INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Politique agricole commune: table rase à la CEEAC

Le processus de révision est en cours depuis ce 16 janvier 2024 à Yaoundé. La Conférence régionale y relative a également dans son viseur, le Programme régional d’investissement agricole, de sécurité alimentaire et nutritionnelle de la sous-région (Priasan).

 

Plusieurs prises de parole se sont succédé ce 16 janvier 2024 à Yaoundé pour présenter les enjeux de la Conférence régionale sur le processus de révision de la Politique agricole commune (PAC) et du Programme régional d’investissement agricole, de sécurité alimentaire et nutritionnelle de la sous-région Afrique centrale (Priasan). Les travaux de trois jours s’achèvent le 18 janvier prochain. Ils sont présidés par le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Gabriel Mbaïrobé pour lequel «les présentes assises marquent une étape cruciale dans la formulation de la PAC et devraient rompre avec les démarches sans résultats que nous avions toujours persisté à conserver».

Deux objectifs principaux sont dès lors mis en exergue par le membre du gouvernement. D’un côté, «partager le bilan et les perspectives de développement de technologies et innovations pour la résilience des systèmes agricoles en Afrique centrale». Le Minader évoque de l’autre côté, «la validation des projets de documents élaborés avec l’appui de la FAO dans le cadre du processus de révision de la PAC/CEEAC». À l’en croire, sont donc attendus au cours des travaux, «le bilan de la mise en œuvre de la PAC/PRIASAN et perspectives pour 2040; PAC de la CEEAC à l’horizon 2040; le plan d’action et d’investissement quinquennal pour la mise en œuvre des interventions de portée régionale de la PAC/CEEAC pour 2040».

Commission de la CEEAC

Le président de la Commission de la CEEAC est présent ce 16 janvier à Yaoundé à l’ouverture de la Conférence régionale. «C’est l’occasion d’exprimer ici notre sincère gratitude à Monsieur l’ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo pour sa présence et pour le choix porté sur notre pays afin d’accueillir cette importante rencontre de réflexion», dira à son sujet Gabriel Mbaïrobe.

Sur le contexte, c’est «le 27 novembre 2020 à Libreville en République gabonaise, les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté ont adopté un Plan stratégique indicatif à moyen terme 2021-2025, dans la cadre de la mise en œuvre de la réforme institutionnelle et organisationnelle de la CEEAC», commence par rappeler le dirigeant communautaire. Avant de souligner que «parmi les activités maintenues dans le cadre de l’Axe Environnemental, Agriculture et Développement rural, figure l’élaboration de nouvelles politiques forestière, environnementale, des ressources extractives et la révision de certaines politiques existante comme la politique agricole commune adoptée en 2015 à Ndjamena, lors de la 16ème Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC».

Quoi de plus normal donc qu’«après huit ans de mise en œuvre de la PAC et du Priasan, que la Commission de la CEEAC ait entrepris un chantier de révision de cet outil stratégique. Cette démarche logique et pertinente, ainsi que managériale, s’inscrit en droite ligne du processus du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA)», s’en félicite-t-il.

FAO

Le rôle décisif de la FAO a plusieurs fois été mis en valeur par les différents intervenants, y compris par son propre représentant à ces assises. Puisqu’il est constant que le processus de révision en cours «s’inscrit dans le cadre des appuis et accompagnements technique et financier de la FAO à la CEEAC en vue de la domestication du PDDAA». Il est ainsi rappelé que l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture «encourage les gouvernements à accroître leurs niveaux d’investissement dans l’agriculture en consacrant au moins 10% de leurs budgets nationaux à l’agriculture et au développement rural». De façon à pouvoir «atteindre un taux de croissance agricole d’au moins 6% par an, conformément à la Déclaration de Malabo de juin 2014», a insisté le représentant de l’organisation onusienne. Tout en remerciant déjà «Hub rural, facilitateur principal de l’exercice; ainsi que la collaboration tripartite CEEAC-CORAF-FAO»

Coraf et Propac

Pour le Coraf, les assises de Yaoundé répondent à un besoin. Celui de «l’adaptation aux changements climatiques, de la sécurité alimentaire, de l’innovation technologique», est-il indiqué par Angèle Moreno, présidente du Conseil d’administration. Son mandat, le Coraf le tient «de la signature d’un mémorandum avec la CEEAC qui confère au Coraf le rôle de bras technique dans le domaine de la recherche agricole et le développement», a rappelé le Dr Alioune Fall, son directeur exécutif.

Quant à la Plateforme régionale des organisations paysanne de l’Afrique centrale (Propac), elle a participé à l’élaboration de la PAC en tant que membre du Comité de pilotage des groupes de travail thématiques sur l’agriculture familiale. Elle entend continuer à faciliter le dialogue entre les organisations paysannes elles-mêmes et les autres acteurs de développement rural, s’est engagée Élisabeth Atangana, sa présidente.

Théodore Ayissi Ayissi

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