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Campagne nationale pour la promotion de la cybersécurité : La sensibilisation gagne les campus de la capitale

L’Intégralité du discours de la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel)prononcé le 22 janvier 2021 devant les étudiants de l’Université de Yaoundé II, Soa.

 

 

 

Monsieur le Recteur de l’Université de Yaoundé II

Monsieur le Sous-Préfet de l’Arrondissement de Soa

Distingués membres du corps professoral de l’Université de Yaoundé II

Mesdames et Messieurs les Délégués d’Arrondissements

Monsieur le Maire de la ville de Soa

Autorités civiles, administratives, militaires et municipales

Chers étudiants

Mesdames et Messieurs.

C’est avec beaucoup d’émotion et un grand plaisir, que je prends la parole ce jour, pour m’adresser aux étudiants de l’Université de Yaoundé II, à l’occasion de la campagne d’affichage et des sessions éducatives dans le cadre de la campagne nationale pour la promotion de la culture de la cybersécurité et sensibilisation à l’utilisation responsable des réseaux sociaux.

 

Campagne nationale pour la promotion de la culture de la cybersécurité et sensibilisation à l’utilisation responsable des réseaux sociaux campagne d’affichage et des causeries éducatives (soa, 22 janvier 2021) Session éducative avec les étudiants et remise officielle des affiches Intervention de Mme le ministre des postes et télécommunications

Émotion pour le nombre que vous êtes et l’accueil qui m’a été réservé. Plaisir en même temps, par ce que je rencontre des jeunes camerounais « fer de lance de la Nation » comme nous le savons tous, sont surtout de par leur engagement dans les TIC, le moteur de l’économie numérique au Cameroun.

Avant de poursuivre mon propos, je voudrais donc vous remercier tous d’être venu à ce grand rassemblement en vue de la lutte contre la cybercriminalité et la cyber délinquance dans notre pays.

Remerciements tout particuliers à Monsieur le Recteur de l’Université de Yaoundé II et à l’ensemble de ses collaborateurs, pour toutes les diligences et sollicitudes qui ont permis l’organisation de cette importante activité gouvernementale.

A tous les étudiants qui sont sur ce site, et ceux qui nous suivent sur la page facebook du Ministère, j’adresse mes salutations les plus cordiales. Mon vœu est que, grâce à la technologie, vous puissiez suivre, autant que ceux qui sont ici, cette session éducative et la cérémonie d’affichage en vue de la mobilisation dans la lutte contre la cybercriminalité et la cyber délinquance.  

Mesdames et Messieurs, Chers étudiants.

Suite aux Très Hautes Prescriptions du Chef de l’Etat, Son Excellence M. Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, le Ministère des Postes et Télécommunications a engagé depuis le 12 août 2020, une Campagne Nationale pour la promotion de la culture de la cybersécurité et, sensibilisation à l’usage responsable des réseaux sociaux, sous le thème : « Tous mobilisés pour la cybersécurité au Cameroun ».

Cette Campagne, il convient de le signaler, constitue un vaste chantier dans les préoccupations des plus Hautes Autorités camerounaises, en matière de développement de notre pays et spécifiquement, de l’expansion de l’économie numérique, s’agissant de la stabilité et de la résilience des réseaux de communications et des services connexes, gage du bien être public et du développement économique.

La cybercriminalité est le terme employé pour désigner l’ensemble des infractions pénales qui sont commises via les réseaux informatiques, notamment sur le réseau internet. Elle désigne à la fois les atteintes sur les biens et sur les personnes. 

La cybercriminalité, traite de deux formes indépendantes d’activités :

Les atteintes aux biens (fraude des cartes bancaires, vente en ligne d’objets volés ou contrefaits, encaissement d’un paiement sans livraison de la marchandise, piratage d’ordinateurs, piratage d’œuvres musicales ou cinématographiques…)

Les atteintes aux personnes (atteintes à la vie privée, diffusion d’images pédophiles, diffusion sans autorisation d’images pornographiques, atteinte à la vie privée…).

Les sources de cyber-menace, multiples et complexes peuvent être classées en dix (10) catégories principales:

les Bot-network Operators. Ce sont des robots qui utilisent un réseau, ou bot-net, ils sont commis  pour contrôler et coordonner à distance les attaques cybernétiques et pour distribuer des phishing, des spams, et des logiciels malveillants. Ils utilisent souvent des spams, et certains programmes malveillants pour tenter d’obtenir des codes bancaires.

Les Groupes organisés.ils attaquent les systèmes financiers et utilisent le l’hameçonnage et les logiciels espions / logiciels malveillants pour commettre des usurpations d’identité, des fraudes en ligne et des extorsions informatiques.

Les Hackers: Ils pénètrent les réseaux informatiques, se vantant d’appartenir à la communauté hackers.  Ils font du harcèlement, du gain frauduleux, et de l’activisme politique.

Les Insiders : Ils peuvent s’introduire n’importe où, ils constituent le groupe d’employés mécontents ayant accès à des informations confidentielles, aux sous-traitants et aux employés mal formés qui peuvent prendre des actions compromettantes vis-à-vis d’une entreprise ou d’une organisation.

Les « Nations »: ce sont des activités de cyber-espionnage menées par les Etats. Ils agissent avec des objectifs allant de la perturbation des communications et ingérences électorales, aux activités militaires ou autres.

Les Phishers : Ce sont des groupes de personnes qui cherchent à usurper des identités ou des informations, telles que des cartes d’identité nationales et des passeports, des numéros de cartes de crédit. Leur objectif principal est de voler de l’argent.

Les spammeurs: ce sont des individus ou des organisations qui distribuent des messages électroniques falsifiés, tentant de diffuser des logiciels espions ou des logiciels malveillants, attaquant des organisations ou commercialisant des produits à des fins lucratives.

Les auteurs de logiciels espions ou de logiciels malveillants: ce sont des individus ou des organisations qui créent des virus malveillants contre les systèmes informatiques. Les logiciels espions ou malveillants peuvent corrompre les fichiers, les disques durs.

Les cyberterroristes : Ils cherchent à détruire, neutraliser ou exploiter les infrastructures critiques pour menacer la sécurité nationale, causer des pertes massives, affaiblir l’économie et nuire à la psychologie des masses. Les terroristes peuvent utiliser des programmes de phishing ou des logiciels espions / logiciels malveillants pour générer des fonds ou collecter des informations sensibles.

Les Pédophiles et prédateurs sexuels: Leur objectif principal est de pénétrer les systèmes et d’attirer les enfants ou les personnes vulnérables dans des activités inappropriées, typiquement de nature sexuelle, tirant ainsi des récompenses personnelles ou financières d’un cercle de criminels.

En ce qui concerne le Cameroun, les statistiques collectées auprès des services compétents démontrent l’ampleur du phénomène de cybercriminalité dans notre pays.

C’est ainsi que pour l’année 2018, 3 388 cas d’usurpation d’identités ont été constatés. En 2019, 2050 plaintes relatives au scamming et au phishing dont environ 5 milliards FCFA de perte financière, ainsi que près de 6 milliards de pertes relatives aux fraudes bancaires, et 11 617 vulnérabilités ont été détectés sur les sites webs des administrations publiques.

 

Les menaces dues à la cybersécurité résultent de la complexité des liaisons de télécommunications et des infrastructures TIC. Qu’il s’agisse d’atteinte aux biens ou aux personnes, la cybercriminalité a pour particularité d’introduire une certaine ubiquité. Et constitue à ce titre une menace pour les individus, les entreprises et les Etats. Elle met en péril la sécurité nationale, l’économie, la cohésion sociale, la démocratie, la santé, la culture et nos différents modes de vie. Et pour cela, garantir la cybersécurité est devenu un défi majeur pour les entreprises, la société, et les États.

En effet, les deux dernières décennies ont vu l’évolution exponentielle et progressive des technologies de l’information et de la communication et, leur intégration dans presque tous les aspects de notre vie.

L’Internet aujourd’hui est en état de siège.  Le volume, la vitesse, la variété et la complexité des menaces dans le cyberespace et les infrastructures connectées ne cessent d’augmenter à l’échelle mondiale.

On estime que les économies du G20 ont perdu plus de 2,5 millions d’emplois en matière de contrefaçon et de piratage, et que les gouvernements et les consommateurs perdent un peu plus de 150 milliards de dollars chaque année, en termes de recettes fiscales. Personne n’y échappe : les organisations, des petites entreprises aux plus grandes institutions du monde.

Les cybercriminels ont montré qu’ils peuvent exploiter des bits et des octets avec précision pour attaquer les institutions et les services.

Dans plusieurs pays, les attaques contre le cyberespace ont favorisé la recrudescence de la délinquance, de la radicalisation de la jeunesse, des pertes financières. L’ampleur et la nature évolutive des cybermenaces, ainsi que la vulnérabilité avérée des Nations face à ce fléau, les emmènent à adopter de nouvelles stratégies.

Cependant, et de toute évidence, plus un pays est connecté, plus sa vulnérabilité aux cyber–attaques, à la cyber-criminalité et à la cyber–dissidence est grande.

Il devient donc nécessaire pour chaque pays, d’assurer l’intégrité et la sécurité du cyberespace ainsi que des infrastructures ou des systèmes et les données qui en découlent.

Au Cameroun, la révolution numérique, prescrite par le Chef de l’Etat, son Excellence M. Paul BIYA a été adoptée pour booster l’économie et, utiliser le potentiel des technologies de l’information et de la communication pour impulser le développement à travers notamment, la création d’emplois, la facilitation de l’accès à l’information, le développement du commerce, ou encore l’amélioration de l’éducation par les contenus en ligne.

Au cours de la dernière décennie, notre pays a connu de grandes réalisations dans la mise en place des infrastructures nécessaires aux technologies de l’information et de la communication (TIC) et un accès croissant et largement répandu d’Internet à haut débit. De moins de 10% en 2007, la pénétration d’Internet au Cameroun a atteint les 30% en 2020.

Une preuve de l’intérêt que les plus Hautes Autorités de l’Etat n’ont eu de cesse de porter au développement de l’économie numérique.

Conscient des menaces que connait le cyberespace camerounais, le Président de la République, qui est sans conteste, celui qui a le mieux adressé cette problématique, déclarait le 10 février 2018 en s’adressant aux jeunes (je le cite) : «Les réseaux sociaux vous offrent à cet égard un champ d’expression de prédilection. Chaque fois qu’en un clic, vous empruntez ces autoroutes de la communication qui vous donnent une visibilité planétaire, il vous faut vous souvenir que vous n’êtes pas pour autant dispensés des obligations civiques et morales, telles que le respect de l’autre et des institutions de votre pays. Soyez des internautes patriotes qui œuvrent au développement et au rayonnement du Cameroun, non des followers passifs ou des relais naïfs des pourfendeurs de la République. Le Cameroun de demain, qui se construit sous nos yeux, n’aura plus grand-chose à voir avec celui d’hier. Vous en serez les premiers bénéficiaires. Il faudra vous en montrer dignes » (fin de citation). 

Ce propos présidentiel a inspiré non seulement l’action du Ministère des Postes et Télécommunications, mais aussi la trame de la toute première campagne  d’envergure sur la promotion de la cybersécurité et de sensibilisation à l’utilisation responsable des réseaux sociaux, sous le thème : « Tous mobilisés pour la cybersécurité au Cameroun », Campagne qui  a démarré le 12 août 2020, dans sa première phase.

Elle rentre dans le cadre de la stratégie mise en place par le Gouvernement pour lutter contre la cybercriminalité et toutes formes de délinquances dans le cyberespace, en vue d’une véritable gouvernance numérique au Cameroun.

La cybercriminalité est un phénomène qui n’épargne aucun Etat, aucune institution, aucun individu. Le Cameroun n’en est pas épargné et subit les conséquences désastreuses de ce fléau, tant sur les biens que sur les individus.

Le contexte qui prévaut actuellement au Cameroun est en effet marqué par la montée en puissance de la cybercriminalité : incitation à la révolte contre les institutions de l’Etat, informations erronées et images montées de toutes pièces, pour désinformer, choquer, semer la psychose au sein de l’opinion, et jeter du discrédit sur le pays, sont diffusées en boucle à travers les réseaux sociaux, piratage des sites web et comptes Facebook de hautes personnalités et institutions…

Le processus de transition digitale en cours au Cameroun ne pourrait atteindre sa vitesse de croisière sans la mise en place d’une confiance numérique adéquate.

C’est ainsi que devant cette situation, le Chef de l’Etat a prescrit au Ministre des Postes et Télécommunications de mettre en œuvre, dans les meilleurs délais, une campagne d’information et de sensibilisation citoyenne à l’usage responsable des réseaux sociaux.

Cette Campagne devient de plus en plus nécessaire aujourd’hui que, la pandémie du coronavirus, en semant la désolation et le désarroi à l’échelle de notre planète, a imposé une reconfiguration radicale des usages, des relations aux autres et des rapports au travail, avec une dépendance de plus en plus grande des outils numériques. Et par conséquent, une plus grande exposition à la cybersécurité.

Cette utilisation de plus en plus croissante d’internet exige l’implémentation de mesures de cybersécurité.

Selon Interpol, les cybercriminels sont en train de développer et d’augmenter leurs attaques à un rythme alarmant, exploitant la peur et l’incertitude causées par la situation économique et sociale instable du fait de la Covid-19.

Je voudrais à présent aborder le volet spécifique aux réseaux sociaux.

    Pour les jeunes d’aujourd’hui, utiliser les réseaux sociaux représente l’une des activités les plus courantes tant pour leurs apprentissages que pour des besoins de loisir.

Chaque évolution est porteuse d’opportunités mais aussi de risques, que ce soit pour les individus les organisations publiques et privées ou l’Etat et la société. Tous les acteurs de l’internet peuvent agir de manière bienfaisante et/ou malveillante, loyale et/ou déloyale.

Ainsi, bien que plusieurs avantages découlent des réseaux sociaux, les inconvénients et les dangers qui en résultent sont aussi nombreux que variés. Dans les réseaux sociaux, presque tout est virtuel (les amis, les interactions, l’argent, …). Une seule chose est sûre, les dangers sont bien réels. Nous citerons entre autres :

Addiction : les utilisateurs passent plusieurs minutes, voir plusieurs heures sur les réseaux sociaux, entrainant des répercutions sur les autres activités de la vie humaine ;

Exposition de la vie privée : les utilisateurs ont tendance à exposer leur vie sur les réseaux sociaux. A titre d’exemple, leurs profils sont représentés par des photos de toutes sortes qui sont ainsi exposées sur la place publique ;

Perte de la propriété des données échangées : tout ce que l’on publie sur le mur ou la page web de son réseau social (photos, vidéos, écrits, etc.), ne vous appartient vraiment plus après le clic. Ce qui n’est pas sans conséquences sur votre vie future. Chaque utilisateur gagnerait donc à faire attention à ce qui est mis sur ces réseaux sociaux. (En effet, il est possible qu’un employeur puisse faire des recherches approfondies sur un employé, et tomber sur des vieilles photos compromettantes datant de plusieurs années).

Usage du faux : il est possible de créer de faux profils afin d’usurper la personnalité d’autrui ou pour toute autre raison. Avec les réseaux sociaux, c’est facile de tricher lorsqu’on se crée un compte. On peut inventer toutes les informations et se créer une fausse identité. Cette fausse identité met la personne sous anonymat, ce qui peut engendrer plusieurs problèmes. (Il importe alors d’être très vigilant car dans ce cas, on ne peut facilement savoir qui est l’interlocuteur derrière l’écran d’ordinateur).

Vol d’identité : l’un des dangers des réseaux sociaux est de ne pas protéger correctement la confidentialité de votre profil, car le vol d’identité est très courant. Alors, il faut limiter l’accès de votre profil qu’aux amis sinon les cybercriminels auront accès à toutes les informations du profil de l’utilisateur telles que noms, prénoms, adresse et numéro de téléphone, ainsi que les centres d’intérêts, etc. ;

Harcèlement et Cyber intimidation : Les informations recueillies à travers les réseaux sociaux favorisent ces délits qui font beaucoup de victimes ;

Désinformation : les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour véhiculer des informations erronées engendrant souvent des conséquences néfastes sur les individus ou les institutions.

Quoiqu’il en soit, la mauvaise utilisation de ces réseaux sociaux malheureusement, parce qu’elle porte atteinte aux biens et aux personnes, constitue une menace grave pour les individus, les entreprises et les Etats.

Et le Cameroun n’est pas épargné par cette vague déferlante que constituent les réseaux sociaux. Autant les réseaux sociaux contribuent à l’essor de l’économe numérique si chère au Président de la République et au développement économique social et culturel, autant leur utilisation malveillante, aux fins de désinformation et de distorsion de la réalité, est de nature à créer la psychose au sein de l’opinion publique et à rompre l’équilibre social.

En un mot, nous en sommes aujourd’hui au règne des « fake news » et des « deepfake ».

