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Gestion des réfugiés et déplacés au Cameroun : L’urgence d’une nouvelle communication sur le terrain

Face aux flux migratoires inhérents à l’insécurité dans certaines régions du pays, la Fondation Croix-Rouge française mise sur ce paradigme pour plus d’efficacité de l’action humanitaire sur le terrain.

Une vue de la salle des travaux

Au Cameroun, une suite de situations difficiles et complexes ont montré ces dernières années les limites des organes humanitaires internationaux en termes de prévisibilité, de coordination, d’efficacité ou encore d’efficience. À l’Extrême-nord, à l’Est, au Nord-ouest et au Sud-ouest, certains résultats obtenus amènent à s’interroger sur le modèle humanitaire actuel et sa capacité à apporter une aide efficiente et résiliente aux personnes dans le besoin. Pour répondre à cette problématique, la fondation Croix-Rouge française (CRF) a initié une activité exploratoire du 14 au 15 novembre 2018 à Yaoundé. Déclinés en séminaire international, les travaux ont traduit la volonté de mettre sur pied les éléments et les outils d’accompagnement d’un système humanitaire adapté aux réalités sociales locales. Raison : «Le Cameroun constitue un cadre très approprié pour traiter de ces questions-là, car à en croire ce qui se qui déroule ici…, nous sommes les témoins, dans les régions anglophones, de la dégénérescence d’un conflit», a déclaré S.E. Gilles Thibaut, ambassadeur de France au Cameroun.

Que faire ?
Françoise Fraumageau propose la communication. La vice-présidente de la fondation Croix-Rouge française soutient qu’en plus des échanges entre les acteurs, l’intégration des populations autochtones dans les projets, une étroite collaboration des bailleurs de fonds avec des ONG locales et les échanges réguliers entre les parties sont autant de nouveaux paradigmes considérables pour une meilleure action humanitaire. Françoise Fraumageau parle alors de «transition humanitaire». Celle-ci, ajoute-t-elle, ne peut être efficace que si des orientations politiques claires et stratégiques sont définies. «Afin de renforcer encore leur capacité opérationnelle d’intervenir rapidement et de façon coordonnée, les agences humanitaires devraient se préoccuper de l’existence de liens intrinsèques entre les opérations humanitaires d’urgence et le contexte politique et socioéconomique», appuie la Française.

Aiguillonnée par ce raisonnement, Joséphine Lemouogue de l’université de Dschang (Ouest-Cameroun) dit que la pratique efficace de l’action humanitaire passe avant tout par l’amélioration des rapports entre les ONG, les réfugiés et les populations locales. Dans ce sens, renchérit Benoît Lebeurre de l’Agence française de développement (AFD), «les humanitaires sont appelés à adopter des pratiques à la hauteur des attentes, comme des projets avec effet rapide».

André Balla (Stagiaire)

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