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Archives des INTÉGRATION NATIONALE - Page 105 sur 106 - Journal Intégration

Journal Intégration

Catégorie : INTÉGRATION NATIONALE

  • Marcel Namata Diteng

    Marcel Namata Diteng

    Au moment où nous mettions sous presse, l’on est sans nouvelle du sous-préfet de Batibo (département de la Momo dans le Nord-ouest du pays). Victime d’un enlèvement depuis le 11 février au matin, sa voiture a été retrouvée brûlée à Batibo, avant le défilé de la Fête de la jeunesse, qu’il devait présider et qui, de fait, a été annulé.  Des nouvelles de son exécution ont foisonné. Un vidéogramme posté le même jour sur la page Facebook de Ayaba Cho Lucas,  commandant en chef de la branche armée des séparatistes anglophones semblaient confirmer  la mort de cette autorité administrative. Yaoundé, qui poursuit les recherches, a démenti par le canal du ministre de la communication Issa Tchiroma Bakary, porte-parole du gouvernement. Néanmoins, le gouvernement dit prendre cela  avec le plus grand sérieux, d’autant plus que c’est le même qui avait, quelques minutes après la capture du sous-préfet, publié les images de son véhicule incinéré, et surtout une photographie de l’intéressé grillant une cigarette dans un bosquet. Les noms de ses ravisseurs, ou à tout le moins des commanditaires de l’enlèvement, sont déjà dévoilés. Il s’agit de Tenyong Mbah Divine alias Fon Neymar et Brainand Fongoh alias Fiango. Selon des sources sécuritaires, Acha Ivo, concepteur présumé du plan d’enlèvement de Batibo, est originaire du village Ashang près de Batibo.

  • 16 : milliards de francs CFA

    Cet argent, l’Association internationale de développement (IDA), la filiale de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres, va le prêter au Cameroun. Le président de la République, Paul Biya, a signé le 02 février, un décret habilitant le ministre en charge de l’Economie à parapher un accord dans ce sens. Le décret présidentiel précise que ce financement sera injecté dans le renforcement des capacités du secteur minier (Precasem). A terme, le groupement de cabinets constitué par BRGM, la société camerounaise BEIG3 et le Finlandais GTK, vont, pendant 30 mois, sillonner six régions du Cameroun afin d’explorer des sites miniers, avec un prélèvement d’un total de 18.000 échantillons. Les quinze experts du consortium susmentionnés doivent réaliser 13 cartes géologiques et mettre en place un système d’informations géologiques et minières.

     

  • Axe routier Yaoundé – Mfou : une « fiscalité d’arnaque » met transporteurs et riverains en colère

    Les agents communaux, exerçant sur un segment du tronçon reliant la capitale au chef-lieu du département de la Mefou-et-Afamba, sur la sellette.

     

    Deux postes de péage municipal sur un tronçon d’une vingtaine de kilomètres, les habitants et les transporteurs de l’axe routier Yaoundé – Mfou n’en veulent plus. Selon des sources, ils l’ont fait savoir le 21 janvier dernier à l’élite du département de la Mefou – et – Afamba rassemblée  à l’Hôtel de ville de Nkolafamba, pour la cérémonie  de remise des prix aux lauréats du bac 2017, parrainée par l’Association pour le développement des arrondissements de Mfou et de Nkolafamba (ASDAMN). La requête verbale, adressée séance tenante au sénateur Sylvestre Naah Ondoua,  Zacharie Mbatsogo (alors directeur de l’Office du baccalauréat du Cameroun) et Roland Amougou Etogo (directeur de l’Ecole pratique d’agriculture de Binguela), exprimait le ras-le-bol des chauffeurs et des riverains à propos de «la collecte par les agents de la mairie de Nkol – Afamba (sur la route Yaoundé-Ayos) et ceux de la mairie de Mfou, de certaines taxes».

    D’après les conducteurs de voitures de transport en commun, «sur une petite distance, deux postes de péage ont été érigés». Ces entités de collectes exigeraient, chacune, aux usagers de s’acquitter de ce qui s’appelle là-bas, «le péage». Exaspérés par le fait, ils ont, le 1er février dernier, décidé unilatéralement de ne plus obéir à cette «fiscalité d’arnaque». Ce qui a mis le feu aux poudres, avancent quelques-uns, c’est l’échauffourée entre un chauffeur de la ligne Ndangueng-Yaoundé et les préposés de la marie de Nkol-Afamba. Le premier s’était plaint d’être déconnecté de la hausse subite de la taxe, passée de 200 francs à 500 francs CFA. L’intéressé aurait demandé avec véhémence  la requalification de cet «impôt». La suite a dégénéré en rixe violente le 18 janvier 2018.

    Quant aux riverains dont les commerces sont situés à cheval entre «le territoire de Nkol-Afamba» et celui de Mfou, ils ne comprennent pas pourquoi, de temps à autres, les agents (vrais ou faux selon eux) les assignent à s’acquitter de l’impôt libératoire. Eux-aussi ont tenté d’ériger des barricades sur la route le même jour, avant de capituler.

    A Mfou tout comme à Nkol-Afamba, les édiles des deux localités n’ont pas osé s’exprimer malgré toute insistance. Tout au moins, il se chuchote qu’une séance de travail est envisagée entre Roger Belinga et Jean François Ondigui Owona.

    Vieille affaire

    Elle date de l’époque de Foé Amougou (le père du feu footballeur Marc Vivien Foé), ex-maire de la commune de Nkol-Afamba. A l’insu de ce dernier, des citoyens véreux auraient imposé leur «péage» sur l’axe Yaoundé – Mfou. Une bataille juridique s’en était suivie avec les autorités municipales du chef-lieu de la Mefou-et-Afamba. Elle aurait abouti à un consensus entre les deux parties. Au moment où cet imbroglio refait surface, il remet au goût du jour le problème de compétence territoriale plus ou moins mal cadré au Cameroun.

     

    JRMA

  • Crise anglophone : pourquoi les gendarmes paient le plus lourd tribut

    Crise anglophone : pourquoi les gendarmes paient le plus lourd tribut

    26 membres des forces de sécurité, dont une dizaine de bérets rouges, sont tombés dans le Nord-ouest et le Sud-ouest en l’espace de quatre mois. Ils payent le prix de leur rôle stratégique porté vers la traque des « sécessionnistes ».

    Des forces de sécurité et de défense entravées dans l’exercice de leurs fonctions et menacées dans leur intégrité physique. Ces images choc inondent la toile depuis la fin de l’année dernière au Cameroun. Venus des régions du Sud-ouest et du Nord-ouest du pays, ces clichés montrent la persistance du schéma meurtrier de la crise anglophone. Selon un bilan porté à la connaissance du journal Intégration par la Division de la communication du ministère de la Défense le 14 février 2018, 26 membres des forces de sécurité ont été tués par des séparatistes présumés en régions anglophones. «Dans ce macabre décompte, commente un officier, la mort a touché les gendarmes et semble devenir, chaque jour, la métaphore d’un ennemi invisible dirigé contre eux». Plus explicites, les statistiques tenues et mises à jour par le secrétariat d’Etat à la Défense (Sed) en charge de la gendarmerie fait état d’une dizaine de pandores tués entre novembre 2017 et mi-février 2018 (Voir tableau ci-contre).

    Sans précédent

    «Depuis avril 1984, on n’a plus enregistré un tel chiffre», avance-t-on dans le haut-commandement. Où, ce chiffre montre que les activistes se réclamant de l’«Ambazonie » attisent les brandons de la «haine du gendarme». Sur le sujet, certains officiers supérieurs estiment que ce dédain est adossé sur la place de la gendarmerie dans la chaîne de collecte du renseignement stratégique. Selon eux, ce corps spécial se situe à l’échelon du «traitement expert de l’information ouverte, laquelle constitue 95% du matériau indispensable de la gestion de la crise anglophone», souffle un haut-gradé, capitalisant sur quelques semaines sur le terrain, notamment dans le Nord-ouest. «Dans cette région, dit-il, le mépris ne cesse de croître à l’égard des bérets rouges. Depuis le début 2018, au moins10 de nos éléments ont été agressés avec des armes ; 02 ont été tués, soit un bond de 0,7% par rapport à la même période de l’année précédente».

    Explications

    Au chapitre des raisons, la crise anglophone a transformé certains espaces en propriétés des bandes et des caïds, «toute une frange sociale qui nourrit un sentiment confusément hostile envers les forces de l’ordre, singulièrement les gendarmes accusés de tenir des biscuits de première main», appuie un cadre du Sed. Dans la région du Sud-ouest, des sources sécuritaires locales indiquent que les trois gendarmes tués le 11 février 2018 à Kembong (département de la Manyu) étaient possesseurs de précieux renseignements sur les livraisons de cannabis aux jeunes activistes ambazoniens. «A cause de cela certainement, ils ont été abattus», croit-on savoir.

    La palette des explications présente également les mouvements sécessionnistes comme des organisations très cloisonnées, avec des membres chargés de démasquer les faux transfuges et de lutter contre l’infiltration. «Dans tout mouvement indépendantiste, éclaire le Dr Idriss Fabien Essian de la Fondation Paul Ango Ela, le spectre de compétences correspond bien aux paradigmes du contre-espionnage. On développe plusieurs axes d’effort pour cela et on potentialise ces compétences par le biais de la mise en place de « capteurs » des renseignements parallèles; à l’aide de ces capteurs, le mouvement veille à ajuster ses répliques aux situations. C’est la raison pour laquelle les gendarmes, agents de renseignement par excellence, (et mêmes des civils) sont leurs cibles».

    Pour avoir mené, pour le compte d’un think tank britannique, une enquête (non encore publiée) dans les régions anglophones du pays entre mai et décembre 2017, Elie Stéphane Nlobesse, chercheur en géostratégie, nuance : «Si jusqu’ici  les gendarmes ont payé le prix fort dans la crise anglophone, c’est que les sécessionnistes ont une idée figée de leur présence sur le terrain. Ils disent que la gendarmerie  semble tenir le rôle d’étincelle pour une situation rendue inflammable par la surenchère militaire  et la surdité légaliste des autorités».

    Au Sed, la situation est prise au sérieux. Depuis, apprend-on, en même temps que l’on se pose la question des failles pour éviter de nouveaux drames, des efforts budgétaires sont aussi consentis. Des instructions ont été données aux gendarmes sur le terrain de mieux doser l’emploi de la force. Dans cette démarche, avance-t-on en arrière-plan, chaque information est triée, validée et enrichie par des analystes chargés de «transformer le gisement brut des tuyaux en renseignements stratégiques».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • 19 février 2018

    17 heures locales, conférence sur la vie des pygmées aujourd’hui, donnée par Alain Froment de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) dans les locaux de l’Institut français du Cameroun à Yaoundé.

     

  • S.E. Jens-Petter Kjem Prud

    S.E. Jens-Petter Kjem Prud

    C’est bien le spécimen de diplomate qu’on entend le moins au Cameroun. L’ambassadeur du royaume de Norvège au Cameroun, au Nigéria et au Niger a pourtant parlé le 14 février dernier. Ce jour-là, lorsqu’il a fini d’être reçu par Madeleine Tchuinte, la ministre camerounaise de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi), le Norvégien (qui se trouvait pour la première fois face à une partie de la presse locale) a mis en avant le renforcement de la coopération entre son pays et le Cameroun. Il s’agit en priorité de la mise en place d’un accord de coopération scientifique et technique entre les deux pays. S.E. Jens-Petter Kjem Prud a par ailleurs indiqué que la Norvège possède une expérience assez développée en océanographie, avec l’existence d’un Centre de recherche des écosystèmes marins dans la ville de Kribi. Une expertise qui sera d’un grand apport dans le domaine. Il a également évoqué une éventuelle coopération sur l’aspect genre avec la formation et l’éducation de jeunes femmes dans divers domaines. En Norvège, hommes et femmes occupent des postes similaires et à tous les niveaux.

  • 03

    C’est le nombre de secteurs dans lesquels la République fédérale d’Allemagne entend s’impliquer en vue du développement du Cameroun dès cette année. Le premier concerne la gestion durable des ressources naturelles. Ce domaine vise la protection de la faune, dont certaines espèces à l’instar des éléphants qui subissent les assauts répétés des braconniers. Le deuxième secteur de la coopération germano-camerounaise concerne la décentralisation. Dernier secteur : le développement économique et social.
    En visite à Yaoundé le 15 février 2018, Günter Nook (représentant personnel pour l’Afrique de la Chancelière allemande, Angela Merkel) en a donné les détails au terme d’une audience avec Paul Biya, le chef de l’Etat camerounais, au palais de l’Unité. Le diplomate allemand a insisté sur le fait que les secteurs sus – évoqués correspondent aux résolutions du sommet Union africaine – Union européenne des 29 et 30 novembre 2017, à Abidjan (Côte d’Ivoire).

  • Nord-ouest et Sud-ouest : l’Occident joue la carte de la prudence

    Nord-ouest et Sud-ouest : l’Occident joue la carte de la prudence

    Face à l’incertitude sur la suite des événements dans la partie anglophone du Cameroun, les déclarations ouïes des instances diplomatiques restent tramées dans la mesure.

    La crise anglophone vue d’un oeil prudent par l’Occident.

    Parce que dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest du Cameroun la situation évolue de manière imprévisible, des chancelleries et instances internationales semblent s’être passés le mot. Par le flot qu’elles débitent ces derniers temps, en rapport à ce sujet brûlant, les lignes du raisonnement diplomatique insinuent que les dernières actualités (morts de gendarmes, captures des indépendantistes, etc.) ont arraché les unes et les autres au statu quo. L’interprétation qu’en font les analystes se structure d’ailleurs autour du fait que l’implication des acteurs européens ou américains. Elle apparaît largement déterminée par le fait que ces derniers sont, à un niveau comme à un autre, témoins au moment où la crise dite anglophone émerge plus violemment au Cameroun.

    Tact

    C’est le mot. Fidèles à la logique diplomatique, les déclarations sont bien mesurées. On a pu le sentir le 15 février dernier à Yaoundé lors de la visite de Harriett Baldwin. Maniant une rhétorique bien huilée, la ministre britannique des Affaires étrangères a misé sur un «agenda express autour du dialogue entre les deux parties».
    Surfant sur la même vague, lors de la visite au Cameroun du groupe de travail du Conseil de l’Union européenne (UE) sur l’Afrique, Marie Lapierre, présidente dudit groupe, a juste souligné que «la violence ne peut jamais être un instrument en politique». Tout en prenant soin, pour ne pas froisser Yaoundé, de rappeler que la sécession n’est «pas légale» au regard de la constitution camerounaise. La Française appelle «tous les acteurs pertinents à passer rapidement de la confrontation au dialogue».
    Le 07 février déjà, Catherine Ray, porte-parole de l’UE, a fait une déclaration. «L’Union européenne appelle à éviter tout acte qui puisse attiser les tensions ou inciter à la violence entre Camerounais. Elle reste convaincue que seul un dialogue sincère et constructif, en suivant les voies démocratiques et constitutionnelles, pourra conduire à une sortie durable de la crise tout en préservant l’unité et la paix pour tous les Camerounais»
    Entre temps, dans un communiqué publié depuis le 21 décembre 2017 sur son site web, l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé invite citoyens américain à ne pas fréquenter le département de la Manyu (Sud-ouest), ainsi que toutes les villes situées à moins d’un kilomètre de la frontière avec le Nigeria ; ceci en raisons d’affrontements violents entre les séparatistes et les forces gouvernementales dans ces zones. La même ambassade a enfoncé le clou le 15 février dernier, en enjoignant ses compatriotes à ne plus séjourner dans les régions du Nord – ouest et du sud – ouest du fait de l’instabilité ou de l’insécurité rampantes.

    Actions

    Recevant à Marlborough House (Londres) Joseph Dion Ngute en mars 2017, Patricia Scotland, la secrétaire générale du Commonwealth, avait, face au ministre délégué au ministère camerounais des Relations extérieures chargé du Commonwealth, relevé la nécessité d’un dialogue inclusif et constructif dans le processus de résolution de la crise anglophone. C’est que, depuis le déclenchement des mouvements de protestation sociale, qui ont ensuite cédé la place à des revendications sécessionnistes dans les régions anglophones du Cameroun en 2016, la Grande-Bretagne s’est fait une religion sur cette situation, après plusieurs discussions avec les autorités camerounaises.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Le Sahel redeviendra-t-il vert ?

    La bande sahélienne retrouvera-t-elle son essor économique ? Le Sahel pourrait-il de nouveau être synonyme de route transsaharienne ? Difficile de ne pas être taxé de doux rêveur ou de dépendant au stupéfiant utopiste.

    L’insécurité et l’instabilité sont désormais consubstantielles à cette région. Comme une seconde nature. Difficile de concevoir le Sahel sans le corollaire insécurité qui le caractérise dorénavant. Pire, dans le langage géostratégique international, la zone soudano-sahélienne et la zone sahélo-sahélienne ne sont rien d’autres que des grands corridors de trafics humains (immigrations), du narcotrafic et du commerce illicite d’armement. Quatre années successives de rencontres toutes aussi internationales les unes que les autres, mais l’initiative française du G5 Sahel (Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad) peine toujours à faire valoir des gains d’efficience concrets sur le terrain.

    Dotée d’une force conjointe mais sous financée, le G5 Sahel connait une timide implication du Conseil de paix et sécurité de l’Onu ou de ses membres permanents. Le dernier sommet  de ce cadre institutionnel, tenu à Niamey au Niger, ne nous a pas plus appris que les actualités successives ayant suivi la 72ème Assemblée générale de l’Onu. La riposte, essentiellement, tarde à se structurer ! La Lybie demeure une poudrière et la corne de l’Afrique (Soudan et Somalie) reste très instable et crisogène. Pis encore, le sahel semble plus appartenir à Paris qu’aux Etats riverains. La perméabilité migratoire du Sahel inquiète l’Occident d’où l’investissement de quelques-uns de ces pays. L’Union européenne serait déjà prête à mettre en place un Fonds fiduciaire d’urgence pour le financement d’une deuxième force militaire dans le Sahel.

    Préoccupation fondamentale

    Le territoire physique du Sahara et donc du Sahel demeure sous peuplé. Huit millions de km2 pour un peuplement de 8 millions d’âmes. Les raisons de cet espace vide de pouvoir devraient interpeller. La pauvreté issue de l’avancée du désert et de la raréfaction des sources de substances entraine un dépeuplement. Elle est là, l’une des principales raisons du règne de l’industrie de l’insécurité. Le projet de Sahel vert (mur du Sahel) du guide libyen n’a pas prospéré. Un projet vendu tout cousu à la Communauté des Etats Sahélo-Sahéliens (Cen-Sad). Il ambitionnait créer les conditions d’un repeuplement du Sahel pour y faire renaitre les activités économiques. En clair, il fallait rompre avec le cercle vicieux du lendemain de la guerre civile d’Algérie qui a vu la naissance d’Aqmi (Al Qaeda au Maghreb Islamique).

    Aujourd’hui, il est important que la gestion du problème sahélien poursuive une approche intégrée. Laquelle se composerait du volet militaire de pacification (de la Lybie à la corne de l’Afrique en passant par la dorsale occidentale de l’Afrique) et le volet investissement et développement favorisant une quiétude socioéconomique. A côté du reboisement, il serait intéressant de se reposer sur les activités pastorales. Ce secteur est source de diversification économique car l’élevage pastoral occupe une part marginale du cheptel de la région et fournit l’essentiel des produits d’élevage et laitier. L’activité pastorale regorge également un grand potentiel en termes d’employabilité, car ce secteur d’activité est patrimoniale (ancré dans les us et coutumes).

    Plus globalement, il serait structurant pour les Etats de la région de résorber le problème du chômage grâce à la réorientation de l’exploitation des matières premières, à l’amélioration de la productivité agricole et à la structuration de son pendant industriel : l’agro-industrie. Le changement climatique est un enjeu nouveau qu’il faudra maitriser. Cette situation bouleverse les équilibres et habitudes notamment par la perturbation des régimes des pluies et la fragilisation des exploitations familiales qui font vivre l’essentiel des populations.

     

    Zacharie Roger Mbarga

  • Importations des huiles végétales: le Mincommerce met les opérateurs au pas

    Importations des huiles végétales: le Mincommerce met les opérateurs au pas

    Luc Magloire Mbarga Atangana a, le 07 février 2018 à Yaoundé,  sommé  les chefs d’entreprises de se conformer à la réglementation en vigueur avant écoulement des oléagineux.

    Luc Magloire Mbarga Atangana a, le 07 février 2018 à Yaoundé, sommé les chefs d’entreprises de se conformer à la réglementation en vigueur avant écoulement des oléagineux.
    Le Mincomerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.

    Dans le prolongement de la deuxième session du Comité de régulation de la filière des oléagineux (CRFHP), la salle de conférence du ministère du Commerce a, le 07 février dernier, servi de cadre à une réunion entre Luc Magloire Mbarga Atangana entouré de son staff, quelques responsables de supermarchés de la capitale, ceux de l’Agence des normes et de la qualité (Anor) et de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc). Les  discussions entre les différentes parties ont porté sur le phénomène d’invasion des marchés par les huiles végétales de mauvaise qualité.

    Au cours de la rencontre, parole a été donnée à tous. Saisissant le prétexte pour rappeler ses missions (élaboration des normes, évaluation de la conformité et toutes actions de surveillance des marchés, élaboration des normes camerounaises etc.), l’Anor estime que des opérateurs économiques véreux développent de stratégies pour passer  entre les filets de contrôle des importations d’huiles végétales en territoire camerounais.

    Examen

    Au tour de Tagne Noubissi,  PDG de DOVV, de  se demander si les gens ne veulent-ils pas créer des spéculations, assécher les marchés. Les supermarchés, pense-t-il, ne sont pas intéressés par les huiles de mauvaise qualité et concourent à fidéliser les consommateurs  autour du « Made in Cameroon ». De l’avis de l’homme d’affaires, « les distributeurs  des huiles le font dans le noir, j’ai adhéré au Programme dévaluation de la Conformité avant embarquement-PECAE-mes conteneurs sont 3 fois fouillés au port, d’autres passent avec des huiles en toute liberté».

    Comment leurs produits se sont retrouvés sur nos marchés s’interroge Luc Magloire Mbarga Atangana qui précise que « les textes seront impitoyables en la matière de fraude et de contrebande…les produits qui passent par la mafia, les réseaux souterrains, l’économie ne prospère pas, il faut lutter contre ces réseaux ». Pour le Mincommerce,   « l’importation n’est pas interdite, nous promouvons le consommons Camerounais, la loi sur le Commerce extérieure est votée par l’Assemblée Nationale…Mêmes les pays les plus libéraux ont des normes ; il y a des pays qui changent de normes quand il y a des cargaisons flottantes, le  refus des ventes est fortement prohibé».

    Aux opérateurs économiques, le membre du gouvernement annonce : « vous allez recevoir  mes éléments dans les prochaines heures, dénoncez ceux qui vous demandent de l’argent, ne remettez jamais de l’argent entre leurs mains ».

    Bien que d’autres chefs d’entreprises soutiennent que l’excès de normes tue l’entrepreneur camerounais dans l’œuf, il a été rappelé qu’il s’agit pour les pouvoirs publics d’appliquer la règlementation. « Je vous demande de traiter le mal à la racine, nous sommes sortis de la guerre des tranchées, l’Etat a intérêt à ce que l’entreprise vive « quand le gros maigri, le maigre meurt »  dit le Mincommerce en paraphrasant un proverbe chinois. Pour réussir cette bataille, le combat contre la corruption doit faire partie des priorités. Aux opérateurs économiques, le membre du gouvernement annonce : « vous allez recevoir  mes éléments dans les prochaines heures, dénoncez ceux qui vous demandent de l’argent, ne remettez jamais de l’argent entre leurs mains ».

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Libre-échange : le Cameroun manœuvre toujours pour un APE régional

    Libre-échange : le Cameroun manœuvre toujours pour un APE régional

    Yaoundé a posé à nouveau la question sur la table la semaine dernière à l’occasion de la visite d’une délégation du Conseil de  l’Union européenne sur l’Afrique.

    Yaoundé a posé à nouveau la question sur la table la semaine dernière à l’occasion de la visite d’une délégation du Conseil de l’Union européenne sur l’Afrique.
    Le Minepat, Louis Paul Motaze.

    L’accord de partenariat de Cotonou, signé en 2000 entre les pays Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) et l’Union européenne (EU),  expirera en février 2020. En attendant, de grandes manœuvres sont déjà en cours pour « un renouvellement de l’accord qui représente un socle pour une alliance adaptée aux défis d’un monde plus interdépendant ».  C’est dans ce cadre que, la semaine dernière, une délégation du groupe de travail du Conseil de  l’Union européenne sur l’Afrique (Coafr, entité responsable de la gestion de la politique extérieure de l’UE vis-à-vis de l’Afrique subsaharienne et de ses 46 pays, ainsi que de l’Union africaine et d’autres organisations sous-régionales) a séjourné à Yaoundé.

    Le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire a «évoqué la nécessité de relancer les négociations au niveau régional de l’Accord de partenariat économique (APE), afin de ne pas mettre en difficulté l’intégration régionale et de juguler la crise économique»

    Conduite par Marie Lapierre, présidente Afrique dudit groupe, la délégation est venue présenter au Cameroun quelques contours du nouveau dispositif. « Comme toute autre chose dans ce monde qui est en train d’évoluer, les relations entre les ACP et l’UE sont appelées à se développer », a appuyé Marie Lapierre lors d’une rencontre avec la presse, le 08 janvier 2018, au ministère camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.

    C’est à partir d’août 2018 que des pourparlers entre l’EU et les ACP seront entamés. La négociation du prochain cadre de coopération entre les  deux parties prévoit dans un premier temps, l’aval des directives de négociations par les membres de l’EU à partir de l’été européen de cette année, afin de prendre fin vers la fin de la saison.

    APE

    Au cours de l’audience avec le groupe de travail du Coafr, le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire a «évoqué la nécessité de relancer les négociations au niveau régional de l’Accord de partenariat économique (APE), afin de ne pas mettre en difficulté l’intégration régionale et de juguler la crise économique».  Selon nos sources, les Européens ont fait la sourde oreille face à cette doléance camerounaise. «Ils n’avaient ni la compétence, ni le mandat pour en parler», justifie-t-on.  Des causeries informelles entre des journalistes et quelques proches collaborateurs de Louis-Paul Motaze, on apprend que c’est la réticence de certains pays d’Afrique centrale à ratifier l’APE qui sous-tend la démarche camerounaise.

    Au calendrier des activités pour cette année, l’UE et le Cameroun organiseront plusieurs activités, afin de souligner la richesse et la diversité de leurs partenariats. Plusieurs domaines clés témoigneront de la vigueur de cette collaboration : les élections, la lutte contre la pauvreté, le développement durable ; le changement climatique et la transition écologique ; les droits humains et les investissements.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Cameroun : les tensions de trésorerie plombent l’investissement public

    Cameroun : les tensions de trésorerie plombent l’investissement public

    Faute d’argent, plusieurs projets prévus dans le budget 2017 n’ont pas été réalisés.

    Faute d’argent, plusieurs projets prévus dans le budget 2017 n’ont pas été réalisés.

    C’est raté ! Le Cameroun n’a pas atteint l’objectif qu’il s’est fixé en termes d’exécution du budget d’investissement public (Bip) en 2017. Loin de la cible de 100%, le taux de réalisation physique du Bip en 2017 est de 91,95 %. Ce chiffre en baisse par rapport à l’exercice 2016 de près de 3% est en plus légèrement en deçà de la moyenne nationale évaluée à 92%. Sur les 1586,9 milliards de francs CFA de projets prévus pour l’année dernière, jusqu’à 127,7 milliards de projets n’ont pas été réalisés au 31 décembre.

    Cette contraction est le fait des «retards dans le paiement des décomptes par le Trésor public» et des «mesures exceptionnelles de régulation sur le Bip de l’exercice 2017, avec notamment le report de certains crédits en investissement, pour respecter les critères du programme économique avec le FMI», apprend-on des responsables du Comité national de suivi de l’exécution physico-financière de l’investissement public qui tenait sa deuxième et dernière session de l’année 2017 le 05 février dernier à Yaoundé.

    Chute de l’investissement

    Pour les mêmes raisons, les dépenses en capital subissent une coupe cette année. Elles passent d’une prévision  de 1586,9 milliards de francs CFA l’année dernière à 1291,5% en 2018, soit un recul de près de 300 milliards. Cette coupe fait par ailleurs chuter la part du Bip dans le budget global de 4,6%. De 36,3% en 2017, ce taux descend à 28,6% en 2018 et tombe en deçà du taux de référence du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, la boussole économique du pays jusqu’en 2020, fixé à 30%.

    Ce ralentissement de l’investissement public devrait avoir un impact négatif sur la croissance. Car, comme aime à indiquer Isaac Tamba, directeur général de l’Economie et de la Programmation des investissements publics au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), jusqu’ici, «la croissance enregistrée au Cameroun était tirée par l’investissement public». Son ministre, Louis Paul Motaze, dit travailler pour que l’investissement privé prenne le relai. C’est notamment pourquoi le pays table sur une reprise de la croissance, qui devrait passer de 3,7% en 2017 à 4,2% en 2018.

    Aboudi Ottou

     

     

     

  • Cameroun : une pléthore de réformes programmées en 2018

    Cameroun : une pléthore de réformes programmées en 2018

    Elles sont un préalable au déblocage des appuis budgétaires des partenaires financiers qui accompagnent le pays dans le cadre de son programme d’ajustement.

    Elles sont un préalable au déblocage des appuis budgétaire des partenaires financiers qui accompagnent le pays dans le cadre de son programme d’ajustement.
    Siège du ministère des Finances à Yaoundé.

    Pour financer son budget cette année, le Cameroun a besoin de 4513,5 milliards de francs CFA. Selon la loi de finances 2018, environ 8% de cette somme, soit 347 milliards, viendra des appuis budgétaires. Mais pour obtenir cet argent des partenaires financiers, le pays devra mettre en œuvre plusieurs réformes en plus de réaliser les objectifs de son programme d’ajustement avec le Fonds monétaire international. De la mobilisation des recettes à la fonction publique en passant par les marchés publics, plusieurs secteurs sont concernés. Intégration vous propose la liste des réformes.

     

    MESURES PREALABLES POUR L’APPUI BUDGETAIRE DE LA BANQUE MONDIALE

    Action préalable 1 sur la mobilisation des recettes :

    • inclure en annexe à la loi de finance 2019, l’évaluation des dépenses fiscales provenant de la fiscalité directe ;
    • prendre des mesures spécifiques pour réduire de 0,2 à 0,3% du PIB le montant des dépenses fiscales relatives aux impôts directs et, 0,8% du PIB celles relatives aux impôts indirects ;
    • réaliser l’évaluation de la loi du 18 avril 2013 sur les incitations à l’investissement privé et inclure des mesures spécifiques sur les incitations fiscales à éliminer dans la loi de finances 2019.

    Action préalable 2 sur la réforme des marchés publics :

    Afin d’accélérer le processus de gestion des investissements publics de manière optimale :

    • procéder à la révision du Code des Marchés Publics pour entre autres, clarifier les responsabilités des parties prenantes, l’indépendance du mécanisme de gestion des plaintes, et la séparation de trois rôles dans les marchés publics : la régulation, le contrôle et le processus de passation des marchés ; et
    • prendre un arrêté conjoint MINEPAT/MINMAP, fixant la rémunération des membres des Commissions de passation des marchés et des sous-commissions d’analyse sur une base forfaitaire (et non en fonction du nombre de séances comme actuellement), couplé, éventuellement à un paiement assis sur la performance.

    Action préalable 3 sur la réforme de la Fonction Publique :

    Afin d’améliorer la transparence et l’efficacité dans la gestion de la solde et contrôler la masse salariale,

    • prendre un texte portant sur les modalités de création des commissions, comités et groupes de travail et règlementant la tenue de leurs sessions et la rémunération de leurs membres ;
    • mettre en œuvre le nouveau système de gestion de la solde, SIGIPES II, dans dix (10) ministères.

    Action préalable 4 sur la gestion des Entreprises Publiques :

    Afin d’améliorer la gouvernance d’entreprise et la gestion des entreprises publiques,

    • prendre les textes d’application des nouvelles lois détaillant les responsabilités des Etablissements Publics et des entreprises publiques par rapport aux institutions de contrôle, notamment : a) la présentation et la publication de données financières et opérationnelles ; b) les critères de sélection, de rémunération, d’évaluation et de remplacement des dirigeants ; c) les audits financiers ; d) le niveau de décision/approbation sur les questions opérationnelles et stratégiques de l’entreprise ; et
    • approuver la stratégie et le plan d’action pour la réforme des entreprises publiques conformément aux nouvelles lois.

    Action préalable 5 sur la réforme du secteur de l’énergie :

    Afin d’améliorer la viabilité financière et assurer le paiement des factures d’énergie du secteur public,

    • mettre au point un mécanisme robuste et fiable pour le paiement des factures d’électricité par les administrations publiques ;
    • allouer des crédits suffisants dans le budget de 2019 pour couvrir le paiement annuel des arriérés desdites factures ; et
    • arrêter le tarif de l’électricité pour l’année 2019 et prévoir toute subvention compensatoire dans la loi de finance 2019.

    Action préalable 6 sur la réforme du secteur des transports :

    Afin d’améliorer l’entretien routier et la gestion du patrimoine routier :

    • adopter et prendre en compte dans le programme budgétaire et d’entretien des routes 2018/2019, l’utilisation de contrats pluriannuels pour l’entretien des grands axes routiers et corridors ;
    • établir un plan d’action pour l’extension et la mise en œuvre de la politique de contrôle des charges à l’essieu sur l’étendue des routes bitumées autres que les routes récemment réhabilitées.

    Action préalable 7 sur la réforme du secteur portuaire :

    Afin d’améliorer la compétitivité des ports et la performance des plates-formes et des chaînes logistiques,

    • mettre en œuvre la plate-forme de paiement électronique pour recouvrer tous les frais, droits et taxes et ;
    • automatiser un nombre supplémentaire de procédures de dédouanement du GUCE, portant à 65 le nombre de procédures automatisées en septembre 2018.

    Action préalable 8 sur le secteur de la santé :

    Afin d’augmenter le niveau de financement et la capacité de gestion des établissements de santé,

    • le budget de la santé publique de 2018 a appliqué une formule d’allocation de ressources qui garantit qu’au moins 15% du budget public est alloué et exécuté aux niveaux primaire et secondaire et utilise des mécanismes de paiement flexibles basés sur la performance dans les régions et districts de santé couverts par le PBF et ;
    • les formations sanitaires concernées sont autorisées à acheter des produits pharmaceutiques et d’autres fournitures médicales directement auprès des fournisseurs agréés (publics ou privés).

    Action préalable 9 :

    Afin d’améliorer l’efficience des dépenses du secteur de la santé, le Ministère de la Santé Publique a élargi la couverture administrative du programme PBF en introduisant au moins huit contrats de performance au niveau central du Ministère de la Santé Publique, y compris au moins deux hôpitaux Centraux/Généraux (et le financement d’au moins 50% de leur budget par ces contrats) et une extension du programme PBF au niveau opérationnel à au moins 75% de la population du pays avec des agences de contractualisation et de vérification (ACV) établies dans les dix régions.

    Action préalable 10 sur l’éducation :

    • rendre fonctionnelle l’unité technique chargée de rationaliser le cycle de développement des manuels scolaires, et ;
    • adopter une nouvelle politique du livre scolaire pour l’enseignement maternel, primaire et secondaire, puis la mettre en œuvre à la rentrée 2018-2019.

    Action préalable 11 sur la protection sociale :

    • prévoir une ligne budgétaire pour les filets de sécurité sociale dans la loi de finances 2019, avec un budget de 4,5 milliards de FCFA, correspondant à la couverture de 11,250 ménages.

     

    MATRICE DES REFORMES DE L’UNION EUROPEENNE

    Conditions générales de décaissement de chaque tranche

    Politique Publique :

    • existence, crédibilité et pertinence de la stratégie sectorielle (Stratégie de Développement du Secteur Rural / SDSR et Plan National d’Investissement Agricole / PNIA) et progrès satisfaisants accomplis dans le cadre de la mise en œuvre ;
    • existence d’un cadre de pilotage sectoriel dynamique et basé sur des analyses factuelles.

    Stabilité macroéconomique :

    • maintien d’une politique macroéconomique basée sur la stabilité, crédible et pertinente, ou des progrès accomplis en vue de rétablir les équilibres clés en phase avec les éléments de vulnérabilité identifiés par les institutions financières internationales.

    Gestion des finances publiques :

    • transposition et mise en œuvre des directives CEMAC relatives à la gestion des finances publiques ;
    • progrès satisfaisants accomplis dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme visant à améliorer la gestion de finances publiques, crédible et pertinent. Notamment progrès satisfaisants dans la mise en œuvre de la circulaire fixant les principales orientations de la réforme des finances publiques 2016-2018 en suivant un plan d’action adopté ;
    • élaboration et validation d’ici fin 2018 d’une stratégie de réforme des finances publiques holistique en suivant les constats de l’évaluation PEFA (Public Expenditure and Financial Accountability), afin de viser une amélioration substantielle et durable du système de gestion des finances publiques ;
    • existence d’un cadre de pilotage sectoriel pour les finances dynamique et régulier.

    Transparence budgétaire :

    • progrès satisfaisants accomplis en ce qui concerne la mise à disposition du public, en temps opportun, d’informations budgétaires exhaustives et de qualité accessible. A cet égard, la publication d’un calendrier des statistiques de finances publiques et son application sera suivie afin d’assurer que les documents stratégiques, tels que la loi de finances (LF) et ses annexes, la loi de règlement, les rapports budgétaires infra-annuels, le TOFE (TABOR), les CBMT/CDMT, soient disponibles et accessibles (en ligne) ;
    • clarification de l’architecture du contrôle interne et externe en assurant l’effectivité du rôle d’une Institution Supérieure de Contrôle.

    MESURES ADOSSEES A L’APPUI BUDGETAIRE DE LA BAD

    Composante 1 : rationalisation du cadre de gestion des finances publiques

    Sous composante 1.1. Assainissement du cadre règlementaire et institutionnel de la Gestion des Finances Publiques

    • adoption par le Gouvernement et transmission à l’Assemblée nationale du projet de loi portant révision de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant Régime Financier de l’Etat ;
    • publication et vulgarisation des rapports d’audit des marchés publics 2013 et 2014 ;
    • élaboration et adoption des rapports d’audits 2015 et 2016 ;
    • adoption du Code des marchés publics.

    Sous composante 1.2. Renforcement du cadre de la planification stratégique et de gestion des investissements publics

    • stabilisation du niveau des dépenses d’investissement public en % du PIB sur le moyen terme ;
    • publication semestrielle de la liste des projets structurants d’investissement et de leurs rapports d’exécution de 2017 sur un site web du MINEPAT ;
    • validation du document d’orientation de la deuxième phase de la vision 2035 ;
    • prise d’une circulaire du PM rendant exécutoire le Guide révisé de maturation des projets ;
    • validation de l’étude diagnostic du dispositif règlementaire et institutionnel d’indemnisation pour la mise en œuvre des projets d’infrastructures ;
    • mise en place d’un dictionnaire d’indicateurs de suivi de la mise en œuvre des politiques publiques (stratégie sectorielles et programmes).

    Composante 2 : renforcement de la gouvernance et la compétivité dans les secteurs productifs

    Sous composante 2.1. Renforcement du cadre de la planification stratégique et de gestion des investissements publics

    • finalisation de l’actualisation du plan directeur routier et du cadre de l’entretien routier ;
    • prise d’un texte règlementaire portant réduction du délai de paiement par le Fonds Routier des factures des Entreprises / BET à 10 jours
    • (i) signature par le MINMAP d’au moins un marché d’entretien à niveau de service respectant le DAO type au profit d’une entreprise,
    • signature d’une décision portant catégorisation des entreprises et BET du secteur des BTP.
    • signature d’une convention de concession de la SONATREL en sa qualité de gestionnaire du réseau de transport de l’électricité ;
    • opérationnalisation de la SONATREL.

    Sous composante 2.2. Renforcement de la compétitivité du secteur agropastoral

    • transmission du projet de la loi cadre sur l’élevage au Parlement ;
    • transmission du projet de la loi cadre sur la pêche et l’aquaculture au Parlement ;
    • adoption de la Politique sur les semences animales par le Gouvernement ;
    • adoption d’un mécanisme de partage de risques pour faciliter l’implication des banques dans le crédit agricole.

    PRÊT DE SOUTIEN BUDGETAIRE DE L’AFD

    Contrairement aux autres Partenaires Techniques et Financiers, l’appui budgétaire de l’AFD est adossé à:

    • l’exécution du programme FEC conclu avec le FMI;
    • La mise en œuvre des ‟ jalons de politiques’’ figurant dans une matrice de suivi.

     

    Source : Comité technique de suivi des programmes économiques

  • Dschang :  des élites politiques boudent la fac de médecine

    Dschang : des élites politiques boudent la fac de médecine

    Elles l’ont fait savoir le 27 décembre 2017  au cours de la session ordinaire du conseil municipal.

    Elles l’ont fait savoir le 27 décembre 2017 au cours de la session ordinaire du conseil municipal.

    Le décret N°2017/587 du 24 novembre 2017 portant création de la faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques de l’université de Dschang (UDS) ne fait pas l’unanimité dans les rangs du Rassemblement démocratiques du peuple camerounais (RDPC) à Dschang (département de la Menoua, région de l’Ouest). Si quelques conseillers de la commune locale ont, au cours de la dernière session ordinaire du conseil municipal, adressé au président de la République une motion de remerciements  et soutien, d’autres par contre, l’ont boudée.  De l’aveu des conseillers municipaux réfractaires à cette correspondance ayant requis l’anonymat, l’on apprend que ladite motion a été scellée  par suivisme ou par recommandations de quelques hiérarques du parti des flammes à Dschang.

    Ils sont d’avis avec certaines personnalités que l’arrivée tardive de cette motion ne reflète que la fine bouche des populations  qui, devant   ce « décret magnanime » du président de République, regardent, pantoises et désabusées, la densification des écoles professionnelles dans les autres universités même  de création récente. Nombre d’élites et acteurs de la société civile pensent que le ridicule ici, vient surtout de ce que « l’on semble éviter malicieusement à ces populations » les écoles à accès direct au monde professionnel et  à la fonction publique. «Toutes les régions en possèdent maintenant, sauf l’Ouest» confie, Simon Lonsti, promoteur de l’Ong, Agence camerounaise de la protection des droits et libertés (Acpdl). L’acteur de la société civile laisse entendre par ailleurs que cette situation de «marginalisation» et «discrimination» est observée, connue et ruminée par le peuple profond et l’élite.

    Arguments de campagne 

    Le sénateur du Social Democratic Front (SDF) de la Menoua, Etienne Sonkin, pense que l’impact de la création de cette faculté sur le développement de la région de l’Ouest en général et du département de la Menoua, est très mitigé. Non seulement elle accueillera un très modeste effectif d’étudiants, en l’occurrence (75) pour la 1ère année, mais aussi, dans ces chiffres, l’Ouest de par la péréquation d’un soi-disant équilibre régional, ne devrait s’attendre qu’à la portion congrue de 10% ; soit pratiquement (7) étudiants. La région comportant (8) départements, si chacun aspire au moins à (1), il est évident que le dernier ne bénéficiera de rien et que la Menoua qui abrite la dite faculté, dans le meilleur des cas, ne s’en tirera qu’avec un seul. D’autre part, l’élu du peuple estime que cette création s’effectue dans un contexte politique, économique, financier et budgétaire des plus défavorables pour le pays. « Chose qui ne présage pas d’investissements d’envergures susceptibles d’apporter un plus perceptibles sur l’épanouissement  de la cité, » déplore –t-il.

    Un hiérarque du RDPC  et un conseiller municipal « indocile » soutient  qu’en cette année électorale, ailleurs, les personnalités du parti au pouvoir disposent des éléments de campagne. Ce qui, selon eux, n’est pas le cas pour la région d’origine du président du sénat et du SG du comité central du RDPC. D’où ce cri de cœur, relayé dans les milieux du parti dans la Menoua: « Comment peut-on comprendre cette situation peu enviable malgré le loyalisme et soutien aux autorités par ces populations ? Les élites du RDPC sont abandonnées à leur triste sort et doivent se battre dans le désert pour obtenir des résultats ».

    Valery  Ndongo (Correspondance particulière) 

  • Nicoletta Mariolini :  une flûte enchantée pour le vivre-ensemble

    Nicoletta Mariolini : une flûte enchantée pour le vivre-ensemble

    Durant son séjour au Cameroun, la semaine dernière, la déléguée fédérale suisse au plurilinguisme a vanté les vertus de la cohabitation dans la diversité.

    «La Suisse est un pays aussi qui sait mener des actions concrètes et utiles, avec modestie mais avec détermination, qui y parvient par son impartialité, par le travail et par le dialogue. Un pays qui apporte de l’eau à ceux qui ont soif, quel que soit leur camp», dit Nicoletta Mariolini.

    Nicoletta Mariolini a terminé, la semaine dernière, une visite officielle de travail au Cameroun. Officiellement, la déléguée fédérale suisse au plurilinguisme était l’invitée  de la Commission pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPB) du Cameroun. Au centre des échanges entre les responsables de cette instance, les possibles domaines de coopération devant permettre de relever le défi de renforcement de la cohésion nationale et la promotion du vivre ensemble entre les différentes communautés culturelles et linguistiques du Cameroun.

    De sources dignes de foi, Nicoletta Mariolini a, au cours de ses rencontres avec quelques hautes autorités camerounaises, marqué sa volonté de rester suisse, c’est-à-dire neutre tout en gardant la haute main sur le prestige de son pays. Les mêmes sources révèlent que les implications de la crise anglophone sur plusieurs échelles n’ont nullement permis à l’hôte du Cameroun de réfléchir à ce que la Suisse escompte tirer en terme d’influence. «La Suisse est un pays aussi qui sait mener des actions concrètes et utiles, avec modestie mais avec détermination, qui y parvient par son impartialité, par le travail et par le dialogue. Un pays qui apporte de l’eau à ceux qui ont soif, quel que soit leur camp», dit Nicoletta Mariolini.

    «La Suisse est un pays aussi qui sait mener des actions concrètes et utiles, avec modestie mais avec détermination, qui y parvient par son impartialité, par le travail et par le dialogue. Un pays qui apporte de l’eau à ceux qui ont soif, quel que soit leur camp», dit Nicoletta Mariolini.

    De ce fait, apprend-on, la déléguée fédérale suisse au plurilinguisme est venue écouter sans imposer des solutions tranchantes et péremptoires.

    «Un meilleur futur n’est possible que si le Cameroun se débarrasse des facteurs de division». Durant son séjour à Yaoundé, Nicoletta Mariolini a repris et actualisé cette phrase. Une posture qui a trahi la thématique sans cesse reformulée de la modération, du «bon sens», qui devrait conduire les Camerounais à «dépassionner» le débat politique, à œuvrer à la «décrispation» de la vie politique, à promouvoir une «cohabitation raisonnable» entre majorité et opposition ou encore à prôner la «tolérance».

    Au cours d’une conférence à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) sur le thème «Vivre ensemble : langue, culture et décentralisation Dialogue entre le Cameroun et la Suisse», la Suisse en a profité pour donner sa vision du  multiculturalisme. Selon elle, le projet multiculturaliste n’insinue pas que les individus n’ont pas d’existence hors de leur communauté de «référence» laquelle comporte toujours une dimension qui est largement mythifiée. Il ne consiste pas non plus à renvoyer les individus à une communauté culturelle ou religieuse, hypothétique ou réelle. «C’est une question d’acceptation de la diversité. Or la question de la diversité des cultures a pour enjeu l’intégration ; parce que la diversité linguistique et culturelle est constitutive du Cameroun ; cela pose la question de la nationalité différemment. C’est un appel à créer, ça invite à penser le futur de son pays, plutôt que s’accrocher à son passé», a-t-elle martelé.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Mister Georges : entre frein et accélérateur

    Mister Georges : entre frein et accélérateur

    L’«Executive Mansion», le palais présidentiel, sis à Monrovia, la capitale libérienne, a un nouveau patron depuis le 22 janvier dernier. Georges Opong Weah, élu avec 61,5 % des suffrages, contre 38,5 % pour son adversaire, le vice-président Joseph Boakai, au second tour de la présidentielle, y est entré pour un bail de six ans. L’ancienne star du football pourrait, s’il en a convenance, le renouveler.

    Georges Opong Weah, élu président du Libéria avec 61,5 % des suffrages
    Georges Opong Weah, élu président du Libéria avec 61,5 % des suffrages.

    Lors de sa prestation de serment, Mister Georges a dit qu’il n’a peur de rien. Subrepticement,  il répondait au New York Times. Dans l’une de ses livraisons de décembre 2017, ce journal avait rapporté que l’ « Executive Mansion » est un lieu maudit et hanté. « Je suis le président de la rupture, c’est mon logiciel politique », a solennellement déclaré l’ancien capitaine des Lone Stars (Les Étoiles Uniques).

    « Rupture », dans le mot, tout est dit. Le nouveau président du Libéria insinue qu’il n’est pas un frêle esquif que l’on manœuvrera à son aise, mais un lourd paquebot qui ne se laissera pas facilement détourner de sa trajectoire. Si ce programme a fini par triompher, c’est parce qu’il combine, dans ce pays meurtri par une quinzaine d’années de guerre civile, la double promesse de sécurité et de prospérité intérieures. Le successeur de Helen Johnson a fait un   choix et entend construire lui-même une forme de cohérence programmatique qui met en évidence la trempe de son ambition.

    A ce jour, au Libéria, cela semble s’imposer. A ce jour d’ailleurs, cela n’est questionnée qu’à minima par les quelques intellectuels. Au contraire, l’applaudimètre est au maxima. Cela est accepté urbi et orbi. Le Pr Pierre Dogbo, le directeur de l’Ecole des Sciences politiques de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, parle déjà de «rupture d’avec les méthodes anciennes», notamment dans la politique extérieure du pays. L’universitaire ivoirien entrevoit le nouveau visage des relations entre le Libéria et les pays d’Afrique de l’Ouest. « Ce pays, dit-il, a des chances d’être désormais au même niveau que le Ghana et être un wagon à côté de la Côte d’Ivoire ». Il poursuit : «  Le Libéria est l’un des maillons faibles de la CEDEAO. Avec Weah, le Libéria sera beaucoup plus attractif. C’est donc une opportunité à saisir au plan économique, commercial et au plan de la libre circulation des personnes et des biens ».

    Georges Weah Opong: «on s’ouvre mais, mais en restant nous-mêmes. Notre passé tragique nous fait apprécier le chemin parcouru et l’avenir nous berce d’espérance»

    Au plan démocratique, le professeur note une différence entre le Libéria et la Côte d’Ivoire. « Ici (en Côte d’Ivoire) on n’a jamais eu de transition pacifique … Le Libéria est une opportunité auprès de la Côte d’Ivoire avec ce jeune président qui arrive avec ses idées. Avec lui, on sort de la vieille école pour entrer dans une nouvelle ère », analyse Pierre Dogbo.

    « La victoire de Weah peut avoir une incidence sur les élections de 2020 en Côte d’Ivoire », croit savoir un observateur de la scène politique de la sous-région. Le Président ivoirien sera obligé de travailler avec lui, dans l’intérêt de la paix et de la stabilité de son pays. « C’est réciproque pour le chef de l’État libérien. Il a besoin de la Côte d’Ivoire sous Ouattara, et après Ouattara en 2020. Sirleaf avait d’excellentes relations avec Laurent Gbagbo, pourtant elle a ensuite joué le réalisme politique avec Ouattara pour continuer bénéficier de la fourniture d’électricité par la Côte d’Ivoire, et d’autres petites attentions », analyse un diplomate africain en poste à Paris.

    Relativement à cela, constatons, pour nous réconforter, que Georges Weah Opong ne songe pas à cadenasser le Libéria dans son cocon. Il a d’ailleurs annoncé un réglage subtil entre frein et accélérateur : «on s’ouvre mais, mais en restant nous-mêmes. Notre passé tragique nous fait apprécier le chemin parcouru et l’avenir nous berce d’espérance», a-t-il dit.  Emmanuel Macron l’a entendu et l’a appelé par téléphone pour le féliciter directement et «l’assurer de son soutien», en soulignant «la place particulière qu’il avait conservée dans le cœur des Français». A Mister Georges, cela a valu une invitation à l’Elysée.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Présidentielle 2018 : l’avant-campagne déjà en ligne

    Présidentielle 2018 : l’avant-campagne déjà en ligne

    A la veille du lancement de la campagne pour la présidentielle, les candidats déclarés ou non inondent la toile de leurs images et programmes.

    A la veille du lancement de la campagne pour la présidentielle, les candidats déclarés ou non inondent la toile de leurs images et programmes.
    Une attitude de Maurice Kamto lors de son discours de fin d’année diffusé sur YouTube.

    Des portraits en vidéo de militants, des discussions en direct entre candidats (déclarés ou non) et électeurs. Vous l’avez compris, sur Internet, les candidats misent sur l’innovation à la veille des échéances électorales prévues dans le pays cette année. Et déjà, le virage de l’avant-campagne électorale montre un intérêt considérable pour les réseaux sociaux. Nous sommes à quelques mois de la prochaine présidentielle, élection la plus importante de la vie démocratique du Cameroun s’il en est. Car se sont pas moins d’une bonne douzaine de candidats qui se sont déclarés ou qui s’apprêtent à le faire ou qui n’ont pas dis non… à ce jour.

    La majorité d’entre eux est déjà présente sur le Net. Ils ont au moins tous quasiment un site Web, voir un twitter, une page fan facebook ou un blog. Mais peu d’entre eux ont établi une réelle stratégie web. Raisons : « D’abord, cela fait moderne et il serait préjudiciable pour l’image d’un candidat de pas y être présent quand on sait ce que les médias sociaux représentent aujourd’hui. Ensuite, c’est un excellent outil de  prise de parole. Enfin ils permettent de toucher des gens autrement que par les médias classiques », énumère le Dr Sosthène-Médard Lipot, communicateur du MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun), une formation politique dont les ambitions présidentielles de son président, Maurice Kamto, ont été dévoilées depuis.

    Dr Daniel Nkomba, politologue: «l’idée est d’avoir la possibilité d’être repris par les médias traditionnels. Une publication sur Facebook est publique mais elle ne touche que les militants et les commentateurs. Les acteurs politiques utilisent les réseaux sociaux avec l’objectif de peser sur l’agenda médiatique ».

    Se félicitant de la diversification des moyens de toucher les électeurs, Adamou Koupit, chef du département communication de l’UDC (Union démocratique du Cameroun) estime qu’être actif sur les réseaux sociaux «permet de toucher un public plus large et souvent plus jeune même si beaucoup de personnes d’un certain âge ont un compte Facebook». Pour lui, ce point est essentiel. En passant par internet, ils impriment moins de tracts. «  Ça coûte beaucoup moins cher, on n’a pas besoin d’imprimer en milliers d’exemplaires.» Adamou Koupit est agacé de voir des dizaines de tracts jetés dans la rue sans être lus. «  Un gaspillage économique et une aberration écologique », s’émeut-il.

    De son côté, Cabral Libii s’est appuyé massivement sur les canaux d’expression directe pour renouveler son image et conforter son assise. Ce « cousin de Ruben Um Nyobè » s’est émancipé de des médias traditionnels pour constituer « l’opération 11 millions d’électeurs », une force essentiellement organisée et fédérée par Internet et sur les réseaux sociaux.

    Que font-ils sur la toile ?

    Avec un  taux de pénétration de l’Internet au Cameroun établi à environ  21% au Cameroun selon Jumia, les réseaux sociaux sont des lieux d’expression plébiscités par les acteurs politiques. « Il y en a qui twittent directement, il y en a qui publient même leurs humeurs, il y en a qui s’étendent sur tel ou tel sujet… », constate le politologue Daniel Nkomba.

    Avant tout : ils parlent. Ils parlent d’abord pour se faire (ré)élire. Sur leurs pages officielles, les candidats potentiels ou déclarés entretiennent un flot quasi-continu d’allocutions, d’entretiens, de messages et de conférences de presse qui, par leur nombre et leur longueur, semblent singulariser la période précédant le lancement officiel de la campagne pour la présidentielle. Ici comme là-bas, le Dr Daniel Nkomba relève deux stratégies de persuasion opposées. «Certains candidats préfèrent mettre en avant leur candidature et leurs projets. D’autres insistent d’avantage sur la critique de leur adversaire qui est le président sortant», constate-t-il. Il ajoute que «l’idée est d’avoir la possibilité d’être repris par les médias traditionnels. Une publication sur Facebook est publique mais elle ne touche que les militants et les commentateurs. Les acteurs politiques utilisent les réseaux sociaux avec l’objectif de peser sur l’agenda médiatique ».

     

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • 801

    801

    C’est le nombre dossiers de victimes  de l’accident du train d’Eséka (survenu le 21 octobre 2016) ayant droit à la dotation spéciale du Chef de l’Etat. Ces dossiers ont été déposés dans les services du Gouverneur de la Région du Littoral.

    Aujourd’hui, apprend-on, les victimes n’attendent plus que le dédommagement proprement dit. Pour ce qui est de cette dotation spéciale du Chef de l’Etat, notons qu’elle s’élève à 1 milliard de FCFA. A la faveur de la commémoration du premier anniversaire du drame, le Secrétaire général des services du Premier Ministre a publié un communiqué pour indiquer comment elle sera partagée. Les bénéficiaires sont classés en trois catégories: d’abord les blessés ayant subi un préjudice corporel et pouvant justifier d’une incapacité temporelle totale d’au moins un jour, à l’exclusion des personnes ayant subi un préjudice psychologique et ou matériel ; la deuxième catégorie est constituée des ayants droit des personnes décédées et dans la troisième catégorie, se trouvent à titre exceptionnel, les ayants droit des personnes disparues. Après le dépôt des dossiers, ils vont être acheminés par  vague dans les services du Premier ministre pour la suite de la procédure devant conduire au partage.

  • Issa Tchiroma Bakary

    Issa Tchiroma Bakary

    A l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux pour le nouvel an 2018, le ministre de la Communication (Mincom) a, le 26 janvier dernier à Yaoundé, sonné la charge contre ses collaborateurs qui divulguent les informations sensibles, voire secrètes alors qu’ils sont soumis à l’obligation de réserve et l’obligation de discrétion professionnelle.

    A en croire le Mincom, certains d’entre eux ne se gênent plus pour livrer des réquisitoires en règle contre les pouvoirs et autorités publics, et ceci de manière ostentatoire. Pour d’autres, il est devenu courant de communiquer à des médias ou à des journalistes, soit des informations de première sensibilité, soit, pire encore, des documents du même type, dont les fac-similés sont fièrement exhibés dans les pages de journaux, ou présentés sinon carrément lus, sur des antennes de radios et des plateaux de télévisions.

  • 185, 340 milliards FCFA

    Ce montant représente l’enveloppe globale que la société Douala International Terminal (DIT) a versée dans les caisses de l’Etat camerounais en impôts en 13 ans d’activité. La filiale du groupe Bolloré dit avoir réalisé des investissements au delà de ses engagements initiaux de l’ordre de 45, 559 milliards FCFA. De la cellule de communication de la structure, on apprend que depuis 2005, les volumes manutentionnés par DIT sur le terminal à conteneurs de Douala sont passés de 131.994 EVP à près de 386,367 EVP en 2017, soit une hausse de plus de 190%. Le taux annuel moyen de progression des trafics s’établissant à plus de 13%.

  • S.E. Gilles Thibault

     

    L’ambassadeur de France au Cameroun a signé le 23 janvier 2018 à Douala, avec la Communauté urbaine de Douala, une convention de partenariat pour la mise en œuvre du projet WEECAM dont l’objectif est de faire de Douala au bout de cinq ans, une ville pilote en matière de protection de l’environnement.  Le  budget prévisionnel du projet est de 6.000.000 € (3,9 milliards FCFA). Sa durée est de 5 ans divisée en deux phases, et son principal financeur est le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) qui contribue à hauteur de 1.700.000 € (1,113 milliards FCFA).
    S.E. Gilles Thibault dans ses bureaux à Yaoundé

    L’ambassadeur de France au Cameroun a signé le 23 janvier 2018 à Douala, avec la Communauté urbaine de Douala, une convention de partenariat pour la mise en œuvre du projet WEECAM dont l’objectif est de faire de Douala au bout de cinq ans, une ville pilote en matière de protection de l’environnement.  Le  budget prévisionnel du projet est de 6.000.000 € (3,9 milliards FCFA). Sa durée est de 5 ans divisée en deux phases, et son principal financeur est le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) qui contribue à hauteur de 1.700.000 € (1,113 milliards FCFA).

    Selon les termes de la convention, le projet aura pour but entre autres l’installation d’un système de collecte et pré-collecte à grande échelle en zone urbaine, la mise en place d’une unité semi-industrielle de traitement durable des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E), le renforcement du cadre institutionnel existant.  « C’est un projet ambitieux, important et nécessaire (…) une coopération exceptionnelle qui bénéficie aux citoyens (…) Les Camerounais et les gens de Douala, appuyés sur le pôle technologique de Buea, ont parfaitement pris le virage numérique et ça engendre des déchets importants. Il est de notre devoir de les traiter. Notre défi est de rendre ces déchets moins dangereux d’une part et d’autre part de leur donner une nouvelle vie», a dit S.E. Gilles Thibault.

    En poste depuis le 17 septembre 2016, l’ambassadeur de France a Yaoundé, est connecté au Cameroun profond. Il se rapproche chaque jour de la population et des partenaires de la France au Cameroun. Depuis son arrivée en « Afrique en miniature », le diplomate a déjà visité toutes les dix régions du pays. Ses multiples périples lui ont permis de réduire considérablement le sentiment anti-français qui gagnait du terrain au pays. Lundi de la semaine dernière, il s’est rendu dans une partie de la zone anglophone, actuellement en crise, pour toucher du doigt les réalités du terrain. Le diplomate ne se contente donc pas que des informations rapportées par les medias locaux. Il a profité de son séjour dans la contrée pour faire un crochet à Bimbia, dans le Sud-ouest, question de contempler les souvenirs de la traite négrière. Soulignons que c’est sur ce site que s’est déroulé le plus grand commerce des esclaves noirs sur le continent. Plus d’un millions d’africains ont été vendus comme esclaves ici. Ce trafic d’êtres humains a duré plus de 400 ans. Elle a été abolie, non sans laisser des blessures qui peinent encore à se cicatriser. Contrairement à l’Ile de Gorée au Sénégal qui « a été fabriqué », Gilles Thibault pense que le site de Bimbia regorge encore des séquelles naturelles de la barbarie des Occidentaux sur le peuple africain. Le diplomate Français invite d’ailleurs tout africain, à s’y rendre pour renouer avec l’histoire.

    Un diplomate androïd

    D’autre part, l’ambassadeur de France au Cameroun est un féru des réseaux sociaux. Il a présenté son compte Twitter aux blogueurs camerounais le 30 mars 2017, au cours d’une rencontre intitulée « Je suis ambassadeur et je blogue » à l’Institut Français du Cameroun, antenne de Douala. Son compte Twitter, très suivi, lui permet de communiquer sur ses activités administratives. Le diplomate français a aussi rendu visite aux médias de la ville de Douala le mercredi 11 octobre 2017. Interrogé sur la crise anglophone au journal de 20h sur la télévision Equinoxe, Gilles Thibault a préconisé l’arrêt des violences et le dialogue avec les populations victimes de cette crise. « Il n’y a pas d’autre solution qu’effectivement entendre ce qu’estime les populations sur place, d’aller voir comment améliorer leur quotidien… il faut entendre toutes les parties et proposer des solutions pertinentes aux problèmes posés. Il faut tenir compte de ce que disent les populations, la majorité silencieuse. Et là-bas, la majorité silencieuse, ce qu’elle souhaite, c’est d’abord vivre normalement… », indiquait l’invité du journal de la télévision privée. Ce dernier, accompagné du sénateur Richard Yung représentant des Français à l’étranger, était encore de passage dans la métropole économique la semaine dernière, où il a pris part à un cocktail de presse offert par Joël Renou, consul général de France à Douala, mardi 23 janvier 2018, à sa résidence sise à la rue des Cocotiers, au quartier Bonanjo.

    Didier Ndengue

  • 10 000

    10 000

    Selon William Spindler, porte-parole du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR), c’est le nombre de réfugiés camerounais ayant fui au Nigeria à cause de la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La déclaration du HCR a été rendue public le 19 janvier 2018 à Genève (Suisse). A la même occasion, le HCR s’est dit vivement préoccupé par la sécurité et le bien-être de ces populations camerounaises déplacées, dont  80 % sont des femmes et d’enfants.

  • 4%

    4%

    D’après le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), le taux de croissance du Cameroun en 2017 s’est situé en dessous de ce chiffre.

    D’après le Groupement inter-patronale du Cameroun (Gicam), le taux de croissance du Cameroun en 2017 s’est situé en dessous de ce chiffre.
    Les sources de la croissance économique

    L’information a été donnée le 12 janvier dernier à Douala par Célestin Tawamba, dans son discours  prononcé à l’occasion de la rentrée du Gicam. Selon le président de cette organisation patronale, l’année 2017 aura été une année de contre-performance pour l’économie camerounaise. La croissance du pays a été en berne, passant de près de 6% en 2015 à 4,6% en 2016 pour se situer finalement à moins de 4% en 2017. A l’évidence, a conclu le patron du Gicam, la résilience tant vantée de l’économie camerounaise a été mise à rude épreuve par la crise sécuritaire et la chute drastique des cours du pétrole. A la même occasion, Célestin Tawamba espère que les résultats escomptés, en termes de rétablissement de la viabilité budgétaire et extérieure du pays, de promotion de la croissance et de création d’emplois, seront atteints.

     

  • Diaspora burkinabè en Allemagne:  Buspad invente l’avenir au pays natal

    Diaspora burkinabè en Allemagne: Buspad invente l’avenir au pays natal

    Engagement social, investissement économique, épanouissement humain. Tels sont les leitmotivs de Buspad.

    Engagement social, investissement économique, épanouissement humain. Tels sont les leitmotivs de Buspad

    Avec des membres hautement qualifiés en télécommunication, en médicine, en sociologie, en journalisme, en ingénierie, etc., Créée en 2005,  Buspad avec ses 36 membres, mène des réalisations utilitaires au Burkina Faso. Elles sont environnementales : améliorer les performances énergétiques des bâtiments réalisés. Mieux, maîtriser les coûts permettant d’allier confort et économies d’énergies à travers le solaire. Elles s’orientent vers l’entreprenariat avec la construction d’une savonnerie avec l’association des femmes Pugwissinga de Ouargaye dans la province du Koulpelogo.

    Elles se veulent éducationnelles. Et elles s’affichent comme socle pour une jeunesse épanouie et instruite. Et pour ce faire, Buspad construit. Elle construit. Elle a construit dans différentes régions du Burkina Faso des établissements scolaires.

    A Nandiala, dans la province du Boulkiemdé, au Centre-Ouest du Faso, elle a fait ériger en 2011, une école de trois classes avec latrines, magasin, et bureau d’enseignants. Pour l’année scolaire 2015-2016, 170 élèves ont eu le privilège de s’y instruire. Le directeur de l’école, Belibi Nébié, confie : « avec l’électricité solaire, installée et fonctionnelle depuis le 12 avril 2011, Buspad a fait de Nandiala « D », une école de différence et de référence dans la commune rurale de Nandiala. Ce système composé de quatre plaques et de deux grandes batteries de conservations d’énergie aliment régulièrement l’école. »

    La réalisation de ces œuvres a couté 45 424 € euros soit environ 30 millions de FCFA. Et pour la construction du collège d’enseignement général de Kampoaga dans la province du Boulgou dans le sud-est du Burkina Faso, l’association a investi 30 000 € soit 20 millions FCFA.

    Mais comment cette association arrive-t-elle à mobiliser tant de fonds pour ces projets ? « La collecte des fonds se fait lors de nos activités culturelles, la promotion de nos activités auprès de nos amis et collègues, par des actions ponctuelles de vente de produits importés du Burkina Faso comme les mangues fraiches, séchées, surtout les produits biologiques de très haute qualité, » lâche d’un trait l’ingénieur en génie civil et en imagerie médicale, Jean-Eric Yanna, Secrétaire général sortant de Buspad. Puis, d’ajouter : « la plus grande partie des fonds, hors subvention du gouvernement allemand à travers le ministère de la coopération (BMZ), vient de nos propres membres qui font des dons aussi bien en nature qu’en espèce. »

    Le transfert du savoir-faire

    Buspad, c’est aussi les actions dans le transfert de connaissances et des compétences. Depuis 2017, elle co-organisation le Salon Business on Technology à Ouagadougou, si elle n’organise pas des conférence- débats sur les efforts de développement endogènes au Burkina. Egalement, elle exhorte les universités allemandes et burkinabè à consolider leurs expertises. C’est le cas depuis 2008 entre celle du Hochschule Niederrheine et celle de Bobo-Dioulasso et depuis 2011 entre l’université de Erlangen-Nuernberg et celle de Koudougou.

    Entre autres, le transfert du savoir-faire de Buspad se fait en son sein. C’est ainsi que lors de son assemblée générale annuelle du 11 au12 novembre 2017 à Mönchengladbach dans la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Mathias Balma, ingénieur en mécanique générale a passé le témoin à Samuel Ouédraogo, ingénieur en télécommunication.

    Le président sortant assure que : « durant mon mandat, nous avons pu consolider nos liens de solidarité et présenter une image positive de Buspad à travers des actions concrètes. Ce qui nous a permis de mobiliser de nouveaux membres. Ma vision pour un Burkina émergeant est que nous renforcions la coopération surtout dans le domaine académique. Pour cela, je suggère qu’il y ait une plus grande mobilisation de nos compétences afin que nous puissions en effectuer un transfert en faveur du Burkina Faso. »

    Lire aussi: Etudier en Allemagne: désormais possible avec un bac burkinabè

    Le nouveau président, Samuel Ouédraogo, a pris fonction ce 01.01.2018. Son mandat ? deux ans, renouvelable, une seule fois.  Ses actions, parmi tant d’autres, continuer les projets identifiés et non encore achevés de son prédécesseur. Ces projets d’envergures sont, entre autres, permettre la construction d´un forage à Zomtoega au Nord-Ouest de la province du Boulgou à 45 Km de Tenkodogo, d´un orphélinat multi-fonctionel à Banfora, dans la Comoé au sud-ouest du Faso, d´un centre d´éveil artistique ou « Kinderhaus » à Ouagadougou, dans le Plateau central…

    Par ailleurs, Samuel Ouédraogo assure que son mandat, il fera tout : « consolider les acquis et la cohérence sociale au sein de l’association. Et pérenniser nos partenariats à tous les niveaux.»

    Buspad, divisé en 4 régions, a vu ses différents membres élire le 11 novembre dernier un nouveau Bureau :

    Président : Ing.  Samuel Ouédraogo, Dinslaken

    Vice-Président : Dr. med. Romuald Yanna, Pirmasens

    Secrétaire Générale : Alimata Zanga, Erlangen

    Trésorier : Ing. Jean-Eric Yanna, Nüremberg

    Responsable de la région de l´Ouest : Dr. med. Valérie Nuhn, Haan

    Responsable de la région du sud : Ing. Fanta Coulibaly-Yanna, Nüremberg

    Responsable de la région du Nord : Salfo Ouédraogo, Hamburg

    Dans sa vision d’inventer le Burkina radieux de demain, Buspad, comme acteur d’émergence, prend en considération les aspirations de ses membres. Ses aspirations s’articulent autour de l’accompagnement et de l’épanouissement des étudiants en Allemagne. La solidarité, sacrée, au sein cette famille permet d’impulser des idées et de réaliser des projets utiles au Burkina Faso.

     

    Ramata Soré

  • Elections 2018 : le corps diplomatique propose son aide à Paul Biya

    Elections 2018 : le corps diplomatique propose son aide à Paul Biya

    Les ambassadeurs et assimilés ont fait la proposition ce 04 janvier 2018 lors de la cérémonie de présentation des vœux au président camerounais.

    Les ambassadeurs et assimilés ont fait la proposition ce 04 janvier 2018 lors de la cérémonie de présentation des vœux au président camerounais.
    Paul Biya recevant les vœux du corps diplomatique. ©PRC

    La saison des vœux de nouvel an est ouverte au Cameroun. Paul Biya, président de la République a reçu ceux du corps diplomatique accrédité à Yaoundé, ce 4 janvier 2018. A l’occasion, s’inspirant du calendrier politique au Cameroun,  Paul Patrick Biffot, le doyen du corps diplomatique, parlant au nom de celui-ci, a assuré le président de son soutien. « Le Corps diplomatique par ma voix, vous réaffirme sa disponibilité à travailler avec vous et votre pays pour que ces élections se déroulent dans un climat apaisé et dans un esprit de responsabilité et de saine compétition », a-t-il dit en substance.

    En d’autres circonstances, quelques diplomates résidant ou de passage au Cameroun avaient déjà montré leur intérêt pour les différents scrutins annoncés dans le pays. En prélude à ces rendez-vous, la communauté internationale avait amorcé un ballet diplomatique dans les couloirs de Elections Cameroon (Elecam) et dans les hautes sphères de la République.

    Nature de l’aide

    Ainsi, le 17 septembre de l’année dernière, une mission de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est arrivée à Elecam. Conduite par Désiré Kadré Ouedraogo (ancien premier ministre et ancien président de la Commission économique des États de l’’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la délégation répondait à une demande du directeur général d’Elecam dans le cadre des préparatifs des prochaines consultations électorales qu’organisera le Cameroun. De l’aveu de Désiré Kadré Ouedraogo, cette mission s’inscrivait dans le cadre de l’accompagnement que l’OIF déploie depuis 2011 en appui au renforcement du système électoral camerounais. Les actions développées à ce titre visent à contribuer à la consolidation de la démocratie au Cameroun. Désiré Kadré Ouédraogo avait  déclaré à la presse que la mission de l’OIF devrait permettre de relever les difficultés auxquelles le processus pourrait être confronté. Par la suite, et sur la base du constat qui a été fait, l’OIF pourrait envisager, en concertation avec les autorités camerounaises, les actions qu’elle pourrait mettre en ouvre dans la perspective des prochaines échéances électorales. L’objectif final étant d’aboutir à des élections apaisées et transparentes.

    Bien avant, le 12 juillet 2017 précisément, une mission exploratoire de l’Organisation des Nations unies (Onu) avait foulé le sol camerounais. Conduite par Akinyemi Adegbola (conseiller électoral et politique à la division de l’assistance électorale au département des affaires politiques de l’Onu, la mission affirmait  être là «afin d’éviter au Cameroun les affres des contestations postélectorales qui ruinent les efforts de développement dans de nombreux États, en particulier en Afrique centrale». Dans sa feuille de route, la mission avait  surtout pris en compte les desiderata
    des acteurs nationaux.

    C’est dans la même veine que le 20 juin 2017, une délégation du Commonwealth était  descendue à Yaoundé. La délégation, forte de quatre personnes, était pilotée par le directeur de l’Etat de droit, Katalaina Sapolu. Cette dernière avait  affirmé que leur visite rentrait dans le cadre du contact permanent du Commonwealth avec Elecam en vue d’une amélioration continue des acquis électoraux du Cameroun.

    Lire aussi: Processus Electoral : le jeu reste verrouillé

    On se souvient aussi qu’au  cours d’un atelier sur le processus électoral au Cameroun, organisé du 6 au 7 décembre 2017 à Yaoundé par le Centre africain d’études internationales, diplomatiques, économiques et stratégiques (CEIDES) et la Kofi Annan Foundation (KAF), S.E. Pietro Lazzeri, l’ambassadeur de Suisse au Cameroun, avait fait savoir que «pour que les choses aillent dans la bonne direction, il faut une plus grande participation, une indépendance d’Elecam et très important aussi, avec plus d’inclusion de certaines catégories comme les femmes, les jeunes et les handicapés. Ces recommandations vont aboutir à une année électorale transparente.  Je pense à l’inclusion des jeunes dans un pays où 50% de la population sont en deçà de 30 ans, il est important que les jeunes participent au processus électoral».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Etudier  en Allemagne:  désormais possible avec un bac burkinabè

    Etudier en Allemagne: désormais possible avec un bac burkinabè

    Le diplôme a été reconnu par les autorités éducatives germaniques le 31 décembre dernier.

    Le diplôme a été reconnu par les autorités éducatives germaniques le 31 décembre dernier.

    Le baccalauréat burkinabè sera désormais reconnu dans les universités allemandes dès cette année. Simplice Honoré Guibila, l’ambassadeur du Burkina Faso en Allemagne, avec l’appui de Buspad (association regroupe des étudiants, stagiaires, et diplômés burkinabè en Allemagne), l’a, obtenu le 31 décembre 2017, du Secrétaire général de la conférence allemande des ministres de l’éducation des états fédéraux, Udo Michallik. C’était lors de sa visite à la communauté burkinabè résidant dans la Rhénanie-du-Nord–Westphalie.

    Le diplomate Guibila a affirmé que les autorités allemandes ont soumis un questionnaire à celles burkinabè. « Les réponses données par notre pays sont en cours d’examen et c’est aux allemands de les apprécier » insiste l’ambassadeur Guibila.

    Lire aussi: Diaspora burkinabè en Allemagne: Buspad invente l’avenir au pays natal

    La nouvelle réjouit la communauté burkinabè en Allemagne. , l’ancien président de Buspad affirme : « Nous rassurons tous nos étudiants et la communauté burkinabè en Allemagne que ce problème est en cours de résolution. C’est aussi le lieu, de souligner l’engagement personnel de S.E.M. Guibila qui n’a ménagé aucun effort pour l’évolution positive de ce dossier. » Elisée Yameogo, étudiant en électromécanique, endure toujours les conséquences de cette non reconnaissance de son premier diplôme universitaire obtenu au Faso. « Je suis obligé de faire ce que l’on appelle « Studienkolleg » qui dure une année. Ce processus induit des coûts financiers supplémentaires pour mes études. Le pire, c’est le mépris de notre BAC par l’Allemagne. C’est ce qui me fait le plus mal. » Ce calvaire va bientôt prendre fin.

    Ramata Soré

     

     

  • Cameroun-Budget 2017: plus de 400 milliards de dépenses non réalisées à fin septembre

    Cameroun-Budget 2017: plus de 400 milliards de dépenses non réalisées à fin septembre

    L’information est contenue dans le rapport sur l’exécution du budget de l’Etat au 3e trimestre, publié ce 02 janvier 2018 par le gouvernement camerounais.

    L'information est contenue dans le rapport sur l'exécution du budget de l'Etat au 3e trimestre, publié ce 02 janvier 2018 par le gouvernement camerounais.
    Siège du ministère des Finances à Yaoundé.

    Le ministère camerounais des Finances (Minfi),  vient de publier une note de synthèse de l’exécution budgétaire au cours des 9 premiers mois de l’exercice 2017. Le document indique que durant cette période, sur les 3 170,2 milliards de francs CFA de dépenses budgétaires prévues, seules 2 755,9 milliards ont été exécutées, soit un taux d’exécution de 86,9% et des dépenses non réalisées de 414,3 milliards. Les dépenses exécutées sont en recule de 41 milliards par rapport à  la même période en 2016, soit une baisse de 1,5%.

    Cette situation est la résultante des tensions de trésorerie dues à la crise économique qui secoue actuellement les pays de l’Afrique centrale dont le Cameroun. Elle est aussi une conséquence «des mesures prises depuis le mois de juillet 2017 pour assurer une bonne exécution du budget de l’Etat» en réaction à cette conjoncture économique difficile.

    L’investissement à la peine

    Les dépenses d’investissement pâtissent le plus de cette situation. Ils représentent en effet plus de la moitié du volume des dépenses non réalisées. Avec un taux d’exécution de 79,2%, ils sont en retrait de 247,2 milliards par rapport à l’objectif de 1 189 milliards du fait de la non exécution des dépenses d’investissement  sur ressources propres. Ce type de dépenses d’investissement est en retrait de 227,3 milliards par rapport aux objectifs de 695 milliards prévus, soit un taux d’exécution de 67,3%.

    Les  dépenses courantes, elles, se situent à 1 451,8 milliards en septembre 2017. Par rapport aux 1 558 milliards prévus, elles sont en retrait de 106,2 milliards, soit un taux d’exécution de 93,2%. Le service de la dette publique pour les neuf premiers mois de l’année 2017 s’établit à 362,3 milliards. Par rapport aux 423,2 milliards prévus, il est en retrait de 60,9 milliards, soit un taux d’exécution de 85,6%.

