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Sport-Boxe : Omar Kremlev évoque les défis et les initiatives de l’IBA
Le président de l’Association Internationale de Boxe, Omar Kremlev, a tenu une conférence de presse à Paris pour évoquer les enjeux auxquels la boxe est confrontée à travers le monde. L’événement a réuni de nombreux journalistes et boxeurs et a mis en lumière plusieurs problèmes majeurs qui touchent la communauté de la boxe.
Kremlev a notamment abordé les futurs événements prévus en France, tels que le Tournoi des Champions de 2024 à Paris et Lyon. Il a souligné la beauté et l’histoire immense de la France, en particulier de la capitale, Paris, où les compétitions auront lieu. Le président a également mentionné les discussions en cours avec la Fédération française de boxe concernant l’organisation de l’IBA Boxing Academy et des futurs Championnats du monde de boxe IBA en France.
Les audiences du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) à Lausanne ont également été évoquées par le président. Il a assuré que l’IBA était plus préoccupée par le bien-être des boxeurs que par ces audiences, et que des avocats compétents travaillaient sur le dossier. Si nécessaire, l’IBA est prête à faire appel à un tribunal supérieur en Suisse pour défendre ses athlètes.
Kremlev a partagé son passé de boxeur et sa motivation pour s’engager dans le management sportif. Il a expliqué qu’il voulait offrir à tous la possibilité de réaliser leurs rêves de boxe et de garantir des compétitions justes où les décisions des juges ne viennent pas entraver la réussite des athlètes. Il a également souligné son engagement à faire respecter les règles et à protéger les boxeurs contre toute violation.
Des athlètes présents à la conférence de presse ont également pris la parole pour exprimer leur soutien aux initiatives de l’IBA. Estelle Mosley, championne du monde et olympique, a salué les changements significatifs en termes de récompenses financières, soulignant que cela donnerait aux athlètes plus de temps pour se consacrer à leur sport et obtenir de meilleurs résultats. Sofiane Oumiha, triple champion du monde de l’IBA, a également salué les efforts de l’IBA pour soutenir les athlètes et a exprimé sa volonté de contribuer à la croissance de la boxe en collaboration avec l’association.
Malgré les multiples actions entreprises contre le phénomène, plusieurs enfants sont astreints au travail au quotidien au Cameroun. C’est le cas d’Amina.

Loin de l’école à la recherche du pain quotidien
Le 20 novembre dernier, le Cameroun s’est joint à la communauté internationale pour commémorer la 34e édition de la journée dédiée à l’enfance dans le monde. Thème: «pour chaque enfant tous ses droits». La célébration intervient dans un contexte fortement marqué par le travail des enfants. C’est ce que laisse entendre les statistiques fournies par la section camerounaise de l’Ong Plans international. À l’en croire, près de 60 millions d’enfants de 5 à 17 ans sont toujours astreints au travail au Cameroun. Par «travail des enfants», entendez ensemble des activités qui privent les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et nuisent à leur scolarité, santé, développement physique et mental. Des cas sont légions.
Vécu
Âgée d’à peine dix ans, Amina est déjà une grande femme, comparativement aux enfants de son âge. Son challenge quotidien est de ramener suffisamment d’argent pour la ration alimentaire de sa famille. Contrairement à plusieurs autres rencontrées dans la ville de Yaoundé, la petite ne propose ni produits, ni services. Son argent, elle l’obtient en faisant la manche auprès des âmes de bonne volonté aux encablures de la sous-préfecture de Tsinga (Yaoundé II).
Pour y parvenir, son crédo vis-à-vis des passants et automobilistes à cet endroit est le même. «S’il te plait (tonton ou tantine Ndlr) donne quelque chose pour moi», lance-t-elle d’une petite voix. Dans ses petites mains pleines d’innocence, se trouve une petite assiette de couleur verte en matière plastique. Laquelle, complètement vide, témoigne de sa misère ambiante. Comme si elle n’a jamais perçu le moindre centime de toute sa vie. Rendu à presque 14 heures, Amina a déjà pourtant reçu près de 3000 FCFA, nous confie-t-elle.
Question: où se trouve cet argent? Aucune réponse. Seul son petit sourire renseigne sur le caractère confidentiel de l’information. Sa méfiance cache des mauvaises expériences. En tout cas, «j’ai déjà suffisamment d’argent pour rentrer», dixit la petite Amina. Mais elle ne cracherait pas sur un don de plus. D’ailleurs, elle n’est pas près de décrocher, après plusieurs heures passées sur les lieux. «Parfois, je gagne moins que cet argent en une journée. Et c’est parce que nous sommes nombreux ici à demander la même chose. Parfois, pour avoir de l’argent, il faut bagarrer. Parce que les plus âgés nous menacent», dixit Amina. Même si elle sait compter les pièces et billets d’argent qu’elle reçoit au quotidien, la fillette aurait voulu aller à l’école comme la plupart des enfants de son âge. Mais si elle y va, elle ne pourra plus contribuer au bien financier de sa famille nombreuse à l’africaine. La petite ne perd pas son sourire pour autant. Elle croit dur comme fer qu’«Allah» lui permettra de devenir «une grande personne», faisant allusion à ceux qui réussissent dans la société. Pour cela, elle a encore du chemin.
En la regardant, le piètre des devins verraient certainement dans quelle misère vit la petite fille qui ne connaît même plus le nom de son village. Toutefois, son accent linguistique, son accoutrement révèlent son appartenance au septentrion du Cameroun.
Joseph Julien Ondoua Owona
Ils sont désormais vendus dans tous les coins de la capitale. Davantage traditionnels, ces potions magiques font courir des hommes en quête de sensations libidinale plus fortes. Les vendeurs s’en frottent les mains.

Aperçu des aphrodisiaques
«Docteur Mohamou awal», comme il se fait appeler ici, est tradipraticien. Installé au carrefour Nsam (Yaoundé III), c’est un spécialiste incontournable dans la vente des aphrodisiaques traditionnels. Dans son box de fortune, il expose ses différents produits. On peut y voir des bouteilles remplies de différentes décoctions magiques, «solutions à tous vos problèmes». Des poudres jaunâtres sont aussi disposées dans de petites boites. Sont principalement en vedette, celles plus connues sous l’appellation de « démarreurs ». Il s’agit des potions capables de stimuler le désir et surtout la performance sexuelle. «Je reçois ici au moins 40 à 70 personnes par jour. Hommes comme femmes, de tous les âges» confie-t-il.
L’homme qui se dit au sommet de son art, est à sa 39ème année de pratique du métier hérité de son père. «Nous avons satisfait des générations de personnes. Quand je reçois un client, je lui conseille de prendre ma poudre avec un peu d’eau, éjaculations précoces ou faiblesse sexuelle et Chlamydia au bout de trois jours, on en parle plus. Avec seulement 3000 FCFA le litre et demi de potion», renseigne notre interlocuteur.
Épargné par la grande opération de répression contre le désordre urbain menée ce jour-là par la Communauté urbaine et qui a touché certains de ses collègues installés à ce carrefour, le «Dr Mohamadou Awal» reste tout autant sollicité. Emmanuel O, visiblement âgé d’une trentaine année accepte de nous parler après ses achats. «Je suis venu acheter des écorces pour booster ma performance au lit. Il est bien vrai que je ne suis pas si vieux que ça, mais j’ai un sérieux problème en bas. Je prends du temps pour démarrer et lorsque j’y parviens, cela ne dure pas. J’ai peur que ma copine aille voir dehors», lance-t-il sans ambages.
Ekoudou
Autre lieu, Ekoudou (Briqueterie) dans le 2è arrondissement de la ville de Yaoundé. Ici, se dresse tout un marché entièrement consacré à la vente de ces médicaments. Dans ce coin majoritairement musulman, nous rencontrons un autre tradipraticien. Dr Chouaibou, insiste d’abord pour nous faire voir sa carte du syndicat des tradipraticiens du Cameroun. Il vend, pour sa part, une décoction de «ginseng local qui pousse dans la région de l’Ouest. Ça fait pisser abondamment et, à la fin des mictions, le patient en a pour cinq ans de vigueur sexuelle irréprochable», dit-il.
Mais c’est un autre extrait de plante qui est son best-seller. Il s’agit du « Nguen ». Il le présente comme «un arbre fruitier qui pousse uniquement en pays Bamoun, à un lieu très précis que mon père m’a montré il y a 27 ans, alors que je n’en avais que sept. C’est vraiment, le stimulant sexuel le plus efficace que je n’ai jamais vu. Après une semaine de traitement, les patients retrouvent une vigueur sexuelle, jamais connue; ça peut même réveiller un mort», conclu le praticien.
Les victimes
Principales victimes de ces manœuvres des hommes en quête de sensation libidinale plus forte, les femmes questionnées sur le sujet ne se taisent pas. Exaspérée par ce qu’elle qualifie d’obsession masculine, une dame s’en plaint. «Je voyais seulement monsieur s’administrer des poires d’un liquide blanchâtre tous les jours. Puis, j’ai constaté que le rythme était devenu insoutenable à la maison. Il quittait régulièrement son poste de travail pour venir assouvir un besoin pressant. J’ai même dû le menacer d’un procès pour qu’il arrête avec cette potion», avoue la dame rencontrée à la poste centrale.
Conseils
Si les vendeurs de ces produits n’y trouvent aucun inconvénient, la consommation de ces «démarreurs» sexuels n’est pas sans conséquences, qu’ils soient naturels ou pas. Selon les spécialistes, la première conséquence est celle psychologique. En effet, «avant de penser à entretenir des relations sexuelles satisfaisantes avec une partenaire, il faut d’abord être amoureux ou avoir de l’attirance pour la personne. On ne peut pas vouloir satisfaire ou impressionner une personne qu’on n’aime pas. Le meilleur aphrodisiaque, c’est l’imagination. Les produits aphrodisiaques ont juste un effet «placebo» et jouent sur le psychisme des consommateurs. Ce sont plus les facteurs psychologiques que les principes actifs qui fonctionnent. D’ailleurs, beaucoup d’aphrodisiaques jouent sur l’analogie avec le pénis en érection ou le sexe féminin, par exemple l’alcool et le ginseng», explique une source médicale.
Les populations doivent comprendre que la stimulation sexuelle est d’abord psychologique. Vous pouvez boire tous les philtres d’amour et manger toutes les cornes de rhinocéros que vous voulez, si la tête n’y est pas, le reste ne suivra pas», conclu Dr Akono, médecin généraliste à Yaoundé.
Joseph Ndzie Effa (stagiaire)
Disponibilité des carburants et du pétrole: panne sèche chronique de l’Afrique centrale
Réservoir plein, robinet sec! Ainsi pourrait-on titrer la chronique de la pénurie de carburants devenue le lot quotidien de la majorité des pays de l’Afrique centrale, pourtant réputés être producteurs et exportateurs de pétrole. Une situation insupportable pour les ménages et préjudiciable à l’économie, dont l’année 2023 aura beaucoup été le témoin. En termes de stations-service non approvisionnées et de longues files d’attente dans celles où le super, le gasoil et le pétrole lampant peuvent encore s’obtenir, sous certaines conditions. Le tout dans un environnement déjà marqué par la volatilité des prix à la pompe des hydrocarbures, du fait de la réduction par les États (sur ordre du FMI) des subventions. Et dans des pays où l’énergie électrique, la seule véritable alternative objective, n’est toujours pas branchée sur le réseau de la constance.
Les conséquences sont connues. Les économies de la sous-région, méchamment en quête de performance après les affres toujours persistantes de la pandémie de Covid-19, tournent au ralenti. En lien avec l’incapacité évidente pour les populations et les acteurs économiques à pouvoir mener leurs activités créatrices de richesse.
Cameroun
C’est l’exact reflet de la situation vécue ces derniers jours au Cameroun, la locomotive de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Yaoundé et Douala sont en effet en proie à une nouvelle pénurie de super sans plomb et de pétrole lampant. Après avoir connu il y a un peu plus d’un mois, celle du gasoil. Le gouvernement camerounais parle cette fois encore de problèmes «logistiques». Le ministère de l’Eau et de l’Énergie explique que «le bateau devant transporter le carburant a accusé quelques jours de retard, ralentissant la chaîne d’approvisionnement». Sans en donner la cause et sans s’attaquer au problème de fond. En l’occurrence l’anticipation, le raffinage de notre pétrole (achèvement des travaux d’extension et de réhabilitation de la Sonara), la capacité de stockage limitée de la SCDP (Société camerounaise des dépôts pétroliers), la constitution et la gestion des réserves stratégiques.
Les voyants sont également au rouge dans d’autres pays de la Cemac et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) présentant le même profile. Le cas au Tchad, RDC, Centrafrique, Burundi… qui ont tous connu au cours de ce deuxième semestre 2023 des pannes sèches. Les autres pays (Gabon, Congo, Guinée Équatoriale et Angola) étant également sur le qui-vive. Puisqu’ils ne sont pas structurellement et conjoncturellement à l’abri de la diminution dangereuse des stocks des différents hydrocarbures raffinés qu’ils importent aussi.
Tchad
Le Tchad est l’un des plus grands producteurs d’hydrocarbures de la sous-région et ses exportations passent par le Cameroun via le pipeline. Il n’est cependant pas épargné par le phénomène qui tend à se banaliser. À en croire nos confrères de TchadInfos qui rapportent que ce 6 novembre 2023, «de longues files d’attente s’observaient devant de nombreuses stations-service, affectant la vie quotidienne des N’Djamenois». En cause, «divers facteurs, notamment l’augmentation de la demande liée à la reprise économique, les perturbations dans l’approvisionnement en pétrole brut, et aussi, des problèmes logistiques», apprend-on. La solution pour garantir un approvisionnement stable en essence passe selon certaines expertises par «une action concertée de la part des autorités et de la Société nationale de raffinage (SNR)».
Centrafrique
Les mois de septembre et octobre 2023 ont été particulièrement difficiles pour les Centrafricains en général et les habitants de Bangui en particulier. La situation s’est un peu normalisée le 24-25 septembre avec l’arrivée «d’une vingtaine de citernes», avant de refaire surface le mois suivant. L’explication gouvernementale relayée le 15 octobre dernier par Corbeaunews tient à «la suspension des activités de Total Centrafrique par la douane, en raison de son non-paiement des frais de fiscalité pétrolière, s’élevant à plus de 2 milliards de francs CFA». Une autre constante est que la RCA est l’un des rares pays de la sous-région totalement dépendant des importations de pétrole raffiné.
RDC
«Pour éviter une crise plus profonde, le Groupement professionnel des distributeurs des produits pétroliers (GPDPP) a décidé de mettre en place des mesures urgentes en RDC». La presse locale évoque notamment «un contingentement et une adaptation des heures d’ouverture des stations-service. À partir du mercredi 18 octobre 2023, les stations-service fonctionneront de 7h00 à 17h00 afin de prolonger la disponibilité des produits pétroliers avec les stocks limités actuels». Ceci après avoir alerté le gouvernement sur «la situation critique des stocks dans l’ouest de la RDC», peut-on lire.
Burundi
La pénurie de carburant était également au rendez-vous au Burundi. Elle est signalée depuis fin juin-début juillet 2023. Obligeant les consommateurs à se ravitailler au noir en RDC et au Rwanda. Ce contre quoi se battent également les autorités locales.
Raffinerie sous-régionale
Cette situation remet au goût du jour le projet porté par la Beac de la mise sur pied d’une raffinerie sous-régionale. Une ambition qui présenterait plusieurs avantages. Puisqu’elle ferait des pays de la Cemac-CEEAC des exportateurs nets de produits pétroliers raffinés; permettrait de réduire l’érosion des réserves de change; et pourrait se conjuguer avec la consolidation des capacités des raffineries nationales. À en croire le rapport dont Intégration avait eu copie.
Théodore Ayissi Ayissi
Révolution verte à la Bdeac: déjà 873 milliards pour l’agro-industrie et les chaînes de valeur
De nouveaux engagements au profit du secteur agricole et de la création des chaînes de valeur ont récemment été pris par la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac). L’institution communautaire «entend notamment renforcer ses financements en faveur des projets agro-alimentaires en vue de contribuer à opérer la migration industrielle, ainsi que la création des zones économiques spéciales regroupant plusieurs acteurs de la chaîne de valeur». Son président, Dieudonné Evou Mekou, l’a fait savoir lors du Forum OEACP tenu du 7 au 8 novembre dernier à Malabo en Guinée Équatoriale. L’idée étant de consolider l’«enveloppe de 43 milliards FCFA déjà consentie pour divers projets de transformation agricole et de 830 milliards FCFA engagés dans le financement de projets d’infrastructures visant le désenclavement des bassins de production».
Il s’agit au final d’un montant global d’investissement dans le secteur de la production agricole évalué à 873 milliards FCFA. Ce que Dieudonné Evou Mekou présente comme «la volonté affichée et assumée de la Bdeac de contribuer chaque jour davantage à la traduction dans les faits de la révolution verte et bleue». Une ambition «parfaitement» alignée sur le thème du Forum de haut niveau. À savoir : « Débloqué le potentiel du développement de l’agro-industrie et des chaînes de valeur en Afrique centrale : une approche de coopération sud-sud ». Et en conformité «avec le Plan stratégique 2023-2027 »Azobé »», est-il aussi relevé. L’institution communautaire annonce enfin dans le même cadre, le renforcement de la collaboration avec l’OEACP.
TAA
Blockchain, échanges peer-to-peer, « smart contrat » : quel rôle pour l’économie bleue des océans ?
L’écosystème de l’étoile de mer et ses branches autonomes mériteraient d’être davantage étudiés. Le modèle de développement linéaire actuel « extraire, fabriquer, jeter » repose sur la consommation de matériaux et d’énergie peu chers et accessibles, mais il atteint aujourd’hui ses limites. L’économie circulaire offre une alternative immatérielle intéressante et crédible que les entreprises qui ont déjà commencé à explorer.
Dans ce sens, la valorisation d’actifs immatériels en mer pose des enjeux juridiques de transfert d’innovation, en confrontant des modèles et véhicules juridiques et leurs pistes d’évolution.
Deux véhicules juridiques seront particulièrement étudiés dans le cadre de nouveaux projets de recherche : d’une part, la confiance contractuelle (agrément de mission, consortium par exemple, demain la blockchain) et d’autre part, le secret des affaires et/ou des créations.
Dans cette actualité, le périmètre de ces deux véhicules juridiques offre des champs de transformation et d’innovation. C’est en ce sens, par exemple, que les autorités d’Hawaï ont annoncé début 2017 la création d’un groupe de travail afin d’explorer l’usage de la blockchain afin « d’explorer l’usage de la blockchain pour faciliter la consommation de produits et services locaux et dynamiser l’économie bleue ». Cette initiative est notamment portée par le constat qu’une grande partie des investisseurs et visiteurs d’Hawaii sont originaires d’Asie, où l’usage du bitcoin se développe rapidement.
Aussi, il convient de s’interroger quels aménagements le contrat et le secret des affaires peuvent-ils
proposer pour valoriser des actifs immatériels en mer ?
Dans un premier temps, plusieurs projets de recherche ont montré que le secret des affaires et/ou des créations se retrouve plébiscité dans un processus de temps long pour accomplir des sauts technologiques (voire technologies de rupture). A l’inverse, la confiance contractuelle se positionne dans un cycle beaucoup plus court en offrant un cadre juridique favorable pour favoriser l’innovation incrémentale.
Kevin LOGNONÉ
Année des océans : faire de la Mer un vivier de capital immatériel et de « spécialisation intelligente »
2025 sera « l’année des océans » en France. Au cœur de notre destin et celui de l’humanité, l’économie de la mer constitue un volant d’entraînement de premier plan de notre économie du futur : une économie immatérielle. Elle couvre un champ très large de secteurs d’avenir : recherche, construction et déconstruction navale, algoculture, aquaculture quantique, biotechnologies bleues, stockage de l’énergie, nautisme et matériaux biosourcés…
Sa diversité traverse tous les secteurs et toutes les régions. Par exemple, les hydroliennes et éoliennes offshore consomment des aciers fins produits en Lorraine. L’effet d’entraînement traverse donc tous les métiers et compétences à forte valeur ajoutée. Les activités choisies, à leur tour, opèrent une sélection de demandes et de consommations, dans une logique de « spécialisation intelligente ».
Au-delà des algues, plusieurs organismes marins offrent à la science et à la médecine des horizons nouveaux.
Bien sûr, la recherche est encore en cours et il ne peut être question d’idéaliser la science et la technique sans réfléchir à leur utilisation. Mais comment taire l’espoir formidable que représentent les essais de création d’un sang humain de substitution à partir de l’hémoglobine du ver de vase Arenicola marina ? Ou les potentialités offertes à la recherche contre le cancer par les travaux sur les cellules des éponges ?
Il en va de même des algocarburants. À surface égale, les algues produisent trente fois plus de carburants que les agrocarburants comme le colza.
De plus, les conditions de production d’algues sont relativement simples à réunir : de l’eau, du soleil et du CO2.
Pourtant, la production reste résiduelle. Car aujourd’hui, la production d’algocarburants coûte dix à quinze fois plus cher que celle d’agrocarburants.
Autre exemple : l’algoculture pour l’alimentation. C’est également l’une des clés du monde de demain.
Il est illusoire et dangereux de vouloir nourrir en protéines 7 milliards d’êtres humains uniquement par l’élevage animal ou la pêche. Même la pisciculture n’y suffira pas. Par contre, la micro-algue spiruline produit 9 tonnes de protéines par hectare cultivé, soit neuf fois plus que le soja.
Kevin LOGNONÉ
Sur les routes de l’Extrême-Nord: chronique d’un reporter sur «e nja itoo»
À l’échelle de la région, cette moto artisanalement adaptée présente deux faces: celle d’un engin économique et celle d’un ange noir qui tue.
Manifestement, ce n’est pas rien d’être passager. Passager sur les pistes et routes de l’Extrême-Nord. En quittant Bogo cet après-midi du 30 mai 2023, le «babana» (pseudo donné à tous les conducteurs de mototaxis) qui me ramène à Maroua explique que son «client» n’a pas une valeur nulle. «C’est un être humain qui ne doit pas avoir peur de mourir», fait-il semblant de m’apprendre. «À moto ou en avion, la mort existe partout», ajoute-t-il. Dans mon esprit, ces mots viennent, s’agitent, butent et culbutent. Et pour finir, je me les approprie et les impose à mon esprit. «Babana a raison», je me dis. Autant être son pote, son complice, tout le long des 35 kilomètres qui séparent Bogo de Maroua.
Peur sur la moto
Dès le premier kilomètre, l’adolescent lâche les poignées pour réajuster ses gants. Cédant à la tentation d’une virtuosité qu’autorise l’assise remarquable de sa moto, Babana amorce un virage autrement prononcé. J’entends les cale-pieds riper contre le bitume neuf où caquette la gomme de ses pneus. Comme ceux des oiseaux, nos deux corps brisent la résistance du vent. De temps à autre, Babana conduit du bout des doigts d’une seule main. L’adrénaline et la tension que génère cette pratique sont renforcées en moi, à la fois, par un nœud qui se resserre dans ma gorge et une boule qui semble alourdir mon estomac. Sur la droite, une plaque signale que nous sommes à Douloumo, à 25 kilomètres de Maroua. Ça risque de ne pas être facile de vous dire que le voyage est encore long. J’essaie de distraire mon esprit. Mon regard oscille de l’horizon qui charrie les rayons et les ombres d’un grand ciel clair à la glissière centrale de la route où défilent quelques moutons. Entre temps, Babana se laisse systématiquement associer aux débordements et aux paroxysmes. Il multiplie les vitesses. A très vive allure, d’autres motos nous croisent dans l’autre sens, au fur et à mesure que nous avançons. Avec Babana, leurs conducteurs échangent à l’aide de lourds klaxons. Avec des facultés plus lucides et plus détendues, j’essaie de lui signifier ma peur. En vain. «35 Kilomètres, je les avale en 30 minutes au trop», me rétorque-t-il. Je m’autorise à calculer la vitesse. 100? 200 kilomètres par heure? Mon arithmétique se perd. «La route ne tue pas», chanson moralisatrice de Black Roger’s tourne en boucle dans ma tête. Corps et âme dans la voltige, je me mets à imaginer ma tombe, avec «mort sur e nja itoo» comme épitaphe.
Fouineur
Après avoir couvert près de 30 km en 15 minutes (un record dans ma carrière de passager), il faut se rendre présent, non pas seulement comme observateur, mais comme communiant potentiel et comme vrai ami de Babana. Franchir la latitude de la peur et jeter mon instinctive raideur à la voirie…Oui, c’est mieux ainsi. J’engage la conversation. Première thématique: la marque de la moto. Selon Babana, partout ici dans la région de l’Extrême-Nord, on l’appelle «e nja itoo». Il épelle. Mon imagination tombe aussitôt sur une fausse anagramme très courante chez certains peuples de la côte camerounaise, les Bakweris notamment:»e ja to» (le petit chat, NDLR). En sollicitant de lui une explication plus élaborée, Babana avance que «ce n’est pas une marque. C’est juste pour dire au revoir». Il précise que c’est un style de moto artisanalement adapté pour être très économe. À l’observation, l’engin est doté d’un réservoir en aluminium poli et d’un tuyau d’échappement libre. Autrement dit, «e nja itoo» c’est une moto sur laquelle l’on a sacrifié le confort aux exigences de la vitesse. «C’est comme ça partout ici», me dit-il.
Au cœur de tels détails significatifs, il m’apparait que, pour de nombreux conducteurs de moto de la région, «e nja itoo» est autant un instrument qu’un symbole. En fait, cette moto procure une «sensation de puissance» aux utilisateurs qui apprécient la «mélodie» de leur machine et considèrent qu’elle leur permet de se faire entendre. Au vrai, le moteur adapté se fait plus bruyant et même plus puissant. Pour toutes ces raisons, ici à l’Extrême-Nord, on qualifie «e nja itoo» de «moto des jeunes». La notion de jeunesse paraît ainsi renvoyer davantage au «sentiment d’être jeune». Elle est liée à ces pratiques qu’aux limites fixées par l’âge. «Tout le monde a conduit ça», balance Babana. À l’écouter, ceux qui ont 40 ans aujourd’hui, voire un peu plus, l’ont fait tout au long de leurs parcours, depuis l’enfance souvent, en tout cas à partir du moment où ils ont été introduits dans ce milieu et qu’ils ont commencé à se livrer à ces activités comme un loisir ou comme une forme de travail plus ou moins informel et précaire. Quelques-uns ont déjà fondé une famille, d’autres vivent encore chez leurs parents.
Pratique
Dans mon semblant de bonne humeur et ma fausse conscience d’appartenir à une même humanité que des braves, j’aborde la thématique relative à l’efficacité de «e nja itoo». Pour Babana, sa rapidité améliore la portée des déplacements de ceux qui font profession de vivre à deux roues. Bien plus, me confie-t-il, ce type de moto accroît le nombre de destinations potentielles atteignables dans un temps donné. De ce fait, «e nja itoo» leur offre un choix plus grand de destinations avec très peu de carburant.
Déviances
Et voilà, la somme de toutes ces informations permet de comprendre pourquoi, ici à l’Extrême-Nord, les conducteurs de «e nja itoo» s’affranchissent couramment de nombreuses réglementations jugées incompatibles avec une utilisation efficace de leur machine. Ils dépassent les vitesses limites autorisées; ils doublent les véhicules à l’arrêt au feu rouge; ils circulent sur les trottoirs pour éviter un embouteillage ou un sens interdit; ils franchissant certains feux rouges, surtout la nuit; ils stationnent sur la chaussée.
«Ange noir»
Dieu merci! Me voici à Maroua! 25 minutes chrono… Maintenant, il faut creuser. Selon Djildé Ibrahima, cadre de l’équipe régionale de prévention routière de l’Extrême-Nord, «e nja itoo» se caractérise par deux choses: la rapidité et la dangerosité». D’après le fonctionnaire, il ressort qu’à l’échelle de toute la région, près de 90 % des usagers (sans compter ceux qui ne sont pas recensés par les forces de l’ordre) de «e nja itoo» sont morts sur le coup après une chute. Dans 55 % des cas, les conducteurs se tuent tout seuls, sous l’effet des stupéfiants. On constate ensuite que le risque d’être tué par «e nja itoo» 25 fois supérieur à celui de l’être en voiture et que le risque d’être blessé hospitalisé est même 70 fois supérieur. À partir des données qu’ils maîtrise, Djildé Ibrahima révèle enfin que le risque pour un conducteur de «e nja itoo» d’être blessé (toutes gravités) est 2,5 fois plus élevé «hors ville dense» qu’»en ville dense» alors qu’il est au contraire 2 fois plus faible pour d’autres types de motos. «Ce résultat peut s’expliquer par les écarts de vitesse beaucoup plus grands entre les «e nja itoo» et voitures en milieu urbain qu’en rase campagne, alors que c’est l’inverse pour d’autres types de motos.
Jean-René Meva’a Amougou,
envoyé spécial à Maroua
Marché international du film d’Afrique centrale : cap sur l’industrialisation
C’est la feuille de route du promoteur des Écrans noirs afin de booster cette économie et de développer des emplois sources de revenus pour les jeunes. Toute a choisi qui demande le soutien des partenaires financiers et de l’audiovisuel.
Les activités de la 26 ème édition des Écrans noirs se poursuivent en toute convivialité au Musée national de Yaoundé. Ce 3 octobre 2022, a notamment eu lieu l’ouverture officielle de la 6 ème édition du Marché international du film d’Afrique centrale (Mifac). A travers la cérémonie, Basseck Ba Kobhio fait de l’industrie culturelle sa priorité dans la sous-région. « J’ai dit que j’allais consacrer mes prochaines années à l’industrialisation du marché du film en Afrique centrale.Faire en sorte qu’en dehors des contenus de la création qui concerne le scénario, la mise en scène et autres, tout ce qui concerne l’industrie en commençant par la multiplication des clés, la multiplication des Dvd, le doublage et tout le reste ,autorisé à s’implanter en Afrique centrale. Il nous faut cela », fait savoir Basseck Ba Kobhio.
Selon le délégué général des Écrans noirs, il faut que le monde du cinéma, de l’audiovisuel soit perçu comme « un monde économique et cela demande l’implication des institutions financières. Je parle à l’ouverture ce matin des jeunes qui produisent des biens culturels à l’étape des jeux vidéo, les dessins animés, on peut tirer suffisamment de revenus dans ces secteurs. Mais il faut investir et donc, il faut des moyens pour que les grosses machines soient achetées. Il faut des moyens pour que de gros serveurs soient mis à disposition et tout cela c’est l’industrialisation. Pour ce faire, nous allons tout faire pour convaincre les pouvoirs publics, les institutions financières comme la Banque de mettre les moyens à disposition », précise le délégué général des Écrans noirs.
BDEAC
Le développement des industries culturelles fait partie de l’agenda de l’institution financière qu’est la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac). Elle n’est pas insensible parce que le cinéma est un « secteur créateur de richesse sur le plan économique et financier ». C’est un secteur créateur d’emplois au-delà du côté divertissement. Quand on s’intéresse au côté économique et financier, le secteur du cinéma est habilité aux financements de la Bdeac. Pour peu que les initiatives soient intégrées, organisées par rapport au format des données d’entrée au niveau de la banque », explique Patrick Hervé Ella Peke, représentant du directeur de la Bdeac. Compte tenu de l’absence criarde des infrastructures, les salles de cinéma et autres, la Banque privilégie le financement des infrastructures. Nous voyons ce qui se fait ailleurs. Il y a des studios de référence dans les pays comme les États-Unis et ailleurs, il y a toute une infrastructure qui n’existe pas encore au sein de l’espace de l’Afrique centrale. Il y a un accompagnement qui a besoin d’être fait pour impulser cette émulation des jeunes et la banque est dans son rôle », renchérit le représentant du président de la Bdeac.
TV5monde Afrique
Dans la même veine, le directeur de TV5monde Afrique entend jouer sa partition dans la promotion et la diffusion du cinéma africain. « Vous savez que TV5 monde est le partenaire privilégié du festival Écrans noirs. C’est un partenaire historique depuis de très longues années. Il est normal que nous puissions renouveler ce partenariat pour cette année », lâche Patrick Bofunda LLingo, Directeur Afrique. Et de poursuivre également : « nous sommes diffuseurs, c’est notre vocation à promouvoir les créations francophones, et nous savons qu’ici aux Écrans noirs, c’est le lieu par excellence de l’expression de cette créativité francophone, particulièrement en Afrique sub-saharienne ».
Olivier Mbessité
Stratégie pays 2023-2027 de la Bad : continuité dans la rupture au Cameroun
De nouveaux axes prioritaires sont arrêtés. La coopération sera également débarrassée des écueils identifiés au cours des consultations achevées à Yaoundé par le directeur général de la Banque pour l’Afrique centrale et les conduites par le Minepat.

La fin des consultations de la Bad au Cameroun en image
Rien ne devrait plus être comme avant dans la relation de coopération entre le Cameroun et la Banque africaine de développement (Bad). Si la continuité est actée au moins jusqu’en 2027, elle devrait cependant s’inscrire dans la rupture. C’est l’une des premières certitudes à l’issue de la série de consultations achevées le 23 septembre dernier à Yaoundé par le directeur général de la Banque pour l’Afrique centrale. Les échanges entre Serge N’Guessan, les autorités camerounaises, les experts et le secteur privé étaient conduits par le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
Alamine Ousmane Mey a, en sa qualité de gouverneur de la Bad au Cameroun, a notamment souhaité « renverser l’orientation du portefeuille actuel de la Banque, dominée jusqu’ici par les transports (51,6 %) et l’énergie (25 , 4% du portefeuille projets, Ndlr) ». Là où le directeur général de la Bad pour la sous-région a surtout insisté sur un certain nombre d’écueils. La Note de diagnostic pays (NDP) et le Rapport d’achèvement du Document de la stratégie pays (DSP) en cours de mise en œuvre jusqu’à fin 2022, s’en sont largement fait l’écho.
26 % de projets en arrêt
précoce Elles apparaissent pour l’essentiel au moment de la mise en œuvre des projets financés par l’institution bancaire continentale. Ces écueils concernent entre autres «l’environnement de travail, la sociologie de l’administration, l’efficacité des décisions opérationnelles et les retards dans l’exécution des projets», regrette Serge N’Guessan. La conséquence est qu’en matière d’indicateurs de performance au 15 septembre 2022, « 37 % seulement de projets sont jugés comme satisfaisants, tandis que 37 autres ne le sont pas. La Bad déplore en effet que « le taux de décaissement cumulé du portefeuille national hors garanties et hors appuis budgétaires est à 26,7 %. Ce qui est faible pour un âge moyen de 5,8 ans».
Les experts pointent notamment un doigt accusateur sur « les retards de signature des accords de financement ». Les solutions proposées vont alors dans le sens de l’amélioration des capacités institutionnelles pour une meilleure mise en œuvre des projets et d’une plus grande focalisation sur les résultats et l’impact de développement. Mais également dans le sens du renforcement des interventions dans le secteur privé, d’une meilleure sélectivité des opérations et du renforcement des partenariats stratégiques entre le secteur privé et les PTF», ont plaidé la Bad et les experts.
Industrialisation et intégration régionale
L’industrialisation était jusqu’ici le parent pauvre de la stratégie pays de la Bad. Le Minepat veut désormais en faire l’un des deux piliers de celle en préparation. Avec d’un côté « le développement industriel et de l’autre, l’inclusion synonyme notamment de développement du capital humain ». En ce qui concerne l’industrialisation, on apprend d’Alamine Ousmane Mey qu’elle poursuit l’objectif de la transformation structurelle de l’économie camerounaise conformément à la SND30. Elle devra donc « prendre appui sur l’agro-industrie avec un ancrage sur l’import-substitution ».
Grâce à des acteurs majeurs que sont le secteur privé et les PMI, et en utilisant les catalyseurs que sont l’énergie et les télécommunications (numérisation). Le tout en visant un marché qui n’est pas seulement national mais sous-régional pour couvrir aussi les infrastructures d’intégration ». À en croire d’ailleurs le gouverneur de la Bad au Cameroun, cette option permet « d’avoir une orientation en termes de focus avec des déclinaisons qui correspondent non seulement aux cinq priorités de la Bad, mais aussi aux options choisies par le Cameroun en matière de développement ». Le développement local occupe également une place de choix.
Théodore Ayissi Ayissi
Audit et passation des marchés publics
72% des projets menacés de suspension
La Bad dit n’avoir reçu, contrairement à la norme, que 28% des rapports dus au 15 septembre 2022. Cette situation s’ajoute à celle des projets ayant déjà deux ans de mise en œuvre, mais dont 50% des contrats ne sont pas encore signés.
Parmi les sujets qui fâchent pris en compte par le gouvernement camerounais et la Banque africaine de développement, il y a les lenteurs dans la passation des marchés publics et les retardataires dans la transmission des rapports d’audit. Sur ce dernier point, la Bad relève par exemple qu’« à la date butoir du 30 juin, les rapports d’audit reçus étaient de 14 %, soit 3 sur 31 sur l’ensemble du portefeuille. Et au 15 septembre 2022, elle a reçu seulement 28%». À l’en croire, « on a à peu près 72% du portefeuille qui devait être techniquement suspendus de décaissements ».
Eu applicable à la norme qui prescrit que « les rapports sont dus au maximum six mois après la fin de l’exercice », est-il expliqué. Un responsable de l’institution bancaire laisse d’ailleurs entendre que «la Banque se réserve le droit de prendre des mesures conservatoires qui peuvent justement aller dans le sens de la suspension des décaissements du projet et même l’étendre au secteur». Et le cadre de la Bad d’indiquer que la résolution de ce problème « est vraiment urgente et importante ». La Banque songe pour ce faire à une plus grande implication de la Chambre des Comptes de la Cour suprême. L’un des préalables demandés est le recrutement des auditeurs.
Marchés publics
Au 21 septembre 2022, « le portefeuille de la Bad au Cameroun compte 35 instruments. Parmi lesquels les projets qui ont deux ans de mise en œuvre et dont 50% des contrats ne sont pas encore signés ». À en croire la présentation relative aux marchés publics, plusieurs cas de figure permettent de l’illustrer. À savoir que « 3 projets sont en instance de passation des marchés, 3 projets sont en alerte, ce qui signifie qu’ils n’ont plus une surveillance rapprochée, et 29 projets ou instruments ont des progrès satisfaisants », renseigne la Bad.
Le problème selon l’institution bancaire continentale est que «sur ces 29 instruments. 6 ont des taux de décaissement très faibles de l’ordre de moins de 10 %. Ce qui signifie que le taux d’engagement au niveau de ces projets sont faibles et si rien n’est fait, ils pourraient tomber dans la catégorie des projets à risque ». La faute au « temps que nous procédons » à signer les accords de projets approuvés par le Conseil d’administration, ou à passer les marchés. On a vu que la procédure de passation prend 17 mois alors que la moyenne sur le continent et recommandée par la Bad est de 7 à 9 mois», déplore Serge N’Guessan.
Un constat partagé par Ibrahim Talba Malla. Le ministre des Marchés publics s’attarde en effet sur les délais présentés « comme le nœud de l’affaire, mais aussi sur la compétence des experts ». Certains oublient leur qualité et veulent faire prévaloir leurs avis alors qu’il y a un système collégial de discussion ». Le membre du gouvernement souscrit à certaines propositions de la Banque. Notamment celle relative à « l’élaboration d’un code d’éthique pour répondre à la question de la gouvernance », at-il fait savoir. La Bad parle par ailleurs de l’élaboration des checklists pour éviter des échanges prolongés entre elle et les équipes d’exécution.
TAA
Production de l’huile de palme
Trois unités d’extraction pour faire tache d’huile
Elles vont inaugurer l’ère de l’industrialisation tout en constituant une des perspectives à court terme de la coopération Cameroun-Bad.
« Nous avons dans nos projets et chaînes de valeur agricoles et de l’élevage, des activités importantes qui nous permettent d’avoir trois unités industrielles d’extraction d’huile de palme ». Cette annonce faite par la Bad ce 22 septembre 2022 lors de la présentation de son portefeuille projets au Cameroun, s’accompagne de quelques précisions seulement.
Pour notamment indiquer qu’il faut globalement s’attendre à « trois réservoirs et à trois moulins modernes qui seront intégrés ». Une autre indication n’est pas donnée sur leurs capacités de production et de stockage, sur les régions où ces unités ne seront pas intégrées, sur le financement que leur mise en place va nécessiter ou sur l’horizon de concrétisation de ces projets.
Un indice laisse toutefois penser que ceux-ci s’inscrivent dans les perspectives à court terme de la coopération entre le Cameroun et l’institution bancaire continentale. Surtout au moment de l’élaboration d’une nouvelle stratégie pays. Non seulement parce que ces projets constituent une réponse au besoin urgent d’industrialisation apportée par les autorités camerounaises. «C’est une priorité opérationnelle qui n’apparaît pas encore dans le schéma d’intervention de la Bad», ont admis les responsables de la Banque. Mais aussi parce qu’il est prévu la signature dans les prochains jours d’une convention de 41 milliards FCFA.« Elle va encourager et soutenir la productivité et la production agricole, et participer à l’amélioration des performances des agriculteurs au niveau décentralisé », relève Alamine Ousmane Mey.
Aux dires du Minepat, « nous avons également en perspective la signature des appuis budgétaires que nous répartissons au Groupe de la Bad » . Jean Tchoffo, secrétaire général du département ministériel précise qu’ils sont de l’ordre « de 75 millions d’euros, soit environ 53 milliards FCFA ». Ils gonflent un portefeuille d’un volume de 1 302,2 milliards FCFA pour 25 projets. Parmi lesquels 17 sont nationaux, 7 régionaux et un est à l’actif du secteur privé. Ces projets sont financés à 82,1% par le guichet Bad et à 10,9% par le Fonds africain de développement. Le cofinancement avec la Jica, l’UE et autres, représente 17 %.
TAA
Élargissement de l’assiette fiscale : le forcing payant des patronats de la Cemac
Le Copil du Préf-Cemac a décidé de donner une suite favorable aux sollicitations sans cesse réitérées de l’Unipace en la matière.

Célestin Tawamba, président de l’Unipace
Depuis la survenue de la pandémie de Covid-19, l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace) n’a cessé de faire des propositions pour renforcer la stratégie communautaire de relance économique. Les résolutions de son Assemblée générale de septembre 2021 sont là pour en témoigner. L’une de ses mesures phares porte sur l’élargissement de l’assiette fiscale en zone Cemac. En lieu et place de la trop forte dépendance à l’exportation des hydrocarbures. Et surtout au moment où la stratégie communautaire d’import-substitution prend corps.
L’association a eu l’opportunité de défendre une fois de plus ses positions le 26 août dernier à Douala. Et sa constance a fini par payer. Son président Célestin Tawamba a obtenu un accord de principe pour que cette recommandation soit étudiée avec minutie par les administrations fiscales des pays de la Cemac. Il était représenté à la 17ème session ordinaire du Copil du Préf-Cemac par Narcisse Chassem.
Prescriptions
On retient surtout à l’intention des patronats d’Afrique centrale, la prescription du Comité de pilotage «d’organiser une réunion entre les directions générales des Impôts des pays membres, la Commission de la Cemac, le secrétariat permanent du Pref-Cemac et l’Unipace pour l’examen détaillé des propositions de l’Unipace sur l’élargissement de l’assiette fiscale en zone Cemac». Aucun chronogramme n’est pour l’heure arrêté. Le temps pour les différentes parties achète de mettre leurs idées en place.
Celles des patronats déjà étant bien connues. Le patron du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) et ses paires appellent en effet les États et les administrations fiscales en particulier, à un changement de paradigme. Ce qui implique de « mettre l’accent sur l’élargissement de l’assiette fiscale, la prévisibilité, la simplification et l’équité des mesures en s’appuyant sur un dialogue franc et constructif avec les contribuables ». Conformément aux recommandations contenues dans le communiqué final de l’Assemblée générale du 22 septembre 2021.
Analyse
La prise en compte de cette doléance de l’Unipace permet de faire diminuer la pression fiscale sur les grandes entreprises de la sous-région en la répartissant équitablement entre tous les contribuables. Les promoteurs desdites entreprises auraient donc plus de marges de manœuvre pour recruter, augmenter leurs investissements ou tout simplement pour relancer leurs activités en berne du fait des chocs extérieurs.
TAA
Cotation des entreprises publiques
Rappel à l’ordre du Copil du Préf-Cemac
L’absence de volonté politique de certains États prive la Bvmac de sa capacité à pouvoir jouer son rôle de financement du développement.
L’opérationnalisation des structures de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) était également au menu des échanges tenus dans la capitale économique du Cameroun. Le Copil du Préf-Cemac s’est montré à cette occasion satisfait «des avancées déjà enregistrées». Mais à en croire le communiqué final de la 17ème session ordinaire de l’organe sous-régional, de nombreuses recommandations ont également été faites en direction des États. Notamment sur l’urgence de «transmettre à la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), la liste des entreprises publiques susceptibles d’être cotées en bourse». À l’exemple de « la République de Guinée Équatoriale, la République du Congo et la République du Gabon qui l’ont déjà fait », at-on appris. Le Cameroun, le Tchad et la République Centrafricaine sont donc incités à franchiser le pas.
Toujours à l’intention des États et dans leur ensemble cette fois, le Copil a également prescrit pour les mêmes raisons, « d’apurer dans les meilleurs délais les arriérés vis-à-vis de la Bvmac ». Une dernière recommandation a enfin concerné les entreprises publiques et privées opérationnelles dans l’espace communautaire. Le ministre des Finances du Cameroun, Louis Paul Motaze, et ses pairs ont parlé de « poursuivre la campagne de sensibilisation afin de les encourager à se positionner sur le marché financier de la zone Cemac ».
Ils ont par ailleurs pris acte de la proposition de la Banque centrale sur les options pour la constitution du capital social du Dépositaire central unique à créer. « Le Copil a décidé à ce sujet de la clé de répartition suivante : Bvmac (40 %), Beac (20 %), BDEAC (10 %), entreprises publiques ou privées installées dans les six pays de la Cemac (5 %), Sociétés de Bourse (10%), SVT (banques commerciales) (10%) et Sociétés de gestion de portefeuilles (5%)», précise le communiqué final.
TAA
Stratégie communautaire d’import-substitution : mobilisation générale autour du financement
Le développement de l’industrie locale et l’augmentation de la production sont à ce prix.

Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Préf-Cemac
Douala a de nouveau ouvert du 13 au 18 septembre dernier une réunion du secrétariat technique du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac). À l’ordre du jour des travaux, la révision de la stratégie communautaire d’importation-substitution. Le Copil fonde beaucoup d’espoirs dans cette stratégie également considérée comme une composante fondamentale de la transformation structurelle des économies de la sous-région.
Les acteurs réunis dans la capitale économique du Cameroun avaient dès lors une double mission. À savoir « introduire la filière manioc parmi les produits du cru traités et finaliser le chiffrage de la Stratégie communautaire », selon les prescriptions du Comité de pilotage. Cette étape s’est révélée le 26 août dernier être indispensable pour aborder la problématique de son financement. Le Copil du Préf-Cemac s’appelait déjà à une mobilisation générale.
États, institutions et PTF
Pour balayer devant sa porte, le Comité de pilotage du Préf-Cemac a adopté lors de sa 17ème session ordinaire, le Plan d’opérationnalisation de la stratégie communautaire d’importation-substitution. Celui-ci est certes encore perfectible. Puisqu’il devrait intégrer les nouvelles données issues de la réunion tout juste achevée du secrétariat technique. Il est cependant déjà suffisamment abouti pour pouvoir vendre auprès des partenaires techniques et financiers (PTF) de la Communauté, la Stratégie en question. De quoi donc « féliciter le secrétaire permanent, Michel-Cyr Djiena Wembou, et toute son équipe pour la qualité du document et des mesures préconisées ».
Le Copil du Préf-Cemac projette désormais deux actions. La première va permettre que « le Plan d’opérationnalisation de la Stratégie et le chiffrage soient transmis à la session extraordinaire du Conseil des ministres de l’UEAC, élargie aux ministres en charge de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche , du Commerce et des Hydrocarbures qui se tiendra dans les meilleurs délais conformément aux décisions de la seizième session ordinaire du Copil du Préf-Cemac ». Quant à la deuxième étape effectuée dans le communiqué final, elle a trait à la préparation, « en collaboration avec les États membres, la Commission de la Cemac, la Banque centrale et la BDEAC, d’un plan de financement de la Stratégie communautaire » .
Plan de financement
Selon les recommandations désormais rendues publiques, le Plan de financement devrait tenir compte d’un certain nombre d’aspects. Notamment « des financements déjà prévus dans les budgets des États membres et du gap de financement à rechercher auprès des PTF ; des possibilités de financement déjà offertes par les programmes dédiés à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche dans les Institutions internationales et régionales ; de la mobilisation des bénéfices de la Beac pour renforcer le fonds de bonification Beac-Bdeac pour financer les projets nationaux relatifs à la mise en œuvre de la Stratégie communautaire d’importation-substitution dans les États de la Cemac ».
Le Comité de pilotage prescrit enfin, pour plus d’efficacité, « d’impliquer la Bvmac dans la mobilisation des ressources pour le financement des entreprises nationales et des opérateurs des secteurs agricoles, de l’élevage et de la pêche ; et de recourir au fonds de garantie (Fagace, Miga)».
Théodore Ayissi Ayissi
Projets intégrateurs de la Cemac : le contre-la-montre des États et de la Commission
L’urgence de porter de cinq à onze le nombre de projets prioritaires en phase de démarrage est signalée. Le Copil en fait la colonne vertébrale de la réponse à apporter aux problèmes signalés et conjoncturels de nos économies.

La délégation de la Cemac à la table ronde des investisseurs de Paris en novembre 2020
La Cemac a fait beaucoup de chemin depuis la tenue en France en novembre 2020, de la table ronde des investisseurs pour le financement de ses onze projets intégrateurs prioritaires. Lors de la 17ème session ordinaire du Copil du Préf-Cemac, l’organe sous-régional a en effet pu faire un constat encouragé. «Il s’est par exemple félicité des progrès enregistrés dans la réalisation de 70% des projets intégrateurs présentés à Paris». Et à en croire le communiqué final, le véritable motif de satisfaction à ce stade est « l’entrée en phase de démarrage de cinq d’entre eux ».
Il s’agit des projets relatifs à la construction/réhabilitation du corridor Brazzaville-Ouesso-Bangui-Ndjamena, à l’interconnexion des réseaux électriques entre le Cameroun et le Tchad, à l’aménagement de la route Ndende-Dolisie et à la construction de l’Université Inter-États Congo-Cameroun. Le cinquième projet porte quant à lui sur la construction de la route transnationale Kogo-Akurenam. Grâce à l’approbation par le Conseil d’administration de la BDEAC d’un prêt de 88,3 milliards FCFA pour le financement de la section Akurenam-Minang. C’était le 21 février dernier. L’heure est désormais à l’accélération de la cadence. Afin de doter la Communauté d’infrastructures capables de l’immuniser définitivement contre les chocs extérieurs.
Pont sur le fleuve Ntem
L’attention des États et des institutions communautaires, en tête intégrée à la Commission de la Cemac, devrait désormais se porter sur les projets restants. Ils sont au moins au nombre de six et leurs financements ont été restructurés en partenariats public-privé (PPP). Le Comité de pilotage du Pref-Cemac insiste notamment sur l’urgence de la concrétisation du « projet de construction d’un pont sur le fleuve Ntem et du projet de construction de la voie express Lolabé-Campo sur le corridor Kribi-Bata (Cameroun -Guinée Équatoriale)». L’organe communautaire « encourage dans cette perspective, les États membres et les Partenaires techniques et financiers (PTF) à poursuivre les diligences nécessaires pour leur démarrage effectif ».
Le rôle et la participation des PTF et des autres bailleurs de fonds constituants dès lors d’une donnée déterminante. En témoigne les remerciements déjà traduits à ceux « qui accompagnent la Communauté depuis le début du processus d’identification et de mise en œuvre desdits projets intégrateurs prioritaires ». Le communiqué final précise qu’il leur est simplement demandé « de maintenir leur appui et leur assistance technique et financière ». C’est à ce prix que la Cemac pourra alors parvenir à la transformation structurelle de son économie et à renforcer sa résilience.
Prochaine réunion du Comité de suivi
Le prochain coup en matière de suivi et de démarrage des chantiers prioritaires de la Cemac se joue à Brazzaville au Congo. Ainsi en ont décidé les membres du Copil du Préf-Cemac le 26 août dernier à Douala. Le Comité de suivi doit se retrouver dans le cadre de sa sixième réunion du 25 au 28 octobre 2022 dans la capitale congolaise. La question de la contribution de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) est également à l’ordre du jour. Eu raisonnée à la demande formulée en direction des États par le Copil, « de libérer leur part au capital augmenté de l’institution bancaire sous-régionale ». Afin de lui « permettre de jouer son rôle de financement des projets communautaires », d’après le communiqué final.
Piliers du Préf-Cemac
Au vu du Rapport semestriel de janvier à juin 2022 du suivi de la mise en œuvre de la Matrice des réformes et actions prioritaires du Préf-Cemac, le Copil a formulé un certain nombre de recommandations. Elles concernent aussi bien les États que la Commission de la Cemac. Le président de l’institution sous-régionale, Pr Daniel Ona Ondo, était représenté à ces travaux par Lionel Ngwessy Malaga. Il est entre autres attendu « de mettre en œuvre les mesures urgentes préconisées par le rapport sur les impacts économiques et financiers de la guerre en Ukraine sur les économies de la Cemac ; de mettre résolument en œuvre les mesures visant à améliorer le climat des affaires et l’accélération de la diversification des économies de la Communauté ; et d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles restantes de la première phase du Préf-Cemac ».
En complément, l’organe sous-régional évoque également « le développement du capital humain, les actions non réalisées de 2021 et celles du premier semestre 2022 ; d’appliquer dans les meilleurs délais possibles les Directives relatives au droit d’établissement ; de remplir les conditions nécessaires pour satisfaire les prérequis convenus avec les partenaires extérieurs pour la mobilisation des ressources adossées aux programmes ; et enfin, de remercier le plaidoyer auprès des bailleurs de fonds pour renforcer le volume des appuis budgétaires, nécessaire pour soutenir l’exécution des programmes».
Théodore Ayissi Ayissi
Résilience et vulnérabilités
Les économies de la Cemac sont sans cesse fragilisées par les crises successives qui secouent la sous-région. Constat en une nouvelle fois été fait au cours de la 17ème session ordinaire du Comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières (Copil du Préf-Cemac). Les travaux effectués le 26 août dernier à Douala par Rigobert Roger Andely, offraient l’opportunité aux différents responsables de la Communauté de faire un diagnostic complet de la situation et d’en identifier les causes.
À titre d’exemple, le président du Copil relève que «le conflit russo-ukrainien qui intervient dans un contexte de reprise postCovid-19, a pour conséquence de mettre à nouveau à l’épreuve les équilibres fragiles des économies nationales qui commençaient à peine à se remettre et pourrait éventuellement anéantir une partie des progrès réalisés sur le plan du renforcement de la position extérieure de la monnaie ».
L’étude menée par le Préf-Cemac est encore plus parlante quant aux effets de cette guerre sur le pays-locomotive de la Communauté. Car « bien que le Cameroun soit un pays exportateur net de pétrole, les conséquences de la crise pourraient être globalement négatives. Compte tenu des pressions exercées sur le pouvoir d’achat des ménages, ses finances publiques (du fait du subventionnement des produits pétroliers) et sur les entreprises importantes qui ne peuvent pas répercuter les coûts marginaux à l’importation sur leurs prix de vente», souligne le communiqué final.
Autrement dit, la résilience des pays de la Cemac due en partie à la mise en œuvre des réformes économiques et financières est encore à présent. « L’évaluation des actions mises en œuvre entre janvier et juin 2022 dans le cadre de la deuxième phase du Préf-Cemac (2021-2025) indique certes un taux de réalisation satisfaisant de 41,9 % par rapport à la cible sur l’ ensemble des objectifs attendus des cinq piliers du Programme». Mais le Copil, à travers le ministre congolais des Finances, du Budget et du Portefeuille public, a admis qu’il fallait aller plus vite et plus loin. Des pistes sont déjà sensibles pour y parvenir. Lire le zoom.
Théodore Ayissi Ayissi
Couloirs Principaux et Roaming
Lever l’hypothèque des postes de contrôle et des frais
La Commission de la Cemac et les États sont mis au défi d’entamer la construction et de finaliser le processus d’identification des postes avant la fin de l’année. La gratuité effective de l’itinérance est également en ligne de mire.
Un des nombreux plaidoyers du président de la Commission de la Cemac en faveur de la libre circulation et de la densification des échanges intra-communautaires est sur le point de porter ses fruits. Le Pr Daniel Ona Ondo vient en effet d’être soutenu par le Copil du Préf-Cemac. Lequel a pris l’option de s’attaquer aux barrières que constituent encore la construction et la gestion des postes de contrôle aux frontières. Le communiqué final de la 17ème session du Copil renseigne ainsi qu’il est demandé aux États et à l’institution sous-régionale, « de commencer la construction des trois postes-frontières déjà identifiés ; de finaliser le processus d’identification des points de construction des trois autres postes-frontières avant la fin du deuxième semestre 2022 ;
Une fois cela fait, il reste alors à « harmoniser la formation des agents et à l’ancien ceux aux postes-frontières dans les domaines de l’intégration régionale, de l’informatique et de la gestion des bases de données ». Tout en tenant compte « du principe de la subsidiarité dans le processus de rationalisation des institutions spécialisées de formation communautaire », est-il mis en avant.
Frais d’itinérance
La libre circulation sans entrave des personnes, des biens, des services et des capitaux implique aussi celle des informations et des données. La question des frais d’itinérance en zone Cemac se révèle donc tout aussi préoccupante. Le Copil parle «d’organiser une réunion des ministres en charge des
Télécommunications et des régulateurs du secteur». De façon à ce que les barrières imposées aux frontières numériques des États soient également démantelées. L’objectif spécifique étant de parvenir à « lever les goulots d’étranglement observés dans l’entrée en vigueur des protocoles portant sur la suppression desdits frais d’itinérance dans l’espace communautaire ».
Qu’il s’agisse donc des postes de contrôle ou de l’itinérance, il y a en point de mire l’idée d’augmenter le niveau des transactions et des échanges entre les États de la sous-région, de réduire la dépendance vis-à-vis -à-vis de l’extérieur et ce faisant, de renforcer la résilience des économies de la Cemac.
TAA
S.E. Christophe Guilhou : de l’utile au malléable diplomatique
Au cours d’une interview accordée à nos confrères de la CRTV-Télé, le diplomate français est arrivé en fin de séjour a cessé d’éclairer l’opinion publique nationale sur les sens cachés, les enjeux et les stratégies de Paris au Cameroun.

Christophe Guilhou, ambassadeur
de France au Cameroun
Il est d’usage de définir le départ d’un chef de mission diplomatique comme un moment d’expression exacerbée de souvenirs. Devant les caméras de la chaîne de la CRTV-Télé le 23 septembre dernier, Christophe Guilhou a bien voulu ouvrir son bloc-notes. Le Français est arrivé en fin de séjour est entré dans la galerie « avec le cœur gros », selon ses propres termes.
En veillant à ce que ses dires ne génèrent des sentiments de douleur, de ou de déception, il a plutôt opté pour une position respectueuse et résolument diplomatique. « Le Cameroun est un pays qui exige beaucoup de la France et il faut que la France et son ambassadeur qui représente son institution ici soit à la hauteur des attentes du public et des autorités camerounaises », at-il dit en substance. Au-delà, Christophe Guilhou a fait ses trois années passées au Cameroun comme une période tout à fait stimulante, dont il garde à jamais un souvenir ému et induit très vivant. Et cela se sent par une blague : « Comme on dit ici, le White rentre à Mbeng, mais on reste ensemble ».
Lignes de failles
Tout au long de son entretien avec le journaliste Charles Ebune, Christophe Guilhou s’est employé à la construction d’un carré langagier afin de ménager un espace de manœuvre. L’exercice a consisté à faire usage des éléments flous et ambigus, notamment lorsqu’a été expliqué l’arrivée de Jean Yves Le Drian à Yaoundé. Pour l’interviewé, « c’était une visite assez exceptionnelle où il a passé trois jours au Cameroun. Il s’est rendu bien entendu ici à Yaoundé, ensuite à Douala la capitale économique du pays et puis ensuite, il s’est rendu dans l’Extrême-Nord à Maroua où il a été très frappé par l’accueil très chaleureux». Pas plus.
De là naît l’inquiétude que l’on pourrait éprouver à voir de délicates questions avec beaucoup de précautions ; au risque de brouiller des cartes subtilement disposées.
C’est le cas avec « le gré à gré avec Frank Biya ». Quiconque a feuilleté l’actualité sociopolitique au Cameroun, ces dernières semaines ont probablement été remarquées par la chancellerie française à Yaoundé et ont parfois été citées en majuscules dans des manœuvres présumées relativement à la succession de Paul Biya. À tort, selon le diplomate français : « Tout cela était un montage grotesque ».
De la même manière, il refuse l’interprétation selon laquelle l’arrivée du général de corps d’armée, Thierry Marchand (fils successeur) est le signe avant-coureur d’une guerre de succession à Etoudi. « Mon successeur, comme moi, est au service des orientations, des directives qui seront données par le président de la République, quel que soit son parcours précédent. Nous proposons en œuvre des instructions qui sont décidées par Paris. Cela n’a rien à voir avec son profil. Cela ne change en rien les orientations, qui ont été fixées d’ailleurs par le président de la République Emmanuel Macron lors de sa visite officielle. Donc, cela n’a pas d’influence sur la relation stratégique entre la France et le Cameroun», a tranché Christophe Guilhou.
Ongoung Zong Bella
Le Mali, où se joue l’avenir des pays dits francophones, est condamné à réussir
Hier, 22 septembre 2022, le Mali a commémoré le 62e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale.
Modibo Keïta voulait donner un contenu à cette souveraineté en demandant le départ de la base militaire française et en quittant la zone franc pour émettre sa propre monnaie. Malheureusement, il sera renversé le 19 novembre 1968 par le lieutenant Moussa Traoré qui a sûrement bénéficié du coup de pouce de Paris.
Assimi Goïta et ses compagnons ont non seulement repris le combat du premier président, mais ils ont fait mieux encore en expulsant l’ambassadeur de France et la force militaire Barkhane, en fermant France 24 et Rfi qui n’ont rien à envier à la tristesse célèbre Radio mille collines qui émettait dans le Rwanda de Juvénal Habyarimana.
L’homme qui a représenté le Mali à la 77e Assemblée générale des Nations unies a confirmé la détermination des Maliens à prendre leur destin en main en affirmant que son pays s’opposerait à la liberté de mouvement de la Minusma dans l’exécution de son mandat dans le domaine des droits de l’homme et que cette Minusma a vocation, non pas à se substituer au gouvernement du Mali, mais à aider celui-ci « à rétablir la sécurité et l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national ».
Inutile de dire que cette détermination et cette fermeté me diffèrent de fierté et donnent des raisons d’espérer encore que l’Afrique tient le bon bout avec le Mali et que les jours de la France arrogante, menteuse et esclavagiste sont comptés dans ses anciennes colonies .
Vive le Mali libre et souverain ! Merci à la Chine et à la Russie pour leur soutien à Assimi Goïta ! Honte aux pays africains qui, pour ne pas provoquer l’ire de l’ancienne puissance colonisatrice, ont voté la résolution renouvelant le mandat de la Minusma !
Jean-Claude Djéréké
Le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques (CNAMSMD) est monté au créneau le 21 septembre dernier pour dénoncer les acteurs qui écument les milieux scolaires pour le business au détriment de la formation des jeunes.
Le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques (CNAMSMD) est très remonté. Le motif est l’introduction dans certains établissements des livres et des cahiers d’activités non agréés. « Le milieu éducatif est gangrené de plusieurs éditeurs véreux qui vendent des manuels scolaires étrangers aux listes officielles. Ces manuels aux contenus pleins d’incongruités ne reposent pas sur l’approche par compétence. Conséquence : « les enfants de six ans portent des sacs pleins des documents agréés et non agréés, alors que les pouvoirs publics ont prévu trois livres pour chaque enfant. Dans la mesure où on a deux langues officielles et un livre de mathématiques», explique Jean Paul Komon, président du Conseil.
La gêne de ce dernier se situe d’emblée sur le contenu des manuels. Le problème, selon lui est la faute d’éditeurs. «Celle-ci a amené le Premier ministre à instaurer le livre unique en 2017. C’est-à-dire une matière un livre. Il n’est pas prévu de cahiers d’activités ou de Works book. Et début d’année, nous nous rapprochons des ministres en charge de l’éducation qui publient une circulaire pour rappeler à tous les chefs d’établissement, aux parents que ne sont exigés ou exigibles chaque que des manuels inscrits sur les listes officielles dument par les deux ministres», précise le président du Cnamsmd.
En revanche sur le terrain, il est constaté qu’il s’est installé « une culture de défiance des éditeurs et des chefs d’établissement ». Et les livres et cahiers d’activités sont vendus à des prix onéreux 3000 FCFA, 4000 FCFA et 5000 FCFA. Alors qu’aucun livre de l’école primaire au Cameroun n’atteint le prix de 2000 FCFA depuis que nous sommes aux affaires».
«Sur le terrain, il y a une forme de discrimination», peste encore le président du Cnamsmd. Et le plus choquant dans les établissements dans le sous-système anglophone de Yaoundé, est qu’on exige de l’enfant de la maternelle 8 à 10, voire 15 livres. Le budget des manuels se lève à 20000 FCFA, 30000 FCFA et 40000 FCFA.
Olivier Mbessité
Programmes triennaux de convergence dans la Cemac: seulement trois États conformes
Un constat parmi plusieurs autres ressort de la 40ème session ordinaire du Collège de surveillance multilatérale de la Cemac.
À savoir que «seuls trois pays de la sous-région (Cameroun, Congo et Tchad) disposent d’un Programme triennal de convergence (PTC) formellement adopté par le Conseil des ministres de l’UEAC», rapporte le communiqué final. Les travaux exécutés à Douala du 22 au 23 septembre dernier par le Commissaire de la Cemac, Clément Belibanga, ont de ce fait insisté sur une nécessité. Celle pour les autres États « de poursuivre les diligences pour l’adoption formelle de leurs PTC respectives ». Tout en invitant les pays déjà adaptés à «mettre leurs PTC à jour», fait encore savoir le communiqué signé au nom du président de la Commission de la Cemac, Pr Daniel Ona Ondo.
Compte tenu de la conjoncture internationale et sous-régionale, les PTC sont censés occuper une place importante « dans la mise en place des mesures de ripostes à la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 et les effets du conflit entre l’Ukraine et la Russie ». Et aux côtés des « programmes soutenus par le FMI, notamment en ce qui concerne la viabilité de la dette et les conditionnalités des autres bailleurs de fonds », souligne le Collège.
L’instance se montre toutefois optimiste s’agissant des perspectives macroéconomiques de la Cemac pour 2022 et 2023. À l’en croire, «la croissance devrait en effet s’accélérer pour se hisser à 2,9% au cours de ces deux exercices , profitant du dynamisme de l’activité dans le secteur non pétrolier. Et en dépit d’une quasi-stagnation de l’activité dans le secteur pétrolier». Les déséquilibres macroéconomiques ont poursuivi ainsi leur résorption. Le solde budgétaire, base engagements et dons compris, pourrait même être excédentaire cette année.
TAA
Indice de développement humain: Guinée Équatoriale et Gabon devant le Cameroun
Le Pnud vient de rédiger son rapport 2022 sur l’Indice de développement humain (IDH).
Dans ce document intitulé « Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation », l’Afrique centrale connaît des embellies avec la progression du Cameroun à la 151e place mondiale (contre 156e en 2020). Ce qui le place devant le Congo (153e). Les pays arrivent toutefois en seconde place dans la sous-région, derrière le Gabon (112e) et la Guinée Équatoriale (145e) classés respectivement dans les lots des pays ayant des IDH élevés et moyens. Le Tchad clôture le classement en occupant la 190e place, derrière la RCA (188e).
L’évaluation du Pnud sur l’IDH repose sur l’observation du PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et le niveau de scolarisation des jeunes de dix-sept ans et plus. Cette année, l’organisme onusien a intégré d’autres facteurs. « Le rapport examine les raisons pour provoquer le changement nécessaire ne se produit pas et suggère que les raisons en sont nombreuses, notamment la façon dont l’insécurité et la polarisation s’alimentent mutuellement aujourd’hui pour entraver la solidarité et l’action collective dont nous avons besoin pour faire face aux crises à tous les niveaux ».
Et d’ajouter : « L’IDH est retombé à ses niveaux de 2016, annulant ainsi une grande partie des progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable. L’inversion est presque universelle, puisque plus de 90% des pays ont enregistré une baisse de leur IDH en 2020 ou 2021 et plus de 40% ont vu leur score tomber au cours de ces deux années, signalant que la crise continue de s’ aggraver pour beaucoup».
Le rapport recommande de mettre en œuvre des politiques optimisées sur l’investissement, la protection sociale et l’innovation.
Louise Nsana
Huitième conférence des recteurs: session validée par la Commission de la Cemac
La construction de l’espace Cemac de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Formation professionnelle avance à grands pas.

Photo de famille à l’émission de la session
Au vu des «résultats positifs engrangés», se félicite ce 22 septembre la Conférence des recteurs d’universités et des responsables des organismes de recherche de la sous-région réunie en sa huitième session. Le rôle de la Commission de la Cemac représenté par sa vice-présidente, Fatima Acyl Haram, est à l’occasion évoqué à sa juste valeur. Les travaux de Malabo ont notamment permis d’examiner les projets de texte soumis par l’institution exécutées par le Pr Daniel Ona Ondo. À la clé, plusieurs recommandations et deux textes communautaires validés. «Sous réserve de l’intégration des amendements», précise le communiqué final.
Il s’agit des projets de « règlement modalités portant d’application des référentiels qualité du Cames comme outils d’appui à l’Assurance qualité dans l’espace Cemac ; et de règlement portant modalités d’application du Guide d’évaluation des Enseignants -Chercheurs et chercheurs (GEE-CC) du Cames ». À en croire le communiqué signé par Maurice Aurélien Sosso, recteur de l’Université de Yaoundé I et président du bureau du présidium, un autre projet est « retoqué » . au « règlement portant la création, l’organisation et le fonctionnement du Programme de bourses d’excellence Cemac à la Formation et à la Recherche. Les recteurs recommandent à la Commission une meilleure implémentation du texte pour le présenter lors de sa prochaine session ».
La Conférence s’en remet également à la Commission pour faire avancer la question de la mobilité des enseignants. À charge pour l’institution sous-régionale de mettre en application le règlement de 2003 de l’UEAC sur le Programme communautaire d’échanges interuniversitaires. Le Pr Daniel Ona Ondo et son institution sont par ailleurs «encouragés à mener des réflexions sur la possibilité d’avoir accès aux mécanismes de financements par le truchement des partenaires financiers au développement (Bad, Bdeac, etc.)». Les recteurs «se félicitent enfin de la solidité de la coopération internationale initiée et mise en œuvre par la Commission de la Cemac (AUA, AUF, Unesco, AFD…).Ils recommandent un renforcement des instruments de coopération et une diversification des partenaires en s’ouvrant aux institutions anglophones et hispanophones».
Théodore Ayissi Ayissi
L’Afrique centrale à New-York: du point et de la trame dans les discours
Rabâché, précisé et même mythifié, le problème relatif au nombre de lieux de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité et celui de la réforme de l’Onu sont revenus au cours de la 77e Assemblée générale de l’instance planétaire.

Awatif El Tidjani
Estimant n’avoir pas été suffisamment écouté lors de la session précédente, quelques voix d’Afrique centrale ont choisi de s’afficher plus cinglantes. Devant les représentants du monde entier, le Tchad et la République centrafricaine ont créé un courant d’air alliant diagnostic et dénonciation des abus. L’on a pu l’observer durant l’instant de prise de parole du Tchad.
En posture de chef de délégation de ce pays, Awatif El Tidjani a demandé à ce que l’Afrique soit autorisée à rejoindre le Conseil de sécurité des Nations unies en tant que membre permanent. «Sur la question de la réforme du Conseil de sécurité, organe chargé de la paix et de la sécurité internationale, le Tchad exhorte une fois de plus les États membres à passer de la rhétorique à l’action pour réparer l’injustice historique dont est victime du continent africain, et qui l’exclut d’une participation pleine et égale à cet organe», a déclaré le secrétaire d’État tchadienne aux affaires étrangères. Ses propositions ont été d’autant plus scrutées que le Gabon, autre pays d’Afrique centrale, prendra le 6 octobre prochain la présidence du Conseil de sécurité de l’instance onusienne.
À la tribune des Nations unies, le 20 septembre dernier, Faustin Archange Touadéra, a déploré qu’alors que les questions concernant la sécurité, la paix, l’environnement et la santé entrent dans une phase «critique», les «signaux d’ alerte sont méprisés au profit des intérêts économiques, géopolitiques ». « Le rôle des Nations unies n’est-il pas de transformer le monde, de le rendre plus juste et plus sûr et de garantir la dignité de chacun de nous, quel que soit le contexte mondial ? » s’est demandé au président de la République centrafricaine. Selon lui, la multiplication des tensions et des crises dans le monde démontre que l’Onu « est le produit d’une ère révolue ». Cela impose à ses yeux une réforme «profonde», incluant l’élargissement du Conseil de sécurité, afin d’assurer une «participation plus juste et plus représentative» de tous les continents.
Ongoung Zong Bella