Journal Intégration

Mois : novembre 2018

  • Partenariat BIT/PEA – Jeunes : 20 conseillers outillés à l’utilisation de GERME

    Partenariat BIT/PEA – Jeunes : 20 conseillers outillés à l’utilisation de GERME

    C’était du 5 au 16 novembre 2018 à Ebolowa, sous le patronage du ministère de l’Agriculture et du développement Rural (Minader), avec l’expertise du Bureau International du Travail (BIT).

    La solennité de la remise des parchemins aux 20 conseillers de suivi-accompagnement à l’utilisation de l’outil « Mieux Gérer votre Entreprise (GERME) a marqué l’apothéose de dix jours de formation du BIT/PEA-Jeunes le 15 novembre dernier dans la ville d’Ebolowa. Venus des régions du Nord-Ouest, du Littoral, du Centre et du Sud, ces jeunes (dont cinq femmes), ont reçu des informations relatives aux outils et techniques de sélection des entrepreneurs et de conduite de formation en gestion, ainsi que le suivi après-formation. Delphine Ngo Bayiha, représentante des apprenants ne tarit pas d’éloges: «nous partons d’ici vraiment outillés pour mieux améliorer notre travail d’accompagnement auprès des bénéficiaires du programme que nous encadrons».

    À travers une démarche systématique, pratique, simple et cohérente, les formateurs ont permis aux jeunes entrepreneurs agropastoraux de développer et d’améliorer leurs compétences dans les domaines de l’approvisionnement, la gestion des stocks, le marketing, l’estimation des coûts, la tenue des registres comptables, la planification des activités et la gestion des ressources humaines. La cuvée 2018 de ce programme vient s’ajouter aux 80 conseillers et facilitateurs déjà formés sur différents outils de formation en entrepreneuriat du BIT, depuis janvier 2017 sous l’impulsion de madame Vera Lucia Paquete-Perdigao, Directrice générale de l’ETD/BP-Yaoundé, par ailleurs en charge de la Guinée équatoriale et de Sao Tomé et Principe.

    A l’issue de la formation, de l’avis même de tous les intervenants, il se dégage un satisfecit général. Pour les initiateurs du Programme de Promotion de l’Entreprenariat Agropastoral des Jeunes (PEA-Jeunes), ces conseillers viennent combler le vide jadis existant d’une formation sans suivi. Désormais, ces jeunes aideront les entrepreneurs en activité à mieux gérer leur entreprise, et participeront activement à l’amélioration des performances entrepreneuriales des bénéficiaires du PEA-jeunes déjà en activité depuis 6 mois, et ceux de la catégorie C3 qui seront sélectionnés. A terme, le programme ambitionne de créer 4687 entreprises agro-pastorales et développer environ 353 entreprises de jeunes dont l’âge varie entre 18 et 35 ans, dans les chaînes de valeur des filières agropastorales éligibles.

    Bobo Ousmanou

  • Pleins feux : Un « World Trade Center » à l’Hôpital central de Yaoundé

    Pleins feux : Un « World Trade Center » à l’Hôpital central de Yaoundé

    Chaque jour, dans cet espace, les acteurs disent faire des affaires pour sauver des vies. La réalité est tout autre. Reportage.

    Dans les trafics extra-muros de l’hôpital central de Yaoundé

    « À tout moment, cet endroit est plein !» De tels mots ne s’arrachent pas seulement de la bouche de ce taximan qui nous conduit ici à l’entrée de l’Hôpital central de Yaoundé. Beaucoup se piquent de désaffection pour cet endroit où, chaque jour, des files de voitures circulent pare-chocs contre pare-chocs. À tout instant, des taxis embouteillent la rue et déversent leurs passagers au milieu de la voie, dans un flot continu. «Je viens ici juste rarement ; sauf si je dois vite conduire un malade et puis je taxe bien !» complète notre conducteur.

    Ce 14 novembre 2018, c’est enchevêtrement qu’aggravent motos, minibus, camionnettes et piétons, devenus prisonniers des gaz d’échappement. Par leurs sirènes, trois ambulances scandent leur impatience pour accéder à la formation sanitaire. Dans cette thrombose devenue interminable, un homme, fuselé dans son jean et lunette à grosse monture noire sur le nez, tente de réguler la circulation. Ici, la chronique lui reconnait ce rôle. De temps à autre, il s’en prend aux taxis déglingués, passés maîtres dans l’art du rafistolage. De temps à autre aussi, il stoppe les cylindrées qui grillent la priorité aux autres véhicules de transport de médicaments.

    À cet homme-là, on bredouille notre émotion de voir un simple citoyen imposer de l’ordre au milieu des voitures klaxonnant autant pour se saluer que pour s’insulter. Sa poignée de main est aussi vive que son «bonjour, ça va ?», dans un français qu’il parle «un peu». On remarque aussi sa personnalité volcanique, alternant la franche bonne humeur et, soudainement, une sensibilité à fleur de peau. «Ici, c’est la version hard de Yaoundé que vous ignorez», déclare ce bolide qui se fait appeler Tarzan. Dans la suite de son propos, il redonne du souffle à celui de Basile Emah. «À Yaoundé, il y a des lieux publics qui ont une vie privée», constatait, de son vivant, l’ex-super maire de la capitale.

    Centre d’affaires
    L’entrée de l’Hôpital central de Yaoundé est de ceux-là. «Ce lieu incommode autant qu’il fascine», valide Josué Edouma. « En clair, dit ce spécialiste de sociologie urbaine, c’est à la fois une fourmilière dangereusement urticante et un point de convergence des bonnes idées que l’on peut se faire autour de la capitale camerounaise». Il y a peu, cet espace a été ironiquement rebaptisé «World Trade Center». Ceux qui y ont leurs habitudes évoquent le bouillonnement créatif dans les affaires. Celles qui s’exposent mettent en scène des vendeurs à la sauvette.

    Sautant d’un véhicule à l’autre, ils proposent fruits, bonbons, chips, boissons, compresses et solutions médicamenteuses frelatées. «Quand un garde-malade n’a pas assez d’argent, nous le servons même au détail, mais c’est un peu plus cher», confesse innocemment un adolescent qui propose des antalgiques. Peu importe la qualité du médicament proposé, l’unique garantie c’est que son emballage affiche un label pharmaceutique réputé. Quelle que soit l’heure, des cafés et petites échoppes sont ouverts 24 h/24 h. Il y a aussi des vendeurs de nourritures.

    Sur place s’arrachent des bols de bouillon accompagnés d’une impressionnante variété de viandes, de poissons ou de légumes. Les structures de transferts de fonds se sont imposées avec l’onction de la Communauté urbaine de Yaoundé. La même institution a fait bâtir une colonne de boutiques en contrebas. Le mètre carré ici vaut de l’or. Pas un seul centimètre carré n’est laissé au vide. Une vendeuse de serviettes hygiéniques utilise les grilles d’une vieille concession comme présentoir pour ses marchandises. En bas, une ancienne bibliothèque est transformée en magasin de médicaments.

    Une rumeur classe ceux-ci dans le lot des produits volés au chevet des patients par le personnel en service juste en face et même dans d’autres formations sanitaires de la ville. Les trottoirs sont pris d’assaut par des « callboxeurs » ambulants. Parfois ils sont aménagés en cuisine où l’on vend des plats à emporter. Une vendeuse de poisson à la braise raconte que la semaine dernière, elle a reçu son avis d’expulsion. Elle a huit jours pour «être en règle avec le gouvernement local».

    « Tarzan Bank »
    Ce «gouvernement», apprend-on, est un triumvirat de jeunes (parmi lesquels Tarzan) se réclamant descendants de Simon Pierre Tchoungui. L’ancien Premier ministre du Cameroun oriental, précise-t-on, était surintendant médical de l’hôpital en 1960. «Ces trois gars prélèvent des taxes à ce titre et cela dure depuis des années», assume Bertin Mvogo, vendeur ambulant de compresses. À en croire ce dernier, le même «gouvernement» tient les circuits de l’usure.

    D’ailleurs, sans l’envisager et face au reporter, Tarzan assume une drôle de raison d’être : «Shit Business is Serious Business» (« le business de la merde est un business sérieux »). Il est le patron de «Tarzan Bank» lovée dans un bulding encombré de feuillages touffus. «Contrairement aux banques où il faut beaucoup de temps pour obtenir un prêt, notre réaction est plus rapide face à l’urgence», balance-t-il. L’urgence, pas n’importe laquelle. «Si vous devez être opéré et que vous ne disposez pas d’argent, je peux trouver une solution là», développe Tarzan.

    Ses gestes sur une femme en quête d’argent pour la césarienne de sa fille achèvent de persuader sur la véracité de cet exposé. Ils donnent l’impression d’habiter dans un village où cet homme met un point d’honneur à accorder plus d’attention à tous les autres nécessiteux qui arrivent. Sur une autre échelle d’observation, cette diligence est pavée de mauvaises intentions. «Je fais de l’argent avec de l’argent», clame Tarzan, satisfait d’une cinquième transaction réussie depuis 8 heures ce matin. Pour sauver son fils que terrorise une hernie discale aux urgences, un vieil homme vient d’obtenir 25 mille francs au taux d’intérêt de 100 %.

    L’échéance de remboursement est fixée à 48 heures. Au cas contraire, sa vieille moto deviendra la propriété de Tarzan. Pour les gros montants, le débiteur doit mettre en gage un véhicule (qui sera filmé ou photographié par les deux parties en présence de témoins pour éviter toute contestation éventuelle) voire un titre de propriété. «Si ce protocole est respecté, l’argent est disponible immédiatement», confirme l’usurier. Généralement, la transaction lui profite en dernier ressort. «Rien qu’ici à l’Hôpital central, j’ai pu avoir 12 voitures en 3 ans.

    Leurs propriétaires ne m’ont jamais remboursé à échéance ; il m’en reste 4. Les autres ont été vendues», semble-t-il s’en féliciter. «Il n’y a pas de honte d’avoir plumé quelqu’un qui ne veut pas rembourser», poursuit-il, noyé dans la complaisance, la sueur et quelques bulles de vin mousseux.
    Tel un marabout, il mystifie la ruse que ses hommes de main utilisent. Difficile de les chiffrer. «Ils sont pourtant là partout», affirme quelqu’un. «C’est comme une aiguille sur une poupée vaudou», blague-t-il. À fouiner un peu, tout se fonde sur la compassion, la simplification du «cas urgent» et l’écoute maximale. Une vraie pente savonneuse où beaucoup de familles glissent, faute de mieux.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Yaoundé – Odza : Des malfrats tirent sur un prêtre

    Yaoundé – Odza : Des malfrats tirent sur un prêtre

    L’abbé Felix Désiré Amougou a été atteint à la poitrine au cours d’une opération de braquage vendredi 16 novembre dans la capitale.

    Le père Felix Désiré Amougou lors d’une célébration en juin 2018

    Pas d’émotion particulière ce dimanche 18 novembre 2018 à la paroisse Sainte Trinité de Nsam. Les offices se succèdent et les fidèles échangent entre deux messes. Certaines conversations tournent autour d’un braquage qui a failli coûter la vie au père curé Felix Désiré Amougou, le patron des lieux ; et l’on peut déceler par moment des visages atterrés de femmes entre deux exclamations attristées. Au presbytère, l’abbé Venant reçoit des fidèles pour diverses sollicitations. «Nous ne pouvons rien dire pour le moment, se désole-t-il, la hiérarchie nous a instruit de ne rien dire».

    C’est au cours de la «messe de 11h» ce dimanche 18 novembre 2018, visiblement dédiée aux enfants, en priorité, que nous en apprendrons davantage. Mais il faudra attendre la fin de l’office, car au cours de la célébration, l’abbé Joseph va se contenter durant son homélie centrée sur la «fin des temps», de rappeler que l’hôpital est un lieu de souffrance qui nous invite à méditer sur notre fin. Hôpital d’où il revient après avoir servi de garde malade au père curé Felix Désiré Amougou. Avant la bénédiction finale, et dans le but de solliciter le soutien des fidèles pour faire face aux ordonnances qui s’amoncèlent, l’officiant raconte les évènements de vendredi 16 novembre 2018.

    Le père Felix Désiré Amougou rend visite à sa cousine qui habite avec sa famille au quartier Odza. Il est 20h lorsque le religieux constate que la porte est ouverte. Le prêtre décide d’aller la fermer. C’est à ce moment qu’un groupe de visiteurs indésirables fait irruption. Le groupe de malfrats tient toute la maisonnée en respect. Les occupants sont sommés de s’allonger d’abord sur le sol du salon, puis ordonnés de s’enfermer dans une chambre. Sur ces entrefaites, et alors que le père – curé ferme la marche, l’un des malfrats va lui tirer dans le dos.

    Le fusil, visiblement dirigé sur la tête de l’homme de Dieu, manque sa cible et va s’écraser dans le mur devant lui. Le prêtre va néanmoins recevoir plusieurs éclats des balles dans la poitrine. Heureusement, le cœur n’est pas touché. Transporté au Centre des urgences de Yaoundé, il a subi une première intervention chirurgicale samedi dernier. Selon des informations crédibles, les jours du père – curé ne seraient plus en danger. Il doit cependant subir une nouvelle opération chirurgicale pour éviter une coagulation du sang dans la poitrine. Selon l’abbé Joseph, le père Felix Désiré Amougou a fondu en larmes au cours d’une visite, disant ne pas comprendre comment et pourquoi on a attenté à sa vie.

    Rémy Biniou

  • Mœurs : Un maire au tribunal !

    Mœurs : Un maire au tribunal !

    Augustin Tamba doit répondre des accusations d’adultère, injures, mensonges, menaces de mort et calomnie.

    Le maire Augustin Tamba à la barre

    Voici bientôt un an que le sieur Logmo Bitjoka a saisi la justice Contre Augustin Tamba. Et toujours pas de jugement prononcé. C’est dire si l’affaire est hautement complexe. Un ex-mari cocu qui porte plainte à son ancienne tendre moitié et à son amant ou « acolyte ». Avec à la clé des implications de hautes personnalités de la République. Généraux d’armée, commissaires de police et magistrats supposés véreux sont cités. Une enfant accusée d’empoisonnement de ses frères et sœurs, à la demande de sa mère. Des procédures engagées aussi bien en France qu’au Cameroun, etc.

    Jean de la Paix Logmo Bitjoka dit aujourd’hui vivre sous assistance sécuritaire de la gendarmerie nationale, en plus d’avoir engagé un garde du corps. Ce qui a un coût élevé difficile à «satisfaire pendant longtemps». La raison de ce cordon de sécurité autour de sa personne est simple. A l’en croire, son ex-femme et son amant ont décidé de l’envoyer manger le pissenlit par la racine.

    Un ménage à trois qui remonte à l’époque où Logmo Bitjocka s’est épris d’amour pour dame Sandrine Fotseu Makam qu’il va prendre pour épouse. Mais courant 2011, et deux mois après leur mariage, le sieur Logmo Bitjocka finit par avoir la confirmation des soupçons qu’il nourrit envers sa femme. Mme Logmo Bitjocka entretient une relation coupable avec Augustin Tamba, l’actuel maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 7. C’est le bouquet ! Car dans la foulée, Jean de la Paix Logmo Bitjoka découvre également que son épouse avait déjà contracté un précédent mariage qui n’avait pas encore été dissout. Les deux époux entrent en instance de divorce et le second mariage avec Logmo Bitjoka est finalement annulé en mars 2012 pour «bigamie».

    Colère noire
    L’histoire aurait due s’arrêter là, si le divorce douloureux n’avait pas entrainé avec lui le fruit de cette union houleuse. La bataille entre les deux ex-conjoints va se déporter sur la garde de leur fille. Logmo Bitjoka et Fotseu Makam s’étripent et s’accusent mutuellement d’irresponsabilité. La mère accuse le père d’abandonner la fille entre les mains des nounous. Le père l’accuse en retour de tentative d’enlèvement. Et plus grave, d’avoir «manipulée» sa propre fille a fin que cette dernière l’empoisonne ainsi que tous ses frères et sœurs consanguins… Mais pour Jean de la Paix Logmo Bitjoka, son ex-tendre moitié devenue une ennemie jurée agit en complicité avec son amant, le maire Augustin Tamba. Il porte plainte pour tentative d’assassinat, entre autres.

    Version d’Augustin Tamba
    Approché, le maire ne nie pas avoir entretenu une relation intime avec dame Fosteu Makam. Mais, il ajoute rapidement que cela relève du passé. Puis, l’édile entre dans une colère noire et qualifie d’abord l’ex-mari cocu de « feyman ». La suite est une succession de menaces. D’abord envers sieur Logmo Bitjoka à qui il promet d’activer toutes ses relations pour en venir à bout, parce que connaissant le tout Yaoundé politique, militaire et judiciaire. Puis envers le journaliste à qui il lance, furibard : «si vous entrez dans cette affaire, je vous rentre dedans !» Des méthodes dignes de la mafia, qui intéressent la justice française où une autre plainte contre Augustin Tamba est déposée par Logmo Bitjoka. Celui-ci aurait été brutalisé et menacé par des arabes à la solde du maire de Yaoundé 7. A suivre.

    Zéphirin Fotso Kamga

  • Réforme de l’Union africaine : Le clash entre technocratie, démocratie et souverainisme

    Réforme de l’Union africaine : Le clash entre technocratie, démocratie et souverainisme

    Réforme de l’Union africaine : le clash entre technocratie, démocratie et souverainisme !

     

    Zacharie Roger Mbarga, Chercheur en Intégration régionale

    La réforme de l’UA propose une mutation positive qui devrait induire des gains d’efficience. Toutefois, cette réforme tend à renforcer l’élitisme de l’organisation et creuse la distance entre celle-ci et les citoyens dont elle est censée être l’émanation

    Réformer l’organisation continentale, c’est relever le défi des rapports de forces. C’est précisément mettre en accord les lobbies diplomatiques et managériaux des conservatismes, de la technocratie et de l’intégration participative. Dans ce cas, la morphologie à laquelle postule l’organisation continentale est passible de questionnements. S’agira-t-il d’une technostructure ?
    Se dirige-t-on vers un intergouvernementalisme rénové ?
    Pour positionner l’UA sur la faisabilité de ses propres aspirations contenues dans l’Agenda 2063 et à l’effet de réduire les retards sur le Traité d’Abuja, l’organisation continentale doit optimiser son modus operandi. Le chercheur camerounais en Intégration régionale examine le duel annoncé entre l’horizon planifié et le réel.

    L’Afrique est à la recherche des gains d’efficience pour opérer sa mutation socioéconomique. La réforme de l’Union africaine, un de ces vents de libéralisme qui souffle sur l’Afrique, est une illustration du choix audacieux d’intégration économique que veut implémenter une certaine élite panafricaine. Cette trajectoire, au milieu de plusieurs autres projets du premier plan décennal de l’Agenda 2063, constitue une rampe de lancement pour le positionnement stratégique de l’organisation à l’international. Cette cure de jouvence est une arme pour peser dans la rénovation d’un multilatéralisme qui méprise le milliard d’habitants africain.
    Le sommet extraordinaire d’Addis-Abeba ne sera pas celui de la révolution ! Jusqu’au sommet de Niamey en juillet 2019, les chefs d’État vont encore négocier. Ils veulent mieux contrôler la mue d’une organisation aux ambitions parfois trop élevées, comme pour ne pas s’auto guillotiner. Mais la réforme est là et il faudra compter avec elle !

    I/La réforme
    De manière schématique et intégrale, la réforme de l’Union africaine, contenue dans le rapport Kagame, couvre 5 domaines : la réorganisation de la commission de l’UA ; la souveraineté financière, la création de l’Agence de développement de l’UA ; l’optimisation du mécanisme d’évaluation par les pairs (MAEP) ; la division du travail entre l’UA ; les Communautés économiques régionales ; les États ; les mécanismes régionaux et les institutions spécialisées de l’UA.

    1) De la réorganisation de la commission de l’UA.
    – Constitution
    Dans une quête d’efficience par l’adoption d’une gestion axée sur la performance, l’Union africaine va passer de 10 à 8 commissaires. Elle sera désormais constituée d’un président qui est la clé de voûte de l’opérationnel, un vice-président en charge des finances et de l’administration, 6 commissaires pour des portefeuilles resserrés (Affaires politiques, paix et sécurité ; affaires économiques, commerce et industrie ; infrastructures, énergie, sciences et technologies ; développement social et affaires humanitaires; environnement et développement agricole ; genre et jeunesse). Un secrétaire général non élu sera désormais chargé de la coordination opérationnelle des départements de la Commission.
    – Implications financières
    Les implications financières de ce nouveau dispositif démontrent que l’UA enregistre un gain de 352.514 dollars, car un commissaire coûte 257.248 dollars par an (exclusion faite des indemnités d’éducation et de formation des enfants, des indemnités médicales). Le secrétaire général gagnera 161.982 dollars (exempté des indemnités logement, éducation et santé).
    – Sélection
    Les critères de désignation (représentativité des régions et du genre, rotation de portefeuille selon les régions, les pays et le genre) demeurent presque inchangés. Le mode de désignation devient plus intéressant. L’ouverture des postes se fera par le biais d’un appel à manifestation de candidature auquel les candidats devront satisfaire. Une campagne électorale, animée par les candidats, est prévue. Ils devront présenter leur vision devant les organes électifs (Assemblées des chefs d’État pour le président et le vice-président, Conseil exécutif pour les commissaires).
    – Management
    Avec l’introduction de l’accountability, les commissaires seront dorénavant jugés pendant et au terme de l’exercice de leur fonction. Ils pourront ainsi faire l’objet de sanctions pour insuffisance professionnelle.

    2) De la souveraineté financière.
    Le budget prévisionnel de l’année 2018 s’élève à 511 millions de dollars, et la contribution africaine attendue est de 318.276.795 dollars. Au 16 octobre 2018, les États membres n’ont versé que 42% du montant escompté à terme (soit 126.598.892). Au 30 octobre 2017, 61% des contributions espérées des États avaient été transmises.

    L’autonomie financière est un des principaux leviers de la souveraineté de l’organisation continentale. Elle lui permet d’opérer librement les choix des programmes, projets et activités nécessaires à son éveil économique, et d’avoir la capacité de les financer. L’Union africaine c’est deux poches essentielles de dépense : les programmes et opérations de l’UA (75%) et le fonds de paix (25%).

    À l’horizon 2020, la première ligne est estimée à 1,2 milliard de dollars et la seconde à 400 millions de dollars. Pour financer cela, le régime de prélèvement d’une taxe de 0,2% sur les importations a été adopté. La taxe se met progressivement en marche pour être intégralement collectée à l’horizon 2025. C’est à cet horizon qu’on peut espérer que les pays africains deviendront les uniques contributeurs du budget de l’UA.

    Pour le moment, un barème de quote-part est mis en œuvre. Il est calculé sur la base du produit intérieur brut (PIB) et du revenu national brut (Rnb) et fondé sur un système de niveau comme suit :
    Niveau 1 : les pays dont le PIB est supérieur à 4 % qui financent 40 % du budget ;
    Niveau 2 : les pays dont le PIB est supérieur à 1 %, mais inférieur à 4 %, et sur lesquels repose 35 % de l’enveloppe ;

    Niveau 3 : les pays dont le PIB est inférieur ou égal à 1 %. Ils supportent 25 % du budget. Un plafond minimal de 200.000 dollars est fixé pour les pays de cette catégorie (c’est-à-dire qu’aucun État membre du groupe 3 ne paiera moins de 200.000 USD). Tout ceci dans le but d’assurer une plus grande appropriation et un meilleur partage du fardeau global. Ce système s’appliquera sur la période 2019-2021.

    Pour ce qui est du fonds de paix, les fonds sont fournis à contributions égales de chacune des cinq (5) régions de l’UA. C’est-à-dire 80 millions de dollars par région.

    Sanctions
    Un régime de sanctions pour les pays insolvables sera désormais appliqué en adéquation avec la décision du sommet de janvier 2017. Ces sanctions sont prévues dans l’Acte constitutif (article 23.1). Elles sont réitérées dans le règlement intérieur (articles 5, 26 et 35), dans le règlement financier de l’UA (article 78.6) et les statuts de la Commission (article 18, paragraphe 8).

    Ainsi, les États membres faisant l’objet de sanctions seront privés des droits suivants :
    – Être membre d’un bureau de l’un des organes de l’Union ;
    – faire approuver ses candidatures dans le système international par le Conseil exécutif ;
    – offrir d’accueillir tout organe, institution ou bureau de l’Union ;
    – faire participer ses ressortissants à des missions d’observation électorale, des missions d’observation des droits de l’Homme ;
    – désigner ses ressortissants en tant que personnel, consultants, volontaires, stagiaires ;
    – participer aux réunions de l’Union.
    Pourront toutefois échapper à ces sanctions :
    – les États membres connaissant un conflit qui entraine une réduction importante de leur PIB ;
    – tout État membre faisant face à une crise humanitaire imprévue qui épuise ses ressources.

    3) De la création de l’Agence de Développement de l’UA.
    L’Union africaine veut se doter d’un instrument d’intelligence économique capable de porter sa vision du développement et de discipliner son intégration économique. L’Agence du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique) mutera en Agence de développement de l’Union africaine (ADUA). C’est le nouvel outil technique de prospection et de négociation pour la convergence des projets intégrateurs.

    Mandat
    Son mandat consistera à faire converger les projets d’intégration du niveau continental, régional et national. Ainsi, l’Agence doit encadrer les États et les organes régionaux dans les programmes prioritaires de l’Agenda 2063 à travers le renforcement des capacités et le soutien consultatif technique. Elle devra en outre suivre et évaluer la mise en œuvre des programmes de développement de l’Afrique, tout en assurant le partage des bonnes pratiques.  Résolue à parler d’une seule voix à l’international, notamment en matière de développement international, et en vue de faire respecter ses priorités de développement, l’UA se servira de son agence comme interface technique entre le continent et les partenaires au développement.

    Les domaines d’intervention socioéconomique sont : urbanisation et développement économique, bien-être social et humain, durabilité et de résilience de l’environnement, infrastructure transfrontalière et d’interconnexion enfin un cinquième cluster avec des thématiques transversales telles que développement des capacités, égalité des sexes et autonomisation des jeunes, innovations scientifiques et technologiques.

    Financement
    Pour son opérationnalisation optimale, l’ADUA aura les sources de financement ci-après : une allocation budgétaire annuelle de l’Union africaine, des contributions du secteur privé, des apports des partenaires au développement, des dons privés, les accords de cofinancement et de financement de contrepartie au niveau des projets, le financement de programmes conjoints et le financement basé sur l’investissement.

    4) De l’optimisation du Mécanisme d’évaluation par les pairs (MAEP).
    L’enjeu du MAEP demeure l’érection d’une interdépendance productive entre les États membres de l’Union africaine. Le MAEP concourt à la mise à niveau réciproque, et à l’instauration des bonnes pratiques en matière de stabilité politique, de croissance économique, de développement durable et d’accélération de l’intégration économique. Peu connu, sous financé et sans ressource temporelle pour tenir ses conférences ordinaires, la réforme insufflera plus de dynamique et d’aptitude à la structure.

    Revitalisation
    Le budget du MAEP va croitre de 30 %, passant ainsi de501.700 dollars en 2017 à 15.539.337 dollars en 2019. Le budget du MAEP sera incorporé à celui de l’UA.

    Le MAEP a reçu mandat d’évaluer annuellement l’état de la gouvernance en Afrique. Le président en exercice du MAEP, Idriss Deby présentera le premier rapport sur la gouvernance lors du 32e sommet ordinaire de l’UA en février 2019 à Addis-Abeba.

    Pour la tenue des fora du MAEP, le passage à un sommet de l’UA par an devrait dégager plus de marge de manœuvre.

    5) De la division du travail dans l’intégration continentale.
    Dans le fonctionnement de l’Union africaine, le principe de subsidiarité a été mis à mal par les défaillances managériales généralement engendrées par les faiblesses financières. Le manque de clarté installé à la faveur des dysfonctionnements sus-évoqués a laissé proliférer une confusion des rôles entre l’UA, les Cer, les mécanismes régionaux, les États membres et les institutions spécialisées de l’organisation, tout en faisant un carnage du principe de complémentarité.

    Établir une division du travail efficace consiste à délimiter les responsabilités (dans chaque domaine de l’intégration) en fonction de la subsidiarité, des avantages comparatifs, du partage des coûts et charges.
    Opérer une division du travail c’est réaliser une allocation optimale des ressources rares dans la mise en œuvre des programmes d’intégration. Toutefois, l’institution ne peut être pleinement opérationnelle dans un projet ou un programme que si tous ses États membres sont, à des niveaux presque équivalents, directement concernés par le projet ou le programme.

    II/Rapports de force et oppositions
    Il est plus pertinent de parler de processus de négociation pour l’adoption de la réforme de l’Union africaine. Depuis janvier 2017, le marchandage entre les États est loin d’avoir été un long fleuve tranquille. S’il y a eu des avancées certaines, il faut toutefois reconnaitre que la réforme Kagame a été bien diluée.

    1) Les oppositions à une commission qui serait un 56eÉtat membre
    Pour les États, le président de la commission de l’UA ne saurait être un 56echef d’État. Voilà le motif du refus de cession des pouvoirs supplémentaires. Voulant rester les seuls maitres du jeu du processus, les États continueront de désigner les principaux leaders de l’organisation continentale. La proposition Kagame était de permettre au président de la Commission d’incarner le processus, en lui conférant la faculté de désignation des commissaires ou d’affectation des élus.

    Carlos Lopes, membre de la Task Force Kagame, évoque d’ailleurs la recherche de « collégialité et d’esprit d’équipe ». Mais les États ont clairement coupé court. Dans un contexte de profonde modification du processus où les candidats devront être méritants sur la base de leurs propositions managériales, où le nombre de sommets annuels sera réduit de moitié et en prélude au déséquilibre de la représentativité équitable des régions au sein de la commission (de deux à 1,6 par région), l’intergouvernementalisme ne pouvait aisément se muer en fonctionnel. Il est évident que l’abandon des pans de souveraineté à l’institution supranationale africaine n’est pas pour cette réforme !

    2) Le consensus insuffisant entre intégration productive, développement des États et règlement financier latitudinaire.
    L’autonomie financière recherchée de l’UA semble être en opposition avec le financement du développement des États. Pire encore, la pleine application du régime de sanctions à l’endroit des États insolvables provoque des marmonnements « diplomatiques ». Et pourtant les règles de jeu sont claires, notamment les méthodes de calcul. Avec le plafonnement des minima et des maxima, la réforme du financement règle le rééquilibrage des contributions. Désormais, le budget sera équitablement supporté. Ce qui aura une incidence sur la participation des citoyens de l’ensemble des pays à la tâche d’intégration des peuples. Les États devront dès à présent jouer franc jeu en respectant le tableau de contribution en fonction de leur classement dans les catégories (voir I-2).

    L’une des ombres au tableau reste la répartition des contributions au fonds de paix de l’UA. La solution d’Étape qui voudrait que les États contribuent à hauteur 6,5 millions de dollars est bien inégale. En Afrique australe, l’Afrique du Sud et le Lesotho ne pourraient fournir le même effort. Il en est de même pour l’Angola et Sao Tomé en Afrique centrale. Il y a encore matière à peaufiner !

    3) La difficile conciliation des priorités de développement.
    Une agence de développement de l’Union africaine, la belle innovation ! Mais jusqu’à quel point ? Ne s’agit-il pas d’un mimétisme ? Les antagonismes sur l’ADUA résident sur la capacité à refléter les priorités de développement des 55 pays membres de l’UA et des 5 régions de l’Afrique. 80 % des pays africains ont des stratégies d’émergence ou des plans de développement qui sont incompatibles. En plus, les écarts de développement sont parfois très importants notamment entre les États membres. Au mois de janvier dernier, le ministre des Affaires étrangères des Comores se demandait encore comment son pays (archipel) pourrait bénéficier avantageusement de la zone de libre-échange continentale.

    Or, les 5 clusters ou programmes sont assez marginalisant. Dans le fond, l’esprit de l’agence nous présente un outil technologique pour l’affirmation de la vision africaine du développement et de ses priorités. Le premier travail est la convergence des modèles, visions, stratégies et ressources de développement. La question de fond est donc de savoir, qui de l’agence de développement ou des États membres se greffe à la stratégie de développement de l’autre ?

    4) Un poker menteur entre bons et mauvais élèves de la gouvernance ?
    En Afrique, il existe presque 55 modèles de gouvernance. Tous d’inspiration démocratique, mais d’effectivité nationale. Nombre des pays sont jaloux de leur souveraineté et donc de leur idéologie. Quel serait l’intérêt du Cameroun d’adopter le modèle sud-africain ? Le MAEP va-t-il inventer un modèle propre à l’Afrique ?Va-t-il mieux encadrer la tropicalisation du libéralisme sociopolitique ?

    Dans cette incompréhension se glisse une concurrence des outils d’évaluation. Le MAEP fera-t-il désormais concurrence au baromètre Mo Ibrahim auquel adhère une infime poignée des pays africains ?

    5) Rationnaliser toute la chaine !
    Le fait que l’UA, les CER et les MR planifient, budgétisent et mobilisent des ressources séparément démontrent les niveaux élevés de chevauchement, de double emploi et de gaspillage. La division du travail entre les acteurs de l’intégration continentale exige une simple application du schéma du Traité d’Abuja. La division du travail exige ainsi une claire application de la régionalisation et une suppression de la multi-appartenance aux Cer par les États. C’est, enfin, le respect des instruments communautaires et des règles de financement de l’UA. Soit une discipline du processus. Combien y sont préparés ?
    La rationalisation des compétences et des programmes d’intégration implique donc un décloisonnement pour une responsabilisation de chaque acteur.

    III/Quelle valeur ajoutée ?
    L’Afrique est en contradiction avec elle-même. Les volontés de changement de paradigme bouillonnent au niveau continental. La démarche opératoire divise encore, mais une réelle évolution de la vision est perceptible. La réforme de l’UA propose une amélioration organique du logiciel actuel. Cette mutation est positive et devrait induire une rentabilité immatérielle (conscience communautaire, gain de temps, capital humain, discipline, qualité des instruments d’intégration) et matérielle (financements, routes, énergie électrique, emplois).

    Publié en janvier 2017, le rapport de la task force Kagame établit le constat d’une «organisation dysfonctionnelle, dont la valeur pour nos États membres est limitée, a peu de crédibilité auprès de nos partenaires internationaux, et en laquelle nos citoyens n’ont pas confiance». Pourtant, cette réforme tend à renforcer l’élitisme de l’organisation et creuse la distance entre celle-ci et les citoyens dont elle est censée être l’émanation. La jeune fille, le jeune garçon, la citoyenne et le citoyen sont toujours très incorporés dans le processus décisionnel.

    Pour l’appropriation du fonctionnement de l’UA par les masses, l’exacerbation d’une conscience communautaire et le triomphe du sentiment panafricaniste, les médias, la société civile et les programmes d’éducation scolaire sur l’Union africaine doivent être cardinaux dans le schéma. Pour un contrôle citoyen de cette organisation, il est urgent que les membres du parlement panafricain soient élus au suffrage universel direct.

    Zacharie Roger Mbarga,

    Chercheur en Intégration régionale

  • Le développement durable contre les conflits en Afrique centrale

    Le développement durable contre les conflits en Afrique centrale

    Autour du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC/ UNOCA), les experts de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), des institutions partenaires et de la société ont adopté un consensus. Selon les lignes de ce dernier, c’est en investissant dans les domaines connexes tels que le genre, la gouvernance, la jeunesse et la gestion des ressources naturelles que l’Afrique pourrait remporter le défi de la prévention des conflits.

    François Lounceny Fall, directeur de l’UNOCA a reconnu que, dans ce contexte, le «défi est de pouvoir faire plus en matière de prévention des conflits, avec moins de ressources». Il plaide pour «des mesures susceptibles d’avoir un impact réel et positif sur la vie et sur l’avenir des citoyens». À ce sujet, sa conviction est «qu’investir dans le développement, y compris l’éducation, c’est prévenir les conflits ; et prévenir les conflits, c’est créer les conditions du développement durable».

    Renforcement des capacités de la CEEAC
    Ces échanges se tenaient à l’occasion de la réunion de Libreville sur «le renforcement des capacités de prévention des conflits au niveau sous-régional en Afrique». François Louncény Fall a précisé que l’UNOCA est prêt pour «l’appui au renforcement des capacités de la CEEAC, y compris dans le cadre de son processus de réforme en cours». Un engagement qui a sans doute trouvé un écho favorable auprès de Baudouin Hamuli Kabarhuza. Le directeur des Affaires politiques et du MARAC, représentant le Secrétaire général de la CEEAC à la réunion de Libreville, s’est dit satisfait de la densité des échanges qui ont donné lieu à des propositions concrètes sur les politiques communes de prévention des conflits dans les communautés économiques régionales.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Redynamisation du marché interbancaire sous-régional

    Dans son rapport de politique monétaire du mois d’octobre récemment publié, la BEAC (Banque des États de l’Afrique centrale) présente un marché interbancaire en pleine renaissance.

    Selon des experts, la redynamisation en cours du marché interbancaire a permis à la Banque centrale d’entamer la diminution progressive de ses injections de liquidités, en cohérence avec l’orientation restrictive de la politique monétaire et de sa stratégie opérationnelle.

    Sur le marché interbancaire à proprement parler, les activités sont sensiblement en hausse. Depuis le lancement du nouveau cadre opérationnel de la politique monétaire, les volumes échangés se sont fortement accrus. Leur montant, cumulé du 12 juin 2018 au 30 septembre 2018, s’est situé à 456,2 milliards pour un nombre total de 168 transactions, soit 83,1 % du volume total depuis le début de l’année (548,6 milliards).

    Cette évolution est imputable au démarrage des appels d’offres compétitifs et à la réduction graduelle du montant mis en adjudication lors des appels d’offres. Les spécialistes de la finance évoquent aussi trois leviers positifs : les actions de sensibilisation des acteurs de marché, menées par la BEAC ; l’amélioration du dispositif de reporting mis en place pour faciliter la remontée des informations sur les transactions interbancaires et l’entrée en production de la plateforme des contreparties des transactions interbancaires.

    Toutefois, il importe de relever que ce regain observé sur le compartiment interbancaire ne concerne pour l’instant qu’une vingtaine d’établissements de crédit, sur les 53 que compte la sous-région. Par ailleurs, la plupart des transactions enregistrées sont des opérations de revolving (renouvelées à chaque tombée d’échéance).

    Zacharie Roger Mbarga

  • Le budget 2019 de la CEMAC en baisse de 16 %

    Le budget 2019 de la CEMAC en baisse de 16 %

    Pour la deuxième année consécutive, la Commission Ona Ondo va connaitre un rabotage budgétaire. Après 15% en 2018 (soit 17,7 milliards), le budget de la CEMAC est en baisse de 15,56 milliards, soit 16,04 %. En gros, il passe de 97 milliards en 2018 à 81,44 milliards en 2019.

    Daniel Ona Ondo

    La situation économique et financière des pays de la zone n’est pas étrangère à cet état des choses. Pire, les performances de collecte de la taxe communautaire d’intégration (TCI) sont des plus alarmantes : 15 % de mobilisation sur les 10 premiers mois de l’année 2018. Si les prévisions budgétaires sont arrêtées en recettes et en dépenses à la somme de 81,44 milliards de FCFA, les recettes provenant de la (TCI) devraient atteindre 57 milliards de FCFA, en dépit de son potentiel évalué à 99,7 milliards de FCFA. Un véritable manque à gagner pour une zone en urgente nécessité d’intensification de l’intégration régionale.

    Récession
    Face à cette asphyxie financière, la CEMAC devrait s’adapter et revoir l’épaisseur de son budget de fonctionnement. Pourquoi ne pas dégraisser pour investir le maximum d’argent disponible sur le financement des programmes et projets intégrateurs?

    On ne peut pas nier non plus l’effet des contraintes budgétaires sur des activités de la Commission. Dans le domaine du développement de la conscience communautaire, l’organisation des journées de la CEMAC avait déjà souffert de ce manque de financements.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Visa électronique pour le tourisme en Guinée Équatoriale

    Visa électronique pour le tourisme en Guinée Équatoriale

    Une vue aérienne de la ville de Malabo en Guinée Equatoriale

    Conformément à un décret signé récemment par le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, une feuille de route relative à la création d’un visa touristique en ligne pour 2019 est en gestation à Malabo. En effet, le site officiel du gouvernement de la République de Guinée Équatoriale a indiqué le 24 octobre dernier que la mesure était «très avancée».

    En vue de dynamiser son économie touristique, les autorités équato-guinéennes ambitionnentde mettre sur pied un visa électronique. Malabo entend ainsi simplifier les procédures pour augmenter le flux de touristes.

    Conformité
    Les contours de cette mesure restent certes inconnus, mais la Guinée Équatoriale devra composer avec les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), lesquels sont liés par un régime d’émi-immigration commun. Celui-ci a fondé l’adoption d’un passeport communautaire et la définition des mesures relatives à la libre circulation des ressortissants de la sous-région sur l’étendue de la Communauté.

    Rappelons que le secteur touristique constitue de plus en plus un enjeu majeur de développement économique et social en Afrique. De nombreuses initiatives ont été lancées par les différents gouvernements africains ces dernières années afin d’inviter les voyageurs à venir visiter le continent. La simplification de l’obtention des visas est l’une des principales mesures ambitionnées par les pays africains.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Gestion des réfugiés et déplacés au Cameroun : L’urgence d’une nouvelle communication sur le terrain

    Gestion des réfugiés et déplacés au Cameroun : L’urgence d’une nouvelle communication sur le terrain

    Face aux flux migratoires inhérents à l’insécurité dans certaines régions du pays, la Fondation Croix-Rouge française mise sur ce paradigme pour plus d’efficacité de l’action humanitaire sur le terrain.

    Une vue de la salle des travaux

    Au Cameroun, une suite de situations difficiles et complexes ont montré ces dernières années les limites des organes humanitaires internationaux en termes de prévisibilité, de coordination, d’efficacité ou encore d’efficience. À l’Extrême-nord, à l’Est, au Nord-ouest et au Sud-ouest, certains résultats obtenus amènent à s’interroger sur le modèle humanitaire actuel et sa capacité à apporter une aide efficiente et résiliente aux personnes dans le besoin. Pour répondre à cette problématique, la fondation Croix-Rouge française (CRF) a initié une activité exploratoire du 14 au 15 novembre 2018 à Yaoundé. Déclinés en séminaire international, les travaux ont traduit la volonté de mettre sur pied les éléments et les outils d’accompagnement d’un système humanitaire adapté aux réalités sociales locales. Raison : «Le Cameroun constitue un cadre très approprié pour traiter de ces questions-là, car à en croire ce qui se qui déroule ici…, nous sommes les témoins, dans les régions anglophones, de la dégénérescence d’un conflit», a déclaré S.E. Gilles Thibaut, ambassadeur de France au Cameroun.

    Que faire ?
    Françoise Fraumageau propose la communication. La vice-présidente de la fondation Croix-Rouge française soutient qu’en plus des échanges entre les acteurs, l’intégration des populations autochtones dans les projets, une étroite collaboration des bailleurs de fonds avec des ONG locales et les échanges réguliers entre les parties sont autant de nouveaux paradigmes considérables pour une meilleure action humanitaire. Françoise Fraumageau parle alors de «transition humanitaire». Celle-ci, ajoute-t-elle, ne peut être efficace que si des orientations politiques claires et stratégiques sont définies. «Afin de renforcer encore leur capacité opérationnelle d’intervenir rapidement et de façon coordonnée, les agences humanitaires devraient se préoccuper de l’existence de liens intrinsèques entre les opérations humanitaires d’urgence et le contexte politique et socioéconomique», appuie la Française.

    Aiguillonnée par ce raisonnement, Joséphine Lemouogue de l’université de Dschang (Ouest-Cameroun) dit que la pratique efficace de l’action humanitaire passe avant tout par l’amélioration des rapports entre les ONG, les réfugiés et les populations locales. Dans ce sens, renchérit Benoît Lebeurre de l’Agence française de développement (AFD), «les humanitaires sont appelés à adopter des pratiques à la hauteur des attentes, comme des projets avec effet rapide».

    André Balla (Stagiaire)

  • Samuel Eto’o

    Samuel Eto’o

    Depuis que l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (Can Total 2019) a été octroyée à son pays, le demi-dieu du football camerounais joue l’ambassadeur pour le succès de cette compétition. Après être parti en majesté pour plaider la cause du Cameroun auprès de la Confédération africaine de football (Caf), il devient la propriété diplomatie des autorités de Yaoundé. Pour elles en effet, le « pitchitchi » roule. Le 15 novembre 2018, il était au ministère des Sports et de l’Éducation physique (Minsep) à Yaoundé. À Pierre Ismaël BidoungMkpatt, le patron des lieux, le goléador a présenté son projet de match de prestige au Cameroun. « Ce sera à Douala ou à Yaoundé, avec Messi, Ronaldinho, entre autres. C’est possible 5 ou 6 jours avant le coup d’envoi de la Can »a laissé entendre l’ex-capitaine des Lions indomptables. Les buts que l’ancien pensionnaire de la Kadji Sports Academy veut marquer sont au nombre de deux. D’une part, il entend contribuer au rayonnement du Cameroun à travers le monde, et initier une collecte de fonds en faveur de la création d’un fonds de soutien aux légendes du football d’autre part.
  • All Anglophone Conference: Here we are !

    All Anglophone Conference: Here we are !

    Face aux enjeux stratégiques, sécuritaires et symboliques de l’événement, les autorités se font une idée claire des axes du conclave porté par Mgr Christian Tumi et compagnies.

    Christian cardinal Tumi, pour le retour de la paix en zone anglophone

    Au ministère de l’Administration territoriale (Minat) où sa silhouette apparaît en cet après-midi du 15 novembre 2018, Bernard Okalia Bilaï ne dit aucun mot sur sa présence à Yaoundé. Bien servi par l’octroi d’une cinquantaine de véhicules aux autorités administratives du pays, le gouverneur de la région du Sud-ouest distille plutôt une ode à la gloire de Paul Biya. À l’orée d’un long descriptif du geste présidentiel, Paul Atanga Nji indique, dans un format resserré, que l’administrateur civil est dans la capitale «pour une réunion».

    «All Anglophone Conference»
    Si l’on peut tirer un trait sur sa forme, le fond de ce propos que sert le Minat à la presse dessine un fait inhabituel. Évitant de s’affranchir totalement de l’obligation de réserve, une source dans l’entourage protocolaire de Bernard Okalia Bilaï permet de picorer quelques miettes d’informations. «Il y a cette affaire de la conférence», souffle vaguement cette source à une poignée de journalistes.

    À l’interprétation, il s’agit bien de la Conférence générale anglophone, la «All Anglophone Conference», une initiative scandée par quatre religieux camerounais (le cardinal Tumi, l’imam de la mosquée centrale de Bamenda, l’imam de la mosquée centrale de Buéa et le rapporteur de l’Assemblée presbytérienne du Cameroun) en vue de trouver une solution durable à la crise sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du pays. Avec sa hiérarchie, Bernard Okalia Bilaï est venu faire le point, eu égard aux enjeux stratégiques, sécuritaires et symboliques de cet événement étalé sur deux jours (21 et 22 novembre 2018), selon le programme décliné par le comité d’organisation. Même si la tenue de cet événement n’a pas encore été formellement validée par les autorités de Yaoundé, il reste qu’un programme global d’actions à mener à court, moyen et long termes a été discuté.

    Sur ce point, il y a lieu de croire qu’un point d’honneur est mis sur le profil des invités. Sur la foi des déclarations du cardinal Christian Tumi, sur le site internet de Radio France internationale (RFI) le 4 août 2018, il s’agit de tous «les anglophones, de toutes les tendances, unionistes, fédéralistes et séparatistes». Le prélat a même élargi cette « fourchette » le 14 novembre dernier au cours d’une conférence de presse à Douala. De lui, l’on a appris que «la conférence générale des anglophones réunira toutes les personnes désireuses de participer à ces assises, à la seule condition que celles-ci aient des ancêtres issues du Nord-ouest et du Sud-ouest, ou même que leurs familles s’y soient installées avant 1961».

    Il est également autorisé de croire que des craintes ont été évoquées au cours de la «réunion» regroupant le Minat et le gouverneur du Sud-ouest. Ces craintes se situeraient autour des effets à court terme de la «All Anglophone Conference». Les séparatistes ayant déjà formulé des menaces de mort à l’endroit de l’un des architectes des rouages de l’événement, le Dr Simon Munzu. Comme celle de beaucoup d’autres citoyens, la position fédéraliste de l’ancien secrétaire général adjoint des Nations unies en tant que solution à la crise anglophone a été vivement critiquée par une section de militants prônant la sécession.

    Parmi les craintes, il y aurait aussi celle liée au lieu de la conférence. On se souvient qu’en fin juillet dernier, Patrick Ekema avait appelé le gouvernement à interdire les assises. Le maire de Buea serait-il revenu à de meilleurs sentiments ? Rien ne filtre. Toutefois, selon un agenda ficelé par le cardinal Christian Tumi le 14 novembre 2018 à Douala, les conclusions de Buea seront soumises aux autorités de Yaoundé.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Données statistiques: l’autre dépendance de l’Afrique !

    Données statistiques: l’autre dépendance de l’Afrique !

    De toutes les dépendances des pays africains envers leurs partenaires extérieurs, les statistiques à elles seules incarnent le serment d’allégeance du continent à l’Occident.

    Les financements, la technologie (et très souvent), la méthode de collecte et d’interprétation sont occidentaux. L’infrastructure statistique africaine souffre ainsi du clash des priorités conflictuelles: production des instituts dépendants d’un ordre politique, adoption des méthodologies et réalités occidentales, instituts et enquêtes financés par certaines organisations non africaines. Ce qui donne généralement lieu à des données peu fiables, incapables d’inspirer des politiques économiques, sociales et culturelles. La situation conduit à une remise en cause de la statistique en Afrique et à l’émergence de nouveaux acteurs. Mais l’Afrique ne se porte toujours pas mieux.

    L’aide publique au développement
    Avec le passage des plans d’ajustement structurel, l’Afrique a perdu sa souveraineté statistique. Les instituts nationaux de statistiques ont sombré dans la vétusté. Ils ont perdu leurs moyens humains et financiers. Comment espérer une gouvernance éclairée ? C’est autour des années 2000 que l’aide publique au développement a apporté du réconfort. Depuis lors, rien n’a bougé. La Banque mondiale et les agences de développement en ont fait leur domaine réservé.

    Ces bailleurs de fonds à la notoriété et la compétence discutables laissent peu de doute. Ils produisent parfois un effet déstructurant dans ce domaine. Face à la singularité des sociétés africaines, les partenaires réussissent très peu à adapter une méthodologie de collecte de données. L’Afrique a son propre rythme et ses motivations de reproduction, ses facteurs et ses structures de dynamisation économique. Les théories explicatives enseignées dans les plus grandes universités n’ont pas pris en compte ces dynamiques africaines. Ce qui, somme toute, pose le problème de la qualité des données et de leur capacité à nourrir les politiques publiques inclusives et transformatrices. Voilà pourquoi il est difficile de suivre les indicateurs des OMD et des ODD en Afrique. Voilà pourquoi, il est difficile d’évaluer l’Afrique sur l’atteinte ou non de ces agendas planétaires du développement.

    Le nouvel acteur de la statistique
    Dans ce contexte d’insatisfaction, le monopole de l’infrastructure statistique en Afrique est attaqué. Ceci est dû à l’indisponibilité, de la désuétude ou parfois du caractère invraisemblable des statistiques publiques démographiques, commerciales et financières. Cette contestation plus indirecte, mais tout aussi déstabilisante est une voie royale à la prolifération des bases de données dans les domaines les plus divers.
    Les nouvelles statistiques produites hors de la sphère publique nationale s’étendent maintenant à des enquêtes auprès des ménages ou des entreprises, périmètre autrefois réservé aux instituts nationaux de la statistique. Ces privés nous bousculent à l’aide de protocoles d’enquêtes, sondages d’opinion, demandes d’informations jusque dans les réseaux sociaux. Le big data pourrait être le dernier avatar de ce mouvement de marginalisation et de privatisation partielle de la statistique publique.

    Cette déstabilisation de la statistique publique en Afrique depuis le Nord (qu’elle soit vécue comme une attaque en règle contre la crédibilité des instituts de statistique africains, ou considérée comme une conquête progressive de parts du marché florissant de l’information statistique) permet tout simplement de résoudre une communauté d’intérêts (opérateurs économiques, médias, universitaires, États). Toutefois, l’Afrique demeure toujours subordonnée à des évolutions exogènes.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Planning familial : Le Cameroun souscrit à la liberté de choix

    Planning familial : Le Cameroun souscrit à la liberté de choix

    Le 13 novembre 2018 à Yaoundé, le gouvernement s’est dit favorable à l’émergence dans le pays, d’un nouveau cadre conceptuel pour la planification familiale volontaire, fondée sur les droits humains.

    La représentante résidente de l’UNFPA au Cameroun

     

    «Les parents ont le droit de déterminer librement et en toute responsabilité le nombre de leurs enfants et l’espacement des naissances». Émis depuis 1968, ce principe suscite un regain d’attention à l’échelle mondiale. Dans les pays en voie de développement comme le Cameroun, il crée un sentiment d’urgence en matière de compréhension et de définition des normes en matière de droits humains, et notamment en ce qui concerne leur intégration aux programmes de planification familiale.

    En présentant ce 13 novembre 2018 à Yaoundé, le rapport intitulé «Le pouvoir du choix : les droits reproductifs et la transition démographique» sur l’état de la population mondiale en 2018, Siti Batoul Oussein invite les pouvoirs publics à la prise de conscience. «Si les normes relatives aux droits humains se réfèrent principalement aux administrations et à leurs obligations attenantes aux traités en la matière, elles constituent aussi d’importants outils ancrés dans les droits pour atteindre les objectifs et appliquer les normes de prestation de services de planification familiale», suggère la représentante résidente de l’UNFPA au Cameroun. Éclairée par l’Agenda 2030 des Nations unies pour le dévelop

    pement durable, la Comorienne estime que c’est en favorisant les services de haute qualité et l’utilisation des ressources (financières, humaines ou techniques) nécessaires à ces prestations, que les décideurs politiques jouent un rôle essentiel dans le suivi et l’évaluation des politiques et des pratiques contraceptives.

    Implication
    Dans le cadre de sa mission dans le domaine de la planification, de coordination des études et du suivi des questions de population, le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT), est l’institution gouvernementale la plus concernée. Normal que Paul Tasong, le Minepat délégué, axe son propos sur l’importance que revêt la planification familiale, en conformité avec le thème de la journée mondiale de cette année : «La planification familiale fait partie des droits de l’homme». «Les couples ont le droit de choisir à quelle fréquence embrasser la parentalité ou même d’y renoncer. Bref, chaque individu a le droit de déterminer la direction et la portée de son avenir dans ce sens… Et pour cela, le Cameroun veille à ce que les produits et services de planification familiale soient accessibles à tous», lance-t-il.

    En rappel, le fondement de la planification familiale volontaire et axée sur les droits humains a été posé lors de la conférence internationale de 1968 sur les droits de l’homme. Il a été réaffirmé lors de trois conférences internationales, tenues par la suite, sur le thème de la population, respectivement à Bucarest en 1974, à Mexico en 1984, et au Caire en 1994.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • 13 milliards de francs CFA

    13 milliards de francs CFA

    Cette somme est l’équivalent de 20 millions d’euros. Il s’agit de l’argent mis à la disposition du Cameroun, via la Banque allemande de développement (KFW), par l’Union européenne (UE). Ce pactole est destiné au financement du Programme de développement économique et social des villes secondaires exposées à des facteurs d’instabilité (PRODESV). Celui-ci est inscrit dans le Programme indicatif national (PIN) du 11e Fonds européen de développement (FED) en faveur du Cameroun et piloté sur le terrain par le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (FEICOM). Le 13 novembre 2018 à Yaoundé, trois conventions ont été signées entre toutes ces parties.

    Selon Alamine Ousmane Mey, ce dispositif, d’une durée de six ans, vise les villes du Sud (Campo, Mintom), l’Est (Kentzou, Kette, Bétaré-Oya, Garoua – Boulaï), l’Adamaoua (Djohong, Meiganga, Ngaoui), le Nord (Baschéo, Madingring, Touboro) et l’Extrême Nord (Mogodé, Mozogo, Kai-Kai).

  • 3 milliards de francs CFA

    3 milliards de francs CFA

    Dans le cadre du financement de la 2e phase du projet d’e-procurement (passation des marchés publics via une plateforme numérique), le gouvernement sud-coréen vient de mettre cette somme à la disposition du Cameroun. Les deux parties ont signé un mémorandum d’entente y relatif le 13 novembre 2018 à Yaoundé. À cette occasion, S.E. Bok-Ryeol Rhiou, l’ambassadeur de la République de Corée au Cameroun, a marqué sa satisfaction pour les résultats obtenus lors de la première phase. Cette fois, a-t-il ajouté, il est question de dynamiser cette plateforme afin que les gestionnaires de la commande publique lancent au moins 25 % des appels d’offres via ce dispositif.

  • Budget du Cameroun : 4 850 milliards FCFA en 2019

    Budget du Cameroun : 4 850 milliards FCFA en 2019

    Le projet de loi de budget déposé vendredi 16 novembre à l’Assemblée nationale prévoit une augmentation de plus de 161 milliards FCFA par rapport à l’exercice 2018. De nouvelles taxes introduites dès l’année prochaine, notamment les boissons gazeuses importées, les cosmétiques, les articles de friperie, les pneumatiques, les véhicules d’occasion, les logiciels et applications téléchargés par des téléphones ou tablettes. 

    Les parlementaires ont un peu plus de deux semaines pour examiner et adopter la loi de finances déposée par le gouvernement de la République vendredi dernier. Le budget 2019 adossé à cette loi prévoit une enveloppe arrêtée à plus de 4850 milliards FCFA, contre 4689 milliards pour l’année en cours, «soit une augmentation de 161 milliards FCFA en valeur relative et 3,4% en valeur absolue», indique l’exposé des motifs de la loi.

    Pour financer ce budget, l’Etat prévoit de garder inchangé le seuil des emprunts concessionnels à 150 milliards FCFA. Cependant, le gouvernement va déplafonner le seuil des emprunts non concessionnels pour le porter à 500 milliards FCFA, contre 436 milliards FCFA en 2018. Les titres publics que l’État entend émettre en 2019 restent à 260 milliards FCFA. Le budget 2019 compte sur un baril de pétrole à l’international à 63 dollars. Les recettes pétrolières et de gaz s’escomptent dès lors à 450 milliards FCFA, pour des recettes non pétrolières attendues à plus de 3000 milliards FCFA.

    Programme économique et financier
    Sous Programme économique et financier avec le Fonds monétaire international (FMI), le Cameroun va imposer de «nombreuses mesures nouvelles au plan douanier, fiscal et financier», avec pour but : «d’accroitre la mobilisation des recettes internes, par une augmentation du taux de la pression fiscale qui passerait de 13,1% du PIB en 2018 à 13,2 % en 2019 ; de resserrer les dépenses publiques (et) de maîtriser le système de l’endettement».

    Ventilation
    Sur le plan douanier, la loi de finances 2019 prévoit un élargissement du champ d’application du droit d’accises aux boissons gazeuses importées, aux cosmétiques, aux articles de friperie, aux pneumatiques et aux véhicules d’occasion. Il s’agit également de taxer «à un taux forfaitaire» les logiciels et applications téléchargés par des téléphones et tablettes en vue de leur propre exploitation.

    Pour ce qui est de la ventilation de ce budget, comme en 2018, le ministère des Enseignements secondaires va garder la plus grosse enveloppe budgétaire en 2019. Le budget de ce département ministériel s’établit à 393 milliards FCFA (contre 365 milliards en 2018). Il est suivi par le ministère des Travaux publics, qui hérite d’une enveloppe de 361 milliards FCFA. Avant l’adoption de cette loi de finances par le Parlement, les chefs de département ministériel vont défiler devant les membres des commissions de finances et du budget des deux Chambres du Parlement pour défendre leur enveloppe.

    Bobo Ousmanou

  • S.E. Marco Romiti

    S.E. Marco Romiti

    Du 19 au 25 novembre 2018, la Semaine de la langue italienne et la Semaine de la cuisine italienne dans le monde se célèbrent conjointement. À la faveur de ces deux événements, l’ambassadeur d’Italie au Cameroun a commis une note le 12 novembre dernier. Ledit document souligne que ces grands moments sont conçus pour célébrer en grand les passions, la culture, l’héritage et les traditions transalpines. Le diplomate annonce cela comme un festival qui honore la beauté et la diversité de l’Italie à travers la mode, la musique, l’art, la gastronomie et le folklore.

  • Business : 600 mille emplois canadiens attendent les Camerounais

    Business : 600 mille emplois canadiens attendent les Camerounais

    Les facilités et les opportunités qu’offre ce pays d’Amérique du Nord présentées aux opérateurs économiques camerounais les 12 et 14 novembre 2018, respectivement à Yaoundé et Douala.

    Le Haut-commissariat du Canada au Cameroun croit en la possibilité de mettre sur orbite des partenaires camerounais désireux de conduire un business au Canada. À Douala comme à Yaoundé, la semaine dernière, cette représentation diplomatique a participé à deux soirées de réseautage organisées par les cabinets d’avocats d’affaires Joli-Cœur Lacasse et Impact Investissement. Au bénéfice des opérateurs économiques locaux, une palette d’opportunités a été présentée. Pour Marguerite On, directrice régionale de Impact Investissement, «le Canada est une opportunité à saisir absolument par les entrepreneurs camerounais». Et de poursuivre: «nous accompagnons les entrepreneurs camerounais dans l’importation et l’exportation». Dans le fond, pour les organisateurs, il est question de servir d’interface entre Canadiens et Camerounais. Il s’agit surtout de mettre à la disposition des uns et des autres toutes les commodités nécessaires pour des voyages et des rencontres d’affaires au Canada.

    Bien sûr, il y a des pistes. «Actuellement dans la province de Québec, il y a plus de 600 mille emplois spécialisés, qui ne trouvent pas preneurs et qui sont prêts à être pris par ceux qui en ont les compétences. Nous croyons que les Camerounais ont ce qu’il faut en termes d’éducation et de connaissance, pour venir nous aider à occuper ces postes», souligne Me Pierre Arnaud Vanier, président de Impact Investissement. «Le Cameroun peut apporter une relève entrepreneuriale très jeune, avec des entrepreneurs expérimentés. Ceux-ci peuvent collaborer avec les entrepreneurs canadiens dans leurs domaines respectifs, notamment dans le transfert de technologie, de savoir, d’information. Ceci permettra aux entreprises, dans un partenariat gagnant-gagnant, d’aller plus loin et de commun accord», explique Me Pierre Chauvette, président du cabinet Jolie Cœur Lacasse.

    Selon le haut-commissariat du Canada au Cameroun, en 2017, le pays de Paul Biya constituait le premier marché d’exportation du Canada en Afrique centrale. Le commerce de marchandises entre les deux pays se chiffrait alors à près de 52,4 millions de dollars. Les exportations de marchandises canadiennes vers le Cameroun s’élevaient à près de 43,3 millions de dollars. Quant aux importations canadiennes en provenance du Cameroun, elles avaient caracolé à près de 9,1 millions de dollars au cours de la même année. Les deux pays ont signé un accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers, accord qui est entré en vigueur en 2016. En décembre 2017, le Canada a conclu un accord sur le transport aérien avec le Cameroun. Cet Accord facilite les opérations de partage de codes entre les deux parties.

