Dschang : des élites politiques boudent la fac de médecine

Elles l’ont fait savoir le 27 décembre 2017  au cours de la session ordinaire du conseil municipal.

Elles l’ont fait savoir le 27 décembre 2017 au cours de la session ordinaire du conseil municipal.

Le décret N°2017/587 du 24 novembre 2017 portant création de la faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques de l’université de Dschang (UDS) ne fait pas l’unanimité dans les rangs du Rassemblement démocratiques du peuple camerounais (RDPC) à Dschang (département de la Menoua, région de l’Ouest). Si quelques conseillers de la commune locale ont, au cours de la dernière session ordinaire du conseil municipal, adressé au président de la République une motion de remerciements  et soutien, d’autres par contre, l’ont boudée.  De l’aveu des conseillers municipaux réfractaires à cette correspondance ayant requis l’anonymat, l’on apprend que ladite motion a été scellée  par suivisme ou par recommandations de quelques hiérarques du parti des flammes à Dschang.

Ils sont d’avis avec certaines personnalités que l’arrivée tardive de cette motion ne reflète que la fine bouche des populations  qui, devant   ce « décret magnanime » du président de République, regardent, pantoises et désabusées, la densification des écoles professionnelles dans les autres universités même  de création récente. Nombre d’élites et acteurs de la société civile pensent que le ridicule ici, vient surtout de ce que « l’on semble éviter malicieusement à ces populations » les écoles à accès direct au monde professionnel et  à la fonction publique. «Toutes les régions en possèdent maintenant, sauf l’Ouest» confie, Simon Lonsti, promoteur de l’Ong, Agence camerounaise de la protection des droits et libertés (Acpdl). L’acteur de la société civile laisse entendre par ailleurs que cette situation de «marginalisation» et «discrimination» est observée, connue et ruminée par le peuple profond et l’élite.

Arguments de campagne 

Le sénateur du Social Democratic Front (SDF) de la Menoua, Etienne Sonkin, pense que l’impact de la création de cette faculté sur le développement de la région de l’Ouest en général et du département de la Menoua, est très mitigé. Non seulement elle accueillera un très modeste effectif d’étudiants, en l’occurrence (75) pour la 1ère année, mais aussi, dans ces chiffres, l’Ouest de par la péréquation d’un soi-disant équilibre régional, ne devrait s’attendre qu’à la portion congrue de 10% ; soit pratiquement (7) étudiants. La région comportant (8) départements, si chacun aspire au moins à (1), il est évident que le dernier ne bénéficiera de rien et que la Menoua qui abrite la dite faculté, dans le meilleur des cas, ne s’en tirera qu’avec un seul. D’autre part, l’élu du peuple estime que cette création s’effectue dans un contexte politique, économique, financier et budgétaire des plus défavorables pour le pays. « Chose qui ne présage pas d’investissements d’envergures susceptibles d’apporter un plus perceptibles sur l’épanouissement  de la cité, » déplore –t-il.

Un hiérarque du RDPC  et un conseiller municipal « indocile » soutient  qu’en cette année électorale, ailleurs, les personnalités du parti au pouvoir disposent des éléments de campagne. Ce qui, selon eux, n’est pas le cas pour la région d’origine du président du sénat et du SG du comité central du RDPC. D’où ce cri de cœur, relayé dans les milieux du parti dans la Menoua: « Comment peut-on comprendre cette situation peu enviable malgré le loyalisme et soutien aux autorités par ces populations ? Les élites du RDPC sont abandonnées à leur triste sort et doivent se battre dans le désert pour obtenir des résultats ».

Valery  Ndongo (Correspondance particulière) 

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