INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Coopération avec la Banque mondiale: vision et perspectives de la Cemac

À la diligence du président de la Commission s’exprimant ce 22 janvier 2024 à Malabo, à l’entame de la réunion Deed Dive avec la directrice régionale de l’institution de Bretton Woods pour les régions Afrique et MENA.

 

Trois jours pour faire le point de la coopération entre la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et la Banque mondiale. La réunion Deep Dive effectivement entamée hier 22 janvier 2024, va s’achever ce mercredi 24 janvier. Une excellente occasion pour le gouvernement de la Commission ayant pris fonction en juin 2023, de présenter la nouvelle vision de l’institution communautaire, ainsi que les perspectives de ce partenariat à la fois stratégique et prolifique. En veillant conjointement, à «tracer les lignes directrices de nos relations futures et en amorçant de manière plus sereine une collaboration étroite», a insisté Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la Cemac, auprès de Boutheina Guermazi, directrice de l’Intégration régionale de la Banque mondiale pour les régions Afrique et MENA. Elle est accompagnée dans cette mission de Cheick Fantamady Kanté, directeur-pays en charge des pays de la Cemac.

 

État des lieux

«Au titre des projets régionaux actifs, il me plaît de saluer l’approbation par le Conseil d’administration de la Banque mondiale, en septembre dernier, d’un financement de 290 millions de dollars pour le volet Cemac, du projet régional d’harmonisation et d’amélioration des statistiques en Afrique de l’ouest et du centre». Baltasar Engonga Edjo’o se presse d’ajouter à ce sujet une doléance. «Je voudrais toutefois, à la suite des échanges qui ont déjà eu lieu, réitérer notre demande de prise en compte dans les meilleurs délais, des pays retirés provisoirement de la configuration initiale de ce projet régional, à partir du moment où leurs situations respectives vis-à-vis de la Banque mondiale ont été régularisées», énonce-t-il.

Les motifs de satisfaction s’étendent à d’autres projets. Le dirigeant communautaire évoque entre autres «les avancées palpables enregistrées dans le cadre du Projet de renforcement des capacités des institutions financières de la Cemac, financé par l’IDA 18 et qui a fait l’objet d’une prorogation pour une année supplémentaire». Font également partie des éléments marketing de la coopération Cemac-Banque mondiale, «d’autres projets régionaux également dans le pipe, et qui seront bientôt mis en place, à l’instar du Programme régional sur la Facilitation du commerce et les chaînes de valeur inclusives et résilientes, ainsi que du Programme de développement du capital humain en zone Cemac».

L’institution de Bretton Woods est également remerciée à travers ses hauts responsables présents au siège provisoire de la Commission de la Cemac à Malabo, pour «l’étude en cours sur l’évaluation des infrastructures régionales en zone Cemac». Et en raison, «du positionnement de cette institution financière sur certains des 13 projets intégrateurs prioritaire de la Communauté, présentés en novembre 2023 à Paris, et des financements y afférents déjà mobilisés, en l’occurrence le projet des aménagements fluviaux et portuaires de la navigation sur le fleuve Congo et ses affluents en RCA et au Congo», a souligné le chef du gouvernement de la Cemac. Avant de se féliciter enfin de «l’approbation par le Conseil d’administration de la Banque mondiale en décembre 2023, du Programme de sécurité sanitaire pour l’Afrique de l’ouest et du centre». Seule reste attendu à ce propos, «sa mise en place dans les meilleurs délais possibles, du volet Cemac de ce Programme», a-t-il insisté.

Perspectives

Pour une coopération Cemac–Banque mondiale encore plus dense, il est important pour le nouveau gouvernement de la Commission qu’elle se situe en droite ligne avec son Plan stratégique 2023-2028. Cinq axes et deux objectifs principaux permettent d’en saisir la quintessence. Pour les axes stratégiques, il s’agit «de l’approfondissement des réformes dans le cadre du Programme des réformes institutionnelles de la Cemac et la mise en œuvre des recommandations de l’audit de la gestion administrative, financière et des ressources humaines de la Commission de la Cemac; de l’impulsion de la mise en œuvre de la stratégie d’import-substitution des produits du cru de la Cemac et le développement du secteur privé; et le renforcement de la coordination des politiques économiques». Il y a en outre «la consolidation du marché commun et le renforcement des politiques sectorielles communes, et la contribution de la Commission de la Cemac à la mobilisation des financements et au suivi de la mise en œuvre de la deuxième génération des projets intégrateurs prioritaires de la Cemac», a expliqué Baltasar Engonga Edjo’o à l’intention de ses prestigieux hôtes.

Des axes stratégiques au service des objectifs principaux que sont «la restauration de la crédibilité de la Commission et le renforcement de son efficacité et de sa légitimité», ont appris Boutheina Guermazi et Cheick Fantamady Kanté. Dans la perspective que «des liens et synergies puissent être créés ou trouvés entre nos équipes pour renforcer la collaboration et la coopération entre nos deux institutions», a enfin laissé entendre le dirigeant communautaire.

Contexte

La réunion dite Deep Dive «s’inscrit dans la continuité des échanges successifs que nous avons eus d’abord au cours des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale tenues à Marrakech au Maroc en octobre dernier; ensuite de la visite du Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’ouest et du centre à Bangui en novembre dernier; et plus récemment, à l’occasion de la Table ronde sur le financement du deuxième Programme des projets intégrateurs prioritaires de la Cemac tenue à Paris fin novembre», a rappelé le président de la Commission de la Cemac.

 

Théodore Ayissi Ayissi

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