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Revalorisation du Smig: Du tout au tout à Yaoundé

Revoir à la hausse le montant du Salaire minimum interprofessionnel garanti concertation (SMIG), c’est la ligne de force d’une réunion qui s’ouvre la semaine prochaine dans la capitale.

Selon la cellule de communication du ministère du Travail et de la Sécurité sociale (MINTSS), le 16 juin prochain à Yaoundé, Grégoire Owona devrait présider une réunion entre les experts du MINTSS, ceux de la représentation locale de l’Organisation internationale du travail (OIT), des représentants du patronat, ainsi que des leaders de syndicats de travailleurs. L’ordre du jour, apprend-on, porte sur le Salaire minimum interprofessionnel garanti concertation (SMIG). Comme une série d’introductions au débat, quelques esprits sont impatients de porter la revalorisation de ce pécule aux oreilles des pouvoirs publics. Considéré comme l’un des plus prolixes sur le sujet, Issac Bissala scande toujours qu’«à 36 270 FCFA, le SMIG est une honte pour le Cameroun». Comme le président de l’Union générale des travailleurs du Cameroun (UGTC), un fonctionnaire du MINTSS (ayant requis l’anonymat) a la même verve. «36 270 FCFA, c’est peu… Même comme mon ministre pense le contraire», souffle-t-il. Toujours dans les couloirs du MINTSS, un directeur n’exclut pas la possibilité de revoir ledit montant à la hausse. «Rappelez-vous que, face  à la presse en marge de la célébration de la 136e Journée internationale du travail, le 1er mai dernier, le ministre Grégoire Owona a déclaré que des négociations sont en cours entre le gouvernement et le patronat, en vue d’une nouvelle augmentation».

Retard

En ce sens, pour l’instant, l’on peut observer des points de vue convergents. «Tout le monde semble partager le diagnostic de notre retard d’analyse du niveau de notre SMIG et de notre difficulté à traduire sa revalorisation en réalité concrète», souligne Alfred Ekobo. Tout en prenant clairement position sur le sujet, cet inspecteur du travail à la retraite regrette que «le Cameroun, première économie de la sous-région partage encore la dernière place en matière de SMIG, fixé à 36270 FCFA en 2014». La toile de fond de cette réflexion repose sur une comparaison. «Le Cameroun continue, en effet, de payer le Smig le plus bas au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), juste devant la République centrafricaine (RCA) qui stagne à 36000 Fcfa. Une réalité qui tranche avec son statut de «géant économique  de la sous-région avec un tissu industriel réputé diversifié, un PIB de 45 milliards de dollars en 2021, très loin devant la Guinée Equatoriale (13 milliards de dollars en 2021), le Congo (10 milliards de dollars en 2020), le Gabon (18,29 milliards de dollars en 2021) et le Tchad (10 milliards de dollars en 2017), des ressources humaines de qualité, etc», assume Alfred Ekobo. En filigrane, accusant implicitement le MINTSS d’avoir «entretenu la confusion», il réclame une revalorisation du SMIG.

Rôles

Et le 16 juin prochain, chacun devrait jouer la partition qui est la sienne. «Le SMIG c’est le salaire minimum interprofessionnel garanti dans une branche et c’est pas le gouvernement qui fixe le SMIG. Ce sont les associations des travailleurs et celles des employeurs. Nous exhortons les entreprises à plus de transparence, les travailleurs connaissent les difficultés et résultats de leurs sociétés. Donc si l’entreprise gagne de l’argent les employés doivent être bien. L’Etat joue le rôle de modérateur et par conséquent les acteurs ne peuvent pas aller en deçà de 36.000f», avait postulé Grégoire Owona lors d’une sortie sur la chaîne de télévision privée STV en début mai 2019.

 

Jean-René Meva’a Amougou

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