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Archives des INTÉGRATION NATIONALE - Page 6 sur 106 - Journal Intégration

Journal Intégration

Catégorie : INTÉGRATION NATIONALE

  • Pourquoi veut-il rentrer en Côte d’Ivoire?

    Pourquoi veut-il rentrer en Côte d’Ivoire?

    Le Guillaume Soro, qui a rencontré le général nigérien Abdourahamane Tchiani le 13 novembre 2023, je l’ai trouvé amaigri, pas au mieux de sa forme. A-t-il perdu du poids parce qu’il souffre d’une grave maladie ou bien parce qu’il est rongé par des soucis et regrets liés à sa participation active d’abord à la tentative de coup d’État du 19 septembre 2002 qui endeuilla et divisa le pays, ensuite au renversement de Laurent Gbagbo en 2011?

    Quoi qu’il en soit, l’ancien secrétaire général du syndicat estudiantin (la Fesci) a déclaré qu’il voulait retrouver la terre de ses ancêtres. La question que l’on pourrait légitimement se poser ici est la suivante: pour faire quoi? Je doute qu’il cherche à se réconcilier avec Dramane Ouattara. Sinon, il n’aurait pas décoché quelques flèches à ce dernier tout en encensant les autorités nigériennes qui entretiennent des relations exécrables avec le régime d’Abidjan depuis leur arrivée au pouvoir à Niamey.

    Certains pensent que Soro désire rentrer dans son pays parce qu’il sait ses jours comptés et parce qu’il n’a pas envie de mourir à l’étranger. D’autres estiment qu’il compte utiliser le Niger, le Burkina et le Mali comme bases arrières pour dégager l’homme qu’il a aidé à prendre le pouvoir en 2011 et qui veut sa peau aujourd’hui. Pour eux, ce serait le meilleur cadeau de fin d’année, le meilleur service que le patron de Générations et peuples solidaires (GPS) rendrait au pays. Ils ajoutent que Dieu, dont les voies sont insondables, veut peut-être passer par Soro pour mettre fin au calvaire des Ivoiriens, calvaire qui n’a que trop duré.

    Quant à l’argument selon lequel Soro a fait preuve de courage en annonçant qu’il mettait fin à son exil de 4 ans, il est non seulement farfelu mais risible. Le courage et la dignité se trouvent plutôt du côté de ceux et celles qui sont en exil depuis 2011 à cause de lui, qui ont tout perdu à cause de lui, qui sont obligés d’exercer aujourd’hui n’importe quel boulot pour survivre et qui affrontent stoïquement leur situation comme le loup qui meurt sans jeter un cri dans “Les destinées” d’Alfred de Vigny.
    “Avec la patience, les nuages se dissipent, le ciel s’éclaircit et le soleil réapparaît “, disait Mazouz Hacène. Attendons donc!

     

    Jean-Claude Djéréké

  • Barry Lowen

    Barry Lowen

    Lui, c’est le Haut-commissaire du Royaume-Uni au Cameroun. Depuis Quelque temps, il s’implique activement dans la dynamique de la stabilisation post conflit Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord du pays. Dans l’ensemble, la démarche du diplomate britannique s’appuie sur des principes d’action ayant trait à l’impulsion du développement local. Cette vision se manifeste par la volonté d’identifier des objectifs de long terme, permettant aux populations des localités ayant subi les exactions de la secte terroriste de retrouver une véritable capacité d’initiative. À ce titre, 50 groupements d’initiative commune de l’arrondissement de Kolofata (Mayo-Sava) ont reçu un don en matériels agricoles le 16 novembre dernier.

  • Mgr José Avelino Bettencourt : le mot court pour une mission longue

    Mgr José Avelino Bettencourt : le mot court pour une mission longue

    Pour quelques observateurs, le silence et les attitudes du Nonce apostolique au Cameroun et en Guinée Équatoriale permettent d’explorer plusieurs versants de signification.

     

    À Yaoundé, le 10 novembre dernier, le Nonce apostolique désigné au Cameroun et en Guinée Équatoriale a présenté les copies figurées de ses lettres de créances au ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures (Minrex) chargé de la Coopération avec le Commonwealth. Témoins de l’échange très bref entre Mgr José Avelino Bettencourt et Félix Mbayu, des journalistes ont très vite compris que la diplomatie du Vatican dans les deux pays ne pourrait pas seulement être marquée par un changement de style, mais aussi par un changement de méthodes et d’objectifs. «Manifestement fidèle aux principes qui ont historiquement guidé la diplomatie du Saint-Siège, Mgr José Avelino Bettencourt a évité de prendre la parole devant la presse», a relevé Canal 2 International. Dans son rendu de la cérémonie du 10 novembre au Minrex, la chaîne de télévision privée camerounaise a conclu que l’attitude du Nonce apostolique au Cameroun et en Guinée Equatoriale est pourtant loin de manquer de logique.

    Maintenir le cap
    Ce qui, à bien des égards, semble aussi guider l’observation de l’internationaliste camerounais Eloge Moungang. D’après ce dernier, «le silence et les attitudes maintiennent le cap par rapport à ce qui relève de son respect des gouvernements du Cameroun et de Guinée Equatoriale, et de leurs orientations politiques et diplomatiques». «Pour cela, Mgr José Avelino Bettencourt n’entend pas bouleverser certains paramètres», poursuit Eloge Moungang. «En ancien officier de l’armée (Marine royale canadienne, NDLR), il connait la manière dont il convient de s’y prendre face à certains enjeux qui lui ont déjà été, par exemple, expliqués dès son arrivée, par d’éminents membres de l’épiscopat des deux pays voisins, notamment Mgr Andrew Nkéa (président de la Conférence épiscopale du Cameroun), et Mgr Miguel Angel Nguema Bee (vice-président de la Conférence des évêques de la Guinée Equatoriale) ou des délégués des paroisses et congrégations religieuses. Dans ses suppositions, un prêtre de l’archidiocèse de Yaoundé (qui a fortement requis l’anonymat) pense que «même si certains dossiers sulfureux continuent à avoir valeur de constante, l’attitude de Mgr José Avelino Bettencourt semble aussi assumer le fait que composer avec parait plus efficace que l’affichage d’une attitude intransigeante».

    Ongoung Zong Bella

  • À l’Onu : le Cameroun apostrophé au sujet de sa loi antiterroriste

    À l’Onu : le Cameroun apostrophé au sujet de sa loi antiterroriste

    Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (OHCHR) continue de demander une révision de ce texte de loi.

    Lejeune Mbella Mbella, le Minrex

    Le Cameroun n’offre toujours pas toutes les garanties de satisfaction aux parties prenantes à l’Examen périodique universelle (EPU) du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (OHCHR). Ces dernières continuent d’attendre un assouplissement de certaines dispositions de la Loi de 2014 sur le terrorisme. Le sujet a refait débat le 14 novembre 2023, au cours de la présentation, par le ministre Lejeune Mbella Mbella, du rapport sur les droits humains au Cameroun. «Un Monde Avenir (auteur de la communication no2) a demandé au gouvernement de revoir l’article 2 de la loi sur le terrorisme, qui expose les auteurs de manifestations pacifiques à la condamnation à vie», rapporte l’instance.

    Les récriminations des institutions internationales en la matière sont réitérées depuis 2018. Cette année-là, des experts de l’Onu ont appelé le régime de Yaoundé à la protection de la liberté d’expression, de manifestation et d’association. A la suite notamment de l’arrestation des militants et sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). «Les experts indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme ont précédemment exprimé des préoccupations aux autorités camerounaises, en indiquant qu’une définition aussi large du terrorisme, qui inclue «la perturbation du fonctionnement normal des institutions publiques», pourrait être mal utilisée et entrainer l’interdiction d’assemblées pacifiques», martelait alors l’institution onusienne.

    Les dispositions relatives à la peine de mort constituent également une préoccupation pour l’OHCHR. Il est particulièrement reproché au Cameroun d’élargir les champs d’application de la peine de mort au travers de ce texte de loi. En se fondant en l’occurrence sur des définitions non explicites du terrorisme. «Cette loi établit que sont passibles de la peine capitale notamment les personnes qui s’engagent dans le «recrutement et/ou à la formation des personnes en vue de leur participation aux actes de terrorisme» ou dans le «blanchiment des produits des actes de terrorisme», indiquait l’institution onusienne dans un rapport à l’issue de l’EPU tenue le 1er mai 2013 et en prélude à celui de 2018. Les autres champs possibles d’application de la peine de mort au Cameroun portent sur les crimes politiques et de sang. Il est recommandé au gouvernement de confier à la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés un mandat relatif à l’abolition de la peine de mort par voie législative.

    Louise Nsana

  • «Douala clean city» : la veille après l’éveil

    «Douala clean city» : la veille après l’éveil

    Après le passage des autorités administratives et municipales sur le terrain des sites pilotes de déguerpissement et de nettoyage, les éléments de la police municipale et de la sécurité font la veillent sur le respect des mesures relatives au projet.

     

    «Mardi dernier, le sous-préfet était là jusqu’à 19h. Il a même fait arrêter une commerçante en infraction qui s’enfuyait dans les couloirs et a saisi ses marchandises», déclare Aubain. Le commerçant déroule des faits de répression appliqués contre une femme peu respectueuse des mesures relatives à la nouvelle vision de la capitale économique du Cameroun.

    Cette façon de faire semble porter des fruits. Sur le terrain, la rue de la liberté à Akwa Douala présente un nouveau visage. La circulation y est fluide. Aucun commerçant sur les trottoirs, pas de déchets d’ordures sur le sol. Selon des confidences, le taux d’agressions et vols a chuté considérablement. «Je n’ai jamais vu le marché chinois circuler de toute ma vie aussi librement comme c’est le cas aujourd’hui. J’ai l’impression que je rêve. Ça fait déjà plaisir de venir ici au marché. Que cette opération dure aussi longtemps afin que l’État puisse inculquer le savoir-vivre aux Camerounais. C’est une démarche à féliciter», affirme Marie, riveraine du marché chinois. «C’est incroyable. Je n’ai même pas de mot pour exprimer ce que je ressens», lance un autre riverain.

    Avantages
    Le déguerpissement des commerçants sur le trottoir présente des avantages tant pour les commerçants que pour les clients. «Les clients dorénavant viendront dans les couloirs faire leurs achats et l’avantage que cela présente pour nous, c’est découvrir enfin nos boutiques», laisse entendre un commerçant. «J’avais toujours l’habitude d’acheter mes marchandises sur le trottoir. Et depuis que cette opération a commencé, je suis obligée d’aller dans les couloirs. Aller dans ces couloirs m’a fait découvrir à quel point le marché est grand», explique Blandine, une cliente.

    Ordures ménagères
    Dans le programme «Douala clean city», il est également interdit aux usagers de jeter les ordures à même le sol. La mesure est déjà appliquée dans certains quartiers de la ville de Douala. À Deido, dans le premier arrondissement de la capitale économique par exemple, pas l’ombre d’un tas d’ordures. «Nous avons entendu qu’il y a des sanctions et des amendes à payer si jamais quelqu’un tentait de verser les ordures au sol. Afin d’éviter tout problème, je préfère garder mes ordures et attendre le passage des ramasseurs d’ordures», explique Laurentine.

    L’arrêté édicté par les autorités au sujet de la propreté est clair. Il est «désormais interdit sur toute l’étendue de la ville de Douala de jeter les ordures à même le sol et d’occuper les emprises publiques pour le commerce sous peine de sanctions, d’où les amendes allant de 10.000 à 40.000 FCFA».
    Et pour atteindre l’objectif escompté, l’exécutif communal veut «maintenir la pression sur le terrain. Tout le monde est appelé à jouer pleinement son rôle pour une bonne implémentation de ce programme dont le but final est de rendre à Douala ses lettres de noblesse pour plus de beauté et d’attractivité». Pour cela, des équipes sillonnent les zones pilotes au quotidien.

    Diane Kenfack

  • Sur fond de querelles à la succession…le zinzin s’invite au colloque Mvog-Manga

    Sur fond de querelles à la succession…le zinzin s’invite au colloque Mvog-Manga

    En plus des activités reportées sine die, arguments et contre-arguments s’entrelacent autour du trône resté vacant depuis au moins 37 ans à la chefferie de 2e degré de cette localité de la Mefou-et-Afamba.

     

    Signés d’une main sûre, les deux formats d’affiche (le moyen et le grand) déclinent un casting assez flambant pour les quatre jours (14-18 novembre 2023) du «Colloque Mvog-Manga». Mgr Jean Mbarga (archevêque métropolitain de Yaoundé) pour une communication spéciale sur «l’Afrique humaine»; Pr Louis Martin Onguéné Essono (ancien doyen de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Yaoundé I) pour un exposé sur «Le Mvog Manga: De ses origines ancestrales à l’épreuve de la mondialisation»; Colonel à la retraite Nguede Mbarga pour parler de «l’elâŋ-ndán et du tamtam parleur chez les Mvog Manga»; Dr François Bingono Bingono (journaliste émérite et chercheur sur l’épistémologie de la crypto-communication africaine) pour dire un mot sur «La symbolique ekaŋ en thanatologie: Le discours sur la mort»… Du beau monde pour garder un fond à plusieurs objectifs: «donner des explications sur l’origine du peuple Mvog Manga, les migrations, les traditions, les considérations sur la chefferie traditionnelle, les coutumes; permettre aux générations futures de prendre le relai en toute connaissance de cause», selon Joseph Hyacinthe Owona Kono. Pendant un jour, on y croit.

    Et puis… patatras!
    «La Chefferie de 2e degré de Mvog Manga 2 a l’honneur de vous informer d’un léger décalage dans le programme des activités organisées dans le cadre de l’intronisation de Sa Majesté Joseph Hyacinthe Owona Kono. Le programme actualisé vous sera communiqué dans les meilleurs délais», annonce le comité d’organisation dans la matinée du 15 novembre 2023. Portées par une correspondance signée le 3 novembre 2023 par Samuel Mvondo Ayolo (directeur du cabinet civil à la présidence de la République, DCC), plusieurs indiscrétions ressortent un vieux dossier et une vieille rengaine: le «coup d’État orchestré par une tendance bien minoritaire aujourd’hui est totalement éventré». Sur les réseaux sociaux, la violence verbale est sans frein. Entre cynisme affiché et désengagement désabusé, l’ensemble se déploie selon la logique du pour ou contre. Il y en a qui bottent en touche les écrits du DCC, en les considérant comme faux. Et il y en a qui les valident d’un trait.

    Argument contre argument
    «Partez de la chefferie et allez confesser, la main droite sur la tombe de Étienne Mbarga, que c’est à vous que revient la chefferie». Depuis des années, Léon Mewoli Zambo tient ce discours à l’endroit de ceux qu’il décrit lui-même. «Je parle à ces hallucinés magistraux, qui font connaître à leurs rêves insensés un prolongement dans la réalité. Je parle à ces grands déboîtés de la vie quotidienne qui préfèrent caracoler sur les talus de l’insolite plutôt que d’évoluer sur les chemins de la norme». À ceux-là et à leurs suppôts, il propose un test généalogique où mythologie, sorcellerie et hermétisme s’unissent pour construire un décor à la vérité. Au sujet des disputes autour du trône de la chefferie du Groupement Mvog-Manga, cette vérité-là a déjà été dite par les vivants. «Le ministre de l’Administration territoriale nous a fait parvenir une correspondance en août 2022. Et dans celle-ci, il nous demande de saisir le préfet de la Mefou-et-Afamba, puisque la légitimité de Engelbert Ohanda, vrai descendant d’Étienne Mbarga, ne souffre d’aucune équivoque», renseigne Léon Mewoli Zambo

    Depuis des années, la succession à la chefferie de 2e degré des Mvog-Manga est dérangée par des débats sans fin et des polémiques interminables. Malgré cette situation confuse, qui laisse soupçonner «un blocage» (selon lui), Engelbert Ohanda se dit conforté par des éléments de fond contenus dans la correspondance N°001446 /L/ MINAT/ SG/ DOT/ SDTCT/ SCT1/ 2 du 9 juin 2021. «C’est le document qui m’oblige à baisser le rideau du silence, sans bien sûr accepter ce hold-up orchestré par des usurpateurs pour donner une image brouillonne de la communauté Mvog-Manga», assure-t-il. Sans nommer ses «concurrents», Engelbert Ohanda clame qu’il est allé prêter serment sur la tombe de son grand-père Étienne Mbarga. «Voilà pourquoi je n’ai aucun problème et voilà pourquoi je m’insurge contre la tyrannie de la désinformation, l’apathie du public et la pauvreté des débats qui accompagnent le camp d’en face», argue-t-il.

    Entre temps, Joseph Hyacinthe Owona Kono se montre serein. «Je suis Mvog-Bandolo, descendant de Étienne Mbarga, unanimement désigné comme chef de groupement Mvog-Manga selon l’arrêté 000027/A/Minat/du 23 mars 2023, prêt à jouer ce rôle après 37 ans de vacance du trône. Je voudrais d’abord compter sur toutes les bonnes volontés qui ont conscience de ce que notre appartenance à ce peuple-là, y compris ceux qui nous ont rejoint; y compris ceux qui nous ont adoptés ou que nous avons adoptés. Nous ferons la liaison; par exemple en pays Eton nous ferons la liaison avec les Beka’a ou les Bekassa, les Bayizolo. Nous avons les Nya Manga dans le Mbam. Ce sont aussi des Mvog-Manga. C’est une œuvre de longue haleine et nous allons essayer, avec l’appui des uns et des autres, de créer cette cohésion ou cette unité. Mon chantier immédiat, c’est rassembler pour qu’ensemble nous puissions relever le peuple. On a besoin des forces des uns et des autres pour que nous puissions d’abord retrouver cette cohésion et qu’ensemble nous puissions impulser le développement autour de nous», scande-t-il.

    Bobo Ousmanou

  • E-commerce en Afrique centrale : le projet prend corps

    E-commerce en Afrique centrale : le projet prend corps

    Les modalités de sa mise en œuvre sont discutées à Yaoundé du 20 au 25 novembre 2023.

     

    En vue d’assurer à terme le développement du commerce électronique à travers le réseau postal africain, en donnant aux micros, petites et moyennes entreprises un meilleur accès aux marchés locaux, régionaux et internationaux, tout en simplifiant les procédures d’importation et d’exportation des marchandises, l’on va devoir accélérer la mise en place de la plateforme Ecom@Africa.  Grâce à son emplacement stratégique et son potentiel à disposer de tous les composants nécessaires, le Cameroun va abriter ladite plateforme. Celle-ci, apprend-on, desservira la sous-région d’Afrique Centrale (Tchad, Guinée Equatoriale, Gabon, Congo, République Centrafricaine, Burundi, Rwanda, Angola, Sâo Tomé et Principe, République Démocratique du Congo).

    Réunis à Yaoundé pour cinq jours de brainstorming, les parties prenantes au projet seront outillées de l’ensemble des étapes de mise en œuvre de ce projet et du cahier de charge qui leur serait assigné pour sa mise en œuvre. Ouverts par le secrétaire général du  ministère camerounais des Postes et Télécommunications (Minpostel), ces travaux découleront sur un rapport d’audit assorti des recommandations de mise à niveau des équipements et infrastructures, des différentes étapes de mise en œuvre et du coût du projet. Au cours de son discours, Mohamadou Saoudi a mis en avant « l’engagement formel du gouvernement camerounais à mettre en œuvre l’initiative en s’appuyant sur le réseau et à la mobilisation des ressources pour le financement des phases de l’initiative ».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Phase répressive dans le transport urbain  : le sauve-qui-peut des chauffeurs de taxis

    Phase répressive dans le transport urbain : le sauve-qui-peut des chauffeurs de taxis

    L’intervention musclée de la mairie de la ville a aussi des conséquences sur les Yaoundéens obligés de payer ces derniers jours un lourd tribut du fait de la rareté des véhicules jaunes.

     

    Partir du carrefour Coron pour le carrefour Mvan coûte désormais 200 FCFA ; alors que le tarif habituel jusqu’il y a peu était de 100 FCFA. La politique du ramassage est devenue celle du «plus offrant» à Yaoundé. «Le client chanceux est pris à 200 FCFA. Le prix sur ce tronçon est désormais passé à 300 FCFA», explique un habitué.

    Résoudre cette situation nécessite donc de passer par certains exercices humains. Après avoir passé plus de deux heures au carrefour Mvog-Mbi à attendre en vain le taxi, Fritz et Jeanne décident de faire chemin ensemble. Discutant et explorant les voies et moyens d’amitié, ils se souviennent d’un moyen de locomotion vieux comme le monde: la marche à pied. Celle-ci étant également une manière de mieux faire connaissance, ils finissent par s’échanger plusieurs mots et fous rires jusqu’au lieu-dit «Brasseries», où, Dieu exauce enfin leur prière. Sauf que ce n’est pas un taxi, mais une moto pour Mvan à 1000 FCFA. La distance est de moins de 3 km, sachant qu’habituellement, il ne faut débourser que 100 FCFA à moto. C’est à ce prix exorbitant qu’il faut dorénavant rallier le centre-ville de la capitale politique et vice-versa.

    La ville de Yaoundé est centripète au niveau administratif. D’où la forte concentration humaine au centre-ville à certaines heures. Entre 15h et 21h, élèves, étudiants, fonctionnaires, commerçants et autres ne parvenaient pas à rejoindre aisément leurs domiciles, du fait des embouteillages au cœur de la cité. Mais, aujourd’hui, la situation semble un peu plus difficile. Avec la rareté des véhicules de couleur jaune, les Yaoundéens ont beaucoup de mal à regagner leurs domiciles. «Depuis plus d’une semaine, j’éprouve des difficultés pour trouver le taxi afin de regagner mon quartier Ngona situé à la limite de la commune de Nkolafamba, donc à plus de 15 km du centre-ville. Je passe plus de 3 heures de temps à la montée SNI pour trouver le taxi qui me dépose à Nkoabang», explique Christian Fouda, cadre au ministère du Tourisme et des Loisirs.

    Bonnes affaires
    Pourtant, le malaise n’est pas le même chez tous les usagers de la route. De leur côté, automobilistes et policiers poussent un ouf de soulagement. Les conducteurs de taxis en règle s’en frottent les mains. «Depuis la semaine dernière, je fais une recette d’enfer. Il y a moins de taxis et là, le travail est rentable», se satisfait, Ali taximan dans la ville.

    Cette situation prête à confusion et fait débat. Pour certaines personnes, c’est dame pluie qui en est responsable, alors que pour d’autres, la rareté des taxis est un phénomène normal. À la question de savoir pourquoi cet état de choses, un agent de la mairie sous anonymat s’explique. A l’en croire, cette situation est liée à la répression engagée contre des taxis non conformes par la Communauté urbaine de Yaoundé, appuyée par les mairies d’arrondissements. Cette dernière, précise-t-il, est entrée en croisade contre les taxis ne remplissant pas des normes élémentaires leurs permettant de circuler en toute quiétude. Pour rouler actuellement, ajoute-t-il, il faut montrer patte blanche. C’est-à-dire qu’il faut disposer d’un numéro au niveau des portières, ainsi que de la couleur jaune homologuée, conclut-il.

    André Gromyko Balla

  • Divisions idéologiques, météo…pour le «viseur et pour le tir» au NOSO

    Divisions idéologiques, météo…pour le «viseur et pour le tir» au NOSO

    Selon des sources dignes de foi, les sécessionnistes s’en servent pour conduire leurs opérations dans la partie anglophone du Cameroun.

    Hôpital de Mamfé

    À s’en tenir aux informations fournies au journal Intégration ce 11 novembre 2023 par le préfet du département de la Manyu (région du Sud-Ouest), «le calme règne à Mamfe et ses environs». Viang Mekala poursuit : «Des mesures draconiennes ont été prises pour qu’il en soit ainsi durablement». Pour l’administrateur civil, «c’est triste!» Dans la forme générale de cette exclamation, l’indignation est le sentiment douloureux qui parcourt l’esprit du préfet de la Manyu. «25 morts, dont 5 femmes et un enfant, 9 blessés graves. Je pense qu’après les 32 civils tués le 25 juin 2022 à Akwaya, le bilan du raid meurtrier perpétré par des sécessionnistes dans la nuit du 5 au 6 novembre dernier à Egbekaw est désormais l’un des tableaux les plus horribles enregistrés dans notre département», fait constater Viang Mekala. Ce dernier, au milieu de la vague de colères incontrôlables et d’indignations impuissantes, toutes portées par des imprécations et malédictions à l’endroit des auteurs de cette ignoble tuerie, Viang Mekala pointe la Manyu Unity Warriors. «C’est cette milice qui a tué ces gens», affirme-t-il, réitérant du même coup les termes du gouvernement. Ce dernier, dans son communiqué rédigé le 9 novembre 2023, a décrit la Manyu Unity Warriors comme «un groupuscule sécessionniste terroriste affilié à la nébuleuse dite Ambazonian Defense Forces (ADF)».

    Éclatement
    «Si l’idée que cette milice est responsable de la rivière de sang qui a coulé à Egbekaw est supposée être bien connue, évidente même, ce qui l’est moins, c’est que c’est en réaction à un défi lancé par d’autres groupes proches ou qui prêtent allégeance à ADF. Ces derniers sont en désuétude, mais renaissent au gré de nouvelles affiliations de combattants fortement soupçonnées de trahison dans d’autres groupes», souffle un haut-gradé de l’armée camerounaise. Selon des relevés de terrain compilés par les services spéciaux, six groupes armés seraient en activité dans la partie anglophone du Cameroun. Il s’agit des «Tigers of Ambazonia», des «Vipers», de l’«Ambazonia Restoration Army (Ara)», des «Ambaland Forces», de l’«Ambazonia Defense Forces (ADF)» et de la «Southern Cameroons Defence Forces (Socadef)». Parmi ces groupes armés, apprend-on, certains travailleraient à gommer les petites différences pour fixer un cadre commun combinant poids lourds expérimentés et visages neufs dans la pratique de la guérilla. À côté, il y a l’aile inscrite dans un dessein sécessionniste modéré, prônant le recours à la pression politique au travers de concessions progressives. À comprendre qu’entre ces milices, il y a probablement des nuances idéologiques, mais pas de grosses différences opérationnelles.

    «Timing sécessionniste»
    Derrière cet éclatement idéologique, toutes ces milices se servent de la météorologie dans la conduite de leurs opérations. «Ici dans le Sud-Ouest par exemple, la pluviométrie est très élevée. Ici et là, la fréquence des pluies s’apprécie en termes de récurrence et d’abondance entre septembre et fin novembre. En juin, il fait bien frais. Pour exécuter leurs plans mortifères, les fauteurs de troubles tiennent vraisemblablement compte de tout cela», éclaire une source sécuritaire. Une attention portée sur ce détail met en relief une certaine constance dans le «timing sécessionniste». En novembre 2021 à Ekondo-Titi (Ndian), le lycée est attaqué pendant une forte pluie. Bilan officiel: 4 élèves et une enseignante tués. En septembre 2022, sous une fine pluie, un bus transportant 14 personnes en provenance de Douala est la cible de tirs d’hommes armés dans l’arrondissement de Muyuka (Fako), 6 personnes tombent. En juin 2022, sous un froid d’anthologie, l’hôpital de district de Mamfe a été réduit en cendres.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Industries culturelles et créatives (ICC) : l’UE investit la scène

    Industries culturelles et créatives (ICC) : l’UE investit la scène

    Elle s’engage à soutenir le plein développement des ICC à travers le renforcement des capacités, le soutien de l’ensemble de la chaîne de valeur et la circulation de biens et services culturels de qualité.

    Le panel lors de la présentation du programme à Yaoundé

    Pour que les industries culturelles et créatives soient porteuses de valeur ajoutée pour l’économie camerounaise, l’Union européenne (UE) pense qu’il est nécessaire de bâtir des actions stratégiques avec le gouvernement local. «Pour nous, il s’agit d’établir des partenariats, de soutenir des formations, de permettre aux institutions de se déployer, de donner des compétences managériales aux acteurs, de faire en sorte qu’au-delà du côté artistique, les industries culturelles et créatives soient également des ingrédients de croissance pour le Cameroun», a expliqué le chef de coopération à la délégation de l’UE à Yaoundé. Le 2 novembre dernier en effet, au cours de la cérémonie de présentation des dispositifs d’appui de l’UE, Jérôme Pons a confirmé que le processus mis en œuvre va ouvrir des opportunités aux jeunes entrepreneurs culturels et créatifs porteurs de projets.

    Articulations
    Selon l’UE, le programme sera mis en œuvre à travers trois grands volets. Le premier a trait aux financements de projets via des appels à proposition. «Dans cette rubrique, il s’agit des projets portés par des entreprises culturelles ou structures d’incubation; de la structuration de la formation pour et le renforcement des capacités des entreprises culturelles et créatives; de l’appui aux espaces culturels et patrimoniaux camerounais; du soutien à des initiatives créatives conjointes camerounaises et européennes et la création d’une plateforme de conseil et d’accompagnement pour préparer les acteurs et les entreprises culturels aux opportunités de financement», souligne Jérôme Pons.
    Quant au second volet, il concerne l’appui aux initiatives gouvernementales (plaidoyer et mobilisation des acteurs du secteur autour des enjeux du développement des industries culturelles et créatives. Le dernier volet s’attache à la protection des intérêts économiques des créateurs culturels et créatifs.

    «C’est dans ce cadre que l’UE prendra les décisions les plus pertinentes en matière de financements», déclare le chef de coopération à la délégation de l’UE à Yaoundé. «L’Afrique centrale en général et le Cameroun en particulier disposent d’un vaste potentiel encore insuffisamment exploité dans les domaines de la culture et de la création. Le développement du secteur informel représente, entre autres, une marge de croissance très importante qu’il faut exploiter», souligne Jérôme Pons.

    Ongoung Zong Bella

  • Au chevet du Hamas ou d’Israël, les larmes des uns et des autres n’ont pas la même couleur

    Au chevet du Hamas ou d’Israël, les larmes des uns et des autres n’ont pas la même couleur

    Exit la 6e édition du Forum de Paris sur la paix. Dans la capitale française, experts et acteurs de la gouvernance mondiale ont tenté de s’accorder sur des solutions collectives efficaces face aux défis du 21e siècle. Au sujet de la guerre entre Israël et la Palestine, le répertoire de questions n’a pas manqué d’interférer avec la complexité de l’affaire. Et de fait, de nombreuses prises de position sont restées en attente d’être décidées ou tranchées. Au vrai, le Forum de Paris sur la paix a montré que les situations ainsi que les répertoires de prises de position sont incompatibles et contradictoires. C’est le cas avec la solution à deux États, l’un israélien, l’autre palestinien. On a vite compris qu’au chevet du Hamas ou d’Israël, les larmes des uns et des autres n’ont pas la même couleur.

