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Étiquette : Gabon
Aide humanitaire au Cameroun 2023: seul 15% du financement reçu
L’enveloppe des dons reçus se chiffre à 63,9 millions de dollars au 31 juillet 2023.
Le financement de l’aide humanitaire arrêtée pour l’année 2023 reste insuffisant. C’est ce qu’il ressort du tableau de bord du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies au Cameroun (Ocha) de ce 8 septembre 2023. Lequel renseigne que sur les 407,3 millions de dollars (250,523,968,400 FCFA) requis pour la cause, seuls 63,9 millions de dollars (39,303,907,637 FCFA) ont pu être collectés auprès des donateurs à mi-parcours de l’année.
Les principaux donateurs recensés au 31 juillet sont les Etats-Unis d’Amérique (24, 2 millions dollars), le service de la Commission européenne de l’aide humanitaire et de la protection Civile (11 millions dollars), la Suède (7,7 millions dollars), l’Allemagne (4,9 millions dollars). 4,7 millions de personnes sont dans le besoin d’une assistance humanitaire au Cameroun mais l’aide internationale s’amenuise au fil des ans. Faisant de la crise humanitaire dans le pays l’une des plus sous financée dans le monde. L’équipe humanitaire pays au Cameroun a de ce fait organisé une réunion d’information à l’intention des donateurs le 18 juillet dernier. Objectif, leur «souligner la nécessité de fournir davantage de fonds pour la réponse humanitaire au Cameroun», renseigne une note de L’Ocha sur son site internet. Il y ressort que les fonds collectés à ce jour ont principalement été affectés aux secteurs de la santé (33% du montant requis), des abris et articles ménagers (18%), de la sécurité alimentaire (13%) de la protection (13%) et de la nutrition (12%).
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Louise Nsana
Crise anglophone: 3655 déplacés internes à fin juillet 2023
Ces personnes ont quitté leurs localités d’origine du fait de l’insécurité en cours dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Les vagues de déplacements se poursuivent dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Selon des statistiques publiées le 8 septembre 2023 par le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), 3655 personnes ont fui leurs localités d’origine pour rallier des brousses et villes voisines au mois de juillet 2023. 87 228 personnes étaient réfugiées au Nigéria à la même période. Les départements de la Meme, du Manyu et du Fako dans le sud-ouest, de la Mezam et du Bui dans le nord-ouest sont les plus touchés par ces mouvements humains.
Les affrontements armés, les activités des groupes séparatistes et les opérations militaires en cours dans cette partie du pays constituent la principale cause de ces mouvements humains, révèle l’institution. Toutes choses qui entrainent une restriction des mouvements des populations, la destruction des infrastructures de l’éducation et de la santé. «Il en résulte des besoins humanitaires. Malgré le challenge, les partenaires humanitaires continuent de fournir une assistance aux plus vulnérables», souligne le Bureau.
La crise dite des anglophones a plongé 1, 7 millions de personnes environ dans le besoin, selon l’aperçu des besoins humanitaires 2023. L’Ocha a conséquemment présenté un plan de réponse chiffré à 2,7 millions de dollars pour l’année en cour. Tandis que sur l’ensemble du territoire national, 4,7 millions de personnes demandent assistance ; et les sommes requis pour cette cause sont évaluées à 407,3 millions de dollars.
Sur le site Neptune sourit aux audacieux, une initiative pour former et transformer
Louise Nsana
Tête-à-tête Biya-Touadéra : le coup d’État au Gabon forcément à l’ordre du jour
Le président en exercice de la Cemac en partance pour New York aux États-Unis et en escale à Yaoundé, a échangé avec son homologue camerounais dans la nuit du 12 septembre dernier sur des sujets d’intérêt bilatéral et communautaire. Et même si rien n’a filtré de leurs discussions, tout porte à croire que le coup d’État au Gabon et le compte rendu de la mission récemment effectuée par le facilitateur de la CEEAC ont figuré au menu des échanges. Quelques indicateurs sur l’évolution de la transition militaire au Gabon présentés à Paul Biya et résumés lors d’un point de presse par le Pr Faustin Archange Touadéra à l’issue de sa visite de deux jours à Libreville.
Je voudrais très sincèrement remercier le président de la transition, le Comité de la transition et de la restauration des institutions (CTRI) et le peuple gabonais pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé et toutes les dispositions qui ont été prises pour notre mission ici à Libreville. Et comme vous le savez, le Gabon est membre de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et depuis le 30 août, il y a eu interruption du processus électoral. Suivant nos textes, les chefs d’État ont très rapidement par solidarité et pour comprendre ce qui s’est passé ici, convoqué deux Sommets extraordinaires pour étudier les conséquences de ces actions. Et comme vous le savez, il y a nos textes, des textes qui régissent la Communauté CEEAC. Les chefs d’État ont pris un certain nombre de mesures. C’est l’ensemble de ces mesures que je suis donc venu porter au président de la transition et au CTRI.
La Conférence des chefs d’État a décidé compte tenu de nos textes, et surtout de la décision de l’Union africaine, de suspendre le Gabon des activités de la CEEAC, ceci conformément à nos textes. Et de cette suspension, découlent un certain nombre d’actions, puisqu’avant le 30 août 2023, c’est le Gabon qui assurait la présidence de notre organisation. Avec cette suspension, la Conférence a donc désigné le président Obiang Nguema Mbasogo comme le président en exercice de notre Communauté. Le Gabon abrite aussi le siège de la CEEAC. Et compte tenu de la suspension conformément à nos textes, le siège est transféré provisoirement à Malabo, en attendant donc le retour à l’ordre constitutionnel.
La Conférence m’a également fait l’honneur de me désigner, et de désigner la République Centrafricaine comme Facilitateur pour accompagner le Gabon par solidarité, parce que c’est l’un des objectifs de notre Communauté. Et en tant que facilitateurs, nous avons donc la mission avec le président de la Commission de la CEEAC de pouvoir établir et d’élaborer de commun accord avec le pouvoir de la transition et le CTRI, une feuille de route permettant un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Je suis donc arrivé pour porter ces informations au CTRI et cela m’a permis de rencontrer le président à mon arrivé. Et avec tous les membres du Comité, nous avons échangé.
Nous avons également sur autorisation du président, eu l’opportunité de rencontrer le président Ali Bongo Ondimba avec qui nous avons échangé sur sa situation et sur l’ensemble de la situation. Je crois que ces échanges étaient très fructueux. Ce matin, j’ai rencontré dans le cadre de cette facilitation les confessions religieuses et nous avons partagé leurs points de vue sur la situation qui prévaut en ce moment. Cela a été une rencontre très intéressante et nous avons eu beaucoup d’éléments d’information. Nous avons également rencontré le corps diplomatique, pour les informer de notre mission et des mesures qui ont été prises. Nous avons rencontré la classe politique et les partis politiques. Des échanges très fructueux ont eu lieu. Et enfin, nous avons rencontré la société civile qui nous a donné également son point de vue.
À l’unanimité, je pense que la population a apprécié l’action posée par le Comité qui a préservé la paix et a évité le bain de sang. Mais nous devons continuer à travailler dans le cadre de cette facilitation avec le Comité de transition pour la restauration des institutions pour élaborer une feuille de route permettant donc un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Nous venons donc de faire une petite restitution avec le Comité. Nous remercions le président pour l’esprit d’ouverture et l’attention qu’il porte à cette facilitation. Ce n’est qu’un début de processus qui va nous conduire jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel. Voilà en un mot, l’objet de cette mission à Libreville.
Propos retranscrits par Théodore Ayissi Ayissi
Fuite des cerveaux : le Nord gagnant, l’Afrique perdante
Marché du travail dynamique; pénurie de main d’œuvre; perspectives de croissance économique; possibilités d’entrepreneuriat; influence culturelle; prise en compte des droits humains; égalité des genres; liberté religieuse…
À force de communication, d’invitations de la presse internationale lors de voyages tous frais payés, relayés par des reportages bienveillants, Ottawa a su développer une image de rêve. Difficile de faire mieux: en 2021, le Canada a décroché le titre ultime de «meilleur pays du monde», coiffant au poteau le Japon, l’Allemagne et la Suisse, selon une étude réalisée dans 78 pays et auprès de 17 000 personnes par le magazine américain U.S. News & World Report. Dans le Plan des niveaux d’immigration 2023-2025, le pays à la feuille d’érable se donne pour objectif d’accueillir entre 410 000 et 505 000 nouveaux résidents permanents en 2023, entre 430 000 et 542 500 en 2024 et de 442 500 à 550 000 en 2025.
Voilà de quoi conforter encore davantage les Africains dans leur rêve d’expatriation! Du moins ceux qui ont réalisé qu’ils sont nés dans le mauvais poignet du monde, et qu’il existe dans le même monde un autre poignet où il est possible de vivre, étudier et travailler. Là où, selon leur imagination, on ne connait ni la faim ni l’arbitraire.
En octobre 2016, un rapport du Fonds monétaire international (FMI) défrayait la chronique. «Les immigrés originaires d’Afrique subsaharienne dans les pays de l’OCDE pourraient passer d’environ 7 millions en 2013 à quelque 34 millions d’ici à 2050», annonçait-il, soulignant que «les migrations de travailleurs jeunes et instruits pénalisent grandement une région dont le capital humain est déjà rare». Et voilà qui rend le débat vif. D’après certains internationalistes, l’exode des cerveaux est un phénomène normal dans le marché actuel. Pour d’autres, force est de reconnaitre que cet exode est bien plus bénéfique au Nord qu’au Sud. Sans ambages, une bonne brochette d’internationalistes dit que, devant les échecs répétés des projets de développement et face aux promesses non tenues des dirigeants de ces pays, le développement reste une expression vaine à la mode dans les pays de tiers-monde, voire une sempiternelle histoire.
Face à cette situation alarmante, les forces vives, les jeunes (surtout) émigrent vers les pays développés pour tenter d’échapper à ce sort misérable. Cette répulsion ou refus du mode de vie traditionnel est surtout lié à cette gouvernance peu performante, d’un niveau technique archaïque et donc peu digne d’intérêt. Ceci traduit les sentiments profonds et les aspirations fondamentales des peuples africains d’un eldorado imaginaire ou encore divers symptômes de la nostalgie d’un paradis perdu. Et le débat s’avère hautement inflammable, au vu des chiffres. D’après l’Onu, environ 27 000 professionnels africains sont partis travailler à l’étranger au cours des 15 années qui ont précédé 1975; environ 60 000 sont ceux qui auraient quitté leurs pays entre 1985 et 1990. Aujourd’hui, environ un Africain sur trois qui possède un diplôme universitaire travaille en dehors de l’Afrique. Maintenant, la question c’est «que fait l’Afrique pour inverser la tendance?»
Jean-René Meva’a Amougou
Départ de la Monusco de RDC : les étudiants de l’UCAC de Yaoundé divisés
Le maintien ou non de la mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo continue de faire débat parmi les étudiants congolais de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC).
« Nous allons poursuivre évidement ce travail, et en même temps travailler avec les autorités congolaises pour que le processus de montée en puissance de l’État congolais nous permette de diminuer graduellement cette présence de la Monusco, mais de le faire de manière responsable. Encore une fois, je le souligne, il ne faut pas qu’il y ait de vide sécuritaire qui serait fatal à ces populations». Cette phrase est prononcée en marge d’une rencontre ce mercredi 7 juin entre les autorités congolaises et Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies pour les opérations de paix. Elle porte sur le départ souhaité par les autorités congolaises des soldats de la paix.
Le refus de l’Onu est aussi une source de division entre les étudiants congolais. Les uns partageant le point de vue de l’émissaire. Les autres, plus nombreux, se séparent de celui du gouvernement. Et ce jeudi 8 juin 2023, un des leurs soutient un master en droit de l’homme. Cette soutenance aboutit à une grande querelle qui se poursuit jusqu’au quartier de résidence. «Il faut vous dire que nous avons ce débat dans les foras depuis que la guerre a été recommandée dans l’Est du pays. Mais aujourd’hui, nous nous retrouvons physiquement», souligne Jean Louis Mouemba, un Congolais venu assister à la soutenance. Environ quinze étudiants divisés en deux blocs se donnent le changement.
Pour
Le premier constat est que les 2/3 de ces étudiants souhaitent le départ des soldats onusiens. Ils trouvent que ces derniers n’ont fourni aucun résultat positif en matière de sécurité. « Au contraire, le pays est un no man’s land où on ne sait plus qui est qui, ou qui fait quoi. Il y a des pays que l’Onu lui-même se reconnaît comme les déstabilisateurs de la RDC. Mais ils sont incapables d’agir depuis plus de 20 ans». D’autres vont plus loin en estimant que les soldats de la paix sont en réalité les soldats de la division. Estelle Wemba et Joseph sont cousins. Tous deux font partie de l’aile radicale. « De 1999 à nos jours sans résultat positif, l’Onu doit partir d’un point d’un trait.Ils sont des pompiers pyromanes», déclarent-ils en critiquant les défenseurs de la Monusco.Contre
Christian ne souhaite pas décliner son identité. Il veut quant à lui attirer l’attention de ses compatriotes sur le danger d’un retrait précipité. «Monsieur Lacroix souhaite un départ bien organisé, toute précipitation sera chaotique et la situation sera pire qu’en Somalie et en Irak. Il ne faut pas agir avec le cœur, nous sommes faibles pour le moment». Cet argument est partagé par Jean Louis, étudiant en master en audit et gestion dans la même université. Il insiste beaucoup plus sur l’unité. « Joseph, les Casques bleus sont très importants actuellement. Avez-vous des soldats et des policiers pour assurer la sécurité ?». Le jeune homme interpelle son compatriote sur cette question qui ne trouve pas de réponse.« Nous sommes dans une université religieuse qui prête quand même la paix », conclu-il.André Gromyko Balla
Tensions à la Beac: les attentes de Touadéra à l’issue de la session extraordinaire de l’Umac
Les travaux doivent se tenir ce 7 juin 2023 à Yaoundé.
Faustin Archange Touadéra, président en exercice de la Cemac La suspension du processus de recrutement des agents d’encadrement supérieur et les frictions au sein du gouvernement de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Deux enjeux au cœur de la session extraordinaire du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) convoquée pour ce 7 juin 2023. Le président de l’instance sous-régionale en a reçu instruction lors d’une audience le 1er juin dernier à Bangui avec le président centrafricain Faustin Archange Touadéra. Jean-Baptiste Ondaye a donc veillé à répercuter cette prescription du président en exercice de la Cemac ce 3 juin 2023 à Abbas Mahamat Tolli. À charge pour le gouverneur de la Banque centrale, «et en raison de l’urgence, de prendre des dispositions en vue de la convocation de cette session à la date indiquée à Yaoundé», précise le ministre congolais.
Le président centrafricain espère en activant ce mécanisme, résoudre «la situation de blocage qui prévaut actuellement à la Beac». À en croire en effet le courrier adressé depuis Brazzaville ce 3 juin 2023 au gouverneur, le Pr Faustin Archange Touadéra «a réaffirmé la nécessité d’une concertation entre les membres du gouvernement de la Beac». L’objectif étant «de restaurer la cohésion, la sérénité et le fonctionnement normal de la Banque centrale pour l’intérêt général», renseigne la correspondance.
Il sera ainsi question au cours cette session extraordinaire du Comité ministériel de l’Umac, de «juger de l’opportunité de la levée de la mesure de suspension du processus de recrutement prise lors de la session du 6 octobre 2022». La mesure avait été arrêtée au plus fort de l’opposition entre le ministre centrafricain, Hervé Ndoba, et le gouverneur Abbas Mahamat Tolli.
Commission de la Cemac
La Commission de la Cemac sera évidemment partie prenante aux travaux de Yaoundé. «J’ai été instruit par le président Baltasar Engonga Edjo’o de rencontrer le ministre des Finances de la République Centrafricaine, pour partager les éléments de la préparation adéquate de la rencontre extraordinaire de l’Umac qui va se tenir à Yaoundé sur instruction du Pr Faustin Archange Touadéra», déclare ce 5 juin 2023 à Bangui Charles Assamba Ongodo. La presse apprendra ensuite du vice-président de la Commission de la Cemac que les échanges ont entre autres porté sur «des orientations claires à structurer et à acquérir par rapport à la mise en œuvre des conclusions du Sommet des chefs d’État qui s’est tenu à Yaoundé le 17 mars 2023». En particulier au sujet des «évolutions futures qui auraient lieu au sein de l’Umac», souligne-t-il.Le communiqué portant convocation de la session extraordinaire et signé de Jean-Baptiste Ondaye est encore plus précis. Il parle notamment de «l’évolution de la coopération monétaire, des négociations avec le secteur des industries extractives ou encore de la monnaie numérique de la Banque centrale». Des Problématiques au sujet desquelles le président en exercice de la Cemac souhaiterait envisager les «prochaines étapes», insiste le président du Comité ministériel de l’Umac.
Théodore Ayissi Ayissi
Mora : Boko Haram tue 2 douaniers et un policier
Le drame est survenu aux premières heures du 30 mai 2023.Attaque de Boko Haram cette nuit à un poste de contrôle sis à l’entrée nord de Mora Nuit tachetée de sang à Mora dans le Mayo-Sava (Extrême -Nord). Lovet Ebongue, Dogmo Tawamo et Nana Nourou ont été tués au cours d’une attaque perpétrées contre le poste de contrôle mixte, sis à l’entrée de la ville de Mora. Selon Roger Saffo, préfet du Mayo-Sava, les deux premiers étaient des préposés des services de douanes camerounaises. Le dernier était inspecteur de police de 2e grade, et était en service au commissariat de sécurité publique de Mora. Leurs armes et objets de valeur ont été emportés.À en croire l’autorité administrative, un civil identifié sous le nom de Lakama a également été tué. De sources concordantes, l’attaque porte la signature de Boko Haram.D’après Roger Saffo, les infortunés ont été surpris à leur poste de travail aux encablures de 2 heures du matin. » Je crois que c’était Boko Haram. Ils sont arrivés à bord de motos », raconte un jeune vendeur de vivres. Ce dernier parle d’une attaque éclair au vu du temps mis « ( 5 minutes ») par les assaillants pour boucler keur forfait.» Depuis longtemps, on n’avait plus entendu parler de Boko Haram dans la ville », signale un riverain du poste de contrôle. Une enquête est ouverte.Jean René Mevaa Amougou à MarouaPaix en Centrafrique : Faca et Minusca face aux poches de résistance
Des foyers de tension existent encore en République Centrafricaine (RCA) malgré le retour progressif de la paix.
Le cas de Tiringoulou dans la préfecture de Vakaga est là pour en témoigner. «La position des Forces armées centrafricaines (Faca) y a fait l’objet d’une attaque ce 5 mai 2023», déplore un communiqué de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies en Centrafrique (Minusca). Laquelle «condamne fermement l’attaque». Un ensemble d’autres mesures sont dans la foulée prises. Objectif, appuyer l’armée centrafricaine et assurer la protection des civiles dans cette partie nord-est de la RCA.
Le dispositif militaire et sécuritaire est en effet renforcé depuis le 7 mai dernier à Tiringoulou. «Des unités de la Force de la Minusca sont déployées depuis dimanche afin d’y protéger les populations», confirme la Mission ce 8 mai 2023 à Bangui. Le déploiement consiste depuis lors «pour les casques bleus à effectuer des patrouilles robustes nocturnes et diurnes dans ladite localité et ses environs». Et aux dires de la Force onusienne, sa présence renforcée dans cette partie du pays «a poussé les éléments armés à fuir. Le calme revient à Tiringoulou et les habitants regagnent progressivement leurs domiciles».
L’émergence de cette nouvelle poche de résistance donne par ailleurs de la force au message de la Minusca en direction des groupes armés qui écument encore plusieurs localités en Centrafrique. La Mission internationale «les appelle à mettre fin à la violence, à déposer les armes et à s’engager dans le processus de paix en privilégiant le dialogue conformément à l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR-RCA)». Ils sont en outre invités à se conformer à la feuille de route de Luanda. En suivant l’exemple des groupes rebelles s’étant récemment engagés devant le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, à œuvrer pour le retour définitif de la paix en RCA.
Théodore Ayissi Ayissi
Dirigeants d’entreprise contre consommateurs : la Beac entre le marteau et l’enclume
Les producteurs de cultures vivrières, coton, huile de palme, tabac, sucre…, anticipent de grosses marges bénéficiaires au détriment du pouvoir d’achat des populations. La Banque centrale est appelée à prendre position.
Les producteurs vont surfer sur la vague de l’inflation. «L’une des missions principales de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) est la stabilisation des prix en zone Cemac», rappelle très souvent le gouverneur Abbas Mahamat Tolli. Seule difficulté, l’institution bancaire sous-régionale doit opérer un choix entre d’une part, les populations et d’autre part, le secteur productif. Le pouvoir d’achat des premières ne cesse de s’éroder du fait de la tendance haussière de l’inflation. Le second est quant à lui sur le chemin de la relance et de la consolidation de ses activités et revenus.
La Banque centrale a certes déjà pris l’option lors de la dernière session de son Comité de politique monétaire (CPM) de lutter contre l’inflation. Les chefs d’entreprise de leur côté continuent de faire leurs projections en tenant compte de ces niveaux élevés de prix. Il en est ainsi des producteurs de cultures vivrières, de tabac, de coton, de sucre, etc.Cultures vivrières
À en croire le Test prévisionnel de conjoncture de la Cemac au deuxième trimestre 2023, l’inflation a un effet d’appel sur les producteurs de cultures vivrières. Les acteurs de ce secteur d’activité anticipent en effet «des perspectives encourageantes». «En lien avec le début de la campagne agricole au Cameroun et en Guinée Équatoriale, couplé à une hausse des prix des produits vivriers sur le marché qui stimulerait leur engouement», rapporte la Beac.
Cet effet est surtout observé au Cameroun. «La production vivrière évoluerait favorablement, le deuxième trimestre marquant le début de la campagne agricole. En glissement annuel, la production agricole évoluerait également par rapport au deuxième trimestre 2022». Et la Banque centrale de constater que «l’inflation observée cette année a créé un engouement chez les acteurs du secteur».
D’autres facteurs entrent également en ligne de compte dans d’autres pays de la Cemac. Notamment en RCA et en Guinée Équatoriale où on projette une stabilité de la production au deuxième trimestre 2023. Compte tenu «de la poursuite de la mise en œuvre de certains projets agricoles en cours ou du démarrage de la période de récolte dans la partie insulaire du pays après une saison des pluies favorable», indiquent les principaux concernés. Mais là aussi, le niveau élevé des prix sur le marché va constituer pour ces producteurs une occasion de faire de gros bénéfices au détriment des populations.
Seulement, l’intervention de la Banque centrale et la perspective de la perte des gros profits escomptés pourraient bien signifier la démobilisation des acteurs et une nouvelle baisse des activités. Lesquelles conduiraient à une chute de la production et de l’offre, et par voie de conséquence, à une augmentation des prix si la demande se maintient au niveau envisagé.Huileries
Ce qui est observé sur le marché des produits vivriers l’est aussi sur celui du coton ou de l’huile de palme. La branche des huileries a par exemple clôturé à la hausse au premier trimestre 2023 au Gabon. «Suite à l’accroissement de la production locale et des ventes», renseigne la Beac. Il est d’ailleurs prévu au deuxième trimestre que «du côté des ventes, le marché observe une stabilité de la demande pour les produits huile rouge, brute et palmiste, contrastant avec la hausse de l’huile raffinée et des savons», apprend-on.Industrie sucrière
Le niveau actuel de l’inflation sur le marché du sucre est également un déterminant essentiel des projections des acteurs de cette branche. «Les perspectives sont globalement contrastées avec un trend haussier au Congo porté par une demande intérieure résiliente». Le Test prévisionnel parle ainsi «d’une hausse espérée dans ce pays, en raison de la bonne dynamique prévue de la demande, ainsi que du maintien à un niveau soutenu des prix du sucre sur le marché international, malgré l’augmentation des prix des intrants».Tabac
La donne est exactement la même dans la métallurgie, l’industrie de la boisson et celle du tabac. Il est par exemple relevé s’agissant du tabac, «que les perspectives sont globalement favorables pour le deuxième trimestre 2023, en lien avec une demande anticipée à la hausse». La corrélation avec l’inflation est plus évidente au Congo. «Une hausse y est projetée, en lien avec le rebondi de la demande, dans un contexte marqué par la mise place d’une politique commerciale plus attractive, couplé à l’adaptation des clients à l’augmentation des prix du tabac», apprend-on. Cette dimension est évidemment intégrée par les producteurs dans leurs calculs. Toutes choses qui rendent la politique de stabilisation des prix délicate dans ce secteur. Les marges de manœuvre de la Banque centrale étant en effet réduites.Théodore Ayissi Ayissi
Terrain d’entente
L’intervention de la Banque centrale reste par contre la bienvenue dans certaines filières telles la sylviculture, la minoterie ou la construction.
L’inflation n’est pas partout un atout pour les chefs d’entreprise. Bien au contraire. Certaines unités de production pâtissent du coût élevé des intrants sur le marché international ou local. Ce qui induit la fixation des prix des produits finis à un niveau généralement au-dessus des moyens du consommateur final. C’est le cas dans la sylviculture et l’exploitation forestière. Les acteurs du secteur se disent globalement pessimistes. Et pour cause, ils nourrissent «des craintes quant aux approvisionnements en carburant au niveau des sites d’exploitation», relève la Banque centrale. Abstraction faite aussi des effets anticipés de la loi portant sur l’interdiction, au Congo notamment, de l’exportation des grumes.
Construction
La situation est aussi inquiétante dans les branches de la minoterie et de la construction. Il apparaît ainsi qu’«au Cameroun, les activités de construction fléchiraient au deuxième trimestre 2023, en raison de la baisse de la demande, de la rareté des marchés et de la cherté des matériaux de construction», déplorent certains promoteurs d’entreprise. Ces derniers souhaitent donc une rapide inversion de la tendance haussière de l’inflation. À la diligence de la Beac et en vue d’un relèvement définitif de leurs secteurs d’activité respectifs. Le CPM a justement procédé le 27 mars dernier, au relèvement de deux des principaux taux directeurs de la Banque centrale. Le niveau de l’inflation ne devrait cependant être ramené en-dessous du seuil communautaire qu’à partir de 2026. Une perspective de nature à encourager d’autres initiatives à l’échelle des États ou toujours au niveau sous-régional.Pref-Cemac et projets intégrateurs
La Beac est justement en accord parfait avec certaines solutions déjà proposées par les États de la Cemac. Ceux-ci «prévoient par exemple d’accélérer les projets structurants dans les grands secteurs de croissance à savoir, le transport, l’agriculture et l’énergie; conçus soit avec l’appui du Pref-Cemac, soit dans le cadre des réformes économiques et financières avec le FMI», se réjouit l’institut d’émission de la monnaie en Afrique centrale. L’institution bancaire sous-régionale établit ensuite un lien entre cette initiative et le lancement toujours dans le cadre du Pref-Cemac, d’«un deuxième programme de projets intégrateurs prioritaires pour la période 2023-2028». Cette solution complémentaire présente plusieurs avantages. Entre autres, le mérite de contribuer aussi au «renforcement des échanges intracommunautaires en permettant en outre de tirer davantage profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf)», est-il expliqué.Naufrage de l’Esther Miracle: Gilberto Da Piedade Verissimo solidaire du peuple gabonais
Le président de la Commission de la CEEAC présente ses condoléances aux familles des victimes.
Le naufrage du ferry « Esther Miracle », dans la nuit du 8 au 9 mars 2023, suscite « douleur » et « consternation » au sein de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). Gilberto Da Piedade Verissimo, son président en Exercice, présente de ce fait « ses condoléances les plus attristées au gouvernement de la République, au peuple gabonais tout entier, aux familles des victimes ainsi qu’aux rescapés ».
Le naufrage de navire Esther Miracle de la société Royal Cost a fait six morts et 31 disparus, selon le dernier bilan du gouvernement. Le petit ferry a coulé au large de Nyonié. Zone circonscrite selon les coordonnées géographiques longitude 0010’48N, lattitude 0912’26N. A l’origine de cet accident, une voie d’eau sur le bateau ayant entrainé une perte du contrôle du bateau. « Affligé par cette tragédie », le Président de la Commission de la CEEAC » le président de la Commission de la CEEAC renouvelle au peuple gabonais, toute la solidarité et la sollicitude de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale devant cette rude épreuve ».
Gilberto Da Piedade Verissimo salue la réaction rapide du gouvernement ainsi que la bravoure et le courage des secouristes qui ont permis d’éviter une véritable catastrophe.
Louise Nsana
Virus de Marburg: du fric pour anticiper le risque en Afrique centrale
IFRC Go, la plateforme de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour les urgences, apporte son soutien aux actions de prévention d’une épidémie au virus Marburg au Gabon.
Elle octroie une enveloppe de 149 282 CHF (99 563 830 FCFA) pour la cause via son Fonds d’urgence pour les interventions en cas de catastrophe (IFRC). Selon la plateforme, des fonds adaptés servent aux activités de préparation telles que la promotion de la santé communautaire, la sensibilisation, la surveillance des cas hypothétiques, le renforcement des capacités et la formation des volontaires.
La sous-région Afrique centrale ploie sous la menace d’une épidémie à virus Marburg. Une fièvre hémorragique aussi mortelle qu’Ébola. La maladie est apparue en Guinée Équatoriale le 13 février 2023, tuant dès l’entame neuf personnes. Deux nouveaux décès ont été enregistrés ces dernières semaines dans ce pays frontalier du Gabon et du Cameroun. Des actions sont requises pour un contrôle optimal de la maladie, selon les autorités sanitaires équato-guinéennes. Le pays bénéficie d’une enveloppe de 299 929 CHF (200 038 049 FCFA) du Fonds IFRC. Cet appui, communiqué-t-il, est dirigé vers les activités de « gestion de l’épidémie en coordination avec les autorités, la promotion de l’hygiène et les enterrements sûrs et dignes » .Une aide similaire est jouée en faveur du Cameroun du fait d’un « risque élevé de propagation du virus de Marburg au Cameroun, en raison de la porosité des frontières avec la Guinée équatoriale » , renseigne la plateforme.
Louise Nsana
CEEAC-CEMAC-UE : Un partenariat plus efficient en téléchargement
Renforcer l’intégration régionale et la compétitivité dans la perspective de promouvoir et d’accélérer la croissance et l’emploi durable en Afrique centrale. Tels sont les objectifs du Comité de pilotage (Copil) du Pairiac arrêtés au cours d’une réunion tenue ce vendredi 3 février 2023 à Douala.
Panel d’ouverture de la première réunion du Comité de pilotage du Pairiac La pluralité d’organisations sous régionales en Afrique centrale réduit l’efficacité du cadre de gestion et de suivi de l’intégration régionale. Cette situation réduit par la même occasion la capacité de la région à optimiser la mobilisation de ressources et l’implémentation de son agenda de développement régional. Afin d’y remédier, un processus de rationalisation impliquant les 11 pays de la région est engagé sous la coordination d’un Comité de pilotage mis en place par la CEEAC et la Cemac. C’est « dans le cadre du Programme d’appui à l’intégration régionale et à l’investissement en Afrique centrale (Pairiac). Nous nous inscrivons dans le cadre des différents accords que nous avions avec l’UE. Ce sont des projets parfaitement interdépendants pour lesquels on veut avoir un impact qui soit le plus important possible. Il s’agit donc d’un certain type d’appuis pour parfois nos États et nos Communautés ont déjà commencé à mener des actions. Nous recherchons désormais juste une convergence et un appui financier», explique Michel Niama.
Car, pour le commissaire de la Cemac en charge du Marché commun « nous sommes arrivés à un aboutissement grâce aux négociations en internes faites par le Pairiac. Nous sommes parvenus à cibler et bien orienter les différentes interventions qui nous sont importantes et qui viennent compléter un certain nombre d’actions que nous menons en notre propre sein ». Et le responsable communautaire de conclure que « c’est en cela que les discussions ont été compensées conjointement entre la Cemac-CEEAC-UE pour finalement aboutir à ce Pairiac ».
Marché commun
Avec 2,8% d’échanges infrarégionaux, l’Afrique centrale est largement en deçà de la moyenne continentale de 9%. Elle dispose tout de même d’un potentiel important capable d’améliorer ce score. Pour atteindre cet objectif, les États de la sous-région et leurs partenaires ont convenu de procéder à l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange CEEAC-Cemac ; de rendre la circulation des biens et des personnes plus efficaces et les couloirs plus efficaces ; et d’intégrer les acteurs économiques dans les chaînes de valeurs régionales compétitives. «Le niveau des réserves de change de la sous-région était au plus bas niveau, soit à moins de 3 mois d’importations. Et nous nous sommes retrouvés avec les partenaires notamment le FMI, la Banque mondiale et la coopération française.Il apparaît ainsi qu’« il y a une véritable urgence d’améliorer la circulation des marchandises et des personnes dans la région. Et j’espère que ce programme va vraiment nous appuyer dans cette direction. C’est simplement une des composantes de plusieurs autres programmes que nous allons mettre en œuvre dans les prochaines années. Nous sommes déjà en train d’adopter un programme pour 2023 pour l’accès au marché», a confirmé pour sa part, Filippo Amato, chef de section à la délégation de l’Union européenne au Cameroun (DUE).
L’opérationnalisation d’une zone de libre-échange et d’une union douanière de la CEEAC-Cemac, et dans un cadre plus large, la mise en œuvre de la Zlecaf, sont en effet des facteurs essentiels pour la concrétisation des opportunités et du potentiel de développement inclusif et durable de la sous-région Afrique centrale. « Le contexte récent marqué par des crises multiples a par ailleurs accentué les risques inhérents à l’imprévisibilité de la chaîne d’approvisionnement des ménages et des acteurs économiques, ainsi que l’urgence d’une gestion efficace des corridors de commerce de la région pour améliorer la libre circulation des biens et des personnes», ont relevé les participants à la réunion du 3 février dernier à Douala.
Les capacités régionales de gestion de ce processus doivent être renforcées pour faire face aux différentes questions techniques suscitées. Les économies des pays d’Afrique centrale sont fortement dépendantes des exportations de produits peu bruts et diversifiées. Ce qui rend la sous-région fortement vulnérable aux chocs extérieurs. Malgré un potentiel productif important et varié dans différentes filières jugées pourtant prioritaires. « La compétitivité constitue un enjeu majeur pour que les acteurs économiques de la région puissent tirer pleinement profit des accords commerciaux tels que l’APE avec l’Union européenne et la Zlecaf », mentionne le communiqué final.
Diane Kenfack
Intégration sous-régionale
24 milliards FCFA pour les projets du Pairiac
Le Programme d’appui à l’intégration régionale et à l’investissement en Afrique centrale (Pairiac) entend donner un nouveau visage à la sous-région. Un visage axé sur le développement, comme défini par la réunion de son premier Comité de pilotage tenu le 3 février 2023 à Douala. Le projet, explique-t-on, vise à renforcer l’intégration régionale dans la perspective de promouvoir et d’accélérer la croissance et l’emploi durable. Pour ce faire, une convention de financement de près de 24 milliards de FCFA vient d’être signée entre l’Union européenne (UE), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la communauté économique et monétaire de l « Afrique centrale (Cemac), dans le cadre du 11e Fonds européen d’investissement (Fed).
Le Comité de pilotage du Pairac est donc passé en revue les acquis depuis le lancement de la plateforme. Il a surtout jeté les balises de 2023 pour que l’intégration et l’investissement connaissent des avancées significatives dans les 11 pays de la CEEAC. Il s’agit aussi de « promouvoir un environnement de paix, favoriser l’économie, développer des actes qui impactent la vie de nos citoyens ». Il faut donc des interventions conjointes. C’est un nouveau jour, il était dans les starkings blocks. Nous sommes emmenés à nous comprendre, ce ne sont pas des investissements passagers, la coopération entre les États doit se poursuivre au fil des années », a expliqué Michel Niama, commissaire de la Cemac en charge du marché commun.
Les éléments de la plateforme portent sur l’appui à l’intégration régionale, la transhumance pastorale et l’investissement. Le Pairiac a déjà une bonne banque de projets qui devront être priorisés. Parmi ceux-ci, la sécurité alimentaire. Pour cette année, le Copil du Pairiac envisage une stratégie des axes d’intervention pluriannuelle et un an de travail annuel détaillé pour la première année (février 2023 à janvier 2024). Par ailleurs, le Copil a approuvé les stratégies d’approche présentées par Egis et recommande en urgence une réunion tripartite CEEAC, Cemac et Egis à Libreville dans les quinze prochains jours, en vue de préciser les actions à mener au cours de la première année de mise en œuvre et de conformité avec la proposition de financement. Lire le zoom.
