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Archives des ACTUALITÉ - Page 51 sur 56 - Journal Intégration

Journal Intégration

Catégorie : ACTUALITÉ

  • Présidentielle 2018: résultats après le scrutin à Douala 3e

    Présidentielle 2018: résultats après le scrutin à Douala 3e

    Centre de vote école Pacifique CCC. Les électeurs contrôlent leurs votes. Ils sont entassés massivement devant les bureaux de vote. L’ambiance est bruyante. Ils reprennent en choeur le nom du candidat ou du parti politique chaque fois que le chef du bureau de vote sort le bulletin de l’enveloppe. Les dépouillements donnent les résultats suivants dans les 9 bureaux de vote: bureau A, Biya 89, Kamto 68, Cabral 46, Osih 16, Matomba 4. Bureau B, Biya 80, Cabral 69, Kamto 53, Osih 20, Ndifor 4, Garga 2, Muna 1. Bureau c, Kamto 80, Biya 75, Cabral 52, Osih 17, Garga 2,  Ndam Njoya 3. Bureau D, Kamto 93, Biya 69, Cabral 48, Osih 13,Muna 7 Matomba 3. Bureau E, Biya 71, Kamto 58, Cabral 41, Osih 12, Matomba 1. Bureau F, Biya 64, Kamto 62, Cabral 27, Osih 14. Bureau G, Biya 57, Kamto 50, Cabral 32, Osih 12. Bureau H, Biya 69, Kamto 43, Cabral 27, Osih 4. Bureau I, Kamto 78, Biya 65, Cabral 26, Osih 20.
  • Présidentielle 2018: électeurs cherchent bureaux de vote à Douala

    Présidentielle 2018: électeurs cherchent bureaux de vote à Douala

    Cas pratique le centre de vote CCC Pacific dans le 3e arrondissement.

    Les dix bureaux de vote qui constituent ce centre sont ouverts depuis 8h ce matin. Dans chaque bureau de vote, on note la présence des représentants de tous les partis politiques en compétition pour la magistrature suprême.

    Au niveau logistique, les bulletins de vote des neufs candidats en lice sont exposés pour être remis aux électeurs. L’encre utilisée ici est celui qu’on utilise régulièrement dans les bureaux ordinaires. Ce n’est pas l’encre indélébile.

    La grande difficulté ici est la recherche des noms sur les listes électorales. Les électeurs se bousculent d’autant plus qu’Elecam a enregistré les électeurs de manière désordonnée et ce désordre se répercute sur les listes. A cette heure, environ seulement 875 électeurs ont glissé leurs bulletins dans l’urne.

    Alain Biyong, stagiaire

  • Présidentielle 2018 : des candidats sans représentant dans les bureaux de vote à Yaoundé

    Présidentielle 2018 : des candidats sans représentant dans les bureaux de vote à Yaoundé

    C’est le cas notamment dans un centre de vote logé au complexe universitaire Siantou en plein cœur de la capitale.

    Univers, MRC, RDPC et SDF sont les seuls partis dont on a pu voir les représentants dans les bureaux de vote au complexe universitaire Siantou. «Nous nous sommes là depuis et on constate cette absence», indique Abena Abena Martin observateur de l’ONG monde avenir. L’explication est à chercher au niveau des partis politiques eux-mêmes. Les responsables approchés ne veulent pas communiquer sur le sujet.

    Dans le bureau de vote de monopole C, les électeurs ont commencé à accomplir leur devoir citoyen avec plus de 25 minutes de retard à cause de l’absence des représentants des candidats. On peut dire qu’Elecam a voulu jouer la carte de la transparence et prendre à témoin l’opinion afin que les candidats ne crient pas à la fraude. On peut d’ores et déjà dire que beaucoup de prétendants au trône sont disqualifiés pour formuler des requêtes en lien avec l’élection dans ce centre de vote.

    L’absence de ces représentants n’est pas un épi phénomène. Des échos qui nous parviennent d’autres bureaux de vote font état du même constat. «Nos représentants à Nkoldongo me signalent la même chose», informe la représentante de Joshua Osih qui regrette le manque de sérieux de certains partis de l’opposition.

    André Balla, stagiaire

  • Présidentielle camerounais : la tension monte à la veille du scrutin

    Présidentielle camerounais : la tension monte à la veille du scrutin

    Le gouvernement et une partie de l’opposition sont à couteaux tirés autour des enjeux de sécurité et de gestion du vote.

    «La révolution est carnivore. Elle se nourrit du sang de ceux qui l’ont créée. Personne n’est au-dessus de la loi ; tous les contrevenants à la réglementation vont assumer leurs actes ; ils sont comptables de leurs déclarations…. l’Etat, le monstre froid va réagir de façon ferme ». En écoutant tonner Paul Atanga Nji ce 5 octobre 2018 à Yaoundé,  la sémantique est tout sauf anodine. Au cours d’une conférence de presse qu’il co-préside en compagnie de Issa Tchiroma Bakary (ministre de la Communication), Paul Atanga Nji (ministre de l’Administration territoriale) agite le spectre d’une riposte «jamais vue, au cas où».

    Sans détour, le Minat s’en prend ainsi à Maurice Kamto et à Paul Eric Kingué. «Depuis le début de la campagne électorale, le premier et le second ont structuré l’espace public autour d’un affrontement entre l’Etat et les militants de leur parti politique. Et ce malgré la mise en place d’éléments normatifs et opératoires pour le vote de dimanche», précise Paul Atanga Nji. De concert, les deux membres du gouvernement prennent l’opinion nationale et internationale à témoin. Ils qualifient le discours du candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et son directeur de campagne de «vecteur d’instabilité».

    Selon le Minat, les ressorts du point de presse animé le même jour à Yaoundé le confirment. Le ton contestataire et orné d’une outrance verbale, Paul Eric Kingué a, à cette occasion, déclaré son candidat vainqueur du scrutin. Jouant la carte du peuple en colère contre les institutions et ceux qui l’incarnent, l’ex-maire de Njombé-Penja a annoncé un agenda. «Nous allons riposter avec la dernière énergie tant qu’il y a ce type de magouilles ; nos militants vont investir les bureaux de votes avec leurs téléphones, question de filmer et partager le verdict des procès-verbaux ; nous n’allons pas prendre en compte les procès-verbaux des régions à majorité anglophones (le Nord-ouest et le Sud-ouest) s’il n’y a pas la preuve que les opérations de vote s’y sont effectivement déroulées ;  nous allons publier les tendances le soir du 7 octobre», a-t-il projeté au cours d’un échange avec les journalistes à Yaoundé.

    Jean René Meva’a Amougou

  • Présidentielle camerounaise : Des clés pour faire son choix

    Présidentielle camerounaise : Des clés pour faire son choix

    Candidats à la présidentielle du 7 octobre 2018
    • Une bonne partie de l’électorat convoqué aux urnes le 7 octobre, n’a connu que lui. Pourtant, à 85 ans dont bientôt 36 passés à la tête de l’État, le président sortant tente de convaincre qu’il incarne toujours l’avenir.
    • Porté à bout de bras par Ni John Fru Ndi, leader du Social Democratic Front, l’homme d’affaires rêve de réussir où son mentor bute depuis plus de 25 ans. Mais sa proximité supposée avec les arcanes du pouvoir est un véritable boulet.
    • Depuis sa sortie du gouvernement en novembre 2011, l’universitaire se dit la cible d’abus et d’attaques. La violence verbale se serait accentuée avec son investiture comme candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.
    • Certains le présentent volontiers comme le « Macron camerounais ». Lui-même dit avoir assez de « tigritude » pour dévorer « l’homme lion».
    • En se jetant dans la course au palais de l’Unité, l’ancien bâtonnier a bâti sa candidature autout des valeurs d’intégrité, d’honnêteté et de patriotisme. Depuis, il fait face à de nombreuses affaires succeptibles d’écorner sa réputation. Le match avant la lettre.

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  • Élection présidentielle au Cameroun : Les intentions de vote  à une semaine du scrutin

    Élection présidentielle au Cameroun : Les intentions de vote à une semaine du scrutin

    Selon un sondage du Nkafu Policy Institute, réalisé en septembre, une coalition entre deux de ces candidats «augmenterait considérablement» les chances de victoire de l’opposition à la présidentielle du 7 octobre prochain.

     

    Le palais de l’Unité pourrait changer de locataire si et seulement si…

    2018 pourrait être l’année de l’alternance au Cameroun. C’est en tout cas à cette conclusion qu’on arrive en lisant le sondage d’opinion sur la gouvernance, l’économie et l’élection présidentielle du 7 octobre publié ce 29 septembre 2018. Il est l’œuvre du Nkafu Policy Institute. Un think-tank camerounais apparenté à la fondation Denis & Lenora Foretia située dans le 6e arrondissement de Yaoundé.

    Réalité

    Cette enquête, réalisée avec le soutien du National Endowment for Democracy (NED) a permis d’interroger 2024 Camerounais adultes dans les dix régions. Les entretiens sont réalisés dans 54 centres urbains et 25 localités rurales du 10 au 20 septembre 2018. Toutes les interviews sont menées avant le début officiel de la campagne présidentielle. À en croire les auteurs de l’enquête, « cet échantillon représentatif a une marge d’erreur de +/-3% ». 65,36 % des personnes interrogées ont déclaré s’être inscrites pour voter avec plus d’hommes (70,10 %) que de femmes (60,44 %). En ce qui concerne la dernière élection présidentielle en 2011, 46,54 % de sondés déclarent avoir voté. Pour la prochaine élection, 54,13 % de sondés sont susceptibles de voter. En termes de probabilité de participation, les francophones sont plus susceptibles de voter que les anglophones (60,49 % contre 32,33%).

    À la question de savoir pour qui ils voteraient au cours de ce scrutin, le président sortant vient en tête. Mais Paul Biya ne récolte que 29,82 % des intentions de vote. Beaucoup moins que les 35 % officiellement obtenus en 1992. Cette performance parait logique au regard du niveau d’insatisfaction de la politique actuelle mise en exergue par le sondage. Lorsqu’on leur demande de décrire la situation économique actuelle du pays, une grande majorité (79,1 %) de Camerounais la considère comme mauvaise ou très mauvaise, tandis que 16,82 % seulement la considèrent comme bonne ou très bonne. Plus surprenant encore, 90 % des personnes ayant des revenus de 500 000 francs CFA par mois pensent que la situation économique actuelle est mauvaise ou très mauvaise.

    Coalition

    Trois candidats d’opposition sont au coude-à-coude : Cabral Libii du parti Univers avec 11,24 % des intentions de vote ; Maurice Kamto du Mouvement de la renaissance du Cameroun (12,65 %) et Joshua Osih du Social Démocratic Front (13,10 %). Cabral Libii est en grande partie soutenu parmi les jeunes francophones où il compte près de 19,37 % de soutien parmi les Camerounais de moins de 35 ans. Les autres candidats ont été peu soutenus: Garga Haman Adji (3,89 %), Ndifor Afanwi Frankline (2,21%), Akere Muna (2,12 %), Serge Espoir Matomba (0,71 %) et Ndam Njoya (0,71%). 23,54% ont choisi de ne pas répondre à cette question.

    Pour les auteurs de l’enquête, « il est aujourd’hui clair que si les partis d’opposition du Cameroun sont sérieusement intéressés à remporter l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, une coalition est plus que nécessaire. Par exemple, une fusion entre M. Libii, M. Kamto et M. Osih, ou seulement deux des trois augmenterait considérablement leurs chances ». On doit être surtout très inquiet de savoir que 49,65% de Camerounais pensent à un risque de violence post-électorale. « Des mesures énergiques doivent être prises pour éviter cette possibilité réelle. Nous aspirons vivement à un nouveau consensus parmi les Camerounais, à un nouveau départ », recommande l’étude.

    Aboudi Ottou 

    Campagne présidentielle 2018

    Le RDPC fait profil bas dans le Nord-ouest 

    Un meeting du parti au pouvoir délocalisé pour une zone plus sécurisée. Et la fille de l’ancien président Ahmadou Ahidjo en renfort.

    Les responsables de la campagne RDPC dans le Nord-ouest

    Le Social Democratic Front (SDF) entend entrer effectivement dans l’effervescence le 3 octobre prochain. En attendant, c’est dans la discrétion que la section du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) de la Mezam II a lancé la campagne présidentielle à Santa mardi 25 septembre. Ceci après le lancement au niveau régional et singulièrement dans le département de la Mezam le 22 septembre. Contrairement à la place des fêtes de Santa, lieu par excellence des grands meetings du parti au pouvoir, Jonathan Fru, président de section RDPC Mezam II, a choisi la salle des actes de la commune pour procéder au lancement de la campagne présidentielle.

    « Enfant gâté »

    Santa a été toujours l’enfant « gâté » du renouveau, justifient les intervenants à ce meeting. Un privilège qui se résume en la nomination des fils de cet arrondissement dans la haute administration. Ils en veulent pour preuve, la nomination du président de section Jonathan Fru au poste de secrétaire général au ministère des Mines et de Développement technologique. En ce qui concerne les infrastructures de développement, Santa a bénéficié du don japonais de la construction des salles de classe, des bornes fontaines, de l’électricité, des projets agricoles, etc. Autant de réalisations qui plaident en faveur du candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais.

    Aminatou Ahidjo

    De son côté, Mbah Acha Rose, ministre délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, coordinatrice de la campagne pour le candidat Paul Biya dans le département de la Momo, a procédé, mardi à la distribution du matériel de campagne aux présidents des sections RDPC. Elle a prescrit une campagne de proximité aux responsables de base du parti. Quant à Aminatou Ahidjo, fille de l’ancien président Ahmadou Ahidjo, passée sous pavillon du « Renouveau », elle est venue prêter main-forte à la candidature de Paul Biya dans le Nord-ouest. En mission de paix, elle a laissé entendre à Bamenda que le président Paul Biya a déjà diagnostiqué le problème anglophone et entend y apporter une solution définitive en temps opportun. Mais en attendant, elle suggère à la population de cette région de privilégier la paix et la réconciliation. Elle est d’avis qu’aucun développement ne peut avoir lieu sans la paix. À l’en croire, Paul Biya tient toujours parole.

    Zéphirin Fotso Kamga

    Kribi

    Les militants du RDPC boudent un meeting

    En arrière-plan de leur posture, des frustrations cumulées depuis des années.

    La place des fêtes de Dombè, dans l’arrondissement de Kribi 2e, n’a pas réussi à faire le plein d’œuf le lundi 24 septembre 2018. Alors qu’à grand renfort de publicité, un meeting du RDPC avait été annoncé, seuls quelques militants ont honoré ce rendez-vous de campagne électorale. Le tableau n’a pas manqué de taper à l’œil de Grégoire Mba Mba, le sénateur RDPC de la région du Sud. Désabusé, ce dernier parle de «trahison » orchestrée par les militants de la section Océan Sud 2. L’indignation du parlementaire s’est davantage affichée lorsqu’il a promené son regard aux alentours. Partout, les commerces ont ouvert. On y percevait des propos empreints de raillerie à l’endroit des officiels assis à la tribune. « Voilà ce qu’on fait au moment où Kribi pleure et parle de son avenir », s’est désolé Grégoire Mba Mba.

    Séance tenante, un appât est lancé. Guy Emmanuel Sabbikanda, le maire de la commune de Kribi 2e, annonce « le recrutement de 150 jeunes à la mairie pour une campagne spéciale d’hygiène et de salubrité qui ira jusqu’à la prestation de serment prévue le 6 novembre 2018 avec un salaire quotidien de 2 000 francs CFA ». Cette offre n’a pas l’effet attendu.
    L’on a compris tout le désintérêt des militants du RDPC dans cette partie de la cité balnéaire. Leur posture trahit la somme des colères générées par le scandale des indemnisations liées au chantier du port en eau profonde de Kribi d’une part, et par le deuxième programme de contractualisation des instituteurs de l’enseignement général au ministère de l’Éducation de base (Minedub) en 2014 d’autre part. À ce jour, dans le département de l’Océan, et principalement à Kribi 2e, on continue de ruminer ces frustrations.

    Damien Tonyè, à Kribi

     

    Jean Marc Bikoko

    Dynamique Citoyenne appelle à une mobilisation pour protéger les suffrages exprimés

    Dynamique Citoyenne est en train d’offrir ses services aux différents candidats en matière de sécurisation des votes dans les régions en sécurité où le vote doit avoir lieu

    Le président de Dynamique Citoyenne analyse la première semaine de campagne électorale et lève un pan de voile sur les initiatives du réseau en vue de sécuriser le vote.

    La campagne électorale a effectivement débuté le 22 septembre. Comment le réseau des organisations de la société civile (Dynamique citoyenne) vit ce moment d’effervescence politique ?
    Dynamique Citoyenne, en sa qualité de réseau de suivi indépendant des politiques publiques et des stratégies de coopération, vit ce moment d’effervescence non seulement en observateur averti, mais surtout en acteur engagé.

    En écoutant les différents candidats, quelle impression vous en gardez ?
    L’impression que nous avons en écoutant les différents candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, c’est qu’aucun d’eux n’a élaboré de manière spécifique un projet de société. Ils se sont tous exercés à présenter des promesses de campagne sous le label de programme politique, donnant alors l’impression que le projet de société est synonyme de programme politique. Alors qu’à l’évidence, c’est tout à fait le contraire, un projet de société n’est pas un programme politique, même si ce dernier en est un des aspects.

    Le projet de société est une offre politique globale structurée qui traduit dans les faits le rêve que son auteur formule pour la société qu’il entend transformer. C’est la vision d’un idéal, plus précisément la réponse politique à une situation que l’on entend modifier ou changer en bien. Dans cette perspective et pour Dynamique Citoyenne, le projet de société n’est rien d’autre que l’organisation d’une action à entreprendre, avec des indicateurs de résultats clairs.

    Vous conviendrez alors avec moi que les candidats ont plutôt déroulé des promesses de campagne, en lieu et place d’un projet de société. Ce d’autant plus que ces promesses de campagne qui nous sont présentés comme des programmes politiques passent sous silence leur mode de financement. Il convient également de relever que tous font abstraction de ce qu’il adviendra des institutions de la République comme le Conseil Supérieur de la magistrature, le Conseil Constitutionnel, le Parlement, le Sénat, le Conseil économique et social, si jamais ils accédaient au pouvoir au lendemain du 7 octobre 2018.

    Qu’est-ce que Dynamique citoyenne exige des candidats à cette présidentielle ?
    La première exigence de Dynamique Citoyenne (DC) à l’endroit des différents candidats, c’est d’abord la présentation aux Camerounais d’un projet de société en bonne et due forme, réaliste et réalisable, dans l’espace et dans le temps. Ensuite, ce que DC attend des uns et des autres, c’est entre autres la manière dont chacun entend solutionner les problèmes d’actualité tels que la crise sociopolitique qui prévaut au Cameroun et à laquelle le gouvernement fait face depuis des années, l’insécurité qui prévaut dans un certain nombre de régions du pays, les problèmes liés à la cohésion sociale et au consensus national, etc. Parce que pour Dynamique Citoyenne, la résolution de la majorité des problèmes (la forme de l’État, la gouvernance politique, électorale, administrative, économique et sociale du Cameroun aujourd’hui passe par un Dialogue national inclusif.

    Comment se déploie DC pendant cette campagne électorale ?
    Dans la suite logique des actions menées depuis 2016 (analyse du système électoral et production d’un Code électoral alternatif), Dynamique Citoyenne est en train d’offrir ses services aux différents candidats en matière de sécurisation des votes dans les régions en sécurité où le vote doit avoir lieu. Partant du constat que la plupart des partis vont être confrontés à des problèmes de représentation dans les bureaux de vote le jour du scrutin, Dynamique Citoyenne (qui est implanté et bien structuré dans les dix régions administratives du Cameroun) a déjà mobilisé les populations dans de nombreuses communes qui n’attendent que d’être sollicitées. En attendant la publication officielle du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote, le partenariat avec certains partis ayant des candidats à la présidentielle est déjà formalisé.

    Avez-vous approché d’autres observateurs électoraux ou les scrutateurs de partis politiques pour une coalition dans la surveillance du scrutin?
    Nous l’avons effectivement fait et des coalitions sont déjà mises sur pied. Nous n’attendons plus que la publication officielle du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote.

    Comment DC entend assurer son rôle d’observation du scrutin ?
    Des milliers de membres de Dynamique Citoyenne ont déjà été formés pour l’observation. Alors qu’on n’attendait plus que des accréditations, on se trouve confrontés au refus par le « Tout Puissant Minat » de valider la liste à lui soumise par une de nos organisations membres. Sur une liste de 600 personnes, le Minat a rejeté plus de 550 demandes.

    Quels conseils aux électeurs et aux candidats pour éviter les fraudes le jour du scrutin et partant des résultats contestés ?
    Dynamique Citoyenne demande aux électeurs et aux candidats de se mobiliser et de tout mettre en œuvre pour protéger les suffrages exprimés. Nous leur conseillons donc d’être vigilants et de se disponibiliser jusqu’à la signature des procès-verbaux.

    Après l’élection, que produira DC? À quelles fins ?
    À l’issue du scrutin du 7 Octobre 2018, Dynamique Citoyenne a prévu un rapport qui est déjà en élaboration. Ce d’autant plus que notre suivi du processus électoral se fait avant, pendant et après. Ceci dans le but de confirmer ou d’infirmer la pertinence des problèmes identifiés comme obstacles pour des élections justes et transparentes.

    Votre grande attente au sortir du scrutin du 7 octobre prochain ?
    C’est que le résultat qui sortira des urnes le 7 octobre 2018 soit le reflet exact du choix des Camerounais. Ce qui va être compliqué, au vu des manœuvres entretenues par le ministre Paul Atanga Nji qui s’est déjà pratiquement substitué à Elecam, la structure en charge de la gestion des élections et qui se voudrait neutre.

    Votre mot de fin ?
    Le mot de fin s’adresse particulièrement au président Paul Biya en fin de mandat et qui brigue un énième mandat à la tête de la nation. Dynamique Citoyenne, qui coordonne la coalition « Tournons La Page Cameroun » souhaite vivement que le Cameroun s’inscrive dans la logique démocratique qui consacre l’alternance à tous les niveaux de la gestion de l’État.

    Interview réalisée par
    Thierry Ndong

    « Observateur d’un jour »

    Le gros œil du citoyen sur le scrutin du 7 octobre

    Les contours de l’initiative de Guibaï Gatama ont été exposés à la presse le 26 septembre 2018 à Yaoundé.

    « Le 7 octobre 2018, tout Camerounais, dans tout bureau de vote, doit se sentir concerné par l’élection présidentielle ». Plus qu’un prérequis, Guibaï Gatama invite tout citoyen à une observation rigoureuse du scrutin. Plus simplement : « le jour du vote, chaque Camerounais est appelé à identifier la bonne pratique électorale aussi bien que les défauts de celle-ci », appuie le directeur de publication de L’œil du Sahel, au cours d’une conférence de presse au siège du journal ce 26 septembre 2018.

    Acteur et non spectateur
    À en croire le promoteur de « Observateur d’un jour », le numérique impose une nouvelle approche de l’actualité. Il peut également servir à l’observation anonyme d’une élection et alimenter le débat public y afférent. « C’est la raison pour laquelle les observateurs volontaires, à défaut de fournir une analyse fine de l’ensemble du tableau électoral, ils peuvent à l’aide d’une ou plusieurs photos ou vidéos, donner une vue globale du scrutin », projette Guibaï Gatama. Selon lui, cette approche permet de limiter la fraude systémique. Mieux elle la circonscrit à des questions d’irrégularités ponctuelles, à mettre sur le compte des imperfections.

    Sur le terrain
    L’observation, celle d’un jour, doit être ramenée à sa juste mesure. Il n’est nullement question pour le simple citoyen d’interférer dans le processus et les autres mécanismes de contrôle électoral mis en place par l’État. Guibaï Gatama pense que les modalités concrètes de production des données doivent se définir sur la base d’un critère : ce qui « mérite d’être observé ». Portables ou caméras en main, photographe amateur ou professionnel, journaliste ou pigiste, tout le monde peut s’improviser reporter, « seulement sous cette condition ».

    Sur ce plan, un dispositif de modulation et d’orientation est mis en place. Sur la base de celui-ci, les paradoxes du « travail sur le terrain » sont encadrés. D’où la main tendue du journaliste aux autorités publiques. L’enjeu est, dit-il, de participer à « l’écriture de l’histoire positive du Cameroun ».

    André Balla (Stagiaire)

  • Bamenda : Paul Biya défie les sécessionnistes

    Bamenda : Paul Biya défie les sécessionnistes

    Les hiérarques du parti de Paul Biya ont tenu leur meeting de lancement de campagne samedi dernier dans le chef-lieu de la région du Nord – Ouest. Malgré les menaces formulées par des séparatistes. 

    Les responsables du RDPC dans le Nord-ouest lors du meeting de lancement de la campagne présidentielle

    C’est une ville de Bamenda, avec des banderoles et panneaux publicitaires par endroits à l’effigie de Paul Biya, en français et en anglais «la force de l’expérience, the force of experience», qui accueille l’élite du Rdpc ce samedi 22 septembre 2018, jour de lancement officiel de la campagne. Philémon Yang avec à ses côtés les autres ministres et élites de la région du Nord-Ouest, bravent les menaces de la milice sécessionniste Adf, pour donner le coup d’envoi de la campagne de leur champion à Bamenda. Une campagne qui, selon le chef de la délégation permanente régionale, doit se faire par le porte-à-porte. Le Premier ministre chef du gouvernement demande aux militants de ne pas céder à la provocation. Il invite à convaincre les indécis sur la pertinence du choix à porter à leur champion Paul Biya le 7 octobre prochain.

    Il tend la perche aux sécessionnistes, en les invitant à déposer leurs armes et à revenir à de meilleurs sentiments. À ce sujet, il les invite à venir exprimer leurs doléances à travers les urnes, voie royale d’une transition démocratique dans tous les pays civilisés. «Le terrorisme, les tueries, les kidnappings et les menaces constantes ne sont pas nécessaires. Le terrorisme est brutal et ne peut solutionner un problème dans une nation moderne». Sans détour, le locataire de l’immeuble étoile affirme : «les terroristes sont les ennemis du progrès, de la paix et de la prospérité au Cameroun. Le Rdpc promeut la paix, l’unité, le progrès, le développement et l’intégrité territoriale du Cameroun». Pour lui, le Cameroun ne connaitra pas de sécession «ceux qui soutiennent la partition du pays ont fait un mauvais choix».

    Le leader de l’UDP et militants roulent pour Paul Biya dans le Nord-ouest

    C’est pourquoi il voit en la pluralité linguistique et culturelle du Cameroun un atout qui a besoin d’un système de gouvernement unitaire décentralisé inscrit dans la constitution. Aux militants, il rappelle que le boycott de l’école est un moyen facile de détruire le socle solide du système éducationnel. Or le président Paul Biya promeut constamment les valeurs éducationnelles. Raisons pour lesquelles il faut lui accorder un nouveau septennat à la tête du Cameroun. «Un suffrage exprimé en faveur de Paul Biya est un vote irréversible au processus de décentralisation, à la promotion d’un standard élevé de l’éducation de nos enfants, un vote pour la paix ; le vivre ensemble ; le développement et la stabilité».

    Hormis le Rdpc et de la United Democratic Party (Udp) d’El Hadj Lawan Bako (un parti allié à la majorité présidentielle), qui ont organisé simultanément le lancement de campagne, Bamenda est resté un terrain en friche samedi dernier, premier jour de la campagne pour la présidentielle. Nulle part on a vu dans la cité capitale du Nord-Ouest les lieutenants des huit autres challengeurs de Paul Biya. Vont-ils également dominer la peur et se jeter à l’eau ? Wait and see.

    Zéphirin Fotso Kamga

    Eséka

    Une partie à deux entre le RDPC et l’Univers

    Lors d’un meeting organisé la semaine dernière à l’intention des jeunes du Nyong-et-Kelle, la scène a été occupée par des gladiateurs très inspirés contre le candidat Cabral Libii.

    Eséka ce 16 septembre 2018. La salle des Actes d’une église est pleine comme un œuf. Anciens et nouveaux militants s’époumonent à reprendre ce qui, pour eux, tient lieu actuellement de slogan identitaire du parti: «Paul Biya ! Encore 7 ans». En ce dimanche ensoleillé, c’est le fil conducteur du «méga-meeting des jeunes du Nyong-et-Kelle». Occasion pour l’élite politique locale du RDPC (dix présidents de sections) d’évoquer une nostalgie d’anciennes civilités. Selon les orateurs, ces civilités sont toutes structurées autour du «vote massif comme la fois dernière». Pour cela, ils rédigent et lisent une déclaration appelant les fils et les filles du Nyong-et-Kelle à voter pour le «candidat naturel du RDPC». L’Union des populations du Cameroun (UPC-faction Bapooh Lipot) est parmi ceux qui tiennent le stylo.

    Pour le député Parfait Gwodo Kouang, cela se décline autrement: «Il est temps que notre département ne s’égare pas ; même si nous avons un fils du terroir qui s’est porté candidat, sans avoir de l’expérience». Pour Agnès Mbeng, présidente de la sous-section OFRDPC de Makak, «on dit non aux jeunes sans expérience, avec des discours creux et des divisions». Les mots sont certes épurés, voire ciselés, mais ils cognent fort dans ce département où, finalement se joue une partie à deux entre Paul Biya et Cabral Libii.

    Les jeunes du Nyong-et-Kelle apprécient. Ils sont au centre de toutes les précautions. Les discours ne révèlent pas tout dans la brutalité de la forme. Seuls des détails intimes servent d’éléments implicites de langage. Bienvenu Bitom Tjomb renseigne que «la fibre affective du peuple Bassa’a risque contrarier les ambitions du RDPC dans le département». En clair, la menace vient de ce que Cabral Libii est l’un des neveux de Mpondol Ruben Um Nyobe. «Alors, pour faire gagner Paul Biya ici, dit Bienvenu Bitom Tjomb, le RDPC doit procéder à l’effacement du côté partisan de ce symbole ; décloisonner un rituel souvent perçu comme propre aux Bassa’a. Pour y parvenir, le parti doit se débarrasser des faux militants, car « dans les rangs, il y a en qui veulent saboter le parti de l’intérieur».

    André Balla (Stagiaire)

    Pour Akere Muna 

    Le changement, «c’est maintenant !»

    Le leader du « Mouvement Now » a lancé sa campagne électorale par une convention de présentation de son programme, samedi 22 septembre au palais des congrès de Yaoundé. 

     

    Dans la «salle des 1500 places» du palais des congrès de Yaoundé, le show se veut à l’américaine: écran géant, prompteurs, partisans en arrière-plan sur l’estrade, traducteurs pour les malentendants, ballons gonflables et confettis jetés à la fin du discours, etc. Pour le lancement de sa campagne présidentielle doublée de la présentation officielle de son programme, le candidat Akere Muna a vu les choses en grand. «Tout le monde ne peut pas se payer le palais des congrès», commente, plutôt impressionné, un membre du comité central du Rdpc qui sort d’une réunion du parti au pouvoir au quatrième étage.

    Pendant près de sept heures d’horloge, les partisans de l’ancien Bâtonnier «chauffent le public» composé en majorité de jeunes. Ce sont d’ailleurs ces jeunes qui seront les premiers à se succéder sur le podium pour justifier leur soutien au porte-fanion du «Mouvement Now». Suivront ensuite des personnalités, à l’instar de Me Yondo Black, puis des leaders des différentes formations politiques qui ont choisi de rejoindre «La plateforme». Issa Habiba de l’Union des populations du Cameroun (UPC) ou encore Alice Sadio de l’Alliance des forces progressistes (AFP) pensent toutes comme l’assistance : Akere Muna est le seul candidat capable d’apporter «La nouvelle République».

    «7 octobre 2025»

    La vedette du jour arrive alors qu’il est un peu plus de 17 h. «Le moment est venu pour nous de construire un nouveau Cameroun. Le Cameroun mérite mieux. Les Camerounais méritent mieux», déclare l’ancien bâtonnier en justifiant une fois de plus sa candidature. Pendant près d’une heure, Akere Muna va dérouler son programme pour les sept prochaines années. Intitulé «C’est maintenant! Ce que je veux pour le Cameroun», le programme du candidat Akere Muna a trois grands axes : État et politiques étrangères, social, puis économie. Chacun de ses axes est divisé en plusieurs chapitres pour un total de 117 pages.

    En «État et politiques étrangères» par exemple, le candidat propose de «consolider la démocratie constitutionnelle», d’assurer l’efficience de la politique du genre, ou de promouvoir la paix et la démocratie au niveau panafricain. Au plan économique, de la réforme agraire au développement du réseau ferroviaire, en passant par l’économie digitale, le candidat ne fait pas l’économie des promesses. En société, l’ancien président de Transparency international Cameroon promet de venir à bout de la corruption. Un fait qui révèle l’état d’esprit du candidat et de ses partisans : l’écran géant de la salle affichait pour la présidentielle du «7 octobre 2025». Pour Akere Muna, 2018 semble être un acquis…

    André Balla (Stagiaire)

    Tendance 

    Paul Biya, tête à claps et à claques

    En 2018, le président de la République passe, à la fois, à l’encre des plumes vénéneuses et à celle des écrivains militants… en de toile de fond, le scrutin du 07 octobre prochain.

    «Paul Biya». Vraiment âpre, le titre. Au moins avec ça, Oswald Baboké, son auteur, a tout dit en un coffret de deux tomes bilingues. Dans les colonnes de Cameroon Tribune ce 4 septembre 2018, le directeur adjoint du cabinet civil de la présidence de la République revendique simplement sa volonté de révéler l’itinéraire biographique de l’actuel chef de l’État. «Ce n’est pas une trouvaille !» rétorque Laurent Essomé. L’universitaire et critique littéraire camerounais tourne plutôt son regard sur deux référentiels: le temps et l’espace. «C’est concomitant à la période électorale au Cameroun, comme d’autres publications de la même veine d’ailleurs», situe-t-il.

    «La présidentielle aidant, certains parmi nos concitoyens se syndiquent soit pour pondre des livres à la gloire de Paul Biya ; soit pour écrire au vitriol contre son régime. Cela est une tendance», assume Pulchérie Bassega. Pour décrire «la tendance», cette spécialiste du marketing associée à plusieurs maisons d’édition de la place orne son propos de chiffres. «La balance donne une indication de taille. Pour cette année consacrée à l’élection présidentielle, juste quelque deux auteurs sont restés collés à la nuque et aux talons de Paul Biya», évalue-t-elle. Il s’agit, indique Pulchérie Bassega, de «la toute récente production Baboké» et de «2018 Renouveler la confiance à Paul Biya» de Faustin Balla, dédicacé en grande pompe le 26 juillet 2018 à Yaoundé. Accessoirement, notre interlocutrice évoque la nouvelle édition de «Pour le libéralisme communautaire», officiellement écrit par Paul Biya lui-même en 1987, chez Fabre.

    «À travers un jeu de combinaisons sans fin, ces trois livres ne consacrent autre personne que le président de la République, sans autre piment nouveau». En clair, dans le gratin des écrivains militants, tel qu’ils se revendiquent, le discours s’énonce plus dans le travail de la forme, moyennant quelques aménagements esthétiques, aboutissant à trahir le seul souci de présence dans l’espace politique et social du moment.

    Chez ceux qui trempent leur plume dans de l’acide, «ils visent Paul Biya pour empuantir sa campagne, même s’ils l’avouent difficilement», selon le constat de Valéry Foka. De l’avis de ce stratège événementiel, proche du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), «la période de campagne électorale et la sortie de leurs livres au vitriol, tout cela n’est pas anodin». Dans cette mouvance, Pulchérie Bassega estime que «comme ailleurs, ceux qui souscrivent à l’idée que la révolution constitue l’horizon historique de la lutte à mener contre un candidat sortant se créent aussi un espace littéraire». Dans cette palette, l’on retrouve «Urgence d’un Nouveau Pacte Républicain et Social». L’ouvrage récemment commis par l’ancien ministre de la Santé publique Urbain Olanguena Awono et préfacé par Mgr Samuel Kléda, l’archevêque de Douala, passe à la moulinette les années Biya. Titus Edzoa, un autre ex-membre du gouvernement, s’accommode aussi à cela dans «Cameroun, combat pour mon pays», paru cette année aux éditions Duboiris.

    Jean René Meva’a Amougou

     

    Voici pourquoi la coprésidence du Cuppire ad-hoc de l’Aprabmu Cameroun, s’adresse aux neuf candidats à l’élection présidentielle en cours, par la lettre d’invitation du cinq de ce mois 

    (Soit la coprésidence du comité ad-hoc d’urgence patriotique de préservation des Institutions Républicaines de l’Etat du Cameroun, qui émane de l’Association Professionnelle de Ramification d’Actions de Bilinguisme et de Multiculturalisme d’Unification).

    Il est question pour nous, patriotes actifs, de solliciter l’interférence pour notre base-arrière pluridisciplinaire, afin d’assurer la préservation des Institutions républicaines, en ces périodes pré-post élection présidentielle et CAN 2019.
    D’après nos appréhensions patriotiques, les désespoirs et méfiances massifs, exacerbés par le statu quo et l’alternance sans alternative, sont à l’origine des tensions sociales explosives pré-post électorales ; et avec surtout, l’exploitation opportuniste.
    Convaincus que prévenir , vaut mieux que guérir, la crainte de tensions sociales explosives, ne saurait laisser tout patriote indiffèrent. Et la façon rassurante de préservation consiste à faire restaurer immédiatement l’espoir à la majorité de la frange active des populations. D’où cette nécessité impérieuse de constituer la présente base-arrière, d’actions directes-rapides.
    Pour parvenir à la restauration d’espoir immédiat à ladite majorité, il va falloir en aval, programmer la mise sur pied des concepts-plans ASS, d’établissement de l’autosatisfaction tous azimuts par pouvoirs d’achat ; et en amont, ceux de résorption des autres problématiques autodestructrices, telle que celle de la grande et moyenne corruption, par réajustement.

    La principale cause de la criarde insatisfaction du Cameroun et de ses environs étant systémique, l’application des mesures correctives de résorption des effets-causes sociaux, s’avèrent indispensables et prioritaires. Et surtout, celles d’établissement de l’autosatisfaction gageant la croissance économique soutenue-continue et les emplois décents, nécessitant préalablement la reconnaissance et l’adoption du système logique naturel d’inter dépendance saine.

    Cela signifie en d’autres termes, que les systèmes de souveraineté et de libéralisation simpliste, sont devenus inefficaces et périlleux. Parce que à cette ère de l’irréversible mondialisation/globalisation, les technologies de communications et d’information déterritorialisent ou créent l’extraterritorialité.

    Il va sans dire, que c’était cette profonde appréhension qui avait poussé les gouvernants de certaines puissances européennes, à abandonner leurs monnaies de souveraineté. Notre base-arrière soutient mordicus, que ces très fiables monnaies communes FCFA-Euro en amarrage de surcroît, ne déçoivent massivement qu’à cause de non- ramification et du manque de lotissements des inters espaces de création des richesses communes.

    pour faire automatiser et pérenniser l’esprit patriotique de préservation desdites Institutions, les gouvernants de l’Etat du Cameroun et de ses environs, sont priés de faire instaurer les systèmes d’éducation intégrale et intégrée, consistant notamment à institutionnaliser l’interférence éducationnelle inclusive, afin de fusionner et adapter intégrer les systèmes d’éducation/conscientisation-façonnage et d’instruction/enseignement, tout en faisant de l’enseignant et de l’enseignante, l’éducateur et l’éducatrice bis, en traitant comme tel ; mettre l’accent sur l’inter dépendance saine du genre, avec l’intégration professionnelle de la femme.

    Et aussi, faire amener les Organismes spécialisés de L’ONU, à soutenir l’instauration des devoirs universels de l’individu dont les droits constituent automatiquement la contrepartie respective, et de la diplomatie de rapprochement des peuples et de la coopération inter professionnelle de bases, en lieu et place de celle qui anime les relations favorisant les systèmes d’auto destruction et de la corruption, dont notre base-arrière est aussi victime en ce moment, avec forte soupçon de disparition forcée d’un membre.

    Outre son importance capitale dans la préservation des institutions républicaines, la reconnaissance et l’adoption dudit système d’inter dépendance saine, rassure l’établissement de l’autosatisfaction tous azimuts par pouvoirs d’achat, est aussi susceptible de faire temporiser et/ou résorber notamment l’esprit d’égoïsme et d’égocentrisme.

    Et surtout, avec le système d’inter dépendance saine, scellant le multilatéralisme, les secteurs essentiels, les domaines de services stratégiques et le secteur capital et vital comme celui de l’agriculture, feront l’objet de structurations adéquates. Parce que le partage de revenus, en cas d’exploitation, soit institutionnalisé afin de faire assurer la part logique nationale-permanente, de trente pour cent ; contre moins de cinq pour cent, en ce moment.

    Pour ledit secteur capital vital, doit être d’abord reconnu institutionnellement comme celui de la solidarité nationale ; et en suite, il devient semi-marchand, en faisant des vendeurs des produits de grande consommation et de premières nécessités, et de certains concitoyens et sympathisants dévoués, des opérateurs-modérateurs et d’agriculteurs véritables, soit des acteurs socioéconomiques professionnels et spécialisés, avec le soutien étatique et multilatéral multiforme.

    Afin de parvenir à assurer la sécurité et l’autosatisfaction alimentaire tous azimuts, constituant le soubassement du reste des attentes principales, le secteur agricole est à mesure de jouer aussi le rôle de canal des augmentations étatiques spontanées de revenus sans discrimination, à la frange active des populations.

    Et éventuellement, pour atteindre les objectifs de développement conjoint-intégré, multisectoriel-durable, d’ordre économique, social-et environnemental tous azimuts, la culture de l’inter dépendance saine, doit faire l’objet d’incarnation, de la cellule familiale jusqu’à la diplomatie, en passant par toutes les administrations publiques, la société civile organisée, les corps socioprofessionnels.

    Pour la coprésidence garante,
    Antoinette Tangono
    Mebiame Aboubakar KOERE

    Serge Espoir Matomba 

    Un self-made président ! 

    Le jeune entrepreneur veut transformer ses succès en affaires en succès politiques. 

    La silhouette fluette de jeune cadre dynamique, en bras de chemise dans les meetings ou sur les plateaux de télévision. Serge Espoir Matomba est le prototype du jeune leader politique «new generation». Mais ne le comparez surtout pas à Obama, Trudeau ou Macron. «Matomba ne s’inspire de personne. Il fait du Matomba», reprécise fièrement un membre de son équipe de campagne.

    Mais ne l’assimilez pas non plus au «Trump camerounais», car le jeune prodige des affaires ne s’identifie qu’à une seule personne: lui-même. Fier et sûr de lui, Serge Espoir Matomba l’est. Lui qui a en 1997, alors qu’il n’a que 17 ans, met sur pied sa première entreprise, au nom de «l’esprit d’entreprenariat qu’on développe très tôt». A l’en croire, «Mes parents ont été d’un très grands apport là-dessus». «Espoir Lda» est sa première entreprise. «Une entreprise d’étude et de viabilisation des projets» au Portugal, où il est installé. Quelques années plus tard, il monte une autre société, «Tom super qui facilite l’intermédiation des offres des hydrocarbures entre plusieurs entités morales et les Etats».

    C’est à la faveur de la création de cette entreprise, et par le truchement de l’ancien président Kumba Yala (Guinée Bissau), qu’il est présenté à Hugo Chavez, le charismatique président vénézuélien, de regretté mémoire. Hugo Chavez charge Matomba de vendre le pétrole de son pays aux pays européens. «Aujourd’hui je peux compter une dizaine d’entreprises que je possède», vante Serges Espoir Matomba. La plupart de ces entreprises se trouvent hors du Cameroun. Seules trois sont basées à Douala. Des filiales camerounaises de «Tom Super». A Yaoundé, au quartier Olezoa, l’homme d’affaires possède une agence qui propose des services dans les domaines de la vente des billets d’avion, du tourisme et la réservation hôtelière.

    Séduction

    Né le 30 septembre 1979 à Douala, d’un père agent de police et d’une mère au foyer, les parents de Serge Espoir Matomba ne se mêlent pourtant pas de politique. Selon sa biographie officielle, sa mère Naomie Mondj préfère lui parler de la culture Banen dont il est héritier. Emmanuel Didier Baboulek, son père, lui vante ses racines Yingui, dont il est originaire dans le département du Nkam (région du Littoral).

    Installé au Portugal dès 1997, Serge Espoir Matomba a l’âme, les racines et les rêves à plus de 2000 km de là. En 2008, il décide de rentrer au Cameroun. «Lorsqu’on est à l’étranger, on a une grosse difficulté à communiquer avec les siens restés au pays parce que la plupart des communications tournent autour de l’argent. Envoyer de l’argent pour ceci ou pour cela. J’ai eu l’habitude de faire des transferts d’argent vers le Cameroun», développe-t-il. Il poursuit: «Je suis même venu au pays pour apporter mon soutien à certains, sous forme de financements. Après un ou deux ans. Vous vous rendez compte que la personne que vous avez soutenue il y a quelque temps à coups de millions régresse plutôt. Je me suis posé la question: qu’est-ce qui ne marche pas? Vous vous rendez compte après qu’il y a un problème d’environnement», relate-t-il pour justifier son engagement en politique.

    Seulement, en politique, c’est moins la capacité à entreprendre que les aptitudes de séduction qui font recette. Et depuis que l’homme s’est engagé à briguer la magistrature suprême le 7 octobre 2018, l’entrepreneur distant et un tantinet condescendant s’est mué en véritable séducteur politique. Il faut séduire un électorat qui ne le connait que très peu, sinon pas. «Les gens ne le connaissent pas, c’est pour cela que certains le trouvent hautain et distant. Le voyez-vous distant?» tente de défendre René Bonono Bakota, secrétaire national aux relations presse du parti Peuple Uni pour la Rénovation sociale (Purs).

    Conseiller politique

    En 2010, l’homme d’affaires à succès crée le Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs). Il en devient le Premier secrétaire. «Le parti est jeune. Ses leaders aussi». Et le Purs entend prôner «la citoyenneté, le dialogue avec la jeunesse, mais surtout […] fait des propositions pour une meilleure perspective d’avenir et une alternance politique, gage d’un meilleur Cameroun», peut-on lire dans les textes fondateurs de cette formation politique. Mais cette migration vers la politique ne va pas sans incompréhensions. «Le projet est mal perçu par son entourage. Ses parents lui demandent pourquoi un jeune chef d’entreprise prodigieux prend le risque de se jeter dans l’arène politique», renseigne sa biographie officielle.

    Serges Espoir Matomba semble toutefois avoir une idée précise de ce qu’il veut. Il rejette les accusations de novice en politique. En 2000, rappelle-t-il, «j’ai compté parmi les conseillers de l’ancien président de Guinée Bissau, Kumba Yala, renversé en 2003 par un coup d’Etat». «Lorsque je parle de politique les gens ont tendance à croire que je me lance par improvisation. J’ai touché du doigt les réalités de la politique. Je sais de quoi je parle. Je sais ce que c’est que l’impact d’une décision politique dans la vie d’un citoyen», se défend-t-il. En 2017, Le Premier secrétaire du Purs décide de se lancer dans la course à Etoudi. Il refuse de s’effacer au profit de Cabral Libii, alors en quête d’un parti politique disposant d’élus locaux pour l’investir. Les négociations entre les deux jeunes leaders politiques échouent et Matomba décide de faire cavalier seul.

    Self made man

    Et lorsqu’il décide de franchir le rubicond, l’homme ne regarde désormais plus la dépense, pour marquer une fois pour toute son entrée en politique. Les rues de la ville de Douala portent encore les souvenirs de ses longues caravanes formées par endroits de rutilantes. Dès 2010, il lance une campagne dénommée «Un jeune, un vote», et une autre sur le thème de la sensibilisation contre le choléra. En 2011, il fait des propositions à Elecam pour favoriser le bon déroulement de l’élection présidentielle d’octobre. A l’occasion, il affirme avoir offert 300 véhicules à l’organisme en charge de l’organisation des scrutins au Cameroun.

    L’un de ses faits d’arme les plus marquants est la grève de la faim en juillet 2014, pour protester contre l’augmentation des prix des hydrocarbures et la signature des Accords de partenariat économique (Ape) avec l’Union européenne. «Je pourrais recommencer aujourd’hui», rassure celui qui convoite pour la première fois le fauteuil présidentiel.

    Devenu conseiller municipal de la marie de Douala 4ème au terme du scrutin législatif et municipal de septembre 2013, Serge Espoir Matomba se garde de toute ambition personnelle. «Je suis un entrepreneur politique […]. Je ne crée pas des entreprises pour devenir riche», clame-t-il. Pour le Cameroun, le jeune homme d’affaires veut «inverser les priorités [et] récréer un autre type de Camerounais». Car, constate-t-il, les «Camerounais ne sont pas assez lucides». L’exercice semble périlleux pour ce «self made man», qui veut éviter d’être à la fois populiste et élitiste.

    Mais la campagne électorale est avant tout une affaire de charme et de promesses. Et Serges Espoir Matomba fait des promesses. Son programme économique et social est une valse de chiffres : création de 5 millions d’emplois en 5 ans ; création d’un million d’entreprises en 5 ans ; accompagnement des entreprises à hauteur de 100 milliards Fcfa par an ; organisation des états généraux des finances pour dégager 4000 milliards Fcfa ; 1200 milliards Fcfa prélevés pour le système éducatif ; 100 milliards Fcfa de dotation annuelle pour l’enseignement supérieur, etc.

    Eloigné depuis cinq ans de la gestion de ses entreprises, il croit en «sa responsabilité sur le Cameroun» et entend bien devenir, après le scrutin du 7 octobre 2018, le troisième président de l’histoire du Cameroun.

    Ifeli Amara 

    Le candidat et l’intégration 

    Repositionner le Cameroun dans le monde 

    Sur le plan diplomatique, Le Premier secrétaire du Purs entend mener une « diplomatie offensive et dynamique visant la contribution au développement économique (la production à travers l’industrialisation), la projection à l’extérieur de l’identité et les valeurs portées par le Cameroun ».

    Au niveau de la sous-région Afrique centrale, Serges Espoir Matomba fait un procès sans complaisance de la Cemac. Il reconnait cependant que l’institution sous – régionale a quelques « points positifs » et dispose d’une « technostructure qui fonctionne ». A l’en croire, la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale « souffre de plusieurs maux qui plombent son opérationnalisation ». Notamment, la libre circulation des personnes et des biens transformée par les Etats ; la « liberté de séjour » ; les égos surdimensionnés des chefs d’Etat; l’absence de capitalisation et de l’action du statut de leader du Cameroun ; l’absence de gouvernance de qualité dans le fonctionnement des structures de la Cemac…

    Le Purs projette par conséquent la « diplomatie offensive qui permettra au Cameroun de jouer son rôle de leader et de locomotive de la sous-région ». Le gouvernement du Purs ambitionne par ailleurs de sortir du Fcfa au bout de « deux ans ». Serge Espoir Matomba trouve la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) encore moins viable que la Cemac. Il compte actionner ses leviers de développement pour profiter d’un marché plus étendu.

    AO

    Bio-Express

    Nom: Serge Espoir Matomba

    Age : 39 ans
    Expérience professionnelle: Homme d’affaires, Pdg des entreprises «Tom super» spécialisées dans l’intermédiation pétrolière. Promoteur de nombreuses autres entreprises dans divers services.
    Parcours politique: 2010, Fondateur et Premier secrétaire du parti politique «Purs». Conseiller municipal à la marie de Douala 4ème.
    Niveau académique : maitrise en sciences économiques
    Situation matrimoniale: Marié et père de plusieurs enfants.
    Traits particuliers: Parle six langues, dont le portugais.

     

  • 1000

    1000

    C’est le nombre de postes d’instituteurs de l’enseignement maternel et primaire mis en jeu par le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra). Selon un communiqué publié par cette institution gouvernementale le 20 septembre 2018, le recrutement est lancé pour le compte du ministère d’Éducation de base au titre de l’exercice 2018.Les épreuves écrites du test-sélection de ce concours se dérouleront le 1er décembre 2018 au centre unique de Yaoundé. Les dossiers de candidature seront reçus contre un récépissé au Minfopra ou dans les délégations régionales de la Fonction publique jusqu’au 23 novembre 2018.

  • Présidentielle 2018 : La campagne des anciens candidats

    Présidentielle 2018 : La campagne des anciens candidats

    Neuf candidats… Un élu
    Après 2011, le samedi 22 septembre 2018 est le jour où la politique s’est officiellement réveillée au Cameroun. Il y a 7 ans en effet, le pays vivait pareille effervescence. Revoici la présidentielle, revoici la campagne électorale. Selon la loi, c’est parti pour deux bonnes semaines. Quatorze jours pour que les candidats au fauteuil présidentiel disent des choses. Pour eux, c’est le temps de convaincre, car la confiance populaire ne tombe pas du ciel. Elle viendra du peuple, si toutes les conditions sont respectées. L’instant est donc délicat. Il est d’autant délicat que cette fois-ci, la vieille lune mortifère inspire certains à cultiver l’intolérance.

    Le 7 octobre prochain est donc à suivre de très près. Toutes les parties prenantes (administrations publiques, partis politiques, observateurs, médias, société civile et anonymes) doivent s’arrimer à la bonne gestion des contradictions… pour le bon déroulement de la campagne, pour le bon déroulement du scrutin. Alors, il faudra chaque jour conjurer les éléments de déloyauté publique. L’information à sens unique et inique, les injures, les fake news, les chasses à l’homme, les citations truquées et les amalgames biaisés peuplent la liste.

    On l’a vu sous d’autres cieux. On a vu les mille feux qui ont fâcheusement encadré la suite. On en voit l’application dans l’actualité. Cette actualité parle. Elle dit qu’il ne faut pas, en cette période, forcer les trous de serrure pour que le désordre entre dans la maison. L’aphorisme, on en conviendra, est caricatural. Il exprime pourtant une réalité : en période électorale, le diable rôde, prêt à élire domicile chez celui qui lui ouvre la porte. Car il y a un vibrant idéal à partager, avec pour résiduel objectif commun ce qui n’est finalement que la définition de toute société : le vivre-ensemble. Bonne campagne à tous !

     

    La campagne des anciens candidats

    L’inflation de leur discours fait créditer la thèse d’arrière-pensées politiques.

     

    Joachim Tabi Owono

    Doigt d’honneur fièrement levé, Jean-Jacques Ekindi se fait miel à nouveau avec Paul Biya. Au cours de la conférence de presse qu’il donne ce 20 septembre 2018 à Douala, le «chasseur de Lion» assume son choix. «Il ne faut pas confier le destin du pays à n’importe qui», confie-t-il aux journalistes. Pour le justificatif, c’est une forme de colère qui domine le leader du Mouvement Progressiste (MP). «Ce qui se passe entre les états-majors des différents candidats est dur à vivre. Là-bas, c’est le flou idéologique et stratégique», assure le célèbre challenger de Paul Biya à la présidentielle de 1992.

    Toujours pour agréger la candidature du président du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais), Jean de Dieu Momo, sur les ondes de Radio Balafon, le 23 juillet 2018, affiche une posture de repentance, sur fond de propos éruptifs contre ses détracteurs. «Je me suis trompé!», avance le leader des Patriotes Démocrates pour le Développement du Cameroun (PADDEC), le parti sous la bannière duquel il bat campagne à l’élection présidentielle de 2011.

    Jean-Jacques Ekindi

    A l’issue dudit scrutin, Isaac Feuze ne récolte que quelques maigres suffrages. Aujourd’hui, contrastant avec ses communications antérieures, le président du Mouvement pour l’Emergence et le Réveil du Citoyen (MERCI) s’affiche en pro-Biya et l’assume de face. Tout comme Joachim Tabi Owono. Battu à deux reprises (1997 et 2011) par le candidat du RDPC, le président national de l’Action pour la méritocratie et l’égalité des chances (AMEC) perce, sous l’écorce de son humilité retrouvée, quelques beaux restes de son admiration pour Paul Biya.

    De son côté, Albert Dzongang, le président de la Dynamique, se saisit d’éléments comme les errements et les reniements d’une prétendue ligne politique trahie ou la gouvernance autoritaire au sein de son ancien parti (le RDPC) pour appeler à voter Maurice Kamto, le 7 octobre 2018. L’acte d’accusation que ce candidat à la présidentielle de 2011 dresse contre Paul Biya a trois lignes : «un régime politique fondé sur le culte de l’image présidentielle, une fuite en avant permanente dans la communication et l’obsession de sa réélection au détriment de l’intérêt général». Toutes choses qui, selon lui, exposent inévitablement le chef de l’État à devenir le réceptacle de toutes les colères et angoisses du pays. Pour lui, la meilleure offre politique actuelle reste celle du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.

    Jean de Dieu omo

    Pour la campagne électorale, Jean-Jacques Ekindi, Jean de Dieu Momo, Isaac Feuzeu et Joachim Tabi Owono occupent l’espace public. Tous caractérisés par une double propriété : chacun revendique au moins une participation à l’élection présidentielle et est leader de son parti. Au fur et à mesure de la divulgation plus ou moins organisée et contrôlée des soutiens et des ralliements, la candidature de Paul Biya rassemble des hommes aux profils politiques variés. «Pour la plupart, ces ralliements proviennent d’acteurs hier en rupture avec tel ou tel candidat», analyse Manfred Ekouti. À en croire ce socio-politiste, cela peut se lire sous deux angles: «c’est le prolongement de leurs activités politiques antérieures et la correction de leurs expériences à la présidentielle». Il ajoute: «À la vérité, leur présence n’est pas de nature à durcir le scrutin. Ces anciens candidats rassemblés autour d’un même totem sont là pour nourrir la panse médiatique avec des arrière-pensées politiques».

    Océan

    Le RDPC décline le visage de sa campagne

    À Kribi, le 23 septembre 2018, Jules Doret Ndongo, chef de la délégation départementale permanente du comité central du RDPC dans l’Océan, a lancé la campagne pour la réelection du président Paul Biya. En voici les lignes stratégiques.

    Jules Doret Ndongo, bras levés à Kribi le 23 septembre 2018

    Un peu plus de 86 millions de francs CFA ornent les caisses de la commission départementale de coordination de la campagne du candidat RDPC dans l’Océan. On l’a appris le 20 septembre 2018 au cours d’une séance de travail présidée par Jules Doret Ndongo. Le ministre des Forêts et de la Faune a de bonnes raisons d’exprimer sa satisfaction. Outre la générosité des militants des 9 sections RDPC du département de l’Océan, la collecte des fonds a également sollicité les communautés, associations et entreprises citoyennes de la localité.

    Le chef de la délégation départementale permanente du comité central du RDPC dans l’Océan insiste sur les modalités de gestion de l’argent, qualifié par l’orateur de «fonds publics». Sur le grill: les présidents de section et de sous-sections portés à la tête des commissions communales et locales de campagne. Ils reçoivent respectivement des enveloppes globales de 16 633 500 FCFA et 56 530 000 FCFA soit un total de 73 193 500 FCFA pour le fonctionnement des commissions susmentionnées.

    Jules Doret Ndongo met un point d’honneur sur les directives du comité central par rapport à la conduite de cette campagne qui «ne sera pas comme les autres». Explication du membre du gouvernement: «cette fois-ci contrairement à l’accoutumée, l’option prise par la hiérarchie du parti est celle du porte-à- porte durant lequel le bilan du président national à la tête du pays en général et tout particulièrement dans l’Océan devra être mis en exergue».

    Damien Tonyè

  • Migrations clandestines : L’Afrique se fracture à Yaoundé

    Migrations clandestines : L’Afrique se fracture à Yaoundé

    Une discussion portant sur les traitements infligés aux candidats à l’exil met des diplomates nord-africains en colère ; la scène achève de configurer un continent à deux visions.

    Migrants africains: à l’origine de la controverse

    Incurie des gouvernements africains, échec des politiques locales de développement, poussée irrépressible vers une vie meilleure rendue accessible par les moyens d’information et de communication modernes, sans oublier les trafiquants de cette nouvelle forme de traite des êtres humains, et à l’autre bout les associations qui en vivent également.

    À Yaoundé le 18 septembre 2018, au cours d’un dîner-débat organisé par l’Association Europe-Afrique Cameroun, l’on a capté tous les ressorts d’un drame de proportion continentale. L’on a surtout démontré que quelques pays d’Afrique du Nord (Libye, Mauritanie, Égypte et Algérie notamment) sont coupables de connivence avec les réseaux de passeurs. Pire : en juin 2018, l’Algérie est accusée d’avoir expulsé 13 000 personnes au cours des 14 derniers mois -y compris des femmes et des enfants- sans eau ni nourriture, les obligeant à partir à pied dans le désert du Sahara.

    Ire

    En l’affirmant, Niyota Sebigunda, représentant de l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) lève un lièvre. Dans la salle, la violence des réactions donne une idée de l’ampleur du tabou. Évitant d’exposer la réalité, les diplomates des pays incriminés conduisent à l’enlisement du débat sur les traitements inhumains dont ils sont accusés.
    Avec des préoccupations nationales en tête, un officiel algérien s’emporte. Il estime qu’Alger est victime de provocations continuelles des organisations internationales. Il appelle cela «une campagne malveillante». «La logique de rétention et de «parquage» est contraire à nos valeurs et à nos engagements ; dans ces pays qu’on charge aujourd’hui, le défi est de limiter les mouvements des migrants. Partout dans ces pays, l’on pense que la capacité à fermer la route est la plus efficace et la plus humaine», dit-il.

    Devant les protestations de l’Algérien, un invité égyptien dégaine une carte supplémentaire, en accusant l’OIM d’être déconnectée des réalités. Dans son élan coléreux, il suggère de ne pas pousser la réflexion sur les migrants dans «le sens de la victimisation d’un côté et de la sanctification de l’autre». En filigrane, la fracture entre l’Afrique subsaharienne et celle du Nord est perceptible. Selon lui, il faut dissiper certaines illusions. Ceux qui chargent les pays d’Afrique du Nord doivent au contraire structurer le débat sur les motivations à l’immigration. «Les pays souverains peuvent expulser les migrants comme ils le désirent… tant qu’ils respectent le droit international», ponctue le diplomate égyptien.

    André Balla (Stagiaire)

  • Exploitation du terminal polyvalent : Débuts prometteurs de KPMO au PAK

    Exploitation du terminal polyvalent : Débuts prometteurs de KPMO au PAK

    Le groupement Kribi Port Multiple Operators a organisé jeudi dernier la Journée d’imprégnation et d’information du Terminal polyvalent de Kribi. Jeux et enjeux.

    Tous les acteurs de la place portuaire de Kribi et particulièrement ceux du terminal polyvalent se sont retrouvés autour d’une même table dans la cité balnéaire le jeudi 20 septembre 2018. Les professionnels des médias y prenaient part, invités conjointement par le groupement Kribi Port Multiple Operators (KPMO) et le Port Autonome de Kribi (PAK). Les deux structures ont convenu de l’organisation d’une journée d’imprégnation et d’information du terminal polyvalent de Kribi (J2i-Kribi tpk) sur la base du contrat de sous-traitance pour l’exploitation dudit terminal signé le 9 juillet dernier.

    Un contrat pour lequel le Directeur Général du Port Autonome de Kribi (DG/PAK) tient à rappeler le fondement. «Par ce contrat, indique Patrice Melom, le PAK a suivi les hautes directives du chef de l’État qui demande clairement qu’en cas de défaillance d’un opérateur donné, dans la mise en exploitation des terminaux, que nous puissions nous-mêmes gérer, pendant une période transitoire, le terminal concerné. C’est bien ce qui se passe sur le polyvalent long de 265 mètres où nous sommes avec KPMO dans le cadre d’une régie indirecte».

    Le patron du port de Kribi poursuit en exprimant sa satisfaction des deux premiers mois de cette collaboration appelée à valoriser les nationaux durant deux ans éventuellement renouvelables, le temps pour le Cameroun «de designer un autre opérateur de référence, sélectionné dans le cadre de l’appel d’offres actuellement en cours». Il n’en fallait pas plus aux responsables de KPMO (qui regroupe 9 entreprises aux capitaux entièrement camerounais, à savoir APM, Transimex, groupe 2M, Sapem, 3T Cameroun, Cam-transit, Copem, Star, Gos ) pour afficher clairement leur ambition première, en l’occurrence exploiter ce terminal polyvalent pour un long bail.

    En effet, parlant au nom de tous les membres du groupement, Alain Claude Atangana Zang, directeur général de la Centrale d’opérations Maritimes (COPEM) conclut sa présentation en revendiquant un leadership local pour «installer durablement KPMO au port autonome de Kribi». La descente sur le site portuaire de Mboro, situé à une trentaine de kilomètres au sud de Kribi, est l’occasion idoine pour ces 9 chefs d’entreprises de montrer et démontrer les compétences spécifiques de leurs équipes dans le domaine de la logistique. La réalité du terrain fera d’ailleurs dire à plus d’un observateur averti que «les débuts de KPMO sont plutôt prometteurs sur le terminal polyvalent de Kribi où non seulement il emploie 80% de ressources locales sur les quais, mais en plus le trafic est en constante augmentation depuis juillet 2018 avec 5 navires manutentionnés en 45 jours et une prévision de dix par mois en mai 2019».

    Damien Tonyè

  • Padi-Dja : 3 milliards nécessaires pour la phase I

    Padi-Dja : 3 milliards nécessaires pour la phase I

    Le Feicom a remis le document de stratégie pour le développement de la boucle du Dja au gouvernement jeudi 20 septembre 2018 à Yaoundé.

                                                         Remise du Padi-Dja au Minepat délégué

    Plus de 3 milliards FCFA seront nécessaires pour la mise en œuvre de la première phase. Elle doit couvrir la période 2019 -2021 comme l’explique Camille Akoa, directeur général du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom). Le patron du Feicom a officiellement remis le 20 septembre 2018 le document de stratégie au ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Paul Tasong, au cours d’une cérémonie officielle à Yaoundé.

     

    Commande

    Le Padi-Dja a été commandé par le Minepat au Feicom en août 2014. Et au terme de onze sessions, l’institution spécialisée dans la gestion des communes a rendu sa copie. Le constat, selon le Feicom, est que: «comme la plupart des communes camerounaises, celles de la zone (de la Boucle du Dja) font face à un déficit de ressources humaines en qualité et en quantité, ce qui ne leur permet pas de mettre en œuvre leur développement […] la mobilisation des ressources financières n’y est pas optimale et les communes ne disposent pas de moyens suffisants pour mener à bien leurs missions», a établi le DG du Feicom. Camille Akoa note également que «les relations entre les différents acteurs ne sont pas suffisamment structurées pour permettre de trouver des solutions endogènes aux problèmes rencontrés et favoriser l’implication de tous dans la gestion des affaires publiques».

     

    Impératif

    Trois axes stratégiques sont proposés : le développement des capacités organisationnelles et de gestion ; la promotion du développement durable et animation sociale et culturelle ; et la mobilisation et programmation des ressources financières. Ces trois axes sont détaillés en sept autres domaines. À travers le Padi-Dja, le gouvernement ambitionne d’atteindre des objectifs tels que: une augmentation du nombre d’acteurs économiques de 10% par an, l’augmentation des ressources financières de 20% dans 80% des communes; ou encore 80% de document de planification tenus à jour.

    Pour sa part, Paul Tasong, le ministre délégué a rappelé que «la mise en exploitation de nombreux projets miniers dans les régions de l’Est et du Sud-Cameroun va inéluctablement induire d’importants changements sociaux et de nombreux bouleversements de l’écosystème de la zone, réputé sensible. Une anticipation de la mise en place des outils stratégiques d’aménagements […] apparaît comme un impératif».

     

     

    Bobo Ousmanou

  • Maurice Kamto : La bête…noire

    Maurice Kamto : La bête…noire

    Depuis sa sortie du gouvernement en novembre 2011, l’universitaire se dit la cible d’abus et d’attaques. La violence verbale se serait accentuée avec son investiture comme candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.

    13 août 2012. Hilton hôtel de Yaoundé. Après avoir autorisé une conférence de presse, le sous-préfet du 3e arrondissement se rétracte et veut interdire l’évènement. Face à la ténacité des organisateurs, Albert Mekondane Obounou bloque les portes de la salle, coupe la climatisation et l’électricité. La conférence de presse de lancement du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) se déroule dans l’obscurité. Quelques mois auparavant, Maurice Kamto, que ses partisans appellent affectueusement MK ou Prof, avait déjà été interdit de conférence. Il souhaitait expliquer les raisons de son départ du gouvernement. C’est dans ce contexte hostile (manifestations interdites ou réprimées à la matraque et aux canons à eau, militants molestés…) que le MRC et son président essayent de faire, depuis six ans, la politique «autrement». Objectif : offrir aux Camerounais «l’alternance dans la paix et par les urnes».

    L’universitaire connait bien les méthodes du régime Biya. Il l’a servi comme ministre délégué auprès du ministre de la Justice de 2004 à 2011. Il semble s’être préparé à une telle adversité. «La guerre a commencé», lâche-t-il d’ailleurs, en échangeant une accolade avec le philosophe Sindjoun Pokam, lors du lancement agité du MRC. Ce jour-là, une fois à l’estrade, Kamto, qui dit vouloir être pour le Cameroun ce que De Gaulle a été pour la France et Mandela pour l’Afrique du Sud, a ces mots : «la nuit précède le jour».

    Globetrotteur

    «Le jour se lèvera le 7 octobre», lance l’enseignant de droit, sourire en coin, ce 10 août 2018 en prenant congé après une trentaine de minute d’échange avec le reporter dans l’un de ses quartiers généraux de campagne situé dans le 3e arrondissement de Yaoundé. «J’ai un autre rendez-vous», s’excuse-t-il. Depuis la naissance du MRC, cet avocat qui a fait ses classes dans les universités de Yaoundé et de Nice en France, a des journées longues. Il doit gérer son emploi de temps entre ses activités d’enseignant, d’agent, de conseil et d’avocat et ses fonctions de chef de parti.

    Les choses se sont encore accélérées avec son investiture comme candidat du MRC à l’élection présidentielle, lors de la convention de son parti, le 14 avril. Entre réunions en petit comité, rendez-vous médias, meetings politiques… l’ancien ministre a désormais des «journées de 24 heures». Le 19 août par exemple, il revendiquait «44 grands meetings effectués depuis le mois d’avril 2018». «J’ai un plaisir absolument indescriptible à être dans le Cameroun profond», confesse le candidat. Entre le 5 et le 15 septembre, MK a encore parcouru une vingtaine de localités situées dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est et du Centre.

    Appareil

    Ce déploiement est facilité par l’implantation du MRC à travers le territoire national. «Les visites du Pr. Maurice Kamto sur le terrain sont organisées par des unités du parti dont il est le président. A la fin de cette tournée de campagne, quasiment tous les 58 départements du Cameroun auront été parcourus. C’est un exploit qui n’a pas été accompli par plusieurs candidats à cette élection présidentielle», évalue Bibou Nissack. L’acteur de la société civile a rejoint l’équipe de campagne de Maurice Kamto à la fin du mois d’août, avant d’être nommé responsable de la communication et porte-parole du candidat du MRC. A ce jour, le parti revendique une présence dans 330 arrondissements sur les 360 que compte le pays.

    «Kamto pèse 20 élus présents dans 5 communes (Douala 1er, 3e, 4e, 5e et Bafoussam 1er). En nombre d’élus, le RDPC vaut 446.05 fois MRC», claironne Elimbi Lobé depuis plusieurs semaines sur les plateaux de télévision à l’effet de relativiser ce travail de terrain. Pour cet ancien militant du Social Democratic Front (SDF), le salut de l’opposition à cette présidentielle passe par une candidature unique. Au MRC où on annonce la présentation ce 17 septembre de «la coalition constituée» autour de MK, on indique que présenter les choses ainsi, «c’est préparer l’opinion à une victoire de Paul Biya. Ce qui est loin d’être acquis». «Si non, comment expliquer autrement cette fébrilité qu’on observe dans le camp d’en face?», interroge-t-on.

    Le signe de fébrilité le plus frappant du RDPC, parti au pouvoir, est l’autodafé des T-shirts et pancartes aux couleurs du MRC. Les faits sont imputés à Cavaye Yeguie Dibril, président de l’Assemblée nationale. Ils ont été commis le 14 juillet dernier à Maroua, capitale régionale de l’Extrême-nord. La compétition dans cette partie du pays s’annonce plus rude que par le passé. Et parce que la région compte plus d’un millions d’inscrits sur les listes électorales, Paul Biya, le président-candidat, devrait d’ailleurs y lancer sa campagne. «Sa crédibilité [de Maurice Kamto] s’est affirmée lors de la deuxième convention du MRC… Le MRC avait fait salle comble, et les diplomates invités se sont dits impressionnés. C’est ce qui a réellement mis la puce à l’oreille des autorités et les a rendues fébriles», analyse Christian Penda Ekoka dans les colonnes de Jeune Afrique édition du 9 au 15 septembre. Ce conseiller technique du chef de l’Etat est depuis en dissidence.

    Kamto bashing

    A en croire l’entourage de MK, l’autre visage de ce déficit de sérénité, «ce sont les boules puantes» lancées contre le «tireur de penalty». Après l’affaire du marché de l’élaboration du Code pénal camerounais qui a fait long feu, l’originaire de Baham, dans la région de l’Ouest du pays, est aujourd’hui présenté comme un ethno-fasciste notamment par le politologue Mathias Owona Nguini et des acteurs du G20, un groupe de partis politiques qui soutiennent la candidature de Paul Biya. A chaque fois que les responsables du MRC essayent de dénoncer ces «attaques», on leur rétorque que leurs sympathisants font pareil.

    Loin de nier les faits, Kamto plaide l’excuse de la provocation: «Qui est-ce qui a d’abord commencé par parler de tribalisme pour qu’il ait une réaction ?», rétorque l’universitaire. «Mais, on n’a jamais produit un seul fait de tribalisme me concernant», se défend-il avant d’accuser: «Nous savons qu’il y a des gens qui sont payés par l’Etat du Cameroun dont le travail est de créer la confusion sur la scène politique. De façon à ce que le débat soit flou, illisible et surtout qu’on ne parle pas du bilan du candidat sortant».

