
Attaque de Boko Haram cette nuit à un poste de contrôle sis à l’entrée nord de Mora
Attaque de Boko Haram cette nuit à un poste de contrôle sis à l’entrée nord de Mora
C’est la feuille de route du promoteur des Écrans noirs afin de booster cette économie et de développer des emplois sources de revenus pour les jeunes. Toute a choisi qui demande le soutien des partenaires financiers et de l’audiovisuel.
Les activités de la 26 ème édition des Écrans noirs se poursuivent en toute convivialité au Musée national de Yaoundé. Ce 3 octobre 2022, a notamment eu lieu l’ouverture officielle de la 6 ème édition du Marché international du film d’Afrique centrale (Mifac). A travers la cérémonie, Basseck Ba Kobhio fait de l’industrie culturelle sa priorité dans la sous-région. « J’ai dit que j’allais consacrer mes prochaines années à l’industrialisation du marché du film en Afrique centrale.Faire en sorte qu’en dehors des contenus de la création qui concerne le scénario, la mise en scène et autres, tout ce qui concerne l’industrie en commençant par la multiplication des clés, la multiplication des Dvd, le doublage et tout le reste ,autorisé à s’implanter en Afrique centrale. Il nous faut cela », fait savoir Basseck Ba Kobhio.
Selon le délégué général des Écrans noirs, il faut que le monde du cinéma, de l’audiovisuel soit perçu comme « un monde économique et cela demande l’implication des institutions financières. Je parle à l’ouverture ce matin des jeunes qui produisent des biens culturels à l’étape des jeux vidéo, les dessins animés, on peut tirer suffisamment de revenus dans ces secteurs. Mais il faut investir et donc, il faut des moyens pour que les grosses machines soient achetées. Il faut des moyens pour que de gros serveurs soient mis à disposition et tout cela c’est l’industrialisation. Pour ce faire, nous allons tout faire pour convaincre les pouvoirs publics, les institutions financières comme la Banque de mettre les moyens à disposition », précise le délégué général des Écrans noirs.
BDEAC
Le développement des industries culturelles fait partie de l’agenda de l’institution financière qu’est la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac). Elle n’est pas insensible parce que le cinéma est un « secteur créateur de richesse sur le plan économique et financier ». C’est un secteur créateur d’emplois au-delà du côté divertissement. Quand on s’intéresse au côté économique et financier, le secteur du cinéma est habilité aux financements de la Bdeac. Pour peu que les initiatives soient intégrées, organisées par rapport au format des données d’entrée au niveau de la banque », explique Patrick Hervé Ella Peke, représentant du directeur de la Bdeac. Compte tenu de l’absence criarde des infrastructures, les salles de cinéma et autres, la Banque privilégie le financement des infrastructures. Nous voyons ce qui se fait ailleurs. Il y a des studios de référence dans les pays comme les États-Unis et ailleurs, il y a toute une infrastructure qui n’existe pas encore au sein de l’espace de l’Afrique centrale. Il y a un accompagnement qui a besoin d’être fait pour impulser cette émulation des jeunes et la banque est dans son rôle », renchérit le représentant du président de la Bdeac.
TV5monde Afrique
Dans la même veine, le directeur de TV5monde Afrique entend jouer sa partition dans la promotion et la diffusion du cinéma africain. « Vous savez que TV5 monde est le partenaire privilégié du festival Écrans noirs. C’est un partenaire historique depuis de très longues années. Il est normal que nous puissions renouveler ce partenariat pour cette année », lâche Patrick Bofunda LLingo, Directeur Afrique. Et de poursuivre également : « nous sommes diffuseurs, c’est notre vocation à promouvoir les créations francophones, et nous savons qu’ici aux Écrans noirs, c’est le lieu par excellence de l’expression de cette créativité francophone, particulièrement en Afrique sub-saharienne ».
Olivier Mbessité
De nouveaux axes prioritaires sont arrêtés. La coopération sera également débarrassée des écueils identifiés au cours des consultations achevées à Yaoundé par le directeur général de la Banque pour l’Afrique centrale et les conduites par le Minepat.
La fin des consultations de la Bad au Cameroun en image
Rien ne devrait plus être comme avant dans la relation de coopération entre le Cameroun et la Banque africaine de développement (Bad). Si la continuité est actée au moins jusqu’en 2027, elle devrait cependant s’inscrire dans la rupture. C’est l’une des premières certitudes à l’issue de la série de consultations achevées le 23 septembre dernier à Yaoundé par le directeur général de la Banque pour l’Afrique centrale. Les échanges entre Serge N’Guessan, les autorités camerounaises, les experts et le secteur privé étaient conduits par le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
Alamine Ousmane Mey a, en sa qualité de gouverneur de la Bad au Cameroun, a notamment souhaité « renverser l’orientation du portefeuille actuel de la Banque, dominée jusqu’ici par les transports (51,6 %) et l’énergie (25 , 4% du portefeuille projets, Ndlr) ». Là où le directeur général de la Bad pour la sous-région a surtout insisté sur un certain nombre d’écueils. La Note de diagnostic pays (NDP) et le Rapport d’achèvement du Document de la stratégie pays (DSP) en cours de mise en œuvre jusqu’à fin 2022, s’en sont largement fait l’écho.
26 % de projets en arrêt
précoce Elles apparaissent pour l’essentiel au moment de la mise en œuvre des projets financés par l’institution bancaire continentale. Ces écueils concernent entre autres «l’environnement de travail, la sociologie de l’administration, l’efficacité des décisions opérationnelles et les retards dans l’exécution des projets», regrette Serge N’Guessan. La conséquence est qu’en matière d’indicateurs de performance au 15 septembre 2022, « 37 % seulement de projets sont jugés comme satisfaisants, tandis que 37 autres ne le sont pas. La Bad déplore en effet que « le taux de décaissement cumulé du portefeuille national hors garanties et hors appuis budgétaires est à 26,7 %. Ce qui est faible pour un âge moyen de 5,8 ans».
Les experts pointent notamment un doigt accusateur sur « les retards de signature des accords de financement ». Les solutions proposées vont alors dans le sens de l’amélioration des capacités institutionnelles pour une meilleure mise en œuvre des projets et d’une plus grande focalisation sur les résultats et l’impact de développement. Mais également dans le sens du renforcement des interventions dans le secteur privé, d’une meilleure sélectivité des opérations et du renforcement des partenariats stratégiques entre le secteur privé et les PTF», ont plaidé la Bad et les experts.
Industrialisation et intégration régionale
L’industrialisation était jusqu’ici le parent pauvre de la stratégie pays de la Bad. Le Minepat veut désormais en faire l’un des deux piliers de celle en préparation. Avec d’un côté « le développement industriel et de l’autre, l’inclusion synonyme notamment de développement du capital humain ». En ce qui concerne l’industrialisation, on apprend d’Alamine Ousmane Mey qu’elle poursuit l’objectif de la transformation structurelle de l’économie camerounaise conformément à la SND30. Elle devra donc « prendre appui sur l’agro-industrie avec un ancrage sur l’import-substitution ».
Grâce à des acteurs majeurs que sont le secteur privé et les PMI, et en utilisant les catalyseurs que sont l’énergie et les télécommunications (numérisation). Le tout en visant un marché qui n’est pas seulement national mais sous-régional pour couvrir aussi les infrastructures d’intégration ». À en croire d’ailleurs le gouverneur de la Bad au Cameroun, cette option permet « d’avoir une orientation en termes de focus avec des déclinaisons qui correspondent non seulement aux cinq priorités de la Bad, mais aussi aux options choisies par le Cameroun en matière de développement ». Le développement local occupe également une place de choix.
Théodore Ayissi Ayissi
Audit et passation des marchés publics
72% des projets menacés de suspension
La Bad dit n’avoir reçu, contrairement à la norme, que 28% des rapports dus au 15 septembre 2022. Cette situation s’ajoute à celle des projets ayant déjà deux ans de mise en œuvre, mais dont 50% des contrats ne sont pas encore signés.
Parmi les sujets qui fâchent pris en compte par le gouvernement camerounais et la Banque africaine de développement, il y a les lenteurs dans la passation des marchés publics et les retardataires dans la transmission des rapports d’audit. Sur ce dernier point, la Bad relève par exemple qu’« à la date butoir du 30 juin, les rapports d’audit reçus étaient de 14 %, soit 3 sur 31 sur l’ensemble du portefeuille. Et au 15 septembre 2022, elle a reçu seulement 28%». À l’en croire, « on a à peu près 72% du portefeuille qui devait être techniquement suspendus de décaissements ».
Eu applicable à la norme qui prescrit que « les rapports sont dus au maximum six mois après la fin de l’exercice », est-il expliqué. Un responsable de l’institution bancaire laisse d’ailleurs entendre que «la Banque se réserve le droit de prendre des mesures conservatoires qui peuvent justement aller dans le sens de la suspension des décaissements du projet et même l’étendre au secteur». Et le cadre de la Bad d’indiquer que la résolution de ce problème « est vraiment urgente et importante ». La Banque songe pour ce faire à une plus grande implication de la Chambre des Comptes de la Cour suprême. L’un des préalables demandés est le recrutement des auditeurs.
Marchés publics
Au 21 septembre 2022, « le portefeuille de la Bad au Cameroun compte 35 instruments. Parmi lesquels les projets qui ont deux ans de mise en œuvre et dont 50% des contrats ne sont pas encore signés ». À en croire la présentation relative aux marchés publics, plusieurs cas de figure permettent de l’illustrer. À savoir que « 3 projets sont en instance de passation des marchés, 3 projets sont en alerte, ce qui signifie qu’ils n’ont plus une surveillance rapprochée, et 29 projets ou instruments ont des progrès satisfaisants », renseigne la Bad.
Le problème selon l’institution bancaire continentale est que «sur ces 29 instruments. 6 ont des taux de décaissement très faibles de l’ordre de moins de 10 %. Ce qui signifie que le taux d’engagement au niveau de ces projets sont faibles et si rien n’est fait, ils pourraient tomber dans la catégorie des projets à risque ». La faute au « temps que nous procédons » à signer les accords de projets approuvés par le Conseil d’administration, ou à passer les marchés. On a vu que la procédure de passation prend 17 mois alors que la moyenne sur le continent et recommandée par la Bad est de 7 à 9 mois», déplore Serge N’Guessan.
Un constat partagé par Ibrahim Talba Malla. Le ministre des Marchés publics s’attarde en effet sur les délais présentés « comme le nœud de l’affaire, mais aussi sur la compétence des experts ». Certains oublient leur qualité et veulent faire prévaloir leurs avis alors qu’il y a un système collégial de discussion ». Le membre du gouvernement souscrit à certaines propositions de la Banque. Notamment celle relative à « l’élaboration d’un code d’éthique pour répondre à la question de la gouvernance », at-il fait savoir. La Bad parle par ailleurs de l’élaboration des checklists pour éviter des échanges prolongés entre elle et les équipes d’exécution.
TAA
Production de l’huile de palme
Trois unités d’extraction pour faire tache d’huile
Elles vont inaugurer l’ère de l’industrialisation tout en constituant une des perspectives à court terme de la coopération Cameroun-Bad.
« Nous avons dans nos projets et chaînes de valeur agricoles et de l’élevage, des activités importantes qui nous permettent d’avoir trois unités industrielles d’extraction d’huile de palme ». Cette annonce faite par la Bad ce 22 septembre 2022 lors de la présentation de son portefeuille projets au Cameroun, s’accompagne de quelques précisions seulement.
Pour notamment indiquer qu’il faut globalement s’attendre à « trois réservoirs et à trois moulins modernes qui seront intégrés ». Une autre indication n’est pas donnée sur leurs capacités de production et de stockage, sur les régions où ces unités ne seront pas intégrées, sur le financement que leur mise en place va nécessiter ou sur l’horizon de concrétisation de ces projets.
Un indice laisse toutefois penser que ceux-ci s’inscrivent dans les perspectives à court terme de la coopération entre le Cameroun et l’institution bancaire continentale. Surtout au moment de l’élaboration d’une nouvelle stratégie pays. Non seulement parce que ces projets constituent une réponse au besoin urgent d’industrialisation apportée par les autorités camerounaises. «C’est une priorité opérationnelle qui n’apparaît pas encore dans le schéma d’intervention de la Bad», ont admis les responsables de la Banque. Mais aussi parce qu’il est prévu la signature dans les prochains jours d’une convention de 41 milliards FCFA.« Elle va encourager et soutenir la productivité et la production agricole, et participer à l’amélioration des performances des agriculteurs au niveau décentralisé », relève Alamine Ousmane Mey.
Aux dires du Minepat, « nous avons également en perspective la signature des appuis budgétaires que nous répartissons au Groupe de la Bad » . Jean Tchoffo, secrétaire général du département ministériel précise qu’ils sont de l’ordre « de 75 millions d’euros, soit environ 53 milliards FCFA ». Ils gonflent un portefeuille d’un volume de 1 302,2 milliards FCFA pour 25 projets. Parmi lesquels 17 sont nationaux, 7 régionaux et un est à l’actif du secteur privé. Ces projets sont financés à 82,1% par le guichet Bad et à 10,9% par le Fonds africain de développement. Le cofinancement avec la Jica, l’UE et autres, représente 17 %.
TAA
Le Copil du Préf-Cemac a décidé de donner une suite favorable aux sollicitations sans cesse réitérées de l’Unipace en la matière.
Célestin Tawamba, président de l’Unipace
Depuis la survenue de la pandémie de Covid-19, l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace) n’a cessé de faire des propositions pour renforcer la stratégie communautaire de relance économique. Les résolutions de son Assemblée générale de septembre 2021 sont là pour en témoigner. L’une de ses mesures phares porte sur l’élargissement de l’assiette fiscale en zone Cemac. En lieu et place de la trop forte dépendance à l’exportation des hydrocarbures. Et surtout au moment où la stratégie communautaire d’import-substitution prend corps.
L’association a eu l’opportunité de défendre une fois de plus ses positions le 26 août dernier à Douala. Et sa constance a fini par payer. Son président Célestin Tawamba a obtenu un accord de principe pour que cette recommandation soit étudiée avec minutie par les administrations fiscales des pays de la Cemac. Il était représenté à la 17ème session ordinaire du Copil du Préf-Cemac par Narcisse Chassem.
Prescriptions
On retient surtout à l’intention des patronats d’Afrique centrale, la prescription du Comité de pilotage «d’organiser une réunion entre les directions générales des Impôts des pays membres, la Commission de la Cemac, le secrétariat permanent du Pref-Cemac et l’Unipace pour l’examen détaillé des propositions de l’Unipace sur l’élargissement de l’assiette fiscale en zone Cemac». Aucun chronogramme n’est pour l’heure arrêté. Le temps pour les différentes parties achète de mettre leurs idées en place.
Celles des patronats déjà étant bien connues. Le patron du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) et ses paires appellent en effet les États et les administrations fiscales en particulier, à un changement de paradigme. Ce qui implique de « mettre l’accent sur l’élargissement de l’assiette fiscale, la prévisibilité, la simplification et l’équité des mesures en s’appuyant sur un dialogue franc et constructif avec les contribuables ». Conformément aux recommandations contenues dans le communiqué final de l’Assemblée générale du 22 septembre 2021.
Analyse
La prise en compte de cette doléance de l’Unipace permet de faire diminuer la pression fiscale sur les grandes entreprises de la sous-région en la répartissant équitablement entre tous les contribuables. Les promoteurs desdites entreprises auraient donc plus de marges de manœuvre pour recruter, augmenter leurs investissements ou tout simplement pour relancer leurs activités en berne du fait des chocs extérieurs.
TAA
Cotation des entreprises publiques
Rappel à l’ordre du Copil du Préf-Cemac
L’absence de volonté politique de certains États prive la Bvmac de sa capacité à pouvoir jouer son rôle de financement du développement.
L’opérationnalisation des structures de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) était également au menu des échanges tenus dans la capitale économique du Cameroun. Le Copil du Préf-Cemac s’est montré à cette occasion satisfait «des avancées déjà enregistrées». Mais à en croire le communiqué final de la 17ème session ordinaire de l’organe sous-régional, de nombreuses recommandations ont également été faites en direction des États. Notamment sur l’urgence de «transmettre à la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), la liste des entreprises publiques susceptibles d’être cotées en bourse». À l’exemple de « la République de Guinée Équatoriale, la République du Congo et la République du Gabon qui l’ont déjà fait », at-on appris. Le Cameroun, le Tchad et la République Centrafricaine sont donc incités à franchiser le pas.
Toujours à l’intention des États et dans leur ensemble cette fois, le Copil a également prescrit pour les mêmes raisons, « d’apurer dans les meilleurs délais les arriérés vis-à-vis de la Bvmac ». Une dernière recommandation a enfin concerné les entreprises publiques et privées opérationnelles dans l’espace communautaire. Le ministre des Finances du Cameroun, Louis Paul Motaze, et ses pairs ont parlé de « poursuivre la campagne de sensibilisation afin de les encourager à se positionner sur le marché financier de la zone Cemac ».
Ils ont par ailleurs pris acte de la proposition de la Banque centrale sur les options pour la constitution du capital social du Dépositaire central unique à créer. « Le Copil a décidé à ce sujet de la clé de répartition suivante : Bvmac (40 %), Beac (20 %), BDEAC (10 %), entreprises publiques ou privées installées dans les six pays de la Cemac (5 %), Sociétés de Bourse (10%), SVT (banques commerciales) (10%) et Sociétés de gestion de portefeuilles (5%)», précise le communiqué final.
TAA
Le développement de l’industrie locale et l’augmentation de la production sont à ce prix.
Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Préf-Cemac
Douala a de nouveau ouvert du 13 au 18 septembre dernier une réunion du secrétariat technique du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac). À l’ordre du jour des travaux, la révision de la stratégie communautaire d’importation-substitution. Le Copil fonde beaucoup d’espoirs dans cette stratégie également considérée comme une composante fondamentale de la transformation structurelle des économies de la sous-région.
Les acteurs réunis dans la capitale économique du Cameroun avaient dès lors une double mission. À savoir « introduire la filière manioc parmi les produits du cru traités et finaliser le chiffrage de la Stratégie communautaire », selon les prescriptions du Comité de pilotage. Cette étape s’est révélée le 26 août dernier être indispensable pour aborder la problématique de son financement. Le Copil du Préf-Cemac s’appelait déjà à une mobilisation générale.
États, institutions et PTF
Pour balayer devant sa porte, le Comité de pilotage du Préf-Cemac a adopté lors de sa 17ème session ordinaire, le Plan d’opérationnalisation de la stratégie communautaire d’importation-substitution. Celui-ci est certes encore perfectible. Puisqu’il devrait intégrer les nouvelles données issues de la réunion tout juste achevée du secrétariat technique. Il est cependant déjà suffisamment abouti pour pouvoir vendre auprès des partenaires techniques et financiers (PTF) de la Communauté, la Stratégie en question. De quoi donc « féliciter le secrétaire permanent, Michel-Cyr Djiena Wembou, et toute son équipe pour la qualité du document et des mesures préconisées ».
Le Copil du Préf-Cemac projette désormais deux actions. La première va permettre que « le Plan d’opérationnalisation de la Stratégie et le chiffrage soient transmis à la session extraordinaire du Conseil des ministres de l’UEAC, élargie aux ministres en charge de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche , du Commerce et des Hydrocarbures qui se tiendra dans les meilleurs délais conformément aux décisions de la seizième session ordinaire du Copil du Préf-Cemac ». Quant à la deuxième étape effectuée dans le communiqué final, elle a trait à la préparation, « en collaboration avec les États membres, la Commission de la Cemac, la Banque centrale et la BDEAC, d’un plan de financement de la Stratégie communautaire » .
Plan de financement
Selon les recommandations désormais rendues publiques, le Plan de financement devrait tenir compte d’un certain nombre d’aspects. Notamment « des financements déjà prévus dans les budgets des États membres et du gap de financement à rechercher auprès des PTF ; des possibilités de financement déjà offertes par les programmes dédiés à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche dans les Institutions internationales et régionales ; de la mobilisation des bénéfices de la Beac pour renforcer le fonds de bonification Beac-Bdeac pour financer les projets nationaux relatifs à la mise en œuvre de la Stratégie communautaire d’importation-substitution dans les États de la Cemac ».
Le Comité de pilotage prescrit enfin, pour plus d’efficacité, « d’impliquer la Bvmac dans la mobilisation des ressources pour le financement des entreprises nationales et des opérateurs des secteurs agricoles, de l’élevage et de la pêche ; et de recourir au fonds de garantie (Fagace, Miga)».
Théodore Ayissi Ayissi
L’urgence de porter de cinq à onze le nombre de projets prioritaires en phase de démarrage est signalée. Le Copil en fait la colonne vertébrale de la réponse à apporter aux problèmes signalés et conjoncturels de nos économies.
La délégation de la Cemac à la table ronde des investisseurs de Paris en novembre 2020
La Cemac a fait beaucoup de chemin depuis la tenue en France en novembre 2020, de la table ronde des investisseurs pour le financement de ses onze projets intégrateurs prioritaires. Lors de la 17ème session ordinaire du Copil du Préf-Cemac, l’organe sous-régional a en effet pu faire un constat encouragé. «Il s’est par exemple félicité des progrès enregistrés dans la réalisation de 70% des projets intégrateurs présentés à Paris». Et à en croire le communiqué final, le véritable motif de satisfaction à ce stade est « l’entrée en phase de démarrage de cinq d’entre eux ».
Il s’agit des projets relatifs à la construction/réhabilitation du corridor Brazzaville-Ouesso-Bangui-Ndjamena, à l’interconnexion des réseaux électriques entre le Cameroun et le Tchad, à l’aménagement de la route Ndende-Dolisie et à la construction de l’Université Inter-États Congo-Cameroun. Le cinquième projet porte quant à lui sur la construction de la route transnationale Kogo-Akurenam. Grâce à l’approbation par le Conseil d’administration de la BDEAC d’un prêt de 88,3 milliards FCFA pour le financement de la section Akurenam-Minang. C’était le 21 février dernier. L’heure est désormais à l’accélération de la cadence. Afin de doter la Communauté d’infrastructures capables de l’immuniser définitivement contre les chocs extérieurs.
Pont sur le fleuve Ntem
L’attention des États et des institutions communautaires, en tête intégrée à la Commission de la Cemac, devrait désormais se porter sur les projets restants. Ils sont au moins au nombre de six et leurs financements ont été restructurés en partenariats public-privé (PPP). Le Comité de pilotage du Pref-Cemac insiste notamment sur l’urgence de la concrétisation du « projet de construction d’un pont sur le fleuve Ntem et du projet de construction de la voie express Lolabé-Campo sur le corridor Kribi-Bata (Cameroun -Guinée Équatoriale)». L’organe communautaire « encourage dans cette perspective, les États membres et les Partenaires techniques et financiers (PTF) à poursuivre les diligences nécessaires pour leur démarrage effectif ».
Le rôle et la participation des PTF et des autres bailleurs de fonds constituants dès lors d’une donnée déterminante. En témoigne les remerciements déjà traduits à ceux « qui accompagnent la Communauté depuis le début du processus d’identification et de mise en œuvre desdits projets intégrateurs prioritaires ». Le communiqué final précise qu’il leur est simplement demandé « de maintenir leur appui et leur assistance technique et financière ». C’est à ce prix que la Cemac pourra alors parvenir à la transformation structurelle de son économie et à renforcer sa résilience.
Prochaine réunion du Comité de suivi
Le prochain coup en matière de suivi et de démarrage des chantiers prioritaires de la Cemac se joue à Brazzaville au Congo. Ainsi en ont décidé les membres du Copil du Préf-Cemac le 26 août dernier à Douala. Le Comité de suivi doit se retrouver dans le cadre de sa sixième réunion du 25 au 28 octobre 2022 dans la capitale congolaise. La question de la contribution de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) est également à l’ordre du jour. Eu raisonnée à la demande formulée en direction des États par le Copil, « de libérer leur part au capital augmenté de l’institution bancaire sous-régionale ». Afin de lui « permettre de jouer son rôle de financement des projets communautaires », d’après le communiqué final.
Piliers du Préf-Cemac
Au vu du Rapport semestriel de janvier à juin 2022 du suivi de la mise en œuvre de la Matrice des réformes et actions prioritaires du Préf-Cemac, le Copil a formulé un certain nombre de recommandations. Elles concernent aussi bien les États que la Commission de la Cemac. Le président de l’institution sous-régionale, Pr Daniel Ona Ondo, était représenté à ces travaux par Lionel Ngwessy Malaga. Il est entre autres attendu « de mettre en œuvre les mesures urgentes préconisées par le rapport sur les impacts économiques et financiers de la guerre en Ukraine sur les économies de la Cemac ; de mettre résolument en œuvre les mesures visant à améliorer le climat des affaires et l’accélération de la diversification des économies de la Communauté ; et d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles restantes de la première phase du Préf-Cemac ».
En complément, l’organe sous-régional évoque également « le développement du capital humain, les actions non réalisées de 2021 et celles du premier semestre 2022 ; d’appliquer dans les meilleurs délais possibles les Directives relatives au droit d’établissement ; de remplir les conditions nécessaires pour satisfaire les prérequis convenus avec les partenaires extérieurs pour la mobilisation des ressources adossées aux programmes ; et enfin, de remercier le plaidoyer auprès des bailleurs de fonds pour renforcer le volume des appuis budgétaires, nécessaire pour soutenir l’exécution des programmes».
Théodore Ayissi Ayissi
Résilience et vulnérabilités
Les économies de la Cemac sont sans cesse fragilisées par les crises successives qui secouent la sous-région. Constat en une nouvelle fois été fait au cours de la 17ème session ordinaire du Comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières (Copil du Préf-Cemac). Les travaux effectués le 26 août dernier à Douala par Rigobert Roger Andely, offraient l’opportunité aux différents responsables de la Communauté de faire un diagnostic complet de la situation et d’en identifier les causes.
À titre d’exemple, le président du Copil relève que «le conflit russo-ukrainien qui intervient dans un contexte de reprise postCovid-19, a pour conséquence de mettre à nouveau à l’épreuve les équilibres fragiles des économies nationales qui commençaient à peine à se remettre et pourrait éventuellement anéantir une partie des progrès réalisés sur le plan du renforcement de la position extérieure de la monnaie ».
L’étude menée par le Préf-Cemac est encore plus parlante quant aux effets de cette guerre sur le pays-locomotive de la Communauté. Car « bien que le Cameroun soit un pays exportateur net de pétrole, les conséquences de la crise pourraient être globalement négatives. Compte tenu des pressions exercées sur le pouvoir d’achat des ménages, ses finances publiques (du fait du subventionnement des produits pétroliers) et sur les entreprises importantes qui ne peuvent pas répercuter les coûts marginaux à l’importation sur leurs prix de vente», souligne le communiqué final.
Autrement dit, la résilience des pays de la Cemac due en partie à la mise en œuvre des réformes économiques et financières est encore à présent. « L’évaluation des actions mises en œuvre entre janvier et juin 2022 dans le cadre de la deuxième phase du Préf-Cemac (2021-2025) indique certes un taux de réalisation satisfaisant de 41,9 % par rapport à la cible sur l’ ensemble des objectifs attendus des cinq piliers du Programme». Mais le Copil, à travers le ministre congolais des Finances, du Budget et du Portefeuille public, a admis qu’il fallait aller plus vite et plus loin. Des pistes sont déjà sensibles pour y parvenir. Lire le zoom.
Théodore Ayissi Ayissi
Couloirs Principaux et Roaming
Lever l’hypothèque des postes de contrôle et des frais
La Commission de la Cemac et les États sont mis au défi d’entamer la construction et de finaliser le processus d’identification des postes avant la fin de l’année. La gratuité effective de l’itinérance est également en ligne de mire.
Un des nombreux plaidoyers du président de la Commission de la Cemac en faveur de la libre circulation et de la densification des échanges intra-communautaires est sur le point de porter ses fruits. Le Pr Daniel Ona Ondo vient en effet d’être soutenu par le Copil du Préf-Cemac. Lequel a pris l’option de s’attaquer aux barrières que constituent encore la construction et la gestion des postes de contrôle aux frontières. Le communiqué final de la 17ème session du Copil renseigne ainsi qu’il est demandé aux États et à l’institution sous-régionale, « de commencer la construction des trois postes-frontières déjà identifiés ; de finaliser le processus d’identification des points de construction des trois autres postes-frontières avant la fin du deuxième semestre 2022 ;
Une fois cela fait, il reste alors à « harmoniser la formation des agents et à l’ancien ceux aux postes-frontières dans les domaines de l’intégration régionale, de l’informatique et de la gestion des bases de données ». Tout en tenant compte « du principe de la subsidiarité dans le processus de rationalisation des institutions spécialisées de formation communautaire », est-il mis en avant.
Frais d’itinérance
La libre circulation sans entrave des personnes, des biens, des services et des capitaux implique aussi celle des informations et des données. La question des frais d’itinérance en zone Cemac se révèle donc tout aussi préoccupante. Le Copil parle «d’organiser une réunion des ministres en charge des
Télécommunications et des régulateurs du secteur». De façon à ce que les barrières imposées aux frontières numériques des États soient également démantelées. L’objectif spécifique étant de parvenir à « lever les goulots d’étranglement observés dans l’entrée en vigueur des protocoles portant sur la suppression desdits frais d’itinérance dans l’espace communautaire ».
Qu’il s’agisse donc des postes de contrôle ou de l’itinérance, il y a en point de mire l’idée d’augmenter le niveau des transactions et des échanges entre les États de la sous-région, de réduire la dépendance vis-à-vis -à-vis de l’extérieur et ce faisant, de renforcer la résilience des économies de la Cemac.
TAA
Au cours d’une interview accordée à nos confrères de la CRTV-Télé, le diplomate français est arrivé en fin de séjour a cessé d’éclairer l’opinion publique nationale sur les sens cachés, les enjeux et les stratégies de Paris au Cameroun.
Christophe Guilhou, ambassadeur
de France au Cameroun
Il est d’usage de définir le départ d’un chef de mission diplomatique comme un moment d’expression exacerbée de souvenirs. Devant les caméras de la chaîne de la CRTV-Télé le 23 septembre dernier, Christophe Guilhou a bien voulu ouvrir son bloc-notes. Le Français est arrivé en fin de séjour est entré dans la galerie « avec le cœur gros », selon ses propres termes.
En veillant à ce que ses dires ne génèrent des sentiments de douleur, de ou de déception, il a plutôt opté pour une position respectueuse et résolument diplomatique. « Le Cameroun est un pays qui exige beaucoup de la France et il faut que la France et son ambassadeur qui représente son institution ici soit à la hauteur des attentes du public et des autorités camerounaises », at-il dit en substance. Au-delà, Christophe Guilhou a fait ses trois années passées au Cameroun comme une période tout à fait stimulante, dont il garde à jamais un souvenir ému et induit très vivant. Et cela se sent par une blague : « Comme on dit ici, le White rentre à Mbeng, mais on reste ensemble ».
Lignes de failles
Tout au long de son entretien avec le journaliste Charles Ebune, Christophe Guilhou s’est employé à la construction d’un carré langagier afin de ménager un espace de manœuvre. L’exercice a consisté à faire usage des éléments flous et ambigus, notamment lorsqu’a été expliqué l’arrivée de Jean Yves Le Drian à Yaoundé. Pour l’interviewé, « c’était une visite assez exceptionnelle où il a passé trois jours au Cameroun. Il s’est rendu bien entendu ici à Yaoundé, ensuite à Douala la capitale économique du pays et puis ensuite, il s’est rendu dans l’Extrême-Nord à Maroua où il a été très frappé par l’accueil très chaleureux». Pas plus.
De là naît l’inquiétude que l’on pourrait éprouver à voir de délicates questions avec beaucoup de précautions ; au risque de brouiller des cartes subtilement disposées.
C’est le cas avec « le gré à gré avec Frank Biya ». Quiconque a feuilleté l’actualité sociopolitique au Cameroun, ces dernières semaines ont probablement été remarquées par la chancellerie française à Yaoundé et ont parfois été citées en majuscules dans des manœuvres présumées relativement à la succession de Paul Biya. À tort, selon le diplomate français : « Tout cela était un montage grotesque ».
De la même manière, il refuse l’interprétation selon laquelle l’arrivée du général de corps d’armée, Thierry Marchand (fils successeur) est le signe avant-coureur d’une guerre de succession à Etoudi. « Mon successeur, comme moi, est au service des orientations, des directives qui seront données par le président de la République, quel que soit son parcours précédent. Nous proposons en œuvre des instructions qui sont décidées par Paris. Cela n’a rien à voir avec son profil. Cela ne change en rien les orientations, qui ont été fixées d’ailleurs par le président de la République Emmanuel Macron lors de sa visite officielle. Donc, cela n’a pas d’influence sur la relation stratégique entre la France et le Cameroun», a tranché Christophe Guilhou.
Ongoung Zong Bella
Hier, 22 septembre 2022, le Mali a commémoré le 62e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale.
Modibo Keïta voulait donner un contenu à cette souveraineté en demandant le départ de la base militaire française et en quittant la zone franc pour émettre sa propre monnaie. Malheureusement, il sera renversé le 19 novembre 1968 par le lieutenant Moussa Traoré qui a sûrement bénéficié du coup de pouce de Paris.
Assimi Goïta et ses compagnons ont non seulement repris le combat du premier président, mais ils ont fait mieux encore en expulsant l’ambassadeur de France et la force militaire Barkhane, en fermant France 24 et Rfi qui n’ont rien à envier à la tristesse célèbre Radio mille collines qui émettait dans le Rwanda de Juvénal Habyarimana.
L’homme qui a représenté le Mali à la 77e Assemblée générale des Nations unies a confirmé la détermination des Maliens à prendre leur destin en main en affirmant que son pays s’opposerait à la liberté de mouvement de la Minusma dans l’exécution de son mandat dans le domaine des droits de l’homme et que cette Minusma a vocation, non pas à se substituer au gouvernement du Mali, mais à aider celui-ci « à rétablir la sécurité et l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national ».
Inutile de dire que cette détermination et cette fermeté me diffèrent de fierté et donnent des raisons d’espérer encore que l’Afrique tient le bon bout avec le Mali et que les jours de la France arrogante, menteuse et esclavagiste sont comptés dans ses anciennes colonies .
Vive le Mali libre et souverain ! Merci à la Chine et à la Russie pour leur soutien à Assimi Goïta ! Honte aux pays africains qui, pour ne pas provoquer l’ire de l’ancienne puissance colonisatrice, ont voté la résolution renouvelant le mandat de la Minusma !
Jean-Claude Djéréké
Le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques (CNAMSMD) est monté au créneau le 21 septembre dernier pour dénoncer les acteurs qui écument les milieux scolaires pour le business au détriment de la formation des jeunes.
Le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques (CNAMSMD) est très remonté. Le motif est l’introduction dans certains établissements des livres et des cahiers d’activités non agréés. « Le milieu éducatif est gangrené de plusieurs éditeurs véreux qui vendent des manuels scolaires étrangers aux listes officielles. Ces manuels aux contenus pleins d’incongruités ne reposent pas sur l’approche par compétence. Conséquence : « les enfants de six ans portent des sacs pleins des documents agréés et non agréés, alors que les pouvoirs publics ont prévu trois livres pour chaque enfant. Dans la mesure où on a deux langues officielles et un livre de mathématiques», explique Jean Paul Komon, président du Conseil.
La gêne de ce dernier se situe d’emblée sur le contenu des manuels. Le problème, selon lui est la faute d’éditeurs. «Celle-ci a amené le Premier ministre à instaurer le livre unique en 2017. C’est-à-dire une matière un livre. Il n’est pas prévu de cahiers d’activités ou de Works book. Et début d’année, nous nous rapprochons des ministres en charge de l’éducation qui publient une circulaire pour rappeler à tous les chefs d’établissement, aux parents que ne sont exigés ou exigibles chaque que des manuels inscrits sur les listes officielles dument par les deux ministres», précise le président du Cnamsmd.
En revanche sur le terrain, il est constaté qu’il s’est installé « une culture de défiance des éditeurs et des chefs d’établissement ». Et les livres et cahiers d’activités sont vendus à des prix onéreux 3000 FCFA, 4000 FCFA et 5000 FCFA. Alors qu’aucun livre de l’école primaire au Cameroun n’atteint le prix de 2000 FCFA depuis que nous sommes aux affaires».
«Sur le terrain, il y a une forme de discrimination», peste encore le président du Cnamsmd. Et le plus choquant dans les établissements dans le sous-système anglophone de Yaoundé, est qu’on exige de l’enfant de la maternelle 8 à 10, voire 15 livres. Le budget des manuels se lève à 20000 FCFA, 30000 FCFA et 40000 FCFA.
Olivier Mbessité
Un constat parmi plusieurs autres ressort de la 40ème session ordinaire du Collège de surveillance multilatérale de la Cemac.
À savoir que «seuls trois pays de la sous-région (Cameroun, Congo et Tchad) disposent d’un Programme triennal de convergence (PTC) formellement adopté par le Conseil des ministres de l’UEAC», rapporte le communiqué final. Les travaux exécutés à Douala du 22 au 23 septembre dernier par le Commissaire de la Cemac, Clément Belibanga, ont de ce fait insisté sur une nécessité. Celle pour les autres États « de poursuivre les diligences pour l’adoption formelle de leurs PTC respectives ». Tout en invitant les pays déjà adaptés à «mettre leurs PTC à jour», fait encore savoir le communiqué signé au nom du président de la Commission de la Cemac, Pr Daniel Ona Ondo.
Compte tenu de la conjoncture internationale et sous-régionale, les PTC sont censés occuper une place importante « dans la mise en place des mesures de ripostes à la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 et les effets du conflit entre l’Ukraine et la Russie ». Et aux côtés des « programmes soutenus par le FMI, notamment en ce qui concerne la viabilité de la dette et les conditionnalités des autres bailleurs de fonds », souligne le Collège.
L’instance se montre toutefois optimiste s’agissant des perspectives macroéconomiques de la Cemac pour 2022 et 2023. À l’en croire, «la croissance devrait en effet s’accélérer pour se hisser à 2,9% au cours de ces deux exercices , profitant du dynamisme de l’activité dans le secteur non pétrolier. Et en dépit d’une quasi-stagnation de l’activité dans le secteur pétrolier». Les déséquilibres macroéconomiques ont poursuivi ainsi leur résorption. Le solde budgétaire, base engagements et dons compris, pourrait même être excédentaire cette année.
TAA
Le Pnud vient de rédiger son rapport 2022 sur l’Indice de développement humain (IDH).
Dans ce document intitulé « Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation », l’Afrique centrale connaît des embellies avec la progression du Cameroun à la 151e place mondiale (contre 156e en 2020). Ce qui le place devant le Congo (153e). Les pays arrivent toutefois en seconde place dans la sous-région, derrière le Gabon (112e) et la Guinée Équatoriale (145e) classés respectivement dans les lots des pays ayant des IDH élevés et moyens. Le Tchad clôture le classement en occupant la 190e place, derrière la RCA (188e).
L’évaluation du Pnud sur l’IDH repose sur l’observation du PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et le niveau de scolarisation des jeunes de dix-sept ans et plus. Cette année, l’organisme onusien a intégré d’autres facteurs. « Le rapport examine les raisons pour provoquer le changement nécessaire ne se produit pas et suggère que les raisons en sont nombreuses, notamment la façon dont l’insécurité et la polarisation s’alimentent mutuellement aujourd’hui pour entraver la solidarité et l’action collective dont nous avons besoin pour faire face aux crises à tous les niveaux ».
Et d’ajouter : « L’IDH est retombé à ses niveaux de 2016, annulant ainsi une grande partie des progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable. L’inversion est presque universelle, puisque plus de 90% des pays ont enregistré une baisse de leur IDH en 2020 ou 2021 et plus de 40% ont vu leur score tomber au cours de ces deux années, signalant que la crise continue de s’ aggraver pour beaucoup».
Le rapport recommande de mettre en œuvre des politiques optimisées sur l’investissement, la protection sociale et l’innovation.
Louise Nsana
À l’occasion de son Assemblée générale ordinaire tenue ce vendredi 23 septembre 2022 à Douala, l’association a incité ses membres à se démarquer.
Désormais considéré comme une discipline sportive, le Cameroon E-sports est appelé à entrer dans les mœurs des Camerounais. Le Cameroon E-sports est une association qui rassemble les associations actives dans la pratique des jeux vidéo, et des compétitions, mais qui concerne aussi les « gamers », les salles de jeux, et tous ceux qui sont professionnels de ce secteur d’activité . Le Bureau a été constitué à l’occasion de son Assemblée générale ordinaire tenue à Douala ce vendredi 23 septembre 2022.
À la tête de la présidence, se trouve Blaise Doboto. « Nous sommes des passionnés de cette discipline sportive. C’est un écosystème qui se renforce davantage avec les « gamers » qui se multiplient, mais aussi avec les investisseurs qui se lancent dans ce domaine avec la création des salles de jeux. Nous avons aussi comme atout l’adhésion du ministère des Sports qui nous encadre et nous accompagne dans notre activité. Notre association est née et ça c’est tout bénéfique, surtout avec un sponsor». Et le président de Cameroon e-sports de rappeler qu’« on a été créé en janvier 2021 et depuis cette période, nous sommes très actifs sur le terrain. Nous avons déjà 8 compétitions de sports qui ont généré des champions.Ils ont la concurrence au plan international ».
La dimension nationale de Cameroon E-sports est développée et devrait se renforcer grâce à des partenariats symboliques et enrichissants avec des institutions. « L’e-sport est une activité stratégique que ce soit pour le groupe Orange ou en local. Nous organisons régulièrement des tournois panafricains où nous amenons des Camerounais à participer. Nous allons continuer dans ce sens. Mais nous allons surtout accompagné e-sport sur la route de sa transformation en fédération camerounaise de e-sport qui doit pouvoir fédérer tout l’écosystème qui est particulièrement riche, puissant et dense » , souligne Robert Ekotto, chef de département sponsoring et expérience, chez Orange Cameroun.
Bilan
« Nous sortons de cet Assemblée des résolutions satisfaites qui nous donnent un futur meilleur, surtout dans l’amélioration des conditions de vie des joueurs, du cash prize, et aussi des critères de sélection des salles de jeux. Cela va aussi dans le sens de combler les lacunes du e-gaming au Cameroun . Nous avons la certitude que cela va changer parce que nous allons nous améliorer dans le contexte technologique actuel, à savoir l’avancée des progrès scientifiques et techniques » , affirme Hugues Bikes Bikes, promoteur de salle de jeux vidéo. Cette discipline rencontre aussi d’énormes difficultés. «Il est difficile de venir compétir sur un terrain de football avec des personnes qui sont habituées à ce mode. Dans ce sens qu’on se retrouve en train de concourir avec les PS 4 devant des gens qui sont des habitués de la Xbox».
Les salles sont vues au Cameroun comme des lieux de déviance. Les jeux vidéo pour ce promoteur permettent pourtant au jeune de s’accommoder de l’évolution de la technologie. « Notre salle de jeux se veut responsable. On n’admet pas les enfants d’un certain âge. Nos prenons des dispositions assez drastiques dans le e-gaming. On ne peut pas permettre certains comportements déviants. Le jeu ne doit pas être un moyen de déviance pour la jeunesse. On sélectionne les jeux qui vont avec leur âge», est-il indiqué. Cameroon e-sports s’est déjà doté d’un site en ligne dans sa version 1.
Diane Kenfack
Les Maliens ont eu une oreille attentive sur le sommet extraordinaire organisé par l’institution communautaire de l’Afrique de l’ouest le 22 septembre 2022 à New York. En marge de l’Assemblée générale de l’Onu.
Le climat est nuageux entre le Mali et la Côte d’Ivoire. La pomme de discorde est la question des 46 soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet dernier au Mali. Le gouvernement ivoirien a entrepris des démarches et des négociations pour la libération de ses nationaux. Les tentatives se sont soldées par des échecs. Puisque le gouvernement malien qualifie ces soldats de «mercenaires». Pour décrisper l’atmosphère très délétère entre les deux pays frères, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) s’est saisie du dossier. Sous la houlette du président de la Guinée-Bissau et président en exercice de la Cédéao, Umaro Sissoco Embalo. Il a profité de la 77ème Assemblée générale de l’Onu pour discuter avec ses pairs sur les tensions ivoiro-maliennes. Une initiative louable et appréciée par les ressortissants maliens vivants à Yaoundé. D’ailleurs Touré, responsable des Maliens fait savoir que «nous les Maliens et les Ivoiriens vivent en parfaite harmonie ici au Cameroun. Nous menons toutes les activités ensemble. Les Maliens, Ivoiriens et Burkinabés se sont chargés comme un peuple de la Cédéao», explique-t-il.
L’incident survenu entre l’Etat ivoirien et malien au sujet des soldats ivoiriens est pris comme «une brouille diplomatique». Une brouille dont l’issue favorable repose sur les pourparlers. « Les paires de la Cédéao vont plancher sur ce problème aujourd’hui. Puisqu’il y a deux sujets sur la table. La junte de la Guinée et du Mali. Je croise que les paires de la Communauté vont trouver des solutions à travers des négociations et des tractations pour sortir de l’impasse», espère Traoré du Mali. Et de poursuivre : « Même s’il y aura des désaccords sur certains points, tôt ou tard, les autorités de la Cédéao et les deux protagonistes vont trouver une voie de sortie de cette crise qui dure déjà depuis quelques mois. C’est notre souhait.
Transparence et sincérité
Selon les Maliens, les assises qui se tiennent à New York doivent se tenir dans la transparence et la sincérité. La Cédéao doit faire preuve d’impartialité et d’objectivité dans la gestion de cette crise. « Elle doit tout faire pour éviter toute escalade entre les deux États », souligne un Ouest-Africain. Et d’ajouter : « elle devra penser par elle-même et non par procuration pour contenter les intérêts de certaines puissances étrangères. Elle devra prendre des décisions qui arrangeront les deux partis pour la libération des soldats. Et éviter de se présenter comme une institution communautaire aux ordres, dont le rôle est d’infliger des sanctions ».
Le responsable de la communauté malienne à Yaoundé souligne en outre que « les États africains doivent se battre pour raffermir leurs liens historiques, culturels, géographiques pour être plus forts face aux adversaires communs qui sont les terroristes et certaines puissances étrangères dont le mais est de diviser pour mieux régner ».
Olivier Mbéssité
Elle partage et soutient la vision du Conseil national de transition (Cnt) qui défend la souveraineté politique et économique de ce pays.
Le Mali a célébré les 62 ans de son indépendance le 22 septembre 2022. Une date historique en dépit de quelques spasmes et soubresauts socio-politiques qui secouent le pays. Toutefois cela n’ébranle pas le Conseil national de transition (Cnt) dirigé par le Colonel Assimi Goïta. Dans son allocution adressée à la nation à l’occasion de la commémoration des noces de diamant, il déclare: «notre pays est soucieux de ses relations avec tous les autres pays et de participer activement à la vie internationale.
Cependant il est important que les parties comprennent que les relations avec notre Etat doivent être désormais fondées sur les trois principes suivants: le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques opérés par le Mali, la défense des intérêts du peuple malien dans la prise des décisions». «La question de la souveraineté qui nous est cher à tous ne doit pas être un vain mot, c’est-à-dire un simple slogan destiné à mobiliser la population. Ainsi, fort des enseignements tirés de toutes les difficultés dont certaines nous ont été imposées à dessein, nous avons décidé de réduire la dépendance de notre pays vis-à-vis des facteurs exogènes et d’assurer notre autonomie.
Aussi, le gouvernement envisage la relance des secteurs productifs, stratégiques pour la sécurité et l’indépendance économique du pays, il s’agit de la relance de la compagnie malienne de textile des chemins de fer (…)», a-t-il renchéri. Après écoute de ce discours, la communauté malienne basée à Yaoundé n’est pas restée insensible. «Elle félicite le gouvernement en place qui est resté fidèle à son agenda. Celui de la sécurité et de la souveraineté du Mali», se réjouit Touré, responsable de la communauté malienne. Pour lui, «les autorités en place ne peuvent pas implémenter toutes les réalisations énumérées s’il n’y a pas de sécurité et surtout la souveraineté. L’ingérence de certaines puissances dans les affaires intérieures du pays et les actes de terrorisme des djihadistes plombent non seulement la stabilité du pays mais aussi son développement. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les conditions de vie du peuple malien», a-t-il ajouté.
Les yeux rivés vers le ciel
Les soixante-deux ans d’indépendance du Mali se célèbrent dans la joie certes. Mais aucune manifestation n’est prévue pour la circonstance. «La communauté malienne basée à Yaoundé n’a rien prévu. Notre indépendance se célèbre dans la tranquillité, mais beaucoup plus dans les prières», confie notre interlocuteur. «Vous savez que le peuple malien au Cameroun est à 95% musulman.
Nous avons fait appel aux religieux. Ensemble, nous avons levé nos voix et regards vers le ciel à travers la lecture du coran pour que la paix et la réconciliation revienne au Mali définitivement, voilà nos intentions. Et nous avons également prié pour que les autorités en place poursuivent leur mission dans la sagesse et dans l’humilité». Les prières du peuple malien trouvent tout leur fondement dans le fait que depuis son indépendance en 1960, «le Mali a connu plusieurs coups d’état miliaire. Une situation entretenue par les puissances exogènes, notamment la France. Ce qui suscite des interrogations sur le point de savoir si on peut véritablement parler de l’indépendance du pays?», s’interroge Touré
Olivier Mbessité
Vous êtes à la fin de votre séjour diplomatique au Cameroun, après trois ans ou vous avez conduit la diplomatie française, quel est le sentiment qui vous anime actuellement ?
Je suis vraiment à quelques jours de mon départ et je pars avec le cœur gros parce que j’ai beaucoup vécu ce mandat. Le Cameroun est un pays qui exige beaucoup de la France et il faut que la France et son ambassadeur qui représente son institution ici soit à la hauteur des attentes du public et des autorités camerounaises. J’ai l’impression d’avoir vécu ces trois années malgré une année ou deux années et demi de Covid qui ont beaucoup fariné les échanges. Mais malgré tout, on a pu renforcer les relations avec ce pays.
J’ai vécu se séjour parce que j’ai pu aller à la découverte, au-delà des autorités ministérielles. J’ai pu vraiment vivre ce pays en le sillonnant du nord au sud, de l’est en ouest. Je suis allé à la rencontre des populations, mesurer et apprécier la diversité, la langue également au-delà des deux langues officielles, le français et l’anglais. J’ai beaucoup aimé les expressions camerounaises qui font partie du patrimoine français. Au bout de trois ans, comme on dit ici, le « White » rentre en « Mbeng », mais on reste ensemble.
Vous avez utilisé l’expression, vous avez vécu et en réalité votre arrivée au Cameroun coïncidait avec l’organisation du Grand dialogue national, l’une des réponses à la crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Et votre visite coïncidait aussi avec la visite de l’ancien ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian au Cameroun et la fin de votre séjour au cameroun a également coïncidé avec la visite officielle au Cameroun de monsieur le président de la République française, Emanuel Macron, vous avez préféré un ambassadeur des grands événements ?
Effectivement, je suis arrivé et le Grand dialogue était en train de commencer sur les grandes attentes entre vous. Mais également des grandes attentes envers la France. Par exemple, que va faire la France par rapport au conflit du NOSO ; est-ce que la France peut accompagner? Est-ce que ça va déboucher sur quelque chose ? Est-ce que vous allez tracer les perspectives ? Et c’est dans ce contexte que quelques semaines après, Jean Yves Le Drian est venu au Cameroun.
C’était une visite assez exceptionnelle où il a passé trois jours au Cameroun. Il s’est rendu bien entendu ici à Yaoundé, ensuite à Douala la capitale économique du pays et puis ensuite, il s’est rendu dans l’Extrême-Nord à Maroua où il a été très frappé par l’accueil très chaleureux. Le ministre Le Drian le disait encore récemment à quel point cela l’avait marqué ce séjour de trois jours. Trois ans après, le président de la République, Emanuel Macron vient ici les 25 et 26 juillet pour une visite pleine avec beaucoup de volets diffusés.
Rencontre avec le président Paul Biya, la conférence de presse, il a également briefé la presse internationale sur les grands événements internationaux.Ici à Yaoundé, la communauté française, les questions de résiliences avec le projet Farm qui est une initiative importante et puis bien entendue, l’événement fort avec la jeunesse camerounaise. Donc la boucle est bouclée en trois ans. Ça faisait longtemps que le président français n’avait pas passé autant de temps ici. il a également briefé la presse internationale sur les grands événements internationaux.
Ici à Yaoundé, la communauté française, les questions de résiliences avec le projet Farm qui est une initiative importante et puis bien entendue, l’événement fort avec la jeunesse camerounaise. Donc la boucle est bouclée en trois ans. Ça faisait longtemps que le président français n’avait pas passé autant de temps ici.il a également briefé la presse internationale sur les grands événements internationaux. Ici à Yaoundé, la communauté française, les questions de résiliences avec le projet Farm qui est une initiative importante et puis bien entendue, l’événement fort avec la jeunesse camerounaise. Donc la boucle est bouclée en trois ans. Ça faisait longtemps que le président français n’avait pas passé autant de temps ici.
Restons sur ce plan diplomatique pour évoquer les nombreuses audiences que le président de la République du Cameroun vous a accordées. Vous êtes resté dynamique sur le plan diplomatique national, vous avez pensé l’ambassadeur le plus reçu au Palais de l’Unité à un moment, on vous a même accusé de fabriquer un certain Paul Biya qui n’existe plus. Vous souvenez-vous de cette audience ? Comment expliquez-vous cette audience avec le président Paul Biya ?
Effectivement, j’ai été reçu par le président Biya une dizaine de fois et à chaque fois, c’était des audiences tête à tête. C’était des heures et des heures de discussions. Je pense qu’il s’est lié une relation d’amitié, de respect et de franchise aussi. C’est ce qui caractérise l’amitié entre deux pays et si j’ai été reçu souvent, c’est qu’on a des sujets présentés à traiter régulièrement, des sujets régionaux et puis bien entendu, le tenir au courant de l’ actualité en France et en Europe sur les grands sujets internationaux. Donc, une relation de confiance qui s’est établie au fil des années et je remercie le président Biya de m’avoir accordé cette confiance et de m’avoir expliqué ce pays qu’est le Cameroun.Sa diversité, sa complexité et de prendre aussi du recul par rapport aux attaques injustes dont vous faites mention,
Tout ça avait donné lieu à un montage que le président Biya était décédé. Et que j’étais en train, soi-disant, d’organiser le gré à gré avec Frank Biya. Tout cela était un montage grotesque, mais ce que je retiens, c’est qu’il n’y a jamais d’excuse dans tout ça. Les activistes publient des tas de choses dans des médias pour faire parler d’eux, mais jamais aucune excuse, aucune reconnaissance sur le fait qu’il se soit trompé. Mais malgré tout, j’ai maintenu le cap sereinement parce que je sais qu’il y a une profonde amitié entre la France et le Cameroun.
Profonde amitié vous le dites, avant de quitter le Cameroun, vous avez séjourné dans plusieurs départements ministériels parmi lesquels le ministère de la Décentralisation et du Développement local. La France tient à la continuité constitutionnelle au Cameroun pour régler les problèmes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Est-ce que vous avez le sentiment que vous avez fait le lobbying nécessaire à travers les partenaires internationaux du Cameroun pour leur expliquer ce qui se passe au Cameroun en particulier au Nord-Ouest et au Sud-Ouest ?
Il s’agit de deux choses différentes, l’audience que m’a accordée le ministre du Développement local et puis il y a la question du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En matière de développement local et de décentralisation, la France après le Grand dialogue national a décidé d’accompagner la décentralisation au Cameroun. Donc, nous avons une coopération très active avec le Cameroun. Notamment lorsque vous avez mis au point le Code pour les communautés territoriales décentralisées, nous étions là, nous avons apporté nos conseils et puis ensuite, sur la mise en œuvre de cette coopération, nous avons été là. Nous continuons à apporter nos conseils, notamment sur la formation des fonctionnaires,
La question du NOSO c’est autre chose a choisi. Et effectivement à l’époque du Grand dialogue, il avait été décidé par les acteurs du Grand dialogue qu’une des réponses à la crise du NOSO était d’avoir davantage de décentralisation. Permettre aux populations de pouvoir décider beaucoup plus par elles-mêmes, que d’avoir toujours des décisions qui viennent de Yaoundé. Et c’est dans cet esprit que nous continuons à appuyer la décentralisation. Un processus qui avait été initié et décidé par les Camerounais.
Source CRTV. Proposés sélectionnés par André Gromyko Balla
À ce jour, seuls 23 contrats dans le secteur des hydrocarbures et 9 autres dans le secteur minier, soit 32 contrats extractifs signés sont connus. Face au gouvernement et aux entreprises qui agitent les clauses de confidentialité, des experts crient à l’arnaque et réclament la publication de toutes les données sur les activités minières susceptibles par des dizaines de promoteurs à travers le pays.
Sur la foi des chiffres compilés et présentés par « Publish What You Pay » (PWYP) ce 15 septembre 2022 à Yaoundé, « on recense à ce jour dans le secteur des hydrocarbures environ 23 contrats et au moins 09 autres dans le secteur minier, soit 32 contrats extractifs signés ». «Malheureusement, déplore l’OSC, un seul contrat a fait l’objet de publication au Cameroun» (une convention minière entre l’État du Cameroun et le Chinois Sinosteel Cam SA; relative à l’exploitation industrielle du minéral de fer de Lobe , dans les arrondissements de Kribi II et Campo, département de l’Océan, région du Sud). «C’est dérisoire», estime Bernard Dongmo. Calculette en mains, ce cadre du Secrétariat technique de PCQVP Cameroun postule que «jusqu’à ce jour,
À l’une de certaines actualités récentes (l’affaire Glencore notamment), Bernard Dongmo a découvert : « Seul le modèle types du CPP55 est publié sur le site web de la SNH. Parallèlement, certains contrats signés au Cameroun ont été publiés sur le site Internet de Resource Contract Seul le modèle types du CPP55 est publié sur le site web de la SNH. Parallèlement, certains contrats signés au Cameroun ont été publiés sur le site Internet de Resource Contract ». Il ajoute : « Tous les contrats pétroliers ne sont pas divulgués.Dans la pratique, les parties concernées expriment des défis potentiels à la divulgation des contrats en raison des clauses de confidentialité et en termes de coûts opérationnels de mise à disposition des informations et du préjudice concurrentiel potentiel de la divulgation d’informations « commercialement sensibles ».
Et pourtant…
L’État a prévu plusieurs modalités de publication des titres et contrats miniers. PCQVP évoque notamment des dispositions contenues dans le code minier, gazier et pétrolier ; l’article 6 du code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques au Cameroun et la disposition 2.4 de la Norme ITIE exige que les contrats soient révélés dans leur totalité. Malgré ce dispositif réglementaire, « de multiples insuffisances sont à relever dans le mécanisme de fonctionnement du secteur extractif au Cameroun, entraînant dès lors des obstacles directs ou indirects dans le processus de divulgation des contrats dans ce secteur d’activité », martèle Me Henri Njoh Manga Bell.
Pour le président de Transparency International Cameroun, il faut lever la controverse autour de l’interprétation des articles 97 et 98 du Code pétrolier. « Il ressort de ces dispositions que la contrainte de divulgation des clauses contractuelles provient plutôt des clauses des contrats pétroliers. Certains analystes pensent que les dispositions réglementaires en matière de confidentialité privilégient plutôt les données générées par les opérations pétrolières et non le contrat lui-même», dénonce le juriste.
Autre insuffisance que dernière relève, il y a « l’insuffisance de précision sur les mécanismes et les institutions de divulgation des contrats et licences du secteur extractif par les lois et règlements au Cameroun ; l’absence d’une réelle volonté politique affirmée du Gouvernement camerounais ; la faible adhésion des parties contractantes aux pratiques de la divulgation des contrats ; la non maîtrise par les parties concernées des modalités de divulgation des contrats ; les coûts économiques supplémentaires de la divulgation des contrats à supporter par les parties déclarantes ; l’absence d ‘une méthodologie partagée de divulgation par les parties concernées et d’un système national de divulgation ;
Conclusion de Jean Mballa Mballa (directeur exécutif du (Centre Régional Africain. pour le Développement Endogène et. Communautaire, Cradec) : « Le chemin de la divulgation des contrats et licence est bien encore long au Cameroun. Des efforts importants doivent être déployés par les parties concernées pour parvenir à réaliser les différents objectifs de divulgation des contrats et licences fixés par l’ITIE ».
Jean-René Meva’a Amougou
En attendant octobre 2023…
L’urgence d’afficher bonne mine envers l’ITIE
PCQVP exhorte tous les acteurs du secteur extractif à jouer leur rôle.
« Le camerounais annulé a doté le pays d’un arsenal de textes de lois encadrant la divulgation des contrats. Fort est de constater malheureusement qu’aucune de ces lois n’est accompagnée de textes d’application qui ont pour objet de définir les modalités précises et pratiques de mise en œuvre des lois. L’entrée en vigueur effective de certaines dispositions des lois votées par le Parlement est non applicable en raison de l’absence de textes réglementaires à élaborer par le Gouvernement. Les codes minier (2016), pétrolier (2019), et de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques (2018) attendent vainement la signature par le Gouvernement de leurs textes d’application ». Bernard Dongmo ne paie pas de mine pour le dire.
D’une part, il rappelle que, « l’État du Cameroun a pris à travers la décision d’adhésion à l’ITIE, un engagement ferme à mettre en œuvre les exigences de la norme ITIE y compris la divulgation des contrats ». D’autre part, il signale que « le concept de divulgation systématique que prône l’ITIE veut que les contrats du secteur extraits soient spontanément publiés par tout moyen pertinent par les parties contractantes ». Pour cela, il est d’ailleurs temps d’appliquer de nombreuses mesures correctives dans la perspective de la prochaine validation qui débutera en octobre 2023.
« Nous observons que le Gouvernement du Cameroun est engagé depuis quelques temps dans la signature des nouvelles conventions minières et délivrance des licences d’exploitation miniers : La société CODIAS S. A, la société ERAMET, la société Sinosteel Cam SA, etc. Contrats diversement appréciées par les voix discordantes qui accusent l’Etat de «braderie de ressources minérales du pays», fait constaté Bernard Dogmo. Bien plus, dit-il, « les résultats de l’évaluation de la mise en œuvre de la disposition 2.4 de la norme ITIE au cours des deux dernières évaluations du Cameroun le montrent à suffire. La divulgation des contrats (Exigence 2.4) fait partie des mesures correctives prescrites au Cameroun au cours des évaluations ITIE en 2018 et en 2021.
JRMA
Manifeste pour sortir de l’opacité
Comment changer un système qui plombe la transparence dans le secteur extractif ? PCQVP propose quelques pistes.
Celles-ci sont cohérentes à sommer les entreprises de clarifier leur position sur la divulgation des contrats et de s’assurer que leurs contrats incluent de manière proactive des dispositions qui permettent la divulgation au public ; à édicter les textes d’application claires et précises des différents codes du secteur extractif devant demander de clarifier le processus de divulgation en déterminant leurs mécanismes et les acteurs ; à mettre en cohérence les différents codes du secteur extractif d’avec la loi de 2018 portant code de Transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques ; à appliquer des sanctions fortes en cas de non divulgation des contrats ; à organisateur des ateliers de formation et de recyclage des parties déclarantes sur les pratiques et les mécanismes de divulgation des contrats et licences ;
Au Comité ITIE du Cameroun, PWYP rappelle qu’il est urgent de mettre en place un cadre de discussion des objectifs de la divulgation des contrats et décider d’un plan d’action pour promouvoir la divulgation des contrats, en plus de s’engager auprès des principales parties prenantes des clés et de leurs capacités. Le Comité doit également faire un état des lieux en matière de divulgation des contrats et élaborer un plan visant à surmonter les obstacles ; plaider pour que toutes les parties déclarantes de l’ITIE rendent publiques leurs positions sur la divulgation des contrats comme exigence minimale pour participer à l’ITIE ; plaider pour que toutes les entreprises du secteur extractif divulguent systématiquement leurs contrats dans la mesure du possible ; revoir ses normes de gouvernance interne pour que les entreprises acceptent de siéger au Comité ITIE Cameron concernés conformément à la norme ITIE et à ses principes sous-jacents en matière de divulgation des contrats ; documenter le leadership et les bonnes pratiques des entreprises en matière de divulgation des contrats et de créer des plateformes et des opportunités pour les entreprises pour le partage de leurs politiques, pratiques et leçons apprises, Sensibiliser les parties contractantes à revoir leurs politiques de confidentialité, notamment la clause y relative conformément aux dispositions de la Loi de 2018 portant Code de transparence.
Les entreprises du secteur extractif doivent, quant à elles, adopter des politiques de divulgation complète des contrats et divulguer effectivement de manière proactive les contrats sur leurs sites Web ; faire comprendre au public leur politique et leur position sur la divulgation des contrats ; soutenir la divulgation des contrats et de rendre leurs positions claires et publiques conformément aux exigences de la norme ITIE ; faire une veille sur les progrès normatifs en matière de divulgation des contrats, étudier le potentiel de la divulgation des contrats pour aider à gérer et à atténuer les risques opérationnels, et intégrer ces politiques et pratiques dans les procédures opérationnelles normales.
JRMA
Il y a de bonnes nouvelles en perspective pour le secteur privé de la sous-région Afrique centrale. Et elles s’efforcent de la Banque africaine de développement (BAD).
Serge N’Guessan, directeur général de la BAD
pour l’Afrique centrale
Son Bureau régional vient d’annoncer son intention d’entamer «un dialogue avec les organisations de ce secteur ayant des projets d’investissement économiquement viables». Il est question pour le directeur général de la Banque pour cette partie du continent, de « soutenir les investissements des promoteurs privés. Le financement par le Programme Epsa contribuera énormément à la réalisation de ce noble objectif», souligne Serge N’Guessan.
En effet, cette annonce de l’institution bancaire continentale fait suite à celle du gouvernement japonais lors de la 8ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 8). Puisqu’au cours de ce sommet à Tunis, les autorités nippones ont affiché leur volonté ferme d' »octroyer 5 milliards de dollars supplémentaires au Programme d’assistance renforcée au secteur privé (Epsa) de la BAD », renseigne un communiqué de presse. Une précision faite ici est que «4 milliards de dollars sont destinés au Programme Epsa 5 (2023-2025), complétés par un milliard de dollars pour un nouveau guichet spécial destiné à soutenir les pays africains qui mettent en place des réformes pour la transparence et la viabilité de la dette», apprend-on également.
Les secteurs d’activité concernés sont l’électricité, la connectivité, la santé, l’alimentation et l’agriculture. Une fois identifiée, les projets économiques viables seront alors financés grâce à « une ligne de crédit accordée par l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) à la BAD aux conditions préférentielles ». Le communiqué de presse parvenu à notre rédaction précise que sept prêts non souverains ont déjà été signés avec la Jica pour un total d’1,5 milliards de dollars. Le projet d’approvisionnement en eau en masse de Kigali au Rwanda fait justement partie des premiers bénéficiaires.
TAA
Aucun chiffre n’a circulé au sujet du budget 2023 de la Cemac. Mais les grandes orientations étaient données dès l’entame le 6 septembre dernier à Malabo, des conférences budgétaires.
Photo de famille à l’issue des conférences budgétaires
La vice-présidente de la Commission de la Cemac a dès le départ mis un point d’honneur à placer la préparation achevée ce 10 septembre 2022, sous le signe du « réalisme et de la sincérité budgétaire ». Conformément à la lettre de cadrage du 31 mai 2022 du Pr Daniel Ona Ondo, président de l’institution communautaire. Et en parfaite cohérence avec les exigences « de soutenabilité du Conseil des ministres de l’UEAC manifestées lors de l’adoption du budget 2022 », a insisté Fatima Haram Acyl.
Quelques pistes permettent toutefois de se faire une idée assez précise du volume du budget de la Communauté tel que proposé pour le prochain exercice. Il y a d’abord le statu quo. Il renvoie aux enveloppes budgétaires proposées et validées sans aucun amendement. « La majorité des institutions se sont retrouvées dans cette situation », précise un communiqué de la Commission de la Cemac. Il y a ensuite la révision à la hausse de certains budgets. En raison de données objectifs approuvés par le budget du Groupe.
C’est « le cas des institutions de formation qui propose l’ouverture de nouvelles filières ». C’est aussi le cas de celles qui vont engager des travaux de réhabilitation des bâtiments», ont plaidé leurs représentants. La dernière catégorie concerne enfin les coupes budgétaires imposées à certaines institutions sous-régionales. À en croire les responsables de la chaîne financière à la Commission de la Cemac, elles ont échoué à se conformer aux critères de réalisme et de sincérité. Ne recommandez aucun choix aux évaluateurs. Leur copie reste toutefois à transmettre pour validation au collège des Commissaires.
Théodore Ayissi Ayissi
Le ministre des Travaux publics a signé le 2 septembre dernier une décision portant attribution du marché donnant le coup d’envoi des travaux.
La décision portant attribution du marché relatif à l’exécution des travaux de réhabilitation des tronçons des routes régionales Echangeur Nkolbisson-Echangeur Zamengoué-Ekekam-Evodoula et Ekekam-Monatélé dans la région du Centre signé le 2 septembre dernier est venu mettre à mal les théories développées par un certain nombre d’acteurs et d’activistes politiques originaire de la Lékié qui ont fait du dénigrement des autres élites de ce département leur fond politique même quand la réalité s’impose comme une évidence.
La décision du ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, ne souffre d’aucune équivoque. Et elle démontre d’ailleurs que la réhabilitation de ces tronçons est désormais une priorité pour les pouvoirs publics. En effet, l’acte administratif indique clairement que le marché a été passé à l’entreprise égyptienne Arab Contractors Cameroon Ltd pour un montant évalué à 31 milliards et un temps d’exécution de 24 mois. L’urgence et l’importance accordées à cet investissement apparaissent clairement dans l’acte du Mintp. En fait, en date du 6 juin 2022, la présidence de la République donne son accord pour que le marché de réhabilitation soit passé de gré-à-gré afin d’éviter les pertes de temps qu’auraient entraînées un appel d’offre. Par ailleurs, la programmation du marché épouse l’air du temps : le budget-programme.
Pour rappel, le 24 avril dernier, Benoît Ndong Soumhet, ministre chargé des missions à la présidence, à l’invite du Sg/pr, Ferdinand Ngoh Ngoh, réunit ses frères et sœurs de la Lékié, toutes obédiences politiques confondues pour leur annoncer l ‘imminence de la réhabilitation des tronçons Echangeur Nkolbisson-Echangeur Zamengoué-Ekekam-Evodoula et Ekekam-Monatélé. En effet, le 8 avril, lors d’une audience que lui accorde Ferdinand Ngoh Ngoh, le Sg/Pr annonce à son hôte que le président de la République, Paul Biya, a donné son haut accord afin que la boucle de la Lékié soit complètement rénovée non plus en bicouche mais plutôt par un bitume en asphalte lourd.
A l’occasion, l’ancien conseiller municipal de la commune d’Okola rappelle à l’auditoire que ce message venant de celui qui est le « crayon et la bouche du chef de l’Etat » ne pourrait souffrir de contestation ou de doute . En expert des sciences administratives, il avoue être conscient du poids symbolique du secrétaire général de la présidence de la République dans la vie d’un État et de la nation. Des éclairages qui ne seront pas suffisants à faire plier l’échine à ces schizophrènes. D’ailleurs, malgré la décision d’Emmanuel Nganou Djoumessi du 2 septembre dernier, ils continuent à douter de la réhabilitation de certains tronçons.
Rémy Biniou