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Élections régionales au Cameroun : Les séparatistes anglophones manœuvrent contre le scrutin

Ils instituent deux jours de villes mortes cette fin de semaine et brandissent des représailles à tous les contrevenants à l’interdiction de voter.

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Le conseil du gouvernement ambazonien, par l’entremise de Emmanuel Ndong alias Capo Daniel, un des leaders de la branche armées ADF (ambazonia defense forces) de la république virtuelle d’Ambazonie, résidant à l’étranger, a déclaré sur les réseaux sociaux, deux journées de villes mortes dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest. Soit du 6 au 7 décembre 2020. Déjà mercredi dernier, 25 novembre 2020, Chris Anu, secrétaire à la communication du gouvernement intérimaire de la république fantôme d’Ambazonie ne s’est pas seulement arrêté sur le week-end prochain.

Il a surtout prohibé le déroulement de la campagne pour les régionales. Dans un voice sur les réseaux sociaux, Chris Anu annonçait des «villes mortes totales» dans les régions anglophones le week-end du 5 au 7 décembre 2020. Par la même occasion, il instruit la milice «restauration forces» sur le terrain «à veiller au respect de cette mesure». Sans remords, Chris Anu demande à cette milice «d’exécuter» ceux qui vont battre campagne ou prendre part aux élections régionales du 6 décembre prochain dans ces régions.

Cette sortie de ces porte-paroles a pour seul but d’empêcher la tenue de ce scrutin dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du pays. Les observateurs avertis s’interrogent sur l’opportunité d’un tel appel à la désobéissance civile. Et pour cause, avance Mbah Jude, «ils avaient annoncé les villes mortes lors de la présidentielle et du double scrutin sur les législatives et municipales, mais ces consultations électorales se sont déroulées et les résultats validés. Je trouve inopportun ces villes mortes du 6 au 7 décembre 2020».

Plaidoyer
Tangwa Paulinus abonde dans le même sens: «le collège électoral est constitué essentiellement des conseillers municipaux. Presque tous les conseillers municipaux, excepté ceux de l’unique commune de Bamenda III, sont du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), donc majoritaires. Il suffit qu’ils soient encadrés par les forces de l’ordre, ils vont voter. Bien plus, aucun autre parti politique ne s’oppose au Rdpc durant ce scrutin dans ces régions.

Par conséquent, même si les seuls conseillers municipaux Rdpc votent, c’est le parti au pouvoir qui va remporter ces élections et gérer les premiers conseils régionaux dans le Nord-ouest et le Sud-ouest. Par conséquent, les séparatistes feraient mieux de changer de paradigme, car ce énième appel aux villes mortes pour contrecarrer la tenue des régionales est contre-productif». Au demeurant, il ne fait point de doute que l’État va déployer des moyens sécuritaires pour encadrer respectivement les 1063 conseils municipaux de la région du Nord-ouest et les 851 de la région du Sud-ouest vers les bureaux de vote dimanche prochain.

On se souvient que lors des sénatoriales de 2013, certains conseillers municipaux avaient été « mise en cage » deux jours avant les élections dans un hôtel de la ville de Bamenda. Le jour des élections, ils avaient été convoyés par bus aux bureaux de vote. Après le vote, ils étaient retournés par les mêmes moyens à l’hôtel. L’histoire pourrait se répéter cette fois-ci pour les régionales du dimanche 6 décembre 2020. La majorité des 1044 chefs qui constituent le collège électoral de la House of Chief sont acquis au Rdpc, seul parti en course pour les régionales dans le Nord-ouest et le Sud-ouest.

Zéphirin Fotso Kamga

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