectoral des Bamboutos à Mbouda ( 2004-2006), sous-préfet de l’arrondissement d’Isanguele – Bakassi (2006-2008), sous-préfet de l’arrondissement de Nkongsamba 3e (2008 -18 janvier 2011), sous-préfet de l’arrondissement de Douala 3e (18 janvier 2011-13 mars 2017) ; et préfet du département du Mayo-Louti depuis le 13 mars 2017. Il est âge de 49 ans et deux enfants.
Mohamadou Moustafa
La nouvelle redingote du diplomate
C’est une nouvelle vie pour celui qui était techniquement à la retraite depuis 2016. Mohamadou Moustafa
Est le nouveau secrétaire général adjoint (n°2) de la présidence de le République. Devenu ministre plénipotentiaire hors échelle en janvier 2014, il est d’abord reçu aux concours de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) et de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam) en 1985. Les premiers organisés après le coup d’État manqué du 6 avril 1984. Heures sombres durant lesquels Mohamadou Moustafa va préférer une carrière de diplomate à celle d’administrateur civil.Sept ans plus tard, le natif de Banyo dans la région de l’Adamaoua, sort de l’Iric nanti d’un doctorat en relations internationales et fait son entrée dans la fonction publique en janvier 1990. Après un bref passage un ministère des Relations extérieures, Mohamadou Moustafa est nommé au Haut-commissariat du Cameroun à Lagos en qualité de deuxième secrétaire (1991-1997). Il sera plus tard premier secrétaire au Haut-commissariat du Cameroun à Londres (1997-2006). De retour au Cameroun, cet expert en finances et gouvernance va diriger la sous-direction des affaires politiques et juridiques avec le Commonwealth, puis la direction des Affaires d’Asie et des Relations avec l’Organisation de la coopération islamique au ministère des Relations extérieures. Après quoi, le diplomate âgé aujourd’hui de 59 ans a assuré l’intérim du secrétariat général du ministère des Relations extérieures dès décembre 2011, après le départ de Ferdinand Ngoh Ngoh depuis lors secrétaire général de la présidence de la République.
Gabriel Mbairobé
L’agronome prend la clef des champs
Le nouveau ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) est un ingénieur agronome, diplômé de l’École nationale polytechnique de Yaoundé, option électromécanique. Après des études primaires et secondaires à Garoua (où il naît le 3 février 1958), Gabriel Mbairobé débute sa carrière professionnelle à la Société de développement du coton (Sodecoton). Au sein de cette agro-industrie, ce père de quatre enfants va occuper divers postes de responsabilités jusqu’à sa retraite en décembre 2018. Toutefois, le conseil d’administration de cette société va lui accorder une rallonge de deux ans. Gabriel Mbairobé est aussi connu pour avoir dirigé le Coton sport de Garoua, le club de football de la Sodecoton. C’est pourtant sur le terrain de l’agriculture que ce féru de football est attendu. Il devra transformer en actes un discours maintes fois rabâché sur le développement de l’agriculture de 3e génération.
Kilo Viviane Asheri
Une dramaturge au chevet des instituteurs
L’ancienne conseillère technique numéro 1 du ministère des Arts et de la Culture est désormais secrétaire d’État de l’Enseignement de base. Elle remplace à ce poste Benoit Ndong Soumhet, muté à la présidence de la République comme ministre chargé de mission. Kilo Viviane Asheri devra mettre en valeur sa longue expérience d’enseignante pour dynamiser un poste dont les titulaires sont plus connus pour inaugurer les chrysanthèmes. Titulaire d’un Phd (doctorat) en art dramatique obtenu en Angleterre, Kilo Viviane Asheri est de son retour en 1992. Elle enseigne pendant une année à l’Université de Yaoundé. Puis, elle exercera pendant plus d’une quinzaine d’années à l’Université de Buea, ou elle occupe plusieurs postes de responsabilités comme celui de chef de la division des sports et des loisirs. La nouvelle secrétaire d’État cinquantenaire et originaire de la région du Nord-ouest.
François Wakata Bolvine
De l’ombre à la lumière
Pour des analystes, c’est la juste récompense d’un travailleur acharné et discret. François Wakata Bolvine est le nouveau ministre chargé des Relations avec les Assemblées. L’enseignant-maître de conférences à l’École Supérieure des Sciences et Techniques de la Communication (ESSTIC) a été porté à cette fonction à la faveur du réaménagement ministériel du 4 janvier dernier. Ancien chargé de mission au secrétariat général des Services du premier ministre, François Wakata Bolvine est également connu dans l’opinion pour être le coordonateur de l’unité technique opérationnel du Cameroon Digital télévision (CAM-DTV), le comité national de pilotage de la migration de l’analogique vers le numérique. Considéré comme l’une des imminences grises du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), c’est à l’ancien conseiller du Premier ministre qu’incombe désormais le devoir de servir de courroie de transmission entre le Parlement et l’Exécutif. Proche collaborateur de Joseph Charles Doumba, le charismatique secrétaire général du parti de Paul Biya aujourd’hui décédé, François Wakata Bolvine est quinquagénaire originaire de la région de l’Ouest.
