Parlement panafricain : Kofi Annan for ever!

L’organe consultatif de l’Union africaine veut des commémorations annuelles en l’honneur du Ghanéen. Une résolution est déjà transmise pour examen lors de la session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État de l’Union africaine (UA), prévue à Addis-Abeba en janvier prochain.

L’Afrique comme asymptote, voilà le cordon ombilical entre l’UA et le Parlement panafricain

C’est une des résolutions de la cinquième législature du Parlement panafricain (PAP). À Kigali (Rwanda), lors de la clôture de la première session ordinaire, Roger Nkodo Dang a annoncé l’adoption d’une résolution prévoyant des commémorations annuelles en reconnaissance aux contributions apportées par feu Kofi Annan. Le président du PAP a précisé que cette résolution serait transmise, pour approbation, l’année prochaine à l’Assemblée de l’UA en Éthiopie. Une fois adoptée, ladite résolution légitimera les commémorations annuelles mettant en valeur l’héritage diplomatique de l’ancien secrétaire général des Nations unies (ONU), a indiqué Roger Nkodo Dang.

Valeurs ajoutées
À travers cette initiative, le Parlement panafricain veut contribuer à la création des valeurs et des repères nouveaux pour la jeunesse du continent. «Kofi Annan restera une source d’inspiration et d’encouragement. Grâce à ses nombreuses réalisations, il a été une source de fierté pour l’Afrique», scande Moussa Fakir Mahamat, le président de la Commission de l’UA.

Pour Michèle Alliot Marie, ancienne ministre française de la Défense et des Affaires étrangères, Kofi Annan avait « une vision extrêmement équilibrée de ce que devait être le monde ». Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français, dit de lui qu’il «connaissait les rapports de force entre les États, le jeu des intérêts, mais ne s’en satisfaisait pas. Il était certainement le meilleur secrétaire général de l’ONU».

Autres
Durant cette session, le Parlement, exceptionnellement réuni à Kigali au Rwanda, a également adopté d’autres résolutions. L’une d’entre elles porte sur l’harmonisation des lois protégeant les personnes souffrant de handicaps en Afrique. Une autre résolution se situe dans le prolongement du thème de l’année 2018 en Afrique à savoir : «Remporter le combat contre la corruption : une voie durable vers la transformation de l’Afrique». Cette résolution appelle les pays à adopter des législations strictes pour lutter contre la corruption et les crimes associés.

Les parlementaires ont également discuté de paix et de sécurité en Afrique, du rôle et de l’impact des missions d’observation des élections de l’UA. Des résolutions y afférentes sont produites à l’attention du Chef et seront examinés à titre consultatif.

Zacharie Roger Mbarga

Réforme de l’Union africaine 

La bataille finale ?

L’organisation continentale veut échapper à ses propres contradictions. C’est la dynamisation ou la perpétuation !

Le comité des représentants permanents de l’Union africaine (UA) a achevé sa session extraordinaire le 8 novembre. Le Conseil exécutif prendra le relai les 14 et 15 novembre prochains. Les ministres des Affaires étrangères vont arbitrer les travaux des représentants permanents et préparer les dossiers des chefs d’État.
Le sommet extraordinaire de l’UA se tient les 17 et 18 novembre prochains. Les réformes de l’organisation continentale portent sur la sélection et la structure du gouvernement continental, la souveraineté financière, la division du travail, les mutations organiques et les échanges de vues sur les propositions de rénovation des organes.

De manière précise, le sommet extraordinaire d’Addis-Abeba aura pour sujets : la structure et les portefeuilles des hauts responsables de la Commission, la sélection des hauts responsables de la Commission. En matière de souveraineté budgétaire, l’on envisage, entre autres, des négociations sur les réformes administratives et financières/budgétaires. La transformation du NEPAD en Agence de développement de l’UA (AUDA), la répartition du travail entre l’UA, les CER, les organisations continentales et les États membres, le renforcement du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), le renforcement du Conseil de paix et de sécurité (CPS) sont aussi à l’ordre du jour.
Au sujet des organes, les chefs d’État vont échanger les vues sur les propositions de réforme du Parlement panafricain, de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

Contradictions
Encore une fois, l’Afrique est face à ses propres dissensions. Si la nécessité d’une réforme fait l’unanimité, les conditions et les termes de cette réforme créent de vives oppositions. Entre les petits États contraints de plafonner leurs contributions et les grands États qui voient exploser leurs contributions.

Il en est de même du nouveau régime de sanctions devant frapper les insolvables. Désormais, avec un an cumulé d’impayé, le pays peut perdre le soutien de l’UA pour un poste international. Il peut être suspendu à des postes au sein des organes de l’UA, il peut en outre perdre le siège de certaines institutions spécialisées.

Tout ceci rend ce sommet de l’UA très sulfureux ! L’Union est à rude épreuve!

ZRM

Planification du développement

Le Cameroun à l’école de l’approche inclusive

Pour mieux atteindre les objectifs fixés, réaliser les attentes des populations et réduire la pauvreté, le gouvernement a été initié à l’introduction de la reddition des comptes dans la définition des politiques publiques et les interventions de l’État.

Le bureau sous régional pour l’Afrique centrale de la Communauté économique des nations unies pour l’Afrique (CEA) propose au gouvernement camerounais un nouvel outil. Il servira à rendre ses politiques publiques plus efficientes, et nettement orientées vers la réalisation des attentes des populations à la base, avec la participation de celles-ci.

Face à l’aggravation des inégalités, il est normal pour la CEA de rendre les politiques publiques plus responsables et redevables de leur résultat. Comment faire correspondre l’investissement public aux besoins réels des populations ?

Sylvain Boko, conseiller principal régional et chargé de la planification et de la statistique au bureau régional de la CEA, dit qu’il s’agira pour le gouvernement camerounais «de prôner une approche participative dans la planification du développement. Cette action se fera à travers l’inclusion des couches non étatiques : le secteur privé, la société civile, les organisations culturelles, les femmes, les jeunes…»

Modus operandi
L’approche participative de la planification repose sur deux aspects essentiels. Il s’agit de la double dévolution des acteurs (de l’État vers les citoyens et des organisations vers l’État) et la qualité des statistiques sur les besoins exprimés. Cette approche magnifie pleinement la gestion axée sur les résultats. En effet, elle aide à définir des «données démocratiques», notamment les résultats escomptés, les cibles, les indicateurs d’appréciation, tout ceci avec la contribution des bénéficiaires finaux.

Sylvain Boko de la CEA explique que «l’obligation de rendre compte n’est pas un concept négatif. C’est de pouvoir aller vers ceux qui sont les bénéficiaires des projets et programmes de la planification et leur expliquer les résultats de l’action (en cas d’atteinte ou de non-réalisation des objectifs). L’implication des couches non étatiques dans la gestion des ressources du pays est plus une question de sécurité et d’amélioration de la gouvernance».

Pour l’expert, «il ne suffit pas de construire puis inaugurer des centres de santé ou des salles de classe. C’est certes des indicateurs, mais il s’agit de résultats partiels. Avec la redevabilité, le gouvernement réduit le risque de l’approximatif. En effet, elle permet de répondre aux données récoltées sur le terrain, notamment sur l’intérêt des infrastructures et les conditions de leur utilisation optimale par les populations».

ZRM

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