LIBRE-PROPOSPANORAMA

Construction de l’Eglise: la nécessaire révolution idéologique des systèmes éducativo-formatifs

Par Père Ngimbus

Les évêques africains et les animateurs des congrégations religieuses me semblent être de grands comédiens. En effet, ils veulent cueillir les fruits de l’autofinancement quand ils n’ont labouré aucun champ.

L’autofinancement est fruit d’un rêve dont le système éducativo-formatif travaille à incarner. À l’évidence, les grands séminaires et les scolasticats sont traversés par des déserts de l’onirique ne donnant aux jeunes en formation aucune occasion d’imagination heureuse de leur terre. Comment ces évêques et animateurs de congrégations religieuses, grands danseurs au bal des spiritualités, peuvent-ils exiger aux sous-préfets paroissiaux (curés), sortis des grands séminaires ENAM, de ne pas être des collecteurs d’impôts dans le temple?

Les prêtres, sous-préfets de la religion, sont à l’image de ce qu’est le système éducativo-formatif. Ils sont spirituellement vides comme l’est le système éducativo-formatif. Il ne faut pas attendre d’eux ce que l’on n’a jamais semé en eux. On entretient ainsi un vaste réseau fait de projets à la débrouillardise pour donner l’impression que quelque chose avance, là où tout est à la recule: construction d’église, de presbytères, de grottes, animations des Ekoan Maria, confrérie de Saint Joseph, Cop monde, Dames apostoliques, pères apostoliques, véritables sectes d’ensommeillement des consciences. Quelle paroisse dispose d’une bibliothèque paroissiale, d’un centre culturel etc. Il faut comprendre que c’est l’homme autofinancé culturellement qui peut travailler à l’autofinancement comme art d’habiter sa terre. Tout compte fait, les prêtres africains sont des réalités les plus étranges dans leur site de vie. Faire des rescapés de la la famine plus préoccupés à assurer leur pitance journalière, des vecteurs de l’autofinancement est un grossier mirage.

Il faut aller à la racine: la transformation et la révolution idéologique de nos systèmes éducativo-formatifs. C’est seulement à ce prix que l’on pourra commencer à la construction des églises émancipées. Pour l’heure nous sommes dans un activisme débridé et stérile. Rien ne sera fécondé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *