INTÉGRATION CONTINENTALEUncategorized

Destinations d’investissements et origines de produits de qualité : l’ambition de la CEA pour l’Afrique centrale et de l’Est

Le Bureau sous-régional basé à Yaoundé a présenté ce 20 septembre quelques pistes pour la concrétiser. Elles seront détaillées au cours de la 2ème session conjointe du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et d’experts prévue du 26 au 29 septembre prochain au Burundi.

Les regards déjà tournés vers Bujumbura

Du pain sur la planche en perspective pour les Bureaux sous-régionaux de l’Afrique centrale et de l’Est de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). La deuxième session conjointe du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et d’experts (CIE) est annoncée. Les travaux vont se tenir du 26 au 29 septembre prochain à Bujumbura au Burundi. Le principal enjeu: «Ériger les deux sous-régions en origines de produits de qualité et en destination d’investissements de choix, pour accélérer l’industrialisation et la diversification économique, et renforcer la sécurité alimentaire», a énoncé Jean-Luc Mastaki.

À en croire les déclarations devant la presse ce 20 septembre 2023 du directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale, «il s’agit-là du thème qui a été adopté et validé lors de notre première réunion statutaire aux Seychelles au mois de novembre l’année passée». Son mérite est de correspondre aux ambitions de l’institution onusienne. Notamment celle visant à «promouvoir une industrialisation qui ferait en sorte que nos pays de l’Afrique centrale puissent consolider leurs places dans la quête de la valeur ajoutée en matières premières». Le responsable international fait par exemple pour le déplorer, le constat que «nous sommes dans une économie extractive qui a perdu beaucoup en termes de potentiel de création d’emplois, mais aussi de renforcement de l’inclusivité de la croissance que la sous-région continue à promouvoir».

Cette constatation vient placer la question de la qualité au cœur des priorités des deux sous-régions, autant que des futures délibérations des travaux de Bujumbura. Celles-ci devraient entre autres porter sur «l’évaluation de la qualité et de la quantité de la production générée par les deux économies sous- régionales; sur l’impact de ce niveau de qualité et de quantité sur les perspectives d’industrialisation et de renforcement de la sécurité alimentaire ou encore sur les défis majeurs de la mise en œuvre des politiques de la qualité, de la sécurité alimentaire, et de diversification économique en Afrique en général, ainsi qu’en Afrique centrale et de l’Est en particulier».

État des lieux
«La question de la qualité est en effet cruciale. Parce qu’elle nous permet de consolider le marché intra-régional important. Un marché porté essentiellement par les biens alimentaires à valeur ajoutée et transformés». Le tableau brossé par le directeur du BSR-AC de la CEA et ses collaborateurs renseigne dans le même temps sur l’ampleur des efforts à fournir par tous les acteurs pour «hisser les deux sous-régions au niveau des exigences mondiales». La perspective de la consolidation et de la conquête de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) rentre évidemment en ligne de compte. «Notre tissu économique n’est pas suffisamment préparé pour le marché continental que nous cherchons à construire du fait d’un défaut de qualité. Nos PME (90 à 95% de nos entreprises) n’ont pas de qualité, pas de standard. Elles ne peuvent pas exporter, quel que soit le volume de production», déplore Adama Coulibaly.

Plusieurs indicateurs et éléments de comparaison présentés par l’économiste de la CEA font par ailleurs savoir que «la Thaïlande fait sur ce plan mieux que nos onze économies réunies». Or, «la qualité et les standards sont les outils qui constituent la clé de l’accès au marché mondiale. Et si vous ne remplissez pas ces exigences, vous ne pouvez pas exporter». Le résultat des courses est qu’à ce stade, le continent tout entier ne représente que 3% du commerce mondial, regrette le chef section des initiatives sous-régionales à la CEA. Et Jean-Luc Mastaki de déclarer en connaissance de cause: «au même moment que nous sommes en train d’améliorer la productivité, il faudra être indulgent au niveau de la qualité». Les solutions étant progressivement trouvées et implémentées. Il en est ainsi du renforcement annoncé de la coopération entre les deux bureaux sous-régionaux de l’Afrique centrale et de l’Est.

Coopération
«Nous voulons renforcer la réputation de notre sous-région et celle de l’Afrique de l’Est en tant que zone de production de biens de qualité. Et une qualité n’est bonne que quand on peut la certifier. Nous parlons des produits dont la qualité peut être retracée et dont le durabilité peut être confirmée». Cela passe pour le directeur du BSR-AC de la CEA par «une coalition secteur public-secteur privé local et international». Jean-Luc Mastaki se fait déjà fort de louer l’importance «critique» du partenariat avec la FAO «liée à la normalisation et aux standards de qualité des produits alimentaires». Mais, il s’empresse aussi d’ajouter que «l’innovation de cette édition va être encore une fois de continuer à investir sur la collaboration entre notre Bureau Afrique centrale et le Bureau de l’Afrique de l’Est en matière de bonnes pratiques». Les travaux de Bujumbura permettront enfin «de construire des ponts pour que les pays qui sont les plus avancés en matière d’infrastructure qualité, puissent travailler et trouver des solutions de coopération avec les pays les moins équipés. La CEA va donc être ce trait d’union», est-il annoncé.

Théodore Ayissi Ayissi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *