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Catégorie : AMBASSADES
45,2 millions francs CFA
Les billets de banque C’est le pactole réservé à l’acquisition des licences, d’un commutateur et à la fourniture du service en ligne pour le lancement des nouvelles chaînes de la CRTV, la télévision à capitaux publics du Cameroun, au titre de l’exercice 2018. De sources internes au média, on apprend que ce matériel servira à améliorer la diffusion du signal. Car, depuis le lancement de la dernière chaîne d’information en continu le 28 janvier, les téléspectateurs ne reçoivent pas automatiquement le signal de « CRTV News ». Bien plus, une nouvelle chaîne spécialisée en sports, est annoncée.
Les mêmes sources précisent que Bloosat, l’opérateur camerounais spécialisé dans la fourniture d’accès internet de très haut débit sur toute l’étendue du territoire national et dans la sous-région, a été retenue pour exécuter le marché.
108,65 milliards Francs CFA
Voici le montant cumulé de deux accords de financement entre le gouvernement du Cameroun et Société Générale Cameroun (SGC). D’un montant d’environ 91,9 milliards de francs CFA (140 millions d’euros), le premier accord est un crédit acheteur. Evalué à environ 16,77 milliards de francs CFA (25,57 millions d’euros), le second se décline en un crédit financier.
Avec ces accords signés le 07 mars 2018, la concrétisation du Projet de renforcement et de stabilisation de réseaux de transport d’électricité dans la ville de Douala est en effet annoncée pour les prochains jours. Selon une note officielle, les travaux qui seront exécutés par l’entreprise française Bouygues, visent le renforcement et la stabilisation de réseaux de transport d’électricité dans la capitale économique camerounaise s’articulent autour de la construction des lignes de 225 kV et 91 kV, la pose des postes neufs ainsi que l’extension et connexion de ces derniers.
S.E. Kunio Okamura
Il était à Kousséri, dans l’Extrême-nord du Cameroun, le 05 mars 2018.
Raison : son pays, à travers la multinationale Panasonic, a appuyé financièrement le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans le cadre d’un don de lampes solaires aux populations locale. Le 06 mars 2018 à Yaoundé, il est allé s’assurer de la mise en œuvre du projet de production de riz piloté à partir du ministère camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Le 08 mars 2018, il a participé au défilé des dames de la chancellerie nipponne au Boulevard du 20 mai 1972 dans la capitale camerounaise. A l’observation, il se trouve qu’une semaine de travail de l’ambassadeur du Japon au Cameroun montre bien l’intense activité du diplomate. Ce qui frappe c’est l’interruption et le changement de tâche sans que celle-ci ne résulte nécessairement d’une contrainte extérieure.
France-Cameroun: Mariage de raison et de toutes les saisons
Phillipe Larrieu: la France ne profite pas du Cameroun. Tel est le substrat du message que Philippe Larrieu, ministre conseiller, deuxième personnalité de l’ambassade de France au Cameroun, est venu passé vendredi dernier à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) de Yaoundé.
Après avoir été inaugurée le 13 janvier 2017, la séance d’échanges portant sur l’amitié France- Cameroun a, une fois encore, été mise en résonnance en fin de semaine dernière au campus de l’Enam. Philippe Larrieu, ministre conseiller à l’ambassade de France au Cameroun y a donné une conférence portant sur «les mythes et réalités de la relation franco-camerounaise». Un thème qui préfigurait de la qualité des discussions, pour la plupart nourries de nombreux clichés négatifs collés sur le dos de l’Hexagone par une certaine opinion camerounaise.
Pour balayer cet à priori, le conférencier du jour puise dans l’impressionnante galerie chronologique des relations entre son pays et le Cameroun. Dans une vitrine, il présente des dates qu’il qualifie de particulières dans l’axe Yaoundé-Paris, avec pour point de départ les temps coloniaux. «Il n’est pas question ici de juger l’Histoire, c’est à elle de nous juger», lance le diplomate français. A l’en croire, il est libre à chacun d’avoir ses références. Sur ce chapitre, celles qu’utilise Philippe Larrieu permettent de conclure qu’ «entre la France et le Cameroun, c’est un mariage de raison et de toutes les saisons».
Profiteur ? Non !
A l’écouter, la genèse de la relation entre les deux pays est d’une «subtilité remarquable, pas facile à discerner». Ce qu’elle insinue tout au moins, dit-il, c’est que «la France n’a pas depuis longtemps l’ambition de prendre des marges exorbitantes sur les richesses du Cameroun». «L’ambition de la France, rappelle Philippe Larrieu, est de faire du Cameroun une puissance sous régionale, un pays phare, un pôle de stabilité en Afrique centrale». Cette posture constitue, selon lui, un élément de cohésion pour les forces politiques et économiques françaises en faveur du Cameroun.
Face aux élèves de l’Enam et d’autres invités, le ministre conseiller à l’ambassade de France à Yaoundé n’a pas manqué de parler des «liens politico-diplomatiques» entre Yaoundé et Paris. «Ils sont, tout d’abord, fondés sur un passé historique commun et se renforcent au fil des ans par des rencontres permanentes entre les chefs d’Etat des deux pays», explique Philippe Larrieu. Ce premier axe s’est inspiré de l’approche globale de la sécurité, dont les bases fondatrices sont la consolidation efficace de l’appareil sécuritaire du Cameroun, l’éradication des menaces et la participation à la sécurité des biens français au Cameroun. Pour illustration, le diplomate français rappelle, outre les remises de dons en matériel militaire au profit de l’armée camerounaise, le soutien institutionnel apporté à la formation des soldats camerounais et de la sous-région. Le conférencier a souligné que dans le cadre du Contrat-Désendettement-Développement (C2D), la France apporte une contribution substantielle à l’essor des villes camerounaises.
Jean-René Meva’a Amougou
Mondialisation: Black Panther, une arme pour l’Afrique
C’est un truisme, le nouveau combat de la mondialisation est culturel. Dans cette bataille, l’Afrique perd pied car faible en proposition et fertile en consommation.
Et pourtant, comme le martelait Aimé Césaire, Sédar Senghor et autres Gontran Damas, la culture africaine devrait s’élever vers l’universel. Objectif : faire rayonner sa richesse singulière au carrefour du donner et du recevoir.
La Négritude, ce courant littéraire qui a inspiré et accompagné un certain combat pour l’émancipation de l’être de couleur noire, vient peut-être d’influencer le dernier chef d’œuvre du petit écran. Hollywood et les studios Marvel viennent de créditer l’Afrique d’un nouveau royaume : le Wakanda. Un territoire imaginaire dans une Afrique équatoriale où on retrouve neige et vibranium. Rien que le concept en vaut le détour ! «Tchalla», prince héritier, doit conquérir puis reconquérir le trône. Les avancées technologiques mises en scène dans cette Afrique plonge le spectateur dans un afro-futurisme sans pareille. Face à l’exhumation et à la modernisation du débat afro-nihiliste qui nie au continent toute prouesse, toute originalité culturelle et dont toute emprunte historique. La production cinématographique afro-américaine à plus de 600 millions de dollars de recettes apparait comme une réponse du berger à la bergère.
Africanité
Même s’il faut craindre le melting-pot des coutumes et les libertés technologiques, le mérite de Black Panther c’est le dévouement et la rigueur à honorer les codes. Ainsi, totems, rites initiatiques, herbes médicinales, grands guérisseurs, grand prophète, reine-mère, royaume des morts, animaux de combats, commando féminin… sont quelques éléments de la tradition et de la royauté africaine qui n’ont pas échappé aux réalisateurs afro-américains du nouvel opus cinématographique.
Au plan symbolique, les hommes et femmes de couleur noire représentent 90% des personnages sollicités et 99% des rôles principaux. On y retrouve la construction théocratique des sociétés africaines faisant du Chef, le gardien des traditions et de la religion. Une conception que veut renverser un autre ordre postulant.
Le film nous replonge également dans la réalité des amazones du royaume de Behanzin dans le Dahomey ancien (actuel Bénin). Le roi au totem de la panthère noire confie sa sécurité à une garde rapprochée essentiellement féminine. Toutes ces scènes sont non sans rappeler le régime institutionnel, les traditions (us et coutumes) d’une Afrique originelle. Plus loin, c’est la théâtralisation d’une Afrique de la tolérance. Où l’étranger à la peau blanche est un hôte privilégié et un allié de la défense des intérêts de la communauté.
Valeur ajoutée
Le pays africain du Wakanda est un accident géologique. Il est construit sur un immense gisement de vibranium. Un métal précieux aux propriétés incroyables pouvant permettre une révolution technologique. Encore une fois, rien de très fantasmagorique !
Voilà donc un continent a-historique et sans génie mis à nu dans une production cinématographique. Voilà un pan d’une civilisation millénaire qui nous est vendue autrement. Le monde ouvert, où s’expriment plus que jamais les individualités, commande à l’Afrique de vendre davantage sa singularité. L’Occident s’est endormi un jour et s’est réveillé avec la Chine comme deuxième puissance. Cette montée en puissance n’a toujours pas fait l’objet de reconnaissance. En témoigne le dernier discours du secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson à l’Université Georges Mason à Fairfax en Virginie. Ou encore les révélations françaises sur l’espionnage chinois de l’Union Africaine. Qui ne se rappelle pas de la percée du kungfu chinois au cinéma ? Un levier actionné après l’offensive de la porcelaine chinoise. La sympathie provoquée a donné lieu à des financements puis à l’apprentissage de la langue et à l’installation des centres Confucius dans le monde. Oui la culture est une arme géopolitique !
Et si au-delà de la culture, black panther se révélait comme la scénarisation de la trajectoire Africaine de l’âge d’or à celui de la dépendance? Invitant implicitement le continent noir à reconquérir sa noblesse? Et si le Wakanda était l’Afrique ? Et si le Wakanda parlait à l’Afrique?
Zacharie Roger Mbarga
S.E. Anatoly G. Bashkin
Dans son pays, les soins de santé font aujourd’hui l’objet d’une attention beaucoup plus grande et d’un financement bien plus important qu’auparavant. Des relations contractuelles, nouvelles méthodes de règlement des soins médicaux, systèmes de détention de fonds et autres innovations en matière de financement de la santé, tel se présente, de façon ramassée, l’arsenal mis en œuvre en Russie depuis le début des années 2000. C’est ce dispositif que l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Cameroun est allé présenter au ministre camerounais de la Santé publique le 26 février dernier à Yaoundé. Au cours des échanges, le diplomate russe a proposé au ministre de la Santé publique des moyens pour aider dans la lutte contre les maladies et pour la formation des praticiens en médecine. A propos de ce dernier volet, S.E. Anatoly G. Bashkin envisage une augmentation du nombre de bourses allouées aux étudiants camerounais. Il a également proposé de l’aide à André Mama Fouda pour la création d’un corps de médecine de catastrophe.
Cameroun-Italie: évolutions et espérances
Au terme d’une évaluation de leur partenariat, le gouvernement camerounais et la mission diplomatique transalpine conviennent de la réalité d’une exploitation au rabais des potentialités de richesses de la relation.
L’évaluation des visites conjointes des Chefs d’Etat italien et camerounais à Rome et à Yaoundé a ouvert d’innombrables opportunités aux acteurs économiques des différents pays. Des établissements publics administratifs aux sociétés privés, des niches de créations de la valeur sont mobilisables. Mais en l’état la capacité d’appropriation demeure très marginale. Dans le format actuel, les parties s’orientent vers une interdépendance de valeurs. Ceci par la mise en relation des entrepreneurs privés notamment les chaines de production. Dans le secteur de l’agro-industrie, le moringa camerounais est en processus d’industrialisation afin de renforcer les capacités nutritives des pâtes alimentaires italiennes. Il en est de même de la filière manioc qui intéresse les industriels italiens. Avec la Société de développement et d’exploitation des productions animales (sodepa), les entreprises italiennes vont collaborer à la construction d’abattoirs industriels et d’entrepôts. La production laitière par le croisement des vaches élevées dans les deux pays est également prévue. Tout comme le développement de la production du cuir dans les régions septentrionales. Le secteur des bâtiments et travaux publics bénéficie également du compagnonnage camerouno-italien. Le programme de construction des logements sociaux de Mbankomo, le complexe multisport d’Olembe, les tronçons routiers Ebolowa-Akom II-Kribi et Djoum-Oveng près de la frontière congolaise.
Ces projets sont pour la plupart en gestation et ne garantissent pas encore les mutations escomptées. Plusieurs champs sont encore en exploration. Non seulement la réalisation effective des projets présentés doit être effective mais la multiplication est possible. On peut évoquer l’exploitation industrielle du marbre à Figuil, l’extension de la Sonara, la centrale thermique à Gaz de Limbe, la fabrication des intrants agricoles notamment des engrais. Le secteur privé, quant à lui, invite le gouvernement à réfléchir à une agence de promotion des exportations comme institution d’intelligence économique et de veille stratégique. Le Cameroun et son économie, dans une perspective de réduction de la pauvreté ont besoin d’une Italie se positionnant la transformation locale.
9 milliards pour le développement
Les régions septentrionales (Extrême Nord, Nord et Adamaoua) et la région de l’est Cameroun sont les cibles des fonds alloués à la remise de la dette italienne. Sur la période 2016-2018, l’enveloppe de 9 milliards est prévue pour les domaines d’interventions tels que l’éducation, la santé, l’assainissement et l’urbanisation rurale. Les projets se concrétisent en construction des salles de classe, des centres de santé intégré et centres médicaux d’arrondissements, construction des forages, des ponceaux sur petites rivières et la réhabilitation des pistes rurales. En 2016, les interventions ont bénéficié de 3 milliards 550 millions 650 mille FCFA. Les projets de 2017 ont été exécutés à hauteur de 4 milliards 509 millions FCFA. Estimé à 4 milliards 624 millions FCFA, l’enveloppe de 2018 devrait recevoir une nouvelle créance pour la mise en œuvre des 400 projets retenus pour cet exercice. Rappelons que dans le cadre de l’annulation de la dette issue de l’initiative PPTE, l’Italie a apuré 99,3 milliards de FCFA vis-à-vis du Cameroun sur la période 2006-2042.
Zacharie Roger Mbarga
9,8 milliards Francs CFA
Le projet «S’attaquer à la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dans les régions de l’Extrême-nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est», dans lequel sont engagés le gouvernement camerounais et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), va bientôt entrer dans sa seconde phase. Pour accompagner ledit projet, le gouvernement allemand vient de mettre le pactole ci-dessus mentionné à la disposition des autorités camerounaises. Cette contribution permettra d’étendre les activités à un total de 68 districts de santé, soit 31 de plus que durant la première phase, afin de couvrir la totalité des régions ciblées par le projet. De manière plus spécifique, cette action contribue à améliorer la couverture et la qualité des interventions nutritionnelles en faveur des enfants de moins de 5 ans et des femmes en âge de procréer dans les régions les plus touchés de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est, à travers 4 composantes principales: la prise en charge adéquate des cas de malnutrition aigüe sévère, l’amélioration de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la lutte contre les carences en micronutriments et le renforcement des capacités des communautés, des dirigeants et des systèmes en termes de prévention de la malnutrition.
L’Afrique à plusieurs vitesses s’enracine !
Les dynamiques régionales du continent tendent à installer dans les esprits l’idée non pas d’une Afrique cohérente et unie dans le process de développement mais « des Afriques ». Les régions africaines connaissent des rythmes de mobilisations très différenciées, disparates et inégalitaires. Les mutations issues de ces dynamiques font laisser planer la conception d’une Afrique des ambitieux opposée à une Afrique des anxieux. Dans son rapport 2018 sur les perspectives économiques en Afrique, la Banque Africaine de Développement (BAD), dans ses estimations, le démontre déjà «L’Afrique de l’Est demeure la sous-région dont la croissance est la plus rapide, elle devrait rester dynamique et atteindre 5,9 % en 2018, puis 6,1 % en 2019. L’Afrique du Nord a enregistré le second taux de croissance le plus élevé d’Afrique, il devrait s’accélérer pour atteindre 5,1 % en 2018, puis ralentir pour s’établir à 4,5 % en 2019. En Afrique Australe, la croissance devrait augmenter pour s’établir à 2 % en 2018 puis 2,4 % en 2019. Soutenu par l’augmentation de la production pétrolière et la croissance des rendements agricoles, la croissance en Afrique de l’Ouest devrait s’accélérer pour s’établir à 3,6 % en 2018 et 3,8 % en 2019. La région d’Afrique centrale a continué à enregistrer des résultats décevants malgré le rétablissement des prix du pétrole. La reprise modérée en République du Congo stimulera la croissance dans la région qui devrait se rétablir pour atteindre 2,6 % en 2018 et 3,4 % en 2019».
Afrique de l’Ouest
Décidée à implémenter la feuille de route de son intégration économique, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) accélère le chantier de la création de sa monnaie unique. Après des atermoiements sur les agrégats techniques, les Chefs d’Etat Ouest-africains ont institué une task force pour approfondir davantage la réflexion. Lors de sa dernière rencontre en février, elle a permis l’adoption d’une Feuille de route révisée de programme de la monnaie unique prévu en 2020. Malgré des dissensions entre états notamment marquées par les soupçons du Nigéria sur la bonne foi des pays francophones, la monnaie de la CEDEAO (baptisée « ECO ») devrait être crée en 2020. L’axe déterminant et manquant demeure la convergence nécessaire (critères de convergence économique et monétaire) et la surveillance multilatérale. La Commission de la CEDEAO a, elle aussi, affirmé que la nouvelle monnaie ne serait adossée sur aucune devise régionale. Sa compétitivité et sa flexibilité devant s’apprécier par rapport aux grandes monnaies du monde principalement du marché international.
Orientale et Australe
Premier tandem de la régionalisation économique du continent africain et porte étendard des échanges intrarégionaux, l’Afrique méridionale constitue le premier nœud de la géoéconomie régionale africaine. D’un point de vue interrégional, la Communauté économique d’Afrique de l’Est (CAE), le marché commun de l’Afrique de l’Est et du Sud (COMESA) et la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) capitalisent une zone de libre-échange tripartite depuis 2015. Celle-ci réunie 27 Etats africains, 650 millions de consommateurs et un Produit Intérieur Brut (PIB) global de 900 millions d’Euros. Dans le cadre de la réalisation de son agenda 2025, la CAE souhaite mobiliser 78 milliards de dollars pour développer ses projets d’infrastructures. 79% de ce budget total soit 62 milliards serviront à la construction de chemins de fer, de routes et à la mise en œuvre de plusieurs projets dans le secteur énergétique. Le partenariat de la BAD appuiera en outre la construction d’un centre régional d’excellence pour l’enseignement médical supérieur et la recherche. Le financement pourrait également s’organiser autour de l’émission des bons d’infrastructures sur le marché financier selon une piste avancée les Chefs d’Etat présents au sommet de Kampala (Ouganda). A ce jour, seuls 6% des fonds ont été réunis, soit environ 5 milliards $. Quant à l’Afrique centrale et à l’Afrique du Nord ?
Zacharie Roger Mbarga
S.E. Anatoly G. Bashkin
Dans son pays, les soins de santé font aujourd’hui l’objet d’une attention beaucoup plus grande et d’un financement bien plus important qu’auparavant.
Des relations contractuelles, nouvelles méthodes de règlement des soins médicaux, systèmes de détention de fonds et autres innovations en matière de financement de la santé, tel se présente, de façon ramassée, l’arsenal mis en œuvre en Russie depuis le début des années 2000. C’est ce dispositif que l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Cameroun est allé présenter au ministre camerounais de la Santé publique le 26 février dernier à Yaoundé. Au cours des échanges, le diplomate russe a proposé au ministre de la Santé publique des moyens pour aider dans la lutte contre les maladies et pour la formation des praticiens en médecine. A propos de ce dernier volet, S.E. Anatoly G. Bashkin envisage une augmentation du nombre de bourses allouées aux étudiants camerounais. Il a également proposé de l’aide à André Mama Fouda pour la création d’un corps de médecine de catastrophe.
9,8 : Milliards de francs CFA
Le projet « S’attaquer à la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dans les régions de l’Extrême-nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est», dans lequel sont engagés le gouvernement camerounais et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), va bientôt entrer dans sa seconde phase. Pour accompagner ledit projet, le gouvernement allemand vient de mettre le pactole ci-dessus mentionné à la disposition des autorités camerounaises. Cette contribution permettra d’étendre les activités à un total de 68 districts de santé, soit 31 de plus que durant la première phase, afin de couvrir la totalité des régions ciblées par le projet. De manière plus spécifique, cette action contribue à améliorer la couverture et la qualité des interventions nutritionnelles en faveur des enfants de moins de 5 ans et des femmes en âge de procréer dans les régions les plus touchés de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est, à travers 4 composantes principales : la prise en charge adéquate des cas de malnutrition aigüe sévère, l’amélioration de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la lutte contre les carences en micronutriments et le renforcement des capacités des communautés, des dirigeants et des systèmes en termes de prévention de la malnutrition.
Action caritative : Les Mariannes s’investissent dans la scolarisation des pygmées
Les Mariannes chez les pygmées.) Cette association regroupant les femmes des services français au Cameroun a offert des fournitures scolaires à la communauté Bagola-Bagyeli de Lolodorf, le 16 février dernier.
La forêt du Sud-Cameroun a ouvert ses portiques en fin de semaine dernière aux Mariannes. A Lolodorf, au Foyer Notre-Dame de la Forêt de Ngoyang (qui accueille prioritairement des enfants de la communauté pygmée Bagola-Bagyeli), cette association qui regroupe les femmes des services français au Cameroun a remis un don composé de fournitures scolaires, des mobiliers et des produits de première nécessité. Soutenue à la fois par S.E. Gilles Thibault (ambassadeur de France au Cameroun) et l’Institut de recherche et le développement (IRD), cette initiative dont le viatique est la lutte contre la déperdition scolaire, a été possible grâce à la Fondation pour l’environnement et le développement du Cameroun (Fedec).
Cette action se justifie par plusieurs constats. Le premier : le revenu moyen annuel d’une famille pygmée est de 50 000 francs CFA. Les Pygmées sont si pauvres qu’ils n’arrivent pas à subvenir aux frais de scolarité de leurs enfants, même s’ils désirent les scolariser, ce qui indique une situation d’exclusion sociale de cette communauté, qui se transforme en exclusion scolaire. Le second : la modestie de la présence des enfants pygmées dans les rangs des effectifs d’apprenants du primaire serait due en grande partie à leur faiblesse numérique. Le troisième : les conditions socioéconomiques des Pygmées influencent leur séjour à l’école et la durée de celui-ci : la reproduction des inégalités socioéconomiques s’affirme dans les conditions discriminantes et inégalitaires de la scolarisation des enfants.
Fidèles aux orientations de leur action caritative dont le point d’honneur est la promotion de l’enfance au Cameroun, les Mariannes ont décidé d’apporter de l’aide aux enfants pygmées afin d’inverser positivement les constats ci-dessus.
Ce n’est pas leur première sortie. En 2016, elles étaient à l’orphelinat de la Fondation FACT à Essos (Yaoundé) pour une activité similaire. En 2017, elles se sont rendues dans 05 orphelinats (la fondation Fact à Essos, le Centre d’accueil des enfants en détresse (CAED), la Communauté catholique Les béatitudes du très saint cœur de Jésus à Mvog-Betsi, le Centre d’insertion socio-économique pour enfants en détresse à Nsimalen (ONDPPCISEED), l’orphelinat Sainte famille d’Odza). Des cadeaux ont été distribués à près de 320 enfants issus de ces structures.
L’association Les Mariannes, créée en août 2013, a pour but de favoriser l’entraide entre les femmes de l’Ambassade de France, mais aussi de créer un cadre de rencontre et d’échange dynamique. A ce titre, cette association soutient et valorise les droits de la femme et de l’enfant au Cameroun. Corinne Eteki-Nkongo en est la présidente.
Propos rassemblés par Bobo Ousmanou
Séoul: Pyongyang gagne les jeux politiques
Depuis le 9 février dernier, les Jeux olympiques (JO) d’hiver suivent leur cours en Corée du Sud. 93 nations, 2 925 athlètes pour 102 titres en 15 disciplines.
Outre l’enjeu des performances sportives, les pistes de sky et de patinage artistique sont le théâtre d’un autre jeu. 8 nations africaines (Afrique du Sud, Erythrée, Ghana, Kenya, Madagascar, Maroc, Nigéria, Togo) connues pour leur climat tropical, déploient des compétiteurs dans la capitale sud-coréenne. Semblable, la Corée du Nord, jusqu’ici paria de la scène internationale, décide de sortir de son repli offensif après près de décennies de provocations de l’ordre international.
Les Jeux olympiques d’hiver comme d’été figurent au rang des évènements les plus populaires au monde. Ce sont des vitrines culturelle, économique et politique pour les nations qui y prennent part comme actrices ou comme animatrices.
Pour le géopolitologue français Pascal Boniface, l’hypermédiatisation des Jeux Olympiques offre une tribune planétaire. Qui peut oublier les poings levés de Tommie Smith et John Carlos en 1968? Ces deux sprinteurs noirs américains qui, en protestation à la ségrégation raciale aux Etats-Unis d’Amérique, avaient levé leur point droit vers le ciel. Sur le podium car arrivés respectivement 1er et 3ème, ils seront suspendus, bannis du village olympique, interdits des compétitions à vie avant d’être rétablis à la fin des années 1980. La géopolitique par le sport revêt désormais le statut de thermomètre de puissance et les JO offrent une scène de déploiement géopolitique et géostratégique. Les capacités organisationnelles ou les performances en compétition octroient une visibilité, mieux une stature à l’échelle de participation (régionale, mondiale). Le sport en général, et l’olympisme en particulier, vulgarise en même temps espoir et affirmation des identités nationales. Tout comme la mondialisation, c’est le prolongement des rivalités géopolitiques. Entre offensive diplomatique et positionnement culturel, le déploiement africain et nord-Coréen actuels n’est pas innocent à toute velléité d’affirmation.
Pyongyang
Les jeux de Pyongyang rentreront dans l’histoire comme ceux de l’ouverture diplomatique de la Corée du Nord. Pour preuve, Kim Yo Jong, sœur du leader nord-coréen, accompagne la délégation de ce pays aux Jeux. Depuis la fin de la guerre de Corée, c’est le premier membre de la dynastie régnante du nord à se rendre chez les voisins et frères ennemis. Plus symbolique encore, la délégation de Pyongyang est conduite par celui qui officie comme chef de l’Etat à savoir Kim Yong Nam. Kim Jong Un, actuel dirigeant suprême de la Corée du Nord, a remercié les autorités de Séoul pour l’hospitalité réservé à la délégation de son pays et en réponse, il a formulé une invitation à Pyongyang pour le président sud-coréen Moon Jae-In.
La délégation de haut niveau, les civilités diplomatiques et les manières prévenantes du régime Nord-coréen ont réussi à faire ombrage à l’activisme américain. Mike Pence, le vice-président des Etats-Unis d’Amérique, était accompagné du géniteur d’un étudiant américain décédé en «captivité» en Corée du Nord. Ce qui n’a pas empêché les deux délégations de défiler ensemble lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux. Jusqu’ici, aucune réaction du Conseil de paix et de sécurité de l’Organisation des Nations unies sur ce rapprochement spectaculaire.
Tam-tam tropical
Considérée comme l’un des continents les plus chauds au monde, l’Afrique participera une fois de plus à la grand-messe des sports d’hiver. 12 athlètes engagés pour cette édition et jusqu’ici aucune médaille engrangée. Ces Jeux sont davantage pour les pays du continent, l’occasion de contacts multiples entre diplomates des délégations officielles. Les participations africaines remontent à 1960 aux Jeux Olympiques de Squaw Valley aux Etats-Unis. Ce sera la première participation de l’Afrique du Sud pro-Apartheid. L’Afrique noire subsaharienne fera son entrée dans la compétition en 1992 aux Jeux Olympiques d’Albertville en France avec le Sénégal et le Swaziland.
Zacharie Roger Mbarga
19 février 2018
17 heures locales, conférence sur la vie des pygmées aujourd’hui, donnée par Alain Froment de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) dans les locaux de l’Institut français du Cameroun à Yaoundé.
S.E. Jens-Petter Kjem Prud
C’est bien le spécimen de diplomate qu’on entend le moins au Cameroun. L’ambassadeur du royaume de Norvège au Cameroun, au Nigéria et au Niger a pourtant parlé le 14 février dernier. Ce jour-là, lorsqu’il a fini d’être reçu par Madeleine Tchuinte, la ministre camerounaise de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi), le Norvégien (qui se trouvait pour la première fois face à une partie de la presse locale) a mis en avant le renforcement de la coopération entre son pays et le Cameroun. Il s’agit en priorité de la mise en place d’un accord de coopération scientifique et technique entre les deux pays. S.E. Jens-Petter Kjem Prud a par ailleurs indiqué que la Norvège possède une expérience assez développée en océanographie, avec l’existence d’un Centre de recherche des écosystèmes marins dans la ville de Kribi. Une expertise qui sera d’un grand apport dans le domaine. Il a également évoqué une éventuelle coopération sur l’aspect genre avec la formation et l’éducation de jeunes femmes dans divers domaines. En Norvège, hommes et femmes occupent des postes similaires et à tous les niveaux.
03
C’est le nombre de secteurs dans lesquels la République fédérale d’Allemagne entend s’impliquer en vue du développement du Cameroun dès cette année. Le premier concerne la gestion durable des ressources naturelles. Ce domaine vise la protection de la faune, dont certaines espèces à l’instar des éléphants qui subissent les assauts répétés des braconniers. Le deuxième secteur de la coopération germano-camerounaise concerne la décentralisation. Dernier secteur : le développement économique et social.
En visite à Yaoundé le 15 février 2018, Günter Nook (représentant personnel pour l’Afrique de la Chancelière allemande, Angela Merkel) en a donné les détails au terme d’une audience avec Paul Biya, le chef de l’Etat camerounais, au palais de l’Unité. Le diplomate allemand a insisté sur le fait que les secteurs sus – évoqués correspondent aux résolutions du sommet Union africaine – Union européenne des 29 et 30 novembre 2017, à Abidjan (Côte d’Ivoire).Nord-ouest et Sud-ouest : l’Occident joue la carte de la prudence
Face à l’incertitude sur la suite des événements dans la partie anglophone du Cameroun, les déclarations ouïes des instances diplomatiques restent tramées dans la mesure.
La crise anglophone vue d’un oeil prudent par l’Occident. Parce que dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest du Cameroun la situation évolue de manière imprévisible, des chancelleries et instances internationales semblent s’être passés le mot. Par le flot qu’elles débitent ces derniers temps, en rapport à ce sujet brûlant, les lignes du raisonnement diplomatique insinuent que les dernières actualités (morts de gendarmes, captures des indépendantistes, etc.) ont arraché les unes et les autres au statu quo. L’interprétation qu’en font les analystes se structure d’ailleurs autour du fait que l’implication des acteurs européens ou américains. Elle apparaît largement déterminée par le fait que ces derniers sont, à un niveau comme à un autre, témoins au moment où la crise dite anglophone émerge plus violemment au Cameroun.
Tact
C’est le mot. Fidèles à la logique diplomatique, les déclarations sont bien mesurées. On a pu le sentir le 15 février dernier à Yaoundé lors de la visite de Harriett Baldwin. Maniant une rhétorique bien huilée, la ministre britannique des Affaires étrangères a misé sur un «agenda express autour du dialogue entre les deux parties».
Surfant sur la même vague, lors de la visite au Cameroun du groupe de travail du Conseil de l’Union européenne (UE) sur l’Afrique, Marie Lapierre, présidente dudit groupe, a juste souligné que «la violence ne peut jamais être un instrument en politique». Tout en prenant soin, pour ne pas froisser Yaoundé, de rappeler que la sécession n’est «pas légale» au regard de la constitution camerounaise. La Française appelle «tous les acteurs pertinents à passer rapidement de la confrontation au dialogue».
Le 07 février déjà, Catherine Ray, porte-parole de l’UE, a fait une déclaration. «L’Union européenne appelle à éviter tout acte qui puisse attiser les tensions ou inciter à la violence entre Camerounais. Elle reste convaincue que seul un dialogue sincère et constructif, en suivant les voies démocratiques et constitutionnelles, pourra conduire à une sortie durable de la crise tout en préservant l’unité et la paix pour tous les Camerounais»
Entre temps, dans un communiqué publié depuis le 21 décembre 2017 sur son site web, l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé invite citoyens américain à ne pas fréquenter le département de la Manyu (Sud-ouest), ainsi que toutes les villes situées à moins d’un kilomètre de la frontière avec le Nigeria ; ceci en raisons d’affrontements violents entre les séparatistes et les forces gouvernementales dans ces zones. La même ambassade a enfoncé le clou le 15 février dernier, en enjoignant ses compatriotes à ne plus séjourner dans les régions du Nord – ouest et du sud – ouest du fait de l’instabilité ou de l’insécurité rampantes.Actions
Recevant à Marlborough House (Londres) Joseph Dion Ngute en mars 2017, Patricia Scotland, la secrétaire générale du Commonwealth, avait, face au ministre délégué au ministère camerounais des Relations extérieures chargé du Commonwealth, relevé la nécessité d’un dialogue inclusif et constructif dans le processus de résolution de la crise anglophone. C’est que, depuis le déclenchement des mouvements de protestation sociale, qui ont ensuite cédé la place à des revendications sécessionnistes dans les régions anglophones du Cameroun en 2016, la Grande-Bretagne s’est fait une religion sur cette situation, après plusieurs discussions avec les autorités camerounaises.
Jean-René Meva’a Amougou
Le Sahel redeviendra-t-il vert ?
La bande sahélienne retrouvera-t-elle son essor économique ? Le Sahel pourrait-il de nouveau être synonyme de route transsaharienne ? Difficile de ne pas être taxé de doux rêveur ou de dépendant au stupéfiant utopiste.
L’insécurité et l’instabilité sont désormais consubstantielles à cette région. Comme une seconde nature. Difficile de concevoir le Sahel sans le corollaire insécurité qui le caractérise dorénavant. Pire, dans le langage géostratégique international, la zone soudano-sahélienne et la zone sahélo-sahélienne ne sont rien d’autres que des grands corridors de trafics humains (immigrations), du narcotrafic et du commerce illicite d’armement. Quatre années successives de rencontres toutes aussi internationales les unes que les autres, mais l’initiative française du G5 Sahel (Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad) peine toujours à faire valoir des gains d’efficience concrets sur le terrain.
Dotée d’une force conjointe mais sous financée, le G5 Sahel connait une timide implication du Conseil de paix et sécurité de l’Onu ou de ses membres permanents. Le dernier sommet de ce cadre institutionnel, tenu à Niamey au Niger, ne nous a pas plus appris que les actualités successives ayant suivi la 72ème Assemblée générale de l’Onu. La riposte, essentiellement, tarde à se structurer ! La Lybie demeure une poudrière et la corne de l’Afrique (Soudan et Somalie) reste très instable et crisogène. Pis encore, le sahel semble plus appartenir à Paris qu’aux Etats riverains. La perméabilité migratoire du Sahel inquiète l’Occident d’où l’investissement de quelques-uns de ces pays. L’Union européenne serait déjà prête à mettre en place un Fonds fiduciaire d’urgence pour le financement d’une deuxième force militaire dans le Sahel.
Préoccupation fondamentale
Le territoire physique du Sahara et donc du Sahel demeure sous peuplé. Huit millions de km2 pour un peuplement de 8 millions d’âmes. Les raisons de cet espace vide de pouvoir devraient interpeller. La pauvreté issue de l’avancée du désert et de la raréfaction des sources de substances entraine un dépeuplement. Elle est là, l’une des principales raisons du règne de l’industrie de l’insécurité. Le projet de Sahel vert (mur du Sahel) du guide libyen n’a pas prospéré. Un projet vendu tout cousu à la Communauté des Etats Sahélo-Sahéliens (Cen-Sad). Il ambitionnait créer les conditions d’un repeuplement du Sahel pour y faire renaitre les activités économiques. En clair, il fallait rompre avec le cercle vicieux du lendemain de la guerre civile d’Algérie qui a vu la naissance d’Aqmi (Al Qaeda au Maghreb Islamique).
Aujourd’hui, il est important que la gestion du problème sahélien poursuive une approche intégrée. Laquelle se composerait du volet militaire de pacification (de la Lybie à la corne de l’Afrique en passant par la dorsale occidentale de l’Afrique) et le volet investissement et développement favorisant une quiétude socioéconomique. A côté du reboisement, il serait intéressant de se reposer sur les activités pastorales. Ce secteur est source de diversification économique car l’élevage pastoral occupe une part marginale du cheptel de la région et fournit l’essentiel des produits d’élevage et laitier. L’activité pastorale regorge également un grand potentiel en termes d’employabilité, car ce secteur d’activité est patrimoniale (ancré dans les us et coutumes).
Plus globalement, il serait structurant pour les Etats de la région de résorber le problème du chômage grâce à la réorientation de l’exploitation des matières premières, à l’amélioration de la productivité agricole et à la structuration de son pendant industriel : l’agro-industrie. Le changement climatique est un enjeu nouveau qu’il faudra maitriser. Cette situation bouleverse les équilibres et habitudes notamment par la perturbation des régimes des pluies et la fragilisation des exploitations familiales qui font vivre l’essentiel des populations.
Zacharie Roger Mbarga
Libre-échange : le Cameroun manœuvre toujours pour un APE régional
Yaoundé a posé à nouveau la question sur la table la semaine dernière à l’occasion de la visite d’une délégation du Conseil de l’Union européenne sur l’Afrique.
Le Minepat, Louis Paul Motaze. L’accord de partenariat de Cotonou, signé en 2000 entre les pays Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) et l’Union européenne (EU), expirera en février 2020. En attendant, de grandes manœuvres sont déjà en cours pour « un renouvellement de l’accord qui représente un socle pour une alliance adaptée aux défis d’un monde plus interdépendant ». C’est dans ce cadre que, la semaine dernière, une délégation du groupe de travail du Conseil de l’Union européenne sur l’Afrique (Coafr, entité responsable de la gestion de la politique extérieure de l’UE vis-à-vis de l’Afrique subsaharienne et de ses 46 pays, ainsi que de l’Union africaine et d’autres organisations sous-régionales) a séjourné à Yaoundé.
Le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire a «évoqué la nécessité de relancer les négociations au niveau régional de l’Accord de partenariat économique (APE), afin de ne pas mettre en difficulté l’intégration régionale et de juguler la crise économique»
Conduite par Marie Lapierre, présidente Afrique dudit groupe, la délégation est venue présenter au Cameroun quelques contours du nouveau dispositif. « Comme toute autre chose dans ce monde qui est en train d’évoluer, les relations entre les ACP et l’UE sont appelées à se développer », a appuyé Marie Lapierre lors d’une rencontre avec la presse, le 08 janvier 2018, au ministère camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.
C’est à partir d’août 2018 que des pourparlers entre l’EU et les ACP seront entamés. La négociation du prochain cadre de coopération entre les deux parties prévoit dans un premier temps, l’aval des directives de négociations par les membres de l’EU à partir de l’été européen de cette année, afin de prendre fin vers la fin de la saison.
APE
Au cours de l’audience avec le groupe de travail du Coafr, le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire a «évoqué la nécessité de relancer les négociations au niveau régional de l’Accord de partenariat économique (APE), afin de ne pas mettre en difficulté l’intégration régionale et de juguler la crise économique». Selon nos sources, les Européens ont fait la sourde oreille face à cette doléance camerounaise. «Ils n’avaient ni la compétence, ni le mandat pour en parler», justifie-t-on. Des causeries informelles entre des journalistes et quelques proches collaborateurs de Louis-Paul Motaze, on apprend que c’est la réticence de certains pays d’Afrique centrale à ratifier l’APE qui sous-tend la démarche camerounaise.
Au calendrier des activités pour cette année, l’UE et le Cameroun organiseront plusieurs activités, afin de souligner la richesse et la diversité de leurs partenariats. Plusieurs domaines clés témoigneront de la vigueur de cette collaboration : les élections, la lutte contre la pauvreté, le développement durable ; le changement climatique et la transition écologique ; les droits humains et les investissements.
Jean-René Meva’a Amougou
Nicoletta Mariolini : une flûte enchantée pour le vivre-ensemble
Durant son séjour au Cameroun, la semaine dernière, la déléguée fédérale suisse au plurilinguisme a vanté les vertus de la cohabitation dans la diversité.
Nicoletta Mariolini a terminé, la semaine dernière, une visite officielle de travail au Cameroun. Officiellement, la déléguée fédérale suisse au plurilinguisme était l’invitée de la Commission pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPB) du Cameroun. Au centre des échanges entre les responsables de cette instance, les possibles domaines de coopération devant permettre de relever le défi de renforcement de la cohésion nationale et la promotion du vivre ensemble entre les différentes communautés culturelles et linguistiques du Cameroun.
De sources dignes de foi, Nicoletta Mariolini a, au cours de ses rencontres avec quelques hautes autorités camerounaises, marqué sa volonté de rester suisse, c’est-à-dire neutre tout en gardant la haute main sur le prestige de son pays. Les mêmes sources révèlent que les implications de la crise anglophone sur plusieurs échelles n’ont nullement permis à l’hôte du Cameroun de réfléchir à ce que la Suisse escompte tirer en terme d’influence. «La Suisse est un pays aussi qui sait mener des actions concrètes et utiles, avec modestie mais avec détermination, qui y parvient par son impartialité, par le travail et par le dialogue. Un pays qui apporte de l’eau à ceux qui ont soif, quel que soit leur camp», dit Nicoletta Mariolini.
«La Suisse est un pays aussi qui sait mener des actions concrètes et utiles, avec modestie mais avec détermination, qui y parvient par son impartialité, par le travail et par le dialogue. Un pays qui apporte de l’eau à ceux qui ont soif, quel que soit leur camp», dit Nicoletta Mariolini.
De ce fait, apprend-on, la déléguée fédérale suisse au plurilinguisme est venue écouter sans imposer des solutions tranchantes et péremptoires.
«Un meilleur futur n’est possible que si le Cameroun se débarrasse des facteurs de division». Durant son séjour à Yaoundé, Nicoletta Mariolini a repris et actualisé cette phrase. Une posture qui a trahi la thématique sans cesse reformulée de la modération, du «bon sens», qui devrait conduire les Camerounais à «dépassionner» le débat politique, à œuvrer à la «décrispation» de la vie politique, à promouvoir une «cohabitation raisonnable» entre majorité et opposition ou encore à prôner la «tolérance».
Au cours d’une conférence à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) sur le thème «Vivre ensemble : langue, culture et décentralisation Dialogue entre le Cameroun et la Suisse», la Suisse en a profité pour donner sa vision du multiculturalisme. Selon elle, le projet multiculturaliste n’insinue pas que les individus n’ont pas d’existence hors de leur communauté de «référence» laquelle comporte toujours une dimension qui est largement mythifiée. Il ne consiste pas non plus à renvoyer les individus à une communauté culturelle ou religieuse, hypothétique ou réelle. «C’est une question d’acceptation de la diversité. Or la question de la diversité des cultures a pour enjeu l’intégration ; parce que la diversité linguistique et culturelle est constitutive du Cameroun ; cela pose la question de la nationalité différemment. C’est un appel à créer, ça invite à penser le futur de son pays, plutôt que s’accrocher à son passé», a-t-elle martelé.
Jean-René Meva’a Amougou
Mister Georges : entre frein et accélérateur
L’«Executive Mansion», le palais présidentiel, sis à Monrovia, la capitale libérienne, a un nouveau patron depuis le 22 janvier dernier. Georges Opong Weah, élu avec 61,5 % des suffrages, contre 38,5 % pour son adversaire, le vice-président Joseph Boakai, au second tour de la présidentielle, y est entré pour un bail de six ans. L’ancienne star du football pourrait, s’il en a convenance, le renouveler.
Georges Opong Weah, élu président du Libéria avec 61,5 % des suffrages. Lors de sa prestation de serment, Mister Georges a dit qu’il n’a peur de rien. Subrepticement, il répondait au New York Times. Dans l’une de ses livraisons de décembre 2017, ce journal avait rapporté que l’ « Executive Mansion » est un lieu maudit et hanté. « Je suis le président de la rupture, c’est mon logiciel politique », a solennellement déclaré l’ancien capitaine des Lone Stars (Les Étoiles Uniques).
« Rupture », dans le mot, tout est dit. Le nouveau président du Libéria insinue qu’il n’est pas un frêle esquif que l’on manœuvrera à son aise, mais un lourd paquebot qui ne se laissera pas facilement détourner de sa trajectoire. Si ce programme a fini par triompher, c’est parce qu’il combine, dans ce pays meurtri par une quinzaine d’années de guerre civile, la double promesse de sécurité et de prospérité intérieures. Le successeur de Helen Johnson a fait un choix et entend construire lui-même une forme de cohérence programmatique qui met en évidence la trempe de son ambition.
A ce jour, au Libéria, cela semble s’imposer. A ce jour d’ailleurs, cela n’est questionnée qu’à minima par les quelques intellectuels. Au contraire, l’applaudimètre est au maxima. Cela est accepté urbi et orbi. Le Pr Pierre Dogbo, le directeur de l’Ecole des Sciences politiques de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, parle déjà de «rupture d’avec les méthodes anciennes», notamment dans la politique extérieure du pays. L’universitaire ivoirien entrevoit le nouveau visage des relations entre le Libéria et les pays d’Afrique de l’Ouest. « Ce pays, dit-il, a des chances d’être désormais au même niveau que le Ghana et être un wagon à côté de la Côte d’Ivoire ». Il poursuit : « Le Libéria est l’un des maillons faibles de la CEDEAO. Avec Weah, le Libéria sera beaucoup plus attractif. C’est donc une opportunité à saisir au plan économique, commercial et au plan de la libre circulation des personnes et des biens ».
Georges Weah Opong: «on s’ouvre mais, mais en restant nous-mêmes. Notre passé tragique nous fait apprécier le chemin parcouru et l’avenir nous berce d’espérance»
Au plan démocratique, le professeur note une différence entre le Libéria et la Côte d’Ivoire. « Ici (en Côte d’Ivoire) on n’a jamais eu de transition pacifique … Le Libéria est une opportunité auprès de la Côte d’Ivoire avec ce jeune président qui arrive avec ses idées. Avec lui, on sort de la vieille école pour entrer dans une nouvelle ère », analyse Pierre Dogbo.
« La victoire de Weah peut avoir une incidence sur les élections de 2020 en Côte d’Ivoire », croit savoir un observateur de la scène politique de la sous-région. Le Président ivoirien sera obligé de travailler avec lui, dans l’intérêt de la paix et de la stabilité de son pays. « C’est réciproque pour le chef de l’État libérien. Il a besoin de la Côte d’Ivoire sous Ouattara, et après Ouattara en 2020. Sirleaf avait d’excellentes relations avec Laurent Gbagbo, pourtant elle a ensuite joué le réalisme politique avec Ouattara pour continuer bénéficier de la fourniture d’électricité par la Côte d’Ivoire, et d’autres petites attentions », analyse un diplomate africain en poste à Paris.
Relativement à cela, constatons, pour nous réconforter, que Georges Weah Opong ne songe pas à cadenasser le Libéria dans son cocon. Il a d’ailleurs annoncé un réglage subtil entre frein et accélérateur : «on s’ouvre mais, mais en restant nous-mêmes. Notre passé tragique nous fait apprécier le chemin parcouru et l’avenir nous berce d’espérance», a-t-il dit. Emmanuel Macron l’a entendu et l’a appelé par téléphone pour le féliciter directement et «l’assurer de son soutien», en soulignant «la place particulière qu’il avait conservée dans le cœur des Français». A Mister Georges, cela a valu une invitation à l’Elysée.
Jean-René Meva’a Amougou
S.E. Gilles Thibault
S.E. Gilles Thibault dans ses bureaux à Yaoundé L’ambassadeur de France au Cameroun a signé le 23 janvier 2018 à Douala, avec la Communauté urbaine de Douala, une convention de partenariat pour la mise en œuvre du projet WEECAM dont l’objectif est de faire de Douala au bout de cinq ans, une ville pilote en matière de protection de l’environnement. Le budget prévisionnel du projet est de 6.000.000 € (3,9 milliards FCFA). Sa durée est de 5 ans divisée en deux phases, et son principal financeur est le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) qui contribue à hauteur de 1.700.000 € (1,113 milliards FCFA).
Selon les termes de la convention, le projet aura pour but entre autres l’installation d’un système de collecte et pré-collecte à grande échelle en zone urbaine, la mise en place d’une unité semi-industrielle de traitement durable des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E), le renforcement du cadre institutionnel existant. « C’est un projet ambitieux, important et nécessaire (…) une coopération exceptionnelle qui bénéficie aux citoyens (…) Les Camerounais et les gens de Douala, appuyés sur le pôle technologique de Buea, ont parfaitement pris le virage numérique et ça engendre des déchets importants. Il est de notre devoir de les traiter. Notre défi est de rendre ces déchets moins dangereux d’une part et d’autre part de leur donner une nouvelle vie», a dit S.E. Gilles Thibault.
En poste depuis le 17 septembre 2016, l’ambassadeur de France a Yaoundé, est connecté au Cameroun profond. Il se rapproche chaque jour de la population et des partenaires de la France au Cameroun. Depuis son arrivée en « Afrique en miniature », le diplomate a déjà visité toutes les dix régions du pays. Ses multiples périples lui ont permis de réduire considérablement le sentiment anti-français qui gagnait du terrain au pays. Lundi de la semaine dernière, il s’est rendu dans une partie de la zone anglophone, actuellement en crise, pour toucher du doigt les réalités du terrain. Le diplomate ne se contente donc pas que des informations rapportées par les medias locaux. Il a profité de son séjour dans la contrée pour faire un crochet à Bimbia, dans le Sud-ouest, question de contempler les souvenirs de la traite négrière. Soulignons que c’est sur ce site que s’est déroulé le plus grand commerce des esclaves noirs sur le continent. Plus d’un millions d’africains ont été vendus comme esclaves ici. Ce trafic d’êtres humains a duré plus de 400 ans. Elle a été abolie, non sans laisser des blessures qui peinent encore à se cicatriser. Contrairement à l’Ile de Gorée au Sénégal qui « a été fabriqué », Gilles Thibault pense que le site de Bimbia regorge encore des séquelles naturelles de la barbarie des Occidentaux sur le peuple africain. Le diplomate Français invite d’ailleurs tout africain, à s’y rendre pour renouer avec l’histoire.
Un diplomate androïd
D’autre part, l’ambassadeur de France au Cameroun est un féru des réseaux sociaux. Il a présenté son compte Twitter aux blogueurs camerounais le 30 mars 2017, au cours d’une rencontre intitulée « Je suis ambassadeur et je blogue » à l’Institut Français du Cameroun, antenne de Douala. Son compte Twitter, très suivi, lui permet de communiquer sur ses activités administratives. Le diplomate français a aussi rendu visite aux médias de la ville de Douala le mercredi 11 octobre 2017. Interrogé sur la crise anglophone au journal de 20h sur la télévision Equinoxe, Gilles Thibault a préconisé l’arrêt des violences et le dialogue avec les populations victimes de cette crise. « Il n’y a pas d’autre solution qu’effectivement entendre ce qu’estime les populations sur place, d’aller voir comment améliorer leur quotidien… il faut entendre toutes les parties et proposer des solutions pertinentes aux problèmes posés. Il faut tenir compte de ce que disent les populations, la majorité silencieuse. Et là-bas, la majorité silencieuse, ce qu’elle souhaite, c’est d’abord vivre normalement… », indiquait l’invité du journal de la télévision privée. Ce dernier, accompagné du sénateur Richard Yung représentant des Français à l’étranger, était encore de passage dans la métropole économique la semaine dernière, où il a pris part à un cocktail de presse offert par Joël Renou, consul général de France à Douala, mardi 23 janvier 2018, à sa résidence sise à la rue des Cocotiers, au quartier Bonanjo.
Didier Ndengue
10 000
Selon William Spindler, porte-parole du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR), c’est le nombre de réfugiés camerounais ayant fui au Nigeria à cause de la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La déclaration du HCR a été rendue public le 19 janvier 2018 à Genève (Suisse). A la même occasion, le HCR s’est dit vivement préoccupé par la sécurité et le bien-être de ces populations camerounaises déplacées, dont 80 % sont des femmes et d’enfants.
Elections 2018 : le corps diplomatique propose son aide à Paul Biya
Les ambassadeurs et assimilés ont fait la proposition ce 04 janvier 2018 lors de la cérémonie de présentation des vœux au président camerounais.
Paul Biya recevant les vœux du corps diplomatique. ©PRC La saison des vœux de nouvel an est ouverte au Cameroun. Paul Biya, président de la République a reçu ceux du corps diplomatique accrédité à Yaoundé, ce 4 janvier 2018. A l’occasion, s’inspirant du calendrier politique au Cameroun, Paul Patrick Biffot, le doyen du corps diplomatique, parlant au nom de celui-ci, a assuré le président de son soutien. « Le Corps diplomatique par ma voix, vous réaffirme sa disponibilité à travailler avec vous et votre pays pour que ces élections se déroulent dans un climat apaisé et dans un esprit de responsabilité et de saine compétition », a-t-il dit en substance.
En d’autres circonstances, quelques diplomates résidant ou de passage au Cameroun avaient déjà montré leur intérêt pour les différents scrutins annoncés dans le pays. En prélude à ces rendez-vous, la communauté internationale avait amorcé un ballet diplomatique dans les couloirs de Elections Cameroon (Elecam) et dans les hautes sphères de la République.
Nature de l’aide
Ainsi, le 17 septembre de l’année dernière, une mission de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est arrivée à Elecam. Conduite par Désiré Kadré Ouedraogo (ancien premier ministre et ancien président de la Commission économique des États de l’’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la délégation répondait à une demande du directeur général d’Elecam dans le cadre des préparatifs des prochaines consultations électorales qu’organisera le Cameroun. De l’aveu de Désiré Kadré Ouedraogo, cette mission s’inscrivait dans le cadre de l’accompagnement que l’OIF déploie depuis 2011 en appui au renforcement du système électoral camerounais. Les actions développées à ce titre visent à contribuer à la consolidation de la démocratie au Cameroun. Désiré Kadré Ouédraogo avait déclaré à la presse que la mission de l’OIF devrait permettre de relever les difficultés auxquelles le processus pourrait être confronté. Par la suite, et sur la base du constat qui a été fait, l’OIF pourrait envisager, en concertation avec les autorités camerounaises, les actions qu’elle pourrait mettre en ouvre dans la perspective des prochaines échéances électorales. L’objectif final étant d’aboutir à des élections apaisées et transparentes.
Bien avant, le 12 juillet 2017 précisément, une mission exploratoire de l’Organisation des Nations unies (Onu) avait foulé le sol camerounais. Conduite par Akinyemi Adegbola (conseiller électoral et politique à la division de l’assistance électorale au département des affaires politiques de l’Onu, la mission affirmait être là «afin d’éviter au Cameroun les affres des contestations postélectorales qui ruinent les efforts de développement dans de nombreux États, en particulier en Afrique centrale». Dans sa feuille de route, la mission avait surtout pris en compte les desiderata
des acteurs nationaux.C’est dans la même veine que le 20 juin 2017, une délégation du Commonwealth était descendue à Yaoundé. La délégation, forte de quatre personnes, était pilotée par le directeur de l’Etat de droit, Katalaina Sapolu. Cette dernière avait affirmé que leur visite rentrait dans le cadre du contact permanent du Commonwealth avec Elecam en vue d’une amélioration continue des acquis électoraux du Cameroun.
Lire aussi: Processus Electoral : le jeu reste verrouillé
On se souvient aussi qu’au cours d’un atelier sur le processus électoral au Cameroun, organisé du 6 au 7 décembre 2017 à Yaoundé par le Centre africain d’études internationales, diplomatiques, économiques et stratégiques (CEIDES) et la Kofi Annan Foundation (KAF), S.E. Pietro Lazzeri, l’ambassadeur de Suisse au Cameroun, avait fait savoir que «pour que les choses aillent dans la bonne direction, il faut une plus grande participation, une indépendance d’Elecam et très important aussi, avec plus d’inclusion de certaines catégories comme les femmes, les jeunes et les handicapés. Ces recommandations vont aboutir à une année électorale transparente. Je pense à l’inclusion des jeunes dans un pays où 50% de la population sont en deçà de 30 ans, il est important que les jeunes participent au processus électoral».
Jean-René Meva’a Amougou
Climat: le coup de poker de Macron
Pour Bastien Alex, Chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), responsable du programme climat, énergie et sécurité, «le président (français) entend prendre la place laissée vacante par Obama et, sur le plan climatique, redorer le blason de l’UE qui a été un peu en retrait ces dernières années, notamment après la Cop21. Il conforte certes sa posture de pilier du multilatéralisme mais pour celle de leader climatique, c’est plus complexe».
Désormais, un conflit de compétences pointe à l’horizon. A l’origine, l’initiative du président Macron postulait la célébration des deux ans de la signature de l’Accord de Paris. On apprend qu’il s’agira désormais d’un rendez-vous pérenne. Le risque de marginalisation de la Cop inquiète, car les deux évènements poursuivent, jusqu’à preuve du contraire, des objectifs similaires. Certaines attitudes renforcent encore plus ce sentiment. Certains chefs d’Etat absents à la Cop23 ont fait le déplacement de Paris ; qui plus est, du point de vue protocolaire, le président Français a tenu à s’exprimer en premier avant Antonio Guterres (Secrétaire Général de l’Onu).
Cohérence ?
Le partenariat public/privé comme mode de gouvernance dans la lutte pour la préservation du climat a été mis à l’honneur, avec la présence de représentants de groupes financiers et des bailleurs internationaux, ainsi que des promesses chiffrées de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Ces engagements vont-ils dans le bon sens ? Ne s’agit-il pas avant tout de dynamiser la reprise économique mondiale par un label « green growth » ? Autant de questions dont il est légitime de se poser.
Le sommet ne s’éloigne donc pas des fondements du modèle de développement et de croissance capitalistes. «Il faut le prendre pour ce qu’il est : un regroupement d’acteurs économiques désireux de faire un pas dans la transition, aussi bien écologique qu’énergétique mais avec le souci de soutenir des activités porteuses de rentabilité. Le secteur privé est prêt à s’engager sur cette voie car elle est la seule lui garantissant sa survie à terme» analyse le chercheur de l’Iris. C’est dans ce sillage que s’est située l’initiative French Business Climate Pledge déployée à Paris. Cette dynamique regroupe près d’une centaine d’entreprises françaises affichant leur volonté d’investir pour la transformation des sociétés et un modèle moins carboné.
Le sommet climat de Macron, en réalité, n’aborde pas des questions profondes telles que le mode occidental de vie et de consommation ou encore la confusion entre croissance et développement. Les montants annoncés par le secteur privé sont toutefois importants. Il est tout de même étonnant de constater que Bill Gates via sa fondation prévoit d’investir plus de 300 millions de dollars entre 2018 et 2020 dans la recherche agronomique et l’agriculture, quand la France ne met que 8 millions d’euros et l’Europe 50 millions dans le financement de la Force conjointe du G5 Sahel, sujet qui faisait l’objet d’un sommet au lendemain du One Planet Summit.
Sensation
Dans sa décision de cesser le financement de l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz après 2019, la Banque mondiale vient de jeter un pavé dans la mare de l’industrie des énergies fossiles. Pour Bastien Alex «elle a pris position contre le soutien aux entreprises et/ou projets des secteurs amont, soit l’exploration-production des hydrocarbures. Les secteurs du transport et de la transformation et de la commercialisation ne sont pas concernés». L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a été laconique et péremptoire dans sa réaction: «les énergies fossiles ont encore de beaux jours devant eux». De quoi rassurer les pays africains.
Zacharie Roger Mbarga
Appui au développement : des Japonais pour moderniser la pêche à Douala
L’argent servira à la réalisation de la construction d’un débarcadère et d’un marché de poissons de Youpwè.
Dans deux ans, la localité de Youpwè, située au bord du fleuve Wouri dans l’arrondissement de Douala 1er, sera dotée d’un quai de débarquement pouvant accueillir une trentaine de pirogues et un marché moderne de poissons. La réalisation de ces infrastructures d’un coût d’environ 7 milliards de francs CFA sera financée par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). Un accord de don a été signé le 12 décembre entre l’ambassadeur du Japon au Cameroun et le ministre camerounais de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat).
Sur le plan économique, Il est attendu que l’infrastructure multiplie les échanges tout en intensifiant l’activité de pêche et la commercialisation de ses produits avec les pays voisin comme le Nigéria et la Guinée Equatoriale. L’infrastructure annoncée devrait contribuer à la dynamisation de l’activité économique autour de la zone d’influence, entrainant un flux de capitaux au bénéfice de la communauté et des populations. Elle va par conséquent générer des emplois directs et de milliers emplois connexes. Sur le plan social, le projet devrait apporter le confort lié au meilleur état des infrastructures et de l’environnement, notamment de meilleures conditions de travail, de sécurité sanitaire des populations et une amélioration de l’accès à l’éducation. Enfin, il est attendu un système d’assainissement et de gestion durable mis en place par le projet qui contribuera à réduire les émissions des gaz à effets de serre. Ce qui réduira la dégradation de l’écosystème au plan environnemental.
Appel
Lors de la signature de la convention de financement, Louis Paul Motaze a émis le vœu de voir la façade maritime de Limbe bénéficier aussi des financements japonais. «Notre souhait le plus profond serait que la ville de Limbe bénéficie des mêmes infrastructures, de la part du Japon, dans les années à venir. Après Kribi, Douala, il ne reste que cette ville dans la façade maritime du Cameroun pour que tous les Camerounais puissent profiter de l’expérience et du savoir-faire japonais dans le domaine», a-t-il déclaré à l’endroit de Kunio Okamura, l’ambassadeur du Japon au Cameroun.
De même, le ministre de l’Economie a invité le partenaire japonais à prendre des initiatives, en ce qui concerne le développement et l’intégration des filières et modules de formation spécifiques dans les instituts et écoles de formation en pêche et industries halieutiques. Ceci pour une utilisation optimale de ces infrastructures offertes par le Japon.
Augustin Tacham (Stagiaire)