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Étiquette : Cameroun
Suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme : Comprendre l’abstention du Cameroun
Grilles d’analyses de la carte de la neutralité que le pays a jouée à New-York.
Avec 93 voix favorables, 24 voix contre et 58 abstentions, l’Assemblée générale des Nations unies a, au cours d’une session spéciale urgente sur l’Ukraine tenue le 7 avril dernier à New York, voté l’exclusion de la Russie du CDH. Comme plusieurs autres États africains, le Cameroun, a préféré se ranger dans le camp des abstentionnistes. Pour l’instant, le gouvernement n’a pas officiellement rendu compte de cette posture.
Non-ingérence
Toutefois, dans quelques cercles de réflexions, l’on fait valoir le «principe de non-ingérence». Tel est, par exemple, l’avis de Dr Christian Pouth. «Contrairement à d’autres États et organismes, le Cameroun reste fidèle au principe du Droit international de non-ingérence dans les affaires internes des États posé par la Charte des Nations unies de 1945 et élément structurant de sa politique étrangère», pose d’emblée le coordonnateur du Centre africain d’études internationales, diplomatiques, économiques stratégiques (Ceides). Sur ce socle, Dr Christian Pouth ajoute: «cette posture politique et diplomatique s’est traduite à maintes reprises par une abstention assumée du Cameroun sur des sujets qui interpellent au premier chef la souveraineté d’autres États».
Tout en s’appropriant la même grille d’analyse, Belinga Zambo parle de «respect de légalité internationale». Selon l’universitaire camerounais, exclure la Russie du CDH «ne va pas contribuer à la résolution du conflit». En tout cas, dit-il encore, «Yaoundé a choisi de s’abstenir pour rester cohérent avec sa démarche habituelle de non-ingérence; une position médiane vis-à-vis d’un conflit aux relents d’un nouvel affrontement Est-Ouest».
Coulisses
Dans la foulée, Belinga Zambo évoque celles de la CDH. Dans cette instance, la question de la pertinence de la procédure visant la Russie s’est posée clairement aux yeux du Cameroun et d’autres pays africains. «Après avoir voté en faveur de la résolution du CDH du 4 mars 2022 sur la situation en Ukraine et portant, notamment, la mise en place d’une Commission d’enquête internationale sur les allégations de violation des droits de l’Homme dans le pays consécutivement à la guerre, notre pays estime que cette saisine est précipitée», assume le politologue.
Ongoung Zong Bella
Le rappel des produits Kinder ne concerne pas le Cameroun
Selon l’entreprise Ferrero, la gamme Kinder commercialisée dans le pays est produite localement.
A la suite de l’appel au retrait de certains produits chocolatiers Kinder au Cameroun pour cause d’une éventuelle infection à la Salmonelle, l’entreprise Ferrero indique que le Cameroun n’est pas concerné par la situation qui prévaut en Europe. « Ce rappel volontaire ne concerne aucun produit Kinder commercialisé par Ferrero Cameroun. Dans le cas où ces produits seraient présents au Cameroun, ils n’ont pas été vendus par Ferrero Cameroun », indique Ange Steve Nsin, directeur des ventes de la filiale locale, dans un communiqué datant du 6 avril 2022.
Courant mars, les produits Kinder ont été associés en France à 21 cas d’infection à la salmonelle, un virus à l’origine de maladies alimentaires. Des rapprochements ont été effectués avec des cas similaires au Royaume-Uni et en Suisse. Depuis lors, Ferrero procède au retrait de ses produits en France.
C’est dans une mesure préventive que l’Agence nationale des normes et la qualité (Anor) a appelé, ce mois, au retrait des mêmes produits sur le marché camerounais. Ce, en attendant « les numéros de séries des produits concernés ». Il s’agit notamment de : Kinder Surprise 20g (par un, par trois, par quatre et par six) et 100g avec date de péremption comprise entre fin juin 2022 et fin octobre 2022 ; Kinder Schoko-Bons avec date de péremption comprise entre avril 2022 et fin août 2022; Kinder Mini Eggs avec des dates de péremption comprises entre fin avril 2022 et fin août 2022 ; Kinder Happy Moments, Kinder Mix : 193.g panier 150g, peluche 133g, seau 198g, avec des dates de péremption à fin août 2022.
Lire aussi : Cameroun: l’Anor exige le retrait des produits Kinder du marché
Louise Nsana
Cameroun : L’Etat ne subventionnera plus les tests de Covid-19
Le dépistage du Coronavirus coûte désormais 30 000 FCFA, d’après une décision de la Présidence de la République.
Au Cameroun, il faut désormais débourser 30 000 FCFA pour bénéficier d’un test de dépistage PCR du Covid-19, le virus responsable de l’infection à corona. Le secrétaire général de la Présidence de la République vient de saisir le Premier ministère à cet effet, «sur très hautes instructions» du chef de l’Etat Paul Biya.
Dans une note adressée au secrétaire général du Premier ministère, Ferdinand Ngoh Ngoh appelle à «bien définir, en concertation avec le ministère des Finances et le ministère de la Santé, un mécanisme sécurisé de paiement des frais y afférents, en vue d’assurer la traçabilité des ressources générées par cette mesures».
Le Cameroun lève ainsi la gratuité des tests rapides de Coronavirus, notamment pour les voyageurs qui ont l’obligation d’en présenter à l’entrée comme à la sortie du pays. Cette mesure survient après que le ministre de la Santé, Manaouda Malachie, a annoncé la fin probable du Covid-19 au Cameroun.
Dans un tweet mardi dernier, le membre du gouvernement a fait savoir qu’aucun cas n’a été enregistré dans les formations sanitaires ces dernières semaines. Une semaine auparavant, devant l’Assemblée nationale, Manaouda Malachie annonçait avoir soumis des propositions au gouvernement afin d’alléger la pression financière que la réponse à la pandémie exerce sur le trésor public. Il préconise l’allègement des mesures barrières.
Louise Nsana
Cameroun : l’Anor exige le retrait des produits Kinder du marché
La décision de l’Agence s’appuie sur le retrait des mêmes produits des étals en France après des suspicions sur une éventuelle infection à la Salmonelle.
L’Agence des normes et de la qualité (Anor) appelle au retrait des produits Kinder de la société Ferrero des grandes surfaces camerounaises. Cette exigence intervient à titre de précaution après des actions similaires en France courant mars 2022 pour cause d’infection à la Salmonelle.
Les produits appelés à être retirés du marché local sont : Kinder Surprise 20g (par un, par trois, par quatre et par six) et 100g avec date de péremption comprise entre fin juin 2022 et fin octobre 2022 ; Kinder Schoko-Bons avec date de péremption comprise entre avril 2022 et fin août 2022; Kinder Mini Eggs avec des dates de péremption comprises entre fin avril 2022 et fin août 2022 ; Kinder Happy Moments, Kinder Mix : 193.g panier 150g, peluche 133g, seau 198g, avec des dates de péremption à fin août 2022.
Ces rappels en cascade font suite à une épidémie de salmonelloses dans plusieurs pays européens parmi lesquels le Royaume-Uni, l’Irlande et la France. Le Centre français de référence des salmonelles de l’Institut Pasteur a inventorié 21 cas de cette infection alimentaire sur son territoire. «Les investigations menées par Santé Publique ont mis en évidence la consommation de certains produits de la marque Kinder dans les jours précédant l’apparition des symptômes chez les 15 malades qui ont pu être interrogés à cette heure. Ces produits sont tous fabriqués dans une même usine à Arlon, en Belgique», renseigne le ministère français dans un communiqué datant du 4 avril 2022.
La salmonelle est une bactérie répandue à l’origine d’infections alimentaires souvent bénignes, mais pouvant parfois être grave. Ses symptômes apparaissent en moyenne après un à trois jours d’incubation. Ce sont le plus souvent : des diarrhées et crampes abdominales, une légère fièvre, voire des vomissements.
Louise Nsana
Electricité au Cameroun : Le temps d’un véritable appariement de l’offre et de la demande
Le ministre de l’Eau et l’Energie se veut optimiste au regard des chantiers infrastructurels menés pour rattraper les retards en matière d’énergie.
Le secteur de l’électricité au Cameroun a-t-il évolué depuis 1990 ? Les contours de la réponse à cette question restent flous. Et pour le gouvernement camerounais, ils le sont parce que le contexte économique précaire a imposé sa loi sur les investissements. « Le dernier ouvrage majeur de production financé par l’État à travers la SONEL aura été l’extension de la centrale hydroélectrique de Songloulou en 1988. Ainsi entre 1990 et 2006, aucun nouvel ouvrage de production hydroélectrique ainsi qu’aucun autre investissement majeur dans le réseau de transport ne seront exécutés. Tous les projets de production envisagés pour succéder au barrage de Songloulou à l’effet de satisfaire la demande en électricité furent suspendus à l’instar de Lom Pangar, Nachtigal, Memve’ele. Il en est de même pour les projets de transport d’électricité tels que l’augmentation des capacités de transformation et le bouclage des principales villes de notre pays », a expliqué Gaston Eloundou Essomba à la presse. Pour le Minee, le débat n’est pas nouveau. Il s’est posé avec force au début des années 2000 où pour la première fois le mot délestage sera prononcé du fait d’un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande en électricité.
Lire aussi : Financement: Pourquoi les banques ont prêté 100 milliards FCFA à Eneo
Perspectives gaies
« À la faveur des nouvelles marges budgétaires dont Il dispose depuis les années 2010, l’Etat a réalisé divers investissements aussi bien dans la production, que dans le transport et la distribution de l’électricité. Ces investissements visent principalement à rattraper le retard et se projeter vers un avenir beaucoup plus prometteur », a souligné le membre du gouvernement. C’est que, en plus de quelques acquis (la construction du barrage de Lom Pangar, la mise en service des centrales solaires notamment), d’autres actions d’envergure sont annoncées. Gaston Eloundou Essomba parie essentiellement sur la mise en service définitive de la centrale de Memve’ele (prévue à la fin du mois de mai 2022) ; l’accélération de la maturation du projet de construction d’un barrage réservoir sur le fleuve Ntem ; réalisation à bonne fin du Projet hydroélectrique de Bini à Warack et la mise en œuvre de quelques projets, à l’instar de la centrale thermique à gaz de Limbé (350 MW), et les barrages hydroélectriques de Grand Eweng (1000 MW), Chollet (600 MW), Kikot (500 MW), Katsina Ala (285 MW), Menchum (72 MW), etc.
Toujours sur le registre des actions à venir, l’on retient un important portefeuille de projets dont l’enveloppe est d’environ 500 milliards FCFA. Le pactole est destiné à divers projets : interconnexion des réseaux interconnectés Sud et Est, et du renforcement du réseau de transport des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest ; renforcement et de stabilisation du réseau électrique de la ville de Yaoundé; remise à niveau des réseaux de transport d’électricité et de réforme du secteur, pour lequel les entreprises sont déjà recrutées; renforcement et de stabilisation du réseau électrique de la ville de Douala dont l’entreprise responsable est en cours de recrutement ; construction d’une ligne 400 kV entre Nachtigal et Bafoussam ; interconnexion RIS-RIE d’ici la fin du mois de mai 2022 ; interconnexion RIS-RIN d’ici la fin de l’année 2025, entre autres. Au cours des 5 prochaines années, les projets déjà maturés dont le démarrage sera effectif porteront sur une enveloppe globale de 2 000 milliards F CFA.
Autre article : Georges Ngono Edzoa « Le secteur de l’électricité se porte mal »
Jean René Meva’a Amougou
Cameroun et la validation ITIE 2023 : La société civile crie déjà au loup
Elle dit craindre une nouvelle suspension et vient d’arrêter sa propre feuille de route. Son mantra est la reprise intégrale par le Cameroun, des mesures correctives du Conseil d’administration de l’ITIE sur la 2ème validation de 2020.
Il y a un risque que le Cameroun soit de nouveau suspendu de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). «Et en cas d’un nouvel échec en 2023, notre pays devra recommencer tout depuis le début», prévient ce 29 mars 2022, le Dr André Koung, du Programme national de Gouvernance. L’administrateur de l’Université protestante d’Afrique centrale prenait part à Yaoundé à l’atelier de suivi du niveau d’engagement des Organisations de la société civile (OSC) dans la mise en œuvre de l’ITIE au Cameroun. Et au moins trois constantes majeures se dégagent de cette initiative du Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (Cradec).
