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Archives des Cameroun - Page 14 sur 18 - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Cameroun

  • Météo: alerte aux désastres dans quatre régions du Cameroun

    Météo: alerte aux désastres dans quatre régions du Cameroun

    Selon les prévisions des spécialistes, de fortes activités pluvio-orageuses pourraient impacter sur le quotidien du Sud, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. 

    Une situation météo propice aux orages, avec de fortes intensités de pluies possibles sous les cellules les plus actives, est en place au Cameroun. Dans son bulletin météo N°17 paru en fin de semaine dernière, la direction de la Météorologie nationale (DMN) précise que, dans les prochains jours, les orages s’accompagneront de pluies intenses, principalement dans les régions du Sud, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Dans ces zones, annonce la DMN, il y a de fortes probabilités d’enregistrer des inondations dans les surfaces habituellement inondables, des glissements de terrain, des soulèvements de particules de poussière provoquant la formation de brume sèche et entraînant la détérioration de la qualité de l’air; le tout avec des impacts sur plusieurs secteurs d’activités. «Ces phénomènes pourraient intervenir vers la fin du mois de mai et au plus tard, dans la première semaine du mois de juin», indique le bulletin. En attendant, le document informe déjà que «des cumuls pluviométriques importants ont été enregistrés dans la partie sud, du centre et de l’Ouest avec un cumul de plus de 130 mm de pluie enregistré à Kribi en quatre jours».

    De son côté, l’Observatoire national sur les changements climatiques (ONACC) fournit une notice détaillant la violence des intempéries. «Vents forts, pluies torrentielles et  foudre seront au rendez-vous», signale l’institution sur sa page Facebook. À en croire cette source, le coefficient de risque de recrudescence des cas de choléra est élevé dans quelques endroits, notamment l’Adamaoua, l’Extrême-Nord et le Nord. Dans ces régions, les prévisions de l’ONACC font également craindre des cas de pertes de bétail, ainsi que la dégradation et la destruction des plantations.

    Causes 

    À écouter un spécialiste, les hypothèses explicatives de cette situation font intervenir des facteurs externes ou planétaires. «Plusieurs échelles d’influence sont envisagées: Les pluies extrêmes augmentent en comparaison avec la précipitation moyenne. Pour être simple, cette situation s’explique de façon logique: par la compilation des gaz à effet de serre, la température sur terre a augmenté de 0,7° Celsius déjà pendant le siècle dernier. Par 1° Celsius d’augmentation il y a 3% d’évaporation et d’évapotranspiration des plantes en plus. Toute cette vapeur se condense quelque part, et à côté du fait qu’il pleuve plus fort, cette vapeur condensant amène plus d’énergie dans l’air. De là qu’en général les pluies intenses sont accompagnées de plus de vents. Le nombre de tempêtes et cyclones augmentent», explique Paul-Joel Kamtchang, climatologue.

     

    Jean René Meva’a Amougou

  • Prise en charge sanitaire des réfugiés au Cameroun: Près de 19 milliards FCFA menacés de forclusion

    Prise en charge sanitaire des réfugiés au Cameroun: Près de 19 milliards FCFA menacés de forclusion

    Auprès des autorités camerounaises, le HCR bataille pour le déblocage d’au moins une partie de cet argent.

     Au-delà des mois de juillet et d’août 2022, il sera difficile pour le HCR-Cameroun de mettre en œuvre son programme d’amélioration de l’accès à la santé dans quatre régions du pays (Est, Nord Extrême-Nord et Adamaoua). Mardi, 17 mai dernier à Yaoundé, Olivier Beer est allé présenter cette préoccupation à Manaouda Malachie. Lors des causeries entre le ministre camerounais de la Santé publique (Minsanté) et le représentant local du HCR, les 18,7 milliards FCFA de la Banque mondiale ont pris une place centrale. Selon nos sources, le visiteur a dit la difficulté du HCR-Cameroun à entrer en possession de ce pactole. Auprès du Minsanté, Olivier Beer a plaidé pour le déblocage d’au moins 6,2 milliards FCFA pour le financement des activités du HCR dans ces régions qui abritent d’importants effectifs de réfugiés. Si Manaouda Malachie a reconnu la pertinence du plaidoyer du HCR et suggéré que lesdits fonds soient mis à la disposition de l’agence onusienne, il a néanmoins émis son souci de ne pas pouvoir entrer en contact direct avec une ONG internationale pour un tel projet.

    L’on se souvient que le 26 avril 2022 à Yaoundé, Filippo Grandi (Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés), Millicent Mutili (directrice du Bureau régional du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre), Mathias Naab (Coordonnateur résident du système des Nations unies au Cameroun) et   Olivier Beer avaient porté le même sujet auprès de Paul Atanga Nji (ministre camerounais de l’Administration territoriale).

    De quoi s’agit-il?

    Pour le compte de l’année en cours, la Banque mondiale a en projet de financer, à hauteur de 18,7 milliards FCFA, l’amélioration de l’accès à la santé des zones de l’Est, du Nord et de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua. D’après plusieurs sources proches du dossier, ledit projet arrive à échéance en décembre 2022. Les mêmes sources relèvent des blocages dans la signature des accords avec les ONG impliquées dans la mise en œuvre du plan.

    Ongoung Zong Bella

     

  • Unité nationale: la petite histoire

    Unité nationale: la petite histoire

    Selon certains intellectuels, Ruben Um Nyobe y a pensé. Ahmadou Ahidjo, aidé par le contexte, est venu donner de la consistance et de la pertinence émotionnelle au concept.

    «Indépendant depuis le 1er janvier 1960, le Cameroun a axé son action dans la recherche persévérante de l’unité dans un pays qui a hérité de l’histoire la plus grande diversité : d’ordre ethnique, religieux, culturel. Il s’agit d’ériger, d’organiser cette mosaïque de races, de cultures, de valeurs en une «authentique nation». Conçue comme la conscience du peuple camerounais d’être engagé dans un même dessein au sein d’une patrie. Notre grand parti national, l’Union nationale camerounaise, a été le creuset au sein duquel a pu se forger l’unité nationale». Quand Ahmadou Ahidjo prononce ce discours en septembre 1971, il se taille l’image d’un grand visionnaire de la politique camerounaise. «Sauf que c’était sur un ton et avec des mots qui recyclaient un déjà entendu de la parole politique d’avant l’indépendance», nuance Bruno Teufack. Du point de vue de cet analyste sociopolitique, «le concept d’unité nationale n’était plus en germe, il vient de loin». «Le premier président du Cameroun avait saisi un sujet libellé par Ruben Um Nyobe. À ce dernier, il aurait manqué justement des termes d’accroche, propres à ouvrir les cœurs et les oreilles», postule l’universitaire.

    Contribuant à cette ligne de réflexion, Achille Mbembe tient à départager les argumentations rationnelles des argumentations fallacieuses. «On aura beau se voiler la face, user de subterfuges, organiser une amnésie de masse. C’est à Ruben Um Nyobé et à l’Union des populations du Cameroun (UPC) que l’on doit la toute première tentative d’articulation de l’idée nationale au Cameroun», écrit l’historien et politologue camerounais dans les colonnes de Jeune Afrique du 9 octobre 2015.

    Sur le même sujet, d’autres intellectuels insistent sur une autre constatation précieuse. C’est le cas de Élise Djomkam. La Camerounaise, spécialiste de communication politique a sa version de la paternité de «l’unité nationale». «Quand Ahidjo prononce, ces mots-là ne sont nullement nouveaux, sauf qu’ils sont subtilement et progressivement récupérés et répétés de manière de plus en plus fréquente», théorise-t-elle. La suite révèle que: «Après l’indépendance, le discours politique et la propagande n’ont véritablement pas forgé de nouveaux mots, mais il a changé leur valeur et leur fréquence permettant ainsi à Ahidjo de réquisitionner et de confisquer le concept d’unité nationale puisqu’il a compris que c’est ce qui pouvait faire mouche, et faire avorter tout projet upéciste».

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    «La quête de l’unité est un idéal»

     

     

  • «La quête de l’unité est un idéal»

    «La quête de l’unité est un idéal»

    Professeur titulaire des Universités, il est, à la fois, chef de la Division des affaires académiques, de la scolarité et de la recherche à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université de Yaoundé II ; enseignant-chercheur au département d’Histoire de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences humaines de l’Université de Yaoundé I. À la faveur du Cinquantenaire de l’unification, il passe certaines actualités sous son expertise.

    Intégration : Professeur, si nombre d’entre nous ne connaissent pas nécessairement le sens de la fête de l’Unité dans son menu détail, reste que chacun sait combien la date du 20 mai est ancrée dans les esprits. Pouvez-vous nous rappeler le sens de la fête nationale ?

    Pr. Christian Tsala Tsala : Merci de me donner la possibilité de contribuer à ce débat qui est d’actualité. Avant de répondre à votre question, il me semble important, pour bien situer vos lecteurs, de revenir sur un certain nombre d’éléments. La première chose à dire, c’est que le Cameroun est un protectorat allemand depuis 1884. L’Allemagne étant rendue responsable et perdante de la Première Guerre Mondiale, ses territoires d’Outre-Mer lui sont enlevés et confiés à la communauté internationale. Le Cameroun rentre donc dans ce qu’on a appelé le condominium franco-britannique, c’est-à-dire qu’il est conjointement géré, au nom de la communauté internationale, par la France et la Grande-Bretagne. C’est de 1916 à 1922.
    Avec la naissance en 1922 de la Société des Nations (SDN), le Cameroun devient un territoire sous mandat de la SDN. Mais, comme celle-ci est une personne morale, la gestion quotidienne continue à être assurée par la France et la Grande-Bretagne. Chaque puissance mandataire reste campée sur ses positions territoriales à savoir, 4/5 pour la France et 1/5 pour la Grande-Bretagne. Sous cet angle, la SDN demande à ces puissances mandataires de favoriser l’émancipation du Camerounais pour que celui-ci prenne la gestion d son pays. C’est donc à partir de la là que les chefs douala saisissent la SDN pour demander la gestion du Cameroun sous leur direction. Charles Atangana Ntsama, chef supérieur des Ewondo et Bene, qui était manipulé par la France va réagir. Il estime que le Camerounais n’était pas suffisamment outillé pour diriger son pays. On va donc se livrer à ce jeu de ping-pong entre les chefs douala qui insistent ; et Charles Atangana Ntsama qui réplique à chaque fois. Et ce jusqu’au moment où Hitler (en 1934) décide de bouleverser l’ordre du monde. Il engage ses actions qui vont déclencher la Seconde Guerre Mondiale en 1939. Cette guerre s’achève une fois de plus avec la défaite allemande. L’on va constater que la SDN n’a pas été capable d’assurer la paix mondiale. Elle sera remplacée par l’Organisation des Nations unies (Onu). Les pays qui étaient des territoires sous mandat deviennent des territoires sous tutelle. Et maintenant, avec plus de précisions, il est demandé aux puissances tutélaires de conduire ces pays à l’indépendance dans un laps de temps.

    La France et la Grande-Bretagne, gardant toujours leurs positions territoriales, les Camerounais vont reposer le problème de l’indépendance et de la réunification du Cameroun au sein de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) qui a vu le jour le 10 avril 1948. Son programme est clair : l’indépendance, la réunification et l’élévation du niveau de vie des Camerounais. Avec cet agenda, l’UPC commence à gagner du terrain. Cela inquiète sérieusement l’administrateur colonial. Celui-ci suscite la création des partis fantoches notamment ESOCAM (Évolution sociale camerounaise), RENAICAM (Renaissance camerounaise), INDECAM (Les Indépendants du Cameroun), CHARFRACAM (Charité française au Cameroun) et RAPECAM (Rassablement du peuple camerounais).

    Que se passe-t-il ensuite?

    Ces partis politiques ne réussissent pas à faire obstruction à l’implantation de l’UPC. L’administrateur colonial entreprend de détendre l’atmosphère en faisant en sorte qu’en 1951, les Camerounais élisent leurs représentants au sein de l’Assemblée territoriale. L’UPC qui occupe plus d’espace sur le plan politique est malheureusement marginalisée. On va user des stratagèmes pour que l’UPC n’ait pas assez d’élus. L’UPC va contester au niveau international. Ses leaders vont aux Nations unies pour poser le problème du Cameroun. Le problème de l’indépendance et celui de la réunification s’internationalisent.
    En 1954, Roland Pré remplace Jean-Louis Soucadaux au poste de Haut-Commissaire au Cameroun. Cela signe la fin de la légalité de l’UPC. Les actions de Roland Pré font en sorte que l’UPC n’ait plus la possibilité de s’exprimer. Les meetings sont interdits. Les leaders sont traqués. À côté de cela, l’Église catholique s’invite à l’affaire en traquant aussi les militants de l’UPC. À côté de cela également, le refus de faire d’abandonner sa politique d’assimilation et d’établir un calendrier clair pour l’indépendance du Cameroun français transforme l’UPC en parti anti- colonial dur, violent et très zélé.

    En 1955, l’atmosphère tendue au Cameroun se transforme en insurrection armée à l’encontre des autorités coloniales et de leurs partisans. L’administration coloniale réagit le 13 juillet et l’UPC ainsi que ses organes annexes sont dissouts. On assiste à ce qu’on a appelé « le vide politique ». En octobre 1955, une mission de l’Onu arrive au Cameroun à l’effet d’évaluer la situation politique du pays. Cette mission se rend compte que l’unité du Cameroun, bien que n’étant pas menacée, est en péril. « Le vide politique » est là. L’activité politique est terne. On ne voit plus de mouvement. Ce qui semble donner raison à l’UPC aux yeux de l’opinion internationale.

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    Le 4 avril 1957, le Cameroun est doté d’une constitution. André Marie Mbida est investi Premier ministre le 10 mai. Il est certes Premier ministre mais n’a pas de prérogative en matière de politique internationale, de justice, de défense et de monnaie. Tout cela est aux mains du Haut-commissaire en poste.

    Entre temps, l’ATCAM devient ALCAM. C’est donc sous André Marie Mbida que le Cameroun adopte son drapeau, son hymne, sa devise, ses armoiries et ses ordres nationaux. Malheureusement, Mbida est victime de ce qui arrive au bulldozer, lui qui déblaie la route mais n’a pas le loisir de l’utiliser lui-même. Car, lorsque Mbida devient Premier ministre, il rentre en conflit avec ses camarades d’hier.

    Et pourquoi cela?

    Ce qu’il faut préciser, c’est que Mbida lui-même sort de l’écurie de Louis-Paul Aujoulat qui défend les intérêts français au Cameroun. La France qui, pour détendre l’atmosphère a besoin d’une indépendance à très court terme. Mais Mbida qui voit une indépendance à moyen ou à long terme, estime que le Cameroun n’a pas encore assez de cadres pour assurer son indépendance. Il est renversé le 18 février 1958 par Ahmadou Ahidjo. Ce dernier Premier ministre du Cameroun et le 1er janvier 1960, le Cameroun français devient un territoire indépendant.
    Il se pose un problème. Nous avons dit que depuis le Cameroun est mutilé. 1/5 du territoire est géré par les Britanniques et 4/5 par les Français. Et des deux rives du Moungo, depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, les Camerounais expriment le vœu de se remettre ensemble. Le programme de la réunification trouve tout son fondement pour ce qui est de l’UPC. Il faut préciser que Ahmadou Ahidjo ne voulait pas de la réunification. Devenu président, il se dit d’abord qu’il a déjà le problème de l’UPC qu’il ne réussit pas à régler dans son propre territoire. Ensuite, il arrive au pouvoir de manière apparemment légale. Il n’a pas d’assise populaire. S’il ne réussit pas à gérer l’UPC, s’il continue d’avoir la dure opposition venue de la part d’André Marie Mbida, aller encore toucher le problème de la réunification et importer les Anglophones qui sont d’une autre culture (libertaire), est-ce qu’il va s’en sortir ? Il s’engage tout de même pour mettre l’UPC en difficulté. C’est-à-dire vider le programme de l’UPC et dire aux Camerounais « vous avez demandé l’indépendance, là voici ! Vous avez demandé la réunification, là voici !». Et dans ces conditions, les militants de l’UPC sont vus comme des gens de mauvaise foi. Voilà pourquoi il s’engage dans ce programme et le 1er octobre 1961 dans la partie anglophone. Dans ce contexte, le Cameroun se trouve avec 4 assemblées (assemblée législative du Cameroun français, celle du Cameroun britannique, la Chambre des chefs dans la partie anglophone et l’assemblée fédérale). Le pays a 3 corps de fonctionnaires (ceux du Cameroun britannique, ceux du Cameroun français et des fonctionnaires fédéraux). Nous avons aussi 3 gouvernements (le gouvernement fédéral, celui du Cameroun britannique et celui du Cameroun français).
    Vous comprenez que le Cameroun qui vient d’accéder à l’indépendance n’a pas encore assez de moyens. Ahidjo utilise cet argument pour proposer la réunification afin qu’on réduise les dépenses pouvant aider le pays à construire des infrastructures et remettre les Camerounais ensemble comme ils l’avaient souhaité dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
    Mais avant cela, Ahidjo va aussi utiliser des armes juridiques et la répression. Déjà en 1962, il prend l’ordonnance N° 62/OF/18 du 12 mars 1962. L’un des articles de cette ordonnance disposait que « tout individu qui émet des commentaires tendancieux même sur des nouvelles vraies est passible d’un emprisonnement ». André Marie Mbida, Charles Okala, Bebey Eyidi, Mayi Matip étaient les premiers à faire la prison à partir de cette ordonnance. Celle-ci a fait en sorte que les Camerounais se taisent et qu’on n’ait plus la différence sur le plan politique. Cela a donné naissance au parti unique, l’Union nationale camerounaise (UNC) en 1966. La gendarmerie et la police assurant la répression, on est rentré dans ce qu’on a appelé « la République du silence ». Avec ça, Ahidjo propose en 1972 à l’assemblée nationale de voter une loi en vue de l’organisation du référendum destiné à faire du Cameroun non plus la République fédérale du Cameroun mais la République unie du Cameroun. Le mercredi 20 mai 1972, le référendum est organisé. Et à une écrasante majorité, les Camerounais ont dit oui à la République unie du Cameroun. Voilà le parcours qui a permis de célébrer le 20 mai aujourd’hui.

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    Plus de 60 ans après les indépendances, les francophones et les anglophones sont toujours en quête d’unité nationale, pourtant officialisée par le référendum du 20 mai 1972, que répondez-vous à ceux qui estiment que le Cameroun va célébrer le 20 mai dans la division ?

    Il faut déjà se dire que la quête de l’unité est un idéal. Donc, c’est un point asymptotique. Vous allez voir que dans les couples par exemple, on va chez le maire, on dit « nous sommes unis pour le meilleur et pour le pire ». Cela n’empêche pas qu’il y ait, de temps en temps, de petites querelles dans le foyer. On dira qu’on célèbre dans la division mais celle-ci n’est pas que l’œuvre des pouvoirs publics. C’est aussi l’œuvre d’autres responsables politiques et d’autres Camerounais qui ne veulent vraiment pas se mettre sous la peau des Camerounais. Ils veulent d’abord appartenir à des tribus (ce qui n’est pas un crime).

    À l’initiative de M. Ahmadou Ahidjo, alors président de la République du Cameroun, le peuple camerounais s’est prononcé par voie de référendum, le 20 mai 1972, en faveur du passage de l’État fédéral à l’État unitaire. Considéré par la doctrine comme ayant constitué rien moins qu’un « coup d’État civil », ce référendum est, de nos jours, à la base de la principale menace d’implosion du Cameroun. On sait par exemple qu’à la faveur du retour au multipartisme en 1990, le débat portant sur la validité juridique du référendum de 1972 s’est ouvert. Comment interprétez-vous cet état de choses ?

    «Coup d’État», je ne le dirai pas. Toutefois, il y avait eu une entente qu’on ne pourrait toucher à la forme de l’État sans consulter toutes les parties. Il y a donc une querelle à ce niveau. Nous avions une assemblée fédérale où il y avait des élus de la partie britannique du Cameroun, Ahidjo estime qu’il a consulté toutes les parties en posant le problème à l’assemblée. Et à l’assemblée, les Camerounais de la partie britannique n’avaient pas apporté une quelconque objection. Mais ces derniers pensent qu’il fallait une consultation populaire pour dire oui ou non au référendum. Maintenant, Ahidjo est passé par l’assemblée. Je crois qu’il y a eu une possibilité pour ces populations de dire non pour qu’on comprenne qu’elles n’adhèrent pas au projet relatif à l’unification. Mais à partir du moment où les gens ont voté par une écrasante majorité, je crois que je suis en droit de penser que ce n’était pas un coup d’État civil.

    Lorsque les élèves de l’école normale de Foulasse écrivaient les paroles de notre hymne national, pensez-vous qu’ils étaient animés par une volonté de créer un hymne par-delà les tribus?

    Je le crois. Il faut se dire une chose: les élèves de l’école normale de Foulassi sont ceux-là qui ont été majoritairement militants de l’Union des syndicats confédérés du Cameroun. C’est au sein de ce groupe qu’on a puisé beaucoup de militants qui ont créé l’UPC. Maintenant, il faut contextualiser. Au moment où l’hymne est composé, on est au Cameroun oriental. Ces élèves ont en projet de se battre pour la réunification du Cameroun, mais sans être sûrs du résultat. Étant au Cameroun français, ils ont pensé un hymne dans un contexte territorial et un environnement psychologique bien déterminé. Mais, au vu des actions qu’ils ont posées par la suite, ils se sont mis au-dessus des tribus.

    D’aucuns disent que notre hymne est une très belle mélodie, les paroles sont riches de sens quand on pense au contexte dans lequel il a été composé. Mais, à côté, une opinion pense qu’elle ne reflète pas vraiment l’Histoire de notre pays. Cette opinion soutient qu’il est un chant patriotique sans ancrage géo-identitaire. Quels commentaires cela vous inspire-t-il ?

    Tous les hymnes ne retracent pas forcément l’Histoire des pays. Je crois qu’au-delà de l’Histoire, les élèves de l’école normale de Foulassi ont convoqué les Camerounais au patriotisme, à l’unité, à la paix. De mon point de vue ces interpellations sont aussi importantes que le fait de retracer l’Histoire.

    «Que tous tes enfants du Nord au Sud, De l’est à l’ouest soient tout amour, Te servir que ce soit leur seul but, Pour remplir leur devoir toujours ». Ces paroles tendent davantage à appréhender la paix sous l’angle d’une lutte, d’un combat en cours et qu’il faut conclure. Qu’en dites-vous?

    Ces paroles interpellent les Camerounais au vivre-ensemble, elles les invitent à vivre en harmonie. Tout simplement !

    Il est certain que de nombreux chants patriotiques composés à l’époque continuent de meubler vos souvenirs. Quelles thématiques développaient ces chants de votre époque?

    Ils traitent du patriotisme, civisme, respect des aînés, respect de la chose publique et l’amour du pays. Tout cela, malheureusement n’est pas le cas aujourd’hui. Car depuis la maternelle, on enseigne plutôt des chansons obscènes aux enfants.

    Il se dit couramment que Yaoundé est la « ville des chefs» et de « longs-crayons », la cité des responsabilités et des responsables politiques et administratifs. Ceux-ci ont une claire conscience d’appartenir à l’ « élite» du pays, élite du savoir et du pouvoir, et forment un groupe relativement cohérent dans la capitale ». À partir de ces différentes représentations, pensez-vous que Yaoundé, comme capitale a contribué à consolider l’unité nationale ou à la désagréger ?

    Yaoundé, c’est la capitale politique du Cameroun. Même comme à cause des problèmes politiques et de certaines frustrations liées au partage du gâteau national, nous assistons à des remous çà et là. Et je crois qu’il est urgent que les pouvoirs publics essaient de repenser la politique afin de consolider l’unité nationale et à l’intégration à travers la fonction publique et à travers le partage du gâteau national.

    Quels commentaires vous inspire la configuration actuelle des lieux symboliques de l’unité nationale à travers le pays ?

    Je ne suis pas sûr qu’ils ont été pensés. D’où l’impact minime sur la conscience collective.

    Le palais de l’Unité, est aujourd’hui le siège de la présidence de la République, et par extension, la présidence elle-même. Comment ce nom a –t-il été adopté ?

    Je ne peux le dire avec exactitude. Tout ce que je sais c’est que, Ahidjo avait trouvé que le premier palais présidentiel est un bâtiment qui avait été utilisé par les administrateurs coloniaux. Quand il a commencé à sortir du contrôle des Français, il était aussi important de sortir physiquement de ce contrôle. Raison pour laquelle il engage le chantier de construction du palais actuel ; surtout qu’à ce moment le Cameroun faisait partie des pays à revenu intermédiaire (l’équivalent de pays émergent aujourd’hui). Il fallait donc avoir une présidence qui cadrait avec la posture du pays à cette époque.

    Pr. Christian Tsala Tsala

  • Le jubilé du cinquantenaire de l’Unité nationale au Cameroun 1972-2022

    Le jubilé du cinquantenaire de l’Unité nationale au Cameroun 1972-2022

    Le thème retenu par le président de la République, Chef de l’État, S.E. Paul Biya pour la célébration du jubilé du cinquantenaire de l’Unité nationale cette année est parlant, très évocateur et interpelle chacun d’entre nous dans son rapport à l’État et comme citoyen.

    Je voudrais d’abord poser le postulat que l’Unité nationale du Cameroun est un acquis politique, culturel, social et géographique obtenu de haute lutte qu’il faut absolument préserver. À ce propos, le thème retenu par le président de la République, Chef de l’État, S.E. Paul Biya pour la célébration du jubilé du cinquantenaire de l’Unité nationale cette année est parlant, très évocateur et interpelle chacun d’entre nous dans son rapport à l’État et comme citoyen à savoir: «20 Mai 1972 – 20 Mai 2022: Cinquantenaire de l’État Unitaire “Forces de défense et de sécurité au service du peuple, pour la préservation de la paix sociale et de la cohésion nationale“».

    En clair, il est question pour notre armée de préserver à tout prix l’intégrité du territoire national, la paix, la sécurité des personnes et des biens, afin de garantir une intégration nationale harmonieuse et assurer le vivre ensemble paisible et pacifique au sein d’une communauté nationale complexe mais unie dans toute sa diversité culturelle, religieuse, politique, économique, sociologique, ethnique, linguistique, artistique et géographique. Tout cela est une grande richesse et une bénédiction énorme pour notre cher et beau pays le Cameroun. Le challenge politique principal pour tous les Camerounais depuis toujours est donc l’unité dans la diversité. L’État unitaire décentralisé du Cameroun formant un pays un et indivisible, est une entité et une institution en cours de construction, voire de consolidation qu’il faut absolument protéger et défendre par tous les moyens.

    Il faut savoir que cette unité s’est complètement construite contre la volonté manifeste des puissances coloniales qui, au lendemain de la première guerre mondiale en 1919 et au gré de leurs intérêts purement égoïstes, ont délibérément décidé de diviser notre pays sans le consentement préalable du peuple camerounais qui avait déjà pleinement conscience à l’époque de son existence en tant qu’entité politique unique vivant sur un même territoire et ayant une communauté de destin depuis l’organisation juridique et politique du pays au temps de l’administration coloniale allemande qui assurait son protectorat et son imperium sur toute l’étendue de terre qu’on a nommé Cameroun de 1884 à 1916.

    Mais au-delà de tout cela, il faut croire que l’unité du pays s’est forgée depuis des temps immémoriaux, c’est-à-dire avant même la pénétration coloniale occidentale, notamment grâce à la proximité géographique des populations composant ce territoire, grâce aussi à l’interpénétration sociologique, de la mixité matrimoniale, des échanges commerciaux et des affinités idéologiques ou culturelles.

    Il s’agit donc d’une construction étatique volontaire savamment élaborée et orchestrée par les pères fondateurs de notre pays depuis la naissance de l’État du Cameroun le 10 mai 1957 sous l’autorité et la conduite du Premier Ministre André-Marie Mbida, Chef du gouvernement et Chef de l’Etat en passant par ses successeurs les présidents Ahmadou Ahidjo en son temps et Paul Biya aujourd’hui. C’est pourquoi à mon avis la fête de l’Unité nationale doit être célébrée avec faste par tous les Camerounais parce que c’est d’abord et avant tout une affaire purement et uniquement camerounaise sans interférence étrangère. En effet, la décision d’unir le pays était mue par le désir ardent de l’immense majorité des camerounais, ayant une conscience nationale aigue, était de construire le pays tous ensemble en retenant librement le 20 mai comme nouvelle date de célébration de la fête nationale. Puisque jusque là les précédentes journées de célébration nationale étaient véritablement le résultat des négociations avec les autorités coloniales et l’institution de tutelle qu’était alors les Nations Unies.

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    Le Cameroun a donc renoué en 1972 avec la forme juridique d’Etat Unitaire déjà inscrite dans la constitution du 5 Mars 1960. Assurément, l’apothéose ou l’achèvement de la construction de l’État unitaire, que je salue d’ailleurs comme une nécessité absolue tant sur le plan ontologique que politique, est atteinte sous le régime du président Paul Biya, avec le changement de la dénomination de l’Etat qu’il opère, suite à une révision constitutionnelle adoptée par l’Assemblée nationale, le 04 février 1984 avec le passage à la République du Cameroun que nous connaissons aujourd’hui. Depuis l’adoption de la constitution du 18 janvier 1996, le Cameroun tenant dûment compte de sa diversité culturelle, linguistique, ethnique, sociologique, politique, juridique, économique, artistique et géographique est devenu un État unitaire décentralisé, désormais matérialisé, concrétisé et opérationnalisé par la loi n⁰ 2019/024 du 24 décembre 2019 portant Code Général des Collectivités territoriales décentralisées.

    C’est le lieu pour moi de rappeler et de me réjouir de ce que l’État unitaire décentralisé qui est la forme juridique actuelle de notre pays est celle-là même que André-Marie Mbida, d’heureuse mémoire dans sa grande sagesse et sa vision grandiose du Cameroun, avait déjà proposé aux Camerounais dans son programme politique et projet de société lors des élections législatives du 10 avril 1960, qu’il remporta d’ailleurs haut la main avec son parti le PDC (Parti des Démocrates Camerounais). Pour moi c’est la forme juridique la plus aboutie, voire la plus adaptée à notre pays qui consacre résolument la volonté déterminée et le caractère unitaire puis indivisible de l’État du Cameroun dans sa grande diversité et sa complexité ethnique, culturelle, linguistique, sociologique et politique. Comme quoi après quelques décennies d’errements, soit pendant presque 40 ans comme le peuple d’Israël dans le désert, les autorités camerounaises en 1996 ont finalement entendu raison en faisant inscrire avec détermination dans la constitution, comme pour définitivement graver la chose dans le marbre, cette forme très adaptée de l’État pour un Cameroun béni de Dieu, fort, debout, conquérant, paisible, pacifique, prospère, assurant la sécurité de tous, jaloux de sa liberté et fier de sa diversité.

