France-Cameroun: Mariage de raison et de toutes les saisons

Phillipe Larrieu: la France ne profite pas du Cameroun.

Tel est le substrat du message que Philippe Larrieu, ministre conseiller, deuxième personnalité de l’ambassade de France au Cameroun, est venu passé vendredi dernier à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) de Yaoundé.

 

Après avoir été inaugurée le 13 janvier 2017, la séance d’échanges portant sur l’amitié France- Cameroun a, une fois encore, été mise en résonnance en fin de semaine dernière au campus de l’Enam. Philippe Larrieu, ministre conseiller à l’ambassade de France au Cameroun y a donné une conférence portant sur «les mythes et réalités de la relation franco-camerounaise». Un thème qui préfigurait de la qualité des discussions, pour la plupart nourries de nombreux clichés négatifs collés sur le dos de l’Hexagone par une certaine opinion camerounaise.

Pour balayer cet à priori, le conférencier du jour puise dans l’impressionnante galerie chronologique des relations entre son pays et le Cameroun. Dans une vitrine, il présente des dates qu’il qualifie de particulières dans l’axe Yaoundé-Paris, avec pour point de départ les temps coloniaux. «Il n’est pas question ici de juger l’Histoire, c’est à elle de nous juger», lance le diplomate français. A l’en croire, il est libre à chacun d’avoir ses références. Sur ce chapitre, celles qu’utilise Philippe Larrieu permettent de conclure qu’ «entre la France et le Cameroun, c’est un mariage de raison et de toutes les saisons».

 

Profiteur ? Non !

A l’écouter, la genèse de la relation entre les deux pays est d’une «subtilité remarquable, pas facile à discerner». Ce qu’elle insinue tout au moins, dit-il, c’est que «la France n’a pas depuis longtemps l’ambition de prendre des marges exorbitantes sur les richesses du Cameroun». «L’ambition de la France, rappelle Philippe Larrieu, est de faire du Cameroun une puissance sous régionale, un pays phare, un pôle de stabilité en Afrique centrale». Cette posture constitue, selon lui, un élément de cohésion pour les forces politiques et économiques françaises en faveur du Cameroun.

Face aux élèves de l’Enam et d’autres invités, le ministre conseiller à l’ambassade de France à Yaoundé n’a pas manqué de parler des «liens politico-diplomatiques» entre Yaoundé et Paris. «Ils sont, tout d’abord, fondés sur un passé historique commun et se renforcent au fil des ans par des rencontres permanentes entre les chefs d’Etat des deux pays», explique Philippe Larrieu. Ce premier axe s’est inspiré de l’approche globale de la sécurité, dont les bases fondatrices sont la consolidation efficace de l’appareil sécuritaire du Cameroun, l’éradication des menaces et la participation à la sécurité des biens français au Cameroun. Pour illustration, le diplomate français rappelle, outre les remises de dons en matériel militaire au profit de l’armée camerounaise, le soutien institutionnel apporté à la formation des soldats camerounais et de la sous-région. Le conférencier a souligné que dans le cadre du Contrat-Désendettement-Développement (C2D), la France apporte une contribution substantielle à l’essor des villes camerounaises.

 

Jean-René Meva’a Amougou

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