L’usage des réseaux sociaux a été dangereusement dévoyé, au point que ce qui apparaissait au premier abord, comme une formidable opportunité pour la démocratie numérique, s’est mué en menace sur notre vivre-ensemble.

Il convient de relever que la principale raison du succès des auteurs de ces actes de cybercriminalité est L’IGNORANCE de leurs victimes. Aussi la mise en place de vastes programmes de sensibilisation, représentent-elles un enjeu majeur pour tous les pays qui embrassent le numérique. Car aujourd’hui, tous nous pouvons être attaqués par les cybercriminels soit à titre personnel, soit à travers nos biens. Ce qui éclaire de manière fort saisissante, le thème de cette Campagne qui appelle à la mobilisation de tous.

Il s’agit pour le Cameroun de renforcer ses mesures de promotion de cybersécurité, en allant au-delà des actions déjà menées par le Gouvernement, à travers le Ministère des Postes et Télécommunications, dans la lutte contre la cybercriminalité. A savoir :

Sur le plan légal et réglementaire, la loi N°2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité, qui régit le cadre de la sécurité des réseaux de communications électroniques et des systèmes d’information. Cette loi définit et réprime les infractions liées à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication d’une manière générale, et des réseaux sociaux en particulier.

Le Code pénal du Cameroun également, peut être appliqué pour régler certaines infractions commises lors de l’utilisation des réseaux sociaux (copie de documents administratifs, violation de correspondance, secret professionnel notamment).

Sur le plan stratégique, un document de politique nationale de cybersécurité a été élaboré.

Sur le plan opérationnel, un programme de promotion de l’utilisation responsable des réseaux sociaux, est engagé depuis quelques années. Et de nombreuses actions ont déjà été menées dans ce cadre. Nous citerons :

Des opérations de sensibilisation afin d’informer le public sur les sanctions pénales encourues, en cas d’émission ou de propagation des nouvelles fausses ou mensongères au moyen des réseaux sociaux (Sensibilisation par SMS à travers les opérateurs de téléphonie mobile, Sensibilisation des jeunes à travers les camps TIC et autres rencontres).

Des Campagnes de sensibilisation des internautes camerounais, et ateliers de formation pour les acteurs clé ainsi que l’accompagnement des structures publiques et privés dans la certification de leurs comptes officiels par l’ANTIC.

La Promotion  d’une meilleure gouvernance numérique par les hommes de média (Organisation d’un séminaire de sensibilisation, de formation et d’information sur l’utilisation rationnelle des réseaux sociaux, à l’intention des journalistes de la section Cameroun de l’Union de la Presse Francophone, participation  à la Conférence sur la Communication gouvernementale à l’ère des réseaux sociaux, organisée par les étudiants de l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, appui aux premières Journées Citoyennes de la Presse organisées l’année dernière également par l’Association Média Médiations et Citoyenneté sur le thème : « quel journalisme pour quelle citoyenneté ? »

Le soutien aux autres administrations compétentes en matière d’équipements techniques : acquisition de Laboratoires d’investigations numériques pour la DGSN et pour l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé.

Ces différentes actions ont certes favorisé l’émergence d’une plus grande conscience de la nécessité de la mise en place des mesures de cybersécurité. Cependant, il semble aujourd’hui pertinent d’élargir à l’échelle du pays, les opérations de sensibilisation et autres formations, afin de mobiliser l’ensemble de la Nation camerounaise.

Le véritable enjeu ici est de créer une COALITION NATIONALE pour la cybersécurité au Cameroun.

La campagne nationale pour la promotion de la culture de la cybersécurité et sensibilisation à l’utilisation responsable des réseaux sociaux  a à cet effet pour objectif, de mobiliser toutes les couches sociétales dans la lutte contre la cybercriminalité. Et de manière spécifique :

D’éveiller l’attention des citoyens camerounais sur les menaces en provenance du cyberespace mondial et susciter leur adhésion dans la mise en place de mesures de cybersécurité.

D’attirer l’attention des décideurs et responsables des structures de l’Etat ainsi que des entreprises, en vue d’une prise de conscience et de l’implémentation des protocoles de sécurité des réseaux.

De sensibiliser toutes les couches sociétales sur l’usage responsable des réseaux sociaux qui sont utilisés de plus en plus à des fins malveillantes. 

Et donc évidement, de mettre en place une COALITION NATIONALE pour la promotion de l’utilisation citoyenne des réseaux sociaux.

Dans cette optique, les activités suivantes ont déjà été organisées.

Le lancement officiel de la campagne devant la Presse, a été suivi d’un cycle de rencontres permettant d’atteindre les différentes composantes sociétales de la Nation dans le cadre de la mise en place de la COALITION, à savoir :

Un Atelier National sur la cybersécurité, regroupant les différents intervenants du secteur public, prévu les 13 et 14 août 2020 ;

Une rencontre de sensibilisation des entreprises qui se tiendra par visioconférence le 17 août 2020.

Un Forum de la société civile regroupant les associations et organisations de la société civile, prévu le 19 août 2020.

Puis a suivi une campagne dans la Presse écrite, cybernétique et dans les réseaux sociaux.

Au-delà des rencontres et autres réunions, nous mettons ici à contribution, des médias spécifiques, et bientôt des stations radio locales et communautaires pour des émissions en langues nationales.

Après des formations de formateurs et de « community manager », ainsi que des formations grand public qui viennent de se dérouler à Yaoundé, nous avons lancé à Douala, la grande campagne d’affichage dans les institutions publiques, les Universités, les établissements d’enseignement secondaire et primaire, ainsi que les sessions éducatives sur l’utilisation responsable des réseaux sociaux. 

Cette campagne d’affichage qui se poursuit aujourd’hui à Soa, nous offre l’opportunité d’associer les étudiants de Yaoundé II, ainsi que les élèves des collèges et écoles de cette localité à cet important programme à travers une vaste opération de distribution de flyers aux étudiants et élèves.

C’est ce qui explique notre présence ce matin à l’université de Yaoundé II.

Mesdames et Messieurs, chers étudiants.

La disponibilité du cyberespace, son intégrité, son authenticité et la confidentialité des données constituent les questions essentielles du 21ème siècle. Aussi, la cybersécurité est-elle de plus en plus considérée comme une question stratégique qui interpelle la société toute entière.

Les enjeux de cette campagne et de cet évènement sont importants : il s’agit de mobiliser la Nation camerounaise autour de la cybersécurité, dont on sait qu’elle constitue une condition essentielle pour le développement de l’économie numérique.

Il s’agit surtout, comme je l’ai déjà dit, de bâtir une VERITABLE COALITION NATIONALE POUR LA CYBERSECURITE AU CAMEROUN, qui intègre l’ensemble des cibles à savoir les administrations, les entreprises et la société civile. 

Et pour ce faire, afin d’amorcer la campagne d’affichage, qui permet à la sensibilisation de gagner en intensité, le MINPOSTEL a jugé opportun de s’appuyer sur des figures et des personnalités d’excellente réputation, en vue de contribuer à porter auprès des publics, les messages clés de la campagne pour la cybersécurité. Par leur implication, elles vont, d’une certaine manière incarner cette campagne, et participer ainsi à la consolidation de notre coalition pour la cybersécurité.

Il s’agit des Ambassadeurs de bonne volonté pour la promotion de la cybersécurité au Cameroun.

Ce sont des personnalités, « sans distinction d’âge, de religion, ou de genre »  qui se démarquent par leur notoriété, leurs compétences dans leurs domaines d’expression respectifs, leurs parcours et itinéraires de référence,  leurs qualités éthiques et leur patriotisme. Elles viennent des domaines tels que le sport, l’art, l’éducation, les télécommunications, l’encadrement des jeunes, ainsi que dans d’autres domaines de la vie publique.

    Pour terminer, point n’est besoin de vous rappeler mes chers étudiants, l’importance du numérique pour l’émergence de notre pays et la Très Haute Volonté du Chef de l’Etat est de tirer parti de ce secteur, pourvoyeur d’emplois notamment pour les jeunes et accélérateur de croissance.

Et pour cela, la sécurisation intégrale du cyberespace camerounais est impérative. Dès lors, la nécessité de promouvoir la gouvernance numérique trouve toute son importance, en vue de l’atteinte des objectifs de sécurité et de paix sociale etégalement, de développement économique.

Il nous faut ensemble, apporter des réponses enmatière de cybersécurité.

Il nous faut ensemble, relever le défi non seulement de la promotion de l’accès aux TICs, mais aussi et surtout, d’un usage responsable et citoyen.

C’est notre contribution pour bâtir l’avenir du Cameroun.

 

Je vous remercie de votre bienveillante attention.    

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