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Crédits bancaires en zone Cemac: plafond non remboursé de 1917,9 milliards de FCFA à fin 2022

Ces crédits bancaires non remboursés à échéance ont été multipliés par 4 par rapport à leur niveau atteint 10 ans plus tôt (495 milliards à fin décembre 2012), relève la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), dans sa Revue de stabilité financière 2022, publié le 8 janvier 2024.

Palais de la Cemac à Bangui

Les créances en souffrance des banques de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont atteint 1917,9 milliards de FCFA au 31 décembre 2022.
Selon l’institution financière, cette dégradation de la qualité du portefeuille de crédits des banques sur la période 2012-2022 s’explique à la fois par des facteurs conjoncturels et structurels. Sur le plan conjoncturel, la fragilisation des équilibres budgétaires des États de la Cemac, suivie de la baisse de l’activité économique a induit une accumulation des arriérés de paiement par les pays, dans le portefeuille de crédits des banques.

Sur le plan structurel, l’institution d’émission des pays de la zone Cemac fait que l’augmentation du niveau des créances en souffrance est liée aux insuffisances des dispositifs de gestion de risques et de gouvernance au sein des banques. En effet, la Beac explique que la banque déploie davantage d’efforts sur les aspects commerciaux au détriment d’une analyse rigoureuse du risque de crédit dans leurs portefeuilles.

Pour la banque centrale, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) et les établissements de crédits, cette croissance des créances en souffrance constitue une fatigue majeure pour la Cemac. La banque centrale souligne également que cette préoccupation est d’autant plus importante que le risque de crédit, appréhendé par les créances en souffrance, demeure actuellement l’un des principaux risques auxquels sont confrontées les banques de la Cemac.

Pour limiter la progression de ces créances qui contractent la liquidité des banques et réduire leurs actions de financement de l’économie, la Cobac exige aux banques des demandes formulées aux banques par la présentation des plans d’apurement de ces créances en souffrance ainsi que la mise en place de mesures visant à améliorer les dispositifs de gestion du risque de crédit des banques.

Diane Kenfack

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