INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Cryptomonnaie en Afrique centrale: de la restriction à la réglementation

L’usage de la cryptomonnaie dans la sous-région et au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) en particulier n’a pas trouvé l’assentiment des États membres.

 

C’est le mobile de l’entretien à l’Institut français du Cameroun (IFC) à l’initiative de Willy Stéphane Zogo. L’expert des marchés financiers et monétaires a échangé avec le public sur l’actualité juridique et financière de la cryptomonnaie en Afrique centrale. Selon l’expert, la cryptomonnaie se caractérise par «sa volatilité facilitée par Internet». Cette raison justifie la frilosité des pays de la Cemac. D’où les interdictions survenues au lendemain du scandale sur l’affaire Mida au Cameroun. En octobre 2020, c’est la Commission de surveillance du marché financier (Cosumaf) qui a fait un communiqué et a épinglé 14 entreprises qui proposaient des placements à haut rendement notamment sur la cryptomonnaie. «Le motif était qu’elles n’avaient pas d’agréments», souligne Willy Stéphane Zogo.

Le 26 octobre 2020, le gendarme du marché financier a fait un autre communiqué qui «interdit à tout le monde le démarchage financier». Au Cameroun, Louis Paul Motaze, ministre des Finances a fait une sortie sur «l’interdiction des opérations publiques à l’épargne par certaines sociétés non agréées. Il était question pour elles d’arrêter toute forme de publicité, de publication, de communication en rapport avec des placements sur des cryptoactifs», précise l’orateur.

Après la série d’interdiction, les institutions bancaires de l’Afrique centrale ont pensé à régler le secteur. La Cosumaf a engagé des textes sur la réglementation à partir de décembre 2020. Le régulateur a mis dans ses projets de textes le projet de règlement général de la Cosumaf et le projet de règlement de la Cosumaf. À l’intention des ministres des Finances de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac), l’instance financière décisionnelle. Et finalement, il y a les clauses reconnues le 21 juillet dernier avec le règlement des ministres des Finances. Dans certains aspects de l’article 76, il y a désormais un statut de la cryptomonnaie en Afrique centrale. Selon Willy Stéphane Zogo, ce statut est « calqué sur le modèle français », découvert-il.

Olivier Mbessité

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