    Depuis le blocage du processus d’Oslo, l’idée de réunir Palestiniens et Israéliens dans un seul et même État a été relancée. Selon ses partisans, l’option uni-étatique serait la seule à même de régler tous les aspects de la question palestinienne, y compris le problème des réfugiés. «Ce n’est pas parce que cette idée est vieille qu’elle est devenue caduque». Par ces mots prononcés en Égypte fin octobre dernier, au lendemain d’une visite en Israël puis en Cisjordanie, Emmanuel Macron a réaffirmé la position de la France, favorable à une relance du processus de paix en Israël et en Palestine. Avec, en ligne de mire, la mise en place de deux États indépendants, souverains et sécurisés.

    Les partisans de la solution à deux États sont nombreux: plus de 130 des 193 membres des Nations unies reconnaissent d’ailleurs déjà la Palestine comme telle. Les États-Unis, quelques pays européens et la plupart des pays du Golfe partagent cette vision.
    Les opposants à cette idée ne sont quant à eux pas si nombreux. Mais ils sont tout de même influents. On trouve d’un côté la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir en Israël. De l’autre, l’Iran, dont le régime a un agenda idéologique anti-israélien, anti-juif et anti-occidental.
    À quoi ressembleraient les deux États? Tout dépendra évidemment des conditions de négociations, disent des experts. Mais, comme le rappelle David Khalfa, co-directeur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, les discussions les plus avancées sur le sujet ont eu lieu dans les années 2000. Il était alors question de s’appuyer sur les frontières de 1967, avec la formule dite de «la Terre contre la paix», qui consiste en une démilitarisation du futur État palestinien, qui s’étendrait sur la bande de Gaza et la Cisjordanie. Avec, en parallèle, le maintien des blocs d’implantations israéliens jouxtant la ligne verte (la démarcation) en Cisjordanie en échange d’une rétrocession d’une partie du territoire israélien.
    Quels sont les freins? Dans la situation actuelle, ils sont nombreux. À partir d’une chronologie fouillée des récents événements sanglants et d’une étude critique des discours médiatiques qui les ont accompagnés, on peut supposer que c’est lorsque les principaux freins (la présence du Hamas, l’absence d’une gouvernance unique pour les territoires palestiniens et un gouvernement israélien opposé à l’idée d’un État palestinien) auront été levés que de réelles discussions seront possibles.
    Mais, tout cela devrait nous amener à ouvrir les yeux et à regarder en face un problème qui ne se réduit pas, loin s’en faut, à une réaction passionnelle au conflit israélo-palestinien. Car, à la base, il y a toute une éducation à la paix à faire en Israël et en Palestine. Seul le long terme permet d’en rendre compte.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Journée mondiale de la philosophie: replacer l’homme au centre de ses préoccupations

    Journée mondiale de la philosophie: replacer l’homme au centre de ses préoccupations

    C’est le souhait qu’émettent les jeunes de l’Afrique centrale (Cameroun, Tchad et Gabon) pour assainir l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC).

     

    La Journée mondiale de la philosophie se tient ce 16 novembre 2023. Une occasion idoine d’évaluer l’apport de cette discipline en Afrique centrale. Le thème de cette année est «Philosophie et digitalisation du savoir». Selon Cyrille Matelbe, étudiant Tchadien, la philosophie est d’actualité. «Parce qu’elle nous permet de réfléchir sur le sens de la vie avec ses évolutions qui reposent aujourd’hui sur les Technologies de l’information et de la communication (TIC), l’Intelligence artificielle. La philosophie permet de relever les dérapages liés à ces outils qui se substituent à l’homme et l’aliènent davantage», souligne-t-il. «Pour l’Afrique centrale, on a l’impression que les philosophes sont absents, car il y a tellement de contradictions dans nos sociétés, et on ne les voit pas se manifester», poursuit-il. Il y a des pratiques contre-nature qui inondent les réseaux sociaux: l’homosexualité, le vol, la corruption, les discours de haine. Tout cela interpelle le philosophe et nous interpelle. «Le philosophe doit également utiliser cette plateforme qu’est le digital pour éduquer les masses. Car à la vérité, les sociétés africaines sont en crise et en perte de repères», regrette Eya François, étudiant Gabonais. Pour lui, il y a urgence de repenser une philosophie propre aux Africains, adossée sur les réalités socio-culturelles pour se libérer des chaînes de la pensée occidentale. «Car les TIC ont accéléré le processus d’acculturation, de dépravation des mœurs, des contre- valeurs, du vice, et de toutes les autres dérives érigées en normes dans nos sociétés», regrette Nyangono Mezang. Pour le jeune étudiant camerounais, cela se justifie par le fait que la philosophie est reléguée au second plan. Elle ne sert à rien pour d’autres.

    Pourtant, la philosophie, et le philosophe ont toute leur place. Le philosophe doit «s’approprier les nouvelles technologies pour pouvoir faire passer ses idées, puisqu’elle est l’éclaireur, le garde-fou. Les pays comme l’Allemagne se sont développés de par leur philosophie. La Chine et toute l’Asie se sont développées à partir de leur culture. Ce sont des pays conservateurs. La plupart des pays conservateurs ont progressé. Par contre en Afrique, on embrasse tout ce qui vient de la mondialisation, sans aucune distance, ni recul».

    Pour conclure, les philosophes doivent se réinventer et s’adapter aux Tics, pour faire passer leur savoir. C’est le savoir qui éclaire l’humanité et libère l’homme de toutes les formes de servitude et d’aliénation mentale ou culturelle. «En cela, la philosophie doit prêcher des valeurs solides du vivre-ensemble, de tolérance, de paix pour une Afrique centrale stable non seulement pour ses institutions, mais aussi pour ses populations», rappelle Nanon Mezang, étudiant camerounais.

    Olivier Mbéssité 

  • Vente itinérante des marmites chauffantes à Yaoundé : le business à pression des Égyptiens

    Vente itinérante des marmites chauffantes à Yaoundé : le business à pression des Égyptiens

    Ils sont devenus maîtres dans cet art. Mais les stratégies commerciales de ces commerçants prêtent à confusion, quant à leurs réelles motivations.

    Des marmites chauffantes et cocottes minutes

    Pour décrire la tactique de vente des Égyptiens vivant à Yaoundé, il faut se référer au jargon du football. On parle alors de pression sur l’adversaire. Celui-ci est le client à convaincre ou à séduire. Au lieu d’attendre les clients dans leurs magasins, les ressortissants du pays des pharaons vont à leur conquête.

    Pour cela, ils arpentent les rues de la cité capitale, y compris les zones les plus éloignées où les véhicules arrivent rarement. Parfois, ces commerçants parcourent jusqu’à 100 km de route, loin de la capitale camerounaise. Pour y aller, ils n’utilisent ni cortège, ni véhicules personnels ou véhicule de service. Comme tout le monde, ils empruntent des véhicules de transport en commun: les «clandos» ou les taxis pris en course pour une journée.

    Avantages
    Cette stratégie s’avère payante. En effet, de plus en plus de ménagères achètent les marmites vendues par les Égyptiens. «Je ne savais pas que les cocottes minutes sont déjà moins chères. En plus, on peut payer les marmites égyptiennes en plusieurs mensualités, 3 pour être plus précise», confie une cliente. «Nous avons opté pour cette stratégie afin de permettre aux femmes qui n’ont pas souvent beaucoup de moyens de ne pas se sentir lésées. Une cocottes minutes de 45000 FCFA peut être achetée en janvier via une avance puis peut être finalisée en mars ou avril. 15000 FCFA par mois et on solde», se gargarise Hammed, un vendeur égyptien retrouvé du côté de Nkolzock, village voisin de la ville de Mfou. «J’ai acheté 6 marmites à 90000 FCFA que j’ai payées en 3 mensualités. Aujourd’hui, je peux organiser une réception. Alors qu’à la brocante, on me demandait 200.000 FCFA», se satisfait madame Ze, femme au foyer du côté d’Etoa dans le 3e arrondissement de Yaoundé. Il suffit simplement de leur donner tes coordonnées. Et il faut ajouter à cela qu’avec le reçu, ils peuvent te trouver à n’importe quel moment.

    Détracteurs
    Cette recette a cependant ses détracteurs. Selon eux, les marmites chauffantes et cocottes minutes vendues par les Égyptiens sont plus coûteuses. Nathalie Mengue demande à sa voisine Marie d’aller sur Facebook pour comparer les prix. «Une marmites de 5 litres qu’ils vendent à 45000 FCFA coûte 25000 FCFA lorsque tu l’achètes en ligne et on te livre à domicile. Tu peux aussi l’avoir à moindre coût au marché central», explique la dame. «C’est comme un pacte passé avec le diable. Parce que ces Égyptiens savent harceler celui qui leur doit. Et il n’y a pas de garantie avec eux», ajoute dame Olounou qui a dû passer un petit séjour de deux jours dans un commissariat de la place. Elle n’avait pas respecté l’échéance de payement.

    Espions
    Ce déploiement marketing suscite des inquiétudes auprès des populations. «Même les évangélistes ne marchent pas comme ça. Je me demande même si ces gens ne sont pas des espions», s’interroge un chef de village du côté de Mbega, (entre l’arrondissement de Mfou et Mbalmayo).

    André Gromyko Balla

  • Festival SICA : les amazones Elog-Mpo’o à l’honneur à Yaoundé

    Festival SICA : les amazones Elog-Mpo’o à l’honneur à Yaoundé

    Elles tiennent à se donner une visibilité aux côtés des aires culturelles du terroir et des peuples venus de l’Afrique centrale et de l’ouest.

    Le Musée national au Cameroun, temple de la culture

    Le Musée national de Yaoundé vibre jusqu’au 14 novembre prochain au rythme de la 17ème édition du festival Stars de l’Intégration culturelle africaine (Sica). Dans ce haut lieu de la culture, l’intégration est une réalité synonyme du ciment de l’unité nationale et du vivre-ensemble. Les quatre aires culturelles du Cameroun (Grassfield, Sawa, Soudano-Sahélienne et Fang-Beti) y sont valablement représentées. Elles exaltent le savoir-faire artisanal et culinaire du pays, bref son patrimoine matériel et immatériel.

    Dans ce tableau, les amazones Elog-Po’o prennent leur part. Elles font découvrir et déguster aux participants les mets traditionnels de leur terroir. «Il est question pour nous de valoriser le peuple, les filles et les femmes Mpo’o. Pour cela, nous faisons la promotion des mets traditionnels de chez nous», confie Rose Ngo Yebga, épouse Legbane. Pour plus de précision sur leur identité et origine, l’ancienne cadre contractuel au ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation fait savoir qu’ils sont un «peuple des eaux». Ils viennent de la grotte de Nyanon, dans le grand groupe des Bassa Bati-Mpo’o, région du Littoral, département de la Sanaga-Maritime (Édéa). Ils sont disséminés dans quatorze cantons de la région du Littoral et au Sud du pays, dans le département de l’Océan.

    Par sa voix, elle remercie la promotrice du Sica, qui à travers cette grand-messe culturelle, «a bien voulu les valoriser dans la culture et les arts». Car à la vérité, précise-t-elle, «nous tenons à faire connaître notre culture à la nouvelle génération».

    Plus-value
    La journée du 8 novembre 2023 est ponctuée par l’ouverture solennelle du festival (Sica). Cette édition se tient à Yaoundé. «C’est un festival qui existe depuis 22 ans, et qui fait le tour de l’Afrique, il est fondé par un Béninois. L’année dernière, il s’est tenu au Burundi, et cette année il se déroule au Cameroun, porté par l’artiste Elizabeth Ngo Malek, alias Lily», renseigne Amstrong Lombardi, chargé de la communication du festival Sica.

    Le festival repose entre autres sur la compétition des chants censés promouvoir les musiques modernes d’inspiration traditionnelle. De ce fait, la plus-value en terre camerounaise, c’est qu’au-delà des compétitions, il y a des activités additionnelles. «À l’instar de la foire exposition où plusieurs artisans s’illustrent dans différents domaines en mettant l’accent sur le Made in Cameroon», poursuit-il. En outre, il y a une grande conférence scientifique organisée le 9 novembre dans la Salle de convivialité du Musée national, avec pour orateur le Pr Charles Binam Bikoï, Secrétaire exécutif du Cerdotola. La réflexion portait «sur l’artiste comme vecteur de l’intégration culturelle africaine».

    Intégration culturelle
    Pour cette édition, il y a des innovations. Pendant ce festival, l’on dédie une journée à une aire culturelle précise. Il y a ainsi une journée réservée aux Grassfields, une autre aux Sawas… Au-delà des aires culturelles du terroir en vitrine, «nous avons dix-sept nationalités qui sont représentées, le bal des arrivées se fait ressentir, on a parmi nous déjà le Benin, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Tchad, les Burkinabès les Togolais, et on attend d’autres délégations de différentes nationalités. C’est la preuve que c’est un évènement qui fédère les peuples, qui promeut l’intégration culturelle, et chacun dans le style patrimonial qui lui sied va prester afin de candidater», conclut Amstrong Lombardi, chargé de la communication du festival Sica.

    Olivier Mbessité

  • Une victoire qui redonne fierté et espoir à l’Afrique

    Une victoire qui redonne fierté et espoir à l’Afrique

    La ville de Kidal est redevenue accessible au gouvernement malien depuis le 14 novembre 2023, après que les soldats maliens équipés de chars et d’hélicoptères de combat ont vaincu les rebelles touareg.

    Ceux-ci contrôlaient la ville depuis 2012. La France leur avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad, si l’on en croyait un de leurs chefs, ce qui, on peut implémenté l’imaginer, priverait l’ État malien d’une grande partie de ses ressources naturelles.
    Il est clair aujourd’hui que les forces étrangères qui s’étaient installées là-bas sans visa, donc à l’insu du gouvernement malien, n’avaient pas vocation à combattre le terrorisme. La preuve en est qu’elles ont toujours refusé d’utiliser leurs avions et hélicoptères contre les terroristes. Leur mission première était plutôt le vol des richesses nuitamment transportées à Paris.
    On empêche les forces loyalistes d’accéder à une partie du territoire administrée par la rébellion, on fait croire qu’on s’interpose, mais, en réalité, il s’agit d’un stratagème pour voler les richesses qui se trouvent dans cette zone et d’en faire un territoire indépendant à long terme. Ce modus operandi avait déjà été appliqué en Côte d’Ivoire entre 2002 et 2011.
    Faut-il s’étonner de la victoire de l’armée malienne ? Non parce que le Mali a résisté pendant 38 ans à la colonisation alors que la résistance dura 6 mois ailleurs. Dans la lutte contre les djihadistes, il n’a manqué ni de courage ni de détermination. Ce qui lui a manqué, c’est la sincérité et les moyens nécessaires de ses soi-disant amis dont on a fini par découvrir le vrai visage. Les vrais amis des Maliens sont ceux qui leur ont fourni armes, drones et hélicoptères.
    Si Assimi Goïta et ses camarades ont réussi là où d’autres n’ont pu rien faire en 10 ans malgré toute la logistique dont ils disposaient, c’est d’abord parce qu’ils ont cru en eux-mêmes, parce qu’ ils sont foncièrement convaincus que le Noir n’est pas maudit et que ce Noir peut changer le cours de son destin s’il le veut.
    Les médias français et les Africains indignés et complexes, qui aiment fanfaronner les dimanches sur NCI, prédisaient que les terroristes s’empareraient de Bamako après le départ de Barkhane, de Takouba et de la Minusma. Que disent-ils aujourd’hui?

    Jean-Claude Djéréké

  • Pourquoi veut-il rentrer en Côte d’Ivoire?

    Pourquoi veut-il rentrer en Côte d’Ivoire?

    Le Guillaume Soro, qui a rencontré le général nigérien Abdourahamane Tchiani le 13 novembre 2023, je l’ai trouvé amaigri, pas au mieux de sa forme. A-t-il perdu du poids parce qu’il souffre d’une grave maladie ou bien parce qu’il est rongé par des soucis et regrets liés à sa participation active d’abord à la tentative de coup d’État du 19 septembre 2002 qui endeuilla et divisa le pays, ensuite au renversement de Laurent Gbagbo en 2011?
    Quoi qu’il en soit, l’ancien secrétaire général du syndicat estudiantin (la Fesci) a déclaré qu’il voulait retrouver la terre de ses ancêtres. La question que l’on pourrait légitimement se poser ici est la suivante: pour faire quoi? Je doute qu’il cherche à se réconcilier avec Dramane Ouattara. Sinon, il n’aurait pas décoché quelques flèches à ce dernier tout en encensant les autorités nigériennes qui entretiennent des relations exécrables avec le régime d’Abidjan depuis leur arrivée au pouvoir à Niamey.
    Certains pensent que Soro désire rentrer dans son pays parce qu’il sait ses jours comptés et parce qu’il n’a pas envie de mourir à l’étranger. D’autres estiment qu’il compte utiliser le Niger, le Burkina et le Mali comme bases arrières pour dégager l’homme qu’il a aidé à prendre le pouvoir en 2011 et qui veut sa peau aujourd’hui. Pour eux, ce serait le meilleur cadeau de fin d’année, le meilleur service que le patron de Générations et peuples solidaires (GPS) rendrait au pays. Ils ajoutent que Dieu, dont les voies sont insondables, veut peut-être passer par Soro pour mettre fin au calvaire des Ivoiriens, calvaire qui n’a que trop duré.
    Quant à l’argument selon lequel Soro a fait preuve de courage en annonçant qu’il mettait fin à son exil de 4 ans, il est non seulement farfelu mais risible. Le courage et la dignité se trouvent plutôt du côté de ceux et celles qui sont en exil depuis 2011 à cause de lui, qui ont tout perdu à cause de lui, qui sont obligés d’exercer aujourd’hui n’importe quel boulot pour survivre et qui affrontent stoïquement leur situation comme le loup qui meurt sans jeter un cri dans “Les destinées” d’Alfred de Vigny.
    “Avec la patience, les nuages se dissipent, le ciel s’éclaircit et le soleil réapparaît “, disait Mazouz Hacène. Attendons donc!

    Jean-Claude Djéréké

  • Charles De Gaulle, le premier bourreau des Africains

    Charles De Gaulle, le premier bourreau des Africains

    Charles De Gaulle est mort le 9 novembre 1970. Aujourd’hui, les Gaullistes et les Français en général auront certainement une pensée pour lui. Peut-être ses proches se rendront-ils à Colombey-les-deux-églises.
    Les Africains, eux, devraient débaptiser, comme l’a fait récemment le brave peuple burkinabè, les rues, avenues ou boulevards qui portent encore son nom.
    Pourquoi ? Parce que le fondateur de la cinquième République française a fait trop de mal à l’Afrique francophone. En effet, le franc CFA qui a été créé en 1945 et qui ne profite qu’à l’État français, le traité de coopération et de défense qui est la continuation de la colonisation par d’autres moyens et qui permettait à la France de disposer ad vitam aeternam de nos ressources naturelles, l’asphyxie et la déstabilisation de la Guinée qui avait osé dire non en 1958 à la communauté franco-africaine, le soutien au général Ojukwu pendant la guerre du Biafra (1967-1970) parce que le pétrole de cette partie du Nigeria intéressait la France, la liquidation des nationalistes camerounais de l’Union des populations du Cameroun (UPC) qui réclamaient la vraie indépendance, l’installation et le maintien des bases militaires françaises dans certains pays africains alors qu’il avait demandé et obtenu que les soldats américains rentrent chez eux après la libération de la France, tout cela, c’est lui.
    Ceux et celles qui ont combattu le système mis en place par de Gaulle et Foccart pour appauvrir et dominer les Africains sont les vrais héros et héroïnes à qui j’ai consacré un ouvrage qui paraîtra bientôt en français et en anglais.

    Jean-Claude Djéréké

  • E-visa : Washington et Paris toujours coupés de Yaoundé?

    E-visa : Washington et Paris toujours coupés de Yaoundé?

    Une plainte adressée au Minrex ce 3 novembre 2023 le laisse supposer, malgré les récentes assurances des autorités camerounaises.