     

    Aboudi Ottou

  • Electricité : ces insolvables qui fragilisent Eneo

    Electricité : ces insolvables qui fragilisent Eneo

    L’entreprise n’arrive plus à honorer son cahier de charges. La situation est imputable à une lourde dette accumulée par l’ administration centrale, la Communauté urbaine de Douala et ses communes,  les universités et les hôpitaux publics, Alucam, Camtel, Camwater, l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun… depuis des années.

    L’entreprise n’arrive plus à honorer son cahier de charges. La situation est imputable à lourde dette impayée par quelques gros clients depuis des années.
    Joël Nana Kontchou, DG d’Eneo.©Eneo

    Selon une enquête menée en fin 2017 par l’ASCEEEL-Cameroun, (Au Service de Défense des Droits des Consommateurs d’Eau et de l’Energie Electrique au Cameroun)  et dont les résultats ont été rendus publics en mi-décembre dernier, Energy of Cameroon (Eneo Cameroon), le fournisseur camerounais d’électricité, a mal à sa situation financière. A en croire l’association pilotée par Georges Ngono Edzoa, la filiale camerounaise du groupe Actis réclame plus d’une soixantaine de milliards de francs CFA à sept de ses clients.

    Les insolvables

    Dans le détail, il s’agit de la Communauté urbaine de Douala et ses communes (plus de 23 milliards FCFA), Alucam ( 15 milliards FCFA), les hôpitaux publics et universités d’Etat (plus de 16 milliards FCFA), Camwater (la Camerounaise des Eaux, 10 milliards FCFA), Camtel (Cameroon Telecommunications, plus de 02 milliards FCFA), les autres structures étatiques (10 milliards FCFA) et l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun (70 millions FCFA).

     

    A en croire l’ASCEEEL-Cameroun, c’est du fait de ces ardoises impayées que l’opérateur national de l’électricité  n’arrive plus à honorer ses engagements. Eneo Cameroon qui finance tout sur fonds propres, est, depuis un mois,  incapable d’exécuter les travaux de branchements de basse tension de nouveaux clients. Dans ses magasins, indique l’enquête, un manque criard de supports bois, de transformateurs et câbles électriques a  été relevé. Et de fait, l’ASCEEEL-Cameroun conclut que Eneo ne pourrait échapper à un dépôt de bilan si les montants évoqués supra ne sont pas soldés dans les meilleurs délais.

    Au moment où nous allions sous presse, les responsables d’Eneo Cameroun ne s’étaient pas encore prononcés sur le sujet.

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • Cameroun : les crises au menu des messages de vœux des hommes politiques

    Cameroun : les crises au menu des messages de vœux des hommes politiques

    De Paul Biya à Maurice Kamto en passant par Akere Muna ou Cabral Libii, qui se sont livrés au rituel du message de vœux à leurs compatriotes, les chocs économique, sécuritaire et sociopolitique ont dominé les discours.

    De Paul Biya à Maurice Kamto en passant par Akere Muna ou Cabral Libii, qui se sont livrés au rituel du message de vœux à leurs compatriotes, les chocs économique, sécuritaire et sociopolitique ont dominé le discours.
    Paul Biya lors de son message de vœux 2018 à la Nation. ©PRC

    Comme depuis quelques années déjà, c’est Maurice Kamto qui donne le ton. Dans un message vidéo publié en ligne le 29 décembre, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) fait son bilan de l’année écoulée d’abord en anglais puis en français. «L’année 2017 qui s’achève aura été l’une des plus éprouvantes pour notre pays et notre peuple depuis plusieurs décennies. La paupérisation galopante de l’écrasante majorité des Camerounais s’est compliquée d’une crise budgétaire qui était prévisible, et d’une crise politique sans précédent qui met désormais en jeu la survie même de notre pays, en tant que Nation unie riche de sa diversité culturelle héritée de la colonisation », indique-t-il dès l’entame, assis dans un fauteuil dans un bureau décoré pour rappeler le prestige de la fonction présidentielle à laquelle l’agrégé de droit ambitionne d’accéder.

    Les autres hommes politiques de l’opposition qui lui ont emboité le pas n’en disent pas moins. Cabral Libii du Mouvement 11 millions de citoyens, de loin le plus jeune de tous, parle, débout derrière un mur de verre, d’«une année de crises multiples» qui « laisse le Cameroun à l’entrée d’une guerre». Pour l’ancien bâtonnier Akere Muna, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2018, seul à avoir associé dans son décor le drapeau du Cameroun à celui de la Cemac et de l’Union africaine, « en cette fin d’année, nous n’avons aucune raison de nous réjouir».

    Et de justifier : « Notre pays vient de traverser une année très difficile. Et le bilan est particulièrement lourd. Pour la première fois depuis  l’indépendance de notre pays, 10 mille Camerounais ont abandonné leur village pour se réfugier au-delà de nos frontières. Et ce chiffre pourrait rapidement atteindre 35 mille disent les experts. D’autres de nos compatriotes, dont le chiffre s’évalue également en millier, se sont tout simplement exilés. Au sein de nombreuses familles de soldats tombés au front, il y a plus, au moment où nous parlons, que des veuves et des orphelins pour accueillir la nouvelle année. D’autres Camerounais par centaines sont morts tout juste parce qu’ils ont osé s’exprimer sur le Cameroun dont ils rêvent…».

    Akere Muna évoque aussi le fait que des enfants ont été privés de scolarité. Et comme Cabral Libii, il dénonce en plus la multiplication des accidents de la route, l’asphyxie des entreprises, un système de santé qui «ne cesse de se dégrader», un endettement qui s’alourdit tandis que les jeunes peinent à trouver un emploi, une corruption galopante…  Kamto qui parle d’une «situation désastreuse» indexe par ailleurs le retour du Cameroun au FMI, une intensification de la pauvreté et la précarité et croit même que « l’État est menacé de faillite».

    Réplique

    Ce 31 décembre, l’homme dont tous convoitent le fauteuil, leur donne la réplique: «Au cours de l’année qui s’achève, le Cameroun a, dans un contexte difficile, confirmé aux yeux du monde, la solidité de ses institutions, la résilience de son économie et son attachement à l’unité nationale», indique Paul Biya dès l’entame de son discours de vœux à la Nation. Le président camerounais estime que son «pays a en effet démontré, une formidable capacité à relever les multiples défis auxquels il a été confronté, aux plans sportif, sécuritaire, économique ou social».

    Au plan sportif, Paul Biya évoque le sacre des Lions Indomptables du football à la CAN et celui de l’équipe nationale de volleyball féminin devenue championne d’Afrique. Au plan sécuritaire, il dit avoir réduit les rêves expansionnistes de la secte terroriste Boko Haram à néant et «enregistré des succès notables dans le cadre de la lutte contre le phénomène des prises d’otages à notre frontière orientale».

    Sur le plan économique le président camerounais vante la résilience de l’économie du pays. Il avoue néanmoins un impact négatif de la conjoncture actuelle sur la croissance économique et le progrès social. «Il en est en outre résulté des difficultés de trésorerie, dont les fournisseurs de l’Etat et particulièrement les Petites et Moyennes Entreprises, ont fortement pâti» confesse encore Paul Biya. Il promet d’ailleurs «une attention particulière à la situation des PME, notamment pour ce qui est du règlement prioritaire de la dette qui leur est due, comme de l’amélioration de leur accès au crédit bancaire». Paul Biya s’engage aussi à accorder une «attention spéciale» aux services de proximité notamment la fourniture en eau, en électricité, et en soins de santé.

    Concession

    A propos de la crise anglophone, Paul Biya comprend enfin l’essentiel : «Les consultations que j’ai menées, mais aussi les multiples avis et suggestions que j’ai recueillis, m’ont conforté dans l’idée que nos concitoyens souhaitent participer davantage à la gestion de leurs affaires, notamment au niveau local». Pour y répondre, le chef de l’État camerounais propose «l’accélération de notre processus de décentralisation» ouvrant en fin le débat sur la forme de l’État sur lequel il a tenté en vain d’imposer l’omerta. En effet, en face d’autres proposent le fédéralisme pour donner plus de pouvoir aux régions.

    La question devrait être au centre des échéances électorales à venir. Le président fait la promesse de prendre «toutes les dispositions nécessaires» afin que «toutes les opérations électorales se déroulent dans le calme et la sécurité». Une réponse certainement au MRC qui suspecte le régime de vouloir semer le chaos afin d’empêcher la tenue des élections prévues cette année. Pour une élection équitable, juste et transparente, l’opposition et la société civile demandent l’adoption d’un code électoral consensuel. Une doléance sur laquelle Paul Biya continue de faire la sourde oreille.

    Aboudi Ottou

  • Douala : un réveillon chaud malgré la crise

    Douala : un réveillon chaud malgré la crise

    Pour attendre la nouvelle année, nombre d’habitants de la capitale économique ont bravé les difficultés financières et investi bistrots et autres boites de nuit.

    Pour attendre la nouvelle année, nombre d’habitants de la capitale économique ont bravé les difficultés financières et investi bistrots et autres boites de nuit.
    Une vue aérienne de la ville de Douala. ©Ibis

    Des feux d’artifice explosent dans le ciel de la métropole économique du Cameroun. Il est un peu plus de 20h30 ce 31 décembre 2017. Le traditionnel discours du chef de l’État camerounais, Paul Biya à la nation, vient juste de s’achever. Il n’a pas été suivi par beaucoup de personnes de Douala 2e. Encore moins dans les bistrots  du carrefour Shell New-Bell. Dans ce coin «show», on n’est pas en phase avec l’adresse du président de la République. Ce soir, les lieux accueillent tranquillement un grand nombre de personnes, comme tous les jours depuis plusieurs semaines déjà.

    Le nombre de clients des snack-bars a augmenté cette fin d’année 2017. Les bières et les brochettes de viande de bœuf circulent sur toutes les tables. Les serveuses font du mieux qu’elles peuvent pour satisfaire tous les clients. La demande est de plus en plus forte. Même les vendeurs de viande à la braise «Soya», mouillent également le maillot.

    La ville brille de mille feux

    Toujours dans ce même coin du deuxième arrondissement de Douala, la Communauté urbaine a embelli plusieurs poteaux électriques avec des jeux de lumières multicolores pour que la ville rayonne en cette période festive. Le pari est tenu jusqu’au lieu-dit «Douche» à Akwa. Le seul parc d’attraction des lieux fait foule. Autour des jeux de lumière et sapins, plusieurs familles immortalisent ces moments inoubliables. «Quand le Seigneur vous permet de voir la nouvelle année, après tant d’obstacles, il faut célébrer ça jusqu’au matin», explique Steve Atangana, sur le chemin de l’église pour rendre gloire à Dieu.

    Dans les coins «show», comme au lieu-dit «Carrefour sénégalais» à Ngangue, les bars vibrent le long des trottoirs. Ici, les «DJ» poussent les anciens succès à fond. Main dans la main, les vieux couples, esquissent quelques pas de danse sur la chanson «Ami O» de l’artiste musicienne Bébé Manga, décédée le 1er juillet 2011.  Au même moment, un peu plus loin, une boite de nuit pour adolescents joue les musiques urbaines à la mode. «Pour entrer, il faut débourser 500 francs CFA», apprend le jeune homme qui filtre les entrées.

    Mais tout le monde n’est pas de la fête. «Papa a refusé qu’on ne parte pas au boum show. Il dit qu’il y a des mauvaises choses là-bas», informe toute triste Mavie Assogo, âgée de 13 ans, en classe de 5e. En accord avec son petit frère de 11 ans en classe de 6e, ils ont choisi de ne pas désobéir à leur père. Tous deux ont pourtant obtenu des bonnes notes au premier trimestre. Toutefois, ils peuvent jouer sur la véranda du domicile familial avec leurs amis. Dans la même mouvance, plusieurs personnes optent pour les lieux de prière. Ils y resteront jusqu’au petit matin.

    Didier Ndengue