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Présidentielle camerounais : la tension monte à la veille du scrutin

Le gouvernement et une partie de l’opposition sont à couteaux tirés autour des enjeux de sécurité et de gestion du vote.

«La révolution est carnivore. Elle se nourrit du sang de ceux qui l’ont créée. Personne n’est au-dessus de la loi ; tous les contrevenants à la réglementation vont assumer leurs actes ; ils sont comptables de leurs déclarations…. l’Etat, le monstre froid va réagir de façon ferme ». En écoutant tonner Paul Atanga Nji ce 5 octobre 2018 à Yaoundé,  la sémantique est tout sauf anodine. Au cours d’une conférence de presse qu’il co-préside en compagnie de Issa Tchiroma Bakary (ministre de la Communication), Paul Atanga Nji (ministre de l’Administration territoriale) agite le spectre d’une riposte «jamais vue, au cas où».

Sans détour, le Minat s’en prend ainsi à Maurice Kamto et à Paul Eric Kingué. «Depuis le début de la campagne électorale, le premier et le second ont structuré l’espace public autour d’un affrontement entre l’Etat et les militants de leur parti politique. Et ce malgré la mise en place d’éléments normatifs et opératoires pour le vote de dimanche», précise Paul Atanga Nji. De concert, les deux membres du gouvernement prennent l’opinion nationale et internationale à témoin. Ils qualifient le discours du candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et son directeur de campagne de «vecteur d’instabilité».

Selon le Minat, les ressorts du point de presse animé le même jour à Yaoundé le confirment. Le ton contestataire et orné d’une outrance verbale, Paul Eric Kingué a, à cette occasion, déclaré son candidat vainqueur du scrutin. Jouant la carte du peuple en colère contre les institutions et ceux qui l’incarnent, l’ex-maire de Njombé-Penja a annoncé un agenda. «Nous allons riposter avec la dernière énergie tant qu’il y a ce type de magouilles ; nos militants vont investir les bureaux de votes avec leurs téléphones, question de filmer et partager le verdict des procès-verbaux ; nous n’allons pas prendre en compte les procès-verbaux des régions à majorité anglophones (le Nord-ouest et le Sud-ouest) s’il n’y a pas la preuve que les opérations de vote s’y sont effectivement déroulées ;  nous allons publier les tendances le soir du 7 octobre», a-t-il projeté au cours d’un échange avec les journalistes à Yaoundé.

Jean René Meva’a Amougou

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