Diane Kenfack
Camrail ouvre ses portes à plus de 2 500 élèves et étudiants dans le cadre de la fête de la jeunesse
CAMRAIL, le concessionnaire du chemin de fer camerounais ouvre ses portes aux étudiants pour des visites d’entreprise. Initiés dans le cadre de la Fête de la Jeunesse, ces visites du public servent à valoriser les métiers du ferroviaires et à comprendre l’organisation de Camrail. Elles se déroulent entre les gares de Bessengue, Yaoundé, ainsi que les ateliers centraux de Bassa du 07 février au 02 mars 2023.
Au total, ce sont 17 établissements qui ont été sélectionnés pour ces Journées Portes Ouvertes. Parmi eux, L’Ecole Primaire Les Oisillons, le Lycée Polyvalent de Bonabéri, l’IUT de Douala, l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de l’Université de Douala, l’Institut Universitaire du Golfe de Guinée, l’Université de Bamenda et l’Institut des Transports et de la Logistique de Bamenda. Autant de structures qui bénéficieront d’un accueil privilégié au sein de l’entreprise pour découvrir le chemin de fer et mieux appréhender les missions de CAMRAIL.
En tant qu’acteur majeur de l’économie locale, CAMRAIL est l’un des premiers employeurs pour les jeunes au Cameroun. Depuis 2017 par exemple, près d’un demi-millier de jeunes diplômés Camerounais ont été recrutés après avoir été formés aux métiers ferroviaires de base, dans le cadre des partenariats qui lient l’entreprise au Centre de formation Professionnelle et Continue La Salle, et à l’Institut de formation professionnelle aux métiers ferroviaires en Afrique centrale. En outre, l’entreprise a conclu avec l’Université de Douala, une convention de partenariat pour renforcer la recherche, le développement, l’innovation et la formation dans le domaine ferroviaire en novembre 2022.
« Au cours de l’année 2022 uniquement, nous avons reçu près de 1500 élèves et étudiants dans le cadre des visites d’entreprises. À cela, s’ajoute la centaine de jeunes admis en stage dans nos équipes. Nous sommes heureux de contribuer ainsi à la formation et à l’éducation de la jeunesse camerounaise », a rappelé Thierry Armand Owona, Directeur des Ressources Humaines à CAMRAIL
Grâce à sa politique de ressources humaines et à son engagement en faveur de l’emploi, CAMRAIL reçoit régulièrement des appréciations de la part des autorités, tels que le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle ou encore de la Caisse nationale de prévoyance sociale.
Source: Camrail
Qualité du réseau : Orange Cameroun et ART en phase
L’opérateur de télécommunications annonce des financements de l’ordre de 150 milliards de FCFA pour l’amélioration des infrastructures réseaux dans le pays au cours des cinq prochaines années.
La filiale locale du groupe français Orange passe de la promesse à l’action. L’entreprise annonce un plan d’investissement de 150 milliards FCFA sur les cinq prochaines années pour sécuriser, étendre et moderniser l’infrastructure réseau. Qui a rencontré un focus important sur la digitalisation avec un impact sur le développement d’une économie numérique au Cameroun. Pour cela, trois leviers sont à activer : l’augmentation de la capacité internationale à travers le projet du câble sous-marin ACE ; l’amplification des activités de la Fondation Orange dans la lutte contre les inégalités de plusieurs ordres au Cameroun et l’accélération de la diffusion du numérique à travers l’Orange Digital Center (ODC). Il s’agit plus concrètement de l’augmentation de l’offre des formations, de plus d’accompagnement dans l’entrepreneuriat numérique,
Les premiers décaissements de ce financement sont attendus au courant de cette année. Soit un montant de 30 milliards FCFA.
Ce plan a fait l’objet d’une présentation le 31 janvier 2023 à l’Agence de régulation des télécommunications (ART). Dans la suite du séminaire sur la qualité de service tenu à Yaoundé en décembre 2022, alors que le chagrin est porté depuis novembre dernier aux opérateurs des télécommunications (Camtel, MTN Cameroun, Orange Cameroun et Viettel Cameroun) sur la faiblesse de la couverture réseau, la tarification en vigueur et la qualité de service. « Nous avons profité de cette rencontre pour présenter à l’ART notre plan d’investissement pour 2023, plan qui permettra d’assurer une meilleure qualité de service, une meilleure couverture réseau dans certaines localités où Orange Cameroun n’est pas présente, et aussi développeur plus d’applications innovantes», déclare Patrick Benon, directeur général d’Orange Cameroun.Et d’ajouter : « Nous avons également décrit nos actions pour améliorer l’expérience client de façon générale ». Cette indication met en exergue l’autre volet des interventions de l’entreprise en 2023. Celui-ci est centré sur la satisfaction-client. « Cette ambition passe par la digitalisation de tous les processus clients, notamment les plateformes de service afin d’offrir aux clients : flexibilité et simplicité d’accès et d’usages des offres, services et applications mis à leur disposition, une simplification des parcours SAV permettant d’offrir une expérience de service client améliorée», souligne le directeur général d’Orange Cameroun. Ce segment constitue en lui-même un défi pour l’entreprise qui révèle une croissance du trafic data et du trafic Internet de l’ordre de 40%.
Louise Nsana
Patrick Benon
«Le Cameroun a le potentiel pour développer l’économie numérique»
Pour le directeur général d’Orange, l’essor de ce secteur passe par la disponibilité des écosystèmes de services numériques à valeur ajoutée.
Patrick Benon interroge le développement du Cameroun à travers l’émergence de l’économie numérique. S’apportant sur le sujet le 30 janvier 2023 à l’occasion de sa présentation de vœux à la presse, le directeur général d’Orange déclare que « le Cameroun a le potentiel pour se développer, en s’appuyant sur des éléments clés pour le développement de l’économie numérique tels que sa position géographique avantageuse dans la région Cemac ; des infrastructures de télécommunications existantes relativement étendues sur le territoire ; une population jeune dont 41% a moins de 14 ans, avec une certaine appétence pour le numérique et le digital ».
Sur les moyens de réaliser au mieux cette ambition du gouvernement camerounais, Patrick Benon accorde sa priorité à l’amélioration de l’infrastructure numérique. Un sujet dont il est la maîtrise de par sa qualité de dirigeant de l’un des plus importants opérateurs téléphoniques du pays. Il s’agit, selon lui, d’étendre et d’améliorer le réseau de fibre optique, de mettre en place un mécanisme de « Pay or Play » et d’augmenter les capacités dans le réseau urbain, entre autres. « Dans le cas du Cameroun, et au regard des constats connus sur lesquels les principaux opérateurs sont revenus lors du séminaire de Yaoundé sur la qualité des services, nous suggérons des synergies public-privé propices au développement de l’accès à la capacité. Le but ultime ici est de rendre disponibles des écosystèmes de services numériques à valeur ajoutée, vecteurs de nouveaux commerces louables et durables», souligne-t-il. À Cela, l’ingénieur des télécoms propose également d’arrimer le service public au numérique au travers de la dématérialisation. Cela, dans l’objectif de générer les générés et de créer de nouvelles opportunités d’investissement durables pour tous les opérateurs du numérique.
« Il faut capitaliser sur le succès des services financiers numériques. Le paiement des impôts par Orange Money a démontré à suffisance tout l’intérêt qu’il y aurait à aller plus loin dans la digitalisation des processus dans l’administration camerounaise avec comme avantages : des gains de productivité, la transparence des activités pour toutes les parties, la sécurisation des services et aussi des revenus. Et dans ce contexte, l’arrêt du service public au numérique», déclare-t-il avant de mettre en exergue la nécessité d’un cadre réglementaire et d’un dispositif de financement adéquat. « Nous préconisons d’accéder à la mise en place d’un cadre porteur national, de règles incitatives et d’un financement aux financements. L’entrepreneuriat numérique serait une opportunité pour la croissance du tissu industriel et un axe important de développement des emplois durables ».
NL
Diplomatie économique : la prospection a bon dos au Cameroun
Dans les allées des cercles de décisions du pays, c’est le chassé-croisé des hommes et femmes d’affaires de pays étrangers.
Quand on écoute les investisseurs étrangers qui débarquent au ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex) ces derniers temps, on est frappé par l’emploi, souvent revendiqué, du mot «prospection». Fortement marquées par des entretiens officiels et des consultations discrètes, les visites s’enchaînent à Yaoundé. Du 5 au 10 février dernier, S.E. Zdenek Krejci (ambassadeur de la République Tchèque au Cameroun) était à la tête d’une délégation d’opérateurs économiques tchèques en visite de travail au Cameroun. «Ces hommes et femmes d’affaires tchèques sont venus à Yaoundé pour signer une Convention fiscale entre la République du Cameroun et la République Tchèque», renseigne le Minrex.
Bien avant (du 29 au 31 janvier 2023 précisément), Iddo Moed (envoyé spécial pour l’Afrique centrale du ministre israélien des Affaires étrangères) était au Cameroun. Clairement, le visiteur a dit y être pour «la promotion des intérêts économiques et commerciaux» de son pays. Iddo Moed a admis comme une évidence la connexion entre Tel-Aviv et Yaoundé, «bâtie sur la valorisation des complémentarités et des compétences spécifiques de part et d’autre». Selon lui, son séjour dans la capitale camerounaise a permis «d’améliorer la mise en œuvre des orientations prises par la diplomatie économique israélienne et d’aller vers une approche plus programmatique de la coopération entre le Cameroun et Israël et de véritablement s’inscrire dans une démarche de gestion axée sur les résultats».
Sans le dire clairement, la délégation conduite par Mme Saida Neghza (présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes) présente à Yaoundé du 22 et 23 janvier 2023 a semblé dire que sa venue au Cameroun correspond à une volonté politique d’Alger de se positionner par rapport aux autres nationalités nord-africaines sur le marché de la Cemac en passant par le Cameroun.
De son côté, une délégation d’hommes d’affaires nippons conduite par Takahiro Arai (directeur de la Division des politiques internationales au ministère japonais du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme) était au Minrex le 25 Janvier 2023. «Ces investisseurs sont venus discuter des contours de la mission avancée en prélude à la Conférence sur les infrastructures de qualité qu’envisage d’organiser le Cameroun en mars prochain», explique le Minrex. Interprétant ces allées et venues des hommes d’affaires étrangers au Cameroun, l’internationaliste Kévin Nsole estime qu’«à défaut d’intégrer complètement l’espace Afrique centrale et de se fondre dans cet espace, bien des pays voient le Cameroun comme porte d’entrée».
Ongoung Zong Bella
Mégatendance
Saurons-nous un jour ce que le ballon chinois faisait dans le ciel américain? La Chine continue de clamer haut et fort que ce ballon était une sonde météorologique inoffensive.
Selon Pékin, il s’agissait d’un «aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques». L’engin aurait «dévié de sa trajectoire», a expliqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, exprimant les «regrets» de son pays pour cette violation «involontaire» de l’espace aérien américain. À Washington, l’on est persuadé du contraire. L’on assure qu’il s’agissait d’un engin espion, venu récolter des informations militaires sensibles dans l’État du Montana, où sont stockées des armes nucléaires. L’agence Associated Press rapporte que, «pour appuyer leurs accusations, les responsables américains relèvent que la taille du ballon correspondait à celle de trois bus, soit environ 27 mètres»; «un gabarit largement supérieur aux ballons météorologiques, qui ne dépassent en général pas les six mètres de diamètre», écrit le magazine Times.
Espion ou pas, l’engin a été abattu le 5 février 2023, sur ordre du président Joe Biden. Lloyd Austin (ministre américain de la Défense) a souligné que la procédure a été menée en réponse à une «violation inacceptable» de la «souveraineté» américaine. Sur la foi de quelques extraits d’une interview diffusée le 8 février sur la chaîne PBS, Joe Biden a assuré qu’il «ne cherche pas le conflit» avec la Chine. «Non», a martelé le président américain à la journaliste qui lui demandait si les relations avec Pékin avaient subi «un coup dur». «Nous allons rivaliser pleinement avec la Chine, mais nous ne cherchons pas le conflit», a nuancé Joe Biden. Devant le Congrès, le dirigeant américain l’a réitéré: «Si la Chine menace notre souveraineté, nous agirons pour protéger notre pays».
Et du coup, la fin piteuse du ballon chinois brise net l’opération de séduction enclenchée par le président chinois au sommet du G20 à Bali, en novembre 2022. Tout sourire, les dirigeants des deux premières puissances mondiales avaient pourtant juré vouloir encadrer leur rivalité stratégique pour prévenir un conflit militaire, lors de leur premier sommet en face-à-face depuis l’arrivée de Biden à la Maison-Blanche. La précarité des relations sino-américaines, les plus tendues depuis les années 1960, attisant le spectre d’un conflit chaud. L’hypothèse peut être jugée extrême et très improbable, elle n’en demeure pas moins incontournable. En tout cas, expliquent des experts en relations internationales, ce scénario est écrit sur la multiplication des opérations d’intimidation en mer de Chine méridionale. Le même scénario, disent-ils encore, n’exclut pas également que les responsables chinois puissent lancer une vague de cyberattaques à l’encontre d’entreprises ou de personnalités politiques américaines, afin de flatter le nationalisme chinois.
Les États-Unis ont émergé de la guerre froide comme la seule superpuissance. Les néoconservateurs américains ont vite analysé les conséquences de ce «moment unipolaire» qui, affirmaient-ils, donnait à l’Amérique la divine chance de refaçonner le monde selon ses propres desseins, sans qu’elle dût trop considérer les obligations internationales ou l’avis des autres États. Cette vision des choses a fait naufrage en Irak, avec la découverte que même la puissance américaine a des limites, et que la légitimité du leadership américain a été sapée d’abord par son mépris de la loi internationale. L’ensemble prouve que des États, considérés comme unités dominantes de la politique mondiale, ont perdu de leur capacité à façonner les événements. Ce processus, semble-t-il est de facto irréversible et constitue désormais une «mégatendance».
Jean-René Meva’a Amougou
Projets d’infrastructures : la solution de la Banque mondiale au problème des indemnisations
L’institution prend la main en matière d’indemnisation des populations pour limiter les blocages induits par ce processus sur l’implémentation des projets.
Elisabeth Huybens, Directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun et d’autres pays de l’Afrique centrale Pour avoir été Directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun et d’autres pays de l’Afrique centrale (Angola, Guinée équatoriale, Gabon et Sao Tomé et Principe) entre juillet 2015 et juin 2019, Elisabeth Huybens est revenue en terrain connu. La Belge a donc une bonne connaissance des dossiers relatifs aux projets d’infrastructures au Cameroun. Et parce qu’elle occupe à nouveau le même poste, elle a de l’étoffe pour parler des lenteurs dans l’exécution de projets de développement dans son pays d’accueil. Selon elle, la Banque mondiale est en quête de solutions pour tenter de noyer l’hydre de mer. Jeudi 2 janvier 2023, Elisabeth Huybens a révélé que l’institution a décidé de prendre en main l’octroi des sommes dues à l’indemnisation des populations impactées par des projets de son portefeuille.
Cette responsabilité incombait jusqu’alors au gouvernement camerounais. «Nous avons appris à appréhender les activités de déguerpissement au Cameroun. Par le passé c’était l’État qui finançait ces processus de déguerpissement, en dehors du projet. D’ores et déjà, nous mettons ça dans le projet pour que ça ne soit pas encore un goulot d’étranglement pour le projet», indique cette dernière.
Les déguerpissements s’illustrent en la matière comme l’une des principales causes. Souvent accompagnées de pertes de biens et de droits fonciers, les expropriations sur les emprises des projets sont problématiques dans le pays. Sous-évaluation des biens, mauvaise qualification juridique des biens à indemniser, non-paiement de certaines victimes, versement des indemnisations aux personnes fictives, barème dérisoire des indemnisations, sont les griefs souvent portés aux équipes déployées pour la cause.
D’autres pesanteurs continuent de miner la bonne exécution du portefeuille du bailleur de fonds. Elles sont en grande partie liées aux lenteurs administratives, laisse entendre Elisabeth Huybens. «Il y a d’abord une période assez large entre l’approbation du projet par notre conseil et la mise en vigueur du projet. Cela comprend les procédures de délivrance du visa jusqu’au décret qui permet la signature des conventions. Il y a aussi les procédures de déguerpissement qui prennent du temps. Dans les discussions avec le Fonds monétaire international, il y a aussi certaines procédures de maitrise de la dette qui aussi freinent l’exécution des projets», liste-t-elle pêle-mêle.
Toujours en quête de gain de temps, la Banque mondiale opte dorénavant pour des missions de contrôles simultanées, apprend-on. Leurs équipes se déploient sur le terrain au même moment que les émissaires du gouvernement.
Louise Nsana
Perspectives de gestion de l’eau non facturée : Les bons tuyaux de l’AAE contre les fraudes
Sous la houlette du ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie (Minee), les experts des pays de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest ont élaboré des recommandations qui visent à tordre le cou à ce phénomène.
Grande mobilisation pour des solutions potables au problème des eaux non facturées Le Colloque international sur la gestion des sociétés d’eau potable a connu son épilogue ce 27 janvier 2023 à Yaoundé. Sous les auspices du ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie (Minee). Gaston Eloundou Essomba a à cet effet félicité l’initiative de l’Association Africaine de l’Eau (AAE) qui mène un combat noble celui de la disponibilité de l’eau dans les robinets, et afin que le phénomène de l’eau non facturée ne soit qu’un triste souvenir pour l’Afrique en général et pour le Cameroun en particulier. Ceci «pour la survie de nos entreprises des eaux. Tant il est vrai que le Cameroun n’est pas un cas isolé dans la problématique des eaux non facturées», constate le Minee. Selon Gaston Eloundou Essomba, les réflexions menées et exposées, ainsi que le partage d’expérience ont permis de prendre «la pleine mesure de la tâche qui incombe à chacun. Ainsi, au terme des travaux, il ressort que les eaux non facturées sont d’un enjeu environnemental, financier et social», fait-il savoir. En plus, la sécurité de l’eau est un facteur clé du développement socio-politique et économique de la vie. Le défi de la diminution de l’eau non facturée est un objectif atteignable. «Le partage des bonnes pratiques en la matière, le management des transitions et la mise à profit des nouvelles technologiques sont des atouts pour y parvenir», souligne le Minee. Et de poursuivre: «l’Association Africaine de l’eau à travers son expertise, ses possibilités et son ouverture au monde, reste un instrument indispensable pour l’accompagnement de ses structures membres vers la réalisation général des objectifs».
Recommandations
Pour pallier l’épineux problème de l’eau non facturée (Enf) à l’issue de plusieurs échanges d’expertises entre les experts et partenaires, une kyrielle de recommandations a été adoptée. Elles sont d’ordre juridique, professionnel, technique, managérial et financier. Dans la fourchette, nous pouvons citer quelques-unes. Il s’agit entre autres de renforcer la réglementation et au besoin légiférer en matière de fraude d’eau, de plaider en faveur de la révision de la tarification et de facturation de l’eau dans un souci d’équilibre des charges, de renforcer l’éducation à la citoyenneté relativement à la préservation de la ressource en eau.
Promouvoir l’import-substitution dans le secteur de l’eau potable. Au plan technique, renforcer le cadre organique des opérations en mettant en place un département dédié à la gestion des eaux non facturées. Promouvoir les outils innovants de sectorisation de recherche de fuites, de recherches de pression et de digitalisation favorables à la maîtrise des pertes commerciales dans les réseaux d’eau potable.Il faudra ensuite harmoniser les outils de lutte contre les pertes, optimiser les conditions de travail par l’identification des postes à risque et veiller à la mise en œuvre de plans de rotation conséquents. Au plan du renforcement des capacités, recourir à l’expertise de l’Association Africaine de l’Eau dans l’accompagnement des sociétés d’eau pour réaliser les outils des pertes en eau. Organiser et participer à des évènements et table de connaissance sur l’eau symposium, des conférences. Selon le Minee, la mise en œuvre desdites recommandations qui convergent nécessairement vers l’amélioration du service public de l’eau potable en Afrique et plus particulièrement au Cameroun permettra «de migrer vers l’atteinte des objectifs de la Stratégie nationale de développement au Cameroun (SND30)», conclut Gaston Eloundou Essomba ministre de l’Eau et de l’Energie.
Olivier Mbessité
Ils ont dit
Koubra Hissein Itno, Koubra Hissein Itno, Directeur général de la Société générale d’eau du Tchad
«On est là pour accompagner la Camwater»
Je remercie la Cameroon Water utilities Corporation (Camwater) qui a bien voulu nous associer à ce forum. Il est très important pour les sociétés des eaux en Afrique subsaharienne. L’Association Africaine de l’Eau (AAE) a fait un audit dans les différentes sociétés pour voir les différents problèmes. Et l’un des problèmes majeur est celui de l’eau non facturée. On a eu à diligenter une équipe technique pour assister notre société en 2020, elle était à 41% de pertes d’eau et là maintenant on est descendu à 27% de pertes. Donc c’est un gain, on est là aujourd’hui pour accompagner la Camwater parce qu’elle perd beaucoup d’eaux. On est là pour partager notre expérience et l’accompagner pour trouver les solutions dans un bref délai.
Siméon Kenfack Siméon Kenfack, Directeur des programmes de l’Association Africaine de l’Eau (AAE)
«Chacun rentre avec un motif de satisfaction»
J’ai trouvé le colloque assez bon. Bien dans le sens que c’est le premier depuis 2012 que nous conduisons ce programme. Et que nous venons d’organiser au Cameroun. Il y a des impressions de satisfaction sentimentale, mais également professionnelle. Professionnelle parce que c’est un programme qui couvre l’Afrique, et à ce colloque l’Afrique du nord au sud, l’est, l’ouest, centre a participé, et je suis sûr que chacun rentre avec un motif de satisfaction et un gain qu’il peut intégrer pour améliorer les performances de son entreprise et c’est ça qui était notre objectif.Blaise Moussa Blaise Moussa (Vice-Président de l’Association Africaine de l’Eau de l’Afrique Centrale et Dg Camwater)
«Plan prioritaire quinquennal d’investissement»
Je pense au plan prioritaire quinquennal d’investissement pour le développement des infrastructures de transport de l’eau. Pourquoi le plan prioritaire quinquennal d’investissement, tout d’abord parce que le secteur de l’eau on est obligé de se fixer un horizon programmatif non pas de trois, mais plutôt celui de cinq ans. Parce que parfois la mise en œuvre des projets demande beaucoup de temps souvent il faut deux ans de maturation, et trois ans d’exécution. Par ce qu’en réalité il y a beaucoup à faire, il y a du retard, nos réseaux datent de cinquante ans et le développement de nouvelles est tel qu’en réalité ce qui est dépensé est très faible. Les mille milliards évoqués concernent la première partie du programme de cinq ans, qui s’étale sur trois. À travers ce model la Camwater a choisi de quitter le modèle de dépendance et de co- dépendance pour passer au modèle de responsabilité et de co-responsabilité.
Propos recueillis par Olivier Mbessité
Ce n’est pas tout ce qui est laissé qu’on prend
«Quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend. C’est ancien de quelqu’un qui devient nouveau de quelqu’un.» Dramane Ouattara a tellement aimé la chanson du groupe Bénédiction qu’il aurait décidé de prendre les 400 soldats français de Sabre que le Burkina du capitaine Ibrahim Traoré vient de chasser.
Tout le monde sait que les forces spéciales françaises ont été priées de quitter Ouaga parce qu’elles y ont brillé par leur inefficacité et duplicité. En effet, les Burkinabè ne comprenaient pas qu’ils soient quotidiennement massacrés par les terroristes nonobstant la présence des troupes françaises qui avaient tout ce qu’il faut pour écraser les faux défenseurs d’Allah.
Moi, ce que j’attends, c’est la réaction de l’opposition et de la population ivoiriennes. À l’heure où, partout, les Africains sont vent debout pour réclamer le remplacement du franc CFA par une monnaie créée, contrôlée et gérée par les Africains, la fin de l’ingérence de la France dans nos affaires et la fermeture des bases militaires françaises installées dans certains pays africains (Côte d’Ivoire, Centrafrique, Gabon, Sénégal, Tchad) et n’ayant pas d’autre but que de contrôler ces pays et de défendre les intérêts économiques français, si nos opposants ne disent rien et ne font rien contre l’arrivée de cette armée d’occupation et affairiste, chacun de nous comprendra qu’ils ne se battent pas pour le peuple mais pour leurs intérêts personnels, qu’ils n’ont pas envie de mettre fin à l’occupation et à l’exploitation de notre pays par la France.