D’abord, «le Cameroun n’a mis en œuvre que trois des quinze mesures correctives contenues dans la décision du Conseil d’administration de l’ITIE sur la 2ème validation de 2020». Ensuite, «depuis la publication en novembre 2021 du rapport 2019, le Comité ITIE Cameroun n’a plus siégé». Enfin, il est urgent pour éviter l’éventualité d’une nouvelle suspension, qu’«un plan de travail et un plan d’action soient arrêtés». Cette dernière exigence était formulée au nom de l’ensemble des membres de la plateforme OSC/ITIE par Jean Mballa Mballa. Le directeur exécutif du Cradec entendait ainsi prendre avantage avec ses pairs, du fait que le secrétariat international a repoussé la validation d’avril 2023 à octobre de la même année.
Plan de travail et Plan d’action
L’atelier du 29 mars dernier s’est tenu la veille d’une réunion du Comité ITIE. Il visait donc à donner la possibilité à la société civile camerounaise membre dudit Comité, d’arrêter une stratégie commune et de parler d’une seule voix. La priorité étant l’élaboration d’un plan de travail et d’un plan d’action en vue de la validation en 2023. La norme ITIE prévoit en la matière «que ce plan est arrêté de manière consensuel», rappelle-t-on. De la même façon qu’il est souligné que «le Plan de travail est triennal, tandis que le plan d’action est annuel. Il faut donc arrêter celui de 2022», ont convenu les membres de la plateforme OSC/ITIE.
Un certain nombre de défis et priorités nationales pour la mise en œuvre de l’ITIE au Cameroun en 2022 ont ainsi été arrêtés. À savoir «l’élaboration, l’adoption et la mise en œuvre du plan d’action 2022 avec des objectifs réalistes et réalisables à temps; la divulgation effective de propriété réelle et la publication des contrats selon la norme ITIE de 2019; la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du Plan d’action 2022; et la mise en œuvre effective et efficace des mesures correctives de la décision du Conseil d’administration de l’ITIE sur la 2ème validation de 2020», a encore fait valoir la plateforme.
À en croire Sylvanus Shulika Binla, membre du Comité ITIE, «la société civile a joué un rôle déterminant pour que le Cameroun obtienne son statut de pays conforme en octobre 2013. Et elle doit également jouer pleinement son rôle pour qu’il passe de celui de ‘‘progrès significatif’’, ce qui est médiocre, pour être classé ‘‘satisfaisant’’». Il appartient désormais au Comité de pilotage provisoire de la plateforme OSC/ITIE de mettre en place un groupe de travail avec les différentes orientations opérationnelles.
Théodore Ayissi Ayissi
Année académique 2021-2022 : les congés de pâques réduits à une semaine
Le ministre des Enseignements secondaires et celui de l’Éducation de base l’ont décidé dans un arrêté conjoint en date du 1 er avril 2022.
Rien ne change pour les apprenants pertinents de l’Enseignement supérieur. Seuls les élèves des lycées et collèges et ceux du primaire seront en congés de pâques à partir du 15 avril au lieu du 8 avril comme prévu initialement dans le calendrier de l’année scolaire 2021-2022.
Dans les lycées, l’heure est à la tenue de l’évaluation séquentielle numéro cinq, l’avant-dernière avant les examens de fin d’année. « On devait commencer les compositions lundi par l’épreuve de philosophie. Maintenant on nous dit qu’on va plutôt affronter cette épreuve lundi et poursuivre la semaine prochaine. On n’est plus sûr de rien, il se dit qu’on risque de repousser le Bac. Avec tout ça, moi je suis déjà embrouillée», confie Trésor N, élève en classe de Terminale littéraire au Lycée d’Elig-Essono à Yaoundé.
Cette décision du ministre Nalova Lyonga fait suite à la grève du corps des enseignants ayant paralysé les activités académiques sur une bonne partie du deuxième trimestre. Elle vient annuler le programme d’évaluation en cours afin de permettre aux établissements secondaires publics de procéder à une meilleure préparation des élèves. Même si certains établissements attendaient tout juste de procéder à la remise des résultats du 2 ème trimestre. «Nous, on avait déjà commencé à évaluer certaines classes comme la Terminale la semaine dernière. On n’avait pas de problème parce que les élèves avaient déjà vu une bonne partie du programme avant la grève et une fois qu’on a repris, on s’est lancé dans un travail accéléré pour rattraper le temps. Les exercices leur étaient envoyés dans les groupes WhatsApp, etc » , indique Laurent S. enseignant au Lycée bilingue d’Essos. Le retour des classes est maintenu à la même date, soit le 25 avril.
