Moody’s fait passer la note du Cameroun de négative à stable

L’agence américaine de notation, Moody’s, a rendu la semaine dernière son rapport sur les perspectives économiques. En tant que pilier de la sous-région Afrique centrale, le Cameroun y a naturellement une place de choix.

Ce que l’on peut retenir de façon globale des analyses de cette agence basée à New York est que, sans aller totalement mieux, le Cameroun semble retrouver un peu de couleur. Et de fait, Moody’s a confirmé la note souveraine «B2» de ce pays de la Cemac et fait passer ses perspectives de négatives à stables. «Les perspectives stables reflètent notre point de vue selon lequel les pressions auxquelles le pays est confronté à la suite du choc du coronavirus et les perspectives de ses indicateurs de crédit en général devraient rester cohérentes avec le niveau de notation actuel», a indiqué l’agence de notation dans son rapport.

Deux piliers au moins permettent en réalité de soutenir l’analyse des experts de Moody’s. Le premier repose sur la diversification désormais acquise de l’économie camerounaise. À ce sujet, l’agence américaine se fait fort de rappeler que c’est surtout cet état des choses qui permet, mieux que les autres États pétroliers de la Cemac, de faire preuve de résilience. Autant dire que le Cameroun devrait renforcer cette diversification en densifiant notamment son tissu industriel. S’agissant du second pilier et contrairement à ce que l’opinion publique peut penser, la stabilité de la monnaie liée à l’appartenance à une communauté monétaire contribue également à réduire les risques extérieurs de vulnérabilité. Ces risques ont trait à la gestion de la dette extérieure, mais aussi au déficit commercial.

En tout état de cause, la première conséquence positive de l’amélioration des perspectives sur la note du profil émetteur du Cameroun est que cela ouvre la voie à un renouvèlement de son programme économique avec le Fonds monétaire international (FMI). Des négociations sont en cours et tout laisse à penser qu’elles peuvent désormais se poursuivre plus sereinement pour la partie camerounaise. Selon des sources gouvernementales, les tractations avec l’institution de Bretton Woods visent surtout à obtenir «le refinancement de son eurobond de 750 millions de dollars émis en 2015». Il est d’ailleurs à noter que le remboursement du principal de cet emprunt devra être effectué entre 2023 et 2025.

TAA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *