Journée mondiale de la Croix-Rouge: Pari sur la jeunesse au Cameroun

Le mouvement est allé au-devant d’elle, pour répondre à ses préoccupations et à ses attentes, et l’encourager à développer des compétences humanitaires utiles et durables.

Lancement des activités à Abong-Mbang.

«Partout, pour tous : un sourire». En même temps qu’il propose de découvrir le symbolisme propre au mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge à travers le monde, voilà un thème qui trahit l’émancipation de la conscience que véhicule la Croix-Rouge Camerounaise (CRC) partout dans le pays.

En léger différé de la date du 08 mai 2018 consacrée à la 71ème Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant, l’antenne camerounaise de l’institution humanitaire a voulu marquer l’événement d’une vague d’énergie. «Question de révéler un sens nouveau, primal, à l’action que nous menons depuis sur le terrain», souligne Mme Cécile Akame Mfoumou.

La présidente de la CRC entend bien promouvoir la compréhension du public sur l’intervention de la Croix rouge internationale, en mettant en évidence la diversité du travail et l’universalité de l’approche du mouvement qu’elle coordonne depuis le 21 août 2017.

Cela s’est étalé sur une semaine (du 08 au 13 mai 2018). Toute une semaine d’activités au cours desquelles une plateforme de conférences et d’exposés a été construite en faveur de la jeunesse (composée surtout des volontaires) de la CRC. Selon Mme Cécile Akame Mfoumou, «cette démarche entre en cohérence avec les choix plus globaux, où la place accordée à la jeunesse et aux enjeux afférents prend toute sa signification».

Pour cela, un discours fort et mobilisateur a été déployé. On l’a d’abord entendu à Abong-Mbang. «Jeunes épris d’humanisme et de solidarité, la CRC vous appelle !», a lancé sa présidente le 08 mai 2018 au cours de la cérémonie de lancement des activités liées à la Journée de la Croix-Rouge, édition de cette année.

Le choix de cette localité de région de l’Est n’a pas été gratuit : c’est la volonté manifeste de la CRC d’impulser une nouvelle orientation à la politique de valorisations des comités départementaux et locaux qui constituent la charnière de l’organisation. Bien plus, Abong-Mbang c’est l’un des comités les plus actifs du pays. Porté par des jeunes surtout, il se caractérise notamment par le dévouement et le dynamisme de ceux-ci.

Réponse

Ensuite, un phrasé similaire a été entendu à Yaoundé le 11 mai dernier. A cette occasion-là, des centaines de jeunes élèves membres des «Club Croix-Rouge», regroupés par la CRC en son siège ont fait ressortir des idées, des questions, des interpellations lors d’une table ronde. Les interventions des jeunes à la fois respectueuses et sans concession ont été très appréciées.

De celles-ci, l’on retient un intérêt: «que les rapports entre les jeunes et la CRC évoluent». Par le truchement de cette thématique, ils ont proposé de mener une action collective et d’être accompagnés en cela par le top management de la CRC. Pour l’essentiel, ils ont insisté fortement sur ce qui leur semble fondamental : la mise en exergue de leur action.

A la clôture de l’événement le 13 mai 2018 au siège de la CRC, Mme Cécile Akame Mfoumou a apporté des réponses aux avis émis en amont. Dans son discours, elle a montré qu’en matière d’action envers la jeunesse, la CRC a bâti un projet guidé par une ligne claire et cohérente. Ce projet doit réaliser la synthèse de la réalité du terrain (telle que la vivent les jeunes dans les comités locaux) et les valeurs que l’on met au cœur de l’action.

Déjà, au niveau du Cameroun, un projet « Jeunesse » est mis en place pour effectivement permettre aux jeunes volontaires d’être à la fois acteurs et porteurs de projets humanitaires, mais surtout de pouvoir participer au processus de prise de décision. C’est l’argument phare de l’intégration de deux jeunes au sein du Comité de direction de la CRC.

Au-delà, l’accent a surtout été mis sur le volontariat. S’inspirant de l’énoncé de l’une des valeurs d’organisation de l’institution, la présidente de la CRC a précisé que celle-ci «est un mouvement volontaire et désintéressé ; le volontaire est celui qui offre librement de son temps et de sa personne». Question de barrer la voie à ceux qui assimileraient le mouvement à une niche d’emplois.

Visages de la coopération

D’une manière générale, le travail humanitaire se fait entre « amis », ou tout au moins entre institutions qui ont eu une expérience en la matière. «En ce qui concerne la CRC, elle distille fièrement son sourire grâce au soutien sans faille de ses partenaires organiques que sont le Comité international de la Croix-Rouge et la Fédération internationale des sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge», confesse Cécile Akame Mfoumou.

Ensemble, ces organisations dessinent depuis un écheveau des priorités en faveur de la jeunesse (vulgarisation du droit international humanitaire, communication en situation d’urgence, distribution des vivres et non-vivres, rétablissement des liens familiaux, dépistage de la malnutrition prise en charge des femmes enceintes et des enfants de 0 à 5 ans, sensibilisation et mobilisation des communautés, appui à la vaccination…).
A côté, d’autres organismes internationaux (Unicef, Pam et HCR) et des partenaires privés (Books for Africa, Cerac) accompagnent l’action quotidienne de la CRC en direction de la jeunesse.

Jean-René Meva’a Amougou

 

Les tout-petits, pépinière de la CRC.

 

La jeunesse de la CRC en action à Abong-Mbang.

 

Défilé dans les rues de Yaoundé.

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