Ils changent de portefeuille
Jeu de chaises musicales entre Ismaël Bidoung Kpwatt et Narcisse Mouelle Kombi. Au terme du réaménagement ministériel du 4 janvier 2019, Ismaël Bidoung Kpwatt quitte le ministère des Sports et de l’Éducation physique pour le ministère des Arts et de la Culture. Là-bas, il vient remplacer Narcisse Mouelle Kombi. Ce dernier laisse le chaudron de la gestion du droit d’auteur, pour remplacer son successeur comme patron des Sports. Les deux ministres ont chacun passé trois ans au poste qu’ils quittent.
Laurent Serge Etoundi Ngoa change lui aussi change de portefeuille, après plus de 12 ans passés au ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat. Il va désormais présider aux destinées du ministère de l’Éducation de base jusque-là dévolu à Youssouf Adidja Alim.
Henri Eyebe Ayissi part du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, pour le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières.
René Emmanuel Sadi, après un passage de10 mois comme ministre chargé de mission à la présidence de la République, l’ancien ministre des l’Administration territoriale et de la Décentralisation retrouve un ministère avec portefeuille ; celui de la Communication. Il remplace à ainsi Issa Tchiroma Bakary.
Issa Tchiroma Bakary, 10 ans comme ministre de la Communication et voici l’« opposant » à Paul Biya qui hérite d’un nouveau ministère. Issa Tchiroma Bakary est depuis le 4 janvier, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
ILS PRENNENT DU GALON
Jacques Fame Ndongo
Beaucoup le pensaient sur le départ, ou tout au moins à un autre poste ministériel, au regard du temps passé à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup). 15 ans après sa nomination comme Minesup, le professeur voit son bail prolongé et, bonus, il ajoute un grade à son CV déjà long comme le bras. Jacques Fame Ndongo est désormais ministre d’État.
Le membre du bureau politique – le saint des Saints – du Rdpc semble avoir bénéficié du climat apaisé dans les universités, mais aussi de la conduite plus ou moins réussie de l’opération «un étudiant, un ordinateur» de 2017 à 2018.
Il rejoint ainsi le club, ô combien sélect, des super-ministres où l’on retrouve déjà le ministre de la Justice Laurent Esso, le ministre du Tourisme Bello Bouba Maïgari. Il a été promu le 4 janvier dernier aux côtés de Ferdinand Ngoh Ngoh.Ferdinand Ngoh Ngoh
Pour une partie de l’opinion, le ministre Secrétaire général de la présidence de la République ne survivrait pas un réaménagement gouvernemental. Et pour cause, l’un des plus proches collaborateurs du chef de l’État est pointé par certains comme l’artificier de l’échec de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019 au Cameroun.
Le président Paul Biya vient d’en décider autrement. Le chef de l’État a fait de Ferdinand Ngoh Ngoh un ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République. À charge pour le natif de la Haute-Sanaga (région du Centre), que l’on dit proche de la première Dame, de poursuivre la coordination des chantiers des infrastructures sportives en vue d’une éventuelle Can ; tout en assurant sa principale mission qui est celle de courroie de transmission entre la présidence de la République et le gouvernement.Nommé secrétaire général de présidence de la République en octobre 2011, le diplomate de formation est en passe de battre le record de longévité à ce poste. Record de 8 ans jusqu’ici détenu par Paul Biya himself, lorsqu’il occupait cette responsabilité sous l’ancien président Ahmadou Ahidjo, de 1967 à 1975.
Elung Paul Che
Le secrétaire général adjoint à la présidence de la République n°1 va seconder le nouveau ministre d’Etat Ferdinand Ngoh Ngoh. Ancien ministre délégué auprès du ministre des Finances, il s’agit davantage d’une confirmation pour Elung Paul Che qui était depuis le 2 mars 2018, secrétaire général adjoint de la présidence de la République.
Ghogomu Paul Mingo
Très souvent présenté comme l’un des meilleurs spécialistes de thermodynamique du Cameroun, Ghogomu Paul Mingo est depuis le 4 janvier dernier, ministre chargé de mission à la présidence de la République. Une récompense pour ce fidèle de l’ancien Premier ministre Philemon Yang dont il a été le directeur de Cabinet depuis 2009. Fils d’un Fon (chef traditionnel en pays anglophone), natif de Bambalang-Ndop dans le département de Nkoketunja (région du Nord-Ouest) ; Ghogomu Paul Mingo a été enseignant à l’Université de Yaoundé 1. Ceci après avoir obtenu un doctorat de 3e cycle à Nancy en France. Ghogomu Paul Mingo a également occupé plusieurs postes à l’université, dont celui de codirecteur du laboratoire de physique et de chimie théorique de 2000 à 2010 et chef de département de chimie de 2009 à 2010 à l’université de Yaoundé 1. Âgé de 57 ans, l’ancien directeur de Cabinet du Pm s’est surtout révélé en conduisant plusieurs délégations gouvernementales dans le cadre de négociations relatives à la crise anglophone dès la fin 2016.
Benoit Ndong Soumhet
L’ancien directeur général de l’ENAM et ex-secrétaire d’État auprès du ministre de l’Enseignement de base, est désormais ministre chargé de mission à la présidence de la République, aux côtés de Ghogomu Paul Mingo, lui aussi promu à ce poste.
Admis à la réserve de la République
Le réaménagement gouvernemental du 4 janvier dernier a vu le départ de 10 ministres. Dans leur nouvelle situation, les patrons d’hier sont appelés à vivre les affres du désert.
Le premier ministre remercié la semaine dernière Ils n’auront pas droit aux youyous, aux groupes de danse, aux flashes de photographes et aux ronronnements des caméras. Ils devront cependant garder le sourire ce jour, le temps d’une cérémonie de passation de service avant de rentrer dans l’anonymat de simple citoyen. Ceux-là, ce sont désormais les dix ex-ministres, victimes du coup de tête présidentiel du vendredi 4 janvier 2019.
Paul Biya a en effet remercié quelques-uns de ses ministres dont certains battaient des records de longévité au sein du gouvernement. C’est le cas d’Amadou Ali, ministre d’État, ministre chargé des Relations avec les Assemblées depuis décembre 2011. Devenu quasi invisible de l’espace public et très affaibli par la maladie, celui qui a jadis occupé les hautes fonctions de secrétaire général de la Présidence de la République, de ministre de la Défense ou de ministre de la Justice sort aujourd’hui après 36 ans sans discontinuité au sein de gouvernements successifs.
André Mama Fouda, dont l’image a été fortement liée aux scandales financiers et à une gestion des plus décriées du ministère de la Santé, est le seul des «Princes du Mfoundi» à être bouté hors du gouvernement. Ernest Gwaboubou, ministre de Mines, n’aura survécu que trois ans aux intenses batailles de positionnement qui font rage dans sa région de l’Ouest natale. Jean Claude Mbwentchou fait aussi les frais des ambitions politiques clairement affichées de Célestine Keutcha Courtès qui le remplace au ministère de l’Habitat.
Zakary Perevet, connu pour avoir très souvent défendu (avec une logique douteuse) les chiffres de l’emploi avancés par le chef de l’État, ne va cependant pas garder son poste de ministre de l’Emploi. Remplacé par un Issa Tchiroma Bakary définitivement en état de grâce. Youssouf Adidja Alim, ci-devant ministre de l’Enseignement de base, sort également par la petite porte sans avoir pu régler l’intégration des instituteurs vacataires. Quant à Jacqueline Koung à Bessike du ministère des Domaines, elle quitte le gouvernement après avoir trôné sans panache à la tête d’une des administrations les plus corrompues.
De corruption, il est également question dans le départ d’Abba Sadou du ministère des Marchés publics. De l’avis de plusieurs analystes, le dernier rapport de la Commission nationale anticorruption qui épingle ce ministère n’est pas étranger au départ du ministre. Du côté du ministère des Transports, Mefiro Oumarou, après avoir résisté à pas moins de trois ministres, est finalement remplacé au ministère délégué par Njoya Zakiriaou ; tout comme Fogui cède sa place au ministère délégué auprès du ministère de la Justice au truculent Jean de Dieu Momo.
Quoi qu’il en soit, et en l’absence de cap défini, la sortie du gouvernement n’est généralement pas admise comme une déchéance, tant de nombreuses personnalités ont souvent été rappelées plus tard aux affaires. C’est la réserve de la République du président Paul Biya.
Ifeli Amara
Amadou Ali, la fin d’un mythe
36 ans dans le gouvernement… sans discontinuer Comme Jean de la Fontaine, Charles Ateba Eyene, de son vivant, avait fait un choix : mettre en scène des animaux pour parler des qualités et des défauts des humains. «Dans le monde entier, vous trouverez toujours, dans chaque gouvernement, quelqu’un qui, comme un tigre, est chargé de dévorer des proies et qui ne se soucie pas de se curer les dents après un repas», dit-il un jour, parodiant le rôle de Amadou Ali au sein des «équipes Biya» depuis 1982. «Terminator», «bras droit du prince», «dresseur d’Epervier», le dignitaire de Kolofata a pris bien de pseudos avant sa sortie du gouvernement le 4 janvier 2019, à 76 ans. Ses proches le disent très affecté par la maladie et les remugles de l’enlèvement de son épouse par le Boko Haram dans sa résidence en 2014.
En cet ancien élève du lycée de Garoua, Paul Biya avait décelé la culture du silence et l’efficacité. A l’aide de ces «qualités», Amadou Ali s’est imposé comme l’inconditionnel lieutenant de son tuteur naturel. Pendant trois décennies, il a été l’éminence grise du président, celui qui donne son avis sur tout, celui qui a l’oreille du chef, celui qui est à la fois courtisé et redouté. De la gendarmerie nationale aux Relations avec les Assemblées, en passant par la Défense, le secrétariat général à la présidence de la République, la Justice, il a surtout donné une épaisseur narrative à son parcours. Des «affaires», il en a pilotées (Bakassi, catastrophe de Nsam, Opération Epervier). Ici comme là-bas, Amadou Ali a joué parfois des rôles clés. «Surtout pour conduire le rapace», écrit François Soudan.
