INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Les défis de la BAD en 2021 en Afrique centrale

Après une année 2020 catastrophique marquée par une récession due à la pandémie du coronavirus, les perspectives de croissance de la sous-région seront moins préoccupantes cette année à certaines conditions. Mais le déficit budgétaire et l’endettement reste à craindre.

Dans ces conditions, le PIB de l’Afrique centrale devrait renouer en 2021 avec une croissance de 3,2%, après une contraction réelle du PIB à 2,7% en 2020, fait savoir la BAD dans son dernier rapport sur les perspectives économiques africaines. Les pays fortement touchés par la crise l’année dernière dans cette zone du continent ont été le Cameroun (–2,4%), le Congo Brazzaville (–7,9%), la République démocratique du Congo (–1,7%), et la Guinée Équatoriale (–6,1). La reprise de la croissance devrait remonter même à 4% en 2022.

Mais les indicateurs tiennent compte de l’impact économique de la pandémie sur chaque pays. Les pays très dépendants du pétrole comme le Gabon devraient retrouver une croissance économique si la situation de crise liée à la pandémie s’améliore au cours du second semestre 2021. Le PIB réel devrait croître de 2,1% en 2021 et de 3,8% en 2022. Le taux d’inflation devrait diminuer à 3% en 2021 et 2,5 % en 2022. Une meilleure mobilisation des recettes non pétrolières et la maîtrise des dépenses courantes permettront de réduire le déficit budgétaire à 3,4% du PIB en 2021 et à 1,7% en 2022. La Guinée Équatoriale, quant à elle, pourrait s’inscrire dans cette même syllabe si l’économie mondiale se redresse d’ici la deuxième moitié de l’année. Ce qui laisse espérer une croissance économique de 2,6% en 2021.

Pour autant, malgré le retour de la croissance en 2021, les conséquences économiques de la pandémie vont continuer à se faire sentir. De même que la flambée des dettes des États de l’Afrique centrale reste à craindre. Selon la BAD, la plupart de ces pays sont exposés à un risque élevé de surendettement. Notamment le Cameroun. L’encours de la dette publique est passé de 12% du PIB en 2007 à 45,8% du PIB (environ deux tiers de la dette étant extérieure et un tiers, intérieure) en septembre 2020. La Chine détient 61,3% de la dette bilatérale du Cameroun, soit 27,4% de sa dette totale, et la Banque africaine de développement détient 30,1% de la dette multilatérale, soit 12,3% de sa dette extérieure.

Quoi qu’il en soit, apprend-on, pour relancer l’économie et renforcer la résilience, les priorités politiques de l’Afrique centrale comme celle de tout le continent en général incluent d’apporter un soutien continu au secteur de la santé afin de consolider les acquis dans la lutte contre la pandémie ; de poursuivre l’appui monétaire et budgétaire ; d’élargir les filets de sécurité sociale et de rendre la croissance plus équitable; l’industrialisation et la diversification; et de renforcer la solidarité régionale et multinationale.

Landry Kamdem

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