     

    «J’ai deux amis qui ont payé leur e-visa depuis les États-Unis d’Amériques et après 30 jours, ils n’ont toujours pas obtenu de validation». C’est l’un des principaux éléments avancés comme preuve par Jérémie Njonkou pour signifier au ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex) que le «e-visa a des problèmes depuis 2 mois». Ces ratés dans le nouveau système électronique de délivrance des visas à destination du Cameroun ne sont pas nouveaux. Ils sont listés dans sa correspondance adressée ce 3 novembre 2023 à Lejeune Mbella Mbella. Et ils viennent confirmer un constat déjà fait par les autorités camerounaises elles-mêmes, au sujet du fonctionnement de la plateforme dans certains pays, en l’occurrence l’Oncle Sam. «La plateforme evisacam.cm est indisponible dans certains pays… Et les équipes techniques travaillent activement à trouver une solution aux difficultés de paiement répertoriés en Amérique du nord et en particulier aux États-Unis et au Canada», avait déjà laissé entendre le gouvernement le 24 mai, puis le 23 août 2023. En donnant toutefois, selon Jeune Afrique, des gages d’un meilleur fonctionnement au moment de lancer la plateforme evisacam.com venue remplacer la première ayant enregistré de nombreuses défaillances. Force est pourtant de constater que le réseau demeure coupé entre Washington et Yaoundé.

    Car que constate et décrie le plaignant? Ce n’est qu’après avoir cherché à appeler le partenaire technique, «Impact Palmarès R&D, que celui-ci a finalement permis la validation des deux visas après juste 20 minutes (alors que payés depuis 30 jours aux USA». Et Jérémie Njonkou de se poser des questions. «On me laisse entendre que le consulat du Cameroun aux USA est débordé pour les validations. Pourquoi le serait-il alors que sa tâche est facilitée», se demande-t-il avant d’accuser à demi-mots. «Je ne suis pas sûr que tout le monde est content de ce projet. Un excellent projet très utile, surtout en cette période drastique de baisse du nombre de touristes». Le Camerounais finit par conjurer le Minrex de «faire marcher le projet en indiquant notamment sur le site quels contacts joindre en cas de problème. De façon à éviter que cette avancée ne devienne un recul». D’autant que l’amère expérience des États-Unis semble également avoir des répliques en France. «Il y a 15 jours, mon neveu a tenté de payer son e-visa depuis Paris et la plateforme ne marchait pas», fait-il enfin savoir.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Cameroun-Union européenne : 88 milliards FCFA pour maintenir le cap de 2027

    Cameroun-Union européenne : 88 milliards FCFA pour maintenir le cap de 2027

    C’est ce qu’il ressort de l’audience accordée par le Minepat au nouvel ambassadeur, chef de délégation de l’Union européenne dans notre pays. Au centre des échanges du jeudi 2 novembre dernier, la revue des différends projets financés par l’UE au Cameroun.

     

    Trois semaines après avoir présenté les copies figurées de ses lettres de créances au ministre des Relations extérieures (Minrex), le diplomate français, chef de la délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun est cette fois allé rencontrer le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Alamine Ousmane Mey et son hôte Jean-Marc Chataignier ont au cours de cette audience de prise de contact, passé en revue le programme de coopération et de partenariat entre le Cameroun et l’institution communautaire européenne.

    L’essentiel des discussions a logiquement porté sur la mise en œuvre du Programme indicatif multi annuel (PIM) 2021-2027 dont le niveau d’engagement pour le compte du cycle 2021-2024 est jugé satisfaisant. Ceci notamment avec l’affectation d’une enveloppe complémentaire de 88 milliards FCFA pour la période 2025-2027, ont évoqué Alamine Ousmane Mey et le chef de mission diplomatique. En plus de l’inscription du digital comme 4ème domaine prioritaire de ce PIM. «Je suis venu rendre une visite de courtoisie au ministre. C’était aussi l’occasion de faire le point de tous nos programmes et partenariats que nous avons développé ensemble dans ces divers domaines», renseigne le diplomate.

    Le portefeuille de Coopération Cameroun-UE affiche dès lors un niveau d’engagement appréciable du PIM au 31 octobre 2023. Il est financé sur les ressources du Global Europe. Toutes les conventions de financement des programmes prévues dans les plans d’actions annuels 2021 et 2022 sont signées, pour un montant total de 56,04 milliards FCFA.

    Post-Cotonou
    Parmi les autres sujets évoqués, se trouve la signature dans quelques jours du nouvel Accord de Partenariat économique post-Cotonou, entre l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et l’Union européenne, à Samoa dans le Pacifique. Les sujets liés aux Infrastructures de qualité que l’UE souhaite développer au Cameroun, la nouvelle approche Team Europe et l’approche Global Gateway pour la mobilisation des financements destinés à la construction des infrastructures (routes, énergie, transport…), ont aussi mobilisé l’attention des deux hauts responsables.

    «Nous avons fait un point très large de ce partenariat qui est pour nous très positif, très constructif dans lequel nous avançons ensemble et faisons avancer les dossiers», conclut Jean-Marc Chataignier au sortir de la rencontre. Un partenariat dont l’engagement de la totalité de l’enveloppe du 11e FED allouée au Cameroun est déjà bouclé. Soit 282 millions d’euros, environ 185 milliards FCFA au 31 octobre 2023, d’après les chiffres du Minepat. En termes de décaissement au 31 décembre 2022, le 11ème FED se situe à 155 milliards FCFA, soit une performance de 84%.

    Jean-Marc Chataignier a été désigné en juin 2023 par Bruxelles, ambassadeur chef de délégation de l’Union européenne au Cameroun et en Guinée Équatoriale. Le diplomate est arrivé au Cameroun le 25 septembre dernier et cumule une riche expérience de plus de trente ans. En provenance de Kinshasa en RDC. Il succède à Philippe Van Damme qui aura passé trois ans à ce poste.

    Joseph Ndzie Effa

  • Paul Biya

    Paul Biya

    L’homme du 6 novembre 1982 souffle sur sa 41e bougie de son accession à la magistrature suprême, ce lundi 6 novembre 2023. Pour honorer et célébrer l’un des plus vieux dirigeants au monde, la présidence de la République, via un communiqué de Samuel Mvondo Ayolo, ministre directeur du Cabinet civil de la présidence de la République annonce un déploiement spécial pour marquer d’une pierre blanche cette célébration. Selon le DCC, la chaine de télévision de la présidence de la République (PRC-Tv) modifie sa grille des programmes, pour faire place à une émission dénommée «soirée spéciale, 41 ans de magistrature suprême du président Paul Biya», diffusée dès 19 heures. Un show télévisé séquencé en plusieurs thématiques à savoir «les clichés d’un Cameroun en marche»; «Paul Biya: au commencement était la parole» et le journal télévisé PRC-Tv. Le pic de la soirée réside dans le grand débat prévu dès 21h30. A cet effet, plusieurs personnalités vont se succéder sur les quatre panels axés sur la politique, l’économie, la société et la diplomatie.

  • 15

    15

    Nombre d’années d’existence de la Plateforme du suivi indépendant du C2D (Contrat de désendettement et de développement) au Cameroun. Selon Jean-Marc Bikoko, coordonnateur national de la Plateforme, «ces 15 années s’inscrivent dans la vision d’une société civile camerounaise qui entend répondre aux attentes des populations en appuyant les programmes de développement mis en œuvre par le gouvernement dans le cadre du C2D. «Au regard du nombre de Camerounais qui attendent beaucoup de ces programmes et de la forte contribution de ceux-ci à l’économie nationale, il est aisé de mesurer la justesse du suivi indépendant», fait observer Jean-Marc Bikoko.

  • Athman Mravili

    Athman Mravili

    Ces cinq dernières années, ce Comorien a officié comme Représentant résident de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) au Cameroun. Arrivé en fin de séjour, il défend à ce jour «un riche bilan de collaboration, notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire, du développement rural et de la durabilité environnementale et sociale», selon les termes de Lejeune Mbella Mbella (ministre camerounais des Relations extérieures) qui l’a reçu en audience à Yaoundé le 30 octobre dernier. En vrac, l’on cite le pilotage du projet FISH4ACP conçu pour accroître la compétitivité et la durabilité économique de la chaîne de valeur pêche à la crevette; le projet de soutien à l’aviculture traditionnelle…

  • Conseil des ministres de l’OCI : le Cameroun s’active déjà

    Conseil des ministres de l’OCI : le Cameroun s’active déjà

    Au plus haut niveau de la plus puissante structure multilatérale du monde islamique, le pays hôte de la 50ème session ministérielle mène des consultations.

    De gauche à droite, Iya Tidjani et Hissein Brahim Taha

    Lundi 30 octobre 2023, S.E. Iya Tidjani, ambassadeur extraordinaire du Cameroun en Arabie Saoudite et représentant permanent du Cameroun auprès de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) a été reçu en audience par S.E. Hissein Brahim Taha, secrétaire général de l’OCI. Selon la direction de la Communication, de la Documentation et des Archives diplomatiques du ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex), «cette audience avait pour objectif de discuter des modalités d’organisation de la 50ème session du Conseil des ministres de l’OCI que le Cameroun abritera en 2024».

    Conjectures
    Si cette source se montre très discrète sur le contenu desdites modalités, l’on peut néanmoins penser à la définition des thèmes à aborder lors des travaux de Yaoundé en mars prochain. À en croire quelques indiscrétions diplomatiques, la 50e session du Conseil des ministres de l’OCI doit servir de tribune pour réitérer la position de l’organisation panislamique par rapport à l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. «Le secrétaire général de l’OCI reçoit l’ambassadeur du pays hôte quelques jours seulement après qu’il a adressé une lettre aux membres du Conseil de sécurité de l’Onu. Cela laisse supposer un souci de coordination dans l’élaboration des discours qui seront lus à Yaoundé», souffle une source diplomatique de première main.
    Dans son ouvrage «Le Cameroun et l’Organisation de la Coopération Islamique: Radioscopie d’une coopération stratégique» (paru en septembre 2023 aux Éditions L’Harmattan), Souley Mane interprète l’adhésion du Cameroun à l’OCI comme la marque de la diplomatie camerounaise «marquée par le sceau d’ouverture et de diversification des partenaires. «C’est dans cette perspective que le pays adhère à l’Organisation de la Coopération islamique, un cadre multilatéral à dominante musulmane, hors de la sphère occidentale. La présence du Cameroun au sein de ladite organisation lui permet de tirer une kyrielle de dividendes», écrit Souley Mane.