    Mais cette propension à critiquer le prof a fini par révolter certains. «Dans un pays ou la compétence est devenue un problème, le mérité un crime, c’était choquant de rester impassible devant un lynchage orchestré sur la base de la calomnie, du mensonge et visant à salir quelqu’un qui a une réputation de probité», indique Bibou Nissack pour justifier son ralliement au candidat du MRC. «Ils seraient nombreux dans ce cas notamment dans l’aire géographique de Maurice Kamto», observe un analyste politique. Le Kamto Bashing bonne ou mauvaise stratégie ? Réponse le 7 octobre.

    Aboudi Ottou

    Revoir l’APE pour sauver l’intégration régionale

    Maurice Kamto dévoile son programme politique ce 17 septembre 2018. On saura alors dans les détails ce que le candidat du MRC propose pour « moderniser le Cameroun dans une République nouvelle ». Il est cependant déjà connu que, s’inspirant du projet de société du parti vieux de six ans, ce programme va se décliner en cinq chantiers : politique et institutionnel, jeunesse et éducation, économie et production, social et solidarité, politique internationale et diaspora. Si Maurice Kamto est porté à la tête du pays à l’issue de l’élection du 7 octobre, l’intégration régionale ne sera donc pas une des priorités du septennat. Mais plusieurs actions annoncées devraient avoir un pacte sur le processus de construction d’un destin régional.

    «Nous allons rediscuter les APE [Accord de partenariat économique] pour voir si nous pouvons les adapter. Sinon, nous allons en sortir», assure l’universitaire. Pour ce dernier, les APE ne peuvent pas permettre le développement industriel du pays : «Plus vous abaissez les tarifs douaniers, plus vous créez un appel d’air pour les produits importés qui viendront faire concurrence à notre jeune tissu industriel», se justifie-t-il. Mais l’autre enjeu de cette démarche est de préserver et booster les échanges commerciaux régionaux que tous les experts disent menacés par l’APE bilatéral Cameroun – Union européenne. Car pour le candidat du MRC, les entreprises camerounaises devraient d’abord faire leur preuve dans ce marché avant de s’ouvrir à la concurrence internationale.

    Tout cela pourrait se faire sans francs CFA. Maurice Kamto, disciple de la première heure de Tchuindjang Pouémi, promet d’en sortir. Cependant, il ignore, pour l’instant, si cela se fera en restant dans la Cemac ou en créant une monnaie souveraine : « Je mettrai une équipe d’experts en place pour nous aider à choisir la meilleure option», indique-t-il. Mais cela a suffi à convaincre un anti-franc CFA comme Bibou Nissack. Celui qui a été fait porte-parole du candidat après son ralliement, se dit aussi séduit par l’engagement de l’agrégé des facultés françaises à la pacification des relations entre les Etats africains. Agissant tantôt comme agent, conseil ou avocat, Maurice Kamto a contribué à la résolution pacifique de certains conflits territoriaux entre pays africains comme il l’a fait dans le différent de Bakassi opposant son pays au Nigéria.

    AO

    Bio-Express

    • Nom : Maurice Kamto.
    • Age : 64 ans.
    • Expérience professionnelle: entre autres, agent, conseil et avocat devant la Cour internationale de justice (depuis 1994), ministre délégué auprès du vice-Premier ministre, ministre de la Justice, Garde des Sceaux (déc. 2004 – nov. 2011), doyen de la faculté des sciences juridiques et politiques, université de Yaoundé II (1999-2004).
    • Distinctions honorifiques : entre autres, Commandeur de l’Ordre de la Valeur (Cameroun); Commandeur de l’Ordre de la Valeur (Niger); Chevalier des Palmes académiques (CAMES).
    • Niveau académique : agrégé des facultés françaises de droit.
    • Publications : auteurs d’une dizaine d’ouvrages dont L’urgence de la pensée, Presses universitaires d’Afrique, 1993, Gouvernance mondiale et droit international, Bruxelles, Bruylant, 2015 ; Droit international de la gouvernance, Paris, A. Pedone, 2013.
    • Situation matrimoniale : marié et père de plusieurs enfants.
    • Trait particulier : parle couramment français et anglais.

  • Michael Ngadeu-Ngadjui

    Michael Ngadeu-Ngadjui

    On parle là du nouveau titulaire du brassard des Lions Indomptables. «C’est une grande fierté», avoue le natif de Bafang (région de l’Ouest). A la veille de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2019, au terroir, c’est surtout un vrai défi pour cet homme de peu de mots, au regard plus éloquent que le verbe. Pour son tout «premier capitanat» face aux Comores, ce footballeur polyvalent a certainement compris le rôle ingrat que vient de lui conférer Clarence Seedorf. Juste un modeste nul. Ça ne soulève personne. Mais, au moins, on a vu ce gars de 28 ans, maître des airs et de l’anticipation, sachant doser son agressivité aucours du match contre les Cœlacanthes. On dit que tout cela est le résultat d’une expérience de la haute pression. Une expérience qui a débuté le 03 septembre 2016 avec l’équipe fanion du Cameroun; et couronnée par le titre de champions d’Afrique 2017 au Gabon.

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    Selon le Santé publique (Minsanté), c’est le nombre de morts de choléra enregistrés dans les régions camerounaises du Centre et du Nord au 11 septembre 2018. Sur la foi du rapport de situation sur la gestion de l’épidémie publié par André Mama Fouda, le Minsanté, ce chiffre traduit une hausse, par rapport aux 17 décès enregistrés le 03 septembre dernier dans les mêmes zones. Le rapport pointe par ailleurs un cas de maladie notifié dans la région du Littoral, pour un total de 267 (contre 235 précédemment) pour un taux de létalité de 8,2%.

    Face aux risques qui vont grandissant, particulièrement dans le Nord, les autorités camerounaises, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), affirment mettre à jour la liste linéaire, poursuivre les opérations de prévention, de surveillance, d’investigation et d’assainissement et renforcer les capacités du personnel médical.

  • Discours de haine : Le CNC tente d’exorciser les médias

    Discours de haine : Le CNC tente d’exorciser les médias

    Face aux acteurs du secteur, l’organe en charge de la régulation, aidé par des experts, s’emploie à conjurer les éléments de déconstruction du vivre-ensemble au Cameroun.

    Il n’y avait pas mieux que le génocide rwandais en 1994, la crise post-électorale en Côte d’Ivoire en 2010 et le contexte électoral actuel au Cameroun pour servir de passerelles au Conseil national de la communication (CNC) dans ses efforts de sensibilisation des hommes des médias locaux aux dangers des appels à la haine. Le 11 septembre 2018 à Yaoundé, Peter Essoka et son équipe disposaient là de deux aiguillons à une réflexion articulée autour d’un certain discours médiatique à la mode au Cameroun et les représentations qui s’y rattachent.

    Question d’identité
    Dans le détail, les experts ont édifié les participants sur la problématique des différentes dimensions de l’identité, en l’occurrence de l’identité nationale, politique, ethnique et culturelle telles qu’elles apparaissent dans le traitement et la représentation par les médias locaux. L’idée globale véhiculée par les différents exposants a surtout mis en exergue le risque de conflit ouvert. Selon eux, il est accru lorsque les journalistes remettent en question les compromis et s’appuient sur certains clans, factions ou ethnies. «Les référents identitaires, communautaires, tribaux, ethniques ou claniques favorisent, dès lors, des logiques de fractionnement : tantôt celle du contrôle du territoire par un pouvoir central, tantôt celle de la conservation du pouvoir», a validé le Pr Enoh Tanjong.

    Partant du postulat selon lequel les situations de haine et les phénomènes de violence confrontent différentes figures dans les représentations médiatiques, le Pr Boyom Assala, le directeur de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (ESSTIC) de Yaoundé, a focalisé son analyse sur le discours médiatique de la haine, tel que véhiculé par divers supports audiovisuels, écrits ou cybernétiques camerounais. En tant qu’objet langagier, il a développé autour une analyse «sémio-discursive» autour de celui-ci. «L’on assiste par conséquent à la prolifération d’un discours ou d’un lexique à fonction identificatoire qui débouche sur l’exacerbation des différences au plan national», a-t-il conclu. D’où l’appel, en urgence, d’un respect des fondamentaux de la profession de journaliste.

    André Balla (Stagiaire)

  • Campagne présidentielle : Paul Biya défie les sécessionnistes

    Campagne présidentielle : Paul Biya défie les sécessionnistes

     

    Les responsables du RDPC dans le Nord-ouest lors du meeting de lancement de la campagne présidentielle

    Les hiérarques du parti de Paul Biya ont tenu leur meeting de lancement de campagne samedi dernier dans le chef-lieu de la région du Nord – Ouest. Malgré les menaces formulées par des séparatistes.

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    Zéphirin FotsoKamga

  • Serge Espoir Matomba : Un self-made président

    Serge Espoir Matomba : Un self-made président

    Le jeune entrepreneur veut transformer ses succès en affaires en succès politiques.

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    Rémy Biniou

  • 07 octobre 2018 : Les projections de Issa Tchiroma Bakary

    07 octobre 2018 : Les projections de Issa Tchiroma Bakary

    Selon des observateurs de la scène politique nationale, le président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) anticipe sur le résultat du scrutin d’octobre prochain, en construisant une légitimité au bénéfice de l’actuel locataire du palais de l’Unité.

    Issa Tchiroma à Garoua

    En débarquant à Garoua (région du Nord) ce 08 septembre 2018, Issa Tchiroma Bakary est en roue libre dans son milieu naturel. On comprend qu’il flatte le noyau dur de ses partisans, à grand renfort de plaisanteries et de coups de menton, sans craindre les outrances. Sur cette scène qu’il connaît bien, le ministre de la Communication (Mincom) assure le show devant un public acquis. «Nous voulons rassurer le président Biya. Ici, c’est plié ! Ici, la messe est dite !», scande fièrement l’homme politique devant les caméras de la CRTV. Sans surprise, 08 citoyens -qui ont le malheur d’être les challengers de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle- figurent parmi ses cibles. L’occasion est belle pour recycler, avec grand entrain, le discours sur leur amateurisme: «Aux autres candidats, j’ai bien peur pour eux, en vérité, qu’ils ne soient que des enjoliveurs de la démocratie ; parce qu’ils n’ont aucune chance d’avoir une seule voix».

    Comme pour compléter sa sortie dans le chef-lieu de la région du Nord, Issa Tchiroma Bakary exploite la sortie officielle du livre-programme de «son candidat», le 12 septembre 2018 à Yaoundé. En quelques mots, il fait le pari d’«une victoire héroïque» de Paul Biya, au lendemain du scrutin du 07 octobre 2018. Au pupitre, il dénoue les fils qui gouvernent son pronostic. «Cette élection est la plus difficile pour le président Biya. Avez-vous déjà vu un homme qu’on insulte à longueur d’émissions comme le président Biya ? Avez-vous déjà vu un homme qui, plus que par le passé, prend des coups venus des ONG, des apprentis-sorciers etc.?», feint-il d’interroger l’assistance. Dans la salle, la séquence émotion prend forme. Les caméras peuvent alors filmer l’image d’un Issa Tchiroma Bakary ému aux larmes : «le président Biya me fascine!», lance-t-il.

    Regards

    Pour les observateurs, à défaut de proclamer les résultats à l’avance, le président du FSNC bat campagne pour Paul Biya, sur fond de conditionnement de l’opinion nationale et internationale. Certains disent avoir clairement cerné ce rôle. «Les stratèges de Biya utilisent cet homme (Issa Tchiroma) comme une arme de légitimation de sa victoire», indique Amandine Nkamwa. Capitalisant sur son profil d’observatrice des élections au Sénégal, à Haïti et en Algérie, la Camerounaise estime que «cela nuit au fonctionnement démocratique, surtout quand c’est diffusé en prime time sur un grand média». Traduction : Aidé par la CRTV dont il est le PCA, Issa Tchiroma Bakary tient le rôle. «Tout ce monde-là fonctionne main dans la main et agit comme un rouleau compresseur, pour imposer dans l’opinion une version officielle mensongère et rendre inaudible tout point de vue contestataire après l’élection», soutient Amandine Nkamwa.

    A côté, d’autres analystes concluent que cette «campagne» menée par le porte-parole du gouvernement est la conséquence de réserves formulées autour des possibles rebondissements de la crise anglophone. Sur ce plan, croit savoir Samy Oben, un militant du Social Democratic Front (SDF), l’enjeu est de saisir quels peuvent être le sens et la valeur ajoutée d’un point de vue profane dans le traitement de la situation au Nord-ouest et au Sud-ouest du pays.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Yaoundé : Akéré Muna en pleine campagne déloyale

    Yaoundé : Akéré Muna en pleine campagne déloyale

    Invité à un brainstorming sur les violences faites aux femmes, le leader du «Mouvement Now» tente de détourner l’ordre du jour pour vanter sa candidature à l’élection présidentielle prochaine.

    «A vous qui dites que votre candidat est le futur président de la République, je réponds que je suis le prochain président de la République». On a pensé que Me Akéré Muna ne s’arrêterait qu’à cette blague lancée en direction d’un représentant du Social Democratic Front (SDF) ce 06 septembre 2018 dans un hôtel de la capitale. Profitant de la tribune à lui offerte par les organisateurs de l’atelier de plaidoyer sur les violences faites aux femmes, l’ancien bâtonnier déguise sa prise de parole en conférence de presse.

    Pendant près de 15 minutes, toutes à son bénéfice, l’homme politique tente d’expliquer son alliance avec l’UPC (faction Issa Habiba). L’astuce est vite détectée puis dénoncée par d’autres représentants de candidats invités à la même cérémonie. Sosthène-Médard Lipot du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), fait vite d’attirer l’attention de l’assistance sur ce «meeting déguisé d’Akéré Muna».

    Epauler par les «plénipotentiaires» de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et du parti Univers, le communicateur de Maurice Kamto fait remarquer que Akéré Muna est «arrivé, à dessein, avec une artillerie lourde pour se prendre en image à côtés des représentants d’autres partis dont les candidats sont absents à cette occasion». Dans le chahut, les uns et les autres claquent la porte, menaçant ou revendiquant qu’il soit aménagé, un espace de prise de parole, proportionnel à celui «accordé subrepticement à Akéré Muna». Chose qui leur sera accordée aux forceps.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Mercato : Les jeux et vœux de militants sur la scène

    Mercato : Les jeux et vœux de militants sur la scène

    Mue par des situations cocasses, la presse locale ne rate plus l’occasion d’en faire écho ces derniers temps. Explications.

    06 septembre 2018, Equinoxe TV, une chaîne de télévision émettant de Douala (région du Littoral) annonce qu’une faction de l’Union des populations du Cameroun (UPC) à l’Ouest s’est ralliée au Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto. Le même jour, sur le site de l’hebdomadaire Jeune Afrique, un titre barre la Une: «Christian Penda Ekoka tourne le dos à Paul Biya»

    «Sam Séverin Ango, l’ancien soutien d’Akéré Muna vient de le quitter pour devenir porte-parole et responsable de la communication de Frankline Ndifor Afanwi, l’un des neuf candidats à la présidentielle du 7 octobre prochain», apprend-on sur le site d’informations Cameroonweb ce 20 août 2018. «Les 2 951 démissionnaires, majoritairement du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) ont été accueillis samedi dernier à l’esplanade de la maison du parti RDPC de Maroua pour leur retour dans cette formation politique au cours d’une cérémonie présidée par le Très honorable Cavaye Yeguié Djibril, chef de la délégation permanente régionale du Comité central de l’Extrême-nord», relate Cameroon Tribune du 16 juillet 2018.
    Quelle conjonction astrale a-t-il fallu pour qu’au Cameroun, à cette période de veille électorale, les pensionnaires de certaines écuries politiques claquent la porte de celles-ci? 2018, année de la tenue de la présidentielle au Cameroun marque le retour de cette question, que la victoire de Paul Biya en 2011 avait fait perdre de vue. Empruntant au vocabulaire pastoral, les experts parlent de «transhumance politique».

    Dès lors, selon les spécialistes, est propre à la période pré-électorale. «Ce à quoi nous assistons est fait de reniements, de revirements, de ralliements d’anciens opposants qui rejoignent soit la mouvance gouvernementale ou d’autres partis dits d’opposition, avec l’espoir de bénéficier de quelques avantages après le vote», explique  François Tchappi, sociologue politique.
    Plus nuancé, le sociopoliste Eric Mathias Owona Nguini souligne que «les partis politiques ne sont pas des casernes militaires. La transhumance est d’ailleurs pratiquée pendant toute l’année sauf qu’à la veille des élections, on zoome sur la question. Certes, avant les élections, les gens sont à la recherche des postes en raison des ambitions des uns et des autres. Mais, l’opération d’adhésion et de retrait est continue dans le temps».

     

    Bouffe

    Prise comme telle, les spécialistes de la cuisine électorale mettent en avant «le langage à l’envers» des nomades. A les en croire, l’adhésion au parti ne se fait pas autour d’un projet. «C’est l’accès au pouvoir qui est une fin en soi, quand ce n’est pas l’exclusive motivation ethnique ou personnelle qui a raison sur tout. L’adhésion à un parti politique se fait davantage sur des critères d’appartenance ou de relations personnelles, ethniques et matérielles. La transhumance politique se nourrit, en partie, de ces dérives et perversions», dégage Eric Mathias Owona Nguini.
    Dans cet énoncé, un brin de vérité jaillit face à ce que dit Sam Séverin Ango. Invité de l’émission «7 minutes pour convaincre» du 26 août 2018, sur la télévision en ligne Afrik-Informle journaliste déclare: «Il m’a demandé de prendre les 50% de ce montant donc 500 000 francs. Le minimum pour assurer mes charges fixes en termes de loyer et paiement de factures. Donc vous comprenez que je n’étais pas spécialement boulimique à ce niveau-là. Donc au bas mot, à minima, je pars avec 1 500 000 francs de salaire impayé. Je pars avec au minimum trois mois d’arriérés de salaire».

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Autoroute-Yaoundé Nsimalen : L’argent fait du bruit à Meyo

    Autoroute-Yaoundé Nsimalen : L’argent fait du bruit à Meyo

    Selon les populations riveraines du tracé de l’infrastructure, dans le 4ème arrondissement de la capitale, les montants perçus lors de la 3ème phase d’indemnisations sont dérisoires et non connus à l’avance.

    Il y avait du fric à Meyo le 05 septembre dernier. 1,4 milliard de francs CFA, c’est la somme prévue pour être distribuée aux populations déguerpies d’une partie de la section rase-campagne de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen. Jean-Claude Tsila, le préfet du Mfoundi est venu personnellement superviser les opérations de paiement au bénéfice de quelques 179 personnes.

    Ce matin, si certaines bouches disent leur joie après réception du «magot», d’autres grommèlent des paroles incandescentes à l’endroit de l’autorité administrative. Au domicile de sa majesté Laurent Mani, chef de village de Meyo, l’ambiance contraste avec les précédentes opérations. Plusieurs familles crient au scandale. Elles estiment leurs dédommagements très en dessous de ce que les premières listes indiquaient. «Du menu fretin!», peste Anicet Olounou qui découvre le montant alloué à titre de réparation de ses 4 hectares de terrain. «Juste 01 million!», lance-t-il, la désolation en coin. A défaut de maudire le projet, Marie Mvogo fond en larmes. Prenant à témoin le préfet du Mfoundi, cette veuve scande que les 02 millions qu’elle a perçus ce matin sont «insignifiants par rapport ses terres arrachées». Comme elle, la seule idée qui traverse la foule de mécontents est qu’«il n’y a pas eu une commission fiable pour l’évaluer des maisons et les terres».

    Séance tenante, suggestion est faite à Jean-Claude Tsila de reconsidérer «d’un œil bienveillant les montants distribués». Selon un agenda qui reste à confectionner, les choses devraient être mises dans l’ordre dans les prochaines semaines, projette le préfet du Mfoundi. Même si au passage les raisons du «flou» ne sont pas clairement évoquées, la promesse de Minduh Jean Claude Tsila calme les esprits surchauffés, sommés de libérer les emprises dans un délai de 15 jours, à compter de la date de paiement des indemnisations.

    Le chantier de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen dont le maître d’ouvrage est le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minduh), est d’un montant de 36 milliards de francs CFA. Démarré en mai 2014, le projet est long de 20 km. A ce jour, les délais contractuels fixés à mai 2017 sont dépassés. Ce retard sur les prévisions est, selon le maître d’ouvrage, attribué au refus des populations de libérer les emprises, faute du paiement de leurs indemnisations. On note aussi la modification de certains aspects du projet, notamment au niveau de la structure de la chaussée. Les autres obstacles résident au niveau de l’identification de carrières et le souci dans la signature de l’avenant. L’entreprise en charge des travaux parle également d’un dépassement de crédit de l’ordre de 83%. Toutes ces contraintes ont entraîné un décalage entre le taux d’exécution du projet en rase campagne (environ 72 % à ce jour) et celui de consommation de délais.

    André Balla (Stagiaire)

  • Lutte contre la corruption : La Conac face à l’incrédulité des Camerounais

    Lutte contre la corruption : La Conac face à l’incrédulité des Camerounais

    Résignés, de nombreux citoyens avouent avoir déjà eu recours à la pratique.

    Le chauffeur d’une voiture qui file sur l’axe lourd Douala-Yaoundé pousse un juron en écrasant lentement la pédale de frein. «J’ai été flashé», fait-il savoir en se rangeant sur le bas-côté. Après un bref moment de réflexion, il sort prestement de son véhicule et disparait dans la broussaille derrière la voiture. De retour quelques minutes plus tard l’infortuné explique: «Je n’avais pas le choix. Il fallait le stopper avant qu’il envoie le numéro de ma voiture au barrage de gendarmerie qui se trouve devant. Je lui ai proposé 10 000 [francs CFA]. Il a accepté. C’est mieux que de payer 25 000 de pénalité au peloton routier». «Il», c’est le gendarme embusqué. Muni d’un radar, ce dernier traque les excès de vitesse, l’une des causes d’accidents sur la route nationale n°3.

    Ce cas est loin d’être isolé. Un policier affecté à la circulation au «rond-point éducation» à Yaoundé ce mardi 28 août avoue, lui aussi, avoir eu recours à la corruption. «Mon petit frère est venu du village pour ses études. Le proviseur du lycée a demandé 100 000 francs CFA pour sa place. J’ai payé. Je ne vais pas risquer son année scolaire… Si je me plains, les représailles vont retomber sur mon frère», développe-t-il en haussant ses épaules.

      Résignation

    Cette résignation, on la retrouve également chez des usagers toujours nombreux dans les couloirs des ministères des Enseignements secondaires et de l’éducation de base. «Un enseignant résident à l’Extrême-nord, qui a dépensé plus de 50 000 francs CFA pour son transport, n’a plus de temps à perdre pour suivre un dossier à Yaoundé alors qu’il doit repartir. C’est pour cela qu’on donne un peu d’argent pour que les dossiers avancent», se justifie l’un d’eux.

    Un autre regarde d’un œil amusé la plaque que vient d’apposer un agent de la Commission nationale anticorruption (Conac) sur un des murs du hall du ministère. Elle rappelle que «le service public est gratuit» et indique le numéro vert mis à disposition pour les dénonciations. «Cela ne va rien changer. C’est du bluff !», commente-t-il. Comme solution pour une lutte efficace contre la corruption, le fonctionnaire propose une «décentralisation effective» qui va rapprocher le service des populations, mais surtout «une augmentation des salaires».

    Dénoncer

    Cette dernière proposition est partagée par le policier rencontré au «rond-point éducation». Cependant, il estime que le phénomène doit être attaqué par le haut: «Plusieurs fois j’ai verbalisé un automobiliste et j’ai ensuite fait mon rapport pour tentative de corruption en y mettant le billet qu’on m’a proposé. Mais quand cela arrive chez nos chefs, ils ne font rien et les automobilistes viennent nous narguer après», rapporte-t-il. Me Charles guini, président de Transparency International Cameroun, conseille de ne pas verser dans le fatalisme. Pour lui, en se résignant, on contribue à faire croître la corruption.

     

    Ifeli Amara (stagiaire)

  • Billé Siké

    Billé Siké

    Au niveau international, cette sociologue spécialisée en hydraulique villageoise est considérée comme l’une des figures de proue du féminisme au Cameroun. Ce rôle, elle le tient d’ailleurs. En sa qualité de responsable d’antenne de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) dans la région de l’Extrême-nord, elle a initié le 05 septembre 2018 à Yaoundé, un atelier sur l’élaboration des stratégies de plaidoyer-lobbying. La finalité de ladite rencontre était de motiver les candidats à l’élection présidentielle du 07 octobre prochain, pour la prise en compte dans leurs programmes de l’adoption des textes de loi sur les violences faites aux femmes.

    La raison évoquée par cette militante des droits de l’Homme est qu’il y a un déficit dans les programmes des 09 candidats à l’élection présidentielle sur cette thématique. L’activiste déplore que, malgré des efforts et des plaidoyers, la loi du Cameroun qui autorise les parents à marier une fille de 15 ans, alors que l’âge du mariage est fixé à 18 ans pour les garçons, soit encore maintenue au Cameroun. Pour la co-fondatrice du Comité inter-africain de l’ALVF, 2018 constitue un tournant dans ce combat qu’elle mène depuis des décennies.

     

     

  • 03 milliards de francs CFA

    03 milliards de francs CFA

     

    Selon la Banque mondiale (BM), c’est la valeur globale du bétail volé par les membres de la secte islamiste nigériane Boko Haram, dans la région de l’Extrême-Nord, depuis 2013. Ce chiffre est contenu dans le rapport intitulé «briser les obstacles au commerce agricole régional en Afrique centrale», récemment publié par l’institution de Bretton Woods. Cette dernière estime que sur une période de 5 ans, environ 17 000 têtes de bovins et des milliers d’ovins et de caprins, ont été emportés par des membres de cette secte islamiste, au cours de leurs attaques meurtrières dans les villages de la région de la région. La BM relève que cette estimation n’est que partielle. Tant il est vrai, appuie-t-elle, que les exactions de Boko Haram sur le secteur de l’élevage ne se sont pas limitées aux vols du bétail. Les attaques ont également eu des effets néfastes sur le fonctionnement des marchés du bétail, la prise en charge sanitaire des bêtes, ou encore le fonctionnement de l’activité d’élevage dans son ensemble.

     

     

  • Joshua Osih : trop proche d’Etoudi pour réussir…

    Joshua Osih : trop proche d’Etoudi pour réussir…

    Porté à bout de bras par Ni John Fru Ndi, leader du Social Democratic Front, l’homme d’affaires rêve de réussir où son mentor bute depuis plus de 25 ans. Mais sa proximité supposée avec les arcanes du pouvoir est un véritable boulet.

    Il veut faire d’un coup d’essai un coup de maître. Joshua Osih, candidat élu du Social Democratic Front (SDF) au scrutin présidentiel du 7 octobre prochain caresse le rêve de récompenser 26 ans de lutte du «parti de la balance». Après une vingtaine d’années à jouer les seconds rôles derrière le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au pouvoir, le SDF est aujourd’hui affaibli. Il ne compte que 18 députés à l’Assemblée nationale, 07 sénateurs à la chambre haute du Parlement, 826 conseillers municipaux ; pour un total de 851 représentants au niveau local. Soit un taux de représentation de 10 % selon les experts.

    En choisissant, en février 2018, un jeune loup en lieu et place du vieux renard Ni John FruNdi, pour la course à la magistrature suprême, le SDF ne rêve pas seulement d’un rajeunissement par l’image, mais également d’une renaissance sur l’échiquier politique.

    Le «Suisse»

    Agé de 50 ans (il est né le 9 décembre 1968), Joshua Osih est jeune, au sens des réalités sociales du Cameroun. Il représente donc pour beaucoup ce désir de renouvellement de la classe politique. Ambitieux, il l’est également. Né à Kumba, dans la région du Sud-Ouest, Joshua Nambangi Osih se présente lui-même comme « le fils d’un révérend pasteur de Madie Ngolo dans le département du Ndian, et d’une mère d’origine suisse ». Ce double héritage, Joshua le revendique : « [cela] m’a appris très tôt à accepter la différence, être tolérant et m’a ouvert les yeux sur les réalités internationales », déclare-t-il.

    Pourtant, l’homme a longtemps été taclé sur ce double héritage. S’appuyant sur la législation camerounaise (qui ne reconnait pas la double nationalité), certains ont même parié que Joshua Osih sera disqualifié de la course à la présidence de la République. « Je vis au Cameroun. Ma nationalité est camerounaise. Mon passeport est camerounais. J’ai deux passeports dont l’un est de service. Je paie mes impôts au Cameroun et je suis député de la nation », se défend-il encore sur un plateau de télévision ce mardi 21 août. « Je n’ai pas de passeport suisse », tranche-t-il finalement.

    Le candidat à la présidentielle défend sa « camerounité » bec et ongle, lui qui se voit déjà vainqueur au soir du 7 octobre 2018. Là où ses concurrents parlent avec prudence, Joshua Osih ne se fait aucune illusion sur l’issue du scrutin et utilise presque comme une allitération le « dès le 08 octobre je ferai… ». Au sein du SDF, on reconnait volontiers que le premier vice-président est un homme ambitieux.

    Ascension

    Il s’engage dans cette formation politique dès sa création en 1991. Il apparait dès lors comme l’un des premiers soutiens de celui qui devient plus tard l’opposant historique. Malgré la défaite, toujours non reconnue par le SDF, à la présidentielle de 1992, Joshua Osih reste militant. Dans son Ndian natal, il œuvre à implanter le parti avec un certain succès. Le RDPC recule dans un de ses bastions. Ce qui lui vaudra une récompense de la hiérarchie du parti.

    Après un mandat bref comme conseiller municipal à la commune rurale de Toko, non loin de Kumba, Joshua trouve le Sud-ouest trop étroit pour ses ambitions. Il décide de faire de Douala, la grande métropole économique où il a ses entreprises, sa base politique. «Au sein du parti, je suis passé de militant et assistant administratif après avoir rejoint le parti en 1991 à délégué régional dans ce qui s’appelait encore la province du Sud-ouest, pour être élu au poste de 2ème vice-président national à la convention de 2006 et 1er vice-président national lors des conventions de 2012 et 2018. En 2013, les populations du Wouri-centre (arrondissements de Douala 1er et Douala 6e) m’ont élu comme leur représentant à l’Assemblée nationale du Cameroun», affiche-t-il dans sa biographie officielle.