Quant au peuple ivoirien, il a là l’occasion de démontrer que la Côte d’Ivoire n’est pas une poubelle qui accueillerait tous les déchets et que, quand on n’est pas d’accord avec quelque chose, on le fait savoir en prenant la rue, en manifestant contre ceux qui n’ont jamais eu honte de leur complexe d’infériorité et de leur aplaventrisme. Les populations malienne et burkinabè sont massivement sorties dans la rue avec des pancartes pour demander le départ des militaires français de leurs pays. Elles l’ont fait et le Ciel ne leur est pas tombé dessus.
«Quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend», chantent Razak Siloué, Alex Gatien et Kenzo Cash Money mais, dans la vie, ce n’est pas tout ce qui est laissé qu’on prend. Par exemple, un homme sensé ne prend pas un cadeau empoisonné. Un peuple digne, un peuple qui aspire à la vraie indépendance, n’accueille pas sur son sol une armée étrangère, qui de surcroît, est nuisible et incompétente.
La priorité, aujourd’hui, ce n’est pas de prendre ce que d’autres ont laissé mais la libération des Ivoiriens qui croupissent injustement en prison, l’arrestation et l’incarcération de tous ceux qui ont détourné des fonds publics.
Jean-Claude DJEREKE
Monsieur Macron, il n’y a rien à clarifier
Vous dites que votre pays traîne un déficit important (172,6 milliards d’euros à financer pour 2022). Vous dites aussi que l’Afrique ne vous rapporte rien, que vous y perdez au contraire beaucoup d’argent puisque l’opération militaire Barkhane au Sahel vous aurait coûté 880 millions d’euros en 2020.
Les Burkinabè veulent vous aider à économiser. Alors, ils demandent le départ de la force militaire Sabre installé depuis 2018 à Kamboinsin (dans la banlieue nord de Ouaga). Au lieu de les demander, puisque vous n’allez plus dépenser un seul rond, vous leur demandez des clarifications. Ah bon ? Qu’est-ce qu’il y a à clarifier ? Qu’est-ce que ce qui est confus dans la décision prise par les autorités de Ouagadougou ? Un pays dit que vous ne lui servez à rien, que, malgré la présence de vos prétendues forces spéciales, les terroristes massacrent chaque jour sa population et vous lui demandez des éclaircissements. Ça va vraiment dans ta tête ? Êtes-vous ok ? Je ne sais pas si Ibrahim Traoré vous apportera les fameuses clarifications. Moi, à votre place, je plierais les bagages illico presto, je prendrais mes cliques et mes claques et je rentrerais chez moi. Vous, j’ai appris que vous manœuvrez pour vous installer à Yamoussoukro. J’espère que l’opposition ivoirienne ne pourra pas pareilles foutaise et fuite en avant. Les gars, que voulez-vous à la fin ? Les Africains vous demandent de rentrer chez vous, pas de déménager. Comme ça, vous ne perdez plus ni vos enfants ni vos euros. C’est difficile à comprendre ? Où est votre dignité ? Où mettez-vous votre honneur et votre fierté ? C’est difficile à comprendre ? Où est votre dignité ? Où mettez-vous votre honneur et votre fierté ? C’est difficile à comprendre ? Où est votre dignité ? Où mettez-vous votre honneur et votre fierté ?
Donc, si je comprends bien, vous vous accrochez à l’Afrique parce qu’elle vous rapporte gros, parce que c’est votre vache à lait, parce que, sans elle, vous n’êtes rien et vous ne valez rien.
Macron, n’est-ce pas qui affirmiez que les Africains pouvaient abandonner le franc CFA s’ils le voulaient ? Aujourd’hui, ils vous disent qu’ils n’ont plus besoin de la France, qu’ils veulent travailler avec d’autres partenaires et ça devient un drame. Pourquoi ? Donc vous n’étiez pas sincère quand vous invitez les Africains à prendre leurs responsabilités ?
D’ailleurs, si chacun reste un peu chez lui, ça fait quoi ? Marine Le Pen a déclaré que le Burkina est un pays souverain et que sa décision méritait d’être respectée. Respect à elle et honte à ceux qui réclament des clarifications !JCD
Carburant en zone Cemac : Envolée des prix et perspectives de hausse
La Centrafrique augmente les prix de carburant et ouvre ainsi le bal dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) en 2023. Le prix du litre de Super y passe à 1300 FCFA. Celui du pétrole à 1150 FCFA et le prix du litre de gasoil grimpe à 1450 FCFA. Les mêmes produits coûtaient respectivement 865 FCFA, 645 FCFA et 855 FCFA le litre avant l’arrêté des ministres des Finances, de l’Énergie et du Commerce le 3 janvier 2023.
Les prix du carburateur à la pompe La République du Congo s’inscrit dans la même source. Et même si ses nouveaux tarifs restent modiques, le prix du litre d’essence à la pompe va passer de 595 FCFA à 625 FCFA et celui du gasoil de 475 FCFA à 500 FCFA à compter du 31 janvier 2023.
Un mécanisme d’ajustement des prix du carburant se met aussi en place au Cameroun. La tendance en a été dessinée le 31 décembre 2022 par le président Paul Biya. «Il est de plus en plus évident que notre pays, comme bien d’autres en Afrique et ailleurs, ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers, si nous voulons préserver nos équilibres budgétaires et poursuivre sereinement la mise en œuvre de notre politique de développement», indique-t-il.
Augmentation sous fonds de raréfaction
La pénurie de carburant dictée par la loi dans la zone Cemac. Tchad, Cameroun, Congo, en ont connu les affaires tout au long de l’année 2022. En cause, le conflit armé russo-ukrainien qui oblige les États à se ravitailler sur d’autres marchés, à des conditions des plus décrites. La Communauté ploie également sous les exigences des partenaires techniques à l’instar du Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, opposés à la poursuite des politiques de subvention. Celles-ci, déplorent ces organismes financiers, plombent les recettes de l’Etat et l’atteinte des réformes structurelles entreprises par les Etats pour leur développement ; là où les gouvernements de la sous-région y voient une voie de salut pour empêcher une inflation généralisée et par ricochet pour maintenir la cohésion sociale.Cette politique a pris fin au Gabon en 2022. Le Cameroun, pour sa part, a jusqu’ici procédé par des subventions pour contenir le prix à la pompe. Près de 700 milliards FCFA y sont passés l’année dernière, selon le président Paul Biya. La République du Congo conserve les subventions de carburant en dépit des mises en garde du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.
La nouvelle tarification pratiquée en Centrafrique fait suite à la suspension des subventions accordées par le gouvernement de la Centrafrique afin de maintenir maintenus les prix à la pompe. Elle constitue par ailleurs une exigence des fournisseurs en raison de la hausse des cours à l’international. Les marges de ces opérateurs indépendants ont été réduites du fait des mesures prises par le gouvernement pour empêcher une envolée des prix. D’où la rupture de carburant vécue dans le pays ces derniers mois. L’augmentation intégrée répond de ce fait à deux défis auxquels le gouvernement est confronté. Il s’agit notamment de la relance de la distribution des produits pétroliers dans le pays. «Deuxièmement, l’État va effectivement percevoir les taxes sur la vente de ces produits.
Louise Nsana
Subvention du prix du carburant
Oui à la réduction, non à la suppression
C’est la proposition faite au gouvernement par la Fédération nationale des syndicats des chauffeurs professionnels du Cameroun.
Après plusieurs atermoiements et débats sur le sujet, il n’y a plus de doute sur l’éventuelle hausse du prix du carburant à la pompe. Et pour cause : en consommant 13 % du budget du pays en 2022, l’option de subventionner le secteur des hydrocarbures n’est plus financièrement tenable. Dans son adresse à la nation le 31 décembre dernier, Paul Biya l’a insinué. «Il est de plus en plus évident que notre pays, comme bien d’autres en Afrique et ailleurs, ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers, si nous voulons préserver nos équilibres budgétaires et poursuivre sereinement la mise en œuvre de notre politique de développement», a déclaré le chef de l’État.
Selon Patrice Samen, le président de la Fédération nationale des syndicats des chauffeurs professionnels du Cameroun (FNSCPC), le discours du président de la République est venu «confirmer ce qui se disait déjà depuis l’année dernière avec les pénuries de carburant dans les stations , et l’épineux problème des subventions par l’État du Cameroun ». S’il faut donc parler d’augmentation, il suggère que « les prix qui seront appliqués soient raisonnables. Le litre à la pompe peut augmenter de 10 FCFA ou 20 FCFA, c’est acceptable et les chauffeurs de taxis peuvent l’acheter à 640 FCFA ou 650 FCFA. Au cas contraire, si le litre du super passe du simple au double, cela va impacter sur toute la chaîne, les passagers ne seront pas en reste, les commerçants non plus. Si rien n’est fait cela va asphyxier les populations qui sont étranglées par la hausse des prix des denrées alimentaires», s’inquiète-t-il. Et de poursuivre : « l’État doit supporter les subventions comme moins et réduire celles-ci de moitié pour la stabilité du pays ».
Selon nos informations, un comité d’experts mène des réflexions sur la restructuration du secteur des carburants pour l’année 2023. Sur la table, plusieurs schémas pouvant mener à la baisse de la subvention, suivant les propositions du FMI.
Olivier Mbessité
Yaoundé : La pénurie enflamme le tarif du taxi
Du fait de la rareté du carburant dans les différents points d’approvisionnement de la capitale, la mobilité urbaine a pris un coup sérieux.
Coup et coût. S’ils reviennent en boucle dans les échanges entre habitants de Yaoundé, les deux termes sont imposés par le contexte de pénurie de carburant. « Un coup qui induit un coût, voilà qui n’en finit pas d’embarrasser à la fois usagers et taximen de la capitale », résume une voix captée par une radio urbaine en cette matinée du 10 janvier 2023. Ce jour, le transport urbain est comme pris en otage par une grille tarifaire arrêtée au gré des difficultés endurées par les chauffeurs de voitures jaunes. « Nous les taximen ne fabriquons pas le carburant. Vous constatez par vous-même comment les automobilistes peinent à se procurer le carburant. J’ai dû partir d’Olembé dans l’après-midi du dimanche 8 janvier dernier pour la Totale Nkomkana 1, pour pouvoir faire le plein de carburant ; puisqu’il faut s’aligner pour être servi. Au regard de la demande forte des taximen et motos. Ce qui n’est pas sans conséquences, il faut attendre des heures pour espérer faire le plein du réservoir du véhicule, il faut corrompre les pompistes », explique Jean Njikam conducteur de taxi à Yaoundé.
Si d’une partie le récit condense la somme des désagréments subis, il tend également à justifier la hausse des tarifs du taxi. «Il faut prévoir un surplus d’argent pour emprunter un taxi. Pour un trajet allant de la poste à Tropicana qui coûte normalement 250 FACFA, le taximan fume 300 FCFA», renseigne un usager.Effets
Sans décision du gouvernement camerounais d’augmenter le carburant à la pompe, les usagers se retrouvent en train de débourser plus qu’il en faut. On assiste à des retards à divers endroits. La preuve, nous rétrouvons les élèves en retard à l’école. D’autres renouent avec la marche, ils doivent parcourir une certaine distance à pied pour avant de prendre le taxi. C’est le cas de Ewolo élève en classe de 3e au lycée d’Ekounou, « depuis jeudi dernier, je marche à pied de borne 10 Odza à Messamendongo avant de proposer 200 FCFA pour le lycée », révèle la jeune lycéenne. D’autres arrivent en retard au travail, et les ordres du jour sont chamboulés. D’autres taximan préfèrent garer leurs voitures plus tôt que faire la queue. Le cas de Florent Medji Nguini que nous avons trouvé dans son domicile à Nkolndongo explique que, « je ne peux pas m’aligner pendant plus de 1h pour attendre le carburant. La preuve est que le dimanche dernier j’ai raté le carburant à Mvan».André Gromyko Balla
Les « microbes » ou la désespérance d’une jeunesse
Douala, la prospérité de la désespérance des jeunesses dans une ville où sont pourtant célébrées au quotidien les eucharisties.Comment comprendre cette décrépitude morale et ce froissement des imaginaires portant ces jeunesses dans des jardins des aubes nouvelles ? Les microbes, ne sont-ils pas réellement ces usines à fantasmes et ces comptoirs de la vente des illusions qu’on appelle églises, mosquées, temples etc?La dégénérescence et la castration des horizons attestent que nos villes et villages ne sont habités que par des religions aux dieux spectaculaires et donc sans empreintes dans les sites où les jeunesses prennent des options pour des ailleurs. Suffit-il de fermer les bars, d’interdire le port d’armes blanches pour reconstruite des imaginaires liquidés et liquéfiés? Non ! Ce ne sont pas les bars qu’il faut fermer. Il ne s’agit pas non plus de sauver les mains de ces jeunesses de la dictature de la drogue. L’urgence des urgences est ailleurs, là où l’on ne veut pas aller, alors que c’est là-bas qu’il faudrait justement aller. Face à ces supermarchés achalandés par de fausses questions et de fausses réponses, face aussi aux religions de la démission là où la décision de prendre en charge la construction de la destinée humaine, eh bien, ce sont les églises, mosquées et temples qu’il faut fermer. Ce n’est qu’à partir de la fermeture de ces sanctuaires de ventes des spiritualités de friperie que nos jeunesses aux conseils remis entre leurs mains, pourront se décider pour un Avent des avants.Douala est la ville-témoin de la pollution mentale fruit d’une enflure du religieux ayant offert comme eucharisties pour croire et croître la drogue et le sexe. Quelque chose d’autre est-il proposé à ces jeunesses? Oui! Il leur est proposé des veillées de prières, des jeûnes, des demandes de messes, la bénédiction des Bics, un catéchisme désuet et démodé, un rosaire ne faisant éclore aucune rose dans leur quotidien où manger, se soigner, relèvent du miracle. La véritable gangrène des sociétés africaines, est là: la prolifération des religions ayant enfanté une société de la prostitution existentielle. Naître à Douala et ne pas être microbe, relève de l’impossibilité. Faire le diagnostic social, c’est quitter les solutions de cosmétique ou des mesures de vernis. Le diagnostic social doit questionner la gestion de nos imaginaires et quels en sont les patrons. Le tragique des jeunesses de Douala, jeunesses-temoins, réside dans leur enferment dans des discours d’enfumage des imaginaires et de brouille des horizons et dans des eucharisties insipides ne leur ouvrant qu’à de faux idéaux. La religion, superstructure de renforcement de l’infrastructure, voilà ce qu’il faut déconstruire. Il faut exiler les dieux du ciel pour entrer en alliance avec ceux de la terre qui nous commande d’habiter la terre.Loin de travailler à l’achat des terrains, à la construction des églises, des mosquées, des temples castrant l’appétit des grandes extases, l’unique discours qu’il faut tenir à ses jeunesses est de déconstruire les cathédrales, temples et mosquées qu’ils construisent sans que ceux-ci aient jamais entrepris de construire quelque chose en eux comme mémoire de l’histoire d’une vie en marche vers la liberté. Comme le barbu révolutionnaire de Jérusalem, ces jeunesses ne doivent avoir qu’un seul rêve : la lutte pour la chute des temples parsemés ici et là sans qu’aucun sens ne soit semé. Oui, il ne doit plus avoir pierre sur pierre! Là est la liberté de construction de la nouvelle phrase de sens. Les microbes sont les religions.Père NgimbusLa romancière Djaïli Amadou Amal faite Doctor Honoris causa
La camerounaise de 47 ans a reçu ses insignes lundi, à l’Université de la Sorbonne.
Les éloges autour de l’œuvre de la romancière et militante féministe Djaïli Amadou Amal se poursuivent. C’est à ce titre qu’elle est portée au titre du Docteur Hanoris Causa par l’Université de Sorbonne. « Par votre écriture, vous illustrez ce qu’il y a de meilleur dans les Francophonies , vous réussissez simplement, sans grande théorie surplombante, à vivre entre vos langues et partagez cette richesse langagière, culturelle », souligne Valérie Spaëth, professeure à la dite institution .
L’auteure camerounaise est par ailleurs plébiscitée pour son engagement en faveur de la femme et des enfants dans ses ouvrages « Les impatientes » et « Cœur du Sahel ». Mariages forcés, traites des enfants, exploitation sexuelle, travail forcé sont au menu des ouvrages qui ont le mérite de susciter l’intérêt au-delà des frontières nationales. Elle remporte ce fait le Prix Goncours des Lycées en 2020. Elle devient dans la foulée ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef (Le Fonds des Nations unies pour l’enfance).
Vu sur le site : Sécurité maritime dans le Golfe de Guinée : le Congo constitué en QG de l’Onudc
L’engagement est l’empreinte de la production littéraire de Djaïli Amadou Amal depuis les débuts de sa carrière d’écrivain en 2010. Ses nombreuses oeuvres, Walaande (2010) , l’art de partager un mari , Mistiriijo, la mangeuse d’ âmes (2013) et Munyal, les larmes de la patience (2017) , le démontre à suffisance. L’auteure y dépeint la manière dont les traditions impactent la vie des femmes dans le Grand Nord-Cameroun. « J’ai dédié cette distinction prestigieuse à toutes les femmes du monde, et en particulier à celles victimes de discriminations et violences dues à leur genre « , se réjouit-elle dans un tweet.
La cérémonie de remise des insignes du Docteur Honoris Causa s’est déroulée le lundi 28 novembre 2022 en présence de l’ambassadeur du Cameroun en France, André Magnus Ekoumou.
Louise Nsana
Assistance aux déplacés internes du Cameroun : Comment le financement japonais est utilisé par les humanitaires
La Croix-Rouge Camerounaise au chevet de 79 409 personnes, soit 39 984 femmes, 39 425 hommes qui représentent 10 180 ménages. Foumban, Bandjoun et Mora parmi les localités ciblées.
Remise des dons par la présidente de la Croix-Rouge Camerounaise «Je suis arrivée à Foumban il y a trois ans, je suis originaire de Boyo. J’ai un enfant de cinq mois et les conditions de vie ne sont pas évidentes. C’est dans cette situation que les volontaires de la Croix-Rouge m’ont approché. Ils m’ont fait savoir que mon enfant et moi allions bénéficier d’une aide en soins de santé gratuits, et bien d’autres produits de première nécessité, grâce au projet. Et depuis ce temps nous bénéficions de cette aide. Merci à la Croix-Rouge et vivement que cette aide ne s’arrête jamais ». Propos de Winfried, lors de la cérémonie de lancement officiel le 13 octobre dernier du projet d’aide humanitaire et de soutien à la résilience des populations déplacées internes et communautés d’accueil des départements du Mayo-Sava dans l’Extrême-nord, du Noun, et des Bamboutos dans la région de l’Ouest du Cameroun,
Au cours de cette cérémonie, marquée par la présence du Représentant de l’ambassadeur du Japon au Cameroun Tatsuki Sakai, du représentant du gouverneur de la région de l’Ouest, et des autorités administratives et traditionnelles de Mbouda et Foumban, la présidente nationale de la Croix-Rouge Camerounaise, Cécile Akame Mfoumou, a présenté le projet financé par le Gouvernement Japonais à hauteur de deux millions de dollars soit un milliard de Fcfa. Les domaines d’intervention du projet : l’assistance dans les secteurs la santé/nutrition, l’eau, l’hygiène et l’assainissement. La population bénéficiaire du projet dans les régions de l’Ouest et de l’Extrême-nord est de 79 409 personnes, soit 39 984 femmes, 39 425 hommes qui représentent 10 180 ménages.
Le projet s’étale sur douze mois (mars 2022-mars 2023). Il se déroule à Foumban dans le département du Noun, Mbouda dans les Bamboutos, Mémé et Kourgui dans le département Mayo-Sava, région de l’Extrême-Nord. C’est le fruit d’un consortium entre la Croix-Rouge Camerounaise, la Croix-Rouge Française et la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge.
Santé et nutrition
En ce qui concerne le domaine de la santé/nutrition, la Croix-Rouge Camerounaise apporte, avec le concours des hôpitaux de districts des localités qui abritent le projet, un soutien aux soins de santé des femmes enceintes, des femmes allaitantes et des enfants de moins de 5 ans à travers la consultation gratuite en soins primaires, chirurgie mineure gratuite, consultation prénatale gratuite, accouchement gratuit, consultation postnatale gratuite.Le projet offre également des médicaments aux femmes enceintes et allaitantes et aux enfants de 0 à 5 ans malades, une prise en charge des enfants de 0 à 5 ans malnutris via le don des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi, la sensibilisation communautaire par les clubs de mères et de démonstrations culinaires.
Dans le domaine du Wash (eau, hygiène assainissement), le soutien apporté aux bénéficiaires se fait à travers la construction et la réparation de forages existants, la formation des artisans réparateurs pour l’entretien approprié des forages, la construction et la réhabilitation de latrines ; l’acquisition et le positionnement de 200 stations de lavage des mains à proximité d’emplacements clés (chefferie, etc.) et la distribution de 700 kits de gestion de l’hygiène menstruelle.
Au cours de la cérémonie de lancement, une distribution symbolique de kits Wash (seau, bidons, savon de lessives et de toilettes, bassine, pots enfants, balai, bouta, gobelet); kits articles ménagers essentiels (marmites, couvertures, nattes, plats, cuillères, fourchettes, louches) et kits de gestion d’hygiène menstruelle) a été fait à l’endroit de 50 bénéficiaires. L’activité de distribution s’est poursuivie les 14 et 15 octobre en faveur de 1320 ménages.
Bobo Ousmanou
Faux-semblant ukrainien
Que Dmytro Ivanovytch Kouleba soit venu en Afrique, cela n’a rien de très étonnant. Seulement, dire que le séjour africain d’un ministre ukrainien des Affaires étrangères était anodin, il faut craindre de connaître la réponse.
Prise simultanément selon les dynamiques géopolitiques actuelles, cette tournée donnait bien l’impression d’une séquence ornée de plusieurs enjeux. Pour pléthoriques qu’ils soient, lesdits enjeux ont permis de s’étaler sur trois orientations fortes. La première: c’est la première tournée dans les pays africains de l’histoire de la diplomatie ukrainienne. La seconde: la tournée africaine de Dmytro Ivanovytch Kouleba a été certainement liée à la tentative de Kiev de renforcer son cercle d’amis et de soutiens sur le continent. Et la dernière: des modalités particulières ont été convoquées pour la mise en musique de l’agenda africain du chef de la diplomatie ukrainienne. Dans ce package, l’engagement et les efforts de Kiev visant à sensibiliser l’opinion publique africaine à adopter une posture plus systématiquement tournée contre la Russie méritent d’être relevés.
Dans ce cadre, Dmytro Ivanovytch Kouleba n’a pas hésité à faire valoir des positions favorables aux intérêts des premiers pays qu’il a visités. «Porteur d’un message du Président Volodymyr Zelensky au Président ivoirien Alassane Ouattara, Dmytro Ivanovytch Kouleba a évoqué, selon une note de la présidence ivoirienne, «le renforcement de la coopération entre la Côte d’Ivoire et l’Ukraine, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la sécurité», écrit abidjan.net.
Le même média rapporte que le ministre ukrainien des Affaires étrangères a dit «tout simplement merci». «Merci pour tout ce que la Côte d’Ivoire a fait en faveur de l’Ukraine depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’Ukraine est reconnaissante pour le vote que la Côte d’Ivoire lui a apporté pour la résolution présentée par le Président Volodymyr Zelensky. Nous sommes au début d’une relation de fraternité renforcée. Il est très important que l’Ukraine et la Côte d’Ivoire se soutiennent mutuellement. Nous avons un environnement sécuritaire quasi similaire. Nous sommes heureux de pouvoir aider la Côte d’Ivoire dans la résolution de ses problèmes sécuritaires (…) Aujourd’hui, je peux dire que ma visite ici est un début de partenariat stratégique entre la Côte d’Ivoire et l’Ukraine».
Dmytro Ivanovytch Kouleba qui, à son arrivée à Dakar le 3 octobre dernier, avait vite voulu délester sa visite de toute ambiguïté en déclarant n’être pas venu «en Afrique contre qui que ce soit», a vite tombé son masque. «Nous savons à quel point la propagande russe est forte», a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse dans la capitale sénégalaise. On l’a vite compris aussi: l’agenda, le calendrier et les rythmes ukrainiens en Afrique restent indirectement ou non fixés par Moscou.