En clair, du dépiautage de bestioles insuffisamment protégées de ses fringales par leur carapace jusqu’au rot final, l’ex-vice-premier ministre de la Justice, Garde des Sceaux a nourri des controverses. Bien sûr, sans offrir en spectacle ses ragoûtantes mastications. A ce sujet, certains comme Marafa Hamidou Yaya convoquent des récits dont l’énergie continue de déployer des frayeurs. «Au sein de chaque gouvernement, ce personnage attisait des peurs et distillait parfois le poison du mensonge», écrit l’ancien secrétaire général de la présidence de la République, incarcéré pour détournement de deniers publics.
A côté, et à sa décharge, d’autres vantent beaucoup d’atouts: les diplômes (Institut international de l’administration publique de France en 1959 et Ecole nationale de l’administration et la magistrature en 1971), l’amour de la République, le sens de l’État et une légendaire intuition. «Il misait sur sa capacité à lire de loin des situations», relate le Dr Lambidjeck, colonel à la retraite. A l’intersection des avis des uns et des autres, se présentent quelques handicaps sur le dos du désormais ancien ministre: sa raideur naturelle, une forme d’arrogance (éventuellement imputable à sa timidité naturelle) et le fait, peut-être, d’avoir un regard de braise.
Jean-René Meva’a Amougou
Jean Michel Nintcheu
«Il n’y a vraiment pas de nouveauté»
Bouillant député du SDF réagit au remaniement du gouvernement.
C’est l’épilogue d’un feuilleton ennuyeux, pathétique et pitoyable. Il n’y a vraiment pas de nouveauté en dehors du fait qu’on trouve, comme toujours, des gens qui acceptent de monter sur le Titanic. M. Biya nous a servi en réalité de petits arrangements de nature clanique. Même chef d’orchestre, même partition, même musique contrairement aux promesses faites aux compatriotes encore naïfs lors de son adresse à la Nation du 31 décembre dernier. Au finish, beaucoup de bruits pour rien. Des mois de suspens pour un réaménagement gouvernemental aussi insignifiant, il n’y a que M. Biya pour réaliser pareille contre-performance. Le moins que l’on puisse dire est qu’il est épuisé et asséché.
La décision de reconduire les mêmes aux postes les plus importants notamment aux postes de souveraineté signifie qu’il n’y aura aucun changement ni de politique, ni de cap ni de ligne et que M. Biya inscrit une fois de plus son action dans la continuité sur fond de bricolage et de rafistolage qui ont toujours été ses marques de fabrique trentenaires.
Le plus indigeste dans ce refus de prêter attention aux attentes des camerounais est la reconduction à leurs postes des ministres concernés par les marchés de gré à gré opérés dans le cadre des procédures d’urgence liées à la Can. C’est un mépris de trop à l’égard du peuple. Un véritable bras d’honneur adressé aux camerounais. La preuve manifeste que M. Biya est au centre de ces détournements de deniers publics.
Pour terminer, cette fin de non-recevoir immorale adressée par M. Biya aux compatriotes est une provocation. Après 36 ans de gouvernance régressive, cette indécence supplémentaire est la preuve du choix définitif de M. Biya de continuer à gouverner contre les camerounais. Ce qui est inacceptable. Il s’agit de l’argent du contribuable. Tant que la lumière n’est pas faite sur ce scandale financier du siècle à travers l’ouverture d’une information judiciaire par les parquets de la République ou la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire, les manifestations prévues à partir du 20 janvier prochain sont maintenues. Même la monarchie absolue a des limites qu’elle ne franchit pas.
République centrafricaine : Meurtre d’un travailleur humanitaire
L’employé d’une organisation non gouvernementale succombe à ses blessures, consécutives à un braquage violent.
La Coordonnatrice Humanitaire pour la République centrafricaine, Najat Rochdi, a exprimé sa tristesse, suite à la mort du gardien d’une organisation humanitaire basée à dans la ville de Batangafo (préfecture de l’Ouham). « Le gardien d’une organisation non-gouvernementale a été blessé par balle le 5 janvier lors qu’il a essayé de protéger la base de l’organisation pendant un cambriolage violent. Malgré le secours d’urgence, le gardien a rendu l’âme suite aux blessures », nous apprend Najat Rochdi dans un communiqué rendu public le 6 janvier.
« Je suis consternée et bouleversée par ce meurtre ignoble, qui illustre à nouveau un manque flagrant de respect pour la vie humaine et pour le travail essentiel des humanitaires en Centrafrique. Je condamne tout attaque contre les humanitaires. Les civils et les humanitaires ne sont pas une cible ! », déplore la Coordonnatrice Humanitaire », s’est indignée la diplomate onusienne.
La République centrafricaine reste un des contextes les plus dangereux pour les travailleurs humanitaires, relève l’Onu. 396 incidents affectant directement le personnel ou les biens humanitaires, soit plus d’un incident par jour, ont été enregistrés tout au long de l’année 2018, comparé à 337 en 2017. Cela représente une hausse de 17.5 %. Plus de 17 bases ou entrepôts d’organisations ont été pillés, 30 véhicules d’organisations humanitaires ont été volés et 25 organisations humanitaires ont suspendu temporairement leurs activités en 2018. 2.9 millions de personnes ont besoin de protection et d’assistance humanitaire.
Corruption, restriction des libertés et du droit de vote… Dynamique Citoyenne met le doigt dans le brasier camerounais
L’organisation non gouvernementale propose une palette d’idées capables, selon elle, d’éradiquer ces fléaux.
Pour une conférence de presse donnée en son siège, sis au quartier Anguissa (Yaoundé IV), Dynamique Citoyenne (DC) choisit, ce 9 décembre 2018, de parler sur fond d’anniversaire. «C’est en effet le 9 décembre 2005 que nous naissions avec pour ambition de traiter de certaines questions sous l’angle des attentes des Camerounais de bon sens», introduit d’emblée Jean-Marc Bikoko. Ce jour, le président cite, en version abrégée, la raison d’être de l’ONG qu’il dirige: «le combat contre les travers de la démocratie».
Aux journalistes, l’intitulé de la conférence de presse est présenté de façon dramatique : «le brasier de la corruption, de la restriction des libertés publiques et de droit de vote». Selon DC, la situation actuelle demande une réflexion profonde et partagée. «À l’allure où vont les choses, s’alarme Jean-Marc Bikoko, cela impose un débat sans précédent au Cameroun». Ce 9 décembre encore, son organisation se pose en lanceur d’alerte sur «des thématiques inquiétantes».
Parmi celles-ci, il y a la corruption. «Dans notre pays, elle a vocation à éroder sans fin les revenus du travail et à détruire tous les outils redistributifs, en particulier les services publics, sous prétexte d’ouverture à la concurrence d’une part, de maîtrise des dépenses publiques et de résorption de la dette d’autre part», estime DC. L’ONG dit ne pas comprendre la non-application de l’article 66 de la Constitution adoptée depuis 1996, d’où l’appel lancé vers Paul Biya, «pour qu’il daigne enfin signer le décret d’application de ce texte dans les brefs délais».
Concernant la restriction des libertés publiques, DC se sert du pouls vivant de l’actualité nationale. «Arrestations, interdictions de manifester et brutalisations des citoyens sont le lot quotidien», énumère Jean-Marc Bikoko. À l’en croire, chaque jour, DC est sidérée que les Camerounais ne savourent pas les beautés de la démocratie. «Depuis 1992, dit-il, le droit de vote est confisqué à l’aide des pratiques que l’on croyait exterminées depuis». Tout en martelant que «la démocratie est un état fragile, instable, toujours confronté à des défis», le président de DC pense que pour les scrutins de 2019 au Cameroun, le pays doit s’arrimer à l’évolution technologique et en finir avec les pesanteurs géopolitiques (Code électoral au service des gouvernants, non-respect du vote des citoyens et arrestations arbitraires).
Jean-René Meva’a Amougou
Téléphonie mobile : Le gros œil de Paul Biya sur MTN, Orange et Nexttel
Le président camerounais veut voir clair sur les concessions des trois opérateurs privés du pays.
Paul Biya n’est pas convaincu… Dans les prochains jours, MTN, Orange et Nexttel verront défiler du beau monde dans leurs installations techniques et administratives. Chacun des trois opérateurs privés de téléphonie mobile du Cameroun devra en effet se soumettre à un audit de sa concession, selon les «hautes directives» du chef de l’État camerounais. Dans une lettre signée le 10 décembre 2018, Ferdinand Ngoh Ngoh répercute les instructions présidentielles au ministre délégué à la présidence de la République en charge du Contrôle supérieur de l’État (Consupe).
ans sa correspondance à Rose Mbah Acha, le secrétaire général de la présidence de la République indique la composition de l’équipe qui devrait conduire cet audit. Il s’agit des représentants de plusieurs administrations (Finances, Défense, Postes et Télécommunications, Justice, Délégation générale à la Sureté nationale, secrétariat d’État à la Gendarmerie nationale et Agence de régulations des télécommunications). Selon nos informations, Paul Biya souhaiterait que cette équipe mixte lui rende sa copie au plus tard en fin février 2019.