Louise Nsana
Cameroun : Médecins sans frontière suspend ses activités en zone anglophone
Par cette interruption, l’ONG humanitaire espère faire pression sur le gouvernement camerounais afin d’obtenir la remise en liberté des membres de son personnel placé en détention depuis trois mois.
«Nous restons disponibles pour poursuivre le dialogue avec les autorités afin de résoudre ce problème dans les meilleurs délais, et de reprendre nos activités dans un environnement sûr et sécurisé». Le tweet datant du mardi 5 avril 2022 est de Médecins sans frontières (MSF). Et pour cause, L’organisation internationale a suspendu ses activités dans la région en crise du Sud-Ouest depuis le 29 mars dernier, consécutivement à la détention de son personnel, depuis trois mois, par la gendarmerie nationale.
Il s’agit de deux membres des équipes déployées pour lutter contre le paludisme et porter une assistance d’urgence aux populations en détresse dans le Sud-Ouest. Précisément Ashu Dabinash Godlove, médecin, et Mewouo Marguerite Gerzande, infirmière urgentiste. Toutes deux ont été arrêtées le 27 décembre 2021 après avoir référé un patient blessé par balle, selon l’Ong. Elles sont accusées par la justice camerounaise de «complicité de sécessionnisme» et sont depuis lors gardées à Buéa.
«Bien que nous ayons suivi les procédures de notification humanitaire convenues avec les autorités, ces membres ont été arrêtés et restent en prison», clame MSF qui appelle à la libération «immédiate» des membres de son staff.
Silence des autorités camerounaises
Pour l’heure, aucune réaction officielle du Cameroun n’a encore été enregistrée en lien avec cette affaire. Dans un rapport rendu public courant janvier, l’Ong Mandela Center, mandaté par les autorités militaires nationales pour mener une enquête indépendante, révèle que le patient en question est un chef combattant séparatiste. Le nommé Mbu Princely Tabe agissait sous les pseudonymes «general moving star» et «Ndip Ben». «En tant que combattant blessé hors combat, il avait pleinement le droit à la protection humanitaire», conclut Mandela Center qui qualifie l’arrestation de Ashu Dabinash Godlove et Mewouo Marguerite Gerzande «d’arbitraire».
Précédent et bilan
Ce n’est pas la première fois que de telles accusations sont portées contre les équipes de Médecins sans frontières. En fin 2020, le gouvernement camerounais avait déjà suspendu les opérations de MSF dans le Nord-Ouest, l’autre région anglophone du pays également en proie à une crise sécuritaire. Il l’accusait de collusion et de complicité avec les groupes armés sécessionnistes. À ce jour par contre, le déploiement de MSF dans la région de l’Extrême-Nord n’a été éclaboussé d’aucun scandale. L’organisation enregistre à date 221 600 consultations ambulatoires, 83 200 cas de paludisme traités, 6046 interventions chirurgicales menées 3540 personnes prises en charge à la suite de violences physiques intentionnelles.
Louise Nsana
Le français camerounais : Un trait d’union entre les peuples de la Cemac
Les Congolais et Tchadiens vivant au Cameroun ont fait de cette langue un vecteur d’intégration. Elle se distingue de la langue française académique du fait qu’elle se situe aux confins de l’anglais et de certaines langues maternelles.