    Ongoung Zong Bella

  • faire la paix, fût-elle injuste, que de poursuivre la guerre, fût-elle juste

    faire la paix, fût-elle injuste, que de poursuivre la guerre, fût-elle juste

    Le conflit israélo-palestinien de manière générale contribue en grande partie à l’instabilité au Proche Orient et la haine exacerbée entre les juifs et les arabo-musulmans. En outre, il fait l’objet de récupération et d’instrumentalisation de la part de certains groupuscules pour alimenter le terrorisme local et International. Il est question aujourd’hui d’explorer des voies et moyens pour parvenir à une solution juste, dans l’intérêt des deux parties et y compris de la communauté internationale.

    Cette solution suppose la création d’un État palestinien indépendant, viable, avec des frontières précises et sécurisées aux côtés d’Israël et dont la sécurité devra aussi être garantie. L’ancien président français Nicolas Sarkozy l’avait évoqué lors de sa visite en Israël le 22 juin 2008. Il avait affirmé: «je suis convaincu que la sécurité d’Israël passe par la naissance d’un État, l’État palestinien». La création de l’État palestinien devra tenir compte des points suivants: le retour aux frontières de 1967 comme le stipule la résolution 242 des Nations unies du 22 novembre de la même année. Ce retour permettrait de résoudre à la fois le problème de l’occupation de la Palestine et celui des territoires des pays arabes, voisins d’Israël. Il faudrait ensuite l’arrêt total de l’implantation des colonies israéliennes en terre palestinienne, notamment en Cisjordanie dans la bande de Gaza et à Jérusalem Est. À cela, s’ajoute évidemment le démantèlement des colonies existantes.
    La reconnaissance d’Israël par plusieurs pays arabes s’impose pour plusieurs raisons: la logique de la méfiance et l’hostilité réciproque ont montré leurs limites. Il serait mieux de faire la paix fût-elle injuste que de poursuivre la guerre, fût-elle juste. En outre un statuquo ne pourrait profiter qu’à Israël qui détient déjà une partie du territoire palestinien. La reconnaissance d’Israël permettrait aux deux parties de nouer un dialogue franc et constructif.

    En outre, elle rassurerait l’État d’Israël pour sa sécurité, faciliterait la création d’un État palestinien indépendant. Cette résonnance relèverait aussi du pragmatisme politique et du bon sens. Nier le droit d’existence à Israël serait tout simplement de donner à cet État un argument de taille pour camper sur sa position. En définitive, les Israéliens et les Palestiniens devraient trouver une solution juste et pacifique au conflit qui les oppose qui n’a que trop duré. Ils devraient aussi se poser la question de savoir à qui profite finalement ce conflit. Une chose est sûre, il ne profite ni aux palestiniens, ni aux israéliens. N’Y aurait-il pas des pays en occident ou en orient tapis dans l’ombre qui tirent profit de cette situation ?

    Historien, enseignant-chercheur à l’université de Yaoundé I, membre de la Commission nationale des droits de l’Homme et porte-parole du Croissant lunaire au Cameroun

    Par Pr Souley Mane

  • Union sacrée versus sacrée désunion

    Union sacrée versus sacrée désunion

    Le 28 octobre dernier à Riyad, Francis Ngannou a réussi un grand coup. Après l’avoir dominé sur certaines reprises, le Camerounais a également envoyé Tyson Fury au tapis. Face à un champion du monde jusque-là invaincu, cette performance est exceptionnelle. Et parce qu’exceptionnelle par son sujet lui-même, par la façon dont celui-ci est abordé, par le travail de mise en perspective qu’il nécessite, la dernière sortie de Francis Ngannou a eu le mérite de mettre la fibre patriotique des Camerounais en perspective, temporellement ou historiquement. C’est alors ici qu’on pourrait dire que la performance de Francis Ngannou a eu l’avantage de servir pour le court terme. C’est justement ici qu’apparaissent des enjeux spécifiques. Ces enjeux-là, ils se manifestent dans la formule de «l’union sacrée», maître mot sans cesse ressassé lorsque que le pays ou l’un de ses fils est attaqué ou en compétition sur une arène internationale. On parle alors de «fusion généreuse des tribus», «union des cœurs et des âmes»… Replacées dans leur contexte social et politique, l’union sacrée et ses formes symboliques peuvent alors être analysées comme un champ d’interactions à l’intérieur d’un référentiel commun: le Cameroun.

    Face à ce constat, comment faut-il comprendre cette «fameuse» union sacrée autour de Ngannou? Juste une trêve au milieu de la sacrée désunion dans laquelle baigne la société camerounaise. Et là, le ton aigre d’une question posée en arrière-plan expose bien l’ampleur des transformations politico-institutionnelles, bases de nouvelles hiérarchies sociales. Dans cette veine, le plus manifeste de ces débats, toujours apte à dérégler la belle horlogerie attendue, consiste à affirmer (textes à l’appui) que, le Cameroun appartient à tous les Camerounais. Seulement, grâce à une telle affirmation, une autre forme de trivialité ne manque pas de poindre au cœur même du débat, puisque le moindre sérieux accordé au problème montre bien autre chose. Entre ceux qui luttent contre les inégalités sociales et ceux qui n’ont de haine que pour l’alternance à la tête de l’État, on reconnaît le fonctionnement d’un état spirituel enfermé dans la conservation des avantages de toutes natures. À peine esquissées, ces traces de polémiques suggèrent que le temps est gris et que les nuages rangés en ordre de bataille sont poussés d’est en ouest par un vent force deux. Ainsi, dans le domaine social, la multiplicité des ambiances qui peuvent émerger de la même structure globale est faite telle qu’il peut en découler une base de conflits profonds que les tenants, opposés et préoccupés à prioriser leurs besoins, risquent de ne pas savoir surmonter malgré leurs possibles rapprochements plus conviviaux. On parle déjà là de l’ère d’une union sacrée qui se ramasse dans une simple proclamation grossière; une union sacrée sur fond de désunion sacrée.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Lambert Djerayom : Cœur tchadien, gants camerounais

    Lambert Djerayom : Cœur tchadien, gants camerounais

    Installé au Cameroun depuis une vingtaine d’années, le vice-champion d’Afrique de Savate Assaut 2023 n’a pu obtenir son titre que grâce au soutien des membres de la communauté de son pays d’accueil.

    Lambert Djerayom (au milieu), vice-champion d’Afrique de savate assaut

    «Il ne sert vraiment à rien d’avoir l’air triste. Parce que Dieu sait et voit tout ce qui nous arrive. Et il n’afflige personne». Après toutes les difficultés qu’il a connues au cours de sa vie, Lambert Djerayom est loin d’avoir perdu son sourire. Il confie d’ailleurs avoir pris la ferme résolution de ne plus s’inquiéter pour des situations qui échappent à son contrôle, mais de faire confiance à son créateur.

    Depuis son jeune âge, l’athlète n’a qu’un rêve, «devenir un champion dans les arts martiaux et sports de combat». Pour y parvenir, le jeune homme sait qu’il doit traverser un long périple. Mais il faut bien commencer quelque part. Il y a plusieurs mois, il a commencé à pratiquer la Savate au côté du coach Joseph O. «Au départ, il est venu pour faire du Kung-Fu. C’est une discipline que j’enseigne également. Mais en l’observant, j’ai trouvé qu’il a les atouts nécessaires pour pratiquer la savate: gabarit et taille idéaux», confie le promoteur du Bembe Savate Académie (BSA). Au départ, Lambert n’est pas très à l’aise avec cette discipline. «Moi je voulais apprendre du Kung-Fu. Or les exercices que le coach me donnait étaient différents de ce que j’ai souvent vu faire à la télé. Donc je lui ai fait confiance puisque c’est un ami qui m’avait emmené chez lui, disant qu’il était un bon instructeur», raconte-t-il. Pour tout dire, ces exercices étaient vraiment très difficiles. Encouragé par son désir profond, Lambert ne lâche pas prise. Ce d’autant plus que, son coach l’encourage, lui rappelant qu’il peut y arriver et qu’il pourrait avoir une brillante carrière devant lui. «C’est ainsi que j’y ai pris goût», ajoute-t-il. Les premiers résultats ne vont pas tarder.

    Membre licencié de la Fédération camerounaise de Savate & Disciplines affinitaires (Fecasavate), Lambert participe à ses premières compétitions. Sous les couleurs du Bembe Savate Académie (BSA). Il glane plusieurs titres à divers niveaux: champion de la région du Centre, puis champion du Cameroun.

    Nouveaux challenges
    Après tous ces titres, le tireur (athlète de savate) aspire à de nouveaux challenges. «Ayant appris la confirmation de l’organisation du championnat d’Afrique au Cameroun, j’ai voulu y participer». Bonne idée, mais un problème se pose: de nationalité tchadienne, Lambert Djerayom n’est pas Camerounais. Par conséquent, même s’il le voulait, il ne peut intégrer l’équipe nationale du Cameroun de Savate. Désespéré, le boxeur ne croit plus pouvoir participer au championnat d’Afrique. Le problème c’est qu’il n’existe pas de fédération de Savate dans son pays. «Le coach Joseph m’a expliqué que s’il y avait une fédération au Tchad, je pouvais demander à intégrer l’équipe nationale. Mais cela n’a pas été possible…» Désespoir total.

    La flamme renait en Lambert lorsque ses encadreurs vont faire appel à l’administration confédérale. Celle-ci donne le quitus pour que Lambert participe à la compétition pour le compte de son pays, le Tchad. Sauf que, Lambert doit obtenir le soutien multidimensionnel de son pays. Pendant que Lambert poursuit sa préparation pour le championnat, des démarches sont entreprises pour obtenir l’adhésion de son pays. Mais elles se soldent toutes par l’échec.

    Un responsable dévoile que les responsables de l’ambassade ont apprécié l’encadrement dont a bénéficié leur compatriote. Mais, «les délais sont trop brefs». Résultat, l’ambassade ne peut donner d’avis favorable à la requête. Le jeune tireur est démoralisé. «J’étais en colère. C’était une période difficile pour moi. Pendant que les autres athlètes étaient en stage interne, moi je parcourais des kilomètres pour aller m’entrainer. Je n’avais pas de nutrition équilibrée, vu que mes parents n’ont pas de moyens. Et ils faisaient de leur mieux pour me soutenir. Parfois, ils payaient mon transport, mais il y avait aussi des jours où eux-mêmes n’avaient rien. Ce sont des pères de famille dont ils doivent aussi s’occuper», confie-t-il. Mais ce n’est pas fini pour lui.