Soupçons de corruption
Si la correspondance de Ferdinand Ngoh Ngoh reste muette sur les motivations de cet audit des concessions de MTN, Orange et Nextell, des sources proches du dossier s’attardent sur son déroulé. Il s’agit, prévoit-on, de vérifier le taux de couverture, afin d’apporter des détails sur les capacités réelles desdits opérateurs (accueil d’appels, possibilité d’en passer, accès au haut débit…). Paul Biya, dit-on, serait très remonté. La preuve, il n’a toujours pas signé les décrets d’approbation des contrats de concession de MTN et Orange, depuis leur signature en 2015, comme le prévoit la loi de décembre 2010, régissant les télécommunications électroniques au Cameroun.La signature de ces contrats avait été accompagnée de dénonciation indiquant que l’État avait été floué dans la transaction. Des soupçons de corruption entourent aussi la procédure qui a conduit à l’attribution de la licence à Viettel Cameroun en 2012. MTN et Orange ont payé, chacun, 75 milliards de francs CFA pour le renouvellement de leurs licences, ce qui les autorise à déployer les technologies 3G et 4 G. Viettel, évoluant sous le nom commercial « Nexttel », a pour sa part, déboursé 20 milliards de francs CFA pour obtenir la licence 3 G.
Selon nos sources, l’ire présidentielle proviendrait aussi des grommellements des consommateurs par rapport à l’offre des opérateurs. Vis-à-vis de ces derniers, l’insatisfaction est grandissante. Elle se concentre d’abord sur les factures. Au manque de transparence des politiques tarifaires (forfait mal défini dans les notices d’informations) s’ajoutent des communications surtaxées liées aux appels à l’étranger ou aux arnaques de certains opérateurs de services. L’absence d’information sur le verrouillage de l’internet mobile ou d’alerte en cas de dépassement constitue un facteur aggravant. Selon la Ligue nationale des consommateurs, le secteur détient, entre janvier et septembre 2018, la palme des réclamations (44 %), devant la grande consommation (22 %).
Jean-René Meva’a Amougou
289
Paul Biya a décidé, en fin de semaine dernière, l’arrêt des poursuites contre 289 personnes arrêtées pour divers délits commis dans le cadre de la crise sociopolitique dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest. Le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense (Mindef) renseigne sur le nombre et les lieux de détention des prévenus. Ceux-ci sont disséminés dans les prisons de Bafoussam, Yaoundé, Bamenda et Douala. Dans les pénitenciers desdites villes, les personnes détenues sont respectivement au nombre de 6, 120, 49 et 14. Selon Joseph Beti Assomo, les bénéficiaires sont les personnes sur lesquelles pèsent des charges d’«une gravité relative». Au-delà, poursuit-il, les auteurs d’assassinats, de crimes et de terrorisme auront toujours la justice à leurs trousses.
Kum’a Ndumbe III
Ce fils du canton Bèle Bèle (Douala IV) a fêté ses 50 ans d’écriture politique «sans compromission» vendredi dernier. Un parcours jalonné de points saillants. Exemple: le 14 septembre 1983 quand, dans un discours, le président Biya dit ce qu’il attend des intellectuels, ce professeur commet, en guise de réponse trois semaines après, l’ouvrage «L’Afrique relève le défi».
Ce livre sera très remarqué. Quand encore le président Biya demande: «Quel Cameroun voulons-nous pour nos enfants?», il réunit en janvier 1985, à titre de président de l’APEC, tous les écrivains au Palais des Congrès, et qui répondent par 21 propositions. D’autres ouvrages politiques ou de sciences politiques suivront. Seulement, ce Camerounais ayant obtenu l’habilitation en sciences politiques à Berlin en 1989 et qui a formé plusieurs générations d’étudiants en France et en Allemagne, n’a jamais pu dispenser son savoir au Cameroun.
Retrait de la Can 2019 au Cameroun : Les remugles des investissements à perte
Bon nombre de particuliers et leurs partenaires évaluent le coup et le coût de la non-organisation de la compétition au pays des Lions indomptables.
Une conférence de presse pour annoncer à l’opinion publique nationale et internationale la fermeture d’un restaurant sis au quartier Olembé (Yaoundé I). Des enseignes lumineuses parées aux couleurs de la Can 2019 se sont éteintes, en face du stade Omnisports Ahmadou Ahidjo où elles trônaient il y a quelques jours. L’ivresse commerciale qui s’était emparée de la capitale «quand le Cameroun tenait encore sa Can» retombe peu à peu. Au lendemain du retrait de l’organisation de la compétition au pays des Lions indomptables, déceptions, frustrations et regrets jalonnent le parcours émotionnel des investisseurs.
Revers
Si aucune étude n’évalue clairement l’impact de ce «coup de massue» sur les affaires dans lesquelles ces derniers se sont engagés, il n’en demeure pas moins que l’élan euphorique des uns et des autres n’est plus le même. «Après avoir énormément investi pour accueillir la Can, nous avions beaucoup misé sur l’effectivité de l’organisation de ce tournoi ici afin de booster nos affaires. Voilà, nous sommes repartis clairement à la baisse», peine à dire Olga, une Camerounaise de la diaspora. Son affaire : les paquets de cartes Can 2019. Sur la foi de ses propres évaluations, la trentenaire confie que dans les supermarchés de Yaoundé, entre juin et octobre 2018, son « produit » était le jouet le plus vendu avec 400.000 paquets écoulés, tous formats confondus. «L’effet Can était particulièrement perceptible sur les ventes. À ce jour, plus l’ombre d’un client alors que nos projections s’établissaient à +50 % à un ou deux mois du coup d’envoi», avance mollement la jeune femme d’affaires.Chez les vendeurs de maillots, on s’était déjà félicité de l’effet boule de neige de la Can féminine de 2016 au Cameroun. Fréderic Wamba, le président du Syndicat des vendeurs des articles de sport du marché central de Yaoundé (Syvasmy) avait, en compagnie des représentants d’un label international, mesuré une croissance de 80 % dans ce domaine lors de la Can masculine. «En une semaine, tout est tombé dans la sauce», feint-il d’ironiser. À la vérité, l’annonce du retrait de l’organisation de la compétition au Cameroun constitue un revers pour la stratégie commerciale des grandes firmes, avec lesquelles les locaux avaient noué de juteux partenariats. «Nos associés et nous-mêmes voyions en la Can une opportunité économique très forte au niveau national, compte tenu de la durée de la compétition et la très grande taille du marché», regrette Frédéric Wamba.
Derrière les mots, l’on peut deviner que le retour sur investissement est désormais plus nuancé. Quelques magnats qui avaient flairé le filon se sont refroidis. Pour Marie-Noëlle Voundi, «le coup et le coût sont énormes». La Camerounaise, qui avait mis du fric dans une application de réservation de taxis dans des villes désignées pour abriter des matches, est désabusée. Pour cela, elle dit s’être appuyée sur une élite composée de banquiers d’affaires, de gérants de fonds d’investissement, de capital-risqueurs et de start-uppers à succès. Par conviction, sans aucun doute, elle savait que la Can se jouerait dans son pays. «55 millions de francs CFA… en pure perte», lâche-t-elle difficilement.
Jean-René Meva’a Amougou
Luc Assamba
Jusqu’au soir du 16 novembre 2018, il officiait comme maire de la commune urbaine d’arrondissement de Yaoundé II. «Le baobab Tsinga», comme on l’appelait, a été foudroyé par une attaque cardiaque au Centre des urgences de Yaoundé (Cury) où il avait été interné quelques jours plus tôt. Grand bâtisseur, il aura concrétisé son projet de doter la mairie de Yaoundé II d’un siège moderne, après 25 ans de location. Il était aussi le président de l’Association des clubs de football d’élite de la région du Centre, et ancien président de la Ligue régionale de football du Centre. Il dirigeait le club Yaoundé II, relégué la saison dernière en Elite Two.
Sanction : Des multinationales interdites d’activités douanières
Perenco Rio Del Rey, Sogea Satom, Egis Cameroun, Sosucam et une cinquantaine d’autres entreprises sont accusées d’insolvabilité.
Sogea Satom, la firme francaise du BTP parmi les entreprises suspendues Le 5 décembre dernier, le directeur général des douanes a signé deux décisions. Elles suspendent «de toutes les activités en douane», 59 entreprises. En clair, ces sociétés ne peuvent plus ni importer ni exporter des biens. Ce qui peut entrainer leur banqueroute, particulièrement pour les entreprises spécialisées dans l’import-export comme Africa Food Industry. Il est reproché à ces sociétés le «non-paiement des droits, taxes de douane et intérêts de retard dus au Trésor public», renseignent les deux notes de Fongod Edwin Nuvaga. Dans la liste, on retrouve des filiales des multinationales (Perenco Rio Del Rey, Sogea Satom, Egis Cameroun, Sosucam), des entreprises publiques (Sopecam, Imprimerie Nationale…) ou encore des grandes entreprises comme Buns.
Selon le rapport d’évaluation du système de gestion des finances publiques publié en 2017, les restes à recouvrer dus à la direction générale des douanes se sont chiffrés à 218,4 milliards de francs CFA en fin 2016. En principe, explique le rapport, «tous les droits sont payés avant enlèvement de marchandises ; les crédits d’enlèvement ont été suspendus depuis 1995, en raison des abus qui avaient été constatés». Mais des arriérés de recouvrement sont cependant enregistrés, en raison de «l’existence de cas où les enlèvements sans paiement préalable sont autorisés sous caution donnée par des opérateurs ou agents dûment identifiés».
Pour justifier leur insolvabilité vis-à-vis du fisc, les entreprises brandissent les arriérés de paiement accumulés par l’État ou encore le non-remboursement de crédits TVA. Beaucoup de sociétés ne comprennent donc pas cette décision jugée extrême du directeur général des douanes. Elles estiment par exemple qu’on aurait pu procéder par des opérations de compensation des dettes croisées. Sauf que ces opérations sont jugées non conformes aux normes en matière de gestion des finances publiques.Dans le cadre de son programme économique et financier avec le FMI, le gouvernement camerounais s’est d’ailleurs engagé à «inscrire toutes les recettes et dépenses dans le budget, en évitant les compensations directes, en particulier entre le gouvernement central et les entreprises publiques» et «en éliminant les annulations de dettes croisées entre l’État et les entreprises publiques». Objectif : améliorer la lisibilité et la transparence dans l’exécution du budget, et renforcer le contrôle des risques budgétaires.
Aboudi Ottou
7
Voilà le nombre de candidats finalement retenus pour la course à la présidence de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) cette année.
À partir du site officiel de l’instance faîtière du football national, l’on remarque que le Comité exécutif a validé, le 7 décembre dernier, les dossiers de Joseph Antoine Bell, Emmanuel Bissong, , Franck Happi, Emmanuel Maboang Kessack, Seidou Mbombo Njoya, Daniel Nyamsi Mongue et Patrick Hervé Tchinda. La candidature de Robert Penne et celle Manuel Boyomo n’auront pas traversé la brigade anticorruption. La dernière étape du processus électoral à la Fecafoot se déroulera le 12 décembre prochain au Centre d’excellence de la Confédération africaine de football à Mbankomo lors de l’assemblée générale élective. On élira notamment le président et les 18 membres du Comité exécutif de la Fecafoot. Le scrutin viendra mettre un terme à la normalisation entamée depuis 2013.
Yaoundé : La pénurie des pièces de monnaie engendre l’inflation
«Il n’y a pas de monnaie!» Impersonnelle, la phrase résonne avec une sourde insistance partout où Francine M. se présente ici au marché de Nkoabang ce 27 novembre 2018. Dépitée, la jeune dame raconte comment la pénurie de petite monnaie impose l’inflation dans cet espace commercial de la banlieue de Yaoundé.
Des jetons, ce qui manque le plus «Quand vous avez un billet, l’on arrondit à la hausse le prix de la marchandise pour faire la monnaie plus facilement», renseigne-t-elle. Sur le terrain, les effets se ressentent amèrement. «Pour avoir un tas d’oignons de 150 francs ici à Mvog-Mbi, il faut absolument tenir 150 francs. En cas de billet, les commerçants vous vendent le même tas à 200», déballe une restauratrice, surprise par le retour brutal de la volatilité dans ce marché situé au 4e arrondissement.
Plus que jamais, la situation donne le sentiment de n’être ni vraiment contrôlée ni vraiment comprise par personne. Les consommateurs se contentent d’assister à la mise en place du phénomène inflationniste sans rien pouvoir y faire. Partout, le sens commun prétend que «le diable a pris toutes les pièces». Ici à Mvog-Mbi, cette superstition s’intègre en temps direct dans la mémoire des acheteurs. Depuis des mois, apprend-on, la rareté des pièces d’argent de 25, 50 et 100 francs fait le prix des choses. «Partout où vous allez, il suffit que vous présentiez un billet pour que le prix grimpe. Partout les vendeurs s’excusent de ne pouvoir pas trouver des pièces sur-le-champ», souffle Bruno Etogo, spécialiste de la monétique, et ayant commis une étude sur le sujet.
«Shadow Trading»
Ces derniers temps, dans le secteur du transport, la raréfaction est le thème dominant du débat. «Faute de jetons à nous rembourser, les taximen imposent le tarif du taxi à 300 francs au lieu de 250 francs pour une course en journée», décrit Régine Mbozo’o. De l’avis de cette enseignante, chaque conducteur de taxi pense tirer son épingle du jeu en gardant le maximum pour lui. Dans les milieux syndicaux des transporteurs, l’on se récrie contre cette accusation. Certains invoquent la théorie libérale qui fait l’éloge du marché de gré à gré. Ils se félicitent de disposer d’importantes réserves de cash en fin de journée.« En clair, au nom de la pénurie des jetons, les taximen imposent un shadow trading ou négoce de l’ombre à leur clientèle », tranche Hamadou Abdoukarim, un expert en monnaie. Selon lui, ce vent nouveau est escorté par la mauvaise foi. «C’est elle qui pousse les taximen à relever les tarifs à petits pas», soutient Delor Magellan Kamseu Kamgaing, le président de la Ligue camerounaise des consommateurs (LCC).
À la base…
Dans leurs théories, les spécialistes de la monétique indiquent deux causes à la pénurie de jetons observée au Cameroun. « Il y a la thésaurisation (le fait de garder la monnaie chez soi et non à la banque) qui a pris des proportions inquiétantes chez certains citoyens. Autre explication plausible : les petits artisans informels l’avouent, ces pièces, qui sont en métaux précieux, comme l’or, l’argent, le bronze et autres, sont utilisées pour faire des bijoux», explique Bruno Etogo. À l’en croire, de pareilles situations ne devraient pas arriver. «Car, dit-il, les pièces de monnaie ne sont mises en circulation qu’après échange contre une quantité équivalente d’unités de compte plus généralement représentées par des billets. En réalité, tant qu’existera le petit commerce, celui des détaillants, il existera des pièces de monnaie pour faciliter les échanges commerciaux».Jean-René Meva’a Amougou