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Année : 2018
Donatien Nouma Melingui
Un peu plus de 10 mois. C’est le temps qu’a passé cet officier supérieur à la tête de la 21e brigade d’infanterie motorisée (Bim), chargée de la sécurité du Sud-ouest en proie à des velléités séparatistes.
Promu général de brigade et nommé commandant du 21e Bim le 29 juin 2017, l’ancien employé de la Cameroon Television (CTV ancêtre de la CRTV) a été ramené au ministère de la Défense le 07 mai dernier. Il occupe désormais le poste d’inspecteur chargé des forces à l’état-major de l’armée. Le colonel David Jotsa a pris sa relève.
Trois éléments font dire qu’il s’agit d’une sanction: la brièveté de son séjour dans le chaudron du Sud-ouest alors qu’en sa qualité de spécialiste de l’anti-terrorisme et de la lutte contre le grand banditisme, il a le profil de l’emploi ; son remplacement par un colonel et son redéploiement à un poste souvent considéré comme un garage.
L’hypothèse est d’autant plus plausible que le texte de Paul Biya est tombé quelques jours après cette déclaration de l’ancien commandant de la Brigade du quartier général: «nous ne brûlons que les maisons où on découvre des armes». Une sortie qui sonne comme un aveu face aux accusations portées contre l’armée d’exaction sur les populations civiles dans les régions anglophones.
2 500 000 francs CFA
Cyrille Tchatchou et Yannick Tankou ont reçu, l’un et l’autre, cette prime le 10 mai dernier à Yaoundé.
Les billets de banque Ces deux jeunes Camerounais ont été désignés, chacun pour le compte son équipe, meilleurs joueurs. C’était au terme du match de gala organisé par une société brassicole de la place au stade Omnisport de Yaoundé.
Sous l’œil avisé de deux stars mondiales du football (Patrick Mboma et ThierryHenri), ces joueurs amateurs ont été jugés sur des qualités telles: de bons mouvements tactiques, un jeu créatif, d’ingéniosité, le respect des arbitres et des coéquipiers et surtout de fair-play, parmi les 44 sélectionnés.
Journée mondiale de la Croix-Rouge: Pari sur la jeunesse au Cameroun
Le mouvement est allé au-devant d’elle, pour répondre à ses préoccupations et à ses attentes, et l’encourager à développer des compétences humanitaires utiles et durables.
Lancement des activités à Abong-Mbang. «Partout, pour tous : un sourire». En même temps qu’il propose de découvrir le symbolisme propre au mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge à travers le monde, voilà un thème qui trahit l’émancipation de la conscience que véhicule la Croix-Rouge Camerounaise (CRC) partout dans le pays.
En léger différé de la date du 08 mai 2018 consacrée à la 71ème Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant, l’antenne camerounaise de l’institution humanitaire a voulu marquer l’événement d’une vague d’énergie. «Question de révéler un sens nouveau, primal, à l’action que nous menons depuis sur le terrain», souligne Mme Cécile Akame Mfoumou.
La présidente de la CRC entend bien promouvoir la compréhension du public sur l’intervention de la Croix rouge internationale, en mettant en évidence la diversité du travail et l’universalité de l’approche du mouvement qu’elle coordonne depuis le 21 août 2017.
Cela s’est étalé sur une semaine (du 08 au 13 mai 2018). Toute une semaine d’activités au cours desquelles une plateforme de conférences et d’exposés a été construite en faveur de la jeunesse (composée surtout des volontaires) de la CRC. Selon Mme Cécile Akame Mfoumou, «cette démarche entre en cohérence avec les choix plus globaux, où la place accordée à la jeunesse et aux enjeux afférents prend toute sa signification».
Pour cela, un discours fort et mobilisateur a été déployé. On l’a d’abord entendu à Abong-Mbang. «Jeunes épris d’humanisme et de solidarité, la CRC vous appelle !», a lancé sa présidente le 08 mai 2018 au cours de la cérémonie de lancement des activités liées à la Journée de la Croix-Rouge, édition de cette année.
Le choix de cette localité de région de l’Est n’a pas été gratuit : c’est la volonté manifeste de la CRC d’impulser une nouvelle orientation à la politique de valorisations des comités départementaux et locaux qui constituent la charnière de l’organisation. Bien plus, Abong-Mbang c’est l’un des comités les plus actifs du pays. Porté par des jeunes surtout, il se caractérise notamment par le dévouement et le dynamisme de ceux-ci.
Réponse
Ensuite, un phrasé similaire a été entendu à Yaoundé le 11 mai dernier. A cette occasion-là, des centaines de jeunes élèves membres des «Club Croix-Rouge», regroupés par la CRC en son siège ont fait ressortir des idées, des questions, des interpellations lors d’une table ronde. Les interventions des jeunes à la fois respectueuses et sans concession ont été très appréciées.
De celles-ci, l’on retient un intérêt: «que les rapports entre les jeunes et la CRC évoluent». Par le truchement de cette thématique, ils ont proposé de mener une action collective et d’être accompagnés en cela par le top management de la CRC. Pour l’essentiel, ils ont insisté fortement sur ce qui leur semble fondamental : la mise en exergue de leur action.
A la clôture de l’événement le 13 mai 2018 au siège de la CRC, Mme Cécile Akame Mfoumou a apporté des réponses aux avis émis en amont. Dans son discours, elle a montré qu’en matière d’action envers la jeunesse, la CRC a bâti un projet guidé par une ligne claire et cohérente. Ce projet doit réaliser la synthèse de la réalité du terrain (telle que la vivent les jeunes dans les comités locaux) et les valeurs que l’on met au cœur de l’action.
Déjà, au niveau du Cameroun, un projet « Jeunesse » est mis en place pour effectivement permettre aux jeunes volontaires d’être à la fois acteurs et porteurs de projets humanitaires, mais surtout de pouvoir participer au processus de prise de décision. C’est l’argument phare de l’intégration de deux jeunes au sein du Comité de direction de la CRC.
Au-delà, l’accent a surtout été mis sur le volontariat. S’inspirant de l’énoncé de l’une des valeurs d’organisation de l’institution, la présidente de la CRC a précisé que celle-ci «est un mouvement volontaire et désintéressé ; le volontaire est celui qui offre librement de son temps et de sa personne». Question de barrer la voie à ceux qui assimileraient le mouvement à une niche d’emplois.
Visages de la coopération
D’une manière générale, le travail humanitaire se fait entre « amis », ou tout au moins entre institutions qui ont eu une expérience en la matière. «En ce qui concerne la CRC, elle distille fièrement son sourire grâce au soutien sans faille de ses partenaires organiques que sont le Comité international de la Croix-Rouge et la Fédération internationale des sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge», confesse Cécile Akame Mfoumou.
Ensemble, ces organisations dessinent depuis un écheveau des priorités en faveur de la jeunesse (vulgarisation du droit international humanitaire, communication en situation d’urgence, distribution des vivres et non-vivres, rétablissement des liens familiaux, dépistage de la malnutrition prise en charge des femmes enceintes et des enfants de 0 à 5 ans, sensibilisation et mobilisation des communautés, appui à la vaccination…).
A côté, d’autres organismes internationaux (Unicef, Pam et HCR) et des partenaires privés (Books for Africa, Cerac) accompagnent l’action quotidienne de la CRC en direction de la jeunesse.Jean-René Meva’a Amougou
Les tout-petits, pépinière de la CRC. La jeunesse de la CRC en action à Abong-Mbang. Défilé dans les rues de Yaoundé. Art et culture: Les rayons italo-camerounais illuminent Mbalmayo
La 132ème fête internationale du travail, dans le chef-lieu du département du Nyong-et-So’o, a servi de tribune d’expression à la coopération entre les deux pays.
Sergio Mattarella, en visite à Mbalmayo le 19 mars 2016 Prenant part à la parade à la Place des fêtes de Mbalmayo (à une soixantaine de kilomètres de la capitale), le personnel du Centre d’Orientation Educative (COE) a fait montre de son savoir faire, à travers des reflets multicolores aux couleurs du Cameroun et de l’Italie.
Sous le prisme du COE (présent depuis 1970 au Cameroun et dont le siège est à Mbalmayo), la coopération Cameroun-Italie, vieille de plusieurs décennies, ménage la monture et la visibilité de la culture camerounaise. Par le biais des actions et projets pilotés depuis Mbalmayo, le Coe via sa dernière trouvaille (Cam on !), entreprend des initiatives avec une portée à l’échelle nationale et internationale.
Cam on !
Prenant part à la parade à la Place des fêtes de Mbalmayo (à une soixantaine de kilomètres de la capitale), le personnel du Centre d’Orientation Educative (COE) a fait montre de son savoir faire, à travers des reflets multicolores aux couleurs du Cameroun et de l’Italie.
Sous le prisme du COE (présent depuis 1970 au Cameroun et dont le siège est à Mbalmayo), la coopération Cameroun-Italie, vieille de plusieurs décennies, ménage la monture et la visibilité de la culture camerounaise. Par le biais des actions et projets pilotés depuis Mbalmayo, le Coe via sa dernière trouvaille (Cam on !), entreprend des initiatives avec une portée à l’échelle nationale et internationale.
En plus des expositions et sensibilisations sur l’importance de valoriser la culture, le projet d’entreprise sociale et d’éducation au Cameroun, Capacity Bulding, en abrégé « Cam, On ! », est déjà actionné. Entre autres, par la mise sur pied du Comité de pilotage chapeauté par Alex Mbarga, le démarrage en novembre 2017 des cours à la Libre Académie des Beaux-Arts (LABA), l’inscription dès lundi dernier des journalistes à la participation d’un séminaire sur la formation artistique etc., Cam On !, s’inscrit dans la dynamique impulsée par le chef de l’Etat italien, Sergio Mattarella, en visite à Mbalmayo le 19 mars 2016.
Lequel, en vantant le partenariat entre les deux pays, conviait les acteurs à davantage mettre en exergue la culture, l’art, la formation artistique et la préservation de l’identité culturelle du pays hôte dans les structures italiennes implantées ici.
Démembrement de la Libera Academia di Belle Arti, Laba, basée à Brescia en Italie, la Laba pôle Cameroun en construction au quartier Logbaba à Douala, abrite pour le moment une trentaine d’étudiants de différentes nationalités d’Afrique centrale, une quinzaine de personnes dans le corps administratif et enseignant, constitué de Camerounais et d’Occidentaux.
Selon Alex MBARGA, par ailleurs promoteur du Coe, la 1ère phase de l’ouvrage sera finalisée ce mois. Débutés à bonapriso à douala, les cours se poursuivent présentement au siège de l’institution au quartier Logbaba. «A court terme, l’aboutissement des procédures administratives fera pousser de terre deux pôles de formation similaire à Mbalmayo et à Bafoussam, disposant d’un Hub culturel et artistique », précise t-il. L’un des atouts majeurs selon lui étant «la possibilité pour de jeunes artistes de solliciter de micro- crédits pour leurs Start up».
Syncrétisme
Sous la houlette de la Laba, Cam on !, est une innovation sur le champ de l’enseignement artistique au niveau supérieur. Ainsi, la Laba offre 03 ans de formation en design, graphique design multimédia et fashion design. Laquelle est sanctionnée par l’obtention d’une licence professionnelle avec «possibilité de 02 ans de formation dans le pôle mère en Italie, en vue de l’obtention d’un master 2», à en croire le promoteur. Il précise qu’«une attention est par ailleurs accordée à l’enseignement de l’italien et de l’anglais, d’où le choix de l’anglicisme Cam on !».
Né en avril 2017, Cam On ! se propose entre autres de préparer les étudiants à une insertion socio – professionnelle adéquate dans les secteurs sus-mentionnés, mais aussi, de la communication et de l’industrie multimédia. C’est d’ailleurs dans le prolongement de ses activités que « Cam on !», compte ouvrir davantage ses portes en faveur de la formation des journalistes culturels, avec des ateliers pratiques au cours de cette année en guise d’additif à celle de la semaine du 04 au 10 décembre 2017.
Tenu sur le thème : «le journalisme et la perspective de promotion artistique au Cameroun», cet atelier du projet Cam on, ainsi que plusieurs autres initiatives et perspectives en faveur de la coopération Cameroun-Italie ainsi ont fait l’objet d’une évocation par le personnel, lors des réjouissances marquant la fête Internationale du travail à Mbalmayo.
Zénabou Nkouandou (DDCOM –Nyong et So’o)
Une vue du COE à Mbalmayo. Dr Antoine Tchoubia: «La vente illicite des médicaments vétérinaires est une réalité au Cameroun»
A Yaoundé, le 11 mai 2018, des discussions de haut niveau portant sur la santé publique animale ont eu lieu sous l’égide de la Cellule d’appui à l’ordonnateur national du Fonds européen de développement (Caon-Fed) et du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales du Cameroun. L’occasion a permis au président de l’Ordre national des vétérinaires du Cameroun de se prononcer sur la question de la réglementation du marché du médicament vétérinaire.
Tout au long de vos discussions avec les officiels de la santé animale de l’Union européenne et du ministère en charge de ce secteur, vous insistiez sur le problème de la disponibilité du médicament vétérinaire au Cameroun. Ce problème, comment le déclinez-vous concrètement ?
Une solution au problème de la disponibilité des médicaments vétérinaires ne pourra être trouvée que si un dispositif cohérent est mis en place prenant en compte les différents aspects du problème, à savoir réglementaire, scientifique, économique. Il s’agit d’un ensemble qui, de du point de vue de l’ONMVC met à mal le marché. Il n’y a pas un cadre législatif actualisé régissant les médicaments vétérinaires et les aliments médicamenteux pour animaux, adaptés aux spécificités du secteur de la santé animale.
A ce jour, comment se présente le marché du médicament vétérinaire au Cameroun ?
Ce marché est divisé en deux secteurs à savoir: un circuit officiel dit formel et un circuit parallèle dit informel. Le volume de vente des médicaments vétérinaires présente une variation en fonction des zones et espèces animales. Cependant, le marché du médicament vétérinaire au Cameroun est lourdement entravé par la présence de marchés parallèles.
C’est un sujet de fortes préoccupations tant pour les pouvoirs publics que pour les entreprises. Au Cameroun, le marché des médicaments vétérinaires est estimé à environ 20 milliards de FCFA. Selon nos enquêtes, les opérateurs officiellement reconnus couvrent à peine la moitié de ce chiffre d’affaire montrant ainsi l’importance du marché parallèle des médicaments vétérinaires le plus souvent tenu par les non professionnels.
Comment s’approvisionne le marché dit parallèle ?
Tout comme les autres pays au Sud du Sahara, la vente illicite des médicaments vétérinaires est une réalité au Cameroun. En effet, les études menées révèlent l’existence de marchés parallèles de installés au Nigéria, en Egypte, en Inde, au Soudan, au Pakistan et en Chine. L’entrée de ces médicaments dans le pays est en général frauduleuse, elle est effectuée par des réseaux de contrebandes.
C’est un trafic très lucratif qui rapporte autant que le trafic de drogue alors que les risques pénaux encourus sont très faibles. Il y a aussi que le marché parallèle mobilise les médicaments vétérinaires issus des laboratoires dont les coûts de production sont moins élevés, notamment les laboratoires
Que faut-il faire ?
Aux pouvoirs publics et à toute la communauté sanitaire, nous recommandons : l’élaboration et l’application des textes portant réglementation de la pharmacie vétérinaire complétant la loi n°2000/018 du 19 décembre 2000 relative à la pharmacie vétérinaire au Cameroun ; la fermeture des points de vente de médicaments vétérinaires détenus par des non-professionnels notamment des commerçants, des vendeurs d’aliments de bétail, des provendiers ; l’établissement d’une étroite collaboration avec les institutions étatiques concernées tels que les ministères du commerce et de la santé, les services de la police et de la douane pour établir une réglementation assurant une lisibilité de tous les acteurs intervenants dans la chaîne de distribution et de dispensation du médicament vétérinaire ; la création d’un laboratoire de contrôle de la qualité des médicaments vétérinaires au Cameroun pour contrôler la qualité des médicaments vétérinaires entrant dans le pays.Propos recueillis par Jean-René Meva’a Amougou
S.E. Jalel Snoussi
De ce Tunisien, ses collègues diplomates disent qu’il est doué pour le «marketing diplomatique».
L’on en a encore eu la preuve lors du premier Salon africain du bâtiment et des métiers connexes (Afribat), tenu à Yaoundé la semaine dernière. Sur le fond de cet événement, l’actuel plénipotentiaire de la Tunisie au Cameroun a développé des arguments adaptés au pays dans lequel il se trouve. Sur la forme, il a été à l’aise face à la presse.
Accrédité au Cameroun depuis 2015, cet homme assure que les différentes facettes de l’activité diplomatique peuvent se résumer en quatre verbes, souvent utilisés par les diplomates eux-mêmes lorsqu’ils parlent de leur travail: représenter, informer, négocier et organiser.
Pour cela, il accepte de lourdes contraintes : être au service des visiteurs, accepter de longs horaires y compris la nuit ou le week-end. Question pour lui de donner une tonalité particulière au travail qui est le sien.
150: milliards de francs CFA
La Banque mondiale (BM) via l’Association internationale de développement (IDA) vient de mettre cette somme à la disposition du gouvernement camerounais.
Les billets de banque L’argent, précise-t-on, est prioritairement destiné au financement de quatre projets (filets de sécurité sociale, renforcement de la performance du système de santé, appui au programme de développement communautaire et appui à la réforme de l’éducation).
Selon Elisabeth Huybens, directrice des opérations pour le Cameroun à la BM, «ces quatre projets seront menés de manière intégrée afin de trouver des solutions plurisectorielles aux problèmes complexes des réfugiés et des communautés d’accueil».
Avec cet appui financier, le Cameroun devient le premier pays à profiter du nouveau sous-guichet régional de 2 milliards de dollars créé par l’IDA pour aider les pays à faible revenu et confrontés aux flux massifs de réfugiés. Selon le HCR, le Cameroun abrite actuellement et généreusement près de 350 000 réfugiés venus de la RCA et du Nigeria, avec déjà environ 10 000 nouvelles arrivées depuis le début de l’année 2018.
Infrastructures régionales: Le coup de pouce de l’Union européenne
Bruxelles va contribuer à la construction de deux ponts qui vont faciliter les échanges entre le Cameroun et deux de ses voisins.
Photo de famille à l’issue des discussions. Les travaux de construction du pont sur le Logone à l’Extrême-nord et celui sur la Cross River dans Sud-ouest devraient être lancés en début 2019. «Pour les deux ponts, les conventions de financement ont été signées à Bruxelles il y a deux semaines (27 avril 2018 NDLR). Il y a encore une question liée au niveau d’endettement du Cameroun.
Mais le planning prévoit que les travaux commencent en début 2019», informe Aliou Abdoullahi. Le coordonnateur de la Cellule d’appui à l’ordonnateur national du Fonds européen de développement (Caon-Fed) s’exprimait le 08 mai dernier au sortir d’une visite de courtoisie effectuée à la délégation de l’Union européenne (UE), puis au siège de la cellule, par une délégation gouvernementale à l’occasion de la célébration de la fête de l’Europe.
Intégration n’a pas pu avoir les détails sur la nature du problème en rapport avec le niveau d’endettement du Cameroun. En revanche, il est acquis que, pour la construction de ces deux ouvrages, l’UE met sur la table sous forme de don, 65 millions d’euros (environ 43 milliards de francs CFA), soit un peu plus de 26 milliards de francs CFA pour le premier pont et plus de 16 milliards pour le second pont.
Le reste du financement est assuré par un prêt de la Banque africaine de développement (Bad). A la Caon-Fed, on précise que le financement de Bruxelles est un soutien de l’UE au Cameroun «dans son rôle de pays pivot pour le développement des infrastructures régionale».
Projets intégrateurs
Le pont sur le fleuve Logone, entre Yagoua (Cameroun) et Bongor (Tchad) va contribuer à l’amélioration de la circulation des biens et des personnes et au désenclavement des zones à fort potentiel économique entre la région septentrionale du Cameroun et le Nord-Est du Tchad. Ce projet ambitionne de redynamiser les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Tchad.
Ces échanges sont lourdement affectés par la présence de la secte terroriste Boko Haram. Du pont à double voie (de 402 mètres, sur la Cross River entre Bamenda -Cameroun- et Enugu -Nigéria), il est attendu la fluidité du trafic au passage de la frontière entre les deux pays. Ce pont aura, par ailleurs, la particularité de faciliter les échanges socio-économiques et commerciaux entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDAO).
D’autres projets d’infrastructures d’importance régionale sont déjà en phase de maturation. On peut citer le projet d’interconnexion électrique entre le Cameroun et le Tchad. Selon nos informations, les études financées par l’UE sont déjà disponibles et Bruxelles serait disposée à contribuer à hauteur de 30 millions d’euros (près de 20 milliards de francs CFA) pour sa réalisation.
Dans la pipe également, le réaménagement du tronçon Magada-Maroua sur la Route nationale n°1 et du segment Magada-Yagoua sur la Route nationale n°12 dans l’Extrême-nord dont les études techniques menées toujours sur financement de l’UE sont en cours. En maturation aussi, la rénovation du chemin de fer entre Belabo et Ngaoundéré et de la construction de la Ring-Road.
Aboudi Ottou
Odile Atangana: ‘’Mon cœur de patriote et de panafricaniste saigne’’
Je m’inquiète, parce chez nous le journalisme a perdu de ses valeurs
Odile Atangana Journaliste politique et lobbyiste, la Camerounaise en séjour médical en Suisse se lâche sur des sujets d’actualité : corruption des dirigeants et gouvernants africains; problèmes sécuritaires dans la sous – région Afrique centrale; unité nationale et problème anglophone au Cameroun…
Madame Odile Atangana vous êtes journaliste politique réputée et stratège en communication politique à l’international. Qu’est-ce que vous dites d’essentiel sur votre carrière dans la presse et dans la communication politique?
Il faut aimer ce qu’on fait avec passion. Exercer le métier de journaliste n’est pas une sinécure. L’objectif de ma carrière est toujours resté le même : participer au développement de mon pays, le Cameroun. Je suis journaliste et stratège politique. J’ai choisi la politique pour deux raisons : comprendre le fonctionnement politique de l’Afrique qui semble maintenir tout un continent dans l’inertie ; et pouvoir y remédier à mon petit niveau.
De Paris où j’exerçais déjà dans une division Afrique, j’ai lancé une radio sur Internet pour réveiller l’Afrique, parler de l’Afrique au Français de la rue qui ne comprenait pas qu’on émigrait chez lui parce que tout était pillé chez nous. Toujours de Paris, je suis devenue l’attachée de presse du Directeur de Publication du Journal et de la Radio Le Démenti. Vous vous souvenez de ce qui s’y faisait. Très controversés, ces deux medias – là ! Mais à ce jour, Le Dementi avait raison, n’en déplaise aux esprits chagrins. Alors, j’ai compris que ma voix n’était pas assez forte pour être entendue de si loin.
Fin 2012, je suis rentrée au Cameroun. J’ai pris soin de conserver mon agenda. Et c’est cela qui m’a permis de faire de la stratégie politique, de profiter de cette promiscuité avec certains dirigeants du continent pour intervenir, lancer des S.O.S. au secours de l’Afrique et même décrier le laxisme, la corruption et l’injustice devenus le quotidien de l’Afrique.
J’ai pris de gros risques comme paneliste sur certaines chaînes de télévision et de radio en Afrique. Certains dirigeants ont compris ; et on s’étonne de voir les résultats dans’ leurs pays. D’autres essaient, mais redoutent les représailles du grand colon. D’autres, hélas, ont les pieds et poings liés. Je peux donc résumer ma carrière, qui n’est pas terminée, comme une passion. Un apostolat, une réussite. Si j’avais à recommencer, je serais toujours journaliste.
Depuis plusieurs mois, on vous a perdue de vue dans le monde des médias et de la communication. Vous ne participez plus à des colloques à l’international, on ne vous voit plus parlant à l’oreille des chefs d’Etat. Qu’est-ce qui explique cette absence?
La dernière fois qu’on s’est vus, c’était à la remise du prix Unesco Teodoro Obiang à Malabo. Mais je suis repartie à Malabo pour remettre le prix du Dialogue Islamo-chrétien décerné à Mme Constancia Mangue de Obiang, accompagnée du bureau de cette structure qui a déjà remis le même prix à des personnalités comme le Roi du Maroc, etc. Et je ne me sentais pas déjà bien ; mais j’ai quand même assisté à la grande fête de l’Union africaine à Kigali.
…Je suis énormément ce qui se passe en Afrique et surtout dans la sous-région. J’ai déploré la tentative du coup d’Etat en Guinée Equatoriale. Le travail qu’abat le président Obiang dans son pays est remarquable. Il n’est peut – être pas parfait, mais il a installé le bien-être en Guinée Equatoriale. Même si une petite poignée de frères Guinéens n’apprécient pas les grandes bâtisses, les autoroutes et la Paz, la clinique de la Madona de Guadelupe… Ils n’aiment pas, c’est tout, on n’y peut rien. Nos frères de Centrafrique n’ont toujours pas trouvé la paix malgré le changement de chef d’Etat. Au Cameroun, la guerre sévit au nord et maintenant dans la zone d’expression anglaise….
Quand je suis allée à Libreville avec le Corps panafricain des observateurs électoraux (CPOE) pour la dernière présidentielle, je ne pouvais plus marcher. On a pensé à toutes les maladies. Je suis d’abord revenue dans mon pays d’adoption, la Côte d’Ivoire. Le traitement s’est avéré limité. Les infrastructures, les médicaments, tout semblait non adapté à ma souffrance. Et depuis des mois, je suis en Europe où je retrouve tout doucement la santé, grâce à l’Éternel.
A ce jour, comment vous vous portez?
A ce jour, je ne souffre plus physiquement, mais j’ai été très fragilisée par cette maladie, très rare, sans explication dans la médecine moderne, puisque n’accusant aucun virus pouvant mettre ma vie en danger de cette façon-là. On dit donc Gloire à Dieu.Combien de temps faudra-t-il pour vous remettre totalement?
Le temps pour me remettre? Les médecins me le diront, c’est une maladie très maligne, qui peut revenir un matin, c’est pour cela le traitement prendra du temps.Qui supporte la facture de vos soins de santé?
Mon travail a dû être apprécié par mes partenaires en communication. Ils ont décidé de m’aider. Je ne citerai pas de noms, mais ils ne sont pas Camerounais.Vous êtes restée malgré la maladie une observatrice avertie de la scène médiatique ou politique en Afrique et dans le monde. Quelle est votre analyse de la situation socio – politique en Afrique centrale?
Je suis énormément ce qui se passe en Afrique et surtout dans la sous-région. J’ai déploré la tentative du coup d’Etat en Guinée Equatoriale. Le travail qu’abat le président Obiang dans son pays est remarquable. Il n’est peut – être pas parfait, mais il a installé le bien-être en Guinée Equatoriale. Même si une petite poignée de frères guinéens n’apprécient pas les grandes bâtisses, les autoroutes et la Paz, la clinique de la Madona de Guadelupe… Ils n’aiment pas, c’est tout, on n’y peut rien.Nos frères de Centrafrique n’ont toujours pas trouvé la paix malgré le changement de chef d’Etat. Au Cameroun, la guerre sévit au Nord et maintenant dans la zone d’expression anglaise.
Mon cœur de patriote et de panafricaniste saigne, quand je ne vois aucune solution trouvée à ces deux problèmes. Mais Dieu est au contrôle dans notre beau Pays. Tout s’arrangera.Avez- vous des attentes ou des souhaits à formuler par rapport à la situation socio – politique en Afrique centrale?
Je suis désolée de dire que je n’ai plus aucune attente par rapport à la situation sociopolitique en Afrique centrale. Nous savons tous que «des forces endogènes entretiennent des relations incestueuses avec des forces exogènes » et tant que c’est ainsi, il n’y aura rien à attendre de notre sous-région et même d’ailleurs de notre continent tout entier. Des souhaits à formuler, hélas oui. Un amour de son pays, la fierté d’être Africain, le respect de soi et par ricochet de l’autre, la crainte de Dieu, enfin une réinstallation de l’Essence africaine dans la mondialisation.Votre pays le Cameroun va organiser une élection présidentielle en octobre prochain et une coupe d’Afrique des nations de football dans douze mois. Avez-vous des pronostics?
La présidentielle en octobre 2018, si le CPOE est accrédité, je pourrais y jouer ma partition comme observateur électoral. Ce n’est pas une malédiction pour l’Afrique que des élections soient un motif de désordre ou de peur. Je crois que le Camerounais est déjà assez mur pour choisir son président et décidé de sauvegarder la paix dans son Pays.Quel regard sur les problèmes sécuritaires sans précédents et les revendications sécessionnistes qui travaillent le Cameroun aujourd’hui?
La sécession. Je me souviens des deux Cameroun fédérés. Je connais la République fédérale du Cameroun et j’ai vu naitre la République unie du Cameroun et enfin la République du Cameroun. Les principaux signataires sont morts, mais les acteurs et les progénitures de ces signataires sont là et laissent parler de sécession. On ne désavoue pas son père. C’est manquer d’éthique et de classe.Votre mot de fin?
Je vous remercie d’avoir eu le souci de savoir comment je me porte. Au Cameroun, on est amis et confrères sur les plateaux de télé ou de radio. Le journalisme est une confrérie, quand d’aucuns sont contents ou restent indifférents du sort de ceux qui souffrent ou sont en prison, je m’inquiète, parce chez nous le journalisme a perdu de ses valeurs. Alors je te dis bon vent que vive le journal sous-régional Intégration.Propos recueillis par
Thierry Ndong OwonaBilinguisme et multiculturalisme : Une journée de promotion instaurée à Eneo Cameroon
Elle sera observée le 3 mai de chaque année au sein de la structure de fourniture d’énergie électrique.
Joël Nana Kontchou s’exprime parfaitement en français et en anglais. Tous les vendredis, il s’habille en tenue traditionnelle de son pays le Cameroun. Plusieurs collaborateurs du directeur général d’Energy of Cameroon (Eneo) sont dans la même mouvance que leur patron. Ceci dans le but de promouvoir le bilinguisme et le multiculturalisme au sein de leur entreprise.
Ces valeurs très chères à Eneo Cameroon, sont désormais pérennisées chaque 3 mai. Une commission de promotion du bilinguisme et du multiculturalisme a d’ailleurs été installée au sein de l’entreprise le 3 mai 2018, par Ama Tutu Muna, qui représentait le président de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme. Composée de 12 membres, le mandant de la commission d’Eneo est de deux ans, renouvelable une fois.
Son but est « d’aider à consolider les acquis que nous avons déjà enregistrés jusqu’ici, voire même les dépasser », ambitionne le Directeur général. En effet, de par leur position stratégique, Nana Kontchou rappelle que le bilinguisme, le multiculturalisme et le vivre ensemble ont toujours été leur ADN.
Leurs valeurs « Intégrité, Respect, Cohésion et Engagement » le prouvent à suffisance. « C’est des valeurs qu’un groupe de jeunes de l’entreprises nous ont inspiré il y a trois ans au pied du Mont Cameroun à l’occasion de l’une de nos retraites stratégiques », se souvient Joël Nana Kontchou.
A Eneo, on apprend que le respect renvoie au fait que le staff s’accepte dans sa diversité et dans ses différences. La cohésion comme pilier du travail en équipe et du brassage culturel. « Ceci veut dire qu’Eneo avait déjà pensé à prendre en compte le multiculturalisme dans les valeurs qui guident son fonctionnement.
Sur le plan pratique cela est visible », se félicite le top management. Toujours dans sa quête du vivre ensemble, l’entreprise a une division de la traduction et de l’interprétation opérationnelle depuis 2001. Concernant le partage des richesses générées par la structure, l’Etat détient 44% des parts, l’actionnaire majoritaire Actis en a 51% et 5% revient au personnel.
Ils s’expriment couramment en français et en anglais
Un traitement qui satisfait ses 3750 agents, ainsi que ses plus de 400 sociétés partenaires qui emploient directement plus de 4000 personnes et indirectement plus de 11000 autres, qui s’expriment parfaitement dans les deux langues officielles du Cameroun. Pierre Nseke, agent Eneo en service à Limbe dans le sud-ouest, est francophone à la base.
Nouvellement arrivé dans cette partie du pays pour son travail, il avait des difficultés pour communiquer avec ses clients, il a appris l’anglais au contact de la communauté et à l’aide de plusieurs outils. « A mon arrivée dans la région du sud-ouest, étant donné que mon vocabulaire en anglais n’était pas riche, j’ai eu beaucoup de difficultés à m’exprimer dans cette langue. J’avais également des problèmes dans la compréhension de l’anglais, ce qui a rendu la communication très difficile au départ ». Aujourd’hui, Pierre s’exprime avec un peu plus d’éloquence en pidgin et en anglais.
François Tamgue, en service à Kumba, n’a pas rencontré les problèmes similaires, car né des parents de deux régions différentes. Affecté au sud-ouest par Eneo, il a épousé une fille de père originaire du centre et de mère originaire du nord-ouest. Au contact de ses clients et de sa belle-famille, François a vite appris l’anglais qu’il pratique excellemment aujourd’hui. « Je n’ai vraiment pas connu de difficulté particulière.
Je me suis intéressé à la langue anglaise dès le début de mes études secondaires. Après plusieurs années, lorsque je suis arrivé dans cette région dans le cadre de mon travail, la difficulté que j’ai rencontrée était le manque de fluidité dans mon expression orale. En interagissant avec les gens et en faisant un effort conscient de parler anglais et d’éviter le pidgin, je me suis amélioré considérablement », témoigne-t-il.
Didier Ndengue
Cameroun:Une nouvelle arnaque au siège de la Mida
Sous le prétexte de suivre les dossiers de remboursement, un groupe d’individus extorque de l’argent aux souscripteurs de ce « programme ».
Parce que la nature a horreur du vide, Boris s’est imposé en porte-voix d’une foule anonyme, souffrante et éruptive devant le siège de la Mida (Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique) sis au quartier Ahala (Yaoundé III). Face au reporter, son phrasé est d’un charme ensorcelant. «Le gouvernement ment évidemment.
Assurément, son contingent a ramassé l’argent. Courageusement et fermement, nous lui réclamons cet argent. La Mida a généreusement et irréprochablement enrichi beaucoup. D’où vient-il qu’en ce moment, on dise qu’il n’y a plus d’argent ? S’ils ne veulent pas de soulèvement, qu’il leur remette leur argent calmement».
Ce 25 avril 2018, son discours s’inspire du dernier communiqué du ministre de la Communication (Mincom) sur le sujet. Des hommes et des femmes l’écoutent attentivement. Des indiscrétions picorées sur le site révèlent que Boris ne fait pas partie des personnes en attente de remboursement de leur argent placé dans cette ONG scellée le 19 avril 2018 par Jean-Claude Tsila, le préfet du département du Mfoundi.
Au moins, Boris a une bonne raison de flâner ici: «Je suis le chargé de communication des gens que vous voyez. Je suis là pour leur donner la bonne information sur les délais de remboursement et la procédure à suivre», brandit-il sans fard. Sous un soleil doux, Boris a un autre rôle : calmer les souscripteurs qui échouent à contenir leurs émotions. Aux uns et autres, il conseille de porter leurs noms et prénoms sur sa liste, moyennant 2 500 francs CFA, de «frais de suivi».
Combat d’intentions
Ici à Ahala, on ne compte plus les versions sur un prétendu échéancier de remboursement. Dans la foule, l’ambiance nourrit toutes les suspicions sur les intentions réelles de l’Etat. «C’est la même ambiance qui nous force à nous confier aux chargés de communication», confesse un vendeur de pagnes ayant souscrit à hauteur de 300 000 francs CFA.
Selon ce commerçant, des plateformes d’informations ont vu le jour depuis la cessation des activités du Mida. «Au moins cinq groupes nous donnent des informations de première main sur la position de nos demandes de remboursement», avance-t-il. La passerelle est toute offerte à Mister Luke, un autre chargé de communication. Sur la foi de ses «constats propres», «le gouvernement fait miroiter aux souscripteurs une rétrocession de leur argent, mais son plan reste totalement flou», analyse-t-il, se félicitant d’apporter aux usagers «une clarification sur ce qui a toutes les apparences d’un marché de dupes».
La suite révèle que des listes ont été confectionnées. Elles s’allongent chaque jour, sans que la moindre preuve de «suivi» ne soit fournie par ceux qui les tiennent. A ce propos, Boris se débine et bonifie son rôle de «chargé de communication». «Pour une affaire aussi bizarre que celle du Mida, les souscripteurs sont de plus en plus marqués par deux tendances contradictoires.
D’une part, ils sont submergés d’informations hétérogènes provenant des médias, dans des flux où l’accessoire et l’anecdotique côtoient l’essentiel et le fondamental. D’autre part, la tendance actuelle est à la personnalisation de l’information ; parce que les cas ne sont pas les mêmes. Mon équipe et moi-même œuvrons pour que les gens qui ont mis leur argent dans cette affaire soient bien informés », dit-il. Sur son portable, l’icône des «textos» signale des dizaines de messages.
A travers ceux-ci, des souscripteurs, dont les espoirs se sont fracassés au lendemain de la publication du second communiqué du Mincom, faute de temps, le sollicitent en payant via le mobile money. De fait, des dispositifs logistiques et humains ont été mis sur pied. A la clé, pour répondre à trois besoins : «raccourcir les délais de traitement des dossiers des souscripteurs, faciliter les échanges entre ces derniers et la commission de recensement, enfin leur permettre de communiquer presque en temps réel», vante Boris.
Concurrence
Sur place ici, la com’ sur le remboursement des sommes a trouvé une nouvelle résonnance avec le blackout sur la suite des enquêtes diligentées par les autorités compétentes. Ceux qui, comme Mister Luke, prétendent les côtoyer, diabolisent les «nouveaux réseaux» constitués autour de l’«affaire Mida». «Ce sont des gens qui ne font qu’amplifier les possibilités de diffusion d’informations partiales, incomplètes ou fausses», croit-il savoir. Selon lui, une tendance lourde à s’enrichir autour du «Mida fermé» s’est développée progressivement depuis quelques jours.
Et n’hésitant pas à revendiquer le copyright de «chargé de communication sur le site», le jeune homme incrimine la démarche de ses concurrents supposés ou avérés. «Celle-ci, allègue-t-il, reposerait sur la nécessité d’être le premier, pour paraître être le meilleur. A la différence de ce que nous proposons, le marketing mal conçu domine parfois».
Surfant sur le fait que ceux qui réclament leur argent au Mida sont intercalés entre la soif d’informations fiables et l’éventualité de tout perdre, un autre «chargé de communication» corrobore, sous anonymat, ce raisonnement. «Maintenant, tout repose sur la manière dont on le fait. Certains faux chargés de communication étayent sérieusement leur propos et donnent de nombreuses références, fausses par ailleurs ; parce que l’homme de la rue n’a ni accès à toutes les informations, ni le temps de tout vérifier».
Jean-René Meva’a Amougou
Les premières révélations de l’enquête Mida
Dans les secrets de la main courante.
Depuis la mise sous scellés des locaux de la Mida sis au quartier Ahala, le public dans sa buée, semble attendre que le point des enquêtes soit mis à sa disposition. Cela est d’autant demandé que l’affaire Mida surgit dans un contexte où les mots sont parfois détournés de leur sens, où les charges de la preuve contre certaines autorités sont retournées, où les argumentations des uns et des autres égrènent la thématique du complot contre on ne sait qui.
I- Les responsables du Mida jouent la carte de l’omerta
Mais, à en croire des sources proches de l’enquête, les responsables de la Mida ont été mis aux arrêts dans une unité de police de la capitale. Les mêmes sources précisent que, dans un étonnant consensus, toutes les personnes arrêtées ont choisi de ne rien dire, «de peur d’être liquidées», disent-elles. Elles auraient, soulignent-on, peur de construire des impasses sur certaines autorités du pays. On indique même avec force que pour faire «rouler» le Mida, des pressions sont réputées avoir été faites à partir des hauts lieux de Yaoundé. Et du coup, au stade actuel des enquêtes, cela complexifie les enjeux que charrie la situation.
II- Siège du Mida, patate chaude dans les mains du commandement
Jusqu’ici, ce que l’on sait aussi, c’est que le fait d’avoir scellé les locaux du Mida laisse maintenant échapper l’embarras du gouvernement. Et selon de bonnes sources, celui-ci s’est engouffré dans une histoire de chiffres à crédibiliser, aux fins de rassurer une opinion nationale suspicieuse à souhait et à raison.
En fait, tout ne s’est pas passé comme prévu. On mentionne à cet effet que le vrai montant trouvé au siège du Mida reste insondable. Les autorités spéculaient au départ sur un déficit d’environ 300 millions francs CFA. D’où le premier engagement du gouvernement à rembourser tous les clients du Mida. Mais, le déficit a finalement été évalué à près de 09 milliards de francs CFA.
Ce qui justifie le rétropédalage du Gouvernement quant au remboursement des sommes placées par les souscripteurs. Colossale, cette somme a fini par ruiner les bonnes intentions du gouvernement préoccupé à lessiver son image en cette veille de scrutin présidentiel dans le pays.
III-Mida, aucun papier officiel et rôle trouble de l’administration
L’«ONG» n’a aucun papier officiel décerné par l’administration camerounaise, si ce n’est un récépissé de déclaration de création d’un journal dénommé Mida. Ce récépissé est signé de Joseph Beti Assomo, alors préfet du département du Mfoundi. Les autorités administratives du Mfoundi le savaient. Et selon toute vraisemblance, utilisait ce manquement comme moyen de chantage aux responsables du Mida. En effet, le Mida existe comme journal, et non comme structure de formation, de collecte et de redistribution de fonds.
En voulant créer une antenne supplémentaire dans l’arrondissement de Yaoundé IV, les responsables du Mida ont vu les enchères monter de la part de hauts commis de l’Etat en charge de l’administration dans le département du Mfoundi. Le montant de 100 millions de FCFA est avancé pour permettre à Mida d’étendre ses activités dans l’arrondissement de Yaoundé IV. Malheureusement, la négociation a tourné au vinaigre, et la pose des scellés au siège du Mida a provoqué une émeute inattendue. Ce qui a permis de découvrir le pot aux roses.
Des indiscrétions très informées relèvent par ailleurs que les services spéciaux du pays ont régulièrement produit et mis à la disposition des hautes autorités du pays (notamment la présidence de la République) de nombreux bulletins de renseignements sur le Mida. Ceux-ci ne produisaient pas la réaction attendue. Actuellement, l’heure est à l’identification des points de blocage.
Marché financier : La révolution que prépare la Cemac
En vue de renforcer le rôle de la bourse dans le financement des économies de la communauté, un acte additionnel, signé le 19 février 2018, exige des réformes aux Etats-membres. Celles-ci appellent la modification de leur idéologie économique.
Jusqu’ici, l’attention des citoyens de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) est focalisée sur la fusion des deux bourses en activité dans la sous-région. Concomitamment à ce processus, une révolution beaucoup plus importe se prépare pourtant dans le secteur.
Elle est contenue dans l’acte additionnel du 19 février 2018 portant justement unification du marché financier de la Cemac. En vue de renforcer le rôle du marché financier dans le financement des économies de la Cemac, l’article 8 de ce texte donne deux ans, c’est-à-dire jusqu’au 19 février 2020, aux Etats membres de la Cemac pour effectuer un ensemble de réformes pour le moins révolutionnaires au regard du contexte.
Cet article dispose en effet: «en vue de renforcer le rôle du marché financier dans le financement des économies de la Cemac, dans un délai de vingt-quatre (24) mois, à compter de la date de signature du présent acte additionnel, les Etats procèdent à la cession partielle ou totale en bourse de leurs participations dans le capital d’entreprises publiques, parapubliques, ou issues de partenariat public-privé, notamment dans le cadre de programme de privatisation.
A l’adoption de cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l’ouverture en bourse du capital d’entreprises ayant pour profession habituelle, la gestion ou la conservation de l’épargne publique (banques, compagnies d’assurance etc.). A l’adoption de cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l’ouverture en bourse du capital d’entreprises multinationales ou filiales de multinationales exerçant leurs activités sur le territoire des Etats membres.
A l’adoption de mesures incitatives permettant d’assurer le recours des entreprises des secteurs économiques stratégiques aux marchés financiers. A leur entrée dans le capital de la bourse régionale à hauteur de 30%, soit 5% par Etat membre».
Changements
L’obligation faite aux entreprises publiques et parapubliques, aux microfinances, aux banques et aux compagnies d’assurance d’entrer en bourses, appelle de la part de ces structures des changements importants. D’abord en termes de transparence. Il faudra désormais tenir une comptabilité régulière et fiable sanctionnée par la production annuelle des états financiers crédibles (bilan, tableau financier des ressources et emplois, compte de résultats, états annexés, déclaration statistique et fiscale).
Ce qui est loin d’être le cas à ce jour. Cette situation va contraindre les Etats d’améliorer la gestion des entreprises où ils sont actionnaires (unique, majoritaire, minoritaire…). Ensuite, beaucoup d’entreprises devront revoir leur statut juridique. Dans une interview au bihebdomadaire Défis Actuels, édition du 03 au 06 mai, l’économiste Jean-Marie Biada, indique que pour accéder au marché financier, «il faut être une société de capitaux, notamment une société anonyme avec conseil d’administration».
Or, constate cet expert des questions boursières, «la grande majorité des PME et grandes entreprises au Cameroun, ne sont pas des Sociétés anonymes avec conseil d’administration. (…) la grande majorité de sociétés de capitaux recensées, n’est faite que de sociétés anonymes avec administrateur général : ici, la taille du tour de table ne dépasse guère trois actionnaires». «Le vrai changement doit s’opérer à ce stade : au niveau des mentalités de nos opérateurs économiques à qui, Aimé Césaire, d’heureuse mémoire, rappelle dans Cahier d’un retour au pays natal, que l’ère des Destinées solitaires est révolue», estime l’économiste.
En somme, les six Etats membres de la Cemac sont fondamentalement conviés à modifier, dans un délai de 24 mois, leur idéologie économique. Celle-ci devrait davantage se muer vers une économie de marché clairement assumée. Mais l’intervention de l’Etat comme agent/client et agent/régulateur suggère davantage un keynésianisme proche de l’ordolibéralisme allemand. Un courant libéral selon lequel la mission économique de l’État est de créer et maintenir un cadre normatif permettant la concurrence libre et non faussée entre les entreprises. L’ordolibéralisme est parent du système d’économie sociale de marché.
Un marché peu développé
L’atonie actuelle du marché des capitaux en Afrique centrale est une préoccupation pesante. Jusqu’ici, les entreprises publiques et parapubliques, les microfinances, les banques, les compagnies d’assurances et les filiales multinationales exerçant dans la Cemac sont très peu présentes en bourse.
Au niveau du Cameroun, seules trois sont cotées au compartiment des titres de capital (Semc, Socapalm et Safacam). Au 31 janvier 2017, le montant des fonds levés sur le marché financier régional s’établit à 800 milliards de francs CFA. Aujourd’hui, sur les bourses du Cameroun et d’Afrique centrale réunies, la quantité de fonds levés ne représente que 1,4% du PIB.
Au Nigéria, les volumes de transactions boursières représentent 40% du PIB, même si on ne prend comme indice que la capitalisation. Au niveau de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le seuil avoisine 20% du PIB. Il y a donc du pain sur la planche. L’exemple des Etats-Unis montre bien que le marché est le meilleur moyen de financement. Le pays de l’oncle Sam finance son économie à 80% par l’intermédiaire des marchés financiers et à 20% par les banques.
Les pays d’Afrique centrale financent leur économie à 80% par les banques et à peine 0,5% par les marchés financiers. Le potentiel est pourtant réel. L’étude du cabinet Roland Berger sur le potentiel du marché financier régional révèle que le marché de la Cemac avait une profondeur estimée de 250 milliards de francs CFA en 2015 et pourrait atteindre 2 150 à 2 450 milliards de francs CFA en 2025.
Zacharie Roger Mbarga
Fusion des régulateurs: Le clair-obscur persiste
Malgré la signature le 11 avril 2018 d’une convention de coopération entre la Cosumaf et CMF, le flou demeure sur le processus d’unification des deux structures.
Signature de la convention de coopération entre la Cosumaf et CMF. Alors que les craintes d’une autorégulation se propagent, les inquiétudes rejaillissent sur la fonte définitive de la Commission de surveillance du marché financier (Cosumaf) de la Cemac et la Commission des Marchés Financiers du Cameroun (CMF). Les pays de la sous-région reconnaissent l’avantage comparatif de l’institution camerounaise en expertise.
Mais la peur de voir le Cameroun «envahir» cet organe spécialisé de la Cemac rallonge les réflexions sur la méthode d’imbrication à mettre en œuvre. On en saura certainement davantage le 26 août prochain. A en croire Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Beac et responsable du processus d’unification du marché financier, à cette date, «il va y avoir une réunion technique à Douala impliquant tous les acteurs des bourses et les régulateurs pour déterminer un calendrier avec un échéancier clairement établi pour nous permettre d’accélérer la mise en place de cette réforme».
Pour l’heure, seule une plateforme d’échange lie les deux institutions. Cessant ainsi d’être concurrente, la Cosumaf et la CMF ont récemment contractualisé une collaboration transitoire. Devant prendre fin en juin 2019 au maximum, la convention entre les deux institutions concerne l’échange d’informations et de documentations.
Le premier alinéa de l’article 2, section 2 de la convention du 27 mars 2018 postule en effet que «les autorités s’obligent, pendant la période transitoire, à se transmettre, recevoir ou échanger toutes les informations et la documentation jugées utiles à l’exercice de leurs missions respectives, en matière de délivrance de visas et d’agréments, de contrôle ou de surveillance des opérations et des entités assujetties».
Le second axe majeur est la reconnaissance mutuelle des visas relatifs aux opérations de bourse. L’article deux indique «les visas relatifs aux opérations de marché délivrés dans le cadre de l’exercice de leur missions par l’une ou l’autre des autorités aux émetteurs de leur juridiction sont mutuellement reconnus et acceptés par elle. Ces visas produisent leur effet sur le territoire des 6 Etats de la Cemac. Aucun émetteur ou opérateur ne peut se voir contraint de solliciter simultanément les visas des deux autorités parties à la présente convention»
Craintes
Le troisième trépied de cette convention concerne la reconnaissance mutuelle des agréments et habilitations délivrés aux entités assujetties. Il s’agit ici, tel que précise l’article 4, du fait pour les deux parties à la convention d’accepter, dans le cadre de l’exercice de leurs missions, les agréments et habilitations délivrés par l’une ou l’autre.
Ces parchemins sont investis du pouvoir que leur confèrent leurs signataires sur toute l’étendue du territoire sous régional. La convention encadre bien d’autres domaines tels que participation mutuelle aux réunions des organes délibérant (article 5), l’échange d’expérience (article 7), coopération technique et opérationnelle des bourses (article 10), tarification des services (articles 11).
Avec des structures étatiques comme principaux émetteurs des capitalisations boursières et obligataires, se dirige-t-on vers l’autorégulation ? Ou vers une détention majoritaire des capitalisations des Etats ? Le régulateur nouveau devrait, semble-t-il faire montre de séduction à l’égard des opérateurs privés ?
Zacharie Roger Mbarga
‘’Le principe premier qui gouverne les opérations du marché financier est la transparence’’
Jean-Claude Ebe-Evina L’information et la formation constituent les deux pieds de la stratégie de vulgarisation des marchés financiers, à graduer en fonction des cibles et des produits
Le Camerounais est conseil expert financier près les Cours d’appel du Cameroun et enseignant-associé des universités. Il décrypte les ressorts de l’acte additionnel pourtant unification du marché financier de la Cemac.
La signature récente de l’acte additionnel portant unification du marché financier de la Cemac acte enfin l’unicité de l’entreprise de marché, de l’autorité de régulation et du dépositaire central. Que vous suggère cette décision des autorités sous régionales ?
Notons tout d’abord que cet acte qui date du 19 février 2018, survient peu de temps (soit trois mois et demi) après la résolution prise dans le cadre de la dernière session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de la Cemac à N’Djamena (du 31 Octobre 2017), et la consacre de ce fait.
Rappelons que ladite résolution qui faisait elle-même suite au communiqué de la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de la Cemac du 23 décembre 2016 à Yaoundé d’une part, et à la décision prise le 27 février 2018 dans le cadre de la session du comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac) d’autre part, visait à établir une seule place financière dans notre zone par voie de fusion de la place régionale domiciliée à Libreville avec la place nationale basée à Douala.
A l’observation du délai de réactivité des chefs d’Etat de la zone, cela est l’expression d’une réelle volonté politique commune mise au service de l’intérêt communautaire, qui a si souvent manqué et a été tout autant très souvent attendue, tant il est vrai que l’intégration régionale, puisqu’il s’agit bien de cela, est avant tout le produit d’une volonté politique, c’est-à-dire des hommes qui animent et tiennent le destin des Etats.
Dans ce sens, l’«avènement» de cet acte ne peut qu’être salué, surtout par les fervents de l’intégration régionale que nous sommes, s’agissant particulièrement de l’intégration financière qui constitue un puissant contributeur ou levier, à la croissance économique.
La plateforme transitoire des régulateurs financiers que crée la convention de Brazzaville sonne pour d’aucuns comme une mise à niveau de la Cosumaf par la CMF. Quel usage commun des ressources ces deux institutions peuvent entretenir à terme ?
La « Convention de coopération et d’échange d’informations entre la Cosumaf et la CMF », a été faite à Yaoundé le 27 mars 2018. Elle a pour objet «… d’organiser, pendant la période transitoire, la coopération, l’assistance mutuelle sur tous les sujets d’intérêt commun et l’échange d’informations entre la Cosumaf et la CMF ». On note que le période transitoire qui est d’une durée limitée, est la période comprise entre la date de signature de l’acte additionnel portant unification du marché et la date butoir (30 juin 2019) pour l’achèvement du processus d’unification du marché financier sous-régional.
Il s’agit pendant ladite période de prendre toutes dispositions utiles visant à poser dans un premier temps « la passerelle » entre les deux places concernées à l’effet de fluidifier les transactions financières sur l’ensemble du territoire zonal, et dans un second temps, à assurer la cohérence, C’est-à dire l’harmonisation des pratiques. D’où la nécessité de procéder par la phase initiale d’échanges d’informations en vue de leur analyse puis de leur validation le cas échéant.
Il s’agit notamment des textes organiques, des documents relatifs au processus de délivrance des visas et agréments ou licences, des documents relatifs aux instruments financiers qui ont cours sur les marchés, et toutes informations concernant la connaissance des opérateurs et acteurs des marchés.
Dans cet esprit, il n’est nullement question d’une quelconque inféodation ou suprématie d’une place par rapport à l’autre, mais plutôt de la mise en commun au profit de tous des infrastructures qui seront jugées efficaces.Pour finir, il est utile de signaler que cette convention est d’ores et déjà opérante dans la mesure où elle dispose en son article 3 que « les visas relatifs aux opérations de marché délivrés dans le cadre de l’exercice de leurs mission par l’une ou l’autre des Autorités aux émetteurs de leur juridiction sont mutuellement reconnus et acceptés par elles. Ces visas produisent leurs effets sur le territoire des six (06) Etats de la Cemac ».
Il s’agit là d’une décision forte, qui consacre les démarches et négociations qui avaient déjà été entreprises depuis près de deux ans, entre les autorités ou régulateurs des deux marchés financiers.
L’obligation faite aux Etats membres de procéder à une cession partielle ou totale en bourse de leur participation dans les entreprises rentrant dans le domaine public contribue-t-il, selon vous, à consolider la présence des Etats ou à accroitre le rôle du marché financier dans le financement des économies locales ?
L’article 8 de l’acte additionnel dispose effectivement «En vue de renforcer le rôle du marché financier régional que les Etats membres procèdent à la cession partielle ou totale de leurs participations dans le capital d’entreprise publiques, parapubliques, ou issues de partenariats public-privé, notamment dans le cadre de programmes de privatisation ».
Pour apporter une réponse à votre question, il faut distinguer deux cas de figure. Pour ce qui est des entreprises existantes : l’incidence sur le financement de l’économie est indirecte, en ce sens que les opérations de cession de titres sont effectuées dans le marché secondaire (la bourse des valeurs mobilières), permettant simplement à l’Etat en l’occurrence de mobiliser son portefeuille, c’est-à-dire d’en tirer de la liquidité.
Cependant, il peut avoir un impact indirect en termes de contribution au financement de l’économie dans le cadre du recyclage qui est fait desdites ressources en investissant dans de nouvelles affaires éventuellement (quid du programme d’affectation des ressources). Par ailleurs, et non des moindres, l’autre effet attendu de cette opération de cession des titres par les Etats réside dans d’animation des marchés en y fournissant des produits, et à vulgariser la pratique d’investir en bourse en élargissant la base des investisseurs potentiels (les particuliers notamment en vue de développer l’actionnariat dit populaire).
L’autre situation relève des entreprises nouvelles. Dans ce cas, l’Etat en faisant appel public à l’épargne (APE) amène le marché financier à contribuer efficacement et de façon directe au financement de l’économie, plus justement et en l’occurrence, des économies.
Toujours en vue de montrer l’intérêt définitivement accordé par les Etats au développement du marché financier régional, il est requis « ….leur entrée dans le capital de la Bourse Régionale à hauteur de 30%, soit 5% par Etat membre ».Cette orientation n’induit-elle pas automatiquement des réformes économiques et financières des Etats en vue de s’adapter aux exigences pointues du marché financier dont la transparence, la solvabilité, la rentabilité et l’équilibre des comptes ?
En effet. Mais il ne s’agit pas seulement des Etats, mais de l’ensemble des acteurs du marché financier, s’agissant en particulier des entreprises privées. Le principe premier qui gouverne les opérations du marché financier c’est la transparence. Le reste suit, car tout est affaire d’acceptation du risque en fonction du volume et de la qualité des informations disponibles, et de certaines exigences en termes de rentabilité à court ou moyen terme, et de degré de liquidité fonction de la profondeur du marché, c’est-à-dire la capacité dont dispose un investisseur à mobiliser les titres qu’il détientLa Cemac appelle en outre les Etats à adopter des cadres législatifs obligatoires pour l’introduction en bourse des entreprises privées nationales et des multinationales et des mesures incitatives pour le recours des entreprises stratégiques aux opérations du marché financier. A l’épreuve de la réalité, quelle est l’opérabilité d’une telle mesure ?
Le cadre juridique de base existe déjà : il s’agit des dispositions contenues dans l’acte uniforme Ohada relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique.
Pour ce qui est des cadres législatifs à caractère « compulsif », il s’agit là de mesures attendues visant à créer les conditions d’une animation du marché régional, qui me paraissent somme toute du domaine du faisable. Il faut se donner les moyens si et quand on veut atteindre un objectif.Pour ce qui des mesures incitatives, on peut affirmer qu’il s’agit depuis 1990 d’une réalité, notamment pour le marché national camerounais, notamment en matière fiscale. Cependant, des améliorations demeurent attendues sur certains aspects comparativement aux autres marchés, y compris africains.
En fait, les points repris dans l’acte additionnel relèvent des conclusions de différentes études et diagnostics posées depuis quelques années, au vu de l’atonie constatée des deux marchés financiers de la zone.Au regard de tout ce qui précède. Règle-t-on l’épineux et structurel déficit en culture financière ?
Certes pas. La question de la culture financière constitue un des points faibles relevés dans les diagnostics sus-évoqués. Dans ce sens, c’est un aspect critique qui entre dans le cadre de la stratégie de développement des marchés financiers de notre zone, comme cela a d’ailleurs été le cas dans le monde entier, et pour tous les marchés. L’information et la formation constituent les deux pieds de la stratégie de vulgarisation des marchés financiers, à graduer en fonction des cibles et des produits.
Interview réalisée par
Zacharie Roger Mbarga3 mai 2018: Célébration dans la douleur à Intégration
A quelques jours de la journée internationale de la liberté de la presse, le siège du journal a été cabriolé et son outil de production emporté.
Le numéro 320 de l’hebdomadaire Intégration a été produit dans des conditions difficiles. Le montage du journal s’est fait à partir d’une machine non appropriée: un ordinateur initialement consacré à la comptabilité de l’entreprise a dû être recyclé pour l’adapter à la tâche.
Deux ordinateurs, spécialement dédiés à ce travail essentiel dans la production d’un journal, ont été emportés lors du cambriolage du siège d’Intégration. Il s’agit d’un ordinateur de marque Macintosh doté d’un écran de 20 pouces et d’une capacité de 500 Giga octets et d’un autre de marque Lenovo de caractéristiques similaires.
L’acquisition des appareils de même type nécessite un investissement de plusieurs millions de francs CFA. Le journal ne peut le consentir à l’heure actuelle, au regard des tensions de trésorerie que connaissent en ce moment les entreprises de presse au Cameroun. A titre d’illustration, près de la moitié du chiffre d’affaires réalisé par Intégration en 2017 est encore non recouvrée à ce jour.
Le journal doit pourtant payer comptant toutes ses charges de fonctionnement et de productions dans un contexte où les institutions bancaires n’accordent quasiment pas de crédits aux médias, jugeant leurs activités trop risquées.
La difficulté est telle que le directeur de publication de l’hebdomadaire, spécialisé sur les problématiques d’intégration régionale, a dû avouer l’évidence: «ce coup de vol sape les fragiles acquis infrastructurels du journal et perturbe considérablement le travail des différents services au sein de notre entreprise de presse».
Dans un communiqué publié à la suite de la découverte du forfait le 30 avril dernier, Thierry Ndong Owona «sollicite par conséquent l’indulgence de ses fidèles lecteurs et partenaires en cas de manquement constaté dans ses supports de diffusion».
Le coup est d’autant plus rude que plusieurs autres objets importants ont été emportés. Il s’agit d’une console technique acquis pour un projet de radio que nourrit l’entreprise, d’un modem MTN Win max complet qui fournissait le journal en connexion internet, d’un pack téléphonique et de la caisse de l’entreprise qui contenait notamment les frais de reportage de plusieurs éditions du journal.
Pour l’heure, le mystère reste entier sur les circonstances et les motivations des auteurs du cambriolage. «Manœuvres d’intimidation ou de musèlement ? Banal coup de vol ? En l’état actuel de l’enquête, l’on ne saurait se prononcer», informe Thierry Ndong Owona. Dans la foulée de la découverte du forfait, la direction du journal a en effet déposé à la police deux plaintes contre inconnu. Et une enquête est ouverte depuis le 02 mai 2018 par les éléments de la Division régionale de police judiciaire (DRPJ). Après une audition du DP et une descente au siège du journal le même jour, la police n’a plus donné de nouvelles.
Aboudi Ottou
25ème édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse: L’UPF met les journalistes dans la mouvance électorale
La section camerounaise de l’Union internationale de la presse francophone a organisé le 03 mai dernier à Yaoundé un symposium sur la couverture journalistique des élections. Comme pour anticiper sur l’agenda politique national, très chargé en cette année.
Au terme de la cérémonie d’ouverture du symposium. 2018 est une année essentiellement électorale au Cameroun. Après les élections sénatoriales tenues en mars dernier, on attend notamment les élections législatives et présidentielle. Et pour assurer une bonne couverture médiatique de ces évènements politiques majeurs, la section camerounaise de l’Union internationale de la presse francophone (UPF-Cameroun) a saisi la balle au bond à Yaoundé, le 03 mai 2018.
A l’occasion de la célébration de la 25e édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’UPF – Cameroun, sous la férule de son président Aimé Robert Bihina, a organisé à Yaoundé, avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), un symposium international sur la couverture des élections par les médias. Une rencontre présidée par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary en présence du représentant personnel de la Secrétaire générale de la Francophonie, le Pr Tidiane Dioh, par ailleurs chargé des programmes médias à l’OIF.
Le fil conducteur retenu à cette occasion: «La qualité du traitement de l’information en période électorale», a permis aux journalistes de mesurer leur responsabilité en périodes électorales. Pour éviter certaines dérives, il a été question de rappeler aux hommes de médias certains fondamentaux afin de mettre à mal les velléités d’instrumentalisation et de manipulation des médias.
Pour une couverture impartiale et équilibrée du processus électoral, le Pr. Tidiane Dioh a partagé une réflexion sur la base de ses trois années d’expérience dans l’exercice du journalisme et en sa qualité d’enseignant d’université. De ses propos, l’on retient qu’il n’y a aucune convention régissant la couverture médiatique électorale.
Pourtant, cette couverture reste un élément important dans la vie d’une nation, car une élection mobilise toutes les composantes d’une nation. «La couverture d’une élection s’apprend. Le journaliste est l’historien du présent, c’est-à-dire qu’il raconte ce qui se déroule sous ses yeux. Il ne doit pas se constituer en état médiatique», a expliqué le Pr Tidiane Dioh. Et d’ajouter : «Le journaliste ne doit pas perdre de vue que le jour du scrutin n’est pas le jour de vérité et doit disposer d’un minimum de recul historique basé sur la vérité des faits».
Cette initiative de l’UPF-Cameroun a été saluée par le Ministre camerounais de la communication. Issa Tchiroma Bakary en a profité pour rappeler que le Cameroun a une presse libre et diversifiée. Il a invité les journalistes camerounais à être les ambassadeurs dignes du traitement de l’information partout où besoin est, précisément en période électorale.
«Vous avez le devoir de protection des intérêts supérieurs en tant que citoyen dans le respect éditorial des médias qui constituent le paysage médiatique de notre pays», a conclu le Mincom. Issa Tchiroma Bakary a annoncé que les prochaines assises mondiales de l’UPF en novembre de l’année prochaine au Cameroun ont reçu le parrainage du chef de l’Etat, S.E Paul Biya.
Une quarantaine de participants, journalistes politiques dans en service dans les médias camerounais, ont pris part à ce symposium qui a développé les thèmes ci- après: «les enjeux et défis des élections 2018 au Cameroun», par le socio-politiste Pr Owona Nguini Eric Mathias ; «La chasse aux fake news et l’équilibre dans la couverture médiatique des élections», par le Pr Thomas Essono; «Droits et devoirs des journalistes en période électorale», par le Pr Albert Mbida.
De l’avis des participants, le symposium sur «la qualité du traitement de l’information en période électorale» aura été un grand moment de renforcement de capacités en matière de couverture des éléctions au Cameroun.
Jean-René Meva’a Amougou
SNJC : guerre contre la presse à gage
Le syndicat menace d’exclure désormais de ses rangs, tous les journalistes qui se rendront coupables de chantage, dénigrement et de plagiat.
Le 03 mai dernier, dans sa déclaration solennelle faite à l’occasion de la célébration de la 25e édition de la Journée internationale de la liberté de presse, la condamnation du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) est claire: «Le SNJC dit non à la presse à gages. Non au journalisme de haine et de division sociale. Non au chantage médiatique. Non à la presse des mallettes. Non à la presse aux ordres des groupuscules occultes».
Son président se veut même menaçant : «seront désormais exclus du syndicat, les confrères qui se sont rendus coupable de chantage, dénigrement et de plagiat», a met en garde Denis Nkwebo lors des universités du SNJC organisé à l’occasion sous le thème, «le SNJC d’aujourd’hui, le SNJC de demain, la liberté et le professionnalisme au service du public». «Tous les membres du SNJC ont l’obligation morale, syndicale, professionnelle de respecter les règles d’éthique et de déontologie. Nous devons produire un travail de bonne qualité professionnelle», a-t-il prescrit.
Mais le syndicaliste n’est pas dupe. Il sait très bien qu’un travail de qualité peut difficilement se faire dans un environnement précaire. C’est pourquoi le SNJC a aussi appelé «à l’émancipation économique des femmes et des hommes des médias». Pour défendre leurs droits, les journalistes ont donc été invités à se syndiquer. «L’employé seul face au patron est faible. Le patron est tout puissant.
Il peut renier certains acquis et chercher à le mettre à la porte. Or rassemblé dans un syndicat, on devient fort, fort pour défendre les intérêts et bien formuler les doléances. Nous regardons vers la même direction et nous sommes capables de demander les meilleures conditions de travail de sécurité», explique Hilaire Ham Ekoue, le vice-président SNJC.
Dans le même sens, Denis Nkwebo, par ailleurs rédacteur en chef adjoint du quotidien Le Jour attire l’attention des uns et des autres sur ceux qu’il considère comme des «marionnettes visibles»: «le Conseil national de la communication et la Commission de délivrance de la carte de presse sont tant de pièges tendus. Il y a des institutions taillées sur mesure pour démontrer l’incapacité des journalistes camerounais à se prendre en charge et assumer leur mission sociale».
Alain Biyong
Mekulu Mvondo Akame et Saim Yaksan
Le 26 avril 2018 à Douala, la signature de chacun d’entre eux est venue donner plus de solennité et de force à une convention de partenariat entre la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) d’une part, et MTN (filiale camerounaise de l’opérateur de télécommunications sud-africain MTN) d’autre part.
Le document, apprend-on, matérialise l’adoption du service MTN mobile money pour le paiement des prestations sociales. Le partenariat ainsi conclu par le Chief Executive Officer (CEO) de MTN et le directeur général de la CNPS sera mis en œuvre en deux phases. La première phase concerne le paiement de masse des allocations familiales et des prestations familiales via le mobile Money. La seconde phase concernera la collecte des cotisations sociales par mobile Money.
21
Voilà le nombre d’établissements d’enseignement supérieur qui prennent part aux 21èmes jeux universitaires.
Selon le comité d’organisation, il s’agit de toutes les universités d’Etat et privées et d’autres institutions assimilées pour 3000 athlètes appelés à se mesurer sur une quinzaine de disciplines sportives individuelles et collectives.
Des informations en provenance du Conseil fédéral de la fédération nationale du Sport universitaire (Fenasu) précisent qu’un chèque d’un montant de 50 millions de francs a été remis à l’Université de Maroua pour assurer un plein succès aux jeux.
La grande innovation cette année, c’est la participation des institutions universitaires du Nigeria et du Tchad. Entamé le 04 mai dernier, cet événement sportif s’achève le 11 mai prochain.
Electricité: Course contre la montre à Sonatrel
L’entreprise publique a un mois pour prendre en main le segment du transport jusqu’ici dévolu à Eneo.
La Sonatrel a un mois en main le segment du transport. Juridiquement c’est acté. Le 27 avril dernier, l’Etat du Cameroun a concédé à la Société nationale de transport d’électricité (Sonatrel) le transport et la gestion des réseaux de transport d’électricité. Les contrats de concessions ont été signés pour le compte de l’Etat par le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, et pour la Sonatrel par son directeur général, Victor Mbemi Nyanga. Mais en pratique, c’est toujours Eneo, détenu à 51% par le fonds d’investissement britannique Actis, qui gère ce segment en plus de ses concessions de distribution et production.
Le gouvernement souhaite que cette période transitoire soit brève. Le Minee «encourage» donc la Sonatrel à «poursuivre toutes les autres diligences qui concourent à un démarrage effectif de ses fonctions au 1er juin». Au sein du personnel de la nouvelle société publique de transport, cette prescription sonne comme une mission impossible. En effet, pour que la Sonatrel soit opérationnelle, plusieurs questions doivent encore être réglées.
Il faut finaliser les négociations de nouveaux contrats d’accès au réseau de transport «avec tous les utilisateurs identifiés». En plus, «d’autres documents bien importants reste encore à produire ou à négocier» indique le Minee sans donner plus de précisions.
Des sources proches du dossier évoquent notamment la mise à disposition par Eneo des données sur la gestion physique, comptable et financière des biens et droits immobiliers du segment du transport et la signature des contrats de travail entre l’entreprise public et le personnel de la direction des transports de l’ancien concessionnaire.
Aussi, Gaston Eloundou Essomba, engage-t-il «tous les acteurs qui accompagnent ce processus depuis le début, de ne ménager aucun effort, pour que dans une période transitoire d’un mois, tout soit fin prêt pour que cette jeune société remplisse de manière autonome mais efficace, ses fonctions de transport et de dispatch».
Résultats
Pour assurer un meilleur suivi des réalisations de la Sonatrel sur les plans technique, environnemental et social, des contrats de performance ont été annexés aux deux contrats de concession signés 27 avril dernier.
Selon ces documents, les résultats attendues à moyen terme, notamment à l’horizon 2022-2023, sont entre autres: l’amélioration de la capacité de transit du réseau de transport; la réduction des pertes sur le réseau de transport ; la réduction du nombre d’heure de coupure d’électricités liées à des dysfonctionnements dans le système de transport et l’amélioration de la stabilité du système de transport de l’électricité.
«L’opérationnalisation de la Sonatrel est bien précieuse pour nous, dans le cadre de notre objectif stratégique de séparation des segments production, transport et distribution, induite par la volonté d’être plus efficace et plus efficient», explique le Minee.
Un objectif prescrit par la loi du 14 décembre 2011 régissant le secteur de l’électricité. En son article 23, le texte institue «une société à capital public, gestionnaire du réseau de transport de l’électricité dont les missions, l’organisation et les modalités de fonctionnement sont fixées par décret du président de la République».
Aboudi Ottou
Corine Delechat
A Douala, le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) a imposé à la chef de mission du FMI (Fonds monétaire international) actuellement au Cameroun pour l’évaluation du programme d’ajustement du pays, le rôle de «procureur fiscal».
Les phrases résumant le lot de plaintes des opérateurs économiques locaux en dit long : «La fiscalité actuelle ne permet pas aux entreprises de créer de la valeur», dixit Célestin Tawamba, le président du Gicam. «Nous sommes dans un système de fiscalité de prédation», est venu appuyer Sanda Oumarou, le premier vice-président du Gicam face au chef de mission du FMI au Cameroun.
Sans prononcer une quelconque sentence, cette économiste a au moins prêté une oreille aux mots. «C’est la parole du secteur qu’ils représentent qui nous intéresse», a dit Corine Delechat. Dans le fond, c’est toute la stratégie communicationnelle du FMI qui est déployée ici. Même si au passage leur auteure a eu du mal à donner des limites à ses dires en enrobant ceux-ci dans une fonction consolante.
300 millions FCFA
Le Comité interministériel d’aide alimentaire français a, le 27 avril 2018, décidé d’affecter cette somme aux projets d’assistance alimentaire du Pam (Programme alimentaire mondial) au Cameroun.
Les billets de banque Formalisée par la signature d’une convention à la résidence de France à Yaoundé, cette contribution permettra, apprend-on, de soutenir deux catégories de personnes : les réfugiés centrafricains à la frontière Est du pays et les déplacés vulnérables dans l’Extrême-nord du Cameroun.
Selon une note de la chancellerie française à Yaoundé, cet appui financier témoigne de la solidarité de Paris envers toutes victimes du conflit avec Boko Haram d’une part, et résonne comme un appel vers la communauté humanitaire à continuer à soutenir l’action du Pam au Cameroun.
Depuis 2016, la France est engagée dans la lutte contre toutes les formes de malnutrition. Ce pays participe aux activités du SUN (« Scaling Up Nutrition », un mouvement international qui vise à améliorer la prise en compte de la nutrition dans les programmes et stratégies humanitaires et de développement). Dans ce cadre, le Cameroun fait partie des 8 pays prioritaires.
Coopération décentralisée:Les collectivités locales à l’école de la para-diplomatie à Yaoundé
Elles ont été encouragées à engager, à leur guise et selon leurs besoins, des actions de coopération et de partenariat sur le plan international.
La mairie de Douala 2ème, un exemple de coopération décentralisée. Sous l’égide du bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA/BSR-AC), une session sur les moyens d’explorer de nouveaux horizons pour la promotion du développement local au Cameroun a eu lieu du 03 au 05 mai 2018, au campus de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric).
La rencontre a surtout consacré le concept de para-diplomatie, «entendue comme la possibilité pour une collectivité locale décentralisée donnée d’entretenir, en marge de la diplomatie générale ou de droit commun qu’applique l’Etat dans le cadre de ses relations internationales, des relations de coopération avec une entité publique ou privée d’un autre pays». Et parce que la pratique n’est pas méconnue des institutions camerounaises (consacrée par les lois nationales relatives à la décentralisation), elle participe, selon le CEA/BSR-AC, d’un aspect visant à user des outils capables d’autonomiser les CTD (collectivités locales décentralisées).
Reste que pour les élus locaux, les rouages du mécanisme sont plus ou moins mal connus. Essentiellement orientée contre cette «lacune», la rencontre de Yaoundé a voulu domestiquer la réglementation en vigueur en la matière. Aussi a-t-on pu savoir qu’il existe deux pistes: la coopération par l’adhésion à des organisations internationales de collectivités territoriales et la coopération par la conclusion des conventions décentralisées.
Selon Lionel Pierre Guessele Isseme, expert venu de l’Université de Yaoundé II-Soa, la première suggère que «les CTD (les communes et les régions) peuvent adhérer à des organisations internationales relatives aux CTD. Le législateur de 2004 consacre formellement cette liberté au Cameroun». Citant la loi fixant les règles applicables aux communes au Cameroun, l’universitaire ajoute que «celles-ci peuvent adhérer à des organisations internationales de villes jumelées ou à d’autres organisations internationales de villes».
Quant à la seconde piste, Lionel Pierre Guessele Isseme renseigne: «C’est sur la base des conventions que les régions et les communes peuvent chacune, avec leurs divers partenaires, effectuer la coopération décentralisée. Il s’agit concrètement de l’adoption entre les différentes parties, des accords de volontés pouvant porter la dénomination de contrat lorsque cette coopération est faite sur le plan interne de l’Etat, et la dénomination de traité lorsque cette coopération est faite sur le plan international. Mais de manière générale, il s’agit d’une convention. Le législateur de 2004 est d’ailleurs clair lorsqu’il relève que « la coopération décentralisée résulte d’une convention».
Jean-René Meva’a Amougou
COE, haut-lieu de dilatation des possibles au Cameroun
Le 1er mai 2018 à Mbalmayo, Centro Orientamento Educativo (COE) a crevé l’écran pendant le défilé de la fête du travail. Zoom sur cette association d’inspiration chrétienne qui oeuvre depuis plus d’un demi-siècle pour l’insertion socioprofessionnelle des catégories sociales défavorisées.
Don Francesco Pedretti ! Si l’on s’attache à ce nom, c’est que depuis près de 60 ans, il est le véritable marqueur de l’«Associazione Centro Orientamento Educativo» (COE). Perpétué de génération en génération, ce nom constitue un emblème, un blason de reconnaissance. Et parce que l’acte de la nomination de cette association chrétienne sert de clé de lecture préférentielle pour qui désire se familiariser avec elle, il devient du coup incontournable. «Le mérite d’avoir inventé le COE revient à cet Italien.
C’est lui, en effet, qui a eu une grande intuition et un grand courage. Nous avons suivi ses orientations et maintenant nous sentons fortement la responsabilité de ce moment historique qui demande la capacité de lire les signes des temps et d’affronter de nouveaux défis», avance Rosa Scandella, la présidente du COE.
Ainsi vanté dans sa simplicité, Don Francesco Pedretti l’est surtout à travers l’ampleur, l’utilité et l’originalité de son travail. Les grands axes de celui-ci se résument à l’action que mène actuellement le COE au Cameroun : choix de s’engager, de manière libre, désintéressée et gratuite, pour offrir du temps, de l’énergie et du savoir-faire à autrui et surtout à la collectivité.
En clair, le COE est une association de laïcs chrétiens engagés en Italie et dans le monde pour la promotion intégrale de l’homme, pour une société plus libre, solidaire et renouvelée dans la culture. Il s’agit d’un mouvement de personnes au service des autres, œuvrant pour la santé et le bien-être et soucieuse de partager, dans un esprit de solidarité et de prévoyance. Aide, responsabilité, prévoyance, solidarité, respect de la personne sont autant d’idées et de valeurs qui guident son action.
Dès sa création, le COE a été proche des jeunes. Soutenue par la vision chrétienne de la vie et de la société, il met sans cesse en pratique un message de l’Evangile : apporter de l’aide aux plus démunis au sein de cette catégorie sociale. Ainsi, dans ses centres spécialisés, on rencontre nombre d’individus jeunes qui souffrent ou ont souffert de difficultés sociales et économiques.
Lieu de dilatation des possibles et de desserrement des contraintes, espace de rattrapage face à l’échec scolaire ou aux échecs répétés dans la vie quotidienne, le COE permet d’effectuer une réparation des blessures, de l’humiliation, de la honte, des stigmates. «Nous offrons aux jeunes la possibilité ou les possibilités de se doter d’armes pour penser ou repenser leur situation dans le monde et pour espérer y occuper une autre place», indique Rosa Scandella.
En filigrane, la vision du COE a une ligne directrice à déclinaison multiple : faire participer au développement la population adulte, en améliorant sa préparation culturelle et sa formation professionnelle ; créer les conditions environnementales pour que soit possible l’émergence de forces actives dans les villages pour conserver le lien culturel avec son propre milieu et pour diminuer l’exode rural aveugle.
De fait, les programmes du COE portent sur un vaste rayon d’actions, répondant aux exigences et aux demandes du milieu: santé, agriculture, éducation, art, culture, formation sociale, sport, etc.
Carte de visite
La représentation du COE au Cameroun est basée à Mbalmayo, au CPS (Centre de Promotion Sociale communément appelé NINA, BP 50 Mbalmayo – Tél. (+237) 222.28.10.34 /699 89 03 76, email : cpscoecam@hotmail.fr). Ailleurs au Cameroun, le COE est implanté à Yaoundé, Garoua, Douala et Bafoussam.
I-Adresses utiles
• Yaoundé
CASS – Centre d’Animation Sociale et Sanitaire
BP. 185 – Tél. +237 222 22 04 03 –2 22 22 04 10
cass@coecameroun.org• Garoua
CPSS – Centre de Promotion Socio-Sanitaire
BP. 1385 Tél.6 99 94 88 40
• BafoussamMJS – Maison des Jeunes et des Sports
BP. 550 Tél. 677 70 07 85
centresportifcamerounais@yahoo.fr
• Centre d’art appliqué (CAA) Mbalmayo (Céramique, Graphisme, Imprimerie) Tél. 6 94 79 64 90 / 677 85 89 95
• Centre de formation professionnelle aux métiers des arts et du tourisme (CEFPROMAT Don Francesco) de Mbalmayo Tél (+237) 699 99 60 85 / 222 28 10 34 magmbarga@gmail.com / cpscoecam@hotmail.fr
• Centre de Formation Artistique (CFART de Deido) BP : 15 710 Douala ‐ Tél(237) 699 57 24 34/ 677 71 65 83 cfart_deido@yahoo.frHôpital privé Catholique Saint Luc de Mbalmayo, BP. 50 Mbalmayo – Tél. 678 57 33 50 hopitalsaintluccameroun@gmail.com
• Centre Médical Monseigneur Jean Zoa à Yaoundé BP : 185‐ Tél (+237) 222 22 04 03 – 697 30 93 07 cass@coecameroun.org
• Hôpital Notre Dame des Apôtres de Djamboutou à Garoua BP : 1385‐ Tél:(+237) 699 94 88 40 coegaroua@coeweb.org
• Programme Enfants en Difficulté Centred’Accueil ‘‘Saaré Jabbaama’’ BP : 1 385–Tél :6 99 94 88 40 coegaroua@coeweb.org
II-Domaines d’intervention :
– santé ;
– éducation – Formation professionnelle – Art et culture ;
– animation sociale et culturelle ;
– développement rural.III-Organes au Cameroun
– une Représentation nationale ;
– des Coordinateurs territoriaux ;
– des Conseils d’Administration ;
– un Conseil d’Etablissement ;
– des Conseils de Direction ;
– un groupe de membres associés ;
– une Association COE-CAM de droit Camerounais ;
– des communautés d’accueil.IV-Valeurs
1-Primauté de Dieu et centralité de l’homme
Les acteurs du COE se considèrent comme les collaborateurs de Dieu, en cherchant de faire sa volonté pour la construction de son Règne. Le COE travaille en mettant l’Homme au centre de toutes les attentions. Ainsi, il s’engage pour une libération et une promotion intégrale de l’homme dans toutes les dimensions.2-Communauté
Ce n’est pas l’individu qui change une société mais une communauté dans laquelle le cheminement de la personne devient plus riche, la communauté et le partage une valeur sociale.3-Dialogue
Attention et écoute de l’autre; dialogue et échange entre les cultures pour mieux se connaître, pour éduquer, pour la richesse dans la diversité, pour grandir ensemble.
4-Gratuité
Comme choix des laïcs ou volontaires de tous pays qui, avec leur professionnalisme et toutes leurs capacités, témoignent de la valeur d’un service gratuit, d’un service à l’homme pour sa promotion personnelle et sociale.5-Esprit de service
Un esprit qui cherche le bien de l’autre et ne s’arrête pas en face des renoncements et sacrifices à faire, en collaboration avec les diocèses et en partenariat avec les institutions publiques et privées poursuivant les mêmes buts.Don Francesco Pedretti en quelques dates
• 10 avril 1922 : Naissance à Albairate, à la périphérie de Milan
• 26 mai 1945 : Ordonné prêtre du diocèse de Milan
• 16 décembre 1959 : Fondation du Centre d’orientation pédagogique (COE)
• 1945 à 1961 : Professeur au Séminaire Seveso puis au Séminaire Venegono
• 1961 à 1980 : Recteur et Doyen du Collège Archiépiscopal de Saronno
• Novembre 1969 : Premier voyage au Cameroun
• 1980 à 1992 : Directeur du Bureau missionnaire diocésain de Milan
• 1980 à 1993 : Membre du Conseil National Missionnaire et de l’Office National de Coopération entre les Eglises de Rome
• 09 juillet 1999 : Décès à Barzio.
• Il était assistant spirituel général de la FOCSIV (Fédération des organisations chrétiennes de service volontaire international).Développement : la Cemac a mal à ses prévisions macro-budgétaires
Conscient de cette limite, qui menace les objectifs de la stratégie régionale de riposte à la crise économique, le FMI a entrepris de renforcer les capacités des pays et des institutions communautaires dans ce domaine.
L’année dernière, lors des discussions avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) pour l’adoption d’une stratégie régionale de riposte à la crise économique actuelle, le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde : «la pièce maîtresse de ces programmes est un ajustement budgétaire marqué, lequel exige une accélération des réformes visant à renforcer les systèmes de gestion des finances publiques (GFP) et à accroître la mobilisation de recettes non pétrolières. Si les capacités dans ce domaine n’étaient pas renforcées, les programmes risqueraient de ne pas atteindre leurs objectifs, les arriérés pourraient continuer de s’accumuler et la confiance des marchés à l’égard des trajectoires d’ajustement pourrait être ébranlée». L’institution de Bretton Woods s’est alors engagée à offrir une assistance technique au pays en matière de renforcement des capacités afin de maîtriser ce risque.
Le séminaire organisé à Douala du 25 au 27 avril dernier par le Centre régional d’assistance technique du FMI pour l’Afrique centrale (Afritac centre) participe de cet engagement. Thème de la réflexion : «les défis du renforcement de capacités dans le domaine macro-budgétaire». Pour en discuter, les directeurs généraux en charge de l’économie ou du budget, les directeurs en charge de la conjoncture et de la prévision ou de la préparation du budget, les responsables des comités de cadrage macroéconomique et budgétaire d’Afrique centrale, les responsables de la Commission de la Cemac, du secrétariat générale de la CEEAC et du Afritac centre.
Etat des lieux
«L’assistance technique est une denrée coûteuse. Il nous faut bien cibler les interventions de l’Afritac Centre, éviter les duplications, et s’assurer qu’elles cadrent bien avec les besoins des pays et s’inscrivent dans le nouveau système de suivi de l’assistance technique fournie par le FMI», justifie Severin Yves Kamgna. Cet ancien cadre de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) est depuis novembre 2017, conseiller en gestion macro-budgétaire à Afritac Centre. Le Camerounais est l’un des deux experts qui ont éclairé les échanges.
Au cours des travaux, un état des lieux du dispositif institutionnel d’analyse et de prévision macroéconomique et budgétaire en Afrique centrale a été dressé. Il en ressort que, dans de nombreux pays de la sous-région, les dispositifs existants dans ce domaine souffrent de carences importantes. Ils sont souvent fragilisés par des cadres institutionnels peu opérationnels ou insuffisamment formalisés et la faible qualité des données. De plus, l’appropriation des techniques et outils disponibles est fréquemment rendue difficile par la taille et la forte mobilité des effectifs dédiés. Ces carences limitent la qualité des analyses macroéconomiques et budgétaires, mises à la disposition des décideurs, et la profondeur du dialogue de politique économique avec les partenaires techniques et financiers notamment le FMI.
Aboudi Ottou
Alain BoukaMaganda : «les prévisions et analyses peu fiables peuvent avoir des conséquences dommageables pour nos économies»
Le directeur général adjoint du budget et des finances public du Gabon a pris part au séminaire organisé par Afritac centre. Il dresse l’état des lieux du dispositif institutionnel d’analyse et de prévision macroéconomique et budgétaire en Afrique centrale.
Le Centre régional d’assistance technique du FMI pour l’Afrique centrale (Afritac centre) vient d’organiser un séminaire régional sur «les défis du renforcement des capacités dans le domaine macro-budgétaire». Quel est l’état des lieux actuel du dispositif institutionnel d’analyse et de prévision macroéconomique et budgétaire en Afrique centrale et dans votre pays en particulier ?
Le tableau dressé par les participants au séminaire que vous évoquez n’est guère reluisant. Certains ont exprimé des insuffisances allant de la volonté politique au faible ancrage des résultats des travaux de cadrage macroéconomique dans le processus de prise de décisions ; en passant par le cloisonnement des services impliqués, l’absence de cadre normatif et l’inexistence des comités de cadrage. Il apparait à l’issue de cet examen la nécessité de créer, de renforcer, d’opérationnaliser ou de redynamiser les comités de cadrages macroéconomique et budgétaire, en impliquant tous les acteurs dans le processus de leur élaboration.
Au Gabon en particulier, le problème ne se pose pas dans les mêmes termes. La volonté politique impulsée, par le président de la République, chef de l’Etat, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, a permis de mettre un accent particulier sur un dispositif institutionnel qui encadre aujourd’hui cette importante activité.
On l’imagine, tous les pays de la sous-région ne sont pas logés à la même enseigne. Quels sont ceux qui pourraient inspirer les autres ?
La fonction macro-budgétaire peut être également appréciée au niveau technique, organisationnel et sur le double plan des ressources humaines et financier. Techniquement, par exemple, un bon cadrage macroéconomique dépendra de la disponibilité et de la qualité des données statistiques, d’une part, et de la robustesse et du degré d’appropriation des outils, d’autre part. Dans tous les cas et en l’état actuel des dispositifs présentés, le volet fonctionnement des comités de cadrage des pays gagneraient à s’inspirer des cas du Gabon et de la RDC.
Par ailleurs, loin de remettre en cause les outils de programmation budgétaire existants dans les autres pays, l’exemple du Cameroun devrait servir, pour l’ensemble des pays de la zone, à l’instar de Sao Tomé et Principe qui ne disposent à ce jour d’aucun outil de prévision.
Avec le dispositif institutionnel actuel, quelle fiabilité peut-on accorder aux prévisions macroéconomiques et budgétaires faites par les pays de la sous-région ?
Le dispositif institutionnel, certes, est un élément fondamental dans le processus de cadrage macroéconomique et budgétaire. Mais, comme je venais de l’indiquer, il faudrait associer à cela non seulement un dispositif technique et organisationnel, mais aussi des moyens humains qualifiés et financiers importants, pour garantir la fiabilité des prévisions macroéconomiques et budgétaires.
Quel impact des prévisions et analyses peu fiables ont-elles sur le développement des pays ?
Les prévisions et analyses peu fiables peuvent avoir des conséquences dommageables pour nos économies. L’élaboration des prévisions a pour finalité la mise en œuvre des politiques économiques et sociales. Or, en présence de prévisions peu fiables, nous introduisons des biais dans toutes les actions ayant une incidence sur le développement de nos pays, notamment dans l’appréciation du solde budgétaire et l’analyse de la viabilité de la politique d’endettement.
A l’issue de ce séminaire, sur quels aspects les pays présentent le plus de carence ?
Au terme de nos échanges, des insuffisances ont été identifiées. Les perspectives devaient beaucoup plus porter sur la production des données statistiques crédibles et le renforcement des outils de prévision. Un regard particulier devrait également être porté sur l’amélioration des livrables, notamment la production des documents sur l’impact des politiques budgétaires et fiscales ainsi que les risques budgétaires associés.
Que pensez-vous qu’Afritac Centre peut faire pour aider les pays de la sous-région?
Afritac Centre, comme les autres partenaires techniques et financiers, devrait apporter un appui considérable aux pays membres dans l’amélioration de la mise en œuvre de la fonction macro-budgétaire. Cet appui devrait être orienté vers : l’assistance dans la collecte et le traitement des données statistiques ; le renforcement des capacités en techniques quantitatives et modélisation économique ; le développement des mécanismes d’appropriation des processus et d’élaboration des guides méthodologiques, ainsi que les manuels de procédures des dispositifs institutionnels et techniques.
Par-dessus tout, nous comptons sur Afritac Centre pour un plaidoyer auprès des acteurs politiques, pour un soutien plus accru des gouvernements à l’analyse et à la prévision macroéconomique et budgétaire. Ce plaidoyer pourrait aussi être élargi aux autres bailleurs de fonds.
Interview réalisée par AO