Matériaux de construction : Les prix au-dessus de l’étage au Cameroun
Les fers, les tôles, le ciment et autres connaissent dans leurs prix une forte augmentation dans les différentes quincailleries du pays. Les consommateurs étranglés au quotidien par la crise sanitaire sont aux abois.
Certains chantiers sont à l’arrêt depuis plus d’un mois. Les prix des matériaux de construction ont augmenté dans toutes les quincailleries. Les clients ne savent plus à quel saint se vouer. La vie devient de plus en plus difficile du fait de la covid-19. «A l’allure où vont les choses, je ne sais pas si je vais terminer ma maison», s’inquiète le propriétaire d’un chantier. Tout est cher dans les quincailleries, aussi bien chez les grossistes que chez les détaillants. L’augmentation des prix des matériaux va de 100 FCFA, à 200 FCFA, voire-même plus. «Le prix du ciment est de 4800 FCFA alors qu’il coûtait 4600 FCFA; le fer de 10, 4700 FCFA, le fer de 8 coûte 2950 FCFA, et le fer de 6, 1650 FCFA», explique Franklin installé au quartier Nsimeyong. Et le quincailler d’ajouter : «les tôles de 3m, on les vendait à 5500 FCFA la pièce, maintenant, le dernier prix de cette tôle est de 6000 FCFA.
Les tôles de 2m étaient venduEs à 3800 FCFA, à l’heure actuelle, elles coûtent 4000 FCFA, bref, les prix de tous les matériaux de construction ont augmenté». Des prix entérinés par Constant, quincailler à la Poste centrale ce vendredi 19 mars 2021. Pour lui, «tout ce qui concerne le matériau de construction a connu une hausse drastique. Pour le ciment, les prix varient en fonction de la qualité, 4800 FCFA le sac de ciment 42.5; CPLJ l 4500 FCFA; le fer de 12, 6600 FCFA et même les tuyaux Pvc ont augmenté. Les tuyaux vendus à 3000 frs se vendent à présent au prix de 3500 frs. Les pointes étaient vendues à 3500 frs et actuellement, on est à 4000 FCFA ou 4200 FCFA. Voilà de façon détaillée les prix qui se répercutent à notre niveau».
Causes
Dans certaines quincailleries, les nouveaux prix sont affichés à l’extérieur pour que nul n’en ignore. A la vérité, les causes de cette flambée sont diverses. Depuis quelques semaines, les quincaillers évoquent la surenchère au niveau des taxes. «Pour moi qui suis chef chantier depuis des années, j’ai cet avantage que les vendeurs peuvent enlever 25 FCFA par sac de ciment, puisque j’achète en tonne pour venir effectuer mes travaux. Mais pour ce qui est du mobile de l’augmentation du matériau de construction, les quincaillers évoquent l’augmentation des taxes sur la marchandise, et je crois que ce sont les taxes qui sont à l’origine de la flambée des prix sur le marché», fait savoir un responsable de chantier. Et de poursuivre, la situation est incompréhensible. «Le Cameroun produit tout sur place, comment les prix de ces produis faits localement sont aussi chers, Dangoté a voulu aider les Camerounais en vendant le prix de sac de ciment à 2500 FCFA, mais cette offre s’est heurtée au refus des pouvoirs publics».
Pour certains quincaillers, les causes de cette augmentation restent très obscures. Chaque jour, on reçoit des messages sans raisons valables. «Les mobiles de la hausse des prix du matériau de construction restent inconnus. Je reçois juste des messages de notre fournisseur libanais, qui ne nous explique véritablement pas où se trouve le problème», précise Francklin.
Solutions
Face à cette situation aussi déplorable, il revient à l’Etat est appelé à se pencher sur ce problème. Etant donné que les Camerounais dans leur immense majorité végètent. «Nous attendons beaucoup des pouvoirs publics pour revoir ces prix à la baisse. Déjà que la vie n’est plus facile, avec la crise sanitaire liée au Covid-19 et ses répercussions sur le tissu social, vraiment ça ne va pas. Les prix des matériaux de construction que nous avons sur le marché ne permettent pas aux Camerounais moyens de se doter d’un logement décent», s’indigne le propriétaire d’un chantier à Mvolyé.
Olivier Mbessité et Diane Kenfack