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    Il faut le dire, la décentralisation protège effectivement la République. En ce sens que si la définition des droits et des dispositifs sociaux qui doivent être identiques sur l’ensemble du territoire national, est indiscutablement l’affaire de l’Etat, la construction des liens et des repères sociaux est prioritairement et d’abord l’affaire du local. Elle représente un atout pour l’intégration nationale et le vivre-ensemble. Toutefois, le principe intangible et non négociable d’indivisibilité de la République marque les frontières de l’autonomie locale desdites Collectivités Territoriales Décentralisées.

    Le concept de l’unité nationale est, pour les hommes politiques camerounais de tout bord, le socle sur lequel est bâtie leur légitimité nationaliste et patriotique, avant et après l’indépendance. Je me rappelle que mon père l’ancien Premier ministre André-Marie Mbida avait été consulté par le président Ahidjo à l’époque, comme chaque fois qu’il avait une décision importante qui allait engager le pays tout entier, par rapport à cette évolution institutionnelle qu’il a approuvée et pour laquelle il vota pour le «oui» lors du referendum historique de 1972.

    Au demeurant, cela permit aux Camerounais de profiter pleinement de leur pays sans plus avoir besoin de prendre un laissez-passer pour aller d’une zone à une autre comme c’était le cas avant le 20 mai 1972. Mon grand-père maternel Fabien Assiguena qui était un Eton du clan des Mbokani de Nkoledouma (Obala) avait une culture anglophone, car il avait travaillé longtemps dans les années 30 avec les anglais à Victoria qui est redevenue aujourd’hui Limbe, donc ma mère y allait souvent et il fallait un laissez-passer à chaque déplacement. C’était vraiment agaçant avec trop de tracasseries administratives. Par ailleurs, nous qui étions encore élèves à la maternelle ou à l’école primaire pour d’autres; il y avait un samedi sur deux chaque mois ce qu’on appelait le samedi anglais sans cours et le samedi français où il fallait aller à l’école. Tout ça a changé progressivement dans les années qui ont suivi pour harmoniser à la camerounaise les procédures.

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    Le peuple camerounais a véritablement une âme unitaire qui s’affirme et s’améliore davantage d’années en années. C’est pourquoi, les thèses sécessionnistes et irrédentistes ne prospèreront jamais dans notre pays, car l’immense majorité de nos compatriotes, ayant l’amour du Cameroun uni, un et indivisible chevillé au corps, rejette complètement cette approche désuète pour ne pas dire anachronique, cette thèse abracadabrantesque et cette vison chimérique.

    En définitive, à n’en pas douter, les mécanismes développés depuis toujours pour la construction de l’Etat camerounais et de la nation camerounaise depuis 1957 à nos jours relèvent tous de ce que j’appelle la mystique de l’unité nationale à savoir : le caractère unitaire et décentralisé de l’Etat, la doctrine de l’intégration nationale, la politique de l’équilibre régionale, la consécration des notions d’autochtones et de minorités, l’affirmation de l’égalité de valeur des deux langues officielles (le français et l’anglais), la laïcité de l’État, les symboles sacrés de la République (le drapeau, la devise, l’hymne, le sceau de la République).

    Simon Pierre Omgba Mbida

    Ministre plénipotentiaire

  • Sur les chemins rocailleux de l’unité nationale au Cameroun : de la réalité projetée à la construction souhaitée

    Sur les chemins rocailleux de l’unité nationale au Cameroun : de la réalité projetée à la construction souhaitée

    Depuis ses premières interventions au Conseil de Tutelle des Nations Unies, le Cameroun est apparu aux yeux du monde comme un pays spécial doté d’un peuple qui ne cesse d’affirmer sa fierté, son ingéniosité, sa créativité, sa combativité, son unité, mais également sa partialité, sa médiocrité, sa cruauté et son opiniâtreté.

    S’il y a un concept qui y a toujours occupé le nuage des mots en gros caractères, c’est certainement l’unité nationale. L’unité supposée du territoire a connu son premier choc le 4 Mars 1916 avec l’échec du condominium franco-britannique qui a entraîné, dès le 6 Mars de la même année, le partage du territoire. Or, comme l’avait éloquemment et avec justesse relevé le professeur Jean Emmanuel Pondi, jusqu’à cette crise, il n’y avait ni anglophone, ni francophone au Cameroun. 

    Une administration fractionnelle au détriment de l’unité du territoire

    En passant du protectorat allemand aux mains peu heureuses de la double administration franco-britannique, le territoire camerounais a connu une macération des semences de la division à travers un processus de construction des identités plurielles par deux administrations tutélaires concurrentes rapaces et opposées aux valeurs énoncées dans la Charte de l’Atlantique (1941), pourtant prônées par leur mandant onusien. Ainsi, au lieu de préparer le territoire à une « indépendance complète », ces deux figures du colonialisme ont planté, en un peu plus de quatre décennies (44 ans), des semelles architecturales de l’édifice d’un « mini-rideau de fer culturels » entre des Camerounais qui n’en avaient point fait la demande. Malgré les efforts inlassables de l’UPC, principal artisan de l’indépendance du Cameroun, les résultats à l’orée de la décade 60 ne correspondaient pas aux attentes des Camerounais. Pourtant, tout en œuvrant inlassablement à la réunification du Cameroun entre 1959 et 1961, John Ngu Fontcha et Ahmadou Ahidjo, alors principales têtes de proue, n’ont pas su être suffisamment prudents et perspicaces dans la construction de l’unité du Cameroun. Les conséquences des décisions prises alors montrent, des décennies plus tard, qu’il aurait fallu faire plus attention à cette période délicate de l’histoire de notre pays. Nos leaders n’ont pas été inactifs, mais leur travail n’avait pas été suffisant.

     

    Les leaders ont été engagés et décisifs

    Il y a lieu tout de même de relever que leur rôle a parfois été sous-estimé. Alors que les mandataires onusiens cherchaient à rattacher les territoires à eux confiés aux grands ensembles voisins conquis précédemment par leurs soins respectifs, les leaders camerounais luttaient pour créer un État unitaire aux contours à préciser. En effet, malgré l’appel et les manœuvres des autorités Nigérianes visant à convaincre nos frères de l’autre côté du Moungo d’abandonner la « politique réunificationiste » avec la partie sous tutelle française, J. N. Fontcha qui avait précisément pris part à la célébration de l’indépendance du Cameroun oriental le 1er Janvier 1960, n’a pas raté l’occasion de la célébration de l’accession du Nigeria à son indépendance le 1er Octobre 1960, pour préciser ses idées lors de son adresse aux peuple et Gouvernement Nigerians, en ces termes : «Mr Prime Minister [Sir Tafawa Abubakar Balewa]. Sir, it may sound a pity to some well-meaning Nigerians to learn that the attainment of independence is the separation of the British Cameroons from Federation. While I appreciate their point of view and disappointment I have to point out that is a matter for the people to decide and that they should be given the chance to do so… you wish us well whichever way we may choose to go». En substance, l’indépendance du Nigeria a marqué la séparation du Cameroun occidental de la Fédération nigériane. Le peuple du Cameroun occidental, qui se prononcera sur son avenir plus tard, venait de faire le pas décisif vers la réunification dont l’élection aura lieu les 11 et 12 février 1961. 

    Cette posture était conséquente, car, assistant à la célébration de l’accession du Cameroun oriental à l’indépendance le 1er janvier 1960, il s’y était déjà montré engagé dans la marche vers la Réunification. Les propos ci-dessous le confirment : «Today, we of the Southern Cameroons see the beginning of the unity of our country in the independence of Eastern Kamerun, we have always believed that the shortest course to unity of the two sectors is through independence. I have all along been immensely impressed with the unanimity of the demand for independence and reunification in Eastern Kamerun, a unanimity which obliged even United Nations to rule out the need for a plebiscite to ascertain the wishes of the people. Encouraged by this patriotic spirit, I would like to insure you that we of the other sector of Kamerun are working hard to make possible the coming into being of this great country of Kamerun». À son tour, dans sa démarche de convaincre ses frères du Southern Cameroons, Ahamdou Ahidjo prononça un discours marquant le 27 janvier 1960 à Victoria. Il déclara : «On dit, d’autre part que nous n’avons plus les mêmes habitudes, que nous n’avons plus les mêmes langues et moi je dis : si vous, de votre côté, vous avez réussi à avoir les mêmes habitudes que les Anglais en quelques décades et nous, si nous avons réussi à avoir la même langue que la France en quelques décades, comment ne pourrions-nous pas ; nous qui sommes frères, nous sommes appelés à vivre jusqu’à la fin du monde, ne pourrions-nous pas nous entendre et avoir les mêmes habitudes et la même langue ?».

    Ensemble jusqu’à la fin du monde, … le chemin peut être parfois rocailleux

    De ces « rappels en mémoire », il ressort assez clairement que la construction de l’unité nationale est entravée par l’absence d’une « indépendance complète » voulue par la Charte de l’Atlantique. Entre la déclaration et la matérialisation de l’unité transparaît un écart que les dirigeants ont négligé ou sous-évalué. 

    La contestation de la légitimité du président Ahidjo et les positionnements politiques de ses partenaires de l’autre côté du Moungo ont semblé prendre le dessus sur le but visé de l’acte référendaire du 20 Mai 1972. Le référendum, quoi que précipité, a porté le Président Ahidjo en triomphe, lui qui souffrait encore d’un déficit de légitimité. Ce contexte a influencé le comportement des artisans de l’unité qui ont davantage mis l’accent sur leurs positionnements personnels respectifs que sur les objectifs communs fixés. Tout en annonçant le multiculturalisme, Ahmadou Ahidjo a réussi à subjuguer les cultures locales en priorisant les cultures tutélaires. Les langues étrangères ont vaincu et surclassé les langues nationales. Il s’est même retrouvé promoteur de la francophonisation du pays, laquelle n’a pas manqué de nourrir la nostalgie de l’option zéro par endroits chez les rétifs de la démarche. 

    À la différence de son prédécesseur, le Président Paul Biya très tôt a voulu donner un élan particulier à l’unité nationale dès 1984. Certains choix supposés être des avancées ont provoqué des effets contreproductifs. Certes, il a connu la contestation de son autorité et la crise économique entre 1986/1987. Néanmoins, le retour à la valorisation de la dimension culturelle et structurante de l’unité a semblé quelque peu tardif, si l’on considère la consécration officielle du multiculturalisme le 23 Janvier 2017. Malgré le focus mis sur l’unité nationale dans son discours, certaines populations n’ont pas jugé vigoureuses les mesures prises ni transformatrices des mentalités, les pratiques adoptées notamment dans la gestion des structures étatiques. En guise d’illustration, l’adoption du train de mesures prises au milieu de la décennie 2010 renforçant le bilinguisme et le multiculturalisme dans le pays et au sein des institutions intervient dans une atmosphère de revendications. Cela a dû affecter l’effet escompté au sein la «clientèle politique». Les identités culturelles secondaires ont pris une position dominante. La décentralisation consacrée dans la loi fondamentale en 1996 ne prend forme finalement qu’en décembre 2019. Si ces efforts du Chef de l’État sur le plan institutionnel sont indiscutables, l’offre a été inférieure à la demande. Dans ce contexte, les impatiences et incompréhensions ont pris la forme des revendications irréductibles, voire d’une surenchère séparatiste, faisant de la construction de l’unité, un défi permanent.

    Bien que les leaders politiques camerounais n’aient jamais négligé la construction de l’unité, il n’est pas superflu d’indiquer que les populations ont souvent jugé les actions et le rythme comme des aspects méritant une amélioration substantielle. Depuis  la création de l’État fédéral, les attentes et revendications n’ont pas faibli. La période de 1961-1972 qui a paru plus inclusive selon l’appréciation des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest notamment, n’a pu durer plus longtemps ; les impacts financiers du fonctionnement des institutions fédérales ont eu raison des préoccupations libertaires. Paradoxalement, l’avancée proposée en 1984 a été interprétée diversement dans certaines parties du pays. En effet, la nostalgie des termes et symboles rappelant l’histoire fédérale ou encore l’origine plurielle des entités ayant formé le Cameroun dont la superficie est de 475 442 km carrés au 1er Octobre 1961, reste un aspect non seulement à prendre en compte, mais à mobiliser en vue d’une mise en perspective consistante d’un avenir national en lien et en cohérence avec son passé.

    Plus de focalisations sur les marques et symboles de l’unité à tous les niveaux

    À ce stade, il devient utile de s’attarder sur l’intérêt des dates et lieux susceptibles de servir de lieux de mémoire. Entre le 11 février, le 1er Octobre, le 6 Mai et le 20 Mai, laquelle de ces dates servirait mieux la cause de l’unité nationale ? Quel contenu nouveau donner au paquet de l’unité nationale ? Malgré les monuments et autres sites chargés de mémoire, la question a le mérite d’être posée d’autant que certains analystes estiment que le 20 Mai célèbre davantage la victoire d’un homme, le Président Ahmadou Ahidjo, lui qui incarna l’aile souple ayant négocié l’indépendance du Cameroun oriental avec les français, et dont le nom n’est pas véritablement entré dans la prestigieuse liste des auteurs de faits d’armes ou des grands hommes qui ont porté les différents mouvements de libération nationale sur le continent. D’autres, pour y associer son successeur, évoquent le design de la célébration du 20 Mai qui met en avant le patron du défilé. Certes, le Président Paul Biya met en exergue le couple armée-nation en ce « lieu de rencontres », à ce moment d’unité nationale. Les différents thèmes retenus et l’organisation du défilé sont éloquents à cet égard. Néanmoins, la célébration permet-elle aux populations camerounaises de s’approprier le projet politique qui leur a été soumis par les dirigeants successifs autour du vivre ensemble, de la cohésion et de l’intégration nationales ? Le devoir de mémoire rend-il suffisamment service à la nation et son histoire au cours des différentes festivités ? Autant de questions qui méritent un approfondissement de la réflexion en vue de la consolidation des acquis.

    Quelle que soit l’option qui pourrait être retenue, les Camerounais ont besoin de voir plus de manifestations de l’unité aussi bien à travers les productions normatives et institutionnelles qu’à travers des politiques publiques symboliques fortes, marquantes, comprises et valorisées par l’ensemble de la population. Sur le parcours de la construction de l’unité nationale, les autorités de Yaoundé devront surtout faire attention autant aux décalages entre les événements et dates symbolisant l’indépendance et la réunification qu’aux défis de désintégration et d’appropriation de l’unification. Cela participera certainement de la construction d’une unité nationale, stable, crédible et durable.

    Paul Batibonak

    Ministre Plénipotentiaire

    Coordinateur du CRÉDIS (Centre de Recherches, d’Études Diplomatiques, Internationales et Stratégiques).

     

  • Exploitation du fer de Lobe : ce que l’Etat du Cameroun a signé

    Exploitation du fer de Lobe : ce que l’Etat du Cameroun a signé

    La convention liant le Cameroun avec l’entreprise Sinosteel autorise la structure à acheter la tonne du minerai à 33% de fer au prix de 2300 FCFA/tonne. Pour le député Cabral Libii, il s’agit d’une vente au rabais.

    L’entreprise publique chinoise Sinosteel corporation est depuis le 6 mai dernier, autorisée à mener des activités d’exploitation industrielle du minerai de fer de Lobe à Kribi, Département de l’Océan, Région du Sud. Suivant la convention signée entre la structure et le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (Minmidt), Gabriel Dodo Ndoké, les engagements pris portent sur un domaine de 20 km de long avec une réserve totale évaluée à 632,8 millions de tonnes de fer. Durée de la convention : 50 ans.

    Dans le détail, l’exploitation  de la réserve concernée devrait procurer à l’État des revenus annuels de 23 milliards de FCFA. Ce qui équivaut à une taxe ad valorem de 14 milliards de FCFA ; aux droits de la concession domaniale de 13,8 millions FCFA; au fonds de développement du secteur minier chiffré à 8 millions FCFA; au compte spécial de développement des capacités locales  d’un montant de 1,4 milliards FCFA ; à 1% de la part de l’Etat issue du partage de production de concentré de fer à hauteur de 2,8 milliards FCFA ; à la taxe à l’exportation qui est de 4,7 milliards de FCFA. L’enveloppe ainsi projetée, qui ne tient pas compte des impôts de droit commun et des dividendes au titre des 10% des parts gratuites de l’État.

    Le projet d’exploitation du fer de Lobe, d’un montant global de 422 milliards FCFA déjà mobilisés par Sinosteel, porte sur l’extraction de 10 millions de tonnes de minerai par an à 33% pour ensuite l’enrichir afin de parvenir à une production de 4 millions de tonnes de concentré d’une teneur en fer de 60%. Il est par ailleurs adossé à la création d’une usine d’enrichissement du minerai de fer, la construction d’un pipeline d’environ 20 km et d’une unité de production de l’énergie de 60Mw.

    Cabral Libii dit niet

    «Sur le marché international, pour le même minerai enrichi à 33%. Le minerai de fer est toujours enrichi à 33%, ce que nous nous vendons à 2300FCFA/ la tonne est vendu à 95 000 FCFA. Donc, lorsqu’on a exploité dix millions de tonnes par an, l’entreprise a engrangé 950 milliards FCFA alors qu’elle n’a reversé que 23 milliards FCFA à l’Etat. Au bout de 50 ans, l’entreprise aura engrangé 47 500 milliards FCFA alors qu’elle n’aura reversé à l’Etat du Cameroun qu’un gap de 1575 milliards FCFA», explique Cabral Libii dans une vidéo devenu virale sur la toile.

    Celui-ci explique que pour un minerai enrichi à 60%, Sinosteel pourrait effectuer des ventes de l’ordre de 1,5 millions FCFA par tonne et percevoir un pactole annuel de 5000 milliards FCFA pour un montant global de 300 000 milliards FCFA.

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    Louise Nsana

  • Cameroun: nouvelle reconfiguration du projet Central African Backbone 

    Cameroun: nouvelle reconfiguration du projet Central African Backbone 

    La crise sécuritaire en cours dans ces deux régions du pays a entrainé l’annulation de tous les projets initialement prévus dans ces deux régions.

    A deux mois et demi de la clôture des deux années de rallonge de l’échéance accordée à la mise en œuvre du projet Central African backbone (CAB), force est de constater que les travaux n’ont pas connu l’évolution escomptée. Et pour cause, de nombreux blocages à l’instar de l’insécurité dans les régions anglophones, la survenue du coronavirus et des pesanteurs administratives, en ont entravé l’exercice. «L’insécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest, a entrainé la reconfiguration du projet dans sa globalité avec l’annulation de tous les projets inscrits dans ces régions», a souligné ce 18 mai 2022, la ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, à l’ouverture des travaux de la 9eme session ordinaire du Comité national de pilotage du projet CAB.

    Il s’agit notamment de «l’annulation de seize (16) activités non lancées et pour la plupart, en cours de contractualisation, en attente de non-objection de la BAD ou à exécuter dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest», souligne Minette Libom Li Likeng.  7 milliards de FCFA, c’est le montant de la reconfiguration du projet Central African Backbone ainsi adoptée. Il est donc question pour le Comité national de pilotage dudit projet d’en apprécier les avancées enregistrées depuis 2019, date initiale de la clôture du projet, et de prendre des mesures afin d’accélérer son exécution.

    Les Précisions du ministre des Postes et Télécommunications

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  • Filière Banane: plus de 4,7 milliards FCFA de subvention

    Filière Banane: plus de 4,7 milliards FCFA de subvention

    C’est ce qu’il ressort de la cérémonie officielle d’inauguration du Terminal fruitier modernisé du Port autonome de Douala (PAD) co-présidé ce mardi 17 avril 2022, par l’ambassadeur Philippe Van Damme, chef de la délégation de l’Union européenne (UE).

    «Face à une tentative d’attribuer les opérations de manutention de la banane  à un opérateur étranger au PAD,   les  producteurs au travers  de l’association bananière du Cameroun ont énergiquement réagi et ont obtenu du PAD la  concession du Terminal qui  fait l’objet de l’inauguration ce jour». La mise au point du ministre délégué auprès du Minepat faite ce 17 mai 2022 à l’occasion de la cérémonie officielle d’inauguration du Terminal fruitier modernisé du Port autonome de Douala (PAD), ne s’arrête pas à cela.

    Paul Tasong ajoute en effet que «le contrat de concession conclu en 2010 entre cette société et le PAD a permis  de ramener le tarif de manutention appliqué à tous les utilisateurs de ce Terminal  de 8000 FCFA à 4850 FCFA. L’objectif vise à améliorer la compétitivité de la banane camerounaise sur le marché mondial». 

    Le programme a démarré le 11 juin 2013 et vient explicitement en appui à la stratégie nationale 2010-2019 de développement de la filière banane au Cameroun. Le projet de modernisation du Terminal fruitier mixte du PAD a été financé avec une subvention estimée à plus 4,7 milliards de FCFA. Entre 1999 et 2022, les appuis européens cumulés à la filière banane sont estimés à près de 65 milliards de FCFA (100 millions d’euros).

    Union européenne

    «Les travaux du Terminal fruitier de Douala ont été financés à hauteur de 4 milliards 723 millions de FCFA soit 5 millions 200 Euros par l’UE à travers  les mesures d’accompagnement au pays fournisseur de  banane communément appelé MAB. Les MAB ont été approuvés pour 10 pays d’Afrique des Caraïbes et du pacifique dont un montant de 48 millions d’euros soit 31,5 milliards de FCFA pour le Cameroun ont fait l’objet d’une convention signée entre le Cameroun et l’UE», affirme le ministre délégué auprès Minepat. Il s’agit d’un investissement qui permettra à cette infrastructure de se conformer aux exigences internationales en matière de manutention et, par conséquent, d’améliorer les coûts et conditions de transport et d’exportation des bananes camerounaises.

    Le projet dont la mise en œuvre aura pris plusieurs années, est soutenu par l’UE, dans le cadre des mesures prises pour soutenir le secteur de la Banane au Cameroun. La gestion de cette subvention est confiée à la délégation de l’UE au Cameroun. «Les investissements engagés ici produisent des effets remarquables. Le coût de revient de la manutention, par palette de bananes, a considérablement été réduit. La durée du chargement a diminué de deux tiers. La chaîne du froid, de la station d’emballage jusqu’au navire, est renforcée et garantit désormais une meilleure qualité du produit. Et puis les détails fixés par les transports maritimes sont davantage respectés et aucune  marchandise n’est  laissée au  Port», affirme  Philippe Van Damme, ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun.

    Avant 2008, le volume produit annuellement atteignait 300 000 tonnes.  Actuellement, il avoisine 200 000 tonnes et est en baisse du fait de la crise sécuritaire dans la région du Sud-Ouest. Mais en termes de valeur, la banane aura été le 3e produit camerounais d’exportation en 2021, ceci grâce à l’Accord de partenariat économique-APE entre le Cameroun et l’UE. Sans APE, un droit de douane entre 7% et 11% serait applicable à l’importation, sur le marché européen, des bananes camerounaises.

    MAB

    L’appui européen au secteur de la banane est encadré par un programme intitulé «Mesures d’accompagnement à la banane (MAB)». Il s’agit d’une initiative qui depuis plus de 20 ans, vise à renforcer la compétitivité du secteur banane, promouvoir la diversification économique dans ce domaine, améliorer les conditions de travail/vie des employés et assainir les conditions environnementales de production de cette denrée.  L’objectif des MAB est d’accompagner les pays bénéficiaires à s’adapter aux nouvelles conditions du marché qui résultent de la libéralisation des échanges et du désarmement douanier qui favorise l’entrée en Europe, d’Amérique latine et centrale des bananes.

    Diane Kenfack

  • Cameroun-États-Unis: vers une réactivation de l’AGOA

    Cameroun-États-Unis: vers une réactivation de l’AGOA

    Yaoundé et Washington sont à la recherche d’une meilleure formule leur permettant de tirer profit de la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique.

    «Il faudrait voir comment relancer la machine depuis la suspension du Cameroun de l’AGOA». À Yaoundé, le 5 mai dernier, Luc Magloire Mbarga Atangana l’a suggéré à John Lamora, ambassadeur des États-Unis au Cameroun. Au cours d’une audience qu’il a accordée à ce dernier, le ministre du Commerce (Mincommerce) a souligné la nécessité de mener une stratégie d’ensemble pour promouvoir les échanges entre les États-Unis et le Cameroun. Selon Luc Magloire Mbarga Atangana, de nouvelles améliorations pourraient contribuer à maximiser la capacité d’adaptation du Cameroun aux exigences de l’AGOA. Il pense surtout que «cela pourrait apporter de l’’assistance aux opérateurs économiques qui font face au problème de la méconnaissance des règles d’exportation vers les marchés américains».

    Innovation
    Dans la foulée, le Mincommerce a signifié à son hôte l’existence d’un obstacle majeur (le changement régulier des normes américaines). Aussi a-t-il évoqué la nécessité de la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes structurelles complémentaires. Celles-ci, a-t-il dit, pourraient considérablement améliorer le partenariat économique entre le Cameroun et les États-Unis dans les prochains jours. D’où l’urgence de la mise en place d’un hub AGOA pour l’Afrique centrale. Attaché à celui d’Accra au Ghana, ce hub serait la porte d’entrée des États-Unis au vaste marché de la ZLECAF.

    «Je suis là pour voir comment à l’avenir avoir un changement. C’est un chemin que nous voulons aussi suivre. Je vais passer le message aux autorités de Washington, on est prêt à travailler ensemble, l’entrée des produits vers les USA obéit aux normes», a expliqué le chef de la mission diplomatique américaine en terre camerounaise.

    En rappel, le Cameroun a été suspendu de l’AGOA en janvier 2020, sur décision du gouvernement américain alors dirigé par Donald Trump. Dans un communiqué, celui-ci avait alors expliqué que «le Cameroun n’a pas répondu à nos préoccupations concernant les violations persistantes des droits de l’homme commises par ses forces de sécurité. Ces violations comprennent les exécutions extrajudiciaires, les détentions arbitraires et illégales et la torture».

  • Gouvernance des migrations de main-d’œuvre: le Cameroun au diapason de l’UA

    Gouvernance des migrations de main-d’œuvre: le Cameroun au diapason de l’UA

    Le lancement national du Projet Action JLMP dédié au développement et à l’intégration en Afrique, s’est déroulé hier à Yaoundé sous la présidence du ministre du Travail et de la Sécurité sociale.

    La gestion des migrations prend du galon en Afrique en général et au Cameroun en particulier. Cette perception se matérialise notamment par le lancement ce 11 mai 2022 à Yaoundé, après le Malawi, du projet ‘‘Actions catalytiques du programme conjoint UA-OIT-OIM-CEA sur la gouvernance des migrations de main-d’œuvre pour le développement en Afrique’’ (Action JLMP). En présidant la cérémonie y relative, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a indiqué que «l’initiative de la rencontre est louable. Car la disponibilité de compétences est le facteur déterminant pour assurer une croissance économique durable. Étant donné qu’une main-d’œuvre qualifiée et une protection sociale effective des travailleurs migrants, contribuent à la productivité et à la transformation des économies des pays»

    Grégoire Owona pense alors au vu de ces enjeux que «le développement et la bonne gestion des compétences doivent être intelligemment planifiés et efficacement mis en œuvre dans le cadre d’une stratégie orientée vers l’émergence». C’est tout l’intérêt du Projet Action JLMP lancé en présence de Achille Bassilekin III, ministre des Petites et Moyennes Entreprises, et des représentants de la Commission de l’Union africaine, de la CEA, du Bureau international du Travail (BIT), de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), et des ambassades d’Allemagne et de Suisse au Cameroun.

    Contours

    Le Projet JLMP est lancé en juin 2021 et est mis en œuvre avec le soutien financier de la Suisse et de l’Allemagne. Sa période d’implémentation court jusqu’en décembre 2024 et concerne pour l’essentiel le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Le Cameroun fait ainsi partie des cinq pays retenus par la Commission de l’Union africaine pour bénéficier du Projet. 

    Et celui-ci repose sur quatre piliers fondamentaux. À savoir : «le soutien à certains États sur la gouvernance et la réglementation des migrations de main-d’œuvre; l’accès des travailleuses et travailleurs migrants à la protection sociale et à la reconnaissance mutuelle de compétences et des niveaux d’éducation; un soutien fondé sur des données factuelles grâce à une utilisation accrue des données statistiques; le pilotage, la coordination et la mise en œuvre des questions de migration de main-d’œuvre et du JLMP», ont précisé les acteurs.

    Atelier

    La cérémonie de lancement national du Projet Action JLMP a de fait donné le coup d’envoi de l’atelier de renforcement des capacités des acteurs nationaux sur la gouvernance et l’administration de la migration de la main-d’œuvre. Les travaux s’achèvent ce 13 mai 2022 à Yaoundé. Ils vont permettre entre-temps aux parties prenantes d’être édifiées sur l’ampleur du phénomène migratoire en Afrique, dans la CEEAC et au Cameroun. Il est par exemple prévu de revisiter le cadre normatif global. L’objectif est de voir ce qui peut être amélioré. Et dans ce sens, de faire «des propositions et formuler des recommandations pour le renforcement de la gouvernance de la main-d’œuvre», a expliqué Évelyne Nkeng peh, conseillère en Migration à la Commission de l’Union africaine. Bien plus, les travaux doivent aboutir «à l’élaboration d’une feuille de route devant permettre l’implémentation du Projet avec efficacité et pertinence», a exigé le ministre camerounais du Travail.

    Partition du Cameroun

    «Le Cameroun se réjouit d’être parmi les cinq pays retenus pour cette série de lancements. Nous exhortons dès lors tous les acteurs camerounais à rester très mobilisés autour de la réussite de ce projet», commence par prescrire le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss). En se réjouissant également «des engagements fermes de la Suisse et de l’Allemagne», Grégoire Owona a précisé que «le Cameroun quant à lui s’engage à capitaliser ces nouveaux acquis et à œuvrer sans relâche pour l’implémentation et la réussite de cet important projet». À en croire le membre du gouvernement, cela passe notamment «par le renforcement du cadre juridique, l’actualisation et la production de données statistiques sur le marché du travail».

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Corridors d’Afrique centrale: démantèlement en vue de postes de contrôle au Gabon

    Corridors d’Afrique centrale: démantèlement en vue de postes de contrôle au Gabon

    A la suite du Cameroun, le Gabon a annoncé le 10 mai, son intention de démanteler des postes de contrôle sur les corridor le liant aux Etats voisins.

    Plusieurs semaines après l’initiative du ministre camerounais de la Défense de démanteler des postes de contrôle le long de la partie camerounaise de certains corridors, c’est au tour du Gabon de rentrer dans la danse. Le ministre gabonais du Commerce, des Petites et Moyennes entreprises a en effet annoncé le 10 mai dernier son intention de s’inscrire à cette école. Yves Fernand Mamfoumbi se propose ainsi de s’attaquer d’abord «au poste de Ntoum. Celui-ci sera alors suivi de celui de Mebo», rapporte l’Agence d’information d’Afrique centrale. Ces deux postes représentent des points de contrôle et de filtrage sur les corridors liant le Gabon à ses voisins. Leur démantèlement va dès lors permettre «de fluidifier la libre circulation des personnes et de biens dans l’espace de la Cemac», a laissé entendre le membre du gouvernement.

    D’après plusieurs témoignages recueillis par l’Agence d’information d’Afrique centrale, «les transporteurs congolais et camerounais confirment l’existence de fortes tracasseries policières et douanières, et dénoncent la corruption, ainsi que la multiplication des taxes le long des corridors». Il se trouve en effet qu’«entre Eboro (frontière avec le Cameroun) et Libreville, on dénombre environ cent postes de contrôle intervenant pour plusieurs administrations» fait observer le site d’information. D’où l’espoir partagé par le président de la Confédération patronale gabonaise de voir les mesures annoncées par le ministre du Commerce, «être intégralement mises en œuvre pour qu’on puisse facilement vendre nos produits dans la sous-région».

    La position de Alain Ba Oumar est sur ce point en phase avec celle de la Commission de la Cemac et du Pref-Cemac. «Il a été demandé aux pays de rationaliser les postes de contrôle au niveau des différents corridors, et si possible de faire une communication sur les contrôles officiels», confirme le directeur de la surveillance multilatérale à la Commission de la Cemac, Jean-Claude Nguemeni. Le Pr Daniel Ona Ondo, président de l’institution sous-régionale, n’a lui-même eu de cesse de dénoncer cet état de chose. Et sous son leadership, «la Commission est en train de mettre en œuvre une politique sectorielle pour lever des barrières sur les corridors. Cela s’effectuera avec l’appui et l’accompagnement des États», a relevé Bertrand Doukpolo de la Commission Cemac.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Flux financiers illicites: note trop salée pour le Cameroun

    Flux financiers illicites: note trop salée pour le Cameroun

    Le pays, pourtant en quête d’émergence, pourrait perdre sur la période couverte par la SND30, 780 milliards FCFA. TJNA et le Cradec sonnent l’alerte et se proposent pour plus de vigilance, de renforcer les capacités de plusieurs corps sociaux.

    Les chiffres donnent le tournis. 780 milliards FCFA d’ici à 2030 au rythme de 78 milliards par une période de mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND30). Voilà en termes de projection, le manque à gagner pourrait enregistrer les caisses de l’État du Cameroun du fait des Flux financiers illicites (FFI). Tax Justice Network estime en plus que ces « 140 millions de dollars (78 milliards FCFA) chaque année, c’est plus qu’il n’en faut pour multiplier par cinq les budgets annuels combinés du ministère des Affaires sociales, ainsi que celui de la Promotion de la Femme et de la Famille, à titre illustratif». L’organisation non gouvernementale (ONG) permet ainsi de mieux visualiser l’impact de la fraude et de l’évasion fiscale, mais pas seulement, sur le cadre et les conditions de vie des populations camerounaises. Il n’en fallait pas plus pour que Tax Justice Network Africa (TJNA) et le Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (Cradec) montent au créneau. Il est prévu à leur initiative du 25 au 27 mai prochain à Kribi, la tenue d’un séminaire de renforcement des capacités de plusieurs corps sociaux. Ceux-ci doivent à cette occasion être outillés en matière d’« analyse du système fiscal international et de suivi de l’équité fiscale au Cameroun », renseigne la note conceptuelle.

    Enjeux
    Ils sont parlementaires, membres de la société civile ou encore hommes de médias et ils sont appelés à être des remparts du Cameroun dans la lutte contre les FFI. Leur implication trouve déjà sa justification dans le rôle que chacun de ces acteurs joue au quotidien auprès des populations et des autorités monétaires et fiscales de notre pays. Il est notamment attendu que leur intervention contribue à stopper l’hémorragie fiscale dont est victime le Cameroun. Le Cradec et TJNA rappellent en effet que « la mobilisation des ressources domestiques est importante pour les États africains. Elle est même impérative dans le contexte des crises actuelles, sanitaires, sécuritaires, économiques, voire sociales ». Il est dès lors présenté à l’issue du séminaire de renforcement des capacités, «une amélioration du niveau des recettes pour le financement des projets de développement, sur des bases plus rationnelles, objectives et optimales », font savoir les deux organisations. Cette perspective pourrait également avoir un impact positif sur le niveau de la dette intérieure et extérieure de notre pays. Celui-ci est souvent décrié.
    Au Cameroun comme ailleurs, l’existence de flux financiers illicites pose le problème de l’équité et de la justice fiscales. Il s’agit de deux notions cardinales pour TJNA et le Cradec. Dans la mesure où « elles devraient constituer l’épine dorsale d’une politique économique progressiste et surtout d’un programme ambitieux d’émergence comme c’est le cas pour le Cameroun», indique la note conceptuelle. L’état de l’équité fiscale dans notre pays constitue de ce fait une importante base de travail, de lobbying et de plaidoyer. Les parlementaires, les OSC et les médias devront beaucoup s’appuyer dessus.

    Atouts
    TJNA et le Cradec sauront par ailleurs capitaliser les enseignements tirés des formations précédentes sur les FFI et la fiscalité. Un outil essentiel à présenter aux participants sera par exemple celui mis sur pied par TNJ, un partenaire du Cradec. Il a le mérite semble-t-il, de faciliter la compréhension « du secret financier mondial, des paradis fiscaux ou juridictions secrètes, ainsi que des FFI et la fuite des capitaux ». L’importance de ces enjeux permet au demeurant aux deux organisations de bénéficier du financement aussi bien de l’Agence norvégienne de développement (Norad) que de l’Union européenne.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Yaoundé-Nsimalen: Paul Biya «en visite» sur l’autoroute

    Yaoundé-Nsimalen: Paul Biya «en visite» sur l’autoroute

    Avant d’embarquer pour l’Europe, le président de la République a pu s’enquérir de l’état de l’ouvrage.

    Quelle ne fut pas la surprise des habitants de Meyo (Yaoundé 4e) samedi 14 mai dernier. Il était 13 h16 minutes lorsque le cortège présidentiel traversait le gros échangeur de l’autoroute. «Pour la toute première fois le président de la République passe par ici», constate Emile Yene, patriarche de la localité. Pas très coutumier des itinéraires hors agenda officiel, Paul Biya s’est néanmoins mis en scène sur ce tronçon routier qui relie l’aéroport international de Nsimalen à la capitale politique du Cameroun. Près de 2 heures avant son passage, aucune voiture ou personne ne pouvait emprunter la moindre route au niveau de l’échangeur. Plusieurs éléments de la garde présidentielle veillaient au grain, à côté des habitations et même dans les portiques de forêt. Sur son ordre certainement, sa luxuriante Mercedes roulait à près de 20 mètres entre la suite avant et arrière, à une vitesse très légère.

    Première lecture
    À l’analyse, ces éléments font apparaître que le choix de cet itinéraire n’est pas anodin. «Tout déplacement présidentiel est toujours un mode d’exercice du pouvoir. C’est une sorte de propagande par la vue qui s’appuie sur une mise en scène mobilisant plusieurs marqueurs», atteste un ancien haut-gradé de l’armée camerounaise. Sur le coup, l’on peut dire que Paul Biya a emprunté l’autoroute Yaoundé-Nsimalen à la fois pour façonner son image présidentielle et pour agir dans le jeu politique. En effet, dans un contexte marqué par des rumeurs de toutes sortes, le chef de l’État a voulu «rassurer» sur sa capacité à gouverner et à s’inscrire dans la durée. Dans ce cas, l’autoroute Yaoundé-Nsimalen a dû lui fournir le meilleur contexte et le plus porteur pour que son image puisse bénéficier des plus grandes retombées médiatiques.

    Autre lecture
    Paul Biya, souvent rassuré que tout est sous contrôle et maîtrisé, a parcouru plusieurs kilomètres de l’autoroute pour se faire une idée par lui-même de l’état de l’infrastructure ouverte au public depuis le 6 janvier dernier. Ceux qui scrutent ses faits et gestes confient que c’est la raison pour laquelle sa limousine n’a pas roulé à vive allure, comme d’habitude. Cette lecture gagne en plausibilité dès lors que l’on se souvient que le chantier de construction de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen a longtemps défrayé la chronique nationale. Près de 10 ans pour construire une dizaine de kilomètres seulement ! C’est finalement en début janvier dernier que l’ouvrage (érigé en «don du chef de l’État» par Célestine Ketcha Courtes) a été officiellement mis à la disposition du public. D’un coût total de 189,8 milliards FCFA, le projet de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen a démarré le 2 mai 2014 pour une durée de 36 mois. Les travaux auraient dû s’achever depuis mai 2017.

    Lire aussi: Aviation : Yaoundé-Nsimalen fait peur aux Américains

    André Gromyko Balla

  • Finalisation du projet Central African backbone: aucun effort ne sera ménagé

    Finalisation du projet Central African backbone: aucun effort ne sera ménagé

    Cette assurance est de la ministre des Postes et Télécommunications du Cameroun, Minette Libom Li Likeng. Les responsables du projet s’expriment sur la question de la finalisation du Central African Backbone.

    « Nous nous réjouissons d’un niveau d’avancement des travaux »

    Mme Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications du Cameroun

    «La signature de ce Mémorandum d’Entente, survient après des accords similaires signés entre notre pays, et le Congo, le Gabon, et le Tchad. Elle traduit la ferme volonté des Chefs d’État de la sous-région Afrique Centrale, à impulser les dynamiques de renforcement de l’intégration sous-régionale, en droite ligne de leur engagement réaffirmé lors du Sommet extraordinaire tenu le 22 novembre 2019 à Yaoundé. Dans cette perspective, les équipes techniques du Cameroun et de la RCA sont d’ores et déjà à pied d’œuvre. Et nous nous réjouissons d’un niveau d’avancement des travaux, plutôt rassurant à ce stade. Nous sommes conscients que nous devons en accélérer la cadence et le rythme. Aussi avons-nous instruit nos collaborateurs à ne ménager aucun effort à cet effet. La signature de ce Mémorandum d’Entente, survient après des accords similaires signés entre notre pays, et le Congo, le Gabon, et le Tchad. Elle traduit la ferme volonté des Chefs d’État de la sous-région Afrique Centrale, à impulser les dynamiques de renforcement de l’intégration sous-régionale, en droite ligne de leur engagement réaffirmé lors du Sommet extraordinaire tenu le 22 novembre 2019 à Yaoundé. Dans cette perspective, les équipes techniques du Cameroun et de la RCA sont d’ores et déjà à pied d’œuvre. Et nous nous réjouissons d’un niveau d’avancement des travaux, plutôt rassurant à ce stade. Nous sommes conscients que nous devons en accélérer la cadence et le rythme. Aussi avons-nous instruit nos collaborateurs de ne ménager aucun effort à cet effet»

     

    «Le Cameroun reste le leader et le meilleur exemple» 

    Justin Gourna Zacko,  ministre de l’Économie numérique, des Postes et Télécommunications de la RCA

    «La République centrafricaine, pays enclavé au cœur du continent, profitera de sa situation géographique pour en faire une opportunité d’investissements dans le domaine des communications électroniques et d’être un hub naturel pour la sous-région et du Continent Africain. Grâce aux efforts considérables réalisés dans ce domaine, le Cameroun reste le leader et le meilleur exemple pour le développement du secteur des communications électroniques pour la sous-région. Bientôt, des conventions spécifiques seront signées entre le Gouvernement du Cameroun à travers Camtel et le Gouvernement de la RCA à travers la Société gestionnaire de l’infrastructure. J’ose espérer qu’avant la date de clôture de nos deux projets CAB prévue respectivement le 30 juin 2022 pour le Cameroun et le 31 décembre 2022 pour la RCA, nous aurons tiré profit de cette noble coopération».

     

    «Nous avons bonne foi que pour cette année 2022, les choses vont s’améliorer»

    Michel Ngakala, coordonnateur national du projet CAB-Congo

     «L’exécution du projet a connu plusieurs difficultés pratiquement liées à la crise de Covid-19, ce qui a causé du retard sur la livraison du matériel, dans le retour de certaines consultations… Aujourd’hui, notre taux de décaissement est plus faible que prévu, mais nous avons bonne foi que pour cette année 2022, les choses vont s’améliorer pour qu’il n’y ait plus de blocage dans le déroulement du projet. Nous sommes sûrs de finaliser tout ce que nous avons déjà commencé. Les travaux de réseau de fibre optique entre le Congo et le Cameroun sont achevés depuis juin 2021 et d’ici peu, nous allons pouvoir faire la réception de l’ouvrage construit par nos partenaires. Pour ce qui est du contrat de la construction du Datacenter national, il n’a pas encore été signé. Selon l’étude faite,  la construction de cette infrastructure devait se faire en une année mais avec le retard accumulé, nous allons certainement demander une prorogation pour finaliser la construction dudit Datacenter».

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    15 ans après, état des lieux du projet Central African Backbone

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    Propos sélectionnés par JRMA

     

     

  • 15 ans après, état des lieux du projet Central African Backbone

    15 ans après, état des lieux du projet Central African Backbone

    Dans son application territoriale, le projet CAB est l’expression d’une ambition collective partagée et supportée par une vision stratégique. 

    Selon Mme Minette Libom Li Likeng (ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, Minpostel), «il  vise donc à conjuguer une ambition à long terme, des orientations stratégiques de développement à moyen et long terme». En ce sens, cela suppose une priorisation des objectifs portés par les collectifs engagés pour le déploiement opérationnel effectif du projet CAB. C’est donc cet ensemble qui fait émerger deux lectures des acquis du projet, respectivement en termes d’effets et d’usages. Qu’il les aborde en termes de mécanismes ou d’expériences,  le champ de l’évaluation apporte ainsi des éléments substantiels de réponse sur l’actualité du projet. 

    Memoranda d’entente (MoU)

    Le Cameroun, a signé des MoU avec la République du Gabon, du Congo, du Tchad et tout dernièrement de la RCA.

    Pour ce qui relève spécifiquement des travaux d’interconnexion proprement dits, les chantiers initiés dans le cadre de l’interconnexion par fibre optique entre le Gabon, le Congo, et le Tchad sont entièrement finalisés et fonctionnels.

    En termes très concrets, il se trouve bien qu’il y a un horizon qui guide les pays. Par exemple : Le Cameroun et la RCA s’engagent à terminer l’interconnexion de leurs réseaux de fibre optique avant le 1er janvier 2023. Le 4 mai dernier, les deux pays ont signé un Mémorandum d’entente relatif à l’interconnexion de leurs réseaux de communications électroniques. À ce sujet, des sources bien introduites au Minpostel indiquent que, côté Cameroun, la pose de la fibre optique par section est entièrement réalisée entre Bertoua – Batouri – Kenzou. Les mêmes sources font également part de la commande des équipements de transmission. Leur livraison et leur installation, apprend-on, sont prévues d’ici fin mai 2022.

    Entre temps, Le projet de construction du réseau à fibre optique sous-fluviale entre le Congo et la RCA est  entré dans sa phase de réalisation. Les travaux ont été officiellement lancés le 14 janvier dernier à Brazzaville. Sur le terrain, le gros œuvre consiste à la pose de 285 kilomètres de fibre optique sous-fluviale et en l’exécution des travaux de génie civil ainsi que la construction des sites techniques sur l’axe Pokola-Ouesso-Kabo-Bomassa-Bayanga-Salo. La durée des travaux de liaison entre le Congo et la RCA est estimée à sept mois. Ils se dérouleront en trois étapes et devraient être achevés au troisième semestre 2022.

    Depuis août 2021, l’on sait que, grâce à un linéaire global de près de 12 000 km de fibre optique déployé sur son territoire, le Cameroun est connecté à plusieurs pays voisins. Il s’agit notamment du Gabon, du Nigeria, du Tchad et de la Guinée équatoriale. L’Agence gabonaise des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf) a déjà  annoncé la fin des travaux d’extension de 528 km de fibre optique reliant Booué au nord du Gabon à des interconnexions physiques au Cameroun et en Guinée équatoriale, en passant par Bitam et Oyan-Bifoun-Lambarene. L’Aninf indique que la prochaine étape du CAB4 sera la mise en service opérationnelle de la liaison qui permettra aux populations des villes gabonaises et des deux autres pays de bénéficier d’une bonne qualité des services Internet à haut débit. 

    Autre exemple : Le 8 novembre 2019 à Libreville, le Gabon et le Cameroun ont signé un mémorandum d’entente pour l’interconnexion de leurs réseaux de télécommunications haut débit à fibre optique. Cette interconnexion est rendue possible grâce au déploiement au Gabon d’un réseau de fibre optique d’une longueur de 411 KM (Booue-Bitam-Eboro/Meyo-Kye) avec l’appui de la Banque mondiale. En plus de l’interconnexion avec le CAB1 (Cameroun, RCA et Tchad) par Eboro, cette dorsale permettra également une interconnexion avec la Guinée Équatoriale par Meyo-Kie (l’Extrême nord du Gabon à la frontière avec le Cameroun). 

    En août 2020,  les gouvernements congolais et camerounais ont lancé les travaux d’interconnexion à fibre optique près de leur frontière sur environ 350 kilomètres. 

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    Jean-René Meva’a Amougou

  • Plan de travail et renforcement des capacités des OSC: passage obligé vers la validation ITIE 2023

    Plan de travail et renforcement des capacités des OSC: passage obligé vers la validation ITIE 2023

    L’atelier de concertation organisé le 5 mai dernier par le Cradec avait également pour but d’arrêter une stratégie de mise en œuvre du Plan d’action 2022.

    Les Organisations de la société civile (OSC) membres et non membres du Comité ITIE Cameroun se sont une nouvelle fois réunies en présentiel à Yaoundé. C’était dans le cadre d’un atelier de concertation organisé par le Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (Cradec). La rencontre faisait suite à la première session du Comité ITIE tenue le 30 mars dernier. Elle avait alors pour but de recueillir les contributions des OSC «pour une validation ITIE 2023 satisfaisante du Cameroun». Et parmi les pistes sérieuses retenues par les participants, le président exécutif du Cradec mentionne «des contributions qui vont dans le sens d’améliorer le contenu du plan de travail 2022-2024 et du Plan d’action 2022, et aussi de pouvoir travailler dans une certaine organisation du Comité ITIE pour la mise en œuvre de ce plan de travail». L’élaboration d’un plan de renforcement des capacités des membres de la société civile était également à l’ordre du jour. Car pour Jean Mballa Mballa, «la validation du Cameroun va se positionner en octobre 2023 et nous les OSC, parties intégrantes de la mise en œuvre de l’ITIE, avons commencé à nous positionner dès maintenant».

    Recommandations
    Dans le détail, les recommandations des OSC s’articulent autour de quatre axes principaux. «L’approfondissement que nous avons eu à faire porte sur la gouvernance et l’administration du Groupe multipartite; sur la communication à travers la mise en œuvre de la stratégie nationale de communication ITIE; sur l’amélioration du calendrier de mise en œuvre des mesures correctives qui concernent en même temps la société civile, le secteur privé que l’administration; et sur la transparence elle-même pour l’amélioration de l’accès à l’information ITIE au Cameroun», laisse entendre le leader d’association.

    Ce dernier point a fait l’objet d’échanges vifs entre les membres de la société civile. Le point d’achoppement était relatif à l’évaluation que les OSC font elles-mêmes des mesures correctives qui les concernent. L’un des problèmes étant qu’en matière de transparence, toutes les organisations de la société civile ne sont pas logées à la même enseigne. «Certains membres de la Plateforme sont nommément désignés par le décret de 2018 du Premier ministre et pensent de ce fait ne pas avoir à rendre compte à leurs pairs. D’autres ne sont pas membres du Comité ITIE et n’ont pas en plus accepté de signer le code de conduite élaboré par les OSC elles-mêmes», ont déploré les participants. Toutes choses ayant conduit à la promesse de Jean Mballa Mballa «d’organiser à moyen terme un autre atelier pour regarder spécifiquement en ce qui concerne les OSC, les mesures correctives qui les intéressent et ont été formulées à leur égard».

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Mouvement OTS et OTA : le gouvernement lance une chasse à l’Homme

    Mouvement OTS et OTA : le gouvernement lance une chasse à l’Homme

    Le ministre de l’Administration territoriale accuse les représentants de ce regroupement d’enseignants d’illégalité et de surenchère.

    Au ministère de l’Administration territoriale, la poursuite des menaces de grève par le corps professoral irrite. Le ministre en charge de ce département, Paul Atanga Nji, a de ce fait instruit les gouverneurs de régions de procéder à l’ «identification » et à l’ «interpellation» des mouvements OTS (On a trop supporté) et OTA (On a trop attendu), à l’origine de la fronde des enseignants du premier trimestre. Mettant désormais certains syndicats hors de la table des négociations, Paul Atanga Nji entend maintenir la collaboration avec les organisations corporatives les moins contestataires.

    «Pour les enseignants absents de leurs postes sans aucune raison valable, vous tiendrez la main ferme à l’application des sanctions prévues par les textes en vigueur», martèle Paul Atanga Nji dans une correspondance le 6 mai dernier.

    Plusieurs raisons sont avancées par le membre du gouvernement. Ce dernier évoque la persistance des velléités frondeuses malgré les mesures gouvernementales en cours pour répondre aux exigences des enseignants ; la surenchère dans les revendications portées par une chaine de représentants en constant mouvement, entre autres.

    A lire Grève des enseignants : à l’heure des sanctions !

    «Bien plus, certains enseignants qui se réclament des mouvements OTS et OTA ont été surpris en pleine réunion avec des responsables de partis politiques et d’ONG. L’objet des échanges n’avait aucun rapport avec les doléances des enseignants, mais plutôt des projets politiques à caractère insurrectionnel. Ces suspects sont actuellement en cours d’exploitation», écrit –t-il.

    Pour avoir participé aux frondes du premier trimestre, les enseignants sont ciblés par des décisions disciplinaires ordonnées par la ministre des Enseignements secondaires et celui de la Fonction publique. Ce dernier avait annoncé, début avril, la révocation prochaine de quelques 7 500 fonctionnaires dont 75% sont des enseignants.

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    Louise Nsana

     

     

  • Covid-19: la pandémie et ses paradoxes

    Covid-19: la pandémie et ses paradoxes

    En s’imposant comme l’un des principaux problèmes à l’ordre du jour sanitaire actuel au Cameroun, la communication gouvernementale met en scène des chiffres rassurants, en même temps que la gravité de la situation.

    Jeudi 28 avril 2022, Manaouda Malachie a invité les populations «à reprendre l’observance des mesures barrières édictées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le gouvernement». Dans un communiqué de presse, le ministre de la Santé publique (Minsanté) a fondé sa directive sur le volume des échanges avec plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe. Quelques jours auparavant (le 7 avril 2022 plus précisément), Manaouda Malachie se fendait en un tweet. «Au 6 avril 2022, la situation épidémiologique du Covid-19 au Cameroun fait état de 119 780 cas positifs, 117 791 rémissions, 1 927 décès, 62 cas actifs, aucun patient hospitalisé. Le taux de guérison est de 98,3%, le taux de létalité est de 1,6% et le taux de sévérité 0%», avait alors posté le Minsanté.

    Lire aussi Covid-19 : les Camerounais appelés à reprendre avec les mesures barrières

    «Si l’on veut bien réfléchir, on voit que se pose ici une question de communication», postule Dr Évariste Mbia. Du point de vue de cet économiste de la santé publique, des signifiants, donnant une interprétation confuse de la réalité se sont imposés avec fulgurance sur la scène. «Des chiffres contradictoires ont été assénées par des experts, provoquant à la fois une anxiété diffuse et désinvolture parmi la population», assène-t-il. Pour alimenter ce débat, Dr Évariste Mbia estime que la gestion de la pandémie au Cameroun met au défi une culture managériale très hiérarchique fondée en grande partie sur le «Command and Control». «Résultat en grande partie d’un processus incontrôlable, ce qui se produit alors peut entraîner des résultats imprévisibles et être extrêmement perturbateur», avise Dr Évariste Mbia. Il ajoute d’ailleurs qu’«en s’imposant comme l’un des principaux problèmes à l’ordre du jour sanitaire actuel au Cameroun, le paradoxe induit est celui de la valorisation des chiffres rassurants, en même temps que la gravité de la situation».

    Au vrai…
    L’évolution de la situation dessine le cadre de deux attitudes paradoxales. La première, assume Dr Jules Habge (épidémiologiste), prouve que, dans le feu de l’urgence, face aux incertitudes liées notamment aux perturbations des chaines logistiques et aux pressions sur les coûts et sur sa trésorerie, l’État s’emploie à montrer que les effets meurtriers du Covid-19 se dissipent peu à peu. «La contagiosité et la virulence du Covid-19 semblent en effet être diluées dans des actes chiffrés d’une normalisation comptable et financière, pour masquer la pénurie de ressources d’un système hospitalier éreinté par les restrictions budgétaires», croit savoir Dr Jules Habge.

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    La deuxième, avance encore le praticien, consiste à faire des variants du Covid-19 des «instruments» capables de générer un bon alibi pour le resserrement de la vie quotidienne. Bien plus: Il semblerait que certaines administrations publiques utilisent la crise actuelle a leurs profits, et pas uniquement pour la gestion de la crise. C’est du moins ce que pense le Dr Albert Ze (un autre économiste de la santé publique). «Il y a des gens qui ne peuvent pas dormir sans dire merci au Covid-19», ironise-t-il, sans ajouter de détails.

    Au Minsanté, l’on assure que l’avis des experts de la santé publique (notamment des spécialistes de la gestion des pandémies) a souvent été abondamment sollicité. «L’État a toujours cherché à appuyer ses décisions sur un diagnostic et parfois même un pronostic de santé publique le plus fiable possible. Jour après jour, le gouvernement a ainsi agi à l’aune des recommandations du Conseil scientifique, qui ont globalement constitué la boussole des orientations prises pour gérer la pandémie», confie Claver Nkeng, responsable de la cellule de communication.

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    Jean-René Meva’a Amougou

  • Financement du secteur privé: le grand jeu de la BEI à la PME camerounaise

     Deux lignes de crédit d’un montant global de 17,8 milliards FCFA viennent d’être ouvertes à la CBC et à la CCA Bank. Elles représentent à ce jour le plus grand appui financier de la BEI au secteur productif camerounais.

    La Banque européenne d’investissement (BEI) a décidé de poursuivre son appui au secteur privé en général et à la PME camerounaise en particulier. Et elle a voulu le faire de fort belle manière. Son vice-président, Thomas Östros, a procédé ce 6 mai 2022 au ministère des Finances (Minfi) à Yaoundé, «à la signature de la déclaration d’ouverture de deux lignes de crédit auprès de la Commercial Bank of Cameroon (CBC) et du Crédit Communautaire d’Afrique (CCA)». Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, présidait la cérémonie y relative.

    Le membre du gouvernement camerounais précise qu’il s’agit de «deux lignes de crédit respectives de 12 millions d’euros, soit environ 7,9 milliards FCFA; et de 15 millions d’euros, soit environ 9,9 milliards FCFA au profit des Petites et Moyennes entreprises camerounaises». Et à en croire le vice-président de la BEI, ce financement rentre en droite ligne de la réponse de la Banque européenne d’investissement contre la pandémie de Covid-19. Il représente également le «plus grand appui de la BEI aux investissements privés au Cameroun et une partie des engagements en augmentation de la BEI et des partenaires financiers à travers l’Afrique pour renforcer la résilience de l’économie face à la pandémie de Covid-19».

     

    BEI/Union européenne

    Toujours au chapitre des caractéristiques de l’appui financier objet de la cérémonie de signature de ce 6 mai 2022, il a aussi été indiqué que «l’apport dans ce partenariat de la délégation de l’Union européenne au Cameroun, permettra de faciliter l’accès des PME aux crédits. Ceci grâce à la subvention apportée par l’UE en vue de réduire le coût de financement de nos entreprises». Selon le Minfi, cette intervention de l’UE se fait dans le cadre du «Programme d’appui à la compétitivité du Cameroun (PACC). Elle s’élève à 3,8 millions d’euros, soit 2,5 milliards FCFA». Il devrait ainsi en résulter pour les entreprises camerounaises, «un accès aux crédits à des taux attractifs, du fait précisément de la bonification du taux d’intérêt de l’UE».

    Pour l’ambassadeur, chef de délégation de l’UE au Cameroun, il se trouve en effet que «l’Union européenne accorde une place de plus en plus importante au développement du secteur privé, mais aussi au développement durable et inclusif des petits partenaires». Philippe Van Damme défend notamment l’idée qu’il n’y a pas de «paix et de sécurité sans perspectives d’emploi, et pas de perspectives d’emploi sans un secteur privé vibrant et créateur d’emplois». Ce schéma appelle dès lors pour l’UE un appui au secteur privé en trois grands axes.  À savoir «le développement humain, le renforcement de l’environnement des affaires et l’amélioration du climat des investissements, et la pleine exploitation du potentiel économique et des échanges internationaux»,  a indiqué le diplomate européen.

    C’est pour répondre à ces nombreux défis, en plus de celui posé par la Covid-19, que s’est mise en place «une coopération exemplaire entre le Minepat, la BEI et la délégation de l’UE au Cameroun». Aussi pour Philippe Van damme, «les lignes de crédit, à des conditions subventionnées, signées aujourd’hui seront désormais suivies comme une expérience pilote de blending au sein d’investissements que nous espérons faire pour le Cameroun, et comme un exemple pour le reste de l’Afrique». Le diplomate exhorte de ce fait «les bénéficiaires des lignes de crédit, à les mettre en œuvre rapidement et dans l’esprit dans lequel elles avaient été conçues».

    Au moment de la signature, le Minfi, Louis Paul Motaze, était également entouré du Minepat, Alamine Ousmane Mey, du Minpmeesa, Achille Bassilekin III, du chef de la représentation régionale pour l’Afrique centrale de la BEI, Nikolaos Milianitis, et des directeurs généraux de CBC et de CCA Bank.

     

    Théodore Ayissi Ayissi

  • 81 milliards FCFA de la BEI: et Belabo-Ngaoundéré de nouveau sur de bons rails

    81 milliards FCFA de la BEI: et Belabo-Ngaoundéré de nouveau sur de bons rails

    La réhabilitation de cette ligne de chemin de fer est l’une des premières retombées de la visite au Cameroun du vice-président de l’institution bancaire européenne. La cérémonie de signature s’est déroulée ce 5 mai 2022 à Yaoundé sous la supervision du Premier ministre, Joseph Dion Ngute.

    La Banque européenne d’investissement (BEI) vient de procéder dans les services du Premier ministre à Yaoundé, à la confirmation de la signature des accords de financement du projet de renouvellement de la ligne ferroviaire Belabo-Ngaoundéré. L’échange des parapheurs s’est en effet fait ce 5 mai 2022 entre Thomas Östros, vice-président de la BEI, Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), et Philippe Van Damme, ambassadeur chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun. La cérémonie placée sous la supervision du Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, portait sur un financement d’un montant de 80,7 milliards FCFA.

    Chantier

    La Ligne ferroviaire Belabo-Ngaoundéré a été mise en service en 1974 et après près de 50 ans d’exploitation, elle nécessitait des travaux de réhabilitation. La délégation de l’Union européenne au Cameroun a pour ce faire engagé une étude de faisabilité et mobiliser la partie subvention de 23 millions d’euros. La signature ce jour des accords de financement va au final permettre «le renouvellement complet de la ligne et en réalité de la partie la plus ancienne et la plus vieille du Transcamerounais. Ce sont des travaux d’envergure. On va changer les rails, les ballasts et les traverses. C’est des travaux longs et sous pression, puisque nous serons toujours en opération», a précisé, Pascal Miny, le directeur général de Camrail.

    Impact et bénéfice

    L’ouverture du chantier de réhabilitation apparait de prime abord comme l’une des premières retombées de la visite de haut niveau de la forte délégation de la BEI dans notre pays. Ce financement de la BEI est le plus important jamais accordé au Cameroun. Il est en plus le plus important jamais opéré en Afrique subsaharienne dans le domaine des transports. Il porte ainsi à 577,52 milliards FCFA le volume du portefeuille projets de l’institution bancaire européenne au Cameroun. 

    Et de façon concrète, ce chantier présente pour le Cameroun l’avantage de pouvoir relier plus facilement «le septentrion et la région Centre-Sud du Cameroun; une meilleure intégration en Afrique centrale, une meilleure mobilité des passagers, l’accroissement du commerce et la réduction des gaz à effet de serres, en droite ligne avec le Pacte vert de l’Union européenne», a relevé Philippe Van Damme.

    De son côté, Alamine Ousmane Mey parle de «l’amélioration du service du transport ferroviaire, l’augmentation de la capacité du trafic, le confort des voyageurs, un impact sur le trafic minier à moyen terme avec l’exploitation de la bauxite dans l’Adamaoua, l’industrialisation et l’intégration au plan national et sous-régional avec le Tchad et le République Centrafricaine (RCA), notamment».

    S’appesantissant à son tour sur les avantages du projet de réhabilitation de la ligne ferroviaire Belabo-Ngaoundéré, Thomas Östros a laissé entendre qu’il «s’agit avant tout de connecter et de rapprocher les gens. Aussi bien pour des raisons privées, mais aussi pour les affaires et les opportunités d’emplois. Et pour transporter des personnes et des biens rapidement et de manière sûre et sécurisée, la clé est d’être doté d’un chemin de fer moderne». A en croire d’ailleurs le vice-président de la BEI, «le chemin de fer représente en plus le futur en matière de transport. C’est le moyen le plus efficace pour transporter de nombreuses personnes dans des conditions en phase avec les exigences du développement durable. C’est un domaine dans lequel plusieurs pays européens sont en train d’investir. Je suis heureux que le Cameroun assure un leadership dans la sous-région Afrique centrale».

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Le Cameroun recherche 510 000 tonnes de produits pétroliers à l’international

    Le Cameroun recherche 510 000 tonnes de produits pétroliers à l’international

    Le ministère de l’Eau et de l’Energie vient pour ce faire de lancer une consultation  aux traders en vue de la fourniture de 510 000 tonnes de pétrole et dérivés.

    Le Cameroun sollicite le concours des sociétés pétrolières étrangères pour la fourniture de 510 000 tonnes métriques de produits pétroliers, notamment 100 000 tonnes métriques de Super (Gasoline), 65 000 tonnes métriques de Super (Gasoline), 155 000 tonnes métriques de Gasoil,  100 000 tonnes métriques de Gasoil,  60 000 tonnes métriques de Jet A1, 30 000 tonnes métriques de Fuel 3500.  Ces stocks, a récemment indiqué le ministre de l’Eau et l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, serviront pour la redistribution locale au courant du 3e trimestre de l’année 2022.

    Pour l’opération lancée, les offres favorisées pratiquer des prix aux normes du marché international, en l’occurrence le « CIF NWE/basis ARA pour le super, le gasoil, le jet et le Fuel ».

    Quoique de coutume, l’avis en consultation ainsi ouverte aux traders jusqu’au 13 mai prochain, survient dans un contexte marqué par la pénurie des produits pétroliers au Cameroun du fait de la guerre opposant l’Ukraine à la Russie, l’arrêt des ctivités de la Sonara (Société nationale de raffinerie), etc. Cette situation  a conduit d’une paralysie du secteur industriel au Cameroun.

    Lire : Cameroun : comprendre la rareté des produits pétroliers

  • Cameroun-BEI: 57 ans de coopération pour 577 milliards FCFA de portefeuille projets

    Cameroun-BEI: 57 ans de coopération pour 577 milliards FCFA de portefeuille projets

    Les secteurs prioritaires concernent l’eau et l’énergie, les transports, l’agriculture et le soutien au secteur privé camerounais.

     L’arrivée au Cameroun d’une délégation de haut niveau de la Banque européenne d’investissement (BEI) a été l’occasion d’évaluer le volume et la consistance du portefeuille projets de l’institution bancaire dans notre pays. La note de coopération produite à cet effet par le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) retrace ainsi 57 ans de relations.

    Elles «ont été nouées en 1965. Et depuis lors, l’organisme de financement des États membres de l’Union européenne met d’importantes ressources au service du développement du Cameroun, à travers des partenariats public-privé et des prêts souverains à des taux concessionnels», apprend-on.

    À date, «le portefeuille de coopération, y compris les opérations régionales ayant un impact sur le Cameroun, se chiffre à 880,43 millions d’euros, soit environ 577,52 milliards FCFA», renseigne le Minepat. Plusieurs indicateurs sont également fournis et concernent pour l’essentiel le secteur des PME, des transports, de l’agriculture et celui de l’énergie et de l’eau.

    Les PME camerounaises

    «En mai 2022, on totalise 94 millions d’euros, soit environ 61,66 milliards FCFA de lignes de crédit octroyées par la BEI pour le bénéfice final des PME camerounaises». Selon le Minepat, ces appuis contribuent également à renforcer le secteur financier par la mise à disposition des ressources adaptées «en termes de durée et de coût, aux besoins des investissements locaux».

    Transports

    Le montant total des financements de la BEI dans le secteur des transports au Cameroun est de 225,98 millions d’euros, soit environ 148,23 milliards FCFA. Ces financements portent aussi bien sur les projets de développement routiers, maritimes que ferroviaires. La note de coopération met par exemple en exergue «l’extension du Port de Douala (1987), le Pont sur la Dibamba (1987) et la concession de chemin de fer (2002)». Il faut désormais y ajouter le projet de renouvellement de la ligne de chemin de fer Belabo-Ngaoundéré. Les accords de financement ont été signés ce 5 mai 2022. «C’est le plus important investissement de la BEI dans le domaine des transports en Afrique subsaharienne», l’a plusieurs fois souligné le vice-président de la BEI, Thomas Östros.

    Agriculture

    Jusqu’au début du mois de mai 2022, l’agro-industrie camerounaise avait déjà bénéficié de la part de la BEI, des financements d’un montant global de 69,12 millions d’euros, soit environ 45,33 milliards FCFA. Parmi les bénéficiaires, on retrouve la Société des plantations de Mbanga pour la mise en valeur de 500 hectares de plantations de bananes. La BEI a en effet consenti en décembre 2008 un effort financier de l’ordre de 4,1 millions d’euros, soit environ 2,65 milliards FCFA. Le Minepat précise que «le projet est en cours d’exécution et les décaissements sur le financement de la BEI se situent autour de 50%».

    Eau et énergie

    Ces deux secteurs cumulent des financements de la BEI d’un montant global de 361,85 millions d’euros, soit environ 237,35 milliards FCFA. Pris individuellement, c’est le secteur de l’énergie qui est le plus gros bénéficiaire des appuis de la BEI. «À mai 2022, l’intervention de la BEI dans le secteur de l’énergie au Cameroun se chiffre au total à 307,25 millions d’euros, soit environ 201,54 milliards FCFA». Au Minepat, on met par exemple en avant le prêt direct accordé en 2006 par la Banque à AES-Sonel d’un montant d’à peu près 37 milliards FCFA. C’était selon les précisions fournies, pour le financement de son programme d’investissement sur la période 2006-2011. Étant entendu qu’il visait «l’accroissement de l’offre en énergie électrique au Cameroun, à travers le raccordement électrique de plusieurs ménages urbains et ruraux». La note de coopération ajoute que «le programme est en cours d’exécution et le taux de décaissement sur le financement de la BEI est d’environ 90,5%».

    De son côté, le secteur de l’eau a réussi à capter 54,60 millions d’euros soit à peu près 35,81 milliards FCFA. Le 30 novembre 2009 par exemple, le Cameroun et la Banque européenne d’investissement ont «signé un contrat de prêt d’un montant de 40 millions d’euros (environ 26,6 milliards FCFA». Les informations disponibles sur ce sujet précisent que l’appui était destiné «au financement partiel du projet d’amélioration des adductions d’eau potable dans les villes d’Édéa, Bertoua, Ngaoundéré et Yaoundé au profit de la Camwater qui relève du programme d’investissement de cette structure».

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Visite du vice-président de la BEI: faits et dires au Minepat, Mintransports et Minrex

    Visite du vice-président de la BEI: faits et dires au Minepat, Mintransports et Minrex

    Thomas Östros a eu des échanges ce 5 mai 2022 avec les différents chefs de département ministériel, ainsi qu’avec le secrétaire général du ministère des Relations extérieures.

    Le vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI), à la tête d’une forte délégation, est au Cameroun depuis le 4 mai dernier. Ce 5 mai 2022, le séjour de Thomas Östros a surtout été marqué par la confirmation de la signature au Premier ministère, des accords de financement du projet de renouvellement de la ligne ferroviaire Belabo-Ngaoundéré. Mais avant cela, L’hôte de marque du Cameroun a eu des échanges avec Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, de la Planification et l’Aménagement du territoire (Minepat), avec Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, ministre des Transports et avec Oumar Chinmoun, le secrétaire général du ministère des Relations extérieures (Minrex). Tout au long de ses différents déplacements, la délégation de la BEI comprenait dans ses rangs le chef de la représentation régionale pour l’Afrique centrale, Nikolaos Miliantitis. Elle était par ailleurs accompagnée de celle de la délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun emmenée par Philippe Van Damme, ambassadeur chef de délégation de l’UE au Cameroun et en Guinée Équatoriale

    Minepat

    La première visite de haut niveau de Thomas Östros au Cameroun s’est faite en deux temps au Minepat. D’abord au cabinet de Alamine Ousmane Mey. Ensuite en présence des médias. Le vice-président de la BEI s’est très vite félicité de ce que «malgré la pandémie, nous soyons capables de coopérer très étroitement et de construire cette semaine le pipeline de projets entre le Cameroun et la BEI. Ceci au regard du très gros investissement que nous réalisons dans le domaine des transports, ce qui est peut-être notre plus gros financement dans le domaine des transports en Afrique au sud du Sahara». L’hôte de prestige s’est également dit disposé «à renforcer la coopération avec le Cameroun et à travailler à l’implémentation de cet important projet».

    Par ailleurs, Thomas Östros a rappelé le fort engagement de la BEI aux côtés du secteur privé. Un engagement à matérialiser par «la signature de deux lignes de crédit avec deux banques au profit des Petites et moyennes entreprises au Cameroun», a-t-il souligné. Le vice-président a en outre relevé que son institution est «la banque du climat de l’Union européenne, et que les nouveaux financements de la BEI cadrent parfaitement avec cette stratégie et cette ambition». L’hôte de marque du Cameroun a également voulu voir dans la présence de Philippe Van Damme à ses côtés, la preuve «l’étroitesse de la coopération avec la Team Europe. Étant entendu que sans les acteurs européens, la BEI n’existerait pas avec ce grand impact sur l’économie».

    «Nous sommes ouverts aux affaires et nous sommes prêts au Cameroun, quel que soit le domaine. Nous avons commencé cette année avec ce que nous appelons EIB global, qui est une branche de la BEI qui se concentre exclusivement sur les activités à l’extérieur de l’UE. Nous accroissons ainsi notre coopération avec nos partenaires et ceci est important pour nous», a encore notamment expliqué le vice-président de la BEI. Tout en remerciant le Minepat pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé.

    Dans une de ses attitudes, Alamine Ousmane Mey a reconnu que «la présence de la BEI remonte au Cameroun à 1965. Cette institution a joué un rôle de pionnier dans l’appui au développement du Cameroun, dans les secteurs clés tels que l’infrastructure, énergie, eau, développement industriel, secteur financier, etc.». Le Cameroun traverse de nombreuses crises sur lesquelles le Minepat est revenu. Non sans se «réjouir du soutien de nos partenaires et de la présence de la délégation de haut niveau de la BEI au Cameroun», a précisé le membre du gouvernement.

    Minrex

    Les échanges entre Thomas Östros et Oumar Chinmoun étaient également empreints de chaleur, de courtoisie et de reconnaissance. Le vice-président de la BEI et le secrétaire général du ministère des Relations extérieures (Minrex), se sont entre autres félicités de l’excellence, de la qualité et de l’étroitesse de la coopération entre l’institution bancaire européenne et le Cameroun. Le dirigeant européen a notamment expliqué sa présence dans ce département ministériel par le fait «que c’est la porte d’entrée du Cameroun. Nous sommes heureux de l’accueil qui nous a été réservé et cela ouvre des possibilités pour d’importants projets dans ce pays». Thomas Östros a également indiqué «être venu exprimé sa gratitude et son engagement à renforcer les liens de coopération dans le secteur des forêts et du climat au Cameroun».

    Mintransports

    Echange entre le vice-président de la BEI, Thomas Östros, et le ministre  des Transports Ernest Ngalle Bibehe

    Le ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehè, a également reçu avec faste et solennité le vice-président de la BEI en visite au Cameroun. La rencontre a donné lieu à un point de presse. Des échanges aux cours desquels le membre du gouvernement a qualifié de «harmonieuse, la coopération qui date de plusieurs années entre le gouvernement camerounais et la BEI d’un côté et avec l’UE de l’autre». Le membre du gouvernement a également rappelé que «dans le cadre de la mise en œuvre de la politique camerounaise dans le secteur des transports et spécifiquement dans le sous-secteur ferroviaire, d’important travaux ont été engagés à la fin des années 90, pour améliorer les infrastructures tout au long du réseau ferroviaire en exploitation». Et c’est dans ce cadre, à en croire Jean Ernest Massena Ngallè Bibihè, que «l’État du Cameroun a bénéficié de plusieurs appuis, celui de la BEI et de l’UE inclus, respectivement avec prêt de 106 millions d’euros et un don pour la mise en œuvre du projet de renouvellement du chemin de fer».

    Thomas Östros est ensuite revenu sur les raisons de sa présence en terre camerounaise. «Nous avons avec le Cameroun un pipeline de projets communs. Et je suis venu pour voir comment nous pouvons célébrer ensemble cette importante signature de ces importants projets, mais aussi pour voir comment nous pouvons mutualiser nos énergies pour les futurs projets», a d’abord énoncé le vice-président.

    À l’en croire, «le projet de modernisation et de rénovation de la ligne de chemin de fer mentionnée par le ministre est important et représente un clé pour nous. Et nous réjouissons par anticipation de son implémentation». Le vice-président a en outre fait observer que «le Cameroun est béni en termes d’opportunités dans le domaine des énergies renouvelables, et nous pensons pouvoir faire beaucoup plus dans ce domaine».

    Intervenant à son tour, Philippe Van Damme a quant à lui insisté sur la nécessité «qu’après l’adoption du projet de renouvellement de la ligne ferroviaire Belabo-Ngaoundéré, que la phase de la mise en œuvre soit faite de la façon la plus fluide possible et que toutes les capacités soient réunis au bon moment pour pouvoir effectivement démarré». L’ambassadeur chef de délégation de l’UE au Cameroun a également précisé qu’«un certain nombre d’études sont dans le pipeline pour approfondir certains détails, et il y a une assistance technique qui va accompagner tout le projet à travers les subventions que l’UE a apportées en plus du prêt de la BEI. Preuve que c’est un travail d’équipe non seulement entre l’UE et la BEI, mais également avec le partenaire privé et l’État».

    Et le diplomate européen de souhaiter que «ce partenariat PPP, se perpétue et que tous les acteurs soient pleinement engagés pour qu’il n’y ait pas de retard ni au démarrage, ni dans la mise en œuvre». Les échanges au Mintransport se sont achevés par la remise d’un cadeau à l’hôte de marque du Cameroun.

    Théodore Ayissi Ayissi

     

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    Nombre de piliers prioritaires soutenus au Cameroun par la Société financière internationale (SFI). Selon Makhtar Diop, le directeur général de cette filiale de la Banque mondiale spécialisée dans le financement du secteur privé, il s’agit du «développement des chaînes de valeur, du renforcement du secteur énergétique, de l’essor du numérique et de l’accès au logement». En 2019, la SFI revendiquait un portefeuille de 133 milliards FCFA de projets au Cameroun, avec des projets axés sur le développement durable, l’agriculture, l’appui aux petites et moyennes entreprises ou le secteur de l’énergie, avec une intervention financière à hauteur de 20% dans le projet de Nachtigal-amont.

  • Projet Central Africa Backbone: le Cameroun et la RCA franchissent un palier 

    Projet Central Africa Backbone: le Cameroun et la RCA franchissent un palier 

    Les deux pays ont scellé un Mémorandum d’ Entente ce 4 mai 2022 à Yaoundé. 

    Le Cameroun et la République Centrafricaine (RCA) sont passés à une étape importante de l’un des aspects phares du projet Central Africa Backbone (CAB) ce 4 mai 2022. À Yaoundé, ce jour en effet, les gouvernements centrafricains et camerounais ont procédé à la signature de documents fixant le cadre général de leur coopération en matière de communications électroniques. Au cours d’une cérémonie dans la capitale camerounaise, Justin Gourna Zacko (ministre centrafricain de l’Économie numérique, des Postes et Télécommunications) a mis en relief les bénéfices que son pays en tirera. « La République Centrafricaine, pays enclavé au cœur du continent, profitera de sa situation géographique pour en faire une opportunité d’investissements dans le domaine des communications électroniques et d’être un hub naturel pour la sous-région et du Continent Africain », a indiqué le membre du gouvernement centrafricain. 

    Justin Gourna Zacko a par ailleurs relevé que les dates de clôture des deux projets CAB se situent respectivement le 30 juin 2022 pour le Cameroun et le 31 décembre 2022 pour la RCA. Il a également ajouté que des conventions spécifiques seront signées entre le Gouvernement du Cameroun à travers CAMTEL et le Gouvernement de la RCA à travers la Société gestionnaire de l’infrastructure. 

    Il est à rappeler que le projet CAB prend sa source dans la ferme volonté de nos Chefs d’Etats et de Gouvernement clairement exprimées lors de leur Sommet de Ndjamena au Tchad le 25 avril 2007 et celui de Libreville en juillet 2020 sur l’engagement de développer des infrastructures des communications électroniques en Afrique centrale.

    Les travaux de réalisation du lien de fibre optique Centrafrique – Cameroun ont été officiellement lancés en octobre 2019 à Berberati dans la province de Mambéré Kadéï, par le président de la République Faustin Archange Touadera. Le projet est une composante du réseau national de fibre optique cofinancé à 33 millions d’euros par la Banque africaine de développement (BAD) et l’Union européenne.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Faible présence de la jeune fille dans les TIC au Cameroun : les solutions du gouvernement

    Faible présence de la jeune fille dans les TIC au Cameroun : les solutions du gouvernement

    Selon le ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), résorber ce déficit passe par la formation et l’incitation de la gent féminine aux métiers du digital.

    Selon les dernières statistiques de l’UIT, la proportion de femmes utilisant internet dans le monde s’élève à 48%, contre 55% pour les hommes. En termes relatifs, cela signifie que l’écart entre les sexes dans l’utilisation d’internet dans le monde s’élève à 12.5%. Menée par l’ONG «femme et TIC» sur la fracture numérique genre en Afrique, menée dans six pays africains (Bénin, Burkina, Cameroun, Mali, Mauritanie et Sénégal), une autre étude confirme l’effectivité de ce fossé, en montrant que les femmes ont un tiers de chance en moins que les hommes, de bénéficier des avantages et des opportunités de la société de l’information. «Il s’agit en réalité des disparités d’accès et de contrôle des hommes et des femmes sur les TIC, leurs contenus et les compétences permettant de les utiliser. Du fait de leur statut social, les femmes africaines sont pénalisées en termes de participation à la décision, dans le domaine des contenus et des capacités, et en termes d’accès et d’accessibilité aux TIC», commente Mme Libom Li Likeng à l’occasion de la commémoration, à Yaoundé ce 29 avril 2022,  de la 11e édition de la «Journée Internationale de la jeune fille dans les TIC».

    Actions

    Ainsi, pleinement conscient des évolutions technologiques en cours dans le monde et soucieux de combler le fossé numérique qui a tendance à se creuser entre les diverses composantes de la société, notamment entre les genres, le gouvernement camerounais entend apporter des solutions au problème. D’après la Minpostel, «il faut, entre autres, encourager les filles et les jeunes femmes à poursuivre des études en sciences, technologie, ingénierie et mathématique; inspirer les filles et les jeunes femmes à travailler dans ces carrières; accroitre la réussite et les modèles inspirants des filles et des femmes dans le domaine des TIC et prendre des mesures soient pour que la jeune fille se sente en sécurité en ligne».

    Cette année, le thème choisi pour la 11e édition de la Journée Internationale de la jeune fille dans les TIC est: «Accès et sécurité». Face au retard des législations, plusieurs organisations cherchent à armer les femmes et les filles avec les ressources et outils nécessaires pour pouvoir assurer leur protection en ligne, en luttant contre toutes les formes de violence en ligne et en encourageant les femmes à prendre possession des espaces digitaux et à faire valoir leurs droits sur ces plateformes, pour des comportements plus égalitaires chez les internautes. La stratégie de réduction du fossé numérique au Cameroun, qui s’inscrit au rang des priorités de la vision de développement à long terme des pouvoirs publics, vise à permettre à tous, d’accéder et de contribuer à l’information, à la connaissance ainsi que de bénéficier des capacités majeures de développement offertes par les TIC.

    Instituée par l’Union internationale des télécommunications, la célébration de la Journée internationale de la jeune fille dans les TIC, vise à créer un environnement international, qui encourage les jeunes filles et jeunes femmes, à envisager une carrière dans les TIC, secteur en pleine expansion, et à permettre ainsi aux jeunes filles comme aux entreprises technologiques, de bénéficier des avantages d’une plus grande participation féminine.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Les évènements à venir

    Les évènements à venir

    3 mai 2022

    Journée mondiale de la liberté de la presse.

    4 mai 2022
    En ligne, 1er webinaire avec des universités et des groupes de réflexion sur la diversification économique: défis et opportunités
    en Afrique centrale

    5 mai 2022

    Yaoundé Hilton, présentation du dernier rapport sur le développement dans le monde 2021 – Le cas du Cameroun par la Banque mondiale.

    6 mai 2022
    Célébration de la journée de l’Europe au Hilton hotel de Yaoundé à travers une réception offerte par l’ambassadeur, chef de
    délégation de l’Union européenne au Cameroun.

    23-25 mai 2022

    Dakar (Sénégal), 46e Assemblée générale de la Fédération des sociétés d’assurances de droit nationales africaines (FANAF). Thème: « les risques systémiques : assurance et résilience».

    25-26 mai 2022

    Libreville, 19e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.

    21-24 juin 2022 

    Ouagadougou (Burkina Faso), Séminaire de formation sur les travaux de préaudit de certification des comptes annuels. Thème: «Pratique du préaudit de certification des comptes annuels dans le contexte du SYSCOHADA révisé : comment dompter les risques comptables?»

     

  • Développement du Cameroun : prospective et perspectives se conjuguent au Minepat

    Développement du Cameroun : prospective et perspectives se conjuguent au Minepat

    Le Suédois Scania ambitionne de se positionner sur le marché du transport urbain. Le Fida discute de l’avenir des projets qu’il finance dans le pays.  

    Le 27 avril 2022, des officiels de Scania (constructeur suédois de poids lourds et d’autocars ainsi que de moteurs industriels et marins) étaient au ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Conduits par S.E. Carl Michael Gräns (ambassadeur de Suède au Cameroun), ils y étaient pour proposer au gouvernement camerounais la mise en place d’un projet dans le secteur du transport urbain. Articulée autour des solutions de transport rapide et moins polluant, avec des équipements qui correspondent aux attentes des populations, l’offre suédoise surfait notamment sur «le transport durable». «C’est-à-dire celui qui doit contribuer à la prospérité économique, au bien-être social, et ce sans nuire à l’environnement et à la santé de l’homme», selon la délégation suédoise.

    A lire Investissements publics : Le Minepat et la maturation des projets

    Internationalement reconnu pour son expertise dans le domaine, Scania définit plus finement la notion de transport durable devant «permettre de répondre aux besoins en transport des personnes et des collectivités et ce en toute sécurité et de façon à respecter la santé des humains et des écosystèmes, ainsi qu’avec équité parmi les générations et entre celles-ci; être abordable et efficace, offrir le choix du mode de transport et appuyer une économie dynamique; restreindre les émissions et les déchets afin de respecter la capacité de la planète d’absorber ceux-ci, réduire au minimum la consommation des ressources non renouvelables, réutiliser et recycler les composants employés et réduire au minimum l’utilisation du sol et la production de bruit».

    Le même jour…

    Emime Ndihokubwayo était également l’hôte d’Alamine Ousmane Mey. Avec le Minepat, la représentante du Fonds International de développement agricole (FIDA) au Cameroun a fait le tour des projets menés par cet organisme à travers le pays.  La diplomate a dit son appréciation à l’endroit des autorités camerounaises, notamment dans le cadre des contributions volontaires au titre du 9ème, 10ème et 11ème Cycle de coopération. Elle s’est aussi intéressée à l’évaluation du cadre stratégique de coopération entre le Cameroun et le FIDA adopté en septembre 2019 et couvrant la période 2019-2024.  Emime Ndihokubwayo n’a pas omis d’évoquer l’impact de deux projets inscrits dans le cadre stratégique à savoir le PEA-Jeunes et PADFA II, notamment dans l’encadrement des jeunes en milieu rural et leur contribution au développement économique du Cameroun.

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    Jean René Meva’a Amougou

  • Cameroun : 400 milliards FCFA de dette pour les entreprises publiques

    Cameroun : 400 milliards FCFA de dette pour les entreprises publiques

    Cette dette est principalement portée par la Sonara à hauteur de 280 milliards de FCFA, rapporte la Caisse autonome d’amortissement.

    Le stock des emprunts contractés par les entreprises et établissements publics se chiffre à 862,3 milliards de Francs CFA au premier trimestre 2022. Il se compose de 53,4% de dette extérieure et 46,6% de dette intérieure, rapporte la note de conjoncture de la caisse autonome d’amortissement (CAA) d’avril 2022. Il représente de manière précise 7,4% des emprunts du secteur public camerounais élevé à 11 456 milliards de Francs CFA.

    S’agissant de la dette intérieure des structures publiques, elle est élevée à 400,9 milliards de Francs CFA. Ce qui représente une baisse de 0,7% en glissement mensuel, de 2,2% par rapport à Décembre 2021 et de 5,2% par rapport à la même période en 2021. Celle-ci est portée à 70% par la Société nationale de raffinerie (Sonara) à hauteur de 280,9 milliards de Francs CFA de dettes bancaires et crédits aux fournisseurs). Au jour de son sinistre, la structure portait un endettement de 717 milliards de Francs CFA. Le 15 octobre 2021, une convention de restructuration et de remboursement de ladite dette a été signée entre l’Etat et les créanciers de la Sonara pour un montant de 261,4 milliards de Francs CFA étalés sur dix ans avec un taux d’intérêt de 5,5%.

    Les autres entreprises et établissements gonflant la dette publique intérieure sont : Camair-Co (62,4 milliards de Francs CFA), Camtel (17,5 milliards), le Port autonome de Douala (19,3 milliards) et la Cameroon development corporation (12,1 milliards).

    L’encours de la dette extérieure des entreprises et établissements publics recensés à fin mars 2022 est évaluée à 461,4 milliards de Francs CFA. Soit, une hausse de 0,6% en glissement mensuel, 0,6% par rapport à Décembre 2021 et de 2,2% en glissement annuel. Sonara (369,4 milliards) et Camair-Co (61,6 milliards) en en constituent les principales composantes.

    Louise Nsana