    Alain Biyong

  • En prélude à la Can 2019 : L’ASBEDD intensifie la salubrité à Nlongkak

    En prélude à la Can 2019 : L’ASBEDD intensifie la salubrité à Nlongkak

    À travers ses actions de propreté dans les rues et recoins de ce quartier du 1er arrondissement de Yaoundé, ce groupe citoyen entend soustraire un cliché péjoratif de la mémoire collective. 

    À Djoungolo, au hasard d’une rue, un trou à hauteur de vue ne sert plus de dépotoir à plusieurs familles. Depuis que les jeunes de l’Association pour le bien-être et le développement durable (ASBEDD) en ont fait leur préoccupation première, l’image est à la fois muette et frappante. «Avant, à cause de ce lieu, le plaisir de vivre dans ce quartier virait vite en eau de boudin», assure Parfait Andela Andela, le président de l’ASBEDD. Il y a une semaine encore, l’endroit encaissait et charriait des immondices, nourrissait des escouades de mouches, servait de logis à de nombreux rongeurs et dégageait une odeur pestilentielle. «Aujourd’hui, grâce à ces jeunes, cette grosse poubelle n’a plus que la couleur d’un mauvais songe hébété», se réjouit Sa Majesté Hubert Mgba Mbassi, le chef de quartier.

    Cliché
    Et voici que le scoop de «Djoungolo, quartier très insalubre» n’en est plus un. Visiblement, la phase pilote de promotion de l’hygiène et de la salubrité dans les quartiers de Yaoundé est en marche. Portée par la Fondation Friedrich Ebert et l’ONG Dynamique mondiale des jeunes (DMJ), l’initiative est venue mettre en vitrine l’effort juvénile dans la transformation positive du quartier. «Ici, il n’est pas seulement question des jeunes face au possible, mais aussi, plus modestement et plus intimement, de jeunes face à leur quotidien», explique Sa Majesté Hubert Mgba Mbassi. Selon lui, ce qui reste marquant c’est qu’ici, l’ASBEDD s’est lancée dans une réflexion globale sur les enjeux et l’exercice de la citoyenneté.

    Vu à partir d’une telle fenêtre, ce groupe de jeunes est un accélérateur d’innovations sociales parce qu’il favorise la prise d’initiative et offre une certaine agilité. Pour ses membres, leurs actions d’hygiène et de salubrité se situent au carrefour de la facilitation et de l’inspiration des politiques publiques. «Ramasser des ordures ménagères n’est plus seulement un acte personnel de résistance face à la crise de l’insalubrité à Djoungolo. C’est aussi un levier de transformation et d’action pour ouvrir de nouveaux horizons, apporter de nouvelles solutions», ajuste Parfait Andela Andela.

    Pérenniser
    Forts de l’enthousiasme ressenti autour du slogan «la pelle du peuple pour la propreté au quat», l’ASBEDD entend intensifier la dynamique et élargir l’assise populaire de ce mouvement. Pour l’association, l’échéance de la Coupe d’Afrique des Nations Total 2019 est certes prioritaire, mais l’engagement s’inscrit de moins en moins dans la durée. «Notre intérêt est celui d’un projet à mener, d’une opération à soutenir. Les gens sont sales. Ils jettent leurs ordures n’importe où, ne respectent pas les horaires de ramassage et ne connaissent pas les rudiments de la vie en communauté. Cela doit s’arrêter. Et nous prêchons par l’exemple», conclut le leader de l’ASBEDD.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Lycée Technique de Koumassi (Douala) : MTN Cameroon offre une salle multimédia

    Lycée Technique de Koumassi (Douala) : MTN Cameroon offre une salle multimédia

    Du matériel numérique ultramoderne a été remis à l’établissement le 8 novembre 2018. 

    Coupure du ruban symbolique

    Un mobilier fait de 30 tables, 30 chaises et une armoire à rangement. Ces équipements accueillent 30 ordinateurs neufs équipés de processeurs de dernière génération. Chacun de ces ordinateurs est équipé d’un disque dur d’une capacité de 500 Go; de quoi stocker et même archiver assez de données et pouvoir y accéder en permanence. Nous avons aussi prévu une imprimante laser multifonctions, parce qu’il peut s’avérer nécessaire d’imprimer, de scanner ou de photocopier des croquis, plans et autres schémas.

    Un système de vidéoprojection fait partie du paquet. Les enseignants pourront s’en servir pour projeter leurs cours, diffuser des démos en vidéos et permettre aux élèves d’en faire usage pour leurs exposés et divers projets. Une connexion Internet gratuite à haut débit d’une validité d’un an a été offerte. Elle va fonctionner avec la solution Cyber Cloud. C’est une innovation qui présente de nombreux avantages, dont la possibilité de bénéficier d’une assistance à distance, en permanence. Du lourd, dira-t-on.

    Digital
    Le lycée technique de Koumassi vient d’en bénéficier dans le cadre du programme «Digital Schools» qui donne aux établissements secondaires l’accès aux technologies de l’information et de la communication. Ces matériels adaptés aux exigences technologiques actuelles sont un don de la Fondation MTN. Ils sont tous destinés à la salle multimédia de cet établissement d’enseignement secondaire technique. Elle a été inaugurée le 8 novembre dernier. À cette occasion, Hendrik Kasteel, directeur général de MTN Cameroon, a indiqué que cette étape ne sert que d’exemple à une opération de construction et l’équipement de 65 salles multimédia pour plus de 100.000 élèves et près de 10.000 enseignants dans des établissements secondaires répartis à travers les 10 régions du pays.

    En tant qu’entreprise africaine créée pour contribuer au développement de l’Afrique, MTN se positionne sur le continent comme le catalyseur de la révolution numérique qui est en train de transformer totalement le quotidien des populations. «Depuis notre installation dans ce pays en l’an 2000, nous nous positionnons comme le partenaire clé du Cameroun pour le développement des télécommunications et pour l’éclosion d’une économie numérique inclusive», a-t-il vanté.

    La Fondation MTN est la toute première fondation d’entreprise créée au Cameroun. Elle œuvre pour le bien-être des communautés au Cameroun, en investissant dans l’éducation, la santé, l’environnement et le développement communautaire. Pour cela, MTN Cameroon y investit chaque année 1 % de son bénéfice.

    Source MTN

  • Initiation au numérique : Orange Cameroun cible la Femme

    Initiation au numérique : Orange Cameroun cible la Femme

    « Maisons Digitales » est le gadget mis sur pied par l’opérateur de télécoms dans le but de booster l’intérêt de la gent féminine pour l’outil informatique.

    Photo de famille après l’ouvertue officielle

    À ce jour, 19 « Maisons digitales » sont déjà opérationnelles et font le bonheur des femmes de diverses localités du Cameroun (Sangmélima, Yaoundé V, Kumba, Bamenda, Akono, Batouri, Nkongsamba, Bafoussam, Meyomessala, ASBY-Garoua, Kousseri, Ngaoundéré, Douala, Kumbo, Dizangue, Bertoua, Maroua et Bagangté). Chacun des centres est équipé de 10 ordinateurs portables, 15 tablettes, 2 serveurs Rhasberry pi, un projecteur, une imprimante, des contenus numériques (modules de formation) téléchargés dans des cartes SD, des tables et des chaises.

    Cibles
    À Orange Cameroun, l’on parle de tout un programme. Celui-ci consiste à mettre en place au sein des centres de promotion de la Femme et de la Famille (CPFF) partenaires, des salles numériques. Ces équipements, décline l’opérateur français, visent à favoriser l’insertion professionnelle des femmes, et/ou développer leurs activités génératrices de revenus, à travers l’alphabétisation et des modules de formation en éducation financière, en entrepreneuriat de base (AGR). Au-delà, les modules dispensés visent également à promouvoir l’inclusion numérique des femmes, en les familiarisant avec les outils numériques et les logiciels adaptés.

    À terme, trois principaux objectifs pourraient être atteints. Le premier est de former au moins 500 femmes aux NTIC et aux bases sur la gestion financière. Le second projette l’amélioration du chiffre d’affaires de 50 % des femmes exerçant des activités génératrices de revenus et ayant régulièrement suivi le programme de formation. Le dernier objectif est d’assurer, au bénéfice d’au moins 100 jeunes filles défavorisées et sans expérience, une formation en secrétariat bureautique, ainsi qu’un accompagnement aux techniques de recherche d’emploi ou à la mise sur pied d’une activité génératrice de revenus.

    Pour être plus proche de leur quotidien, la Fondation leur offre des possibilités : accès, à partir d’un simple téléphone mobile, à des services essentiels qui facilitent et améliorent leur quotidien. Le tout s’inscrit dans une démarche de progrès et de création de valeur, partagée par le moyen des services essentiels : conseils et informations agricoles, santé (suivi de la grossesse, campagnes de vaccination, par exemple), transfert d’argent, microcrédit, micro-épargne et micro-assurance, solutions d’anonymisation (pour éviter le harcèlement), accompagnements pour les femmes entrepreneures ou démarrant une activité professionnelle, etc.

    De cette manière, explique Mme Elizabeth Ehabe, secrétaire générale de la fondation éponyme, «la Fondation Orange Cameroun, attentive au sort des plus démunis, va contribuer à la résorption de la fracture numérique aussi bien entre villes et campagnes, qu’entre hommes et femmes».
    Avec le soutien des ONG internationales telles que Positive Planet et GIZ, l’initiative est pilotée par la Fondation Orange.

    Cette dernière mène des actions de mécénat en Afrique depuis 2005. Sur le continent, son action est visible dans les trois grands domaines d’action du groupe : la santé/handicap, l’éducation et la culture. Ces 3 axes sont considérés comme essentiels au développement local. Concrètement, le programme consiste en l’installation d’un point d’eau, d’un centre de santé et d’une école dans chaque village, en la formation des formateurs, au soutien scolaire des enfants défavorisés, et en la réhabilitation des structures d’accueil.

    Aujourd’hui, la Fondation Orange coordonne et développe des actions de mécénat dans les 16 pays où le groupe est présent. La Fondation Orange a signé en 2008 un accord de partenariat avec Positive Planet International en vue de soutenir l’autonomisation financière des femmes à travers le Projet de promotion de l’entrepreneuriat féminin au Cameroun.

    Source Fondation Orange

  • Yaoundé : Peur sur la mobilité urbaine pendant la Can 2019

    Yaoundé : Peur sur la mobilité urbaine pendant la Can 2019

    Les chantiers sont à l’arrêt depuis des mois et accusent un grand retard par rapport à leur livraison arrimée à l’échéancier des préparatifs de la Can 2019.

    Une bretelle qui talonne le siège de Dynamique Citoyenne sis face lycée d’Anguissa (Yaoundé IV) n’est plus ouverte à la circulation depuis fin août dernier. Aucun engin. Aucun ouvrier. Seuls quelques tas de graviers indiquent que le site reste en chantier. Ce 8 novembre 2018, l’activiste Jean-Marc Bikoko s’inscrit dans le sens de l’Histoire. «Paul Biya, l’actuel président, a résidé juste-là dans les années 80; en ces temps-là la route était bonne», se souvient le point focal de la Coalition internationale Tournons la page. «On a certainement pensé à l’arranger, mais tout est à l’arrêt», enrage-t-il. Il s’ensuit que, quelles que soient les positions des uns et des autres concernant le devenir de cette route, le chantier tournait à plein temps avant la présidentielle 2018. D’une certaine manière, l’arrêt ou l’abandon de ce chantier est un exemple d’une problématique qui se généralise à l’échelle de la capitale.

    Cet après-midi, à Etam-Bafia, toujours dans le 4e arrondissement, sur le tracé préparé par l’entreprise Arab Contractors, des cochons gambadent en famille, cohabitant tranquillement avec des chiens perdus. Seuls quelques kilomètres de galeries ont été creusés de part et d’autre pour reconnaître les couches géologiques. Le tableau amène à s’interroger sur le statut du chantier. La tension est palpable dans le quartier. Inutile de s’attarder sur les formes prises par la colère et sur le sort des familles dont les maisons ont été cassées sans accompagnement.

    Inutile de s’attarder aussi sur l’état de la route à la suite d’une moindre pluie. Quelques riverains parlent de « pause ». Les travaux seraient donc à la pause. Sur le sujet, les commentaires opèrent plus par ce qu’ils révèlent que parce qu’ils expliquent. « Un beau matin, relate Ondja Balla, on nous a dit que l’argent est fini. Par conséquent, tout devrait s’arrêter ». Approché, Arab Contractors ne donne aucune suite, malgré toute insistance.

    À Nkomkana (Yaoundé II), la situation est déjà érigée en enjeu d’actualité. «C’est ainsi on vogue entre abandon et prolongation d’études à échéances aussi douteuses que lointaines», fulmine Oscar Kankeu. Derrière une grille que des engins lourds avaient rageusement détruite à l’entame des travaux de réhabilitation de la route Immeuble Macabo-Mokolo, cet enseignant aperçoit la lente dégradation d’un lieu laissé à l’abandon. Les nids de poules et des écuelles y reprennent droit de cité. Parmi les riverains, beaucoup émettent l’hypothèse que l’inachèvement des travaux, constaté peu avant l’élection présidentielle du 7 octobre, ne se limite pas au manque d’argent. «L’entrepreneur aurait déposé le bilan», conclut Valentin Djoumbissi.

    S’il l’on peut émettre des réserves sur la part de vrai de cette affirmation, et certains constats sont impossibles à nier. «Prévus pour 12 mois, les délais sont largement dépassés par MAG Sarl, l’entreprise qui pilote les travaux», fait constater Oscar Kankeu. Au détour d’une rumeur qu’il rapporte, il assume que «des responsables véreux au ministère des Finances sont à l’origine de l’arrêt des chantiers».

    «À Anguissa, Etam-Bafia, Nkomkana et ailleurs dans la ville, les chantiers sont mis en œuvre dans le cadre du Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance économique (PLANUT), volet voirie, sur un financement du budget spécial PLANUT et la durée des travaux est fixée à 12 mois», renseigne la cellule de communication du ministère de l’Habitat et du Développement urbain (MINDHU), par ailleurs maître d’ouvrage. Dans ce rôle, cette institution gouvernementale est appuyée par un maître d’ouvrage délégué : la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY). L’on assure que les travaux devraient reprendre pour cadrer avec l’échéance de la Can 2019.

    Jean-René Meva’a Amougou

    Haman Kaela 

    « Distinguer abandon et retard »

    Le spécialiste de marchés publics donne son avis sur la situation. Il élabore aussi des pistes pour relancer les travaux du volet voirie du PLANUT à Yaoundé.

    Plusieurs chantiers de routes de Yaoundé sont à l’arrêt. Des voix crient à l’abandon et d’autres parlent simplement de retard par rapport aux délais arrêtés dans les différents contrats. Quelle appréciation en faites-vous ?
    Tout d’abord, la notion d’abandon de chantier est à distinguer du retard. En effet, dans le premier cas il s’agit d’une interruption injustifiée des travaux, et ce pour une durée anormalement longue. L’entreprise devra donc nécessairement apporter un motif réel justifiant l’interruption ou le retard dans la réalisation des travaux. Sachez dans un premier temps que c’est le contrat ou le devis que vous avez signé avec l’entreprise qui vous lie légalement et qui définit les obligations de chacune des parties. Dès lors que vous avez procédé au paiement, l’entreprise contractante devra remplir la part de ses obligations, sauf si elle justifie cette interruption par un cas de force majeure ou un cas fortuit, à défaut elle devra justifier un retard par des intempéries ou une période de congé par exemple.

    Par ailleurs, les cas de force majeure ou cas fortuit sont particulièrement difficiles à prouver puisqu’ils correspondent à une catégorie bien particulière d’événement, il s’agit en effet, des situations exceptionnelles, imprévisibles, insurmontables et extérieures aux personnes concernées, ce sera le cas exemple d’une catastrophe naturelle ou d’un incendie.

    Que risque l’entrepreneur ?
    D’une part, une obligation de résultat pèse sur l’entrepreneur. D’autre part, ce dernier a l’obligation d’indiquer dans le contrat une date à laquelle il s’engage à exécuter la prestation promise. Tous les contrats de construction de routes sont assortis d’une garantie de livraison. Ainsi l’entrepreneur a l’obligation de souscrire une garantie de livraison auprès d’un établissement de crédit, et ce à prix et délais convenus. Cette garantie prend effet dès le premier jour de la construction et vous couvre pour tous les risques d’inexécution ou de mauvaise exécution des travaux. Par ailleurs, elle est obligatoire pour ce type de contrat et une attestation devra être annexée à celui-ci, si ce n’est pas le cas, l’entrepreneur risque des sanctions pénales.

    Quels sont les recours de l’État ?
    Lorsque le contrat n’est pas exécuté, l’État peut demander la résiliation du contrat. Il peut invoquer l’exception d’inexécution. Cette solution n’étant intéressante que pour les cas où l’entrepreneur n’a pas déjà été payé par avance. L’État peut aussi demander à une entreprise tierce d’effectuer les travaux aux frais du débiteur après constat de l’abandon de chantier par un huissier.

    Quelles sont les précautions que l’État doit prendre ?
    En tout état de cause, avant de vous engager auprès d’une société, il n’est pas inutile de vérifier que celle-ci existe bel et bien et que sa situation financière n’est pas précaire. Aussi, il est important de rendre transparente l’attribution des marchés publics. On le sait, certaines entreprises proposent des prix très bas afin de rafler la mise, or il s’agit le plus souvent d’arnaque.

    Propos recueillis

    par Jean René Meva’a Amougou

  • Développement local : Paul Biya rallonge la main du FEICOM

    Développement local : Paul Biya rallonge la main du FEICOM

    Par la grâce d’un décret signé en fin octobre dernier, la «banque des communes» voit ses compétences plus étendues.

    Nouvel immeuble siège du Feicom à Mimboman

     

    Personne n’oserait affirmer que Philippe Camille Akoa n’est pas éligible au tableau 2018 des managers heureux au Cameroun. En moins d’un mois, le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (FEICOM) qu’il dirige a été triplement au-devant de la scène. 6 octobre 2018: l’établissement public administratif aménage dans de nouveaux locaux. 31 octobre 2018: c’est l’étalage des performances.

    Entre 2011 et 2018, le FEICOM a investi 165,7 milliards de francs CFA, pour financer 1988 projets dans les 360 communes que compte le pays, ainsi que dans 14 communautés urbaines. 31 octobre 2018 : le président Paul Biya montre que le prestige de la «banque des communes» ne faiblit pas à ses yeux, au regard des résultats obtenus. Il signe un décret portant réorganisation de l’entreprise.

    Dans son esprit, le texte présidentiel dessine non seulement les stratégies, mais fait également preuve d’ambition. Dans les colonnes du quotidien Cameroon Tribune du 2 novembre 2018, le directeur général du FEICOM estime que ledit décret permet à l’institution de faire face à des challenges de manière objective. Ces challenges, dit-il, sont à voir sur deux terrains. Le premier : les opérations de levée des fonds, avec possibilité de déploiement à l’international. Le second : la recherche d’autres ressources par le biais des placements, avec possibilité des placements à termes et des prises de participation.

    Des recettes capables d’induire des gains d’efficacité au gré de l’implémentation de la décentralisation. Selon les termes du décret, le FEICOM n’est plus exclusivement réservé aux communes. Ses compétences pourront s’étendre aux régions. Si jusqu’ici, certaines de ses actions avaient un visage plus ou moins informel, l’entreprise a désormais les coudées franches. Ainsi, sa réorganisation devient révélatrice d’une volonté de répondre continuellement et efficacement aux attentes des collectivités locales décentralisées.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Bernard Ayissi Nouma : Chacun est sauveteur en commençant par les témoins

    Bernard Ayissi Nouma : Chacun est sauveteur en commençant par les témoins

    Le directeur national de la gestion des catastrophes à la Croix-Rouge camerounaise (CRC) livre les visages de l’action de sauvetage et de secours tels que déployés dans le pays.

    Chaque jour, ici tout comme ailleurs, les accidents surviennent de manière impromptue. Généralement, les populations ne sont pas préparées. Quels sont les gestes de premiers secours en cas d’accident, afin de sauver des vies ou d’éviter d’autres accidents?
    Il faudrait d’abord définir ce qu’est le premier secours. Pour définir ce concept simplement, on dira que c’est l’ensemble de gestes et moyens efficaces que l’on administre, que l’on pose sur une personne victime d’un accident ou sur un lieu d’accident, pour éviter qu’il y ait un « suraccident ».

    Que faut-il faire lorsque survient un accident sur la voie publique ? La première des choses c’est d’évaluer l’environnement. Il s’agit de trouver des réponses aux questions suivantes : y a-t-il une menace ? Existe-t-il un autre aléa pouvant contribuer à l’aggravation du premier accident? Les vies des badauds sont-elles menacées ? La vie du sauveteur est-elle en danger ? Une fois cette analyse de l’environnement terminée, on protège, c’est-à-dire qu’on procède au balisage en amont et en aval. Ensuite, on signale et cela nous permet de travailler avec aisance afin de venir en aide aux victimes de l’accident. Dès lors, on peut donc poser le premier geste.

    Si vous êtes face à un accident et que vous ne maitrisez rien, la première des choses consiste à alerter les passants et les voisins, à composer les numéros de la Croix-Rouge, des sapeurs-pompiers et de la police. Le geste de premier secours ne consiste pas seulement à arrêter l’hémorragie. L’alerte fait partie des gestes de premier secours. Par exemple, vous voyez quelqu’un qui se noie et vous ne savez pas nager. Tout ce que vous pouvez faire c’est de faire savoir aux autres qu’il y’a quelqu’un en train de se noyer. Si vous ne savez quoi faire, il faut simplement appeler un hôpital ou les gens qui sont aux environs.

    Vous parlez de balisage. À quoi cela renvoie-t-il concrètement ?
    Nous balisons, nous protégeons, c’est-à-dire que le secouriste se protège lui-même, protège la victime et tout ce qui l’entoure à ce moment-là. Par exemple, si nous sommes sur la chaussée et la victime doit être dégagée vers le trottoir, là on peut donc procéder à l’examen sommaire. On évalue les urgences vitales de l’accidenté que sont la conscience, la ventilation et la circulation.

    Nous avons des techniques de dégagement, de retournement, de relevage et de transport. Pour une personne victime d’une fracture de la colonne vertébrale, un transport inadéquat peut conduire à une rupture de la moelle épinière, avec pour conséquence une paraplégie à vie.

    Lorsqu’un accident survient, la population se rue toujours vers le lieu du drame. Comment gérer la foule de curieux ?
    Il faut laisser de l’air à la personne qui est victime d’un accident. Pour cela, il faut éloigner ceux qui viennent voir, pour vous permettre de travailler. Il faut éloigner les spectateurs afin que les sauveteurs travaillent dans un cadre approprié.

    Quels sont les critères à travers lesquels un profane peut reconnaître un vrai secouriste ?
    Dans plusieurs cas, chacun est sauveteur en commençant par les témoins. Mais, malheureusement, on n’est pas toujours face à ceux qui ont appris les gestes de premiers secours. Pour pouvoir porter secours à quelqu’un, il faut maitriser le geste à poser. Je prendrai l’exemple très simple d’une personne victime d’une fracture fermée. Si vous ne maitrisez pas les gestes idoines face à une tel cas, vous pouvez la rendre ouverte. Au lieu d’alléger la situation, vous l’aggravez. C’est pourquoi il faut suivre une formation en premier secours pour maitriser ces petits gestes qui sauvent.

    Les citoyens sont-ils au courant que la Croix-Rouge camerounaise lance régulièrement des formations en premier secours ?
    Il faut le dire, certains évènements ont amené la population camerounaise à s’intéresser aux gestes de premiers secours. C’est la raison pour laquelle la CRC fait des efforts pour être plus proche des populations. Elle leur explique pourquoi il faut apprendre les gestes de premiers secours. C’est pour cela que vous trouverez des clubs Croix-Rouge dans les établissements secondaires, les universités, les grandes écoles. Si vous prenez le cas de la ville de Yaoundé, le département du Mfoundi a 7 arrondissements et dans chacun, il y’a un comité d’arrondissement. Ce sont ces comités qui organisent les formations. Actuellement, selon le chronogramme qui m’a été transmis, il y a une formation organisée par Yaoundé 1er Celui de Yaoundé 6 débute la semaine prochaine. La CRC a aussi une tranche d’antenne à la CRTV au cours de laquelle nous prodiguons souvent des conseils.

    …C’est vraiment regrettable parce qu’au Cameroun et dans d’autres pays, les gens ont pris l’habitude de voir quelqu’un en détresse et, au lieu d’alerter, ou de lui venir en aide, préfèrent filmer pour avoir le scoop ou faire du buzz…

    Vous semblez mettre un point d’honneur sur la Capitale. Qu’en est-il des autres localités ?
    La CRC a des structures décentralisées. Chaque département a un comité départemental. Nous formons sur toute l’étendue du territoire national et nous avons pour objectif un secouriste par famille, un secouriste par salle de classe. Cela nous permettra de mettre les gestes de premier secours à la portée de tout le monde.

    Il y a un nouvel acteur qui entre en jeu, les réseaux sociaux. Ces derniers ne peuvent-ils pas constituer un geste de premier secours ?
    C’est vraiment regrettable parce qu’au Cameroun et dans d’autres pays, les gens ont pris l’habitude de voir quelqu’un en détresse et, au lieu d’alerter, ou de lui venir en aide, préfèrent filmer pour avoir le scoop ou faire du buzz. Ce n’est pas la vie qui est en danger qui les préoccupe, c’est plutôt l’image. La CRC ne peut rien à ce niveau, puisqu’elle n’a pas les moyens de coercition ; elle n’a non plus qualité parce que chacun est libre de jouir de son téléphone.

    En tant que spécialiste du domaine, ne pouvez-vous pas attirer l’attention des pouvoirs publics sur de telles pratiques ?
    Nous faisons des suggestions lors des réunions, lors des échanges avec les différents partenaires en l’occurrence le gouvernement. Ce n’est pas facile puisqu’on ne peut pas mettre un policier derrière chaque Camerounais lorsqu’il y’a un accident. Et lorsqu’il le fait, vous ne savez pas ; vous ne verrez que l’image qui atterrit sur votre téléphone ; vous ne savez même pas d’où l’image est partie.

    En cas d’accident de camions transportant les produits alimentaires comme les brasseries, les camions d’huiles, les cars des boulangeries. Est-il judicieux pour les populations de consommer les produits qui s’y trouvent ?
    Cette question relève du Droit. Prendre la chose d’autrui est un délit. Au lieu de vous occuper des victimes, vous vous occupez de leurs biens. Cela constitue une infraction. Quand bien même il a alerté ou sauvé des vies, s’il prend ce qui ne lui appartient pas, il devient un voleur. Et ces cas-là sont légion, surtout dans les grands axes où, lorsqu’un camion de marchandises se renverse, les gens accourent pour se disputer la cargaison. Ils ne s’occupent pas des personnes qui sont sous les décombres.

    La CRC a-t-elle un règlement pour les secouristes ?
    Un volontaire secouriste de la Croix-Rouge travaille sur les principes, sur un code de déontologie. Il ne saurait accaparer d’une chose qui appartient à une victime. Notre code de déontologie l’interdit formellement. Pendant la formation, nous insistons sur sept principes fondamentaux. Le premier c’est l’humanité c’est-à-dire considérer l’autre comme soi-même. Le deuxième, c’est l’impartialité. Le troisième, c’est la neutralité. On ne tient pas compte de la religion ou de la tribu de la victime. Quatrième: l’indépendance. Il s’agit de travailler sans subir de pressions. Cinquième: le volontariat. Quand je pose un geste, je n’attends pas une rémunération. Sixième: l’unité. Au Cameroun, il y a une seule structure qui s’appelle Croix-Rouge ou Croissant-Rouge. Le dernier principe, c’est l’universalité. Lorsqu’un secouriste pose un geste à Yaoundé, c’est le même geste à Libreville.

    Propos recueillis par

    André Balla (Stagiaire)

  • QNET : au cœur de l’«Expo»

    QNET : au cœur de l’«Expo»

    Rencontre 

    QNET se dévoile au Cameroun 

    L’entreprise de vente directe a organisé respectivement à Douala (13 au 14 novembre 2018) et à Yaoundé (17 au 18 novembre), une exposition fort courue.

    Pour la première fois depuis sa présence au Cameroun, QNET a ouvert les portes de sa traditionnelle «Expo» à la place St David à Douala. Baptisé l’«Expo» de la «Vie absolue» de QNET, l’événement est organisé chaque année dans le but de rapprocher l’entreprise de ses clients et les familiariser avec ses produits et services. Du 13 au 14 novembre dernier, des milliers de personnes ont visité une dizaine de stands. Bien achalandés, les produits QNET ont été dégustés. Par la suite, des démonstrations sur leur utilisation et leurs bienfaits ont été faites au public, question d’entrer dans l’univers de l’une des principales entreprises de vente directe au monde. Placé cette année sous le signe de la « Vie absolue », ce concept, a expliqué le top management de l’entreprise, invite chacun à mener une vie équilibrée, qui inclut une approche plus positive et proactive du point de vue de la santé et du bien-être.

    «Des solutions d’études en ligne telles que QLEARN, aux packages de vacances telles que Q-break, en passant par des produits d’énergie tels que Bio Disc 3 et les suppléments alimentaires tels que EDGE, QNET a pensé à tout pour vous permettre de vivre la « Vie absolue », a déclaré à l’ouverture de la cérémonie, Biram Fall. Le directeur Afrique subsaharienne de QNET poursuit : «Pour nous, trouver une alternative permettant de vivre sainement malgré les agressions et les défis de notre environnement… est notre raison d’être». Avec plus de 20.000 personnes qui développent son réseau au Cameroun, QNET accroît son positionnement à travers le marketing de réseau.

    En clair, il s’agit pour tout partenaire QNET d’engranger des revenus par un plan de compensation avec un plan binaire. Autrement dit, chaque représentant QNET se réfère à deux partenaires, qui devront chacun à son tour, se référer à deux autres partenaires au travers de la persuasion, du marketing et la vente des produits QNET, afin d’engranger à leur tour des bénéfices proportionnellement au nombre de clients engrangés. Un marketing de réseau dont les responsables de QNET se disent fiers, pour avoir apporté de la valeur ajoutée par le paiement des taxes, mais surtout la création des milliers d’emplois à travers le réseau de distribution de leurs produits. Même le top management de l’entreprise est peu disert sur les bénéfices générés. L’activité de QNET, de l’avis de ses dirigeants, se porte visiblement bien au Cameroun.

     

    Biram Fall

    QNET a sorti des milliers de jeunes de l’ornière 

    Le directeur Afrique subsaharienne de QNET explique le succès du site de commerce en ligne spécialisé dans la vente directe des produits et services.

    Quel bilan dressez-vous des 20 ans d’existence de Qnet ?
    En 20 années, la société a vécu beaucoup d’étapes stratégiques qui l’ont emmenée aujourd’hui à sa présence dans plus de 120 pays à travers le monde.

    QNET est né il y a 20 ans avec un seul produit et aujourd’hui, nous avons un catalogue de plus de 500 produits avec une trentaine de millions de distributeurs à travers le monde entier.

    Pourquoi avez-vous choisi le Cameroun pour cette expo ?
    Nous avons choisi le Cameroun parce qu’il fait partie d’une des économies solides de l’Afrique centrale, mais bien plus, par l’esprit d’entrepreneuriat des jeunes et moins jeunes de ce pays ; c’est ce qui a tout de suite accéléré l’envol de notre activité dans le pays.

    Quels sont vos produits ?
    Nous avons une gamme très large de produits qu’il me serait difficile d’énumérer. Mais je peux vous dire que nous avons, par exemple, les compléments alimentaires et, parmi eux, des produits extrêmement intéressants, qui se vendent très bien au Cameroun. Nous avons également des produits d’énergie qui aident les populations à se préserver contre les effets nocifs du bombardement des rayons électromagnétiques provenant des téléphones portables et tous les dispositifs électroniques qui nous entourent. Sans oublier les cours en ligne auprès des universités réputées dans le monde, les produits de beauté, des soins corporels et aussi des produits de luxe allant des montres aux bijoux pour femmes.

    Quel message adressez-vous au public ?
    Le message à passer principalement aux jeunes est que le non-emploi, pour ne pas dire le chômage, n’est plus une fatalité de nos jours. Il suffit vraiment de s’approprier un certain nombre d’opportunités pour s’auto-employer et faire la différence dans sa vie. En l’occurrence, l’offre QNET est sans précédent, incommensurable et elle a fait ses preuves dans le monde en permettant à des milliers de jeunes de sortir de l’ornière en Asie du Sud-est et un peu partout ailleurs. Et cette même offre a fait ses preuves en Afrique (Côte d’Ivoire, Tanzanie, Kenya, Ouganda…) et donc, nous ne serions pas là si les résultats ne suivaient pas.

    Propos recueillis

    Alain Biyong

    de la «Vie absolue» 

    E-Commerce 

    Des services et produits de grande qualité en vitrine

    A la découverte de l’exposition baptisée « vie absolue » au palais des sports de Yaoundé.

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    « Nous vendons des produits et des services. Un produit peut être un complément alimentaire que vous prenez, et un service c’est un film en ligne » déclaration faite par Biram Fall, directeur Afrique subsaharienne QNET, il présente là la vision du groupe qu’il dirige. Pour le chargé de communication et l’un des organisateurs, l’apport, en trois ans au Cameroun, est considérable, avec une explosion de la demande et le fait qu’une représentation sous régionale sera ouverte. À Yaoundé, le week-end, les organisateurs l’ont compris en choisissant deux jours où les habitants de la capitale sont au repos.

    Dans ce chapelet d’apports que fournit l’entreprise, nous avons des produits uniques qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, à l’instar de l’eau provenant de l’ile d’Okinawa au Japon. La transaction est à la fois virtuelle et physique, afin de rendre plus transparent le commerce. Un client qui effectue un achat d’au moins 400.000 FCFA devient automatiquement agent indépendant, c’est-à-dire partenaire de QNET. Bien plus, QNET est une plateforme en ligne. Cela permet de marquer une différence nette avec ses rivaux. Le Cameroun sera la place ou la plateforme commerciale en Afrique centrale : Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée Équatoriale sont ceux-là qui auront pour base commerciale le pays des lions indomptables.

    Monsieur Erika Lindou, chargé de la communication, renchérit pour montrer l’apport de QNET en ces termes : «le fait qu’on ait un peu plus de 20.000 représentants indépendants qui parviennent à se nourrir à partir de cette activité, malgré quelques écueils, est déjà un grand apport». La commerce en ligne prend une nouvelle tournure au Cameroun, et Meyang Medzané, distributeur indépendant, qui dit que «la QEXPO est un succès total, parce que cela permet de montrer aux Camerounais ce qu’est que la vente virtuelle ainsi que l’économie numérique». Pour Nguéyep Kameni, responsable du stand formation, QNET est en collaboration avec des universités sérieuses, notamment Suisse Managment Center «qui donne des formations certifiantes en ligne, pouvant permettre aux apprenants d’être universellement reconnus» ce qui est une plus-value non négligeable.

    Les organisateurs ont tout prévu. C’est ainsi qu’une visite dans les stands d’exposition vous permet de voir des produits de diverses natures, notamment ceux dédiés à la santé et à la diététique. On y retrouve notamment des filtres à eau NSF, des colliers comme le BIO DISC 2 qui protègent contre les ondes électromagnétiques.

    À côté, nous avons le Qafé Green qui est un café décaféiné aux propriétés amincissantes.
    Il y’a également un stand dédié aux montres de marque Bernard H. Meyer. Ce fabricant est un des fleurons de l’horlogerie suisse et a pour distributeur exclusif QNET. On trouve des montres à 1 600 000 FCFA l’unité. Dans un autre stand, on explique aux visiteurs la procédure d’inscription aux formations dans les universités prestigieuses comme la Swiss Elearning Institute.

    Cependant, l’encadrement juridique n’est pas encore établi. Toutefois, cela n’entrave pas le bon déroulement du processus commercial dans notre pays. Il est important pour M. Fall de conquérir un marché qui offre de nombreuses opportunités, surtout pour la lutte contre le chômage.

     

    Ils ont dit

     

    Brillant Médzané

    «Avant de parler du virtuel, les marchandises existent effectivement»

    Je suis distributeur indépendant depuis neuf mois aujourd’hui. Je trouve Qexpo très intéressant. Mes frères Camerounais ne connaissent pas le concept de vente virtuelle ou la vente en ligne. L’avantage avec la Qexpo est qu’avec l’exposition des produits, ça rend les choses plus palpables et enfin les gens finissent par comprendre qu’avant de parler du virtuel, les choses produites existent effectivement.

     

    Julio Patrick tchienkou

    «Impressionné et satisfait par cette exposition»

    Je suis networkeur et je suis agent indépendant (IR). C’est le titre qu’on nous donne. Nous ne travaillons pas dans l’entreprise QNET. Mais nous travaillons en partenariat avec QNET. Cela veut dire que nous aidons QNET à écouler ses produits et en retour nous avons des rétros commissions. Par rapport au Qexpo, qui veut dire commerce en ligne, beaucoup de gens n’ont pas la possibilité ou le temps d’être sur Internet. Nous les y aidons, en parcourant les quartiers et les villes pour présenter les produits. Pour dire vrai, je suis vraiment impressionné par cette exposition cette année et suis satisfait.

     

    Nguéyep Kameni

    «La demande en formation sur la vente en ligne est trop forte»

    Je représente QNET pour expliquer ce que sait que la formation en ligne. Nous avons par exemple la Swiss e-net Institute. C’est une université suisse physique basée à Zurich, qui donne des formations en ligne certifiante pour éviter le stress de se déplacer et arriver là-bas pour se faire former. Directement de notre fauteuil, et à partir de son portable, on peut suivre ces cours. A la fin de la formation, on est outillé pour la recherche de l’emploi. Cette formation aide aussi les gens dans la pratique parce que l’enseignement est beaucoup plus basé dans le système d’enseignement général. Cette formation donne des compétences qui nous développent par exemple le e-commerce, la gestion, l’entrepreneuriat et bien d’autres. La demande est très forte, puisque je ne me repose pas.

     

    Robert Élie Sokeng

    « QNET a des produits uniques »

    Je suis jeune entrepreneur, aujourd’hui je suis à cette exposition des produits QNET. Généralement, quand on parle d’une activité comme celle-ci, on voit que tout se passe en ligne. Dans une exposition comme celle-ci, on a la possibilité de toucher du doigt des produits commercialisés comme la gamme santé ou les énergisants. De plus, on a des personnes qui peuvent nous expliquer comment on peut utiliser ces produits et nous donner des informations fiables sur les différents produits. QNET a des produits uniques. J’invite les personnes qui ont entendu parler des produits QNET à saisir cette opportunité magnifique.

  • Parlement panafricain : Kofi Annan for ever!

    Parlement panafricain : Kofi Annan for ever!

    L’organe consultatif de l’Union africaine veut des commémorations annuelles en l’honneur du Ghanéen. Une résolution est déjà transmise pour examen lors de la session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État de l’Union africaine (UA), prévue à Addis-Abeba en janvier prochain.

    L’Afrique comme asymptote, voilà le cordon ombilical entre l’UA et le Parlement panafricain

    C’est une des résolutions de la cinquième législature du Parlement panafricain (PAP). À Kigali (Rwanda), lors de la clôture de la première session ordinaire, Roger Nkodo Dang a annoncé l’adoption d’une résolution prévoyant des commémorations annuelles en reconnaissance aux contributions apportées par feu Kofi Annan. Le président du PAP a précisé que cette résolution serait transmise, pour approbation, l’année prochaine à l’Assemblée de l’UA en Éthiopie. Une fois adoptée, ladite résolution légitimera les commémorations annuelles mettant en valeur l’héritage diplomatique de l’ancien secrétaire général des Nations unies (ONU), a indiqué Roger Nkodo Dang.

    Valeurs ajoutées
    À travers cette initiative, le Parlement panafricain veut contribuer à la création des valeurs et des repères nouveaux pour la jeunesse du continent. «Kofi Annan restera une source d’inspiration et d’encouragement. Grâce à ses nombreuses réalisations, il a été une source de fierté pour l’Afrique», scande Moussa Fakir Mahamat, le président de la Commission de l’UA.

    Pour Michèle Alliot Marie, ancienne ministre française de la Défense et des Affaires étrangères, Kofi Annan avait « une vision extrêmement équilibrée de ce que devait être le monde ». Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français, dit de lui qu’il «connaissait les rapports de force entre les États, le jeu des intérêts, mais ne s’en satisfaisait pas. Il était certainement le meilleur secrétaire général de l’ONU».

    Autres
    Durant cette session, le Parlement, exceptionnellement réuni à Kigali au Rwanda, a également adopté d’autres résolutions. L’une d’entre elles porte sur l’harmonisation des lois protégeant les personnes souffrant de handicaps en Afrique. Une autre résolution se situe dans le prolongement du thème de l’année 2018 en Afrique à savoir : «Remporter le combat contre la corruption : une voie durable vers la transformation de l’Afrique». Cette résolution appelle les pays à adopter des législations strictes pour lutter contre la corruption et les crimes associés.

    Les parlementaires ont également discuté de paix et de sécurité en Afrique, du rôle et de l’impact des missions d’observation des élections de l’UA. Des résolutions y afférentes sont produites à l’attention du Chef et seront examinés à titre consultatif.

    Zacharie Roger Mbarga

    Réforme de l’Union africaine 

    La bataille finale ?

    L’organisation continentale veut échapper à ses propres contradictions. C’est la dynamisation ou la perpétuation !

    Le comité des représentants permanents de l’Union africaine (UA) a achevé sa session extraordinaire le 8 novembre. Le Conseil exécutif prendra le relai les 14 et 15 novembre prochains. Les ministres des Affaires étrangères vont arbitrer les travaux des représentants permanents et préparer les dossiers des chefs d’État.
    Le sommet extraordinaire de l’UA se tient les 17 et 18 novembre prochains. Les réformes de l’organisation continentale portent sur la sélection et la structure du gouvernement continental, la souveraineté financière, la division du travail, les mutations organiques et les échanges de vues sur les propositions de rénovation des organes.

    De manière précise, le sommet extraordinaire d’Addis-Abeba aura pour sujets : la structure et les portefeuilles des hauts responsables de la Commission, la sélection des hauts responsables de la Commission. En matière de souveraineté budgétaire, l’on envisage, entre autres, des négociations sur les réformes administratives et financières/budgétaires. La transformation du NEPAD en Agence de développement de l’UA (AUDA), la répartition du travail entre l’UA, les CER, les organisations continentales et les États membres, le renforcement du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), le renforcement du Conseil de paix et de sécurité (CPS) sont aussi à l’ordre du jour.
    Au sujet des organes, les chefs d’État vont échanger les vues sur les propositions de réforme du Parlement panafricain, de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

    Contradictions
    Encore une fois, l’Afrique est face à ses propres dissensions. Si la nécessité d’une réforme fait l’unanimité, les conditions et les termes de cette réforme créent de vives oppositions. Entre les petits États contraints de plafonner leurs contributions et les grands États qui voient exploser leurs contributions.

    Il en est de même du nouveau régime de sanctions devant frapper les insolvables. Désormais, avec un an cumulé d’impayé, le pays peut perdre le soutien de l’UA pour un poste international. Il peut être suspendu à des postes au sein des organes de l’UA, il peut en outre perdre le siège de certaines institutions spécialisées.

    Tout ceci rend ce sommet de l’UA très sulfureux ! L’Union est à rude épreuve!

    ZRM

    Planification du développement

    Le Cameroun à l’école de l’approche inclusive

    Pour mieux atteindre les objectifs fixés, réaliser les attentes des populations et réduire la pauvreté, le gouvernement a été initié à l’introduction de la reddition des comptes dans la définition des politiques publiques et les interventions de l’État.

    Le bureau sous régional pour l’Afrique centrale de la Communauté économique des nations unies pour l’Afrique (CEA) propose au gouvernement camerounais un nouvel outil. Il servira à rendre ses politiques publiques plus efficientes, et nettement orientées vers la réalisation des attentes des populations à la base, avec la participation de celles-ci.

    Face à l’aggravation des inégalités, il est normal pour la CEA de rendre les politiques publiques plus responsables et redevables de leur résultat. Comment faire correspondre l’investissement public aux besoins réels des populations ?

    Sylvain Boko, conseiller principal régional et chargé de la planification et de la statistique au bureau régional de la CEA, dit qu’il s’agira pour le gouvernement camerounais «de prôner une approche participative dans la planification du développement. Cette action se fera à travers l’inclusion des couches non étatiques : le secteur privé, la société civile, les organisations culturelles, les femmes, les jeunes…»

    Modus operandi
    L’approche participative de la planification repose sur deux aspects essentiels. Il s’agit de la double dévolution des acteurs (de l’État vers les citoyens et des organisations vers l’État) et la qualité des statistiques sur les besoins exprimés. Cette approche magnifie pleinement la gestion axée sur les résultats. En effet, elle aide à définir des «données démocratiques», notamment les résultats escomptés, les cibles, les indicateurs d’appréciation, tout ceci avec la contribution des bénéficiaires finaux.

    Sylvain Boko de la CEA explique que «l’obligation de rendre compte n’est pas un concept négatif. C’est de pouvoir aller vers ceux qui sont les bénéficiaires des projets et programmes de la planification et leur expliquer les résultats de l’action (en cas d’atteinte ou de non-réalisation des objectifs). L’implication des couches non étatiques dans la gestion des ressources du pays est plus une question de sécurité et d’amélioration de la gouvernance».

    Pour l’expert, «il ne suffit pas de construire puis inaugurer des centres de santé ou des salles de classe. C’est certes des indicateurs, mais il s’agit de résultats partiels. Avec la redevabilité, le gouvernement réduit le risque de l’approximatif. En effet, elle permet de répondre aux données récoltées sur le terrain, notamment sur l’intérêt des infrastructures et les conditions de leur utilisation optimale par les populations».

    ZRM

  • Environnement des affaires : La Cemac recule

    Environnement des affaires : La Cemac recule

    En décembre 2016, le sommet extraordinaire de la Cemac de Yaoundé a consacré l’amélioration substantielle du climat des affaires comme l’un des piliers de la sortie du marasme économique actuel. Les pays de la Cemac, deux ans après, continuent de reculer dans le classement de la Banque mondiale. À l’exception de la Centrafrique et dans une moindre mesure de la Guinée Équatoriale, tous les pays de l’espace communautaire reculent dans le classement depuis 2017.

    Cette fois, la performance est inférieure à celle de l’Afrique subsaharienne. En implémentant 107 réformes l’an dernier contre 83 l’année précédente, cette partie du continent enregistre un nouveau record pour la troisième année consécutive : au moins une réforme dans 40 des 48 économies de cette zone. La région compte d’ailleurs quatre des 10 économies les plus réformatrices de cette année : le Togo, le Kenya, la Côte d’Ivoire et le Rwanda. Si les réformes introduites par les pays d’Afrique subsaharienne couvrent un grand nombre de domaines, beaucoup concernent le transfert de propriété et le règlement de l’insolvabilité.

    La Cemac est donc l’une des régions les moins réformatrices du monde, tout au moins sur le plan de l’amélioration des affaires. Le dossier propose une large vue du déficit dans lequel la Cemac se plonge davantage, obérant un peu plus, et sur la base de sa propre feuille de route, ses chances d’une sortie planifiée de cette crise économique.

    Environnement des affaires

    La Cemac dans le brouillard

    Avec une moyenne pondérée de 41,89 en matière de facilité à faire les affaires, la sous-région se situe parmi les 15 performances (178e) mondiales les moins réformatrices et donc les moins attractives.

    Les pays de la Cemac, comme ceux de l’Afrique subsaharienne, ont entrepris des réformes. Au total, 16 réformes ont été engagées entre juin 2017 et mai 2018. Le Gabon est, de loin, le pays le plus réformateur, avec 6 rénovations socioéconomiques mises en œuvre au cours de la période identifiée. Mais dans l’ensemble, les pays sont de très loin compétitifs. Pour démarrer une affaire, il faut attendre en moyenne 34,5 jours, et avoir satisfait au moins à 9,5 procédures.

    L’accès au crédit est un autre serpent de mer dans la région. L’indice de solidité des droits légaux s’établit à 6. Celui de l’information sur la profondeur du crédit se fixe en moyenne à 1,83 et la couverture du registre de crédit frôle à peine les 11,4% d’adultes.

    Une fois qu’on veut installer une affaire, on est confronté au problème de la fourniture d’électricité. L’opérateur économique en zone Cemac est en moyenne connecté à l’électricité après 103 jours et 5,5 procédures. L’administration fiscale vient parachever cette course des opérateurs économiques contre eux-mêmes en zone Cemac. Le Doing business 2019 révèle que les entreprises perdent en moyenne 62,55 % de leurs bénéfices dans les taxes et contributions. De même, tous les contribuables (privés et publics) effectuent 50 paiements de taxes en moyenne par an. Ils perdent ainsi 600 heures (soit 25 jours) à essayer de régulariser leur situation fiscale.

    D’où le point de vue de l’économiste gabonais May Mouissi : «tandis que les pays de la Cemac font des rénovations d’étapes et n’avancent que très peu, les autres pays, désireux d’attirer des investisseurs, y vont fondamentalement. C’est faute de faire du surplace que l’Afrique centrale généralement se retrouve en arrière-train».

    Léthargie
    La résolution 17 du sommet extraordinaire de la Cemac de 2016 à Yaoundé stipule que les chefs d’État ont décidé de «renouveler leur engagement commun, ainsi que leur détermination à améliorer substantiellement le climat des affaires en zone CEMAC, afin de promouvoir de manière vigoureuse l’activité économique créatrice de richesses, et mobiliser de façon optimale les recettes fiscales internes». À côté de la diversification des économies, l’amélioration de l’environnement des affaires fait partie des réformes structurelles que la Cemac s’est engagée à implémenter. Ces mesures visent à permettre aux 6 pays de la sous-région de sortir du climat économique critique actuel, en plus de raffermir leurs économies pour mieux résister aux chocs exogènes.

    Dans son allocution, en ouverture du récent sommet extraordinaire de la Cemac, le président de la commission de la Cemac a réitéré l’emphase qu’il fallait désormais porter à la mise en œuvre des réformes. Daniel Ona Ondo disait alors qu’«il est plus que jamais impératif d’accélérer les réformes structurelles en cours visant la diversification de l’économie, l’amélioration du climat des affaires et l’approfondissement de l’intégration régionale».

    Zacharie Roger Mbarga

    Les pays et les réformes 

    Cameroun
    166e en 2019, 163e en 2018 et 166e en 2017.
    2 réformes :
    En matière de création d’entreprise, le Cameroun a facilité la création d’une entreprise en publiant en ligne les avis de constitution de société via le guichet unique. En matière d’exécution des contrats, l’État a adopté une loi réglementant tous les aspects de la médiation en tant que mécanisme alternatif de résolution des conflits.

    Gabon
    169e en 2019, 167e en 2018 et 164e en 2017.
    6 réformes :
    Pour la création d’entreprise, le Gabon publie désormais un avis d’incorporation avec l’enregistrement de la société auprès du guichet unique.
    Pour les permis de construire, le pays a mis en œuvre la responsabilité décennale et a réduit les coûts d’obtention d’une autorisation de sécurité incendie.

    En matière de branchement à l’électricité, l’État procède désormais à l’enregistrement des données pour l’indice annuel moyen de la durée de coupure du système et l’indice moyen de fréquence des interruptions du système. En outre, le régulateur national contrôle désormais les performances du service public sur l’effectivité de l’approvisionnement.

    Pour l’enregistrement d’un bien immobilier, la transparence du cadastre est désormais de mise. En matière fiscale, deux taxes supplémentaires sont prélevées : la taxe spéciale de contribution de solidarité et la taxe de formation professionnelle.

    Pour ce qui est de l’exécution des contrats, le Gabon s’est aligné sur le régime camerounais.

    Guinée Équatoriale
    177e en 2019, 173e en 2018 et 178e en 2017.
    1 réforme :
    Pour améliorer l’exécution des contrats, la Guinée Équatoriale s’est alignée sur le régime du Cameroun.

    Congo
    180e en 2019, 179e en 2018 et 177e en 2017.
    2 réformes :
    En vue d’optimiser l’enregistrement de propriété, le Congo a réduit les frais de transfert de propriété. Pour ce qui est de l’exécution des contrats, l’État a réformé en suivant le régime du Cameroun.

    Tchad
    181e en 2019, 180e en 2018 et en 2017.
    3 réformes :
    Pour fluidifier la création d’entreprises, l’enregistrement des statuts se fait auprès du Guichet unique. En matière d’enregistrement de propriété, l’État tchadien a réduit de moitié les frais d’enregistrement. Pour ce qui est de l’exécution des contrats, le Tchad a réformé sur le modèle camerounais.

    RCA
    183e en 2019, 184e en 2018 et 185e en 2017.
    2 réformes :
    Pour faciliter la création d’entreprises, la République centrafricaine a réduit le capital minimum requis pour la constitution d’une société. Pour ce qui est de l’exécution des contrats, elle applique la réforme du Cameroun.

    ZRM

     

    Martin EYEBE SOPPO

    Pour qu’on puisse penser dévaluation du Fcfa, il faudrait que l’une des devises constituant nos réserves de change perdent sa valeur d’origine

    « L’objectif de la zone qui lance une politique de dévaluation est d’améliorer la balance commerciale. Mais il faudrait être propriétaire de la monnaie émise. Nous avons une réserve de change dont on reçoit une quotité, l’Euro, qu’on n’émet pas et qui ne correspond pas à l’offre globale des économies

    L’expert en problèmes économiques et financiers est titulaire d’un 3e cycle en sciences des organisations option finance d’entreprise, marchés financiers, marchés de capitaux et bourse de commerce. Il est diplômé du CBOT (Chicago Board of Trade) à Chicago et à Philadelphie en bourse d’instrumentalisation de capitaux pour des options négociables. Il estime que l’instrument monétaire de la zone Franc est un avatar. Et donc l’optimisation de la compétitivité des économies de la Cemac devrait passer soit par la dévaluation des avoirs du Fmi soit par la dévaluation de l’Euro. Il nous livre sa théorie en exclusivité !

    Sommes-nous réellement concernés par le mécanisme de dévaluation, dans la zone Franc, par rapport à nos réserves de change ?
    Aujourd’hui, la Bourse de Paris est attendue en baisse dans le sillage de Wall Street et des marchés asiatiques après un communiqué de la Fed qui laisse la porte ouverte à une hausse des taux en décembre.
    En fait, nous sommes en plein dans la théorie des avantages comparatifs. Une vraie conjonction des théories économiques qui permettent de comprendre pourquoi une dévaluation est possible ou non. Ici l’Etat peut décider politiquement de dévaluer pour des raisons stratégiques autres que techniques. Mais ayons toujours en mémoire, tel que nous l’avons déjà évoqué, que les réserves de change sont les moyens de règlement dont disposent les autorités monétaires d’un pays ou d’une zone. C’est à dire la banque centrale ici la B.E.A.C, pour solder les déficits de la balance des paiements de la zone envers l’étranger. Ces réserves sont libellées en devises étrangères dont l’émission ne nous appartient pas.

    Et, c’est dans ce couloir que se situent les exportations des pays de la zone CEMAC qui alimentent le compte des réserves de change. Nous sommes en phase avec le gouverneur de la BEAC pour dire qu’il n’y a aucune raison de dévaluer. Mais nous ajoutons aussi que les mécanismes propres à l’économie qui alimentent les options technique de dévaluation ou non n’indiquent pas une dévaluation. Alors pour qu’on puisse penser dévaluation du Fcfa, il faudrait que l’une des devises constituant nos réserves de change perde sa valeur d’origine. C’est-à-dire : dévaluation de l’euro ou du dollar ou d’autres éléments constituant réserves. En ce moment-là on va faire une pondération dans le panier et voir le pourcentage qu’on va pondérer au décrochage du FCFA. Cela signifie aussi que toute correction à la hausse devra aussi bénéficier au FCFA.

    La Banque des États de l’Afrique Centrale joue-t-elle son rôle ?
    Oui ! Elle joue techniquement son rôle sur les fonds qui lui sont alloués pour répondre aux positions de l’offre et de la demande monétaire. Mais elle voudrait bien jouer totalement ce rôle en fonction de la taille de l’économie de la CEMAC qu’elle couvre. Mais elle a des limites conjoncturelles.

    Pourquoi ?
    En théorie, les banques centrales ont d’abord été des banques commerciales dotées d’une charte et de privilèges plus ou moins étendus d’émission de billets en échange du financement de la dette publique. Cependant, leur définition et leurs fonctions ont évolué en même temps. À mesure que se développait l’usage de la monnaie scripturale émise par les différentes banques, la banque centrale est devenue la « banque des banques ». C’est-à-dire l’agent de leur refinancement.

    De ce fait, elle exerce une action directe sur leur liquidité en leur fournissant de la monnaie centrale. Dès lors, une question se pose : cette hiérarchisation des systèmes bancaires constatée de nos jours dans tous les grands pays est-elle le résultat d’interventions exogènes de la puissance publique ? Ou est-elle le fruit de forces endogènes propres à l’évolution des systèmes bancaires qui se seraient eux-mêmes dotés de banques de « premier rang » ?

    Le rôle de la banque centrale est aujourd’hui directement relié à l’unité et à la pérennité du système de paiement. Elle est la garante de la monnaie nationale et assure la confiance en elle. Pour cela, elle doit d’abord veiller à la stabilité de la valeur interne et externe de la monnaie.

    En pratique, les fonds alloués sont des valeurs de contrepartie d’une partie de la réserve de change à savoir l’euro qui nous permet d’avoir une parité fixe contre les autres valeurs de la réserve de change. Un mécanisme assez complexe !

    A notre avis, c’est sur cette valeur qu’il faut parler de dévaluation. Selon la conjonction des économistes évoquée plus haut, lorsqu’un gouvernement ou une zone, comme celle qui nous concerne, décide de relancer sa compétitivité économique, puisque la valeur de la monnaie baisse, les exportations augmentent. Cependant, les produits importés deviennent plus chers. L’objectif de la zone qui lance une politique de dévaluation est d’améliorer la balance commerciale. C’est le mécanisme classique appliqué à partir des théories contemporaines sur la croissance. Mais, il faudrait pour ce faire être propriétaire de la monnaie émise, nous avons une réserve de change dont on reçoit une quotité, l’euro, qu’on n’émet pas et qui ne correspond pas à l’offre globale des économies.

    Peut-on décider de la flexibilité de l’euro, le trésor n’étant pas la banque centrale européenne ?
    Nous craignons que ce soit difficile car les monnaies sont tout d’abord territoriales. Ensuite, elles sont interchangeables parce qu’elles obéissent à des chartes précises. En outre, leur masse correspond à l’offre et à la demande de leur zone d’émission. Sur la base de la masse des exportations de nos produits, nous avons une valeur dont les émissions hors zone ne correspondent pas à notre offre globale. Celle que génèrent nos produits à la consommation courante.

    Si on obéit à la théorie de la politique monétaire moderne, une dévaluation serait un abaissement officiel de la valeur de la monnaie d’un pays. Or nous n’avons pas de monnaie dans le cadre d’un système de taux de change fixe par lequel l’autorité monétaire fixe formellement un nouveau taux par rapport à une devise de référence ou à un panier de devises. Nous n’émettons pas, c’est ceux qui ont la devise étrangère qui ont une politique propre à eux-mêmes. Toutefois si on modifiait la parité du taux fixe, ce serait alors comme un billet de change ou une monnaie virtuelle dont les bénéficiaires seraient les pays de la zone.

    Que préconiser ?
    S’il y a une rupture brusque du mécanisme, cela va entrainer un choc qui va avoir des conséquences sur plusieurs économies européennes. Car en impactant une seule valeur du serpent monétaire qui constitue l’euro, il y aurait des répercutions spectaculaires au niveau du marché financier et surtout du marché européen de capitaux. Il faudrait peut-être garder la parité et observer la non convertibilité de la quotité qui nous revient sur le partage de valeur liées à l’exportation.

    Notre avis importe certainement peu ! Mais de notre point de vue, il serait judicieux de ne plus convertir en FCFA la quote-part en devises de la zone pour permettre à la BEAC au même titre que d’autres d’intervenir au forex. Cela permettrait, sans bouger la provision au compte du trésor français, de pouvoir se refinancer sur le marché financier à des taux intéressants à partir uniquement des primes dédiées comme effet de levier. L’avantage de ce procédé nous permettrait d’éviter les éventuelles dévaluations de contrepartie comme celle qui nous pend au nez.

    Pendant ce temps, la diversité des ventes internes, exportables vers d’autres directions, nous emmènerait un panier de devises qui renforcerait notre monnaie nationale. Il faut quand même savoir que sur nos produits courants, la banane plantain est consommée dans toute l’Afrique, le manioc est consommé en Asie et en Amérique latine. Le sésame et la gomme arabique sont consommés en Inde. Le maïs est consommé aux Etats-Unis et les ignames en Afrique du Sud. Toutes ces directions représentent des renforts potentiels en termes de réserve de change qui vont accélérer la croissance des produits tels que le cacao et autres en continuant d’alimenter le compte du trésor français.

  • Réforme de l’Union africaine : Le clash entre technocratie, démocratie et souverainisme

    Réforme de l’Union africaine : Le clash entre technocratie, démocratie et souverainisme

    La réforme de l’UA propose une mutation positive qui devrait induire des gains d’efficience. Toutefois, cette réforme tend à renforcer l’élitisme de l’organisation et creuse la distance entre celle-ci et les citoyens dont elle est censée être l’émanation.

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    Zacharie Roger Mbarga,

    Chercheur en Intégration régionale

  • La RDC s’estime « boudée » dans la CEEAC !

    La RDC s’estime « boudée » dans la CEEAC !

    Les plénipotentiaires lors de la signature de l’accord de siège entre la RDC et la CEEAC.

    À l’occasion de l’ouverture d’un bureau de représentation de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la République démocratique du Congo (RDC) a tenu à passer un message au top management de l’institution régionale. Léonard She Okitundu, vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale du pays, a exprimé la gêne de Kinshasa face à son rôle trouble dans la conduite des affaires de la Communauté économique régionale (Cer).

    Pour le chef de la diplomatie congolaise, la RDC attend à être régulièrement tenue informée sur les activités de la CEEAC, afin qu’elle accompagne les administrations en charge de la mise en œuvre des projets communautaires. En d’autres termes, le gouvernement de la RDC attend une chose: que le bureau de la CEEAC serve de courroie de transmission entre les deux parties, afin que le pays soit davantage impliqué tous azimuts dans le suivi de la mise en œuvre des projets, programmes et politiques de la Communauté retenus pour le compte de la RDC.

    Accord de siège
    Alors que les deux parties matérialisaient l’accord de siège pour l’établissement du bureau, le vice-premier ministre a fait valoir qu’avec l’ouverture de ce bureau à Kinshasa, la RDC croit désormais que la CEEAC a résolument opté pour soutenir les efforts de démocratisation.

    Pour sa part, le secrétaire général de la CEEAC, Ahmad Allam-mi, a remercié les autorités et le peuple congolais pour la générosité avec laquelle l’accord de siège a été négocié. Mais aussi pour l’accréditation de Théodore Njikam en qualité de chef de bureau de la CEEAC. De ses propos, «la RDC l’a fait, non pas comme une simple partie, mais comme une partie prenante».

    Zacharie Roger Mbarga