    «Athlète promoteur»
    Quelques jours avant la compétition, il reçoit le coup de fil de son coach. Celui-ci demande à le voir de toute urgence. Le «meilleur coach», comme l’appelle Lambert, est porteur d’une bonne nouvelle. «Prépare ton sac, tu vas participer au championnat d’Afrique», lui annonce-t-il. C’est que, lui explique son encadreur, Me Mandeng Bakadal, a pris sur lui de soutenir cet athlète ressortissant d’un pays «frère et ami». D’après nos sources, le président de Savate dans la zone Afrique centrale, par ailleurs président de la Fecasavate l’a fait au nom de «l’intégration sous-régionale», mais aussi de son projet. En effet, le dirigeant de la sous-région a précisé que son objectif était de dynamiser la savate dans la sous-région. Pour finir, Lambert obtient un logement pour la compétition. «C’était comme un rêve. J’étais content».

    Ainsi, le tireur va représenter le Tchad au championnat d’Afrique de Savate. Au cours de son périple, il finit par occuper la deuxième place dans la catégorie des -80kg en Assaut. Sa joie est débordante. «Même si je n’aurai pas de prime de participation ni de médaille comme les tireurs des autres pays, je suis très content d’avoir atteint ce niveau», déclare Lambert. Si pour son père c’est inimaginable, ses encadreurs diront que «l’athlète promoteur» a commis un «exploit». Et il n’a pas oublié ses bienfaiteurs. «Je remercie d’abord ma famille qui m’a soutenu et encouragé, puis mes encadreurs Me Joseph et Paul Laurent, le président Mandeng et tous les Camerounais qui m’ont apporté leur soutien. Sans oublier mon oncle et la communauté de l’église qui m’ont porté en prière», déclame le vice-champion d’Afrique en Assaut.

    Pour lui, ce n’est que le début d’une longue histoire. Son souhait est de pouvoir développer la savate dans son pays pour que, par cette discipline, les couleurs du Tchad soient hissées au sommet du monde. Pour cela, il sait pouvoir compter sur le soutien du ministère des Sports de son cher et beau pays le Tchad. Ceci lui permettra de mieux se préparer à pouvoir réaliser son rêve: «obtenir un titre mondial en savate». C’est tout à fait possible. «Je sais que je vais y arriver avec l’aide de Dieu et l’encadrement de Me Joseph et son adjoint». Pour le moment, le vice-champion d’Afrique en Savate Assaut catégorie -80kg souhaite présenter sa médaille aux autorités de son pays.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Coups d’Etat en Afrique francophone : l’OIF à hue et à dia à Yaoundé

    Coups d’Etat en Afrique francophone : l’OIF à hue et à dia à Yaoundé

    Parce qu’au cours de la seule année 2023, ils ont bouleversé le palier institutionnel dans quelques pays d’Afrique francophone, il était attendu que la 44ème conférence ministérielle de la Francophonie se prononce à Yaoundé. En conférence de presse dans la capitale camerounaise, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a indiqué que les faits repérables dans certains pays d’Afrique francophone sont l’expression de l’alignement de leurs responsables sur des logiques. « en déphasage avec ceux de l’OIF ». En qui interprétant les effets de cette situation, Louise Mushikiwabo a juste mis à l’essai une méthode. En alternant à la fois des éclairages au cas par cas, la Rwandaise a également cherché à rendre sa démarche généralisable, en invitant les journalistes à une sociologie des décisions de l’OIF vis-à-vis des juintes en place. « L’OIF aurait pu retenir le Niger. En l’État, le chef de l’État élu est toujours président comme il l’a dit lui-même. Et comme nous l’avons constaté, l’organisation sous régionale n’a pas encore décidé de cette transition. C’est pour cela que le Niger n’a pas été suspendu. Pour le cas du Gabon, la transition est plus ou moins active par l’organisation sous régionale qui a nommé un médiateur. Donc, il y a une acceptation, par rapport au Gabon, de l’autorité de transition qui est en place aujourd’hui. Alors, pour les autres trois pays qui sont suspendus…Moi, ce que je peux leur dire, et je pense que je représente le sentiment de beaucoup d’Etats et de gouvernements de notre organisation, c’est qu’on pourra rapidement aller vers la normale, si je peux m’exprimer ainsi. Que la période de transition soit conduite dans la manière dont ses dirigeants de transition se sont engagés. Comme c’est la coutume politique de nos textes fondamentaux qui traitent des questions politiques, même avec la suspension, nous avons décidé en tant qu’organisation de continuer des programmes de coopération qui touchent directement aux populations », a déclaré Louise Mushikiwabo.

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • Sont-ils morts pour rien ?

    Sont-ils morts pour rien ?

    N’oublions pas le 6 novembre 2004! N’oublions pas les 63 jeunes Ivoiriens massacrés par l’armée française devant l’hôtel Ivoire d’Abidjan, ce jour-là!
    Massacrés par la même France qui fit assassiner Thomas Sankara, Sylvanus Olympio, Um Nyobè, Félix Moumié, Ernest Ouandié, les soldats africains du camp de Thiaroye (Sénégal), le 1er décembre 1944.
    Ceux qui sans cesse diabolisent et insultent la Russie peuvent-ils donner ici le nom d’un seul dirigeant ou résistant africain tué par les Russes ? Peuvent-ils citer un seul crime commis par Moscou en Afrique?
    63 Ivoiriens brutalement arrrachés à la vie, le 6 novembre 2004. Ils étaient jeunes, non-armés et ne faisaient que défendre leur pays et leur président que la France de Chirac voulait à tout prix dégager.
    Leur rendra-t-on justice un jour? Sont-ils morts pour rien? Ce énième crime contre l’humanité perpétré sur le sol africain par la “patrie des droits de l’homme“ ne fait-il pas partie de ce que le philosophe Jankélévitch appelle l’impardonnable ?

    Jean-Claude Djéréké

  • «Douala Clean city»: New-look au forcing

    «Douala Clean city»: New-look au forcing

    Lancé le 31 octobre dernier à Douala, le projet vise à guérir et à maintenir la capitale économique propre.

    « Circuler dans la ville de Douala est un véritable parcours de combattant. Aucun respect des règles minimales. Le parking réservé pour les voitures est occupé par les commerçants, les pousseurs et même les voitures qui sont en panne depuis des mois. Lorsqu’on stationne en route, la communauté urbaine vient mettre les sabots».  Par ces mots, Guillaume décrit le désordre qui caractérise la ville de Douala depuis plusieurs années.

    Comme lui, les autorités de cette cité n’en peuvent plus de cette situation, d’où leur descente dans les artères de la ville le 31 octobre dernier. Une délégation conduite par Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, gouverneur de la région du Littoral s’est accordée à l’Avenue Ahmadou Ahidjo, Boulevard de l’Unité.

    C’était à la faveur du lancement du projet   « Douala ville propre ».  La visite avait pour but « d’amener les populations à changer de comportement, à travers une approche qui permet de lutter contre les formes d’incivisme liées », explique le patron de la région .

    Les sanctions

    L’initiative, apprend-on, est la version anglaise et améliorée du concept traditionnel « Douala ville propre ». Objectif, «rendre les rues, les quartiers, les espaces publics propres et de manière permanente» , explique Dr Roger Mbassa Ndine, maire de la ville de Douala.

    Lire aussi : Sommet des trois Bassins forestiers : banque mondiale et CEA pour couvrir les arrières de la sous-région

    Par ailleurs, il invite les populations à contribuer à leur manière au rayonnement de la ville. Auquel cas, les contrevenants s’exposent à des sanctions. «L’arrêté qui interdit les dépôts d’ordures au sol a été signé ce matin. Celui qui sera arrêté en train de jeter les ordures par terre sera sanctionné» , avertit le patron de la ville.

    Belle initiative

    Pour les habitants de Douala, l’opération est une belle initiative. Mais elle risque de se heurter à la mauvaise volonté des riverains ou au manque de suivi. «La mairie n’a pas sévi à temps, raison pour laquelle il est difficile pour les commerçants de respecter ces règles. L’action a mené n’ira pas loin. Pour le moment, les trottoirs sont libérés parce qu’ils sont là. Mais revenez ici à 17 heures, vous verrez que c’est retour à la case départ», affirme Ludovic. A ce niveau, les autorités rassurent. Les contrôles seront effectués tous les jours.

    Diane Kenfack

     

  • Intégration nationale/ Actualités Compétitivité des entreprises: Le capital humain en débats

    Intégration nationale/ Actualités Compétitivité des entreprises: Le capital humain en débats

    Le Centre d’Etudes et de Recherche en Economie et Gestion (Cereg) organise une conférence y relative le 9 novembre prochain à son siège.

    Intitulée «Management du capital humain et performances des entreprises : l’influence des contraintes politico communautaires», la conférence thématique qu’organise le Cereg est ouverte à tous. C’est ce que l’on retient des dires du Secrétaire permanent de cet organisme de recherches. Le Dr Innocent Essome a effectivement été reçu ce 1er novembre sur Crtv news pour expliquer les contours de cet évènement.

    Pour l’universitaire, l’initiative  s’inscrit dans un contexte marqué par plusieurs constats. Il s’agit notamment, du fait que, plusieurs entreprises camerounaises recrutent des personnels pas qualifiées. Lorsque ces personnes recrutées possèdent des compétences, celles-ci ne sont pas toujours en adéquation avec les objectifs visés par la société. A cela, s’ajoute le fait que les entreprises ne mettent pas sur pied des stratégies pour développer les compétences de leurs travailleurs. Ce qui, précise l’expert en gestion des ressources humaines, diminue la compétitivité de l’entreprise.

    C’est pour pallier cette situation que le Cereg convie les acteurs du secteur de l’entrepreneuriat à des échanges y relatifs le 9 novembre prochain à son siège. Et pour édifier les entrepreneurs et autres participants, l’organisme sait pouvoir compter sur son panel d’experts. Entre autres, le Pr Bruno  Emmanuel Ongo Nkoa, directeur du Cereg, le Pr Viviane Ondoa Biwole, directrice du Gouvernance Lab…

    L’évènement est placé sous la houlette de la Faculté des faculté des Sciences économiques et de Gestion de l’université de Yaoundé II – Soa. Son objectif, «amener les entreprises à chercher les potentiels, les talents des travailleurs pour mettre cela à disposition des entreprises pour permettre à celles-ci de grandir sereinement au service de leur de leur organisation. », dévoile l’enseignant chercheur à l’université de Yaoundé II.

    Joseph Julien Ondoua Owona