    Fils politique

    Dans le parti, il se murmure, à souhait et à loisir, que la fortune de Joshua n’est pas étrangère à cette ascension. Néanmoins, on lui reconnait également une grande intelligence, un amour pour le travail, mais davantage de bénéficier d’une attention particulière de la part du président national Ni John FruNdi. « Joshua est le fils politique du chairman. Le président a de nombreux enfants qu’il a formés; mais vous savez, tous les parents ont des préférences parmi leurs enfants », commente un militant du SDF. Cette préférence pour son jeune cadre se manifeste, une fois de plus, après le scrutin législatif de septembre 2013. Joshua Osih, à sa première expérience comme député, est choisi par le chairman pour occuper le poste de vice-président de la Commission des finances et du budget à l’Assemblée nationale. Et ceci au détriment de Simon Fobi Nchinda, cador du parti, jusque-là titulaire du poste.

    En février, ces deux hommes s’affrontent pour l’investiture du candidat du SDF à la présidentielle. Au cours de cette primaire, le chairman est officiellement neutre, mais l’un de ses fils est le directeur de campagne de Joshua. Pour de nombreux observateurs, le député est devenu «un candidat sous tutelle».

    Avant d’arriver à être le deuxième candidat du SDF à une élection présidentielle, l’ancien élève du lycée bilingue de Yaoundé, au quartier Essos, dit avoir été obligé de quitter le Cameroun à cause de ses «fortes opinions politiques au lendemain de l’élection présidentielle de 1992». Mais l’homme revient quelques années plus tard, plus déterminé que jamais.

    Et comme quasiment tous les candidats à l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, qui battent campagne sur le thème de la rupture, Joshua Osih vante son «courage politique à s’attaquer au symbole». « Il ne faut pas avoir peur de toucher aux symboles», clame-t-il. Au rang de ces symboles, l’entrepreneur veut « dès le 8 octobre » dissoudre la prestigieuse Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), réformer le franc CFA afin d’«établir la souveraineté monétaire» du Cameroun, ou déplacer la capitale régionale du Centre.

    Boulets

    Mais, problème : Joshua Osih est au goût de certains un peu trop audacieux. Nombre de ses compatriotes sont en effet sceptiques sur le réalisme du programme politique avec lequel il conduit le SDF à cette présidentielle. Le candidat du SDF a, par ailleurs, du mal à convaincre une partie de l’opinion de la sincérité de sa démarche. Elle qui pointe sa trop grande proximité avec les réseaux d’Etoudi. La société de maintenance aéronautique qu’il a montée à Douala après avoir été agent des opérations à la Lufthansa (compagnie aérienne allemande) est, par exemple, soupçonnée d’offrir ses services au président de la République sortant et candidat à sa propre succession. Sur un plateau de la télévision Equinoxe, Joshua avoue à demi-mot: oui, il gère une société qui fait dans la maintenance des aéronefs. Mais, ajoute-t-il, quand des avions viennent, il ne s’occupe pas de leur provenance. Il s’est trouvé, reconnait le chef d’entreprise, que certains avions dont il a eu en charge la maintenance ont servi aux déplacements du chef de l’Etat.

    Toutefois, ce passionné d’aviation, dit ne jamais avoir bénéficié de la commande publique. Il rejette aussi une quelconque proximité avec la famille présidentielle. Mais, en même temps, revendique des liens étroits avec les premiers enfants de Chantal Biya, épouse du chef de l’Etat.

    Aboudi Ottou et Ifeli Amara (stagiaire)

     

    Intégration régionale : se tourner vers l’Afrique de l’ouest

    Comme la plupart des candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, le programme du porte-fanion du SDF ne comporte pas un chapitre sur la politique étrangère en général ; et les questions d’intégration régionale ne sont évoquées qu’au détour d’une réponse sur d’autres problématiques. Aussi apprend-on que pour le SDF, «le Cameroun doit reprendre sa place de leader dans la sous-région».

    «Avoir une intégration réelle, c’est-à-dire qu’il faut se donner les instruments nécessaires pour que cette intégration existe véritablement, surtout pour les Camerounais ; mais également pour les autres populations de l’Afrique centrale», développe Joshua Osih. Cependant, précise le candidat, «il ne faudrait pas que cela s’arrête à des sommets ». Aussi, avertit-il : «si je constate que ce sont les autres pays qui bloquent l’intégration, je n’hésiterai pas à aller vers d’autres arrangements».

    Et de préciser sa vision : «je pense par exemple que les autres pays veulent être un frein pour le développement et la croissance du Cameroun ; il serait utile peut-être de commencer à explorer d’autres arrangements comme celui avec le Nigéria et la communauté ouest-africaine». Pour le député du Wouri centre, «cela ne doit pas être une fatalité que d’être dans un arrangement pour lequel nous ne voyons pas beaucoup de dividendes aujourd’hui».

    Ifeli Amara (stagiaire)

    Bio-Express

    • Noms: Joshua Nambangi Osih
    • Age: 50 ans
    • Expérience: Il commence sa carrière en 1988 à Douala à l’âge de 20 ans comme agent des opérations à Lufthansa German Airlines. En 1994, il fait escale chez Trans World Airlines Inc à Genève avant de rejoindre un an plus tard le géant Swissair/Swissport. En 1998, il crée l’entreprise Africain Travel management au Cameroun. En 2002, il crée Camport PLC, représentant exclusif de la multinationale Swissport.
    • Niveau académique: Titulaire d’un MBA (Master en Business Administration)
    • Situation matrimoniale: marié et père de trois enfants
    • Trait particulier: parle couramment français, anglais et allemand
  • Crise anglophone : Rentrée scolaire sur fond d’enlèvements des personnalités

    Crise anglophone : Rentrée scolaire sur fond d’enlèvements des personnalités

    Les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest viennent une fois de plus de défrayer la chronique.

    Sa Majesté Sentieh II Martin Yosimbom, Fon du village Oku

    Derrick Ndue, principal de la presbyterian school of science and technology de Bafut et sept de ses élèves ont été enlevés  ce 3 septembre, jour de rentrée scolaire. Les séparatistes les ont gardés en captivité en lieu inconnu. Dans l’après-midi, ils ont libéré les élèves. Le principal est toujours dans la nasse de ces séparatistes.

    Sa Majesté Sentieh II Martin Yosimbom, Fon du village Oku dans le département du Bui, région du Nord-Ouest, a été enlevé par des hommes armés non identifiés. L’infortuné dignitaire traditionnel a été conduit pour une destination inconnue mercredi dernier 29 août 2018. A Oku, les doigts accusateurs sont pointés sur la milice séparatiste Ambazonian Defense Forces (ADF).

    En effet, a-t-on appris de certains villageois, le Fon aurait été invité à Elak-Oku par les éléments de cette milice à venir négocier la libération de son chauffeur qui était dans leur filet. Le Fon s’y est rendu, ignorant qu’il s’agissait d’un piège. A son arrivée au lieu indiqué, il a été kidnappé et conduit dans un endroit inconnu. Aucune raison liée à ce rapt n’est avancée jusqu’ici. Tout porte à croire que le fervent militant du RDPC (parti au pouvoir), qui officie également comme directeur du CES d’Oku, était la cible de la milice ADF. Ce d’autant qu’il invitait ses sujets à prendre part massivement au scrutin présidentiel du 7 octobre  prochain. En tant qu’auxiliaire de l’administration, Fon Sentieh II ne ménageait aucun effort à réprimander l’attitude des séparatistes et partant, collaborait avec les forces de défense et de sécurité pour repousser la rébellion de son village.

    Dans le Sud-ouest, le magistrat Ekambi Alexander en service au tribunal de grande instance de Ngoketunjia (Nord-Ouest) a été enlevé en compagnie de son épouse. C’est à son domicile, à mile 16 Buea, que des individus armés ont perpétré ce rapt jeudi dernier 30 août 2018, avant de les conduire pour une destination inconnue.

    Résistance

    Mercredi dernier, des femmes du Nord-ouest et du Sud-ouest ont marché à Buea. Baptisée «lamentation», la manifestation visait à demander la fin des violences. Elles projettent une autre manifestation du genre à Bamenda le 07 septembre prochain.

    A Tugi par Mbengwi jeudi dernier, les Bororos ont réussi l’exploit, après une rude bataille, de capturer deux présumés miliciens ADF. Le combat armé qui a abouti à cette capture a fait de nombreux blessés parmi ces Fulanis. Vraisemblablement, les assaillants voulaient se ravitailler en viande et en moyens financiers. Ils ont eu du répondant. Les deux personnes arrêtées ont été remises aux forces de défense et de sécurité. Elles sont en exploitation dans une unité de sécurité du chef-lieu de la région du Nord-Ouest.

    Zéphirin Fotso Kamga

    Yaoundé 

    Le boom des écoles anglophones

    Pour l’année scolaire 2018-2019, beaucoup y ouvrent leurs portes ou connaissent une migration optionnelle… Objectif: contourner la crise dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest du Cameroun.

     

    Entrée nord de Mfou, à une vingtaine de kilomètres de  Yaoundé, une indication au gros pinceau capte l’attention du visiteur. «Angah comprehensive secondary high school », lit-on. Winifried Ambah, le promoteur de cet établissement situe son projet par rapport à la situation sécuritaire dans les zones anglophones du Cameroun. «Là-bas, affirme-t-il, le marché s’est durci et les objectifs des fondateurs d’écoles deviennent plus difficiles à atteindre ». Echaudé par des parts qui ont fondu depuis que s’est déclenchée la crise dite anglophone en fin 2016, il souhaite maintenant mieux sécuriser son package. « C’est la raison pour laquelle je suis venu ici pour continuer mon activité, loin de ces endroits où l’engouement pour l’école semble dissout », lance cet homme assis sur 17 années à la tête d’un groupe scolaire à Mankon (Nord-ouest).

    Comme lui, dans le chef-lieu de la Mefou-et-Afamba, d’autres promoteurs ont été contraints de développer la culture de l’anticipation. « La ville, peuplée seulement de quelque 40 000 âmes, est devenue l’eldorado pour les établissements anglo-saxons. Pour cette année 2018-2019, nous en accueillons 06 aux standings variés », renseigne François Marie Bana, le délégué départemental des Enseignements secondaires (Desec). L’explication qu’en donne cet enseignant émérite met en lumière toutes les difficultés rencontrées par les élèves venus par escouades des régions du Sud-ouest et du Nord-ouest. « L’an dernier, ils étaient près de 1 000, évalue le Desec. Nous avions eu du mal à les caser tous dans notre unique lycée bilingue ».

    Bon filon

    Ceux qui vivent ou se promènent dans les rues de la capitale et ses environs auront noté que depuis quelques semaines, les établissements scolaires à vocation anglo-saxonne fleurissent aussi. A Obili, dans le troisième arrondissement de Yaoundé, par exemple, il ne se passe pas une semaine sans que la création d’un nouveau collège ou école primaire privés anglo-saxon ne soit annoncée. Le chiffre brandi par l’inspection d’arrondissement de l’Education de base fait état de 13 écoles primaires privées ayant migré vers le statut d’écoles bilingues contre 5 existantes. «Leurs propriétaires ont flairé le filon. Car il y a beaucoup d’élèves venus des villes et villages de la partie anglophone du pays», commente un fonctionnaire de la division des statistiques de cette institution publique. A gratter un peu, on en attend au moins 3 000. « Ils s’emparent également de ces informations, car elles mettent des mots sur ce qu’ils pressentaient déjà intuitivement l’année dernière», croit savoir un autre fonctionnaire au sujet de la «nouvelle attitude» des promoteurs d’écoles.

    Ces derniers s’en défendent. «Il ne s’agit pas d’offrir des environnements innovants aux enfants, mais bien plus de se recentrer sur l’essentiel : offrir un environnement calme, offrir un environnement plus simple, plus épuré, avec plus de liens humains chaleureux, plus de confiance, et plus de sens, loin des bruits d’armes en zone anglophone », se justifie Sosthène Atangana, directeur du tout nouveau groupe scolaire bilingue «Les jeunes anges», situé à Nkoabang, une autre banlieue de la capitale.

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • S.E. Nicolas Nzoyoum

    S.E. Nicolas Nzoyoum

    En poste à Bangui, cet ambassadeur du Cameroun en République Centrafricaine (RCA) a fait un tour au bercail le 29 août 2018. Il a été reçu par Henri Eyebe Ayissi, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader).

    Avec ce dernier, le diplomate a jeté les bases d’une coopération agricole entre la RCA et le Cameroun. Selon le plénipotentiaire camerounais dans la capitale centrafricaine, cette coopération reste encore très fragmentée. Seules, a-t-il établi, quelques initiatives ont le profil pour se lancer ou déployer les moyens marketings et publicitaires pour promouvoir leurs produits en grandes surfaces en RCA. « Elles sont souvent coincées en amont par la volatilité des prix et en aval, par l’insécurité ; il faut faire quelque chose », a-t-il dit, assurant que la paix revient peu à peu dans son pays d’accueil. Un argument qui lui a valu l’attention du Minader. Ce dernier n’a pas manqué de le féliciter pour sa démarche assise sur le slogan « rouler pour le voisin en détresse ».

  • Elisabeth Huybens

    Elisabeth Huybens

    La Représentation Cameroun de la Banque mondiale, que dirige cette Belge, vient de publier un rapport intitulé «Briser les obstacles au commerce agricole régional en Afrique centrale».

    L’étude vise à soutenir les pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) dans leurs efforts pour diversifier leurs économies par une expansion du commerce agricole. Cette publication de la Banque mondiale apporte 4 grandes contributions : les pays de la Cemac peuvent inverser la tendance déficitaire des échanges extérieurs, réduire le prix des aliments et vaincre la pauvreté en stimulant le développement agricole régional ; le potentiel de la région n’est pas encore réalisé en raison surtout de la déconnexion des agriculteurs aux marchés, de la mauvaise qualité des infrastructures de marché et des coûts élevés des barrières non règlementaires sur les corridors sous régionaux ; améliorer les capacités managériales des producteurs, les infrastructures de conditionnements et éliminer les tracasseries le long des corridors de commerce aurait des retombées économiques substantielles profitables des deux côtés des frontières ; et pour cela le leadership politique et la collaboration intersectorielle sont déterminants pour rompre ce cercle vicieux et installer un cercle vertueux.

  • 5 000

    5 000

    C’est le nombre d’entreprises appartenant aux opérateurs économiques nigérians sur les 209 482 basées et menant leurs activités au Cameroun. Ce qui fait un taux de 2,4 %. L’information est donnée par l’Institut national de la statistique (INS) qui vient de publier les données du 2e recensement général des entreprises (RGE2). A en croire l’INS, c’est plus de la moitié des businessmen étrangers, toutes nationalités confondues. Le RGE2 révèle par ailleurs que les Nigérians sont surtout propriétaires de très petites entreprises du sous-secteur commercial