Nos amis ukrainiens ne contesteraient pas forcément ces analyses. Ils ne nourrissent pas d’illusions sur la forte présence russe sur le continent, mais veulent dire que la responsabilité est d’abord du côté des États africains, appelés à concevoir eux-mêmes leur dispositif délibératif. De là à comprendre que Kiev n’entend pas rayer les «acquis russes» en Afrique d’un trait de plume. Mais Dmytro Ivanovytch Kouleba espère bien que sa visite africaine pourrait bien rouvrir des espaces de réappropriation de la réflexion sur l’invasion de son pays et les modalités de mise en œuvre d’une coopération.
Jean-René Meva’a Amougou
L’Afrique n’a pas fini de pleurer Thomas Sankara
Il a été assassiné par les impérialistes et leurs suppôts. C’était le 15 octobre 1987. Pourquoi ? Parce qu’il dérangeait, parce qu’il était un empêcheur de tourner en rond, parce qu’il était contre la résignation et la soumission, parce que le tremblement et l’agenouillement devant le Blanc étaient pour lui des choses inacceptables, parce qu’il savait dire « non » à tout ce qui bafoue la dignité de l’homme noir.
Un « non » qui continue de retenir dans toute l’Afrique 35 ans après sa mort parce qu’il est le « non » éternel que la liberté s’oppose à toute tentative d’oppression, de chosification ou d’exploitation. Nous avions foi qu’il a effectué ce que les Um Nyobè, Roland-Félix Moumié, Osendé Afana, Ernest Ouandié, Victor Biaka Boda, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Modibo Keïta, Sylvanus Olympio, Barthélemy Boganda, Samora Machel, Amilcar Cabral, Marien Ngouabi et d’autres ont été incapables d’accomplir pour l’Afrique.
Nous comptions sur lui pour un meilleur positionnement du continent sur la scène internationale. Nous avions mis notre espoir en lui parce qu’il était « la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche » (Aimé Césaire), parce qu’il était le symbole d’une autre Afrique, l’Afrique libre et debout, l’Afrique qui se prend en charge, l’Afrique qui valorise ce qu’elle a, l’Afrique qui produit ce qu’elle consomme et consomme ce qu’elle produit. Avec lui, nous avions recommandé à rêver mais, très vite, notre rêve fut brisé comme le rappelle l’ouvrage qui lui fut confié en 1990 par Valère Somé, un de ses compagnons de lutte.
Je me souviendrai toujours du grand discours qu’il prononce, le 4 octobre 1984, à l’Assemblée générale de l’ONU. Entre autres choses, l’enfant de Yako disait ceci : « Nous avons jusqu’ici tendu l’autre joue. Les gifles ont été redoublées. Mais le cœur du méchant ne s’est pas attendreri. Ils ont piétiné la vérité du juste. Du Christ, ils ont trahi la parole. Ils ont transformé sa croix en masse. Et après qu’ils se sont revêtus de sa tunique, ils ont lacéré nos corps et nos âmes.
Ils ont obscurci son message. Ils l’ont occidentalisé cependant que nous les recevions comme libération universelle. Alors, nos yeux se sont ouverts à la lutte des classes. Il n’y aura plus de gifles. Il faut proclamer qu’il ne peut y avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont essayé de nous vendre vingt années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de salut en dehors de ce refus-là. Pas de développement en dehors de cette rupture. »
Deux ans plus tard, reçu François Mitterrand à Ouaga, il lui reprochera d’avoir reçu Pieter Botha, le Premier ministre de l’Afrique du Sud raciste, et le rebelle angolais Jonas Savimbi, « l’un et l’autre couverts de sang des pieds jusqu’à la tête ».
En 4 ans de pouvoir (1983-1987), grâce à une politique volontariste, il parvint à vaincre la faim et certaines maladies, à réduire l’aide économique française de 80 %, à arrêter l’importation des fruits et légumes.
Cet homme, qui n’avait ni comptes bancaires ni appartements en France, à montré qu’on peut diriger un pays sans piquer dans les caisses de l’État, ni enrichir outrageusement sa famille.Le capitaine Ibrahim Traoré, tombeur du lieutenant Paul Damiba, suivra-t-il son exemple ?
Jean-Claude Djereke
Francophonie: premier congrès de jeunesse estudiantine en novembre
L’évènement se tiendra le 26 octobre en marge de la deuxième semaine de la francophonie scientifique.
L’Agence universitaire de la francophonie (AUF) donne un coup d’accélérateur à la mise en réseau international des jeunes francophones. Elle réunit au Caire, ce 26 octobre, cent leaders des premiers clubs labellisés AUF autour du thème «l’Entrepreneuriat comme voie du succès par l’innovation».
Les travaux du premier congrès de la jeunesse estudiantine francophone s’articuleront autour d’échanges, de partages d’expérience, de conférences sur la gestion des projets et les bénéfices de l’entreprenariat et l’engagement associatif et de rencontres interculturelles, entre autres.
Ledit évènement marque le lancement du réseau dénommé CLEF (Clubs Leaders Étudiants Francophones). Les objectifs poursuivis par le lancement de cette plateforme portent sur le développement de l’autonomie, susciter le sens de l’initiative, des responsabilités et de l’esprit entrepreneurial chez les étudiants ; la promotion des valeurs de partage, de l’engagement, de volontariat, d’entraide et de solidarité active auprès de la jeunesse francophone, etc. Il « vise à inciter les étudiants à s’engager dans des activités associatives et s’inscrit dans le cadre de l’axe 2 – employabilité et entrepreneuriat – de la Stratégie 2021-2025« , fait soir l’AUF.
Ce premier rassemblement du CLEF constitue l’innovation majeure de la 2ème édition de la Semaine Mondiale de la Francophonie Scientifique (SMFS) prévue du 25 au 28 octobre en Egypte. Ministres, recteurs, enseignants chercheurs et experts y sont attendus.
Vu sur le site L’Afrique n’a pas fini de pleurer Thomas Sankara
Louise Nsana
Variole du singe: alerte dans le Sud-Ouest du Cameroun
Des cas de variole du singe ont été détectés aux environs de Kumba.
Le délégué régional de la Santé du Sud-Ouest a confirmé lundi l’apparition des cas de variole du singe dans les districts de Kumba et Mbonge. Dans une correspondance adressée aux responsables des districts de santé, Dr Filbert Eko Eko revèle que ces cas ont préalablement été documentés par le Centre Pasteur du Cameroun. Sans en dévoiler le nombre, il appelle ces derniers à prendre toutes les mesures d’urgence nécessaires pour fournir une réponse adéquate.
La variole du singe gagne ainsi de nouveaux champs au Cameroun. Cette zoonose qui semblait avoir été oublié dans le pays a refait son apparition en 2020 dans la localité d’Ayos dans la région du Centre, causant la mort d’une personne. En dehors d’Ayos, les localités de Mbinang dans le Centre, de Belabo et de Diang à l’Est sont les zones à risque du pays.
La variole du singe se caractérise par une éruption cutanée pustuleuse, de la fièvre et des troubles respiratoires. Sans soins, le malade peut être exposé à la mort. Au 7 mai dernier, 1392 cas suspectés et 44 confirmés ont été signalés dans sept pays africains dont le Cameroun. Ces données sont de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lire aussi : les cas de variole du singe passent à 1400: le Cameroun touché
Louise Nsana
Marché international du film d’Afrique centrale : cap sur l’industrialisation
C’est la feuille de route du promoteur des Écrans noirs afin de booster cette économie et de développer des emplois sources de revenus pour les jeunes. Toute a choisi qui demande le soutien des partenaires financiers et de l’audiovisuel.
Les activités de la 26 ème édition des Écrans noirs se poursuivent en toute convivialité au Musée national de Yaoundé. Ce 3 octobre 2022, a notamment eu lieu l’ouverture officielle de la 6 ème édition du Marché international du film d’Afrique centrale (Mifac). A travers la cérémonie, Basseck Ba Kobhio fait de l’industrie culturelle sa priorité dans la sous-région. « J’ai dit que j’allais consacrer mes prochaines années à l’industrialisation du marché du film en Afrique centrale.Faire en sorte qu’en dehors des contenus de la création qui concerne le scénario, la mise en scène et autres, tout ce qui concerne l’industrie en commençant par la multiplication des clés, la multiplication des Dvd, le doublage et tout le reste ,autorisé à s’implanter en Afrique centrale. Il nous faut cela », fait savoir Basseck Ba Kobhio.
Selon le délégué général des Écrans noirs, il faut que le monde du cinéma, de l’audiovisuel soit perçu comme « un monde économique et cela demande l’implication des institutions financières. Je parle à l’ouverture ce matin des jeunes qui produisent des biens culturels à l’étape des jeux vidéo, les dessins animés, on peut tirer suffisamment de revenus dans ces secteurs. Mais il faut investir et donc, il faut des moyens pour que les grosses machines soient achetées. Il faut des moyens pour que de gros serveurs soient mis à disposition et tout cela c’est l’industrialisation. Pour ce faire, nous allons tout faire pour convaincre les pouvoirs publics, les institutions financières comme la Banque de mettre les moyens à disposition », précise le délégué général des Écrans noirs.
BDEAC
Le développement des industries culturelles fait partie de l’agenda de l’institution financière qu’est la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac). Elle n’est pas insensible parce que le cinéma est un « secteur créateur de richesse sur le plan économique et financier ». C’est un secteur créateur d’emplois au-delà du côté divertissement. Quand on s’intéresse au côté économique et financier, le secteur du cinéma est habilité aux financements de la Bdeac. Pour peu que les initiatives soient intégrées, organisées par rapport au format des données d’entrée au niveau de la banque », explique Patrick Hervé Ella Peke, représentant du directeur de la Bdeac. Compte tenu de l’absence criarde des infrastructures, les salles de cinéma et autres, la Banque privilégie le financement des infrastructures. Nous voyons ce qui se fait ailleurs. Il y a des studios de référence dans les pays comme les États-Unis et ailleurs, il y a toute une infrastructure qui n’existe pas encore au sein de l’espace de l’Afrique centrale. Il y a un accompagnement qui a besoin d’être fait pour impulser cette émulation des jeunes et la banque est dans son rôle », renchérit le représentant du président de la Bdeac.
TV5monde Afrique
Dans la même veine, le directeur de TV5monde Afrique entend jouer sa partition dans la promotion et la diffusion du cinéma africain. « Vous savez que TV5 monde est le partenaire privilégié du festival Écrans noirs. C’est un partenaire historique depuis de très longues années. Il est normal que nous puissions renouveler ce partenariat pour cette année », lâche Patrick Bofunda LLingo, Directeur Afrique. Et de poursuivre également : « nous sommes diffuseurs, c’est notre vocation à promouvoir les créations francophones, et nous savons qu’ici aux Écrans noirs, c’est le lieu par excellence de l’expression de cette créativité francophone, particulièrement en Afrique sub-saharienne ».
Olivier Mbessité
7ème Marathon day: Bolloré réhabilite l’école publique de Bépanda
Cette action a été menée dans le cadre de la septième édition de la course solidaire le 29 septembre. Les filiales du Groupe Bolloré s’y sont illustré par des actions sociales.
Le Groupe Bolloré et ses filiales camerounaises – Camrail, Bolloré Transport & Logistics, SEPBC – multiplient des actions sociales dans la capitale économique. Dans le cadre de la 7e édition du Marathon day, les collaborateurs de la société française ont financé la construction de 40 latrines et la réhabilitation de l’école publique de Bepanda Bonawonda à Douala.
«C’est un honneur pour nous d’apporter notre modeste contribution à l’épanouissement de ces jeunes élèves. La construction de ces latrines va permettre aux enfants de cette école située dans un quartier défavorisé de poursuivre leur scolarité dans un environnement sain et propice à leur épanouissement», a déclaré le 29 septembre Flore Yango, directrice générale adjointe de la Société d’exploitation du parc à bois du Cameroun (SEPBC).
Lancé depuis 2016, le Marathon Day est un évènement annuel qui se tient chaque mois de septembre. tous les collaborateurs du groupe dans le monde se réunissent au profit d’une association caritative en faveur de la jeunesse et de l’éducation. Cette année, l’objectif visé était de 200 000 km.
Du matériel didactique a également été remis aux six directeurs de l’école maternelle et primaire de Bépanda, dans l’arrondissement de Douala 5e.
Louise Nsana