Loin d’être iconoclaste, voire anticonformiste, le Cameroun a fini par créer sa langue unificatrice : le « francamglais ». Il est détaché de toutes les contraintes grammaticales, syntaxiques et stylistiques. D’ailleurs il ne tient pas compte du niveau académique. Il brise les barrières entre les classes et les tribus. L’essentiel ici c’est la communication. Et pour ce faire, il faut juste avoir la maîtrise du code pour en décrypter le contenu. Le français camerounais a fini par séduire les étrangers de la sous-région Afrique centrale vivant au Cameroun. Ceux-ci se familiarisent et s’appuient malgré quelques difficultés. «J’ai déjà passé plus de six ans au Cameroun, je m’adapte avec le francamglais, je connais certains mots comme je wanda, je suis venu à la piaule. Puisque, je maîtrise un peu l’anglais, je n’ai pas eu des difficultés à m’intégrer. L’anglais m’a facilité la compréhension du jargon camerounais. La plus grande des difficultés, c’est l’usage de certaines langues maternelles», lâche Salomon Bemadjibeve de nationalité tchadienne. L’étudiant de l’Institut sous-régional de la Statistique et de l’Économie appliquée (ISSEA) renchérit : « je suis une personne curieuse, quand je ne comprends pas un mot, je demande, et j’apprends également, et je m’adapte parfaitement au point de susciter des curiosités chez les Camerounais qui me demandent si je suis Camerounais. Puisque je connais les noms de certains menus traditionnels du terroir notamment l’okok, le eru, et autres, preuve que je me suis bien intégré. Il n’y a que l’usage des langues locales qui fait problème». c’est l’usage de certaines langues maternelles», lâche Salomon Bemadjibeve de nationalité tchadienne. L’étudiant de l’Institut sous-régional de la Statistique et de l’Économie appliquée (ISSEA) renchérit : « je suis une personne curieuse, quand je ne comprends pas un mot, je demande, et j’apprends également, et je m’adapte parfaitement au point de susciter des curiosités chez les Camerounais qui me demandent si je suis Camerounais. Puisque je connais les noms de certains menus traditionnels du terroir notamment l’okok, le eru, et autres, preuve que je me suis bien intégré. Il n’y a que l’usage des langues locales qui fait problème». c’est l’usage de certaines langues maternelles», lâche Salomon Bemadjibeve de nationalité tchadienne. L’étudiant de l’Institut sous-régional de la Statistique et de l’Économie appliquée (ISSEA) renchérit : « je suis une personne curieuse, quand je ne comprends pas un mot, je demande, et j’apprends également, et je m’adapte parfaitement au point de susciter des curiosités chez les Camerounais qui me demandent si je suis Camerounais. Puisque je connais les noms de certains menus traditionnels du terroir notamment l’okok, le eru, et autres, preuve que je me suis bien intégré. Il n’y a que l’usage des langues locales qui fait problème». quand je ne comprends pas un mot, je demande, et j’apprends également, et je m’adapte parfaitement au point de susciter des curiosités chez les Camerounais qui me demandent si je suis Camerounais. Puisque je connais les noms de certains menus traditionnels du terroir notamment l’okok, le eru, et autres, preuve que je me suis bien intégré. Il n’y a que l’usage des langues locales qui fait problème». quand je ne comprends pas un mot, je demande, et j’apprends également, et je m’adapte parfaitement au point de susciter des curiosités chez les Camerounais qui me demandent si je suis Camerounais. Puisque je connais les noms de certains menus traditionnels du terroir notamment l’okok, le eru, et autres, preuve que je me suis bien intégré. Il n’y a que l’usage des langues locales qui fait problème».
Grace Patrick Loemba du Congo Brazzaville s’est aussi intégré dans la société camerounaise à travers le francamglais. Il trouve que c’est une langue codée et par conséquent on peut se dire des secrets. « C’est une langue qui passe aussi dans tous les milieux, les gens l’utilisent pour se comprendre entre eux, pour mieux coder leurs messages. Cependant, puisque je vis bien avec les Camerounais, je connais les phrases et les mots comme comeout, je suis venu, je suis revenu, je suis allé fala le chemin. On essaie de s’accoutumer et je me renseigne que je suis buté», confie l’étudiant de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC). D’ailleurs, il apprécie le francamglais et trouve qu’on doit mieux le valoriser. « Chez les Ivoiriens, ils ont le nouchi qui est une forme d’argot parlée dans les ménages, dans les comédies, je pense qu’on devrait plus valoriser le francamglais, en placé sur pied déjà un dictionnaire qui regorge de tout le vocabulaire. Et en plus, il faut créer une application en ligne pour repérer les mots en français comme le nouchi qui une application en ligne, puisque c’est la langue urbaine de la Côte d’Ivoire. Le francamglas est connu de tous, d’ailleurs c’est la langue la plus utilisée par les rappeurs camerounais, à l’instar de Kopo, Valsero, Jovi, donc pour moi ce sont des langues que j’apprécie. J’apprécie notamment ce mélange de français, d’anglais et des langues maternelles. Le français camerounais est une langue hybride certes, mais elle démontre la créativité humaine qui tient à s’affranchir des conventions universelles, pour une société sans clivage entre les peