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Étiquette : Beac
Marché financier unifié: la dynamisation au profit de l’intégration
Les chefs d’État et de gouvernement de la Cemac misent également gros sur le Marché financier unifié pour consolider l’intégration en Afrique centrale.
Et pour la Beac, qui s’est vue confier la conduite du processus d’unification, la question de la dynamisation de cette plateforme se pose avec acuité. Un webinaire a alors été organisé à ce sujet le 26 août dernier, en partenariat avec le Cabinet PwC Cameroon. La principale thématique, objet des échanges, était précisément axée sur «La problématique de dynamisation du marché financier unifié de la Cemac et des introductions en bourse», a fait savoir la Banque centrale.
Le webinaire a réuni plusieurs acteurs-clés de la finance parmi lesquels les autorités monétaires nationales, les représentants des associations professionnelles des acteurs du marché financier, l’expert en chef des marchés des capitaux de la Bad, mais également des responsables sous-régionaux en charge de ce secteur. Il était surtout question pour ces derniers de se prononcer sur «l’état d’avancement du processus d’unification, sur le cadre réglementaire du marché financier, ainsi que sur les mesures prises par la Bvmac pour assurer la gestion et l’animation de la bourse régionale» ont-ils confié. Mais, ainsi que le prévoyait le programme, le brainstorming a aussi permis «d’envisager les étapes du processus de cotation, de partager les expériences des autres places financières, et enfin, de tenir compte des spécificités des entreprises publiques dans le cadre des programmes de privatisation», a indiqué à ce propos, la banque centrale.
En tout état de cause, le webinaire de mercredi dernier s’inscrivait dans le cadre de la seconde phase du projet de fusion des marchés financiers de la Cemac. Il est notamment attendu, depuis juillet 2019, une fiabilisation des nouvelles structures du marché et la dynamisation de celui-ci à travers des innovations et actions visant son approfondissement. Le projet intégrateur bénéficie pour cela de l’appui de la Bad, de la Banque mondiale et du FMI. Quant à la première phase, elle avait déjà abouti à une nouvelle configuration institutionnelle faite d’un régulateur (la Cosumaf), d’une Bourse unique (la Bvmac) et d’un dépositaire central unique. Ce rôle a été confié de façon provisoire à la Beac.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)
Les paiements électroniques font recette en zone Cemac
La digitalisation des moyens de paiement gagne du terrain en Afrique centrale. Avec ce constat, il est, à la vérité, question de relever l’essor d’un nouveau marché dans la sous-région, celui des nouveaux outils de paiement.
Selon des chiffres publiés au courant de la semaine dernière par le Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac), «la valeur totale des transactions carte et mobile en zone Cemac est passée de 6,8 milliards FCFA en janvier 2020 à 10,8 milliards FCFA au mois de juillet 2020. Ceci pour un total de 56,4 milliards FCFA». L’organisation précise d’ailleurs à ce sujet que «le nombre total des transactions est passé de 115 630 à 255 094 au cours de la même période, pour un total de 1 114 151 transactions au 31 juillet 2020».
L’engouement des citoyens communautaires pour le paiement électronique trouve aussi son fondement dans le contexte actuel de crise sanitaire. On se souvient que pour empêcher la propagation du Covid-19 dans la sous-région, les autorités de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) avaient encouragé le recours à ces modes de paiement innovants, électroniques et mobiles. Toutefois, il a quand même fallu que cette prescription trouve un écho favorable auprès des acteurs du secteur.
Plusieurs moyens adaptés aux exigences de la digitalisation ont dès lors été mis à la disposition aussi bien des établissements de crédit que de leurs clients. Au nombre de ces nouveaux outils qui font concurrence, y compris aux cartes bancaires, on peut citer le mobile banking et le Mobile Money. C’est du reste face à un tel essor que, du 12 au 14 août dernier, les responsables de la direction du Trésor, de la Coopération financière et monétaire du Cameroun ont été formés à l’utilisation et aux avantages de ces moyens modernes de paiement par le Gimac.
Théodore Ayissi Ayissi
Nouvel appel du pied du Cameroun aux investisseurs de la Beac
Le Cameroun s’est une nouvelle fois tourné vers les investisseurs actifs sur le marché monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).
BEAC Conformément au calendrier trimestriel communiqué à l’institution monétaire sous-régionale, le gouvernement camerounais a à nouveau sollicité desdits investisseurs qu’ils mettent à sa disposition un montant de 15 milliards FCFA. Pour ce faire et d’après un communiqué du directeur général du Trésor et de la Coopération monétaire et financière, les autorités camerounaises ont procédé, le 5 août dernier, «à l’émission par voie d’adjudication, des bons du Trésor assimilables (BTA)». Sylvester Moh Tangongho a par ailleurs précisé, dans le même communiqué, que le BTA en question «est d’une maturité de 52 semaines avec une valeur nominale de 1 million FCFA. L’opération s’est déroulée auprès de 21 banques et établissements financiers de la Cemac agréés comme spécialistes en valeurs du Trésor (SVT)».
L’opération d’émission des BTA du 5 août dernier constitue en réalité, la quatrième du genre pour le compte du troisième trimestre de l’année en cours. On se souvient par exemple que le 15 juillet et le 23 juillet dernier, le Cameroun a réussi à mobiliser successivement 25 milliards et 10 milliards FCFA sur la plateforme monétaire de la banque centrale sous-régionale. Ces deux opérations ont permis de porter à 55 milliards FCFA le montant déjà obtenu des investisseurs depuis le début du trimestre. À en croire les sources gouvernementales, le Cameroun entend, au final, obtenir jusqu’en septembre prochain une enveloppe globale de 110 milliards FCFA.
TAA
En Afrique centrale, la reprise économique doit passer par une réforme de la réglementation des changes
En Afrique centrale, la reprise économique doit passer par une réforme de la réglementation des changes.
s Dans sa dernière analyse sur le secteur pétrolier africain, Leoncio Amada NZE, président pour la région CEMAC à la Chambre africaine de l’énergie et PDG d’APEX Industries, affirme qu’il n’y aura pas de reprise en Afrique centrale sans d’abord aborder la réglementation des changes de la région
MALABO, Guinée Equatoriale, 19 août 2020/ — La crise sanitaire et économique causée par la pandémie de Covid-19 dévaste les systèmes productifs, économiques et financiers de toute la planète : des entreprises ont fait faillite, des millions de personnes ont perdu leur emploi, des économies sont entrées en récession et en dépression, plusieurs petites et moyennes entreprises ont dû mettre la clé sous la porte, et les rêves et les idées d’affaires se sont évanouis sans se matérialiser.
Dans ce contexte, la zone CEMAC est l’une des zones les plus touchées de tout le continent africain en raison de son intégration et de sa diversification économique très limitées. Ses six pays : le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Tchad, la République centrafricaine et la République du Congo partagent une économie majoritairement dominée par les hydrocarbures, qui représentent 80% des revenus d’exportation et 75% des revenus fiscaux selon la Banque mondiale et le Fond monétaire international.
Bien que la zone CEMAC n’enregistre qu’un nombre limité de cas de Covid-19, on estime que l’impact économique de la pandémie de coronavirus sera de proportions considérables pour ses pays membres. La baisse de la demande extérieure, du commerce et de l’activité économique, ainsi que les restrictions de ses principaux partenaires commerciaux (Chine et Europe de l’Ouest) et le resserrement des conditions de financement pèsent sur des économies déjà fragiles, qui souffrent de systèmes de santé inadéquats, ainsi que de graves défis à un développement économique ordonné et durable.
La baisse des prix du pétrole, dans un contexte de pression continue à court terme, ajoute aux risques économiques. Bien que les États membres de la CEMAC se soient lancés dans des programmes de réduction de la dette publique et de l’accumulation de dette depuis le Sommet des chefs d’État de Yaoundé en décembre 2016, soutenus par les programmes du FMI et un soutien financier important des partenaires au développement, ils ont peu progressé dans la diversification de leurs.
Sur les six États membres, seul le Cameroun est un importateur net de pétrole. Cependant, le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale et le Gabon sont plus dépendants du pétrole que le Cameroun, qui représentait environ 68% du PIB nominal de la CEMAC en 2019. En fait, la timide reprise des économies de la CEMAC entamée en 2017 après la précédente le choc des prix du pétrole a été arrêté en raison de la récession mondiale, déclenchée par des mesures visant à contenir la pandémie. On s’attend à une forte détérioration du budget et des déficits commerciaux dans la région.
Depuis des décennies, les gouvernements des pays de la CEMAC parlent de programmes de diversification économique qui n’ont pas connu le succès que nous attendions tous. La raison ? D’excellents plans et programmes de diversification économique ont été préparés sur papier, mais le développement du secteur privé n’a pas suivi le rythme. En fait, le développement d’un secteur privé robuste et dynamique avec accès au financement, et qui opère au sein d’un écosystème économique où l’état de droit garantit le caractère sacré des contrats et protège les investisseurs, est une chose dont la région CEMAC n’a pas encore été témoin.
On ne peut pas parler de diversification et de croissance économique en l’absence d’un tissu commercial national ou régional fort, générateur d’emplois et d’opportunités commerciales pour les nationaux et les étrangers. En fin de compte, le secteur privé doit avoir le poids qu’il mérite et doit être le maître d’orchestre dans la conception et l’articulation de tout programme macroéconomique à moyen et long terme afin qu’il ait une garantie minimale de prospérer.
Malgré toutes les difficultés causées par Covid-19, la sous-région de la CEMAC doit utiliser son secteur des hydrocarbures comme catalyseur pour construire un tissu commercial régional dynamique et solide à travers la mise en œuvre de politiques cohérentes de contenu local et régional, efficaces, responsables et cohérentes pour la transformation, le renforcement et la diversification de l’activité économique à travers le bloc.
Cependant, nous observons avec une grande inquiétude la dynamique dans la zone CEMAC, où la mise en œuvre des politiques économiques, monétaires et fiscales contre-productives de l’ère de la pandémie pré-Covid-19 se poursuit. Des réglementations qui ne font qu’accentuer la dépendance à l’activité économique dans le secteur pétrolier et gazier et qui empêchent de manière transversale les ressources financières tirées des industries extractives d’être réinvesties dans d’autres secteurs économiques également ou tout aussi prometteurs et éventuellement rentables. Des politiques qui, si elles sont maintenues, aggraveront encore la situation économique déjà difficile et qui se détériore dans la région.
Des politiques budgétaires agressives continuent d’être mises en œuvre dans la sous-région de la CEMAC en temps de crise, ce qui se traduit par une diminution des investissements dans l’exploration pétrolière, l’annulation de projets, etc.
La fuite de capitaux de la zone CEMAC par des méthodes illicites, le blanchiment d’argent et d’autres activités économiques illégales sont des actes que les autorités monétaires régionales et nationales doivent poursuivre et combattre ; nous appuyons ces efforts. Mais ce travail ne doit pas se faire au détriment d’une activité économique légitime génératrice d’emplois et de richesse nationale.
La nouvelle réglementation des changes de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) cause des dommages considérables au secteur pétrolier et détruit le secteur privé local et régional naissant de l’industrie pétrolière de la CEMAC, un secteur dont la sous-région dépend pour 80% de son PIB.
La nouvelle réglementation des changes porte un coup à l’attractivité de la région CEMAC pour les investissements directs étrangers (IDE), puisqu’elle empêche de manière significative la libre circulation des capitaux et le rapatriement des bénéfices. En outre, il refuse également aux entreprises locales des pays de la sous-région la possibilité de concurrencer sur un pied d’égalité les sociétés de services occidentales du secteur pétrolier.
Les grandes usines et fournisseurs de toutes les machines et matériaux utilisés par l’industrie pétrolière dans la zone CEMAC ne sont pas fabriqués localement. Si une entreprise locale ne peut pas payer son fournisseur dans les conditions convenues en raison des obstacles et des blocages générés par le règlement des changes de la BEAC, elle perdra inexorablement les contrats qu’elle a laborieusement pu obtenir avec les grandes compagnies pétrolières qui opèrent dans notre zone économique, ce qui entraînera la fermeture de l’entreprise locale, le licenciement des employés et, en fin de compte, une moindre génération de richesse nationale.
Il est important que les décisions économiques adoptées dans la CEMAC prennent en compte les intérêts économiques de ses Etats membres avant toute autre considération. Nous ne devons pas être réactionnaires face à la crise, nous devons être analytiques et stratégiques. Nous ne devons pas donner la priorité aux opinions et recommandations des personnes extérieures avec lesquelles nous sommes en concurrence sur la scène internationale, mais plutôt prioriser les besoins réels de nos économies et de notre tissu commercial.
Ce n’est pas M. Smith du Dakota du Nord qui vient investir dans le secteur pétrolier et gazier africain qui veut détruire le contenu local, mais M. Sisoko, directeur général d’une banque africaine qui ne soutient pas le secteur privé national à travers le financement de projets qui sont viables. Ce n’est pas M. Nakayama de Tokyo qui vient apporter la technologie de pointe pour la liquéfaction du gaz naturel dans un pays africain qui veut détruire le contenu local, mais l’institution publique qui ne veut pas ou ne sait pas mettre en œuvre ses propres règlements en la matière.
Ce n’est pas M. Johnson de Houston qui vient dans un pays africain en tant que directeur pour une grande société pétrolière qui veut détruire le contenu local, mais l’Africain qui occupe le poste de gestionnaire de la chaîne d’approvisionnement chez ladite société pétrolière et qui continue de laisser M. Johnson amener ses amis du Texas pour remporter des contrats qui auraient pu être attribués à des entreprises locales. Ce n’est pas M. Andrew d’Alaska qui vient en Afrique en tant qu’ingénieur de forage pour une plateforme offshore qui veut détruire le contenu local, mais le PDG d’une banque centrale dont les politiques monétaires entravent la croissance et l’internationalisation de nos entreprises nationales.
L’élaboration de politiques de contenu local dans le secteur pétrolier africain est de la responsabilité de tous les acteurs économiques (publics et privés) ; il est temps pour les Africains de lever leur botte du cou du contenu local africain et de le laisser prospérer.
Par Leoncio Amada NZE, Président de la Chambre africaine de l’énergie et PDG d’APEX Industries SA. Distribué par APO Group pour African Energy Chamber.
Par Leoncio Amada NZE
La Beac attendue sur les conditions de rachat de la dette des États
Les banques commerciales de la sous-région ont désormais les yeux rivés sur la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).
Depuis l’annonce par son Comité de politique monétaire (CPM) du lancement pour les six prochains mois «d’un programme de rachats ponctuels et ciblés, sur le marché secondaire, des titres publics émis par les États membres de la Cemac», les faits et gestes de la banque centrale sont scrutés à la loupe. Si dans leur grande majorité les institutions bancaires secondaires opérant dans la sous-région ont accueilli favorablement la nouvelle, il subsiste tout de même des craintes quant aux conditions d’implémentation de cette décision. Et en tant que premiers investisseurs en titres publics sur le marché monétaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, les banques camerounaises sont en réalité les premières concernées par les précisions jusque-là encore attendues.
Pour certains établissements bancaires, «le secteur craint surtout que ce programme soit fortement conditionné, comme cela a été le cas pour l’augmentation exceptionnelle des injections de liquidités engagée par la banque centrale en avril dernier». Cette crainte est d’autant plus forte chez ces opérateurs du secteur que, selon des données sur l’activité bancaire en fin avril 2020, «le taux des créances douteuses (dont le remboursement est confronté à un risque élevé) atteignait les 16% d’un encours global de crédits de 3650 milliards FCFA. Cela représente un montant brut de 585 milliards FCFA de créances douteuses pour les banques commerciales camerounaises auxquels il faut ajouter les 456,2 milliards FCFA qui sont provisionnés».
TAA
Financement des projets intégrateurs : cap sur Bruxelles
Le Comité de pilotage (Copil) du Programme des réformes économiques et financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Pref-Cemac) s’est réuni le 3 août dernier.
Au centre de la 11e session ordinaire de cette institution communautaire se trouvaient les projets intégrateurs. Il était alors question pour les participants de trouver une solution définitive à la problématique centrale de leur financement. Selon des indications données par quelques fonctionnaires de la sous-région, c’est «Bruxelles, la capitale belge et siège de l’Union européenne qui abritera en décembre 2020, la table ronde internationale des investisseurs sous l’égide de la Commission de la Cemac. Objectif, mobiliser sinon la totalité, du moins une grande partie des fonds destinés à la réalisation de ces projets».
Mais le Copil Pref-Cemac a revu quelque peu ses ambitions à la baisse. «De douze projets intégrateurs au départ pour un investissement estimé à 2820 milliards FCFA, l’institution sous-régionale a ramené en juillet 2020 lesdits projets à onze, après avoir jumelé le projet du corridor Brazzaville-Ouesso-Bangui-Ndjamena devant relier le Congo, la Centrafrique et le Tchad avec celui de la route Mbaikoro-Benja-Bekoninga à la frontière centrafricaine, qui est devenu une seule composante», ont précisé des sources proches de la Commission de la Cemac. En clair, il s’agira, au cours de la rencontre bruxelloise, d’obtenir de la part des investisseurs un montant minimum de 2323 milliards FCFA représentant 85% du coût total du projet désormais estimé à 2714 milliards FCFA.
Face à l’immensité du défi, la Cemac a décidé, dès la conception, de s’attacher les services et l’expertise de plusieurs institutions financières et partenaires au développement. S’agissant précisément du Comité technique d’organisation, il est depuis lors constitué d’experts de la Banque africaine de développement (BAD), le chef de file. Mais la Cemac sait également pouvoir compter sur «les experts de la Banque mondiale (BM), de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), de la Commission de la Cemac et du Pref-Cemac», selon plusieurs participants. Une fois cette étape franchie, les projets intégrateurs pourront alors assumer pleinement leur vocation de facteur de développement et de catalyseur de la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)
La Beac disponibilise 600 milliards FCFA pour racheter la dette des États
La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) vient de prendre une décision qui fera du bien aux créanciers et investisseurs actifs dans la sous-région.
A travers son Comité de politique monétaire (Cpm) réuni en visioconférence le 22 juillet dernier, l’institution bancaire a décidé d’injecter 600 milliards FCFA dans le circuit financier de la Cemac. Pour ce faire, le Comité de politique monétaire a autorisé pour les six prochains mois, le lancement d’un «programme de rachats ponctuels et ciblés, sur le marché secondaire, des titres publics émis par les États membres de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad)», indique une source proche de la Beac. Tel que conçu, le mécanisme va surtout consister pour la Banque centrale à «racheter ces titres auprès de ceux qui les détiennent et ont des besoins d’argent, notamment du fait de la crise créée par le coronavirus. Cela revient à racheter la dette des États et se faire rembourser plus tard par ceux-ci», a précisé à toutes fins utiles l’institution bancaire.
Pour plusieurs raisons, la décision de la Beac apparaît comme une véritable bouffée d’oxygène. Selon ce qu’a du reste fait prévaloir le Cpm, «le programme de rachat de titres publics fait partie des mesures exceptionnelles et complémentaires de la politique monétaire proposée par le gouvernement de la Banque centrale pour soutenir les États de la Cemac face aux conséquences économiques de la pandémie de covid-19». Toutefois, ne seront rachetés que les titres publics dont la maturité n’excède pas 10 ans. En outre et selon la volonté du Cpm, la durée du programme pourrait bénéficier «d’une prolongation de six mois supplémentaires, en tant que de besoin, et suivant les perspectives économiques en 2021», a également tenu à préciser l’institution bancaire.
C’est qu’au-delà d’avoir à endosser l’ardoise des États de la Cemac, la Beac envisage aussi par ce mécanisme de rendre les titres publics plus attractifs. Le Programme offre en effet la garantie aux souscripteurs qu’en cas de besoin ponctuel de liquidité, ils disposent désormais de la possibilité de les revendre à la Banque centrale. Le Cpm en a d’ailleurs profité pour demander aux Trésors publics «de réviser leurs calendriers d’émission des titres publics en concertation avec les spécialistes en valeurs du Trésor de leurs réseaux respectifs».
TAA
Les bons points du marché monétaire de la Beac au mois de mars
Le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) a connu une intense activité au cours du mois de mars 2020.
C’est le principal constat que fait l’institution bancaire sous-régionale dans son bulletin mensuel du marché monétaire rendu public la semaine dernière. Selon ledit bulletin, les investisseurs actifs sur cette plateforme ont été sollicités à 17 reprises par les Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Il s’est alors agi pour ces derniers de lever une enveloppe globale de 262,3 milliards FCFA.
L’analyse approfondie du bulletin de la Beac révèle notamment que «les titres de court terme, ne dépassant pas un an de maturité, ont la cote sur le marché monétaire. 14 séances ont été organisées sur cette catégorie au mois de mars, pour une enveloppe de 195,8 milliards FCFA contre 168 milliards FCFA le mois précédent», a indiqué la Banque centrale. L’institut sous-régional d’émission de la monnaie a également fait savoir que pour leur part, «les Obligations du Trésor assimilables (OTA), qui sont des titres publics à moyen ou long terme, restent encore à la traine avec 66,5 milliards FCFA pour trois émissions».
Comme autre motif de satisfaction, la Beac s’est également félicitée de la hausse de l’activité interbancaire au cours de la même période. A en croire l’institution communautaire, «les transactions interbancaires se sont établies à 149,4 milliards FCFA au cours du mois de mars, contre 114,7 milliards FCFA un mois plus tôt. 43 opérations au total ont été enregistrées dont 22 à caractère régional pour un volume global de 100,2 milliards FCFA et 21 à caractère national d’une valeur globale de 49,2 milliards FCFA». Des chiffres impressionnants eu égard à la crise sanitaire encore d’actualité.
Théodore Ayissi
Les exportations en baisse de 15% en Afrique centrale
Malgré le dé-confinement progressif amorcé par la plupart des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), la situation économique reste préoccupante, voire critique.
Plusieurs institutions et autres agences de notation ont déjà alerté sur les perspectives macroéconomiques peu réjouissantes de la sous-région. Cette fois, c’est au tour de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) d’en remettre une couche. Dans la note de conjoncture publiée le 7 juillet dernier par la banque centrale sous-régionale, il est notamment précisé que «l’indice global des cours des produits de base exportés par la Cemac a baissé de 14,9% au cours du premier trimestre 2020».
À l’évidence pour la Beac, «les effets économiques de la suspension de presque toutes les activités au niveau mondial, suite à la crise sanitaire liée à la Covid-19 ont immédiatement affecté les marchés mondiaux des produits de base et continueront probablement de les affecter au cours des mois à venir». Il en a alors résulté une chute généralisée des cours des produits énergétiques et non énergétiques. S’agissant par exemple du prix du baril de pétrole brut, il est passé de 60,3 dollars au quatrième trimestre de l’année dernière pour se situer au premier trimestre de l’année en cours à 49,1 dollars, tirant l’indice vers le bas.
Sans se féliciter de la situation du cours des produits agricoles exportés par les pays de la Cemac, la Beac relève quand-même que le recul est léger «après une hausse notable enregistrée au quatrième trimestre 2019 (+6,3%)». La banque sous-régionale se fait d’ailleurs fort de mettre ce faible recul sur le compte de la baisse de la demande de certains produits parmi lesquels la viande bovine, le coton ou encore le café.
TAA
Près de 6% de récession économique en Afrique centrale en 2020
La crise sanitaire liée à la survenue de la pandémie de coronavirus et la chute des prix du pétrole mettent l’Afrique centrale dans une situation économique difficile.
C’est la conclusion à laquelle est parvenue le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). C’était lors de sa deuxième réunion annuelle le 24 juin dernier à Yaoundé. D’après les chiffres communiqués par ledit Comité, «il est prévu une récession économique de 5,9%, une légère montée de l’inflation à 2,5%, en deçà de la norme communautaire qui est de 3% , une dégradation du solde budgétaire ; un creusement significatif du solde du compte courant à 7,3% du Pib et un taux de couverture de la monnaie qui reviendrait à 55%».
A l’appui de ces données le Cpm a fait valoir un certain nombre de paramètres. Parmi ceux-ci, il y a le fait «qu’au premier semestre 2020, la relance des activités productrices a été ralentie dans la sous-région par la perturbation des circuits d’approvisionnement des produits importés, ainsi que par les mesures restrictives adoptées par les différents gouvernements», a fait observer le Comité.
Et c’est la raison pour laquelle l’institution communautaire pense que la sous-région a enregistré au cours de ce premier semestre de l’exercice 2020 «une baisse de la production, une dégradation des finances publics et des comptes extérieurs, même si il est prématuré d’appréhender complètement l’impact de la Covid-19 sur les économies nationales». Toujours est-il que le Cpm a décidé de maintenir inchangés ses principaux taux dont le Taux d’Intérêts des Appels d’Offres (TIAO) à 3,25%, le Taux de la facilité de prêt marginal à 5,00% et le Taux de la facilité de dépôt à 0,00%.
TAA
Hausse de plus de 40% des appels de fonds des pays de la CEMAC
La crise sanitaire liée à la survenue de la pandémie de coronavirus a un effet plutôt bénéfique sur le marché monétaire de l’Afrique centrale.
Dialogue franc entre la Cemac et les entreprises américaines execant dans le secteur extractif en Afrique centrale C’est en tout cas le constat que fait le conseil de surveillance de la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). C’était lors de sa première réunion ordinaire de l’année 2020, tenue le 10 juin dernier par visioconférence. Selon cet organe, «les six pays de la Cemac, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, RCA et Tchad, ont sollicité 2996,6 milliards FCFA entre le 30 avril 2019 et le 30 avril 2020». Et pour davantage renseigner sur l’ampleur de la levée des fonds sur la plateforme monétaire par les pays de la sous-région, le CRCT indique pour s’en réjouir que «le montant est en hausse de 40,2% en glissement annuel».
Selon d’autres indications données par l’organe de la BEAC, cet état de choses se justifie notamment par les besoins de plus en plus pressants des États de la CEMAC en butte à des tensions de trésorerie. Cela a d’ailleurs eu pour conséquence de faire «chuter de 31 points pour s’établir à 125,8% à fin avril 2020, le taux de couverture des différentes émissions de titres publics par les investisseurs», a fait observer le CRCT à l’issue des travaux. Comme autre conséquence de cette extrême sollicitation du marché monétaire de l’Afrique centrale, le Conseil de surveillance de la Cellule de règlement et de conservation des titres relève en plus que «le cout moyen des émissions par pays a augmenté de 67 points de base, passant de 4,81% à 5,48% sur la période d’avril 2019 à avril 2020». Toutefois, le Conseil a tenu à indiquer qu’elle observe «ce dynamisme sur ce marché depuis 3 ans».
TAA
41%
Selon les données rendues disponibles par le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), c’est à cette barre que se situe le taux de baisse de production des viandes au Cameroun au 1er trimestre 2020. À en croire le Minepia, la situation s’explique par la baisse de la production avicole du fait de l’impact de la pandémie du coronavirus sur la filière, notamment à l’importation. De la même source, l’on apprend que sur cette période, les opérateurs économiques de la filière, surtout ceux engagés dans la production des poussins, ont éprouvé des difficultés dans le processus d’approvisionnement à partir de l’extérieur. Il s’agit des intrants stratégiques tels que les œufs à couver et les poussins d’un jour majoritairement issus des importations. À l’origine, le rationnement de la sortie décidée par la banque centrale, à savoir la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC).
35 milliards FCFA
C’est la somme mobilisée par l’État du Cameroun lors de l’émission obligatoire de trésor assimilable, le 27 mai 2020 sur le marché de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC).
Siège du ministère des Finances à Yaoundé. Cité par le quotidien Cameroon Tribune du 29 avril 2020, Samuel Tela, le directeur de la trésorerie à la Direction générale du Trésor et de la coopération financière et monétaire du ministère des Finances (Minfi), s’est réjoui de cette performance. «C’est une opération qui s’est très bien déroulée. Nous avons eu des souscriptions pour 55 milliards FCFA, mais nous n’avons obtenu que 35 milliards FCFA. Ce qui porte donc à plus de 200 milliards l’enveloppe mobilisée par le Cameroun sur le marché de la BEAC». Il est annoncé une autre opération d’émissions du trésor d’une maturité de 7 ans, avec un taux d’intérêt de 6,5% au mois de juin 2020. Celle-ci devra permettre une levée de fonds de moins de 20 milliards FCFA pour le compte de l’exercice 2020.
13 milliards FCFA d’intérêts générés par les avoirs en devises centralisés par le Beac
La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) était acculée ces derniers jours au sujet d’une nouvelle dévaluation du FCFA.
Cette situation a obligé le gouverneur de l’institution bancaire à se prononcer définitivement sur la question. Parmi les arguments mobilisés par Abbas Mahamat Tolli pour rejeter cette éventualité, il y a ceux qui portent sur les avoirs en devises centralisés par la Beac et gérés sur le compte d’opérations en France.
En se référant au rapport de gestion dudit compte qui couvre la période de décembre 2018 à décembre 2019, le gouverneur de la Beac a fait savoir que les avoirs en devises ont généré des intérêts. «Ceux-ci ont été de près de 13 milliards FCFA, ce qui représente une hausse de 35% en comparaison avec ceux générés au terme de l’année 2018 (9,5 milliards de FCFA)», s’est félicité Abbas Mahamat Tolli.Selon le responsable communautaire, «Cette performance a été rendue possible grâce à une amélioration sensible du taux de centralisation des réserves de change et un niveau de rémunération stable par rapport à celui du marché. En vertu de la convention qui lie la Cemac à la France relativement au compte d’opérations, ce placement est rémunéré au taux minimum de 0,75% lorsque les taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) sont en dessous de ce niveau, et de 1% lorsque la BCE propose des rendements supérieurs».
S’agissant précisément des réserves de change, le gouverneur de la Beac a par ailleurs révélé dans un communiqué en date du 12 mai dernier «qu’au 10 mai 2020, elles se situent à 5348,8 milliards FCFA, représentant près de 5 mois d’importations de biens et de services, pour un taux de couverture extérieure de la monnaie de 74,16%».
TAA
Standards and Poors conforte la Beac au sujet de la dévaluation du FCFA
Le débat qui a cours actuellement au sein de la Cemac au sujet de la dévaluation du FCFA passionne au-delà des frontières communautaires.
La dernière intervention en date est celle de Standards and Poors (S&P Global ratings). Dans une note d’analyse publiée le 14 mai dernier, l’agence de notation basée aux Etats-Unis d’Amérique a rejoint la position déjà défendue par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Elle explique en effet que «les risques de dévaluation de la monnaie sont faibles, compte tenu de la garantie de convertibilité de la France, ainsi que d’un important soutien financier bilatéral et multilatéral, et des programmes existants du FMI soutenus par les bailleurs de fonds. En outre, il est prévu de façon constante que les chocs liés à la pandémie de covid-19 seront temporaires et que les prix du pétrole rebondiront en 2021».
Dans un communiqué rendu public le 12 mai dernier, le gouverneur de la Beac avait déjà indiqué qu’il considérait comme manquant de sérieux, les nouvelles annonçant une dévaluation du FCFA. Abbas Mahamat Tolli avait notamment fait observer que «comparées à la situation observée un an plus tôt, les réserves de change, qui s’élèvent à 4113 milliards FCFA au 10 mai 2019, soit un taux de couverture extérieure de la monnaie de 63,55%, ont enregistré une augmentation de 30%».
La grille d’analyse de l’agence de notation américaine est cependant plus exhaustive. Concernant par exemple les réserves de change, elle apporte la précision que la sous-région repose en grande partie sur la solidité de l’économie camerounaise. «Le solde du Cameroun au compte d’opérations était de 2062 milliards FCFA, soit un peu plus de 55,2% des réserves globales de la Cemac», ont fait prévaloir les analystes.
Ces derniers avancent également comme point justifiant l’optimisme de l’Agence, que «l’ensemble des pays de la sous-région ont reçu un montant global de 529 millions de dollars du FMI pour faire face à la crise qu’impose le coronavirus, et que le Congo-Brazzaville devrait finalement obtenir un accord sur son tout premier programme». Pour finir, les mêmes analyses trouvent rassurante pour ceux des pays arrivés en fin de programme, la possibilité d’un renouvellement de celui-ci avec l’institution de Bretton Woods.
TAA
Risque élevé d’exposition de la microfinance au Covid-19 en zone CEMAC
La Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) a de quoi s’inquiéter pour les établissements de microfinance (EMF).
Depuis la survenue de la pandémie de Covid-19, l’organe en charge de la surveillance de l’activité bancaire au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) n’a de cesse d’appeler les acteurs du secteur au respect des normes prudentielles. Force est toutefois de constater que cet appel n’est pas toujours suivi d’effet, ainsi que le confirme le dernier rapport de politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), publié le 27 avril dernier.
La COBAC et la BEAC déplorent en effet que «les établissements de micro-finance se caractérisent par la violation de plusieurs réglementations». Au rang des griefs formulés contre les EMF, les deux institutions relèvent qu’«ils sont 9% à afficher un rapport de liquidité inférieur au minimum réglementaire de 100% en vigueur. 20% d’entre eux enfreignent la norme COBAC sur les conditions de constitution du fonds de solidarité et 30% n’observent pas l’obligation de financer à 100% leurs immobilisations par leurs ressources permanentes».
Toutes choses qui peuvent d’ailleurs justifier que sur la période 2015-2019, la BEAC relève «un recul de leurs performances. Le total agrégé des bilans de l’ordre de 1 195 milliards FCFA en 2015 est descendu à 1063 milliards FCFA en 2018, soit un recul de 11%», d’après le rapport. Si cette contre performance peut s’expliquer par l’exclusion d’un acteur majeur devenu entre temps une banque, il reste tout de même que plusieurs indicateurs sont inquiétants. C’est le cas de la collecte des dépôts et de l’excédent de trésorerie qui ont enregistré une baisse respective de 25% et 22%.
TAA
Hausse du volume des transactions sur le marché monétaire de la CEMAC en 2019
Le marché monétaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) s’est bien comporté entre décembre 2018 et décembre 2019.
Si l’on s’en tient au rapport de politique monétaire publié le 27 avril dernier par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), la plateforme a réalisé une performance plutôt enviable. «Le marché monétaire de la CEMAC s’est notamment illustré par une forte hausse du volume cumulé des transactions interbancaires au 31 décembre 2019 à 3 500,3 milliards FCFA (360 opérations) contre 928,6 milliards FCFA à la même période un an plus tôt», mentionne le rapport.
Selon la banque sous-régionale d’émission de la monnaie qui l’a fait savoir dans ses conclusions, «cette dynamique a été principalement impulsée par la forte progression des opérations de pension livrée. Le montant total s’est élevé à 2 546,5 milliards FCFA (174 opérations) alors qu’il se situait à XAF 17,4 milliards FCFA l’année précédente». Autant dire que c’est une perspective réjouissante pour la CEMAC, toujours en quête de repères pour organiser efficacement sa riposte contre la pandémie de Covid-19.
Dans le même temps et sur la même période, la BEAC a relevé «un TIMP à 7 jours sur les opérations en blanc en repli de 4,27% à fin décembre 2018 à 3,75% à fin décembre 2019, alors que celui de pension-livrée sur la même période de maturité a baissé de 5% à 4,86% sur la même période». L’institution bancaire a, au final, noté «le report par plusieurs établissements de crédit de leurs besoins sur le guichet de la facilité de prêt marginal dont l’encours moyen a atteint 221,9 milliards en décembre 2019 contre 180,4 milliards en décembre 2018, dans un contexte de réduction de ses injections actives sur ledit marché monétaire».
TAA
Pandémie du COVID 19 au Cameroun, possibilité d’une relance économique : le plan d’assistance publique en question
La pandémie du COVID 19 que traverse le monde restera Evènement le plus marquant de ce 21e siècle dont l’histoire et l’humanité retiendront.
Tant son impact traverse largement la sphère sanitaire. Dans l’observation cette crise sanitaire conduit inexorablement à une crise économique sans précédent eu égard aux conséquences graves vécues à l’échelle mondiale. Dans tous les Etats, l’activité et la majorité des secteurs de l’économie sont frappés sans exception. Alors même que la crise bat encore son plein, nombre des Etats industrialisés grands et petits affichent déjà des signes évidents de récession.
Dès lors, les plus avertis planchent sur les questions de la relance des activités, voire la reconstruction du tissu économique procédant à la réflexion qui sied en pareille circonstance. Dans l’espoir d’une stabilisation proche, le gouvernement camerounais, sur instruction du Président de la République, a entendu prendre la pleine mesure de l’impact de cette pandémie sur l’activité économique nationale. Une étude a été implémentée avec la participation des regroupements patronaux et certains partenaires économiques.
Mais, la plus importante question est celle de savoir où trouver les moyens nécessaires au financement de la relance une fois que le diagnostic sera établi ? Considérant qu’au plan mondial les donateurs eux-mêmes subissent la même catastrophe et sont à la recherche des moyens pour le redressement de leur situation. Ici l’ingéniosité, l’imagination et la volonté politique sont des valeurs à la mode. Les propositions affluent sans préjudice de redondance.
Traditionnellement, le système international dominant offre des solutions multiples et connues de tous, par les mécanismes de l’aide publique au développement dans ses différentes formes de prêts, dons, assistance financière et technique etc. Celle-ci dans le cas d’espèce nécessite un consensus mondial pour faire tourner de manière concertée la planche à billets. Au vu des nombreuses inégalités souvent révélées jusque-là par ces politiques au détriment des plus faibles, le choix de cette éventualité demeure donc incertain pour les pays africains et le Cameroun.
Par ailleurs, la coopération multilatérale sous la conduite des institutions de Bretton Woods (FMI et de la Banque mondiale), offre un ensemble de solution dont les souvenirs restent vivaces dans les consciences et la seule évocation du plan d’ajustement structurel ferait pâlir plus d’un citoyen fonctionnaire au Cameroun et ailleurs. Sans nul doute qu’on pourrait trouver cette fois une autre appellation. Pour la coopération bilatérale et les partenaires directs historiques, ces derniers sont chacun dans la même situation. Une prétendue aide venant de leur part ne saurait relever que d’une escroquerie politique.
Choix audacieux et actes politiques exceptionnels
Il est temps de croire en nous, à notre potentiel et de poser des actes politiques exceptionnels. L’Afrique est depuis toujours qualifiée de ne pas suffisamment être ancrée dans l’histoire, de tout subir et ne jamais savoir anticipé. Cette nouvelle étape que traverse l’humanité doit permettre au continent de marquer sa présence dans le concert des nations. L’Afrique politiquement absente, institutionnellement faible et fort heureusement riche en ressources, une prise de conscience est donc aussi nécessaire qu’urgente dans les Etats africains en général et pour l’Afrique en miniature qu’est le Cameroun.
Le besoin de financement sera important et penser que les fonds nécessaires à la reprise et la reconstruction, car il s’agit bien de cela et non d’une simple relance, ne pourraient provenir que des partenaires ou de l’ingéniosité des autres est un leurre. Alors qu’en temps normal nos Etats n’obtiennent que douloureusement les concours financiers nécessaires auprès de ces institutions, ce qui le serait encore plus aujourd’hui, la situation étant exceptionnelle.
Les financements sur l’Afrique sont très souvent liés à de multiples conditionnalités, lesquelles ont toujours conduit à un assujettissement des gouvernements, à la perte de la souveraineté et à perpétuer les inégalités à l’intérieur des Etats. Par ce que ces programmes sont constitués comme des packages auxquels on souscrit ou pas. Les objectifs n’épousant pas totalement les besoins propres. Il vaut mieux d’abord compter sur sois même dans cette quête aux financements qui s’ouvre et la concurrence s’annonce rude.
Face au Cameroun et à l’Afrique centrale, les demandeurs seront nombreux et l’offre très sélective. L’accès au financement est naturellement adossé sur tous les marchés à la garantie, fondement du crédit et de la création monétaire. Pour cela, il existe des ressources qui donnent de la monnaie et d’autres qui sont de la monnaie. En disposer est un atout majeur dans une négociation en qualité de valeur refuge et garantie réelle.
Pour le Cameroun, il est urgent de prendre des décisions politiques fortes, sur les ressources à valeur de monnaie dont la plus importante serait la nationalisation immédiate de l’exploitation des mines d’or et de diamant. Les compensations aux opérateurs en place devant être examinées en temps utile. L’objectif direct est d’obtenir synergie gouvernementale par laquelle le ministère en charge de l’exploitation minière mettra à la disposition du ministère des Finances un stock d’or et de diamant, actifs précieux à la création monétaire comme contrepartie ou garantie pour toute négociation.
Pour un financement juste et efficace, l’audace politique donne la primauté au financement endogène de la relance économique par la création monétaire. Le gouvernement doit avoir l’ambition et la volonté de s’offrir à la sortie de cette crise une souveraineté monétaire et trouver des solutions durables au financement de l’économie nationale. Car, le financement par le crédit dans ce cas voudrait qu’on exploite la création monétaire de ceux qui ont été ingénieux et manquer ce rendez-vous avec notre histoire. L’Occident créera comme souvent de la monnaie sur nos ressources et nous irons emprunter avec des conditions en payant des intérêts avec toutes les conséquences que l’on connaît. Certains pourraient voir ici l’occasion de ressusciter l’épineuse question du franc CFA à raison, que non c’est tout un autre débat.
Une question de responsabilité et de patriotisme
Toutes les couches sociales ayant été affectées, l’ensemble du pays exprime des grandes attentes à l’endroit des pouvoirs publics. Même s’il faut tempérer ce sentiment du retour en force à l’Etat providence, le gouvernement a le droit et l’obligation d’intervenir. De la ménagère au grand industriel, en passant par les chefs d’entreprise de toutes catégories, les commerçants, les artisans et les petits acteurs de proximité du secteur informel, tous et chacun, attendent une action de l’Etat en leur faveur.
Cependant, reste importants de relever que, de manière permanente, des mécanismes formels sont mis en place par l’organisation étatique et que ceux-ci sont peu ou pas du tout exploités. Ces mécanismes permettent pourtant de parer à des situations de catastrophe ou tout au moins d’en faciliter la gestion. C’est l’occasion d’interpeller l’ensemble des acteurs privés et publics nationaux pour leur sens de responsabilité personnelle et collective et leur esprit patriotique.
Parmi ces mécanismes, l’assurance avec ses multiples branches permet, en fonction des risques auxquels souscrit l’assuré, de bénéficier d’une assistance ou réparation des dommages subis, même en cas de catastrophe. Aujourd’hui, très peu de chefs d’entreprise assurent leur activité au Cameroun. Le problème se trouve-t-il sur l’offre ou s’agit-il d’une tare au plan managérial ? De même, pour les petits métiers et le secteur informel, la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), pour ne citer que cette initiative, propose depuis quelques années une assurance volontaire par laquelle on pourrait façonner un plan de soutien à ces petits acteurs. Même pour les entités plus structurées comme les PME, l’immatriculation des employés à la sécurité sociale pose encore problème. Celles-ci ne pourront donc pas, le cas échéant, obtenir des compensations pour les employés non immatriculés.
En cas de catastrophe, ce sont ces schémas qui facilitent l’intervention de l’Etat puis qu’en pareille circonstance si les compagnies d’assurance sont débordées, l’Etat vient en appui. Au plan patriotique, l’Etat, du moins ses caisses sont une cotisation de l’ensemble des citoyens et les opérateurs économiques et producteurs de richesse en premier. C’est la caisse commune à travers laquelle la répartition se fait à plusieurs niveaux sous l’arbitrage du gouvernement qui en assure la gestion. Il est attendu de tous une contribution en fonction des facultés de chaque opérateur économique. La transparence de tous permet à l’Etat de recevoir une juste contribution de chacun dont la sincérité de la déclaration fiscale est le support. L’intervention de l’Etat est fonction de sa signature (notation financière) obtenu à travers un ensemble d’agrégats dont le niveau de recouvrement des recettes et la maitrise du déficit budgétaire entre autres.
L’opacité et la tricherie doivent donc disparaitre et céder la place à l’orthodoxie managériale dans la gestion quotidienne des entreprises et l’exercice de la fonction entrepreneuriale. Cela permettra au gouvernement de mobiliser plus de ressources pour le bien commun et l’intérêt général. Si non les positionnements des uns et la clandestinité des autres rendrait impossible et inefficace la bonne volonté de l’Etat à intervenir dans des situations comme celle qu’impose la pandémie du COVID 19. L’Etat ne saurait se mettre au coin de la rue pour distribuer des aides. C’est par des mécanismes réguliers comme celui de l’assurance, des impôts et bien d’autres qui enregistrent les différents acteurs économiques qu’il devient possible au gouvernement de déployer efficacement l’aide en cas de situation exceptionnelle.
Le problème ici n’est pas sur qui mériterai d’être aidé ? Mais, d’emprunter un modèle qui permet à l’Etat d’atteindre effectivement la cible, tous les acteurs ayant été affectés. C’est aussi le cas des ménages pour qui la fuite de l’impôt foncier et du bail rend impossible la constitution d’un fichier normalisé des habitants des municipalités. Alors que la décentralisation aidant, ce serait un modèle important dans la distribution des aides aux populations. La distribution d’une aide de manière impersonnelle par mobil money semble peu efficace ne pouvant pas identifier le problème à résoudre. On l’a observé avec la titrisation de la dette salariale. Au-delà bien entendu du déficit de management dans les collectivités territoriales décentralisées.
Un financement plus structurant et plus juste
Au-delà de mesures conjoncturelles, un plan de soutien plus structurant mérite d’être élaboré par le gouvernement. Lequel aura le bénéfice de rendre plus parraine et visible une nouvelle orientation de l’économie nationale. Aider le secteur privé certes c’est la voie de la croissance. Mais, comment est-ce possible dans ce contexte précis? Bien entendu c’est le sérieux de chacun et sa capacité à conquérir à la fois, le financement et les marchés qui devraient guider le gouvernement. Qui veut aller loin ménage sa monture. Il est donc urgent pour les opérateurs économiques de cesser de déplorer les pertes subies. Mais, de préparer un vrai plan de relance ambitieux et vendable auprès des investisseurs, traduisant ainsi leur capacité à capter le financement. L’Etat fera ce qu’il doit faire et il l’a commencé avec quelques mesures conjoncturelles.
Une grille d’identification des bénéficiaires et une matrice des aides possibles sont alors proposées ci-dessous. Sur la base d’une grille d’identification des opérateurs, trois catégories de types d’aides sont à envisager. Les éléments d’identification ne sauraient être pris pour critères de sélection. Mais, des indications utiles permettant l’enregistrement et le classement plus juste des bénéficiaires dans la distribution des soutiens de l’Etat.
Grille d’identification des PME et entreprises
N° Eléments d’identification Observation 1 Nom de l’entreprise 2 Capital Social 3 Nombre d’actionnaires 4 Branche d’activité 5 Chiffre d’affaires des trois derniers exercices 6 Résultats bruts des mêmes exercices 7 TVA colletée au court des mêmes exercices 8 Nombre de salariés 9 Masse salariale 10 Nombre d’employés permanents 11 Nombre d’employés immatriculés à la CNPS 12 Indication des polices d’assurance et leur couverture 13 Principaux produits de l’entreprise 14 Produits accessoires et occasionnels de l’entreprise 15 Estimation des stocks par catégorie de produits 16 Estimation des pertes subies 17 Plan de relance 18 Estimation du besoin de financement Les aides sont réparties en trois grandes catégories : la première est constituée des mesures administratives, la deuxième catégorie des aides financières indirectes et la troisième les aides financières directes.
Les catégories et types d’aides
N° Eléments d’identification Observation Catégorie 1 : Mesures administratives diverses 1 Promotion de la participation populaire à la vie économique 2 Allègement des procédures admiratives aux PME 3 Exemption à certaines procédures administratives 4 Suspension des contrôles administratifs 5
Autorisation d’exploitation des certaines ressources Catégorie 2 : Aides financière indirectes 1 Bonification des taux d’intérêts sur prêts 2 Rééchelonnement des emprunts 3 Report du payement des impôts dus 4 Annulation partielle des dettes d’impôt 5 Report du payement des cotisations sociales 6 Report ou annulation du payement de factures Eau et Elec. 7 Réduction des coûts de communication 8 Rééchelonnement du payement des primes d’assurance 9 Suspension temporaire de certains droits d’enregistrement 10 Annulation totale des pénalités de toutes sortes pour 2020 Catégorie 3 : Aides financières directes 1 Subventions publiques 2 Crédits publics (souscription aux émissions BVMAC) 3 Cautionnement et garantie (crédit bancaires) 4 Crédit bancaire 5 Accélération du payement de dommages (assurance) 6 Accélération du payement de la dette commerciale Des opportunités auprès de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC)
Le marché financier en activité depuis 2019, peut être important vecteur de financement. Il est judicieux de relever très opportunément le rôle que devrait jouer ce marché financier dans le financement de l’économie après COVID 19. Il ne fait point de doute sur l’origine des financements, car ceux-ci seront attendus de tous, privé comme publics, internes ou externes. Mais, privilégiant des fonds générés de manière endogène, leur allocation doit emprunter un mécanisme réglementé et le marché financier en constitue le plus adéquat. Celui-ci offre un financement mieux organisé et plus structurant. Sous forme d’émission sur le marché financier sous régional, les entreprises éligibles aux différents compartiments du marché et disposant d’un plan de relance ambitieux peuvent lever des fonds par emprunt obligataire à appel public à l’épargne (APE).
Ainsi, la souscription à ces emprunts sera libre et l’Etat directement ou à travers la banque centrale et les institutions publiques (investisseurs institutionnels) aura pour mission de soutenir les différentes opérations en souscrivant la partie des titres qui n’auraient pas été souscris par le public. Ceci sans concurrence avec l’injection des liquidités à travers le secteur bancaire déjà préconisé par la BEAC. Car, le crédit bancaire ne devrait pas être la seule source de financement envisageable par cette dernière comme cela semble être le cas.
Le financement public, au lieu des subventions souvent contreproductives, pourra être tiré des fonds issus de la création monétaire et injecté directement dans l’économie à travers le marché financier sous régional. Ce qui va d’ailleurs donner un coup d’accélérateur à ce dernier qui tarde à prendre véritablement. L’opération permettant de susciter une adhésion populaire. Les titres souscrits par l’Etat resteront disponibles sur la cote du marché secondaire. Lesquels pourront faire l’objet de transaction, de rachat par les émetteurs eux-mêmes ou d’achat par les investisseurs particuliers.
Les investisseurs du marché de la Beac courtisés pour 122 milliards FCFA
Le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) a une nouvelle fois été sollicité la semaine dernière.
Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac Comme rarement dans le passé, trois pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) se sont tournés le 29 avril dernier vers les investisseurs actifs sur cette plateforme. Il était alors question pour le Cameroun, le Gabon et le Congo, de mobiliser une enveloppe totale de financements comprise entre 112 et 122 milliards FCFA.
Des trois pays en compétition, c’est le Cameroun qui sollicitait la plus grosse part : «50 milliards FCFA à un taux d’intérêt de 3,5%, par une émission d’Obligations du Trésor assimilables (OTA) à 2 ans de maturité», selon une source gouvernementale. Mais au-delà de l’enjeu du moment, le Cameroun entendait, de la sorte, «clôturer un programme de trois émissions de titres débuté le 8 avril et qui visait à mobiliser au total 220 milliards FCFA pour financer certains projets infrastructurels», a précisé la même source.
Egalement à l’offensive sur le marché monétaire, l’Etat congolais a aussi eu recours à une émission d’OTA à 2 ans de maturité. Mais contrairement au Cameroun, ces OTA ont un taux d’intérêt de 6% et visent à mobiliser entre 30 et 35 milliards FCFA, seulement.
Pour sa part, le Gabon a opté pour une diversification des titres à émettre. Grâce à deux OTA à 2 et 4 ans de maturité, l’Etat gabonais projetait de lever pour l’une, entre 12 et 15 milliards FCFA et pour l’autre, entre 5 et 7 milliards FCFA. D’après leurs propres indications toutefois, les autorités gabonaises ont également procédé le même jour, «à une émission de Bons du Trésor Assimilables (BTA) à 13 semaines de maturité pour une enveloppe de 15 milliards FCFA».
TAA
De nouveaux gestionnaires à la Caisse de retraite de la BEAC
Un vent de renouveau souffle à la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).
Depuis une semaine déjà, Harvest Asset Management et Enko Capital se sont vu confier la gestion d’une partie des fonds de la Caisse de retraite du personnel de la Beac (CRBC). Selon une source au sein de l’institution monétaire, « Harvest Asset Management s’occupe des placements au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac ), tandis qu’Enko Capital intervient sur le marché financier et celui des capitaux de l’UEMOA en Afrique de l’Ouest ». Les deux sociétés de gestion sont dirigées par des Camerounais, respectivement Marc Kamgaing et les frères Nkontchou.
La Caisse de retraite est bel et bien un organisme de la Beac. Mais l’organe jouit d’une autonomie financière. Si l’on s’en tient aux textes relatifs à son fonctionnement, « ses ressources sont confiées en gestion contre rémunération sur la base de mandat, à des institutions spécialisées dans la gestion de portefeuilles d’actifs financiers ». C’est précisément le rôle que jouait depuis 2018 Wafa Gestion, une filiale du groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank. Ce mandataire comptait également dans son capital Amundi Asset Management, la société chargée de la gestion de la plus importante part des fonds de retraite placés sur les marchés européens.
Autant dire que le défi s’annonce énorme pour les deux nouveaux gestionnaires de la CRBC et surtout pour Harvest Asset Management. Car pour ne pas lui faciliter la tâche, il se trouve, selon plusieurs experts, que « le marché financier en Afrique centrale manque de dynamisme, se caractérisant essentiellement par de faibles sorties des Etats sur le marché des titres publics ».
TAA
BEAC – Campost : le Switch de la discorde!
La Banque des États de l’Afrique centrale écrit à l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile du Cameroun pour dénoncer les services offerts par la nouvelle plateforme de paiement de Campost. Au sein de la Cameroon postal services, où une lettre similaire du gouverneur Abbas Mahamat Tolli a été également reçue, l’on évoque une erreur d’appréciation teintée de mauvaise foi de la part de la Banque centrale.
C’est comme de la vaisselle sale jetée à la tête de la Cameroon Postal Services (Campost). «L’intégralité du dossier de votre demande est rédigée en langue anglaise, et non pas en langue française qui est la langue de travail de la Beac et de la Cobac». Abbas Mahamat Tolli le fait savoir à Pierre Kaldadak ce 15 avril 2020. Délicieusement subtil dans sa lettre, le gouverneur de la Beac demande au patron de la Campost de corriger ce «manquement». Il y a là ce qui explique le rejet de la demande d’autorisation du ministère camerounais des Postes et des Télécommunications, pour exploiter un système de règlement et de compensation dans le cadre des paiements effectués en monnaie électronique.
Au-delà, le Tchadien réaffirme sa volonté de traiter ce dossier au cas où celui-ci revient sur sa table avec tous les attributs de «conformité». D’ailleurs, il assume sa posture avec un œil inquisiteur sur le gouvernement camerounais. «Dans l’attente de l’introduction d’une nouvelle demande recevable et la délivrance éventuelle d’une telle autorisation par la Beac et la Cobac, la Beac enjoint à la Campost de suspendre toutes les opérations et actions visant au démarrage du traitement de la compensation et du règlement des opérations monétiques par ledit système de paiement dont le lancement officiel a été réalisé le 31 mars 2020 en violations des textes communautaires», écrit Abbas Mahamat Tolli.
Ce même 15 avril 2020, le patron de la banque centrale sort sa plume et son écritoire. Cette fois-ci, il s’adresse au président de l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile du Cameroun. «En l’absence des autorisations requises par les textes communautaires, écrit Abbas Mahamat Tolli, la Beac ne reconnait pas encore le système de paiement géré par la Campost et laisse aux prestataires de services de paiement, et à leurs partenaires techniques, seuls habilités à effectuer les transactions, monétiques destinées au grand public, la responsabilité juridique et financière d’adhérer à ce système et d’y faire traiter des opérations de leur clientèle».
Réponse
Les autorités camerounaises sont surprises par la sortie des dirigeants de la Béac au sujet du système de paiement de Campost. Et pour cause, elles ont régulièrement associé la Banque centrale et tous les autres acteurs concernés à la mise en place de la nouvelle plateforme de Campost. Et de rappeler la réunion du 15 décembre 2019, à l’initiative de la Béac sous pression de certains opérateurs mécontents. La rencontre portait sur la mise en œuvre du règlement N°04/18/CEMAC/COBAC du 21 décembre 2018, relatif aux services de paiement dans la Cémac et sur l’instruction du Gouverneur N°001/GR/2018 du 10 aout 2018, relative à la définition de l’interopérabilité et l’interbancarité des systèmes de paiement monétiques dans la Cémac en relation avec la décision du Minpostel.Dans la même veine, le 14 janvier 2020, une deuxième réunion est convoquée par la Béac, avec pour participants le Minpostel, la Cobac et le Minfi. Le 24 janvier 2020, la société postale camerounaise reçoit une correspondance du vice-gouverneur de la Béac, en réaction à celle N°049/MPT/CAB relative à la demande d’accompagnement de la Campost par la Béac. Le vice – gouverneur demande à la campost de formaliser son initiative en déposant auprès des services du Gouverneur le dossier de demande d’un système de règlement et de compensation. Le 30 mars 2020, par lettre N°001061/CAMPOST/DG/DGA/e-post/PDI adressée à la Béac, Pierre Kaldadak transmet le dossier complet de demande d’autorisation au gouverneur de la Béac. Depuis le 31 mars 2020, la plateforme d’agrégation des communications électroniques est officiellement fonctionnelle dans sa composante agrégation USSD.
Coulisses
Si jusqu’ici les convenances protocolaires permettent encore de sauver les apparences, les deux correspondances du gouverneur de la Beac ne réussissent pas à dissimuler un certain malaise entre la Banque centrale et la Campost. Utilisant (selon elle) au mieux les règles de procédure, l’institution financière ne lâche pas la bride à l’entreprise publique camerounaise; bien qu’ayant lancé de manière officielle ce 15 avril 2020, le fonctionnement de l’interopérabilité dans les systèmes de paiement en zone Cemac. «C’est que l’intrigue se joue au degré fort depuis longtemps», souffle une source au ministère camerounais des Postes et Télécommunications (Minpostel). La même source y voit de gros enjeux. Au cœur de ceux-ci, l’idée selon laquelle la Campost pourrait «redécoller» grâce aux retombées des flux de transactions via le mobile et autre modes individuels de paiement électronique. Exemples : selon des chiffres officiels, entre janvier et septembre 2017, la somme de 2224,7 milliards FCFA a circulé entre les deux leaders de la téléphonie mobile du Cameroun. Les experts estiment qu’actuellement, ce volume a été multiplié par au moins 4.Mésentente cordiale
Entre la Beac et la partie camerounaise, c’est le désaccord feutré.
Le 31 mars 2020 à Yaoundé, Minette Libom Likeng inaugurait le système d’interopérabilité du Cameroun. Le code #237# avait été annoncé comme garantissant un accès équitable à tous les opérateurs locaux au marché des transferts financiers électroniques. Gérée par la Campost, l’infrastructure unifiée est la seule interface avec les réseaux des opérateurs concessionnaires. Elle connectera tous les fournisseurs de services de communications électroniques utilisant la ressource USSD. «Sur le plan technique, cela aidera à mener les opérations grâce au système de paiements utilisant la technologie des réseaux de télécommunication», vantait la Minpostel. Cette dernière présentait aussi l’argument de la sécurité. À en croire le membre du gouvernement, la plateforme nationale permettrait de mener une meilleure veille sur les risques de financement de terrorisme et autre activité d’atteinte à la sûreté et la sécurité de l’Etat.
A la BEAC, on défend l’idée que c’est avant tout des services financiers et que la technologie vient au second plan. Ici, l’on brandit le Système de télécompensation en Afrique centrale (SYSTAC). «Un système net, sécurisé, automatisé et dématérialisé qui traite des opérations de débit et de crédit (virement et chèques) de volume important ne présentant pas un caractère d’urgence et dont le montant unitaire est inférieur à 100 millions FCFA», tel que décrit par Abbas Mahamat Tolli à une conférence de presse en décembre 2019 à Yaoundé. À la même occasion, le gouverneur de la Beac avait fait également allusion au Groupement interbancaire monétique d’Afrique centrale (Gimac), garant de l’interopérabilité des paiements électroniques via les téléphones portables dans la sous-région.
RB
Projets régionaux : la BAD maintient ses priorités
La Banque africaine de développement (BAD) ne perd pas le Nord. Malgré le déclenchement de la crise sanitaire mondiale et l’impact que celle-ci aura forcément sur les économies de l’Afrique centrale, l’institution financière panafricaine reste attachée au processus de consolidation de l’intégration dans la sous-région.
Dans une sortie médiatique en date du 17 avril dernier, Solomane Koné, directeur général Afrique centrale de la BAD s’est voulu précis. «Nos projets régionaux continueront d’être exécutés et nos équipes travaillent activement à minimiser les répercussions de cette crise sur leurs calendriers d’exécution», a-t-il déclaré, assurant par ailleurs que le président de l’institution, le Dr Akinwumi Adesina, avait donné des instructions dans ce sens.
La démarche de la BAD repose sur la certitude que «l’avenir de nos pays, ceux de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), réside dans notre capacité commune et consensuelle à nous attaquer aux grands défis structurels de transformation et d’émergence des économies», a fait savoir le responsable de l’institution bancaire. Et de fait, la banque africaine entend se déployer dans deux directions.
Sur le terrain des initiatives déjà en voie ou en cours d’exécution, la BAD a en effet à cœur de mener à son terme le projet d’appui à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) pour le marché financier unifié. Mais il y a aussi le projet régional d’urgence visant à permettre à l’OCEAC de mettre sur pied en urgence, un système régional de surveillance épidémiologique. On peut également relever dans ce registre l’opération de soutien au marché de la pension livrée en zone CEMAC. D’après Solomane Koné, ce dernier projet vise «à aider les acteurs non bancaires à avoir accès au marché monétaire à des coûts favorables, mais aussi de fournir de la liquidité aux banques commerciales, et de soutenir le marché obligataire tout en renforçant les réserves de change».
Dans un deuxième temps, l’institution africaine reste «concentrée sur les 12 projets régionaux actuellement en cours dans la zone CEMAC et dont le coût estimatif global s’élève à 2819,2 milliards FCFA», s’est satisfait le directeur Afrique centrale de la BAD.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)
La bonne mine du marché monétaire en Afrique centrale
Il n’existe pas à proprement parler de concurrence directe entre le marché financier et celui monétaire en Afrique centrale.
Force est cependant de constater que ces derniers mois, c’est le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) qui arrache la préférence des Etats de la sous-région. En témoigne en tout cas, les trois émissions faites sur ce marché depuis le début de l’année par le Cameroun.
La dernière opération en date a été faite le 8 avril dernier et porte sur «des Obligations du Trésor assimilables (OTA) à 5ans de maturité, rémunérées à 5,7%», d’après les indications du ministère camerounais des Finances (Minfi). Les investisseurs actifs sur la plateforme des titres publics sont ainsi appelés à souscrire pour une mobilisation de financements compris entre 50 et 100 milliards FCFA.
Pour ce qui est du Cameroun, le virage à 180 degré s’explique par les avantages que le marché de la BEAC présente sur la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC). Ainsi et selon Samuel Tela, directeur de la trésorerie à la direction générale du Trésor au Minfi. «L’Etat s’est recentré sur le marché monétaire, qui est le marché traditionnel des Trésors publics et des banques, pour émettre des OTA dont la durée moyenne du prêt est plus longue que les emprunts obligataires.
Les OTA offrent un délai de grâce plus long, dans la mesure où le principal n’est remboursé qu’au terme de sa maturité, contrairement aux emprunts obligataires dont le remboursement intervient généralement par quart, à partir de la 2è année». Des chiffres officiels du gouvernement indiquent par ailleurs qu’au total «1867,4 milliards FCFA ont été levés sur le marché de la BEAC à fin février 2020».
TAA
Loi des finances 2020 : Le Cameroun en passe de revoir sa copie
Contrarié dans ses prévisions par la pandémie du Covid-19, le gouvernement s’achemine vers de nouvelles orientations budgétaires.
Louis-Paul Motaze Selon le ministère des Finances (Minfi), les premiers indicateurs économiques du premier trimestre 2020 ne sont pas rassurants quant à l’application de la Loi des finances de cette année au Cameroun. C’est que, dans les caisses de l’État, l’ambiance est de plus en plus tendue et les répercussions de cette situation sur l’économie restent incertaines. Pour plusieurs experts, il n’est plus possible de tenir sur 4 850,50 milliards FCFA de projections de recettes. L’explication est à lire dans le ralentissement des activités et les mesures barrières adoptées par le gouvernement depuis le 17 mars dernier. D’après les enquêtes du Minfi, le matelas de liquidité de l’État ne permet pas que ce dernier puisse encore honorer ses engagements à échéance. Il s’agit, entre autres, du règlement d’une ardoise de près de 1012 milliards FCFA (472,2 milliards de FCFA pour la dette extérieure, contre 539,7 milliards pour la dette intérieure).
«Ajustements»
Du coup, des indiscrétions qui fuitent du premier ministère, l’on apprend que le gouvernement se prépare à réagir et s’adapter aux changements avec plus de flexibilité. Cet appel est celui lancé par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Elle suggère aux différents gouvernements d’adopter des lois de finances rectificatives, «celles qui cadreront avec les prévisions de recettes et dépenses plus réalistes, au regard du chamboulement provoqué par le Covid-19 dans l’environnement socio-économique».Pour donner corps à cette suggestion, le Cameroun pourrait, dans les prochains jours, procéder à une réallocation des fonds affectés aux dépenses publiques non prioritaires vers le renforcement du système de santé pour permettre une prise en charge plus efficace des personnes contaminées. Le pays devrait également revoir à la baisse ses projections de recettes pétrolières, tablant sur 443 milliards FCFA pour 2020. Raison: La projection de la redevance sur le pétrole était basée sur une production de pétrole de 26,5 millions de barils; un cours du baril à 57,9 dollars, duquel on enlève 3,5 dollars de décote, soit un prix du baril camerounais à 54,4 dollars. Le taux de change, lui, était projeté à 552,7 FCFA par dollar. Or, avec un baril actuellement à moins de 30 dollars, le Cameroun pourrait voir ces recettes pétrolières diminuer de moitié.
Bobo Ousmanou
Business plan 2020-2025 de la BVMAC : La polémique enfle…
La BEAC sur le banc des accusés.
La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a lancé le recrutement «d’un consultant pour élaborer un plan d’affaires 2020-2025 pour la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC)». Selon la BEAC, qui l’a fait savoir par un communiqué, les personnes correspondant au profil avaient jusqu’au 26 mars dernier pour se manifester. Seulement, cette décision passe très mal au sein de l’institution boursière basée à Douala au Cameroun. Certains collaborateurs du Camerounais Jean Claude Ngbwa, directeur général de la BVMAC, n’hésitent d’ailleurs pas, sous anonymat, à parler «d’ingérence de la banque centrale dans les affaires de l’entreprise de bourse».
«Nous sommes une entreprise avec un conseil d’administration et une direction générale. Si nous avons besoin d’un business plan pour les cinq prochaines années, pourquoi nous adresserions-nous à la BEAC?», s’étonne une source proche de la direction générale. Pour la banque centrale cependant, le recrutement en cours cadre parfaitement avec la mission à elle assignée par les chefs d’Etat de la CEMAC. Il est en réalité question «de permettre à la BVMAC de répondre aux défis de la mise en œuvre de la seconde phase du processus de fusion», a tenu à rappeler l’institution monétaire, qui insiste par ailleurs sur le fait qu’il lui revient précisément de financer ledit processus d’unification. «Mais la BEAC n’a donc qu’à remettre ce budget à la Bourse unifiée. Encore que pour ce cas, les financements ne viennent pas directement de la banque centrale, mais sont un don de la Banque africaine de développement», rétorque-t-on à la BVMAC. «Il est donc fallacieux de prendre le volet financier pour prétexte», s’indigne-t-on finalement du côté la bourse sous-régionale.
Début de la deuxième phase de dynamisation de la BVMAC
La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) est en passe de se départir de son rôle de dépositaire central de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC).
L’institution entend ainsi le faire au profit d’une entreprise autonome, et vient de ce fait de lancer le recrutement d’un consultant. Selon l’institut d’émission de la monnaie, le consultant aura pour mission «d’apporter, à travers l’élaboration d’un business plan, un appui à la restructuration et à l’optimisation des structures du dépositaire central unique en une entité autonome». Ainsi, les propositions en termes de plans et d’actions doivent être des réponses permanentes au développement et à la rentabilité d’une entreprise. «La durée de sa mission est estimée à 3 mois. Les expressions d’intérêt doivent être déposées ou envoyées par courrier électronique à l’adresse de la BEAC au plus tard le 26 mars 2020», a précisé la banque sous-régionale.
L’opération de recrutement en cours s’inscrit dans le cadre de la deuxième phase de dynamisation de la bourse unifiée de l’Afrique centrale. Depuis la fusion boursière intervenue en juin 2019, mandat avait été donné à la banque centrale d’assurer le rôle de dépositaire central. À ce titre, mais de façon provisoire, la BEAC était alors en charge de l’organisation et de la gestion du processus de dénouement des opérations négociées sur le marché boursier.
Toutes choses qui indiquent l’importance stratégique du dépositaire central dans un marché des titres financiers et, singulièrement, dans un environnement de titres dématérialisés. Mais le mandat de la BEAC doit échoir au courant de l’année 2022. Il s’agissait depuis lors, pour l’institution, d’attendre l’agrément d’une entité autonome qui serait alors dédiée à cette activité.
Théodore Ayissi Ayissi
La Beac face au défi de la stabilité monétaire
La banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) entend assécher le système bancaire communautaire pour préserver la stabilité de la monnaie.
A travers son Comité du marché monétaire (CMM) réuni en session ordinaire en février dernier, la Beac projette en réalité de déclencher dans les tous prochains jours, des opérations de reprises de liquidités dans la sous-région Afrique centrale. En réduisant de la sorte la liquidité du système bancaire de la Communauté des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), il est question «de stériliser les réserves oisives observées et mieux contenir les risques pesant sur la stabilité monétaire», a fait savoir un communiqué que l’institution monétaire a rendu public le 12 mars dernier.
La Beac envisage de recourir à un mécanisme classique. L’institution mettra alors en vente auprès des banques commerciales des titres publics (Bons du Trésor assimilables) qu’elle détient. En procédant ainsi, la banque sous-régionale d’émission de la monnaie répond également à une exigence du Fonds monétaire international (FMI). L’institution de Bretton Woods presse en effet depuis l’année dernière, la Beac pour qu’elle assèche le système bancaire communautaire jugé en sur liquidité.
Les craintes du FMI reposent sur le fait que «la liquidité inutilisée pourrait facilement entrainer des sorties de capitaux, ce qui pourrait engendrer une baisse des avoirs extérieurs de la Cemac et fragiliser le FCFA, la monnaie commune». De son côté, la Beac redoutait que cette absorption n’entrave le développement du marché bancaire et ne fragilise davantage les banques déjà en difficulté. Mais il y a aussi pour la banque sous-régionale, la crainte de subir des pertes d’exploitation du fait du coût d’absorption desdites liquidités.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)
Beac : 20 milliards FCFA à lever par le Cameroun
Conformément au chronogramme qu’il a fait parvenir à la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), le Trésor public camerounais est en quête de 20 milliards FCFA sur le marché des titres de l’Institut sous-régional d’émission de la monnaie.
Le siège de la BEAC à Yaoundé C’est ainsi que le 12 février dernier, Le Cameroun s’est tourné vers les investisseurs actifs sur ce marché en émettant des Bons du Trésor assimilables (BTA). «D’une maturité de six mois, les principales caractéristiques de cette émission par voie d’adjudication des BTA s’adressent aux investisseurs des six pays de la Zone Cemac», a précisé une source à la BEAC.
Une fois levés, ces fonds devront servir à financer les projets de développement inscrits dans la loi de Finances et notamment dans le domaine sportif, le Cameroun devant honorer le rendez-vous du CHAN 2020 et de la CAN 2021. Toutefois, les secteurs de l’eau, énergie, agriculture et transport ne seront pas en reste.
En ce qui concerne la procédure d’acquisition des titres ainsi émis par le gouvernement camerounais, la BEAC s’est fait fort de rappeler que «les personnes physiques et morales souhaitant le faire doivent se rapprocher des 19 établissements de crédit agréés comme spécialistes en valeur du trésor (SVT) par le ministère camerounais des Finances». Selon le calendrier prévisionnel, le Cameroun entend également, dans les prochaines semaines, voire les prochains mois, «émettre des Obligations du Trésor assimilables (OTA), pour un montant global de 50 milliards FCFA».
Théodore Ayissi A.
Cemac : La croissance repart
La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) observe également, dans son rapport annuel publié le 13 janvier dernier, la persistance de certaines vulnérabilités.
Les voyants de la croissance économique virent progressivement au vert au sein de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac). En publiant son rapport annuel le 13 janvier dernier, la BEAC a confirmé ce constat et apporté des précisions pour illustrer cette embellie retrouvée. Selon ledit rapport, qui porte par ailleurs sur l’exercice 2018, la BEAC observe qu’un certain nombre d’indicateurs, dont la croissance réelle passée de 0,6 % à 1,6 % et le taux de couverture extérieure de la monnaie, se sont améliorés entre décembre 2017 et décembre 2018.
Dans le même ordre d’idées, «le déficit budgétaire s’est considérablement réduit de 4,8 % à 0,5 % du PIB sur la même période», indique le même rapport. Des chiffres encourageants qui peuvent être complétés par d’autres, tout aussi éloquents, sur la progression de la masse monétaire induite par toutes sortes de contrepartie. «L’encourt du crédit intérieur a notamment connu une hausse de 8,8 % par rapport à son niveau l’année précédente, pour se situer à 11 468,7 milliards FCFA en fin décembre 2018», présente la même source.
C’est la conjonction de plusieurs facteurs endogènes et exogènes qui peut expliquer la relance économique en zone Cemac et permettre de regarder au-delà des chiffres. S’agissant des facteurs extérieurs, les économies de la sous-région peuvent se féliciter de la remontée des cours du pétrole brut, lesquels ont permis aux comptes extérieurs de la Cemac de tirer profit de l’amélioration des termes de l’échange. Il en a même résulté que le solde global de la balance des paiements est ressorti excédentaire, avec à 627, 4 milliards FCFA contre un déficit de 335,3 milliards FCFA en 2017.
Mais les pays de l’Afrique centrale savent également la fière chandelle qu’ils doivent au Fonds monétaire international (FMI). Grâce à cette institution, quatre des six pays, dont le Cameroun, ont intégré la Facilité élargie de crédit (FEC), un mécanisme de financement sur lequel ils ont pu compter. Pour ce qu’il est des facteurs endogènes et malgré la persistance de certaines vulnérabilités, le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, s’est pour sa part satisfait de ce que son institution a «continué d’encourager les états membres à poursuivre les efforts. Ceux-ci visent à redresser leurs finances publiques, à améliorer le climat des affaires et à promouvoir l’investissement dans le but de diversifier leurs économies».
TAA
Change en zone CEMAC : Le secteur pétrolier menacé
Les entreprises dénoncent depuis quelques semaines les dispositions de la nouvelle réglementation et appellent la BEAC à prendre en compte leurs intérêts.
Les entreprises évoluant dans le secteur pétrolier au sein de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) se sentent menacées dans leurs activités. Elles dénoncent des contraintes que fait peser sur elles la nouvelle réglementation de change. Au rang des griefs formulés contre cette dernière, lesdites entreprises pointent «la domiciliation des importations et exportations lorsque le montant de la transaction est supérieur à 5 millions FCFA ; le rapatriement des recettes d’exportation de biens et de services ; et enfin, la sollicitation d’une autorisation de détenir ou de procéder à l’ouverture d’un compte en devises hors de la CEMAC».
En guise de plaidoyer, elles appellent dès lors la BEAC à «établir les procédures nécessaires à la facilitation des transferts à effectuer». Sur toutes ces observations et doléances, le gouverneur de la BEAC s’est montré ouvert et disposé à faire des concessions. Cependant, Abbas Mahamat Tolli a invité les professionnels du secteur pétrolier «à identifier de manière plus claire et plus spécifique, les points de préoccupation en vue d’apporter les souplesses idoines permettant la mise en œuvre de la réglementation». L’objectif d’une telle démarche est de parvenir à une convergence de vues devant permettre la prise en compte des intérêts de toutes les parties. Car, la nouvelle réglementation de change de la BEAC adoptée en décembre 2018 et entrée en vigueur le 1er mars 2019, vise à assurer la stabilité de la monnaie et à octroyer aux entreprises la possibilité d’ouvrir un compte d’opérations au sein de ses structures.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)