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Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : Les trois ans de crise sous le scalpel de l’ONU
D’après l’organisation planétaire, ce qui se passe dans la partie anglophone du Cameroun reste toujours préoccupant.
La crise anglophone à ses débuts. Le 12 juin dernier, François Louncény Fall a rendu le 18e rapport sur «la situation en Afrique centrale et les activités du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale». Devant le Conseil de sécurité, le représentaient spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies en Afrique centrale s’est étendu sur la partie anglophone du Cameroun. «Les conditions de sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun ont continué de se détériorer, selon les informations faisant état d’attaques lancées contre des civils, notamment des exécutions extrajudiciaires, tortures, arrestations arbitraires, destructions de biens, représailles, enlèvements, viols et autres formes de violence sexuelle, touchant de manière disproportionnée les femmes et les enfants», a résumé le patron du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca).
Dans sa présentation, François Louncény Fall a déploré «la persistance des déplacements forcés, des violations des droits humains et des atteintes à ces droits, ainsi que des attaques contre le personnel humanitaire et les civils». Illustré par de nombreuses remontées d’informations de terrain, son récit a servi de grille chiffrée des déplacements de citoyens, tant en interne qu’en externe. Selon l’orateur, au mois d’avril 2020, le tableau montrait 679 000 personnes déplacées et 58 000 autres personnes réfugiées au Nigéria voisin.
D’après François Louncény Fall, les situations sanitaire et scolaire suscitent encore des inquiétudes. «Plus d’un tiers des établissements sanitaires ont été fortement touchés, ce qui a perturbé l’administration de vaccins, de soins de prévention de la rougeole et d’autres traitements essentiels, notamment dans le domaine des services de santé sexuelle et procréative, essentiels pour les femmes… Plus de 70% des enfants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest n’étaient toujours pas scolarisés au dernier trimestre de 2020», a-t-il exposé.
Grand dialogue
En souscrivant aux assises organisées du 30 septembre au 4 octobre 2019 à Yaoundé, le chef de l’Unoca a surtout relevé les avancées dans la mise en œuvre des recommandations de cette grand-messe instruite par Paul Biya. «Je me félicite de la création d’un comité chargé de suivre les recommandations issues du dialogue national, dirigé par le Premier ministre, et j’encourage le comité à appliquer sans délai ces recommandations afin de remédier aux grands problèmes soulevés à l’occasion du dialogue», indique François Louncény Fall. «Pour obtenir des résultats tangibles, il faudra que le gouvernement, les acteurs politiques et les parties prenantes concernées, notamment la diaspora, redoublent d’efforts et d’engagement», conclut-il. D’où l’éloge pour le lancement, le 3 avril 2020, du programme présidentiel pour la reconstruction et le développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.6%
C’est le pourcentage de femmes ayant fait partie des contingents de militaires et policiers lors des missions de maintien de la paix pilotées par l’Organisation des Nations unies (ONU) en 2019, alors que seules 35% d’entre elles ont occupé des postes de chefs de mission et adjoints au cours de la même année.
Les chiffres ont été révélé à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies au cours d’une table-ronde tenue au siège de l’Association africaine des formateurs de soutien à la paix (Apsta), sous le thème: «Les femmes dans le leadership du maintien de la paix : expériences et leçons». Selon l’Apsta, cet état de choses est d’avantage conforté par des obstacles d’ordre familiale et sociologique. D’après le confrère Cameroon Tribune qui relaie l’information, «Le départ de la femme pour des opérations de paix de longue durée n’est pas encore accepté dans son foyer et sa famille ».
Autre cause à cette proportion aux allures discriminatoires, la non prise en compte par les décideurs de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies du 31 octobre 2000. «A ces causes s’ajoute une dimension autocritique pointant le défaut de formation du personnel en amont des missions de paix. Sans oublier la barrière mentale de l’infériorité ou de l’incapacité à assumer des postes stratégiques de responsabilités. D’où le faible taux de candidatures féminines au niveau des pays contributeurs» écrit le quotidien national
Information liée à la Covid-19 : Les «fake news», l’autre virus traqué par l’Onu
À l’échelle planétaire, l’Organisation des Nations unies pilote une initiative pour lutter contre le fléau de la désinformation liée à la pandémie
Antonio-Guterres annonçant l’initiation « vérifier » La campagne s’appelle «Vérifié». Lancée le 21 mai 2020 à New York (États-Unis) par l’Onu, en association avec Purpose (l’une des principales organisations de mobilisation sociale au monde) et soutenue par la Fondation Ikea et Luminate, elle vise à donner un coup de frein à la diffusion sur la toile de fausses informations et messages, relativement au coronavirus. «Nous ne pouvons pas céder nos espaces virtuels à ceux qui fabriquent des mensonges, de la peur et de la haine», a déclaré le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, en annonçant l’initiative.
Élaborée par le département de la communication globale de l’Onu, elle fournira des informations autour de trois thèmes: la science — pour sauver des vies; la solidarité — pour promouvoir la coopération locale et mondiale; et les solutions — pour apporter le soutien aux populations touchées. Elle fera également la promotion des plans de relance qui luttent contre la crise climatique et les causes profondes de la pauvreté, des inégalités et de la faim.
Plan d’action
Celui-ci prévoit la mise à contribution des agences de l’Onu, des équipes pays, des influenceurs, de la société civile, des plateformes de réseaux sociaux, des entreprises et des médias pour la diffusion d’un contenu fiable et précis afin d’éliminer les discours de haine et les affirmations nuisibles dans le contexte de la Covid-19. Concrètement, précise le communiqué de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) parvenu à notre rédaction, «Vérifié» appelle les gens du monde entier à s’inscrire pour devenir des «volontaires de l’information». Leur rôle: partager des informations de confiance pour maintenir leurs familles et leur communauté connectées et en sécurité. En tant que premiers intervenants numériques, les volontaires recevront un flux quotidien de contenus vérifiés et optimisés pour le partage social, c’est-à-dire des messages simples et convaincants destinés à contrecarrer directement la désinformation ou à combler un vide d’information.
Jean-René Meva’a Amougou
La Cemac et l’Onu s’accordent sur l’intégration en Afrique centrale
Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, a reçu en audience le 13 mai dernier François Louceny Fall, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Mais au-delà des deux personnalités, ce sont deux institutions, sous-régionale et internationale, qui ont eu des échanges de haut niveau, à propos notamment de l’intégration. Le chef de l’Etat camerounais est le président en exercice de la Cemac, tandis que le diplomate guinéen assume également les fonctions de chef du bureau de l’Onu en Afrique centrale. Du propre avis de ce dernier à l’issue de l’audience, les échanges ont permis de faire «un tour d’horizon de la situation politique, économique et sociale, pas seulement du Cameroun, mais de la sous-région Afrique centrale. Nous avons parlé des problèmes sécuritaires et des problèmes d’intégration».
Les sujets touchant à l’intégration en Afrique centrale sont nombreux. «Et comme cette audience se passe dans un contexte de pandémie de Covid-19, j’ai saisi l’occasion pour apporter le soutien total des Nations unies à toutes les initiatives prises dans ce sens. J’ai eu également l’avantage de discuter avec le chef de l’Etat de la situation de la sous-région», s’est félicité Loucény Fall. Depuis la survenue de la pandémie de coronavirus, le processus de renforcement de l’intégration communautaire est mis à mal. D’une part, par la fermeture, saluée par tous, des frontières terrestres, aériennes et maritimes. Même si le Cameroun a maintenu un niveau d’échanges commerciaux à peu près acceptable avec le Tchad et la République centrafricaine (RCA).
D’autre part par des mesures unilatérales prises par certains pays de la Cemac. La Guinée Equatoriale, déjà très réticente à la libre circulation des personnes et des biens, a entamé la matérialisation unilatérale de sa frontière terrestre avec le Cameroun, empiétant au passage sur le territoire de ce dernier. Quant à la RCA, elle a par l’action de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), décidé d’interdire l’accès sur son territoire aux transporteurs camerounais. Sur toutes ces questions forcément abordées au cours de l’audience, le diplomate guinéen a déclaré avoir eu avec le président camerounais «un entretien franc et fructueux».
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)
Le Conseil de sécurité et la Minusca sur la même longueur d’onde
«La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) condamne énergiquement le meurtre de l’un de ses employés dans la ville de Ndélé».
Des Casques bleus de l’Onu en action en RCA C’est la substance d’un communiqué rendu public le 7 mars dernier par la mission onusienne. Selon le communiqué, «le corps sans vie, criblé de balles d’un fonctionnaire, a été retrouvé tôt samedi dans la brousse par la population». Si pour l’heure les circonstances ne sont pas encore connues, la mort de ce fonctionnaire justifie en tout cas la communication faite le 4 avril dernier par la force onusienne au sujet de la situation sécuritaire en République centrafricaine (RCA).
À la suite du Conseil de sécurité des Nations unies, le 27 février dernier, la force onusienne avait condamné la reprise des combats dans certaines régions. La Minusca avait alors dénoncé «une récente campagne anti-Minusca et son personnel, tout en exhortant toutes les parties prenantes à cesser de mener de telles campagnes de manipulation susceptibles d’inciter à la violence contre la Minusca et son personnel».
Ce 27 février pourtant, le Conseil de sécurité de l’Onu avait certes exprimé «sa préoccupation par rapport à la situation sécuritaire en RCA». Mais l’organe onusien s’était surtout «félicité des progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR-RCA), un an après sa signature à Bangui, le 6 février 2019». C’est en tout cas dans un contexte de reprise de combats que Daniel Sidiki Traoré a pris ses fonctions de nouveau commandant de la Force de la Minusca. Le général burkinabé a été nommé le 21 janvier par Antonio Guterres, secrétaire général de l’Onu.
TAA
Héros ordinaire, métier extraordinaire
«La vie d’un homme sur la terre est un temps de service et ses jours sont comme ceux d’un milicien». On croirait volontiers ce proverbe wolof démodé, si la mort de Javier Pérez de Cuéllar Guerra n’était pas venue se greffer à l’actualité le 4 mars dernier.
Ce jour-là, le Péruvien, ancien syndicaliste, cinquième secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), s’est éteint à l’âge de 100 ans. Sa vie s’est étendue «sur toute l’histoire des Nations unies», a relevé António Guterres. L’actuel secrétaire général de l’organisation planétaire a salué la mémoire d’un «homme d’État accompli» et un «diplomate engagé».
Au registre des faits d’armes du disparu: «son rôle crucial dans bon nombre de succès diplomatiques, notamment l’indépendance de la Namibie, la fin de la guerre Iran-Irak, la libération des otages détenus au Liban, les accords de paix au Cambodge et, dans les derniers jours de son mandat, un accord de paix historique au Salvador».Dans son sommeil sans fin, Javier Pérez de Cuéllar Guerra ne demande certainement pas aux vivants de lire platement son passage à la tête de l’ONU. Seul Latino-Américain parvenu à ce poste, l’homme voulait croire, et œuvrait en ce sens, à un système collectif pouvant permettre d’assurer la paix et la sécurité, en limitant l’usage de la guerre. Son mandat en tant que secrétaire général a coïncidé avec deux époques distinctes dans les affaires internationales: d’abord, certaines des années les plus tendues de la guerre froide, puis, avec la fin de la confrontation idéologique, un moment où les Nations unies ont commencé à jouer plus pleinement le rôle envisagé par les fondateurs.
En endossant la responsabilité de diriger l’organisation universelle des Nations unies, il rêvait de lui rendre son âme et sa raison d’être: un outil exclusivement au service de l’humanité, pour la paix dans le monde et le respect universel des règles du droit international. Bien sûr, les appels à un fonctionnement démocratique et transparent dans la maison de verre n’étaient pas de bon augure, d’autant plus qu’ils étaient applaudis par certains pays, notamment du groupe du Tiers Monde.
Au bout du compte, Javier Pérez de Cuéllar Guerra s’était plié devant une chose: l’exercice de la fonction suprême à la tête de la seule organisation internationale et universelle est tributaire d’une équation contradictoire: être le porte-parole de la communauté internationale d’un côté, mais assumer la responsabilité des résolutions des seuls États décideurs de l’autre; car le secrétaire général ne dispose pas de pouvoirs par lui-même: la volonté générale peut toujours s’exprimer, mais seules les puissances font tourner la machine.
Sans le dire, il était conscient de la relativité de ses pouvoirs, mais refusait la soumission à tout prix; fervent partisan de l’impartialité des décisions onusiennes, il s’opposait aux tentatives d’utilisation de l’Organisation à des fins partisanes. D’ici, l’on voit «l’œuvre» de cet homme intellectuellement séduisant. Elle restera à jamais entachée par la paralysie d’une institution qu’il entendait pourtant réformer et qui a failli.
Jean-René Meva’a Amougou
Calme relatif et situation sécuritaire imprévisible en RCA
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) a, au cours de la semaine écoulée, effectué des patrouilles sur l’ensemble de son territoire de déploiement.
Et du bilan dressé le 26 février dernier à Bangui par la Force onusienne, il ressort que «la situation sécuritaire dans le pays reste relativement calme, mais imprévisible». D’ailleurs, devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) le 20 février dernier, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RCA et chef de la Minusca, Mankeur Ndiaye, «s’est félicité des avancées obtenues grâce à l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA)». Mais dans le même temps, le haut responsable onusien a «regretté les appels à la violence et la reprise des combats dans le pays».
Pour le chef de la minusca en clair, «malgré l’amélioration de la sécurité générale du pays, il reste encore des poches d’instabilité à Birao, Bria et Alindao, principalement liées aux affrontements entre groupes armés qui se disputent le territoire et les ressources». Mankeur Ndiaye a alors appelé le Conseil de sécurité de l’Onu à «prendre des mesures fortes contre tous ceux qui continuent à entraver la mise en œuvre de l’APPR-RCA». Et afin que nul n’en ignore, la mission onusienne a tenu à dire toute sa détermination «à mettre en œuvre son mandat de protection des civils, et plus encore en période électorale». Le chef de la Mission onusienne a fait à ce propos un plaidoyer pour que la Communauté internationale se mobilise derrière la Minusca et lui apporte «un appui technique, logistique et financier».
TAA
Droits de l’Homme : L’entre-deux rêve camerounais
Sur la scène internationale, le pays se bat pour redorer son blason par rapport aux accusations de certains organismes internationaux.
Dans un premier temps, Yaoundé veut être écouté, incontestablement. Et pour cela, le 25 février 2020, Lejeune Mbella Mbella est descendu dans l’arène internationale, tel que le précise un communiqué du ministère des Relations extérieures (Minrex). En marge de sa participation au Segment de haut niveau de la 43e session du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU), il s’est entretenu avec Michelle Bachelet, haute- commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme. Les remontées d’informations fournies par le Minrex indiquent que les échanges ont porté en substance sur les progrès du pays en matière des droits de l’homme.
La même source insiste sur l’attention particulière portée d’une part sur la mise en œuvre des recommandations du Grand dialogue national qui s’est tenu à Yaoundé, du 30 septembre au 4 octobre 2019, et sur les éclaircissements sur l’incident de Ngarbuh (région du Nord-Ouest), survenu le 14 février 2020. Dans un second temps, Yaoundé s’échine à recréer une attente auprès de l’institution onusienne.
Dans sa démarche, il a promis d’annoncer assez de mesures concrètes pour améliorer son image par rapport aux droits de l’Homme. Sérieusement mutilé à plusieurs reprises, le gouvernement a fait son numéro, le 25 février à Genève, pour justifier ses élans de protestation constructive lorsqu’il est injustement accusé de «tortionnaire». En effet, durant son séjour, le mandant du Cameroun a surtout montré qu’il n’a pas peur de la contradiction, face à une litanie chiffrée de récriminations portées par diverses organisations de défense des droits de l’Homme à travers le monde. «Un moment rugueux, mais peut-être salutaire pour crever l’abcès», décrit une source au Minrex.
L’on comprend pourquoi Lejeune Mbella Mbella a fait bonne figure au cours de la prise de vue, et s’est fendu de quelques amabilités pour Michelle Bachelet. Difficile toutefois, malgré ces conditions, d’imaginer un communiqué commun dans la grande tradition des démarches d’un tel niveau. En revanche, c’est l’option d’un compromis qui est laborieusement évoqué au Minrex.
Au cours d’une visite de quatre jours effectuée en mai 2019 au Cameroun, Michelle Bachelet avait déclaré (commentant quelques actualités sur la situation au Nord-Ouest et au Sud-Ouest du Cameroun) qu’«il faudra des mesures importantes de la part du gouvernement, et un soutien substantiel et soutenu de la communauté internationale — y compris de nous à l’ONU».
Jean-René Meva’a Amougou
Tragédie de Ngarbu-Ntumbaw : En quête d’enquêtes et de contre-enquêtes
La communauté internationale exige une investigation pointue sur le drame. Les autorités locales, elles, s’échinent à démontrer leur bonne foi.
L’effroi et la condamnation sont unanimes à la suite de la tragédie survenue le 14 février 2020 à Ngarbu-Ntumbaw (département du Donga-Mantung, région du Nord-ouest du Cameroun). À travers le monde, les réactions sont nombreuses et se succèdent autant qu’elles dévoilent deux thématiques : le nombre de morts et leurs tueurs.
Dans un communiqué publié le 17 février 2020, l’Onu (Organisation des Nations unies) parle de 23 personnes tuées (dont 9 enfants de moins de 5 ans) par l’armée camerounaise. L’institution planétaire disait alors tenir ses informations de ses employés déployés sur le terrain. Un précédent bilan fourni la veille par un représentant de l’Onu au Cameroun faisait état de vingt-deux civils tués, dont quatorze enfants, une femme enceinte et deux femmes portant des bébés.
Aux autorités camerounaises, l’Onu a réclamé une enquête. « Nous pressons les autorités de s’assurer que l’enquête sera indépendante, impartiale et complète, et que les responsables rendent des comptes », a déclaré le Haut-Commissariat de l’Onu pour les droits de l’homme (HCDH) dans un communiqué.
Sur twitter le 19 févier 2020, Tibor Nagy Secrétaire d’Etat Adjoint pour les Affaires Africaines au Département d’Etat est monté au créneau. « Nous condamnons les meurtres de civils à Ngarbu, dans la région du Nord-Ouest, et présentons nos condoléances aux familles des victimes. Nous demandons au gouvernement d’autoriser une enquête indépendante, de garantir la protection des témoins et de traduire les coupables en justice. La violence doit cesser», a-t-il écrit.
Même tonalité du côté du Quai d’Orsay. Lors d’un point de presse à Paris, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et de l’Europe a décliné la position de l’Hexagone sur le sujet. « Nous condamnons les violences qui ont entraîné la mort d’un grand nombre d’habitants d’un village de la province du Nord-Ouest du Cameroun, dont des enfants. Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au peuple camerounais.
Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur cet événement tragique et que les responsables répondent de leurs actes », a-t-il commentéEn guise de version officielle, le ministre délégué de la Présidence, chargé de la défense (Mindef), Joseph Beti Assomo, dans un communiqué rendu public le 17 février, rapporte que « les forces de défense en opération de reconnaissance dans ladite localité, ont été prises à partie par les terroristes sécessionnistes ayant transformé une habitation de la localité en place forte, véritable base logistique de marchandises illicites, d’armement et de munitions de divers calibres, de stupéfiants et amulettes ».
La riposte s’est soldée par la neutralisation de 7 terroristes et bandits, selon le ministre de la défense. Au cours des accrochages, poursuit-il, « un incendie s’est déclaré dans la fortification des terroristes installée dans la même habitation, provocant des explosions, avant de se propager aux habitations voisines ».
« L’incendie aurait fait 5 victimes, dont une femme et 4 enfants, bien loin du prétendu massacre relayé dans les réseaux sociaux», s’indigne le Mindef.
Depuis 2017, le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise a déjà fait plus de 3 000 morts et 700 000 déplacés. L’armée camerounaise comme les séparatistes armés sont accusés par des ONG internationales de défense des droits humains d’exactions contre des civils dans ces deux régions.
Bobo Ousmanou
Élections en RCA : la Minusca joue sa partition
La mission onusienne a communiqué le 12 février dernier sur les contours de l’assistance qu’elle entend apporter aux autorités centrafricaines.
Scène de vie militarisée en RCA La République centrafricaine (RCA) se prépare à organiser des élections présidentielles et législatives en fin 2020 et en début 2021. Pour se faire et en dépit de l’évolution positive de la situation sécuritaire, le gouvernement centrafricain a prévu de s’appuyer sur tous ses partenaires actuellement déployés sur le territoire centrafricain. C’est dans ce cadre que le 12 février dernier, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) a communiqué sur les dispositions déjà prises et qu’elle entend prendre en vue du succès desdits scrutins.
Ainsi, en vertu de la Résolution 2499 du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), «la Minusca a accueilli 34 conseillers électoraux. Ils seront déployés à Bangui et dans les 16 préfectures pour appuyer l’Autorité nationale des élections et ses structures locales dans les préparatifs. D’autres déploiements suivront dans les prochains mois», a révélé Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca.
Au cours des prochains mois en effet, «la Mission onusienne prévoit d’offrir ses bons offices aux autorités de la RCA en leur fournissant un appui en matière de sécurité, et un soutien opérationnel et logistique et, le cas échéant, technique, en particulier en facilitant l’accès aux zones reculées et en coordonnant l’action électorale internationale» a précisé Vladimir Monteiro.
La Force et la police de la Minusca travaillent d’ailleurs déjà dans ce sens avec d’autres partenaires nationaux et internationaux. Ce d’autant que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterrès, et le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, suivent de près la situation. Le 9 février dernier à Addis Abeba, les deux autorités ont «fait le point des progrès réalisés et des défis liés à la préparation desdites élections», a rappelé le porte-parole de la Minusca.
TAA
RCA : la Minusca dévoile sa feuille de route pour 2020
Pour cette année, la consolidation de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA), le processus électoral ainsi que la protection des civils font partie des principaux défis de la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaines (MINUSCA).
Le bouquet a été présenté le 8 janvier dernier, au cours de la première conférence de presse conjointe de l’année. À cette occasion, Vladimir Monteiro, le porte-parole de la Mission a réitéré l’engagement de celle-ci à travailler étroitement avec les autorités nationales. Cette collaboration, a-t-il assuré, s’étalera à différents niveaux et acteurs : partenaires pour le retour définitif de la paix, l’extension de la présence de l’Etat sur l’ensemble du territoire national ainsi que la justice et la lutte contre l’impunité.
En ce qui concerne les activités militaires de la Minusca, le porte-parole de la Force, le Commandant Issoufou Aboubacar Tawaye a indiqué qu’elle a renforcé son dispositif et prépare le déploiement des FACA ou leur renforcement à Bria ainsi qu’à Am-Dafock et ses environs afin de protéger la population civile.
Pour sa part le porte-parole de la composante police, le capitaine Franck Gnapié, a fait savoir qu’en plus des patrouilles conjointes avec les FSI au PK5, la Police de la Minusca appuiera la conduite des enquêtes judiciaires sur les récents affrontements dans le quartier. « Actuellement une équipe conjointe de policiers et de gendarmes centrafricains avec l’appui d’UNPOL est à pied d’œuvre pour procéder aux différents actes d’enquêtes y compris les auditions de victimes, témoins et autres », a précisé le porte-parole.Pour mémoire, la Minusca est présente en RCA depuis 2014. Ses activités se résument en mission de restauration et maintien de la paix dans ce pays dévasté par une guerre civile. Elle est coordonnée par l’Organisation des Nations unies (Onu).Jean-René Meva’a Amougou
Source : Minusca
Sanctions des États-Unis contre le Cameroun : De la matière pour raconter une histoire
Au pays de l’Oncle Sam, depuis des années on marche avec la menace en bandoulière contre Yaoundé. Évocation.
Coup de théâtre à Genève le 19 juin 2018. Ce jour-là, les États-Unis décident de se retirer du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (Organisation des Nations unies). Repris par l’Agence France Presse (AFP), Nikki Haley, l’ambassadeur de Washington auprès de l’instance planétaire, justifie: «nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d’une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l’homme un sujet de moquerie (…)Les pays (membres) se sont entendus pour saper la méthode actuelle de sélection des membres». «Depuis lors, commente l’internationaliste Daniel Nkomba, tous les pays se trouvant dans leur viseur subissent une fronde sans précédent des États-Unis».
Parmi ces pays se trouve le Cameroun qui, lors d’un scrutin organisé à Genève le 12 octobre de la même année, obtient une place au sein du Conseil des droits de l’homme de l’Assemblée générale de l’ONU. Entre temps, plus question pour Washington de se retenir. Au menu, quelques mots cinglants de Peter Henry Barlerin. Au sortir d’une audience avec Paul Biya le 17 mai 2018, l’ambassadeur des États-Unis critique l’armée camerounaise de commettre «des assassinats ciblés dans les régions anglophones du Cameroun».
Résultat, la question n’est plus de savoir si contre Yaoundé, la Maison Blanche et le Capitole vont faire machine arrière. «Nous ne prenons pas ces mesures à la légère, mais nous ne nous déroberons pas s’il fallait diminuer encore davantage notre aide à la lumière de l’évolution de la situation. Nous ne travaillerons qu’avec ceux qui prendront des engagements forts en matière de bonne gouvernance, parce que c’est le seul moyen de conforter la sécurité et le développement économique des populations. Nous n’apporterons notre soutien qu’à ceux qui mettront en place un cadre juridique et institutionnel respectueux de l’État de droit», avait prévenu Cyril Sartor, alors directeur Afrique du Conseil américain de sécurité nationale cité par AFP en juin 2018.
L’ambiance avait fait ressortir un long fil conducteur permanent: affaiblissement des contre-pouvoirs, embastillement d’opposants, exécutions extrajudiciaires, utilisation de la force contre des civils et des manifestants non violents, pressions sur la presse, les organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme, élections truquées et accusations de corruption. Pour Washington, le tout est bon pour activer les mécanismes de sanctions. Successivement, les États-Unis ont retiré leurs soldats du front de la lutte contre Boko Haram, la livraison des pièces détachées pour les avions de transport militaire C-130 appartenant à la flotte camerounaise, ainsi que la livraison de quatre bateaux de patrouille, de neuf véhicules blindés et d’un système radar. Ils ont aussi retiré leur proposition faite aux forces camerounaises de défense d’être candidates à un programme américain de formation. Plus récemment, ils ont fait valoir la suspension du Cameroun de l’Agoa (African Growth Opportunities Act).
Dans ce tableau porté par l’activisme de certains parlementaires américains tels que Dick Durbin et Karen Bass, une certaine opinion complète le casting par quelques ONG en embuscade (Transparency International, d’International Crisis Group, Human Rigths Watch et autre Open Society in West Africa).
Jean-René Meva’a Amougou
Aux États-Unis, les journalistes politiques utilisent souvent l’expression «blood smell» comme pour mieux dire que lorsqu’on sent l’odeur du sang de son adversaire blessé, l’envie est forte de l’achever. Après avoir longtemps pilonné Yaoundé, Washington a, il y a quelques jours, laissé entendre que le retrait du Cameroun
de la liste des bénéficiairesde l’AGOA n’était plus tabou. Aux yeux des observateurs, l’affaire n’est pas seulement embarrassante, elle est très compliquée. À partir de leurs scalpels, les uns et les autres décrivent l’axe Yaoundé-Washington, devenu incandescent. De chaque côté, communiqués, annonces et répliques reflétant les colères coagulées, ont parfois fait le lit d’une surenchère permanente. D’un côté, des mots violents dans la bouche d’un homme qui maîtrise la portée de ce qu’il dit. De l’autre, un pays, touché par chaque pique, s’engouffre dans la brèche pour réclamer le respect de sa souveraineté. Ici comme là-bas se lisent des tempéraments volcaniques.
Bref, le clash est officiellement acté entre Etoudi et la Maison Blanche.Si ce problème interpelle autant, c’est qu’il oppose deux façons de voir les relations internationales. En matière de droits de l’homme par exemple, peu d’atomes crochus entre le Cameroun et les États-Unis. Chez l’Oncle Sam, des convictions se sont forgées, impliquant des décisions très profondes contre le Cameroun. À l’inverse, le régime de Yaoundé expose (à chaque fois) en quelques phrases brillantesla situation sociopolitique. Il parle de dénonciations sans preuve, prolongées dans une obsédante campagne de dénigrement médiatique du pays de Paul Biya. En embuscade, une partie du personnel politique de l’opposition se réjouit de disposer d’«allié» capable
de détruire le personnage que le locataire d’Etoudi s’était construit auprès de ses compatriotes. En embuscade aussi, des ONG et des groupuscules hyper actifs sur les réseaux sociaux dessinent le même projet. Telle est la situation que votre journal tente d’éclairer.Rhétoriques sans entraves
Pour reverdir son image, Yaoundé a une idée: inviter officiellement le Haut-commissariat aux droits de l’Homme à enquêter sur son territoire. Après avoir longtemps été rétif à cette option, Paul Biya, qui signe l’invitation, la trouve bien commode et capable de détourner les oreilles sur ce que disent les États-Unis. Aux yeux des observateurs, c’est une brillante manœuvre diplomatique conçue sur une transparence proclamée. Pour René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication (Mincom), la politique gouvernementale en matière de droits de l’homme est particulièrement ¬lisible; les priorités sont affichées. Le pays a certes des fragilités, mais il y a des initiatives créatives. Alors, «le Cameroun n’a rien à cacher et est malicieusement accablé pour des desseins que nous soupçonnons tous», affirme le Mincom au cours d’une conférence de presse à Yaoundé.
Dans sa démarche, Etoudi bâtit une solidarité active pour brouiller les signaux américains sur le sujet. L’équation communication = conviction est largement instrumentalisée pour créer une ambiance patriotique. «Cela a été mis en œuvre depuis Niels Marquardt et Frances Dee Cook», croit savoir le politologue Njoya Moussa. Au cours d’une conférence de presse donnée à Yaoundé en janvier 2006, le premier (ambassadeur des États-Unis au Cameroun 2004-2006) avait clairement montré son indignation autour de la gestion locale des droits de l’homme et de la lutte contre la corruption. «Les actes de corruption sont devenus si communs et si banals que certains observateurs se demandent si le sens du mot “corruption” a une connotation différente au Cameroun», faisait-il alors remarquer.
Surnommée «ambassadrice de choc» (1989-1993), la seconde était devenue le symbole de la critique des actes des autorités camerounaises. Conquis par la façon de la diplomate de faire monter l’angoisse et jouer sur les peurs primales des dirigeants de son pays hôte, certains la regardaient comme une épine dans la chaussure du Cameroun. Quelques analystes pensent que le sommet est venu de la bouche de Peter Barlerin, appelant Paul Biya, à la veille de la récente élection présidentielle, à «penser à son héritage et à la façon dont il souhaite que les livres d’histoire, qui seront lus par les générations futures, se souviennent de lui».
Cette histoire d’État unitaire ne nous apportera que malheur et misère!
Qu’il est loin, le temps où de pseudo-patriotes plastronnaient, affirmant que le problème anglophone était une affaire interne qui n’allait susciter aucune ingérence!
Maintenant, les Américains menacent de nous exclure de l’AGOA. Comme d’habitude, les mêmes pseudo-patriotes aboient, qui annonçant que l’impact sera résiduel, qui d’autre évoquant la Chine et la Russie qui viendraient nous protéger, etc.
Certains se frappent même le torse, affirmant qu’ils vont se battre!Une frange affirme que la position américaine manifeste leur soutien aux sécessionnistes. Même si c’était vrai, le dire résout quel problème? Aucun! Et vous allez vous plaindre des USA auprès de qui? Ils sont derrière les sécessionnistes, et alors?
Vous allez faire quoi?
On vous a dit d’abandonner cette folie de l’État unitaire, pour rentrer à la Fédération de 1961 éventuellement rénovée, afin d’assécher l’argumentaire de la sécession dont la ligne de raisonnement est claire: «Nous sommes venus librement au Cameroun francophone, sur la base d’un modèle fédéral à deux États dont un pour nous, un autre pour eux, le tout coiffé par un État fédéral aux avantages partagés. Mais les Francophones ont supprimé notre État pour nous absorber. Et cela nous ne l’accepterons jamais».Au lieu d’écouter la voix du bon sens et de rentrer sagement à la Fédération de 1961, les pseudo-patriotes s’arcboutent dans leurs lubies, incapables de comprendre que nous ne pouvons pas gagner cette cause.
Car, il faut le dire très clairement, la cause des Anglophones relève du bon sens et du droit des peuples à choisir leur destin, alors que celle de l’État unitaire relève d’un simple choix idéologique, une alternative à d’autres choix. Notre cause est donc par nature perdue! Nous ne pouvons pas gagner cette guerre! Nous sommes en train de la perdre!
Et qu’on le veuille ou pas, la position américaine est un coup de semonce, qui sera très probablement suivie par des actions encore plus dures si une solution satisfaisante n’est pas trouvée au problème anglophone!
Ne nous méprenons pas sur la capacité du Cameroun à résister aux pressions américaines, car en ce qui concerne le Cameroun, il s’agit bien de prise en charge d’une économie sinistrée!
Les USA et leurs alliés contrôlent le FMI et la Banque mondiale sans lesquels nous n’aurions même plus nos salaires! Or, il suffit que les Américains demandent à la Banque mondiale et au FMI d’abandonner le Cameroun, pour que notre pays s’écroule en un instant!
Et ni la Chine ni la Russie ne peuvent rien face à cette situation! La Chine est encore au niveau des conquêtes des espaces économiques, mais elle n’a pas encore les moyens de prendre en charge le déficit extérieur des pays que son modèle consiste d’ailleurs à creuser!
Ces puissances émergentes ont tenté de créer une sorte de substitut à la Banque mondiale. Qu’est-ce que cela a donné? Rien du tout!
Ne croyez pas à la Chine ou à la Russie pour espérer maintenir votre État unitaire en résistant aux États-Unis! Ces pays auront trop à perdre en s’opposant aux USA pour le Cameroun qui n’est pas stratégique pour eux!
Ils vont laisser faire!
Rentrons à la Fédération! Asséchons l’argumentaire de la sécession, car elle ne désarmera pas, et sa cause sera de plus en plus entendue. Nous ne tirerons rien de bon de cet entêtement de mule, de cette totémisation de l’État unitaire qui ne nous apportera que malheur, échec et désespoir.Dieudonné ESSOMBA
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C’est le nombre d’années d’existence de l’Organisation des Nations unies (ONU). Au Cameroun, l’événement a été célébré le 24 octobre 2019 sous le thème: «Le rôle du Cameroun dans le maintien de la paix et la sécurité internationales». Occasion pour Allegra Baiocchi d’inscrire l’action de l’institution planétaire dans la continuité. «Elle continuera de collaborer avec tous les acteurs et de veiller à ce que l’acheminement de l’aide humanitaire soit toujours conforme aux principes humanitaires, en particulier aux principes de neutralité et d’impartialité», a déclaré la coordonnatrice résidente locale du système de l’ONU. Citant Antonio Guterres (secrétaire général), Allegra Baiocchi a martelé qu’en cette époque de tumulte généralisé, la charte reste le point de repère. Sur cette ligne, l’organisation reste déterminée à s’attaquer envers et contre tout, aux véritables problèmes auxquels les peuples sont vraiment confrontés.
Grand dialogue : A fond dans la forme
À bien des égards, décrypte une opinion, c’est le peuple qui a mis Paul Biya devant ses responsabilités.
Afin de désamorcer la crise sociopolitique dans la partie anglophone du Cameroun, Paul Biya a solennellement invité ses compatriotes à un «dialogue national inclusif». D’emblée, un commentaire: il faut veiller à bien rester sur ce qu’a dit le chef de l’Etat dans son adresse au peuple camerounais. «S’agissant du dialogue lui-même, la question s’est toujours posée de savoir, avec qui ?» dixit le président de la République. Sur le vif, une certaine classe intellectuelle estime que la valeur du point d’interrogation à la fin de ce segment du discours du 10 septembre 2019 constitue déjà, à elle seule, un enjeu décisif.
Et là, les commentateurs politiques avisent qu’il n’était pas très utile de s’interroger de la sorte. Car, disent-ils, Paul Biya a en face de lui son peuple. «En tant que communauté politique, ce dernier, dans sa diversité, veut enfin dialoguer avec son chef.Dans les rangs, il n’y a pas que des conducteurs en colère, parfois extravagants dans leurs exigences et tournant en ridicule l’offre présidentielle. Il y a aussi ceux qui aspirent à une radicale transformation sociale et institutionnelle, culturelle aussi peut-être, de notre patrie commune. Il y a également ceux qui, attachés à une conception civilisée du débat public et détachées des appareils militants, ont de belles idées à faire valoir. Sans compter ceux qui ne se résignent pas à ce que leur pays coule ; et bien sûr ceux qui ne confondent pas la confrontation des opinions avec l’empilement de toutes les haines contradictoires. Il y a… Et il y a…», énumère le Pr Belinga Zambo.
En tout cas, on parle ici de peuple simplement. Et si ce dernier a un génie, c’est bien celui de faire plier ses dirigeants, «en disant non de façon citoyenne, quand rien ne va plus, tel que le démontrent d’utiles leçons d’histoire politique et sociale», nuance le politologue. Ainsi, pour une opinion locale, Paul Biya avance à pas forcés vers le débat. «A l’arrière-fond de son discours du 10 septembre 2019 se dessine la main de tout un peuple», décrypte Jean-Marc Bikoko. Le syndicaliste ajoute : «Pris au piège d’avoir lui-même élevé le peuple camerounais au rang de souverain, Paul Biya ne pouvait plus rester dans son boudoir».
Face à une situation devenue incontrôlable selon les photographies de terrain, la question qui se posait le peuple, c’est la question de l’attitude de Paul Biya par rapport à tout cela. «Lorsque ces contradictions (politiques, économiques, sociales, culturelles) ne sont pas traitées, elles se muent en un problème qui est un signal que le corps politique ne va pas bien, un signal qu’il y a quelque chose de nouveau à prendre en compte, un signal qu’il y a une situation qui appelle à l’attention et à la vigilance collective», résume l’universitaire Richard Makon sur sa page facebook.
Bobo Ousmanou
D’un grand spectacle vers un petit résultat ?
Des yeux disent avoir vu une autre «pirouette» de Paul Biya, qui a depuis fait de la ruse l’un des chapitres essentiels de sa grammaire stratégique.
Le voici, le chef de l’Etat, pris en flagrant délit, selon certains de mensonge politique. Leur ligne d’argumentation se fonde sur le casting fait unilatéralement par l’illustre concerné. «En donnant procuration à son Premier ministre de piloter le grand débat national, Paul Biya se muni encore d’une longue cuillère pour dîner sur la même table que son peuple», ironise Sylvain Mbani. Sous le scalpel de ce militant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), le président de la République avance masqué avec un vieux principe : «ce qui est à moi est à moi, ce qui est à vous est négociable».
A l’aune de ce qui précède, le journaliste Jean-Bruno Tagne rabaisse le degré de sincérité de l’offre de dialogue officiellement forgée par Paul Biya le 10 septembre dernier. Selon l’homme de médias, il ne sortira pas grand-chose de ces assises. Le chef de l’Etat étant, avise-t-il, habitué à passer au dessous des tables. «Que ceux qui se préparent à aller avec enthousiasme au «grand dialogue» annoncé par le président de la République hier dans son discours à la nation n’oublient jamais que Paul Biya est dans la ruse permanente», écrit l’ancien employé de Canal 2 international sur sa page facebook.
A l’interprétation, la session de dialogue qui débute fin septembre 2019 reste donc parfaitement inutile, un faux débat, étant donné que la décision sera définitivement prise par le pouvoir en place, c’est-à-dire finalement le programme déjà engagé par Paul Biya soucieux de garder le cap malgré tout. Comme pour conforter sa position sur le sujet, Jean-Bruno Tagne exhume quelques clichés. «Le 22 octobre 1991, les partis politiques reçoivent l’invitation à la tripartite et l’ordre du jour de celle-ci. Le gouvernement décide unilatéralement des personnalités invitées aux travaux et de l’ordre du jour (…) Pour faire bref, il est possible d’affirmer qu’aucune décision de la tripartite, de la plus grande à la plus petite, n’a été respectée à la fois dans sa lettre et son esprit», écrit-il.
Une autre grille d’analyse pointe un Paul Biya «stratège rusé, toujours obstiné à faire passer les lois qui lui tiennent le plus à coeur », comme le souligne Yacouba Nji, un militant de l’Union démocratique du Cameroun (UDC).
Jean-René Meva’a Amougou
Discours
Trois ans de dialogue et matraque
De décembre 2016 au 10 septembre 2019, le verbatim présidentiel a été du modèle d’une main de fer dans un gang de velours. Extraits.
«J’ai instruit le Gouvernement d’engager un dialogue franc avec les différentes parties concernées, pour trouver des réponses appropriées aux questions posées. Je les invite à participer, sans préjugés, aux différentes discussions».
(Discours à la Nation du 31 décembre 2016)«Le dialogue, je le précise bien, a toujours été et restera toujours pour moi, la voie privilégiée de résolution des problèmes, pour autant qu’il s’inscrive strictement dans le cadre de la légalité républicaine (…)J’ai à cet égard, instruit que tous ceux qui ont pris les armes, qui exercent des violences ou qui incitent à la violence, soient combattus sans relâche et répondent de leurs crimes devant la justice.
Les opérations de sécurisation engagées à cet égard ont donné d’excellents résultats. Elles vont se poursuivre sans faiblesse, mais sans excès ».
(Discours à la Nation du 31 décembre 2017)
«J’ai instruit qu’un dialogue constructif soit engagé entre le Gouvernement et les organisations syndicales concernées, afin de trouver des solutions consensuelles aux problèmes évoqués. Ces négociations, qui se sont déroulées dans le cadre de comités ad hoc créés à cet effet, ont permis de circonscrire lesdits problèmes et d’identifier les voies et moyens d’y remédier».
(Discours à la jeunesse 10 février 2017)(…) «C’est le contexte qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui retiendra l’essentiel de mon attention.
J’ai eu récemment l’occasion de m’exprimer sur les problèmes qui les concernent. J’ai dit et je le confirme que j’éprouve la plus grande sollicitude envers les populations de ces deux régions. Je suis très sensible à leurs inquiétudes concernant leur sécurité et à leurs aspirations touchant le retour au calme et à une vie sociale normale.
Si l’appel à déposer les armes que j’ai lancé aux entrepreneurs de guerre reste sans réponse, les forces de défense et de sécurité recevront instruction de les neutraliser. Je suis bien conscient en effet de la désolation que ces insurgés infligent aux populations de ces régions. Cette situation ne peut plus durer ».(Discours à la Nation du 31 décembre 2018)
Source : Site internet de la Présidence de la République
Dialogue national politique: Bamenda se prononce
Choses vues et entendues dans la capitale régionale du Nord-Ouest avant, pendant et après le discours à la nation du chef de l’État, le mardi 10 septembre 2019.
Les séparatistes anglophones avec au premier plan Sisuku Tabe Amnistie générale en faveur des personnes interpellées dans le cadre de la crise dite anglophone, réforme constitutionnelle et débat sur la forme de l’État, cessez-le-feu, dialogue inclusif. Voilà autant d’attentes des populations de la région du Nord-Ouest au discours du chef de l’État Paul Biya. Au terme de l’adresse du chef de l’État à la nation, les populations des régions anglophones éprouvent un sentiment mitigé. À première vue, la satisfaction vient de l’annonce du dialogue. Paul Biya annonce «un grand dialogue national» d’ici la fin de ce mois de septembre.
Dans ses explications, le grand dialogue est similaire au «dialogue inclusif» tant souhaité, même si le locataire d’Etoudi ne veut pas prononcer le terme « inclusif ». «Paul Biya a pris à contre-pied les faucons du régime qui disaient que le dialogue est en cours», lâche un citoyen de la cité capitale du Nord-Ouest, sous le couvert l’anonymat. La déception vient du refus de l’amnistie en faveur des personnes interpellées et incarcérées dans le cadre de cette crise. Pour Ngam Nsom Albert, «la séparation n’est pas à l’ordre du jour; ceux qui auront le privilège de prendre part au dialogue doivent être prêts à faire des concessions. Insister sur tout et sur rien serait une voie royale d’un exercice de frustration».
Pour Divine Grace, «si le président de la République veut un dialogue franc et sincère, il doit déclarer le cessez-le-feu, accorder une amnistie générale aux prisonniers politiques et toute personne incarcérée dans le cadre de ce conflit, éviter d’instituer tout préalable au dialogue». Peter Tandap croit savoir que «le dialogue, pour être sincère, doit se tenir dans un endroit neutre, afin de donner l’opportunité aux participants de s’exprimer librement, sans aucune crainte de représailles. Le sujet doit se limiter à la crise anglophone, y compris la séparation, le fédéralisme, etc.».
John FruNdi appelle tous à participer au grand dialogue national annoncé. Son parti politique, le Social Democratic Front, suggère que ledit dialogue national soit présidé par une personnalité neutre, et la forme de l’État doit être inscrite à l’ordre du jour. Le parti du 26 mai 1990 dénonce la présence des forces de l’ordre à ce dialogue national, qui devrait être essentiellement politique.
Ambiance
Pour une région du Nord-Ouest animée par le mot d’ordre de «ville morte», Bamenda n’a pas dérogé à la règle. Comme s’ils s’étaient passé le mot, les habitants de Bamenda ont préféré regagner leurs domiciles respectifs pour écouter le speech du président de la République. La peur de l’inconnu était à l’ordre du jour. Pas l’ombre d’un oiseau à Up Station. Même ceux qui logent dans des hôtels dans ce quartier administratif ont abandonné les bars des hôtels, préférant le calme de leur chambre d’hébergement pour écouter attentivement le président Paul Biya, renseignent certains gérants d’hôtels joints au téléphone.
C’était le même calme de cimetière à Down-Town.Pendant que le chef de l’État prononce son allocution, une vingtaine de camions militaires fait leur entrée dans le chef-lieu de la région, certainement pour dissuader les éventuels manifestants. Tarkang Ebot espère que «le dialogue national annoncé par le président de la République va calmer les ardeurs des uns et des autres». Pour sa part, Christopher Negoubogam, habitant du quartier Abangoh, est d’avis que le chef de l’État a «bien parlé; il n’a pas heurté les consciences. Il a été apaisant».
Même au quartier Chuoboh, qui a connu des soubresauts la semaine d’avant, tout est calme en ce soir d’après discours présidentiel, même si vers midi, on a entendu un coup de feu lors du passage d’un contingent des forces de l’ordre. Si Paul Biya tend la main aux séparatistes (en leur demandant de déposer les armes et rejoindre la CDDR), il n’en demeure pas moins qu’il met en garde ceux qui choisiront de rester dans la logique de la guérilla. Paul Biya rappelle également à la gouverne des Camerounais que la diaspora prônant l’insurrection a acquis une notre nationalité.
Une lecture transcendantale de ce point démontre que ces ex-Camerounais ne feront pas partie du dialogue national annoncé. Ce sont ces derniers qui financent la déstabilisation du pays. Chris Anu, secrétaire à la communication du gouvernement intérimaire de la république virtuelle de l’Ambazonie, sur la toile, affirme mordicus: «M. Biya ne sait pas que le problème du Southern Cameroon est celui de la colonisation et de l’annexion. Ainsi, son dialogue national, sans reconnaître le problème des anglophones, est irrecevable».
Pour lui, «ce dialogue national n’est qu’un camouflage pour éviter l’initiative internationale de la Suisse, qui a reçu l’aval de toutes les organisations internationales et pays importants. L’initiative suisse a dit qu’on doit retourner aux sources du problème… M. Biya garde nos leaders dans ses geôles comme objets de négociation de son plan de dialogue national». Et Mark Bareta d’ajouter: «nous ne sommes pas partis de si loin pour oublier les sacrifices de notre peuple. Nous voulons des négociations; appelez le dialogue si vous voulez; mais nous n’allons y aller que si ce sont deux entités avec des médiateurs neutres».
Ce que propose la jeunesse camerounaise
Tout faire pour rétablir la confiance entre le citoyen et sa Patrie par le jeu de la responsabilité et de la redevabilité des dirigeants à tous les niveaux.
En convoquant le grand dialogue national, le Président Paul Biya a tenu ces propos comme un objectif spécifique mesurable à atteindre à court et moyen terme. Il a dit ceci: «… S’il est nécessaire de tenir compte de l’équilibre régional dans des pays neufs, à la structuration sociologique diverse tel que le nôtre, il est indispensable de rappeler que les ministres et autres responsables ne sont pas nommés seulement pour servir leurs régions, leurs villages ou leurs familles, mais, l’ensemble de la communauté nationale. Ils doivent être au service de l’intérêt général et non des intérêts particuliers».
Ma contribution au dialogue national s’appuiera sur cette déclaration qui semble nous interpeller, citoyens de ce pays,
à ne plus laisser les dirigeants nommés ne servir que les leurs ou leurs propres intérêts au détriment de l’intérêt général. Nous devons nous réarmer moralement pour devenir, chacun et chacune en ce qui le concerne, comme des objecteurs de conscience pour barrer la voie à toute imposture.À ce titre, le dialogue national pour lequel je participe doit pouvoir :
1. mettre en place des conditions, des mécanismes et des institutions effectives et efficaces permettant à tout citoyen de demander des comptes aux dirigeants de ce pays sans être inquiétés. Pour être plus concret, le dialogue devrait aboutir à restaurer la confiance aux citoyens en interpellant la responsabilité des mis en cause dans l’échec du Cameroun à organiser et accueillir la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019. Ce sera là un signal fort qui donnera au peuple de comprendre que ses cris et pleurs ont été entendus. Car le peuple camerounais profond a besoin d’être écouté. Les élites ne doivent plus se substituer au peuple.Le Dialogue devrait aussi aboutir à :
2. l’adoption d’un plan de dialogue direct et structuré entre le Président de la République et certaines catégories d’acteurs représentatifs des pouvoirs et des populations, ainsi que des autorités exerçant des compétences techniques dans des secteurs susceptibles d’impulser un développement national sur la base des avantages comparatifs. Il s’agira des personnes et autorités qui, bien que maitrisant les réalités sociales et économiques, n’auront presque jamais l’occasion d’échanger en tête à tête avec le Président de la République qui détient seul aujourd’hui les clés de sortie du sentiment d’injustice généralisée qui gangrène la société camerounaise.3. la viabilisation ou l’opérationnalisation du Conseil Économique et Social (CES) pour qu’il joue pleinement son rôle de facilitation de la collaboration au sein de la société, et permettre au moins que les politiques publiques élaborées, les lois adoptées ne soient pas exclusivement du ressort de l’exécutif. L’administration camerounaise ne devrait plus se comporter comme ce factotum qui se situe au début et à l’arrivée de tout. Nous devons pouvoir avoir une lisibilité sur les pouvoirs et les contre-pouvoirs, dans l’optique d’amener chaque entité à assumer ses responsabilités sous le contrôle et l’arbitrage des autres.
Dupleix Kuenzob Pedeme
Secrétaire Exécutif
Dynamique Mondiale des Jeunes (DMJ)Dialogue national
Les grandes manœuvres
Acclamation des uns, véhémentes critiques des autres. L’annonce du dialogue national par le président de la République Paul Biya, le 10 septembre 2019, draine plusieurs réactions de la communauté nationale et internationale.
Deux poids lourds du dialogue annoncé Partis politiques
Plusieurs chapelles politiques ont fait entendre leurs voix à la suite du message de Paul Biya. Comme toujours le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) admire et soutien son champion. Le secrétaire général adjoint du parti au flambeau, Grégoire Owona l’a exprimé en des termes simples, mais particuliers. Dans le journal Mutations, édition 4936 du 11 septembre 2019 il dit : «Heureux d’avoir un chef d’État à l’écoute ! Quel don de Dieu pour le Cameroun, un et indivisible la porte du dialogue reste grande ouverte!». Très optimiste, il ajoute «Le dialogue est là. À nos marques prêts partons… avec toutes les propositions constructives». Pour Jean Baptiste Atemengue, son confrère de parti, le président Paul Biya a fait l’un des plus grands discours «d’homme d’État expérimenté qu’il est».Le Social democratic front (SDF) qui salue l’initiative de Paul Biya vient de poser plusieurs conditions au régime. C’était lors des prémices des concertations relatives à la résolution de la crise. TV5monde qui relaie cette information indique que le principal parti de l’opposition «a demandé au pouvoir de déclarer un cessez-le-feu dans les deux régions anglophones et de garantir une amnistie générale pour tous les acteurs de la crise anglophone, alors que nombreux séparatistes sont en exil ou emprisonnés, certains condamnés à de longues peine».
Par ailleurs, Le SDF demande que le dialogue qui doit se tenir fin septembre, « soit présidé par une personnalité neutre », non par le Premier ministre comme annoncé par Biya mardi, que les discussions sur la « forme de l’État » soient un élément central du dialogue, « en vue de l’adoption d’une nouvelle Constitution »».
À cet égard, Youmo Koupit Adamou, ne cache pas sa satisfaction. Avec lui, l’Union démocratique du Cameroun (UDC) qu’il représente. «Nous sommes satisfait qu’enfin, le président ait donné l’impression d’avoir écouté le peuple, parce que dans son camp politique, il y a des personnes qui disaient qu’on ne peut pas dialoguer avec des gens qui ont pris des armes». Par ailleurs, le sénateur suppléant de cette chapelle politique recommande la tenue d’un dialogue «avec tout le monde».
La diaspora
Les Camerounais vivants à l’étranger, qui se réclament opposants du régime de Yaoundé posent leurs conditions pour participer audit dialogue. Dans ce sillage, s’inscrit la BAS, (Brigade anti-sardinards). Dans une vidéo anonyme réalisée à la suite du discours du 10 septembre dernier, ils critiquent le fait que Paul Biya ait «privilégié la démarche onéreuse de la guerre au détriment du développement humain», dans cette crise. Par ailleurs ils somment Paul Biya de libérer les prisonniers politiques. «Nous de la diaspora camerounaise, annonçons que dans les conditions actuelles, nous ne pouvons être associé dans un dialogue initié par Paul Biya, sans que les conditions préalables ne soient remplies, à savoir, la libération de tous les détenus politiques arrêtés dans le cadre de la crise anglophone sans exception, la libération de tous les prisonniers détenus dans le cadre des marches blanches du 6 janvier 2019, du 1er juin 2019 et du 8 juin 2019. La création d’un cadre de concertation préalable, constitué de toutes les parties prenantes dans lequel une feuille de route consensuelle devant guider les débats sera élaborée. La mise sur pied d’une commission constituée d’experts indépendants en charge du suivi des travaux», précise celui qui se réclame porte-parole de cette faction «du MRC (mouvement pour la renaissance du Cameroun) dont le président croupi en prison actuellement.Organisations et chancelleries internationales
L’Organisation des nations unies (Onu) pour sa part, apprécie l’impulsion du président de la république à résoudre la crise anglophone par le dialogue. C’est ce que l’on retient de la déclaration faite par le porte-parole d’Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, sur le site web de cet organisme, peu après l’allocution de Paul Biya. «Le Secrétaire général se réjouit de l’annonce faite aujourd’hui par le Président Paul Biya sur le lancement d’un processus de dialogue national au Cameroun. Il encourage le Gouvernement camerounais à veiller à ce que le processus soit inclusif et réponde aux défis auxquels le pays est confronté. Il appelle toutes les parties prenantes camerounaises, y compris la diaspora, à participer à cet effort. Le Secrétaire général réitère la disponibilité des Nations Unies à apporter son soutien au processus de dialogue», lit-on sur le site https://www.un.org.L’organisation internationale de la francophonie rejoint le point de vue onusien. Elle encourage l’initiative à laquelle elle dit être disposée à apporter son accompagnement. C’est ce que dit le communiqué du secrétariat général de cette institution international du 12 septembre 2019. «La Secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, salue l’annonce par le Président de la République du Cameroun, Son Excellence Monsieur Paul Biya, de sa décision de convoquer un grand dialogue national, notamment sur la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays, dès la fin de ce mois de septembre» lit-on dans cette déclaration officielle.
La même source indique que «Je souhaite que ce dialogue soit également un moment de consolidation de la cohésion nationale et du vivre-ensemble dans cet important État membre de la Francophonie». Ainsi, madame Louise Mushikiwabo encourage toutes les parties prenantes camerounaises, y compris la diaspora, à s’impliquer de manière constructive à toutes les étapes de ce dialogue. Par ailleurs, la Secrétaire générale de l’OIF réitère la disponibilité de la Francophonie à apporter son appui dans la préparation et le déroulement de ce dialogue, apprend-on de la déclaration.
La France, elle aussi apprécie l’incitation du président Biya aux négociations en vue de pallier cette crise. «La France souhaite que ce dialogue, dont l’annonce est positive, permette une large concertation entre Camerounais et ouvre la voie à une résolution politique de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Elle réitère sa condamnation du recours à toute forme de violence. La France souligne son attachement au dialogue et à la libre expression des différentes sensibilités politiques», a déclaré la porte-parole du gouvernement d’Emanuel Macron, chef de l’État français le 12 septembre dernier au cours d’un point de presse. Cependant, le grand ami du Cameroun ne s’est pas encore prononcé sur son apport dans le cadre de cette concertation nationale, remarque-t-on.
Médias
L’appel à participation au dialogue national n’a pas laissé les hommes de médias indifférents. Dans un tweet, le président national du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) écrit que «le pouvoir camerounais n’est pas demandeur de dialogue, il incarne les institutions et la souveraineté nationales bafouées par les groupuscules sécessionnistes. Ceux qui continuent dans l’insurrection et poursuivent les attaques armées sont les ennemis de la paix». Pour Sylvain Tah, président du collectif des journalistes d’investigation camerounais, qui s’est confié au quotidien national, Cameroon Tribune, «Trop de sang a coulé dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest». C’est la raison pour laquelle, il souhaite que son organisme collabore dans le grand débat national qui s’ouvre dans les prochains jours au Cameroun. «Le collectif des journalistes d’investigation pour sa part reste ouvert et nous souhaitons participer à ce dialogue, pour la construction de notre pay», déclare le journaliste Sylvain Tah.Les séparatistes
Pour les séparatistes, cet appel au dialogue lancé par Paul Biya n’est qu’une poudre aux yeux. «Paul Biya can say what he wants, he’s not god. He better wake up 2 the real fact, this country was not one & indivisible, it was united by plebiscite, by the will of Southern Cameroons people. Freedom’s not gained by laying down for people to walk on you». C’est-à-dire en français : «Paul Biya peut dire ce qu’il veut, il n’est pas Dieu… il vaut mieux se réveiller car, en réalité, ce pays n’était pas un et indivisible, il était uni par un référendum, par la volonté du peuple du Sud-ouest Cameroun», lit-on sur dans le tweet de l’ambazonia redemption. Reste à savoir si toutes les parties accepteront de prendre part aux négociations pour le retour de la paix. Wait and see, en français facile attendons de voir.Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire
Dialogue national
La touche digitale pour ne laisser personne pour compte
La convocation du «grand dialogue national» par le président de la République, Son Excellence Paul Biya, comme solution pour sortir de la crise dite anglophone qui paralyse le pays depuis 2016, est une initiative louable qui rencontre une adhésion populaire. Pour faire de ce dialogue une réussite totale, le défi est celui d’une participation massive des fils et filles de la nation. Là où l’approche des consultations et concertations traditionnelles montre des limites, le digital peut-il apporter des réponses?
Ce qui se passe
Les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun sont le théâtre d’un violent conflit armé depuis fin 2016. Des combat s’opposent régulièrement l’armée à des groupes épars de séparatistes. Cette crise est née des revendications corporatistes des avocats et des enseignants. Ces derniers réclamaient la traduction en langue anglaise des Actes uniformes OHADA et la préservation de la spécificité des systèmes judiciaire et éducatif anglo-saxons dans les deux régions. Les réponses aux revendications des avocats et enseignants ont été apportées. En dépit de cela, le conflit s’est enlisé. La crise s’est muée, fin 2017, en conflit armé.Le bilan de ces affrontements est déplorable sur le plan social et humanitaire. «En vingt mois, le conflit a fait 1850 morts, 530 000 déplacés internes avec une dizaine de milices armées qui comptent entre 2000 et 4000 combattants» . Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), l’insécurité, qui se répand dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays, a forcé plus de 4 400 écoles à fermer. 21 291 Camerounais ont fui les violences et les combats entre sécessionnistes et l’armée, en direction du Nigeria, note le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Pire, «27 attaques terroristes ont été perpétrées contre le système éducatif dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, entre janvier et août 2019. Au courant de l’année académique, 19 enseignants et 58 étudiants ont été kidnappés dans les universités de Bamenda et de Buea», déclarait le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, au cours d’une conférence de presse tenue le lundi 26 août 2019 à Yaoundé. L’intransigeance des belligérants sur les conditions du retour à la paix à travers un dialogue inclusif risque de générer de nouvelles violences et de prolonger le conflit. Heureusement, le dialogue tant recherché et demandé est là. Mais, comment le rendre sans «exclusif»?
Ce que le président Paul Biya veut
Dans son annonce à la nation le 10 septembre 2019, le président de la République, Son Excellence Paul Biya, a présenté les enjeux, les concours et les acteurs du «grand dialogue national». «Un grand dialogue national qui nous permettra, dans le cadre de notre Constitution, d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais aussi de toutes les autres composantes de notre nation», a déclaré Paul Biya. Sur le plan de la mobilisation des acteurs, objet de notre contribution, le chef de l’État précise: «Il aura donc vocation à réunir, sans exclusive, les filles et les fils de notre cher et beau pays, le Cameroun, autour de valeurs qui nous sont chères :la paix, la sécurité, la concorde nationale et le progrès[…] Présidé par le Premier ministre, chef du Gouvernement, ce dialogue réunira une palette diverse de personnalités: parlementaires, hommes politiques, leaders d’opinion, intellectuels, opérateurs économiques, autorités traditionnelles, autorités religieuses, membres de la diaspora, etc. Seront également invités des représentants des Forces de Défense et de Sécurité, des groupes armés et des victimes». Les Camerounais de tout bord veulent s’exprimer. Mais quelle stratégie mettre sur pied pour donner la parole au plus grand nombre?Ce que le digital peut apporter
Longtemps sollicité, le dialogue national est enfin arrivé. Il aura lieu à la fin de ce mois si l’on s’en tient aux prescriptions du chef de l’État. Ce dialogue était tellement attendu que tout le monde veut y participer. Malheureusement, reconnaît Son Excellence Paul Biya, «tout le monde ne pourra, et c’est compréhensible, prendre effectivement part à ce dialogue, mais chacun aura l’occasion d’y contribuer». Une situation qui risque de compromettre les contours, si vertueux, de ce grand dialogue. Heureusement, les outils et canaux de communication numérique offrent la possibilité de donner la parole à tout le moment. Si les autorités veulent réussir cette consultation nationale en matière de taux de participation, l’approche digitale est indispensable. Dans la stratégie étatique de mise en œuvre du présent dialogue, il serait judicieux de mettre sur pied des dispositifs de consultation en ligne. Cela permettra d’ouvrir le dialogue à toutes les couches sociales (jeunes, adolescents, adultes, étudiants, chercheurs d’emplois, politiques, syndicalistes…). Il est vrai que les consultations lancées par le Premier ministre prennent en compte toutes les composantes de la Nation. Mais, il ne s’agira que des «leaders» de ces différentes instances. Le «bas» peuple, qui constitue la majorité, et qui a son mot à dire, risque être involontairement exclut. Si la masse populaire ne participe pas aux débats, il y a risque d’accentuation des frustrations déjà perceptibles au sein de notre société. Par contre, en mettant sur pied une stratégie de consultation online, la parole sera donnée à tous sans «exclusive». La grande interrogation que certains se posent déjà est de savoir: comment le fera-t-on, quand on connaît toutes les dérives et dangers des médias sociaux? Qui va encadrer les discussions?Pour y parvenir, l’on devrait sélectionner les outils et canaux de communication online à mettre sur pied. Par la suite, il s’agira d’élaborer une charte de participation. L’encadrement se fera par une équipe ad hoc, d’experts en social media management donc la mission sera de veiller au respect de la charte de participation et de faire le reporting des contributions. En ce qui concerne les outils à mettre sur pied, une plateforme web interactive à travers laquelle vont figurer tous les sujets du dialogue peut être implémentée. En complément, les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter peuvent venir en appui. Ainsi, en fonction de la thématique, les internautes pourront y contribuer. La modération des échanges est assurée par les social media managers. C’est un plaidoyer pour ne laisser personne pour compte dans le cadre du «grand dialogue national».
Benjamin OMBE-journaliste/expert en Communication digitale
Directeur exécutif du cabinet d’intelligence stratégique Knowledge Consulting
ombebenjamin@hotmail.frBienvenu Bitom Tjomb
«La bonne personne à la bonne place dans cette équipe du Premier ministre»
Réaction d’un militant averti et engagé de la première heure du RDPC du Nyong et Kelle
Qu’est-ce qui vous a marqué dans le message du Chef de l’État en votre qualité de militant averti ?
Nous sommes satisfaits du discours du président de la République, président national du RDPC.
Les points qui ont attiré mon attention sont :1)L’historique de la crise dans les régions du NORD-OUEST et SUD-OUEST, 2)Les solutions déjà apportées pour la résolution de cette crise, 3)l’annonce d’un dialogue national et particulièrement pour la crise des régions du NORD-OUEST et du SUD-OUEST, 4)le renouvellement de l’offre de la paix aux groupes armés et, 5)la ferme conviction du président de la république que lors du grand dialogue toutes les forces positives et constructives du pays à l’intérieur comme dans la diaspora permettent que le désire de la paix souhaitée par la majorité des camerounais devient une réalité.
C’est un grand appel du président de la République, président national du RDPC lancé aussi à de notre parti, nous militants du RDPC responsables à tous les niveaux. Les militants de la base et l’élite gouvernante du parti doivent prendre conscience de la gravité de cette crise qui fragilise notre parti à tous les niveaux et menace la paix de notre pays. Cette situation complique la bonne marche de notre parti et du pays, donne plus de travail aux responsables de base du parti et nous embarrasse même. Le militant du RDPC doit œuvrer pour que le désir de la paix de la majorité des camerounais devient une réalité dans cette partie du pays. Nos camarades sont en difficulté, nos frères et sœurs sont en difficulté, ils souffrent et traversent des moments très difficiles de leur vie et compromet l’avenir de notre pays.
Je saisi cette occasion pour présenter à toutes les familles qui ont déjà perdu les leurs dans cette crise, mes sincères condoléances, beaucoup de courage aux déplacés et pour ceux qui vivent la peur au quotidien dans ces régions et un espoir pour le retour de la paix dans cette partie de notre pays. Un encouragement total à nos forces de l’ordre et un soutien sans faille. Pour tout dire nous compatissons tous. C’est une situation que nous déplorons.
Concernant l’aboutissement positif du grand dialogue annoncé par le président de la république, président national de notre Grand parti le RDPC, pour que l’objectif soit atteint, il est souhaitable que l’équipe du Premier Ministre soit réajustée avant l’ouverture du dialogue, car certains membres de l’équipe gouvernante trouvent leur intérêts dans l’alimentation de cette crise et cette situation risque compromettre le désire de la paix de la majorité des camerounais pour ces régions. Nous souhaitons aussi que la bonne personne soit à la bonne place dans cette équipe du premier ministre qui manifeste la bonne volonté et le courage de trouver la solution à cette crise, si le travail n’est pas fait on te dégage sans attendre.
Concernant la demande des populations faites d’avoir les ministres, Directeurs Généraux,… dans chaque village, arrondissement, département,… la solution pourra être trouvée s’il y a la bonne personne à la bonne place et que lors des campagnes politiques, une élite militante gouvernante soit affectée par le parti pour battre campagne dans un département autre que son département d’origine. Il est souhaitable que le président de la république, président national de notre Grand Parti devrait tenir compte que la majorité et la qualité de l’élite gouvernante est ressortissante de sa région d’origine. Cette situation frustre des militants des autres régions. Il serait aussi important en matière du respect de l’équilibre régional, cette situation soit prise en considération.
2020, sait-on, c’est une année électorale au Cameroun. L’homme politique que vous êtes a-t-il un agenda particulier ?
Agenda particulier non ! Par contre agenda commun pour mon parti oui. Je reste à la disposition de mon parti. Si mon parti estime que je pourrai apporter quelque chose sa victoire à une consultation électorale, je ne pourrai pas trahir mon parti.
Mais le grand dialogue annoncé par le président de la république, président national du RDPC me préoccupe plus pour le moment, car sans la paix aucune élection ne serait possible.Pour le grand dialogue annoncé est souhaitable que les propositions proviennent du bas peuple qui est la première victime dans toutes les crises qui peuvent survenir dans un pays.
Le grand dialogue pourrait commencer au niveau des villages au tour des chefs de village qui transmet les résolutions au niveau de l’arrondissement avec les représentants désignés par le village, en suite autour du sous-préfet au niveau de l’arrondissement qui transmet des résolutions au département accompagné des représentants des arrondissements, en suite autour du préfet au niveau départemental avec les représentants des arrondissements qui transmet le rapport à la région accompagné des représentants du département, en suite autour du gouverneur de la région avec les représentants des départements désignés qui transmet le rapport au niveau national et les représentants des régions, en suite au niveau national autour du chef du gouvernement avec les représentants des régions désignés ainsi les trois pouvoirs représentés (L’exécutif, Législatif et judiciaire) et enfin le rapport général est transmis au Chef de l’État, président de la république pour prendre les décisions qui s’imposent pour la paix et la prospérité de notre pays.
Cette manière pourra permettre la connaissance de tous les problèmes du pays, avoir l’adhésion du peuple et permettre au président de trouver les bonnes solutions pour que notre pays reste en paix et aspire à un développement meilleur.
Un mot pour les militants de la sous-section de YABI I ?
Chers camarades et sympathisants, restons fidèle au RDPC, le RDPC est aussi une famille. Nous attendons depuis 1997 la création de l’arrondissement de SONG-MBONG je suis conscient que le président de la république, président national du RDPC est aussi conscient de cette doléance qui est très loin d’un luxe, mais un soulagement aux souffrances des ressortissants du canton YABI dans le plus grand arrondissement du département du Nyong et Kelle qui MESSONDO. Soutenons toujours notre parti et notre Président National pour le développement du canton YABI et du Cameroun.Propos rassemblés par Rémy Biniou
Maintien de la paix en RCA : Et de six pour le Cameroun
Constitué de 750 militaires et 350 gendarmes, le pays vient de déployer un 6e contingent en Centrafrique.
Remise de drapeau au commandant du contingent camerounais C’est dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). À la tête des troupes se trouve le colonel Samuel Tabot Orock. Selon le ministère camerounais de la Défense, ces soldats vont renforcer les 11 000 autres des Nations unies déjà présents en RCA.
Pour cela, ils ont suivi une formation de pré-déploiement, en revisitant les leçons de droit international humanitaire, de droits de l’homme et les standards onusiens en matière de maintien de la paix. À Yaoundé, lors de la remise du drapeau de la République au commandant des troupes le 3 septembre 2019, le haut-commandement l’a appelé au travail en équipe et à la discipline pour aider ce pays frère à sortir de l’impasse sécuritaire dans laquelle il se trouve depuis plus de cinq ans. Au cours de leur mission, étalée sur un an, les Camerounais auront le statut de Casques bleus de l’Onu.
En interne, le gouvernement centrafricain est également à pied d’œuvre pour renforcer les équipes sur le terrain, ceci pour créer une armée de proximité. De ce fait, plus de 500 nouvelles recrues sont en formation au camp Kassai. Elles sont outillées en droit humanitaire international, en prévention des violences sexuelles, mais aussi en techniques de combat, exercices de tir et en informatique. Le plan de renforcement des capacités des FSI prévoit, sur 5 ans, le recrutement de 2500 policiers et 2500 gendarmes.
HAN
S.E. Alfred Ndoumbe Eboule
Il était l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Cameroun en Éthiopie et auprès de l’Union africaine. Il est mort le 12 août 2019 dans la capitale éthiopienne, des suites de maladie. À Addis-Abeba où il résidait, on l’appelait «le doyen général»; terme utilisé pour le distinguer des doyens des différentes sous-régions du continent. Il était aussi le plus ancien au poste de l’ensemble des ambassadeurs actuellement accrédités auprès de l’Éthiopie. Le disparu avait commencé sa carrière de diplomate à la direction des organisations internationales du Minrex. En 1997, il devient sous-directeur des organes de l’Onu à la direction des Nations unies et de la coopération non gouvernementale. Le 2 janvier 2002, il est premier conseiller à la mission permanente du Cameroun auprès de l’Onu. En ces temps-là, son pays assura la présidence du Conseil de sécurité de l’Onu.
Droits de l’Homme : Yaoundé dans l’attente du «paquet» onusien
C’est le viatique de la grille de lecture que proposent des observateurs au lendemain de fin de visite de Veronica Michelle Bachelet au Cameroun.
Paul Biya décorant Veronica Michelle Bachelet au palais de l’Unité La Haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a clos sa visite de quatre jours à Yaoundé. À son départ de la capitale camerounaise le 3 mai 2019, elle n’a fait aucune annonce tonitruante. Sur le fond comme sur la forme, l’ancienne chef de l’État chilien est restée sur cette ligne, confortant Cameroon Tribune dans sa lecture de la visite. Selon le quotidien gouvernemental, dans son édition du 2 mai 2019, Veronica Michelle Bachelet a honoré l’invitation à elle adressée par Paul Biya pour évaluer les avancées. La parution du 3 mai 2019 a montré un gouvernement camerounais déterminé à jouer la transparence en matière de droits de l’Homme.
Marque de fabrique
«Nous avons discuté de la manière dont les Nations unies peuvent apporter leur aide en matière de respect et de protection des droits de l’Homme», a déclaré la Chilienne, le 3 mai 2019, à sa sortie du Palais de l’unité. «Ces propos sont d’autant plus bourrés de sous-entendus qu’ils ne font que confirmer ce que chacun pressent», analyse Roland Didier Obam. Le politologue poursuit: «proposer une aide au Cameroun revient à élaborer un rapport et évaluer les besoins».Dès lors, l’on remarque que Veronica Michelle Bachelet s’est astreinte à ne pas perdre le fil de la marque de fabrique onusienne : ramasser des aspirations et des informations diverses afin de corseter le packaging ultérieurement.En termes d’étapes, Veronica Michelle Bachelet est d’abord venue voir d’elle-même, avant de regagner New-York et dresser un rapport. Et durant son séjour à Yaoundé, «l’enjeu était double : accréditer l’idée que l’on peut débattre de tout, et que les Nations unies ont voix au chapitre dans la crise anglophone», soutient Gregoire Mbeunoun.
Dans sa grille de lecture, l’internationaliste montre que la patronne des droits de l’Homme de l’ONU a donné le sentiment de découvrir le Cameroun et de se perdre dans les limbes de «l’ouverture» affichée par Yaoundé. «Il n’en est rien!», tranche Patrick Andje. À l’en croire, «l’exercice, tel qu’il s’est dessiné, avait plus l’épure méthodologique que celui d’une agora libre où l’on peut échanger sans qu’aucune question n’en soit exclue. Toujours est-il qu’il existe un dépôt de méfiance qui s’est cristallisé autour de ce que montre le pouvoir. Difficile de s’en défaire…», glisse l’activiste de la société civile.
Antécédent
In fine, en foulant le Cameroun, Veronica Michelle Bachelet avait son opinion sur la thématique des droits de l’Homme dans la gestion de la crise anglophone. Sur la base des rapports qu’elle a reçus l’an dernier, elle avait d’ailleurs adopté un ton critique. «Je suis aussi préoccupée par des cas alarmants de discours de haine, y compris des dirigeants politiques ainsi que par les restrictions graves de l’espace politique comme la poursuite devant un tribunal militaire de membres de partis de l’opposition (MRC, NDLR). Il est primordial que des mesures soient prises immédiatement afin de désamorcer une crise croissante et empêcher une nouvelle prolongée dans la violence» avait-elle fait savoir.En dernière actualité, selon l’AFP (Agence France de presse) reprise par l’hebdomadaire Jeune afrique en fin de semaine dernière, le cas du Cameroun pourrait être discuté au Conseil de sécurité le 13 mai 2019. D’autres informations non recoupées font état de l’annulation de ce rendez-vous.
Sur le terrain, vingt mois après, le bilan chiffré est lourd comme l’atteste un récent rapport de International Crisis Group. Selon cette ONG, l’on dénombre 1850 morts, 530 000 déplacés internes et 35 000 réfugiés au Nigéria voisin. Au moins 235 militaires et policiers, 650 civils et près d’un millier de séparatistes présumés ont été tués. Mais les autorités camerounaises estiment le nombre de morts à 1600 (400 civils, 160 militaires et policiers et un millier de séparatistes).
Jean-René Meva’a Amougou
Union africaine : La palabre du Caire sur le Far West libyen et la révolution de Khartoum !
Face à ses premiers dossiers chauds, le général président Abdel Fatah Al Sissi devait être à la hauteur ! Le président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, fidèle à son plan d’action, veut contenir au maximum les foyers de tension sur le continent. Le sommet de crise du Caire avait au menu la situation très préoccupante en Libye et la transition militaire contestée au Soudan.
La marche du maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli a envoyé le message que la Libye se transformait au mieux en Far West africain, ou pire, en « no right land » international. Selon l’Organisation mondiale de la santé, Plus de 200 personnes, dont des civils, ont péri dans les violences. Au Soudan, les contestations populaires, tombeuses du général Al-Bachir, ont redoublé d’énergie pour imposer la fin de la transition militaire imposée. Les répressions ont fait 60 morts. Face à l’enlisement de la situation et aux premiers ultimatums du Conseil de paix et de sécurité de l’organisation continentale, le président égyptien a convoqué quelques-uns de ses homologues pour assurer une issue politique à la situation.
Le 7 avril dernier, le président Guinéen Alpha Conde avait dit à son homologue égyptien que l’Union africaine ne devait pas être absente de la Libye une fois de plus. Al Sissi n’a visiblement pas fait fi de ce conseil.
Embrasement en Libye : Al Sissi refuse le bis repetita
Réunie en sommet de crise au Caire, l’Union africaine a demandé la fin du carnage à ciel ouvert orchestré par l’offensive du maréchal Haftar contre le gouvernement d’union nationale.
Le président Al Sissi Le 23 avril 2019, la réunion de crise sur la Libye, convoquée au Caire (Égypte) par le président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, a demandé «l’arrêt immédiat et inconditionnel» des combats en Libye. Plusieurs dirigeants africains ont ainsi, aux côtés de Abdel Fatah Al Sissi, appelé «toutes les parties à la retenue» et à permettre «l’arrivée de l’aide humanitaire».
Les présidents du Rwanda, Paul Kagame, et d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, membres de la «troïka» sur la Libye, ainsi que celui du Congo, Denis Sassou-Nguesso, président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, ont pris part à ce conclave. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA et bien d’autres dirigeants, y ont pris part.
Selon la présidence égyptienne, il s’est également agi de réfléchir sur «les moyens de relancer le processus politique ainsi que l’élimination du terrorisme». À ce propos, l’Union africaine a réitéré l’application des recommandations du rapport sur la Libye présenté par Denis Sassous-Nguesso lors de la dernière Conférence des chefs d’État et de gouvernement en février. Il était question de tenir une rencontre entre les Nations unies et l’UA, en vue d’établir des passerelles pour la gestion conjointe UA-ONU du dossier libyen ; d’organiser un forum réunissant les acteurs politiques, militaires et la société civile libyenne pour s’accorder sur un calendrier politique ; de tenir une élection générale qui serait l’épilogue logique du forum national.
Situation
Depuis plusieurs semaines, des combats opposent les forces loyales au gouvernement d’union nationale aux troupes du maréchal Haftar. L’homme fort de l’Est libyen a lancé le 4 avril, avec son armée nationale libyenne autoproclamée, une offensive sur Tripoli. Plus de 200 personnes, dont des civils, ont péri dans les violences, selon l’Organisation mondiale de la santé. La Libye, pays du nord de l’Afrique, riche en pétrole, est plongée dans le chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi. Celui-ci a été renversé par une révolte populaire qui a provoqué sa mort. L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a multiplié les mises en garde alarmistes sur un «embrasement généralisé», réclamant une réaction urgente de la Communauté internationale (pour le moment divisée).Présent en Libye au début du mois d’avril, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, s’était dit très préoccupé sur la Libye, à cause du risque de confrontation. Pour l’ONU, «il n’y a pas de solution militaire» en Libye. «Seul le dialogue inter-libyen peut résoudre les problèmes libyens», soutient en constance le chef de l’institution.
Pour Smail Chergui, commissaire de l’UA à la paix et à la sécurité, les nombreuses interférences extérieures sur le dossier libyen «compliquent une situation déjà compliquée». «Je peux vous dire qu’il y a aujourd’hui un accord total entre l’UA et l’ONU pour travailler main dans la main afin de promouvoir et organiser la conférence de réconciliation nationale. Cette dernière devrait être la plus inclusive possible» avait-il déclaré en février dernier à l’occasion d’une réunion de haut niveau sur la Libye.
Zacharie Roger Mbarga
Transition militaire au Soudan
L’UA délégitime la « rue » !
Trouvant des circonstances atténuantes, les dirigeants de l’organisation continentale ont prolongé le bail de la transition militaire au détriment de la revendication populaire.
L’Union africaine s’est dédite en l’espace de 8 jours. Idriss Déby Itno du Tchad, Ismaël Omar Guelleh de Djibouti, Paul Kagame du Rwanda, Denis Sassou-Nguesso du Congo, Mohamed Abdullahi Mohamed de la Somalie, Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud et Abdel Fatah Al Sissi de l’Égypte ont exhorté, mardi 23 avril dernier, le Conseil militaire de transition du pays et les responsables de la contestation à une «transition pacifique». L’Éthiopie, le Soudan du Sud, l’Ouganda, le Kenya et le Nigeria étaient représentés par de hauts responsables. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, était aussi au Caire, après une récente visite à Khartoum.
L’Afrique, réunie sous la houlette de l’Égypte, a appelé le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) à assouplir sa position et «à prolonger de trois mois le délai accordé au pouvoir soudanais». Pour parvenir à une telle transition, l’UA avait menacé, le 15 avril, de suspendre Khartoum si l’armée ne quittait pas le pouvoir dans les 15 jours, au profit d’une «autorité politique civile».
Comme gage à l’endroit du mouvement de contestation de l’ordre militaire, les dirigeants africains présents ont convenu de «l’urgence du rétablissement d’un système constitutionnel par le biais d’une transition politique démocratique, menée par les Soudanais eux-mêmes», a affirmé le chef de l’État égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, président en exercice de l’UA.
« Solution africaine ».Au Caire, les dirigeants africains ont également exprimé «le soutien total de l’Union africaine et des pays voisins au Soudan face à ses défis économiques, politiques et sécuritaires». Ils ont promis à ce pays de l’aider à maintenir la «stabilité régionale».
Au regard de l’épilogue de cette rencontre, l’on est en droit de se poser la question suivante: Qui de l’UA et du mouvement contestataire a respecté la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance ? Cette charte interdit toute prise de pouvoir non conforme à la constitution. De plus, les difficultés socio-économiques du Soudan demeurent liées à une capacité économique limitée du pays. Tirant essentiellement ses revenus des ressources pétrolières, le Soudan a sombré depuis la partition du pays. Les tensions sécuritaires et la crise des matières premières ont exacerbé les déséquilibres.Le Conseil militaire de transition au Soudan, qui dirige le pays depuis la destitution, le 11 avril, du président Omar El-Béchir est sous la pression de la rue. Il a jusque-là résisté aux appels du mouvement de contestation à un transfert immédiat du pouvoir à une autorité civile. Lundi, ce conseil a toutefois déclaré être en train d’étudier «une proposition» des chefs de la contestation.
L’Unoca privilégie le dialogue dans la résolution des conflits
Dans une interview accordée à François Soudan de Jeune Afrique, François Lounceny Fall, Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale et chef du bureau de l’ONU en Afrique centrale, estime qu’«en Afrique centrale, sans dialogue, pas de solution».
Pour lui, l’état de santé de la sous-région reste préoccupant malgré quelques avancées. Les sources d’inquiétudes du moment sont entre autres, la Centrafrique, les événements du Sud-ouest et du Nord-ouest Cameroun, la tension à la frontière entre le Tchad et la Libye, avec les récentes attaques de groupes armés. Par contre, il peut estimer refroidies les situations dans les deux Congo, malgré le triste développement récent en RDC. Dans le pool, le désarmement se poursuit sereinement. Pour le diplomate onusien, la condition sine qua non de sortie de crise en Afrique centrale c’est le dialogue.
Le système onusien présent en Afrique centrale entend densifier sa contribution pour le respect des accords négociés. Ainsi, dorénavant il se propose de renforcer la collaboration avec l’ensemble des parties prenantes aux dialogues, y compris les partenaires au développement et les partenaires bilatéraux. Cela passe par l’appui aux organisations de la société civile, notamment les organisations de femmes, de jeunes et des médias, afin de renforcer leurs capacités et leurs actions dans la prévention des conflits.
Plusieurs pays de la région ne disposent pas d’un mécanisme interne de prévention de conflit ou même de gestion. Cependant, ils sont outillés en force de maintien de l’ordre. Il serait peut-être utile d’encourager à l’édification des instruments nationaux en la matière qui assureront la médiation. C’est le cas des médiateurs de la République sous d’autres cieux, qui se veulent des institutions indépendantes chargées d’améliorer les relations entre les citoyens et l’administration (l’État).
Zéphirin Fotso Kamga
Sahara occidental : le soutien de pays africains à l’initiative de l’Ua et de l’Onu
L’intégralité de la déclaration des 36 pays du continent, à l’issue de la Conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’Union Africaine au processus politique des Nations Unies sur le différend régional au le Sahara occidental. Rencontre qui s’est tenue à Marrakech (Maroc) le 25 mars 2019.
Les signataires de la Déclaration de Marrakech du 25 mars 2019. République d’Angola, République du Bénin, Burkina Faso, République du Burundi, République du Cameroun, République du Cap-Vert, République Centrafricaine, Union des Comores, République Démocratique du Congo, République du Congo, République de Côte d’Ivoire, République de Djibouti, Royaume d’Eswatini, République Démocratique Fédérale d’Éthiopie, République Gabonaise, République de Gambie, République du Ghana, République de Guinée, République de Guinée-Bissau, République du Liberia, État de Libye, République de Madagascar, République du Malawi, Royaume du Maroc, République du Niger, République Fédérale du Nigeria, République du Rwanda, République Démocratique de Sao Tomé-et-Principe, République du Sénégal, République de Sierra Leone, République Fédérale de Somalie, République du Soudan, République du Soudan du Sud ; République-Unie de Tanzanie, République du Tchad, République Tunisienne et République de Zambie
Réunis à Marrakech, le 25 mars 2019, à la Conférence Ministérielle Africaine sur l’appui de l’Union Africaine au processus politique des Nations Unies sur le différend régional sur le Sahara ;
Reconnaissant l’impératif de la consolidation de l’unité, du rassemblement et de la convergence de nos efforts en vue d’aboutir à l’Afrique Que Nous voulons ;
Attachés au choix stratégique de nos Chefs d’Etat et de Gouvernement en vue de dépasser les causes de division, de clivage et de fragmentation, qui mettent en péril l’unité de notre Continent ;
Conscients de l’urgence pour notre Continent de faire face aux questions prioritaires, notamment, le développement humain durable, l’intégration africaine et la prospérité de nos citoyens, dans le cadre de l’agenda 2063 ;
Sommes convenus de :
Réaffirmer notre attachement indéfectible à une Afrique unie, stable, proactive et prospère, parlant d’une seule voix et à même de répondre aux défis multidimensionnels du monde complexe d’aujourd’hui et de demain ;
- Mettre en œuvre la vision sage et concertée de nos Chefs d’Etat et de Gouvernement, consacrée lors de la 31ème session Ordinaire de la Conférence de l’Union, tenue les 1 et 2 juillet 2018 à Nouakchott (Mauritanie), au sujet du différend régional sur le Sahara ;
- Saluer, à cet égard, l’adoption, à l’unanimité, de la décision Assembly/AU/Dec.693 (XXXI), sur le rapport du Président de la Commission de l’UA sur la question du Sahara, qui réaffirme l’exclusivité des Nations Unies en tant que cadre de recherche d’une solution politique, mutuellement acceptable, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara ;
- Préserver l’esprit et la lettre de la décision 693, fruit de consultations approfondies du Président de la Commission et objet d’un consensus salutaire de nos Chefs d’Etat et de Gouvernement, tenant compte de son rôle fondateur dans le retour à la sérénité dans les travaux de l’Union Africaine ;
- Se féliciter de la mise en place, par la décision 693, du mécanisme de la Troïka de l’UA, composé des Présidents sortant, en exercice et entrant de notre Union, ainsi que le Président de la Commission de l’UA, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations Unies ;
- Réaffirmer notre rassemblement autour d’une mise en œuvre constructive et efficace du mandat de la Troïka de l’UA, qui consiste à protéger, à appuyer et à préserver l’intégrité du processus politique en cours dans le cadre exclusif des Nations Unies, sous la supervision du Conseil de Sécurité et sous les auspices du Secrétaire Général, en vue de parvenir à « une solution politique, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara qui repose sur le compromis» (OP.2 de la résolution 2440 du Conseil de Sécurité des
Nations Unies) ; - Soutenir le mandat spécifique conféré par la Décision 693 à la Troïka de l’UA, à l’exclusion de tout organe de l’Union à quelque niveau que ce soit, afin de connaitre des développements du processus politique mené dans le cadre des Nations Unies sur la question du Sahara ;
- Souligner que le soutien de la Troïka au processus politique des Nations Unies doit être préservé de toute ingérences, interférences ou actions non consensuelles, de nature à concurrencer les efforts du Secrétaire Général des Nations Unies et de son Envoyé Personnel, à compromettre la cohésion de l’Union ou à développer un processus parallèle de nature à cultiver la division entre ses Etats membres ;
- Souligner l’impact positif de la décision 693 sur le fonctionnement de l’UA, la cohésion de ses membres et la mise en œuvre de son agenda et de ses priorités, y compris en ce qui concerne une conduite sereine et apaisée des processus de partenariat liant l’Union Africaine ;
- Souligner, à cet effet, que la formule consensuelle et consolidée de la décision Assembly/AU/Dec.635 (XXVIII), adoptée lors de la 28ème session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union, tenue les 30 et 31 janvier 2017 à Addis-Abeba, relative à la représentation de l’Afrique par la Troïka, à savoir le Président en exercice, le Président entrant et le Président sortant de l’Union Africaine, le Président de la Commission, les Présidents des Communautés Economiques Régionales ainsi que le Président du NEPAD, élargie aux membres du Bureau de la Présidence de l’Union, constitue une solution réaliste pour la résolution de la question du format de participation aux processus de partenariat liant l’Union Africaine et ses réunions ;
- Estimer que toute initiative visant à porter atteinte à la teneur de la décision 635 risque de nuire à la crédibilité des processus du partenariat, et à leur contribution à la réalisation des objectifs de développement de notre Continent ;
- Saluer vivement l’initiative constructive du Royaume du Maroc de convoquer cette Conférence, qui démontre son adhésion à la mise en œuvre de la décision 693 ;
- Remercier les délégations des Etats africains membres de l’Union Africaine ayant participé à la Conférence Ministérielle Africaine sur l’appui de l’Union Africaine au processus politique des Nations Unies sur le différend régional sur le Sahara
Adoptée à Marrakech, le 25 Mars 2019
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1919-2019, le temps d’un centenaire. Cet âge-là, l’OIT (Organisation internationale du travail) l’a atteint. À l’actif de ce démembrement de l’Organisation des Nations unies (ONU), le combat contre le travail forcé, le plaidoyer pour l’élimination du travail des enfants, la promotion de l’égalité hommes-femmes au travail, 189 conventions et 205 recommandations adoptées par 187 pays.
Cependant, beaucoup reste à faire. Selon Corinne Vargha, directrice du département des normes internationales du travail à l’OIT, « le monde du travail reste confronté à de nombreux problèmes et, face aux nouveaux défis liés à la mondialisation et aux activités transfrontalières, les normes internationales du travail sont plus indispensables que jamais. C’est pourquoi, pour célébrer l’année de son centenaire, l’OIT incite ses 187 États membres à ratifier au moins une convention ou un protocole de l’OIT supplémentaire en 2019».