«Mon mandat est placé sous le signe d’un dynamisme efficace»

Nous sommes donc mieux placés pour comprendre les défis de l’heure, les challenges qui s’opposent à nous. Et pour cette raison, je pense que nous devons avoir un certain esprit d’ouverture, parce que dans cette transition il faut s’inspirer du mode de fonctionnement qu’on a connu par le passé et qui était intéressant. Et ainsi, regarder vers l’avant en essayant d’identifier les défis qui vont s’imposer dans dix, quinze, vingt ans, et commencer à se préparer pour les relever.

Le nouveau maire d’Olanguina (Mefou-et-Afamba) dit vouloir changer le visage de sa commune. Jeunesse et nouvelle vision constituent les socles de son ambition.

Alphonse Didier Bikoula

Vous êtes fraichement élu. Doit-on dire que la joie continue ou alors l’heure est désormais au travail ?
Obligatoirement, l’heure est au travail. La joie, c’était plutôt le jour de l’élection et je dois avouer que ce jour-là, j’ai ressenti la véritable lourdeur de cette tâche qui m’attendait. À voir l’euphorie manifestée sur les visages des habitants présents ce jour-là, j’ai compris qu’il y avait beaucoup d’attentes. Et donc, il fallait que je mette en œuvre immédiatement tout ce que je leur ai promis.

En termes de promesses, qu’avez-vous promis à ces populations ?
Ce serait très court de dire le développement. Parce que le développement englobe beaucoup de choses, dont l’économie, l’éducation, la santé, les infrastructures routières. Cela englobe tout au moins les structures d’accueil. Mais nous allons procéder par étape. C’est-à-dire que nous allons prendre d’abord les priorités les plus importantes à savoir les routes, parce que c’est le véritable problème que nous avons.

Il y a également le problème d’électricité qu’il va falloir résoudre pour permettre à ceux de mes concitoyens qui ont des nourritures et autres à conserver de le faire. Vous savez, l’électricité c’est la base de tout. Aujourd’hui, si les opérateurs de téléphonie mobile fournissent le réseau à notre localité, les populations seront contraintes de se procurer des groupes électrogènes et donc de chercher du carburant pour alimenter ces groupes. Donc, il y a beaucoup de choses à réaliser en termes de priorités.

À Olanguina, vous êtes le tout premier maire de l’ère de la mise en œuvre de la décentralisation. Comment est-ce que vous percevez cette décentralisation ?
Je me dis que c’est une très belle coincidence, parce que nous sommes de cette époque qui a poussé à ce que la décentralisation, telle qu’elle a été conçue, puisse être implémentée. Nous sommes donc mieux placés pour comprendre les défis de l’heure, les challenges qui s’imposent à nous. Et pour cette raison, je pense que nous devons avoir un certain esprit d’ouverture, parce que dans cette transition il faut s’inspirer du mode de fonctionnement qu’on a connu par le passé et qui était intéressant. Et ainsi, regarder vers l’avant en essayant d’identifier les défis qui vont s’imposer dans dix, quinze, vingt ans, et commencer à se préparer pour les relever. Il faudra donc mettre en œuvre cette décentralisation dont les résultats sont sérieusement attendus au niveau de la hiérarchie de notre État, je veux dire du président de la République, son excellence Paul Biya.

Tel que vous nous l’avez dit, à Olanguina, tout est à refaire. Alors, s’il faut parler des projets prioritaires, qu’est-ce qu’il y a de plus urgent à revoir aujourd’hui ?
Trois principaux secteurs nécessitent urgemment l’intervention de la mairie. Il y a les routes, parce qu’il faut permettre à nos mères qui œuvrent dans le secteur agricole de pouvoir écouler leurs marchandises. Deuxième chose, l’électricité. Parce que, cette électricité nous permettra non seulement de travailler nous-mêmes à la mairie, mais aussi au centre de santé de fonctionner. Dans ce secteur il y a des produits qui ont nécessairement besoin d’être conservés.

À cela, s’ajoute le côté de l’animation sociale. Il n’est pas bon que nous soyons comme dans une sorte d’obsèques continuels à Olanguina, dans la mesure où, il existe très peu de coins de loisirs. Nous allons travailler dans ce sens. Et évidemment, on ne va pas oublier les autres aspects tels que, le problème d’eau. Il y a des villages qui n’ont pas de forages, et qui sont obligés de se ravitailler dans des rivières dont la qualité de l’eau et le niveau d’hygiène sont à plaindre. Il y a beaucoup d’autres choses comme les écoles qu’il faudra construire, les centres de santé à réhabiliter et bien d’autres encore.

Parlant des ressources budgétaires, il s’agit de celles qui ont été mises à notre disposition par le Mindevel, déjà, le BIP de 2020 estimées à près de 320 millions. Dans un autre sens, nous allons faire appel aux investisseurs et financiers au niveau des institutions, qu’elles soient nationales ou internationales.

Ne pensez-vous pas que ce programme est un peu trop vaste pour être réalisé en cinq ans ?
Je suis très optimiste, pour la simple raison que ce qu’il y a à faire va en droite ligne avec la volonté gouvernementale. Elle est affirmée depuis quelques mois. Lors des entretiens que nous avons eus, les autorités nous ont promis et assuré de leur soutien. Il en est de même pour les structures financières que j’ai consultées. Il est très probable que pendant les cinq années de mon mandat, qu’Olanguina soit un vaste chantier et pourquoi pas réaliser certains projets avant la fin de notre mandat. Et je suis certain d’une chose, c’est que ceux des projets qui ne seront pas réalisés vont l’être, si ce n’est exactement à la fin, peut-être au début du mandat suivant.

Quelles sont les ressources budgétaires qui permettront de réaliser pour la première année, cet ambitieux programme ?
Parlant des ressources budgétaires, il s’agit de celles qui ont été mises à notre disposition par le Mindevel, déjà, le BIP de 2020, estimées à près de 320 millions. Dans un autre sens, nous allons faire appel aux investisseurs et financiers au niveau des institutions, qu’elles soient nationales ou internationales. Je crois que nous aurons la chance d’obtenir l’appui de certains bailleurs de fonds pour réaliser une bonne partie de nos promesses.

Il y a une anecdote qui fait de vous le plus jeune maire de la région du Centre. Alors, votre mandat vous le placez sous le signe de la jeunesse ou sous le signe de la fougue de la jeunesse?
Je le place très exactement sous le signe d’un dynamisme efficace. Je parle de dynamisme efficace, celui qui se veut concret dans les réalisations ; celui qui doit être la réponse aux sollicitations et aux besoins de nos populations. Ce n’est qu’après que je saurais que ma jeunesse aura jouer un très grand rôle.

C’est donc le tourisme qu’on utilisera pour convaincre les investisseurs. Que ce soit au niveau national ou international, l’attractivité des sites touristiques d’Olanguena sont d’une attractivité à nul autre pareille.

Si jamais il vous est demandé de mettre en valeur votre commune, que diriez-vous dans le cadre de l’appel des partenaires nationaux et internationaux. Quels sont les arguments qui selon vous pourraient convaincre un investisseur d’investir dans votre localité ?
La réponse à votre question semble un peu difficile à trouver, pour la simple raison que chez nous, il n’y a pas encore d’infrastructures qui puissent attirer. Néanmoins, ce que je mettrai en avant ce sera d’abord notre bonne volonté à réaliser ce qu’il faut ; notre disponibilité à présenter aux investisseurs ce qui existe en termes de potentiel dans la commune d’Olanguina. On peut citer le tourisme qui peut constituer l’une des premières armes de développement pour la commune d’Olanguina, parce que nous disposons d’un potentiel touristique énorme, comparativement aux autres communes de la région du Centre. C’est donc le tourisme qu’on utilisera pour convaincre les investisseurs. Que ce soit au niveau national ou international, l’attractivité des sites touristiques d’Olanguena sont d’une attractivité à nul autre pareille.

La commune d’Olanguena s’apprête à accueillir un événement d’envergure, celui du peuple Ekang Beti, organisé en partenariat avec la fondation Essono Ella. Quelle est selon vous, la portée d’un tel événement pour le peuple Ekang et pour la communauté d’Olanguina ?
C’est une aubaine pour nous d’avoir ce festival. Nous sommes d’ailleurs heureux et nous voulons remercier la fondation Essono Ella qui a choisis Olanguina comme terre d’accueil de ce festival. Nous allons profiter de ce festival pour d’avantage montrer toutes les richesses, de notre commune, parce que c’est une occasion pour nous de faire connaitre la commune. Et nous pouvons déjà assurer à la fondation Essono Ella que toutes les structures seront mises en place, même si elles le seront de façon provisoire, pour que le festival se déroule dans de très bonnes conditions. Parce que cet événement aura pour principal bénéficiaire, la commune d’Olanguina.

Propos recueillis par
Jean-René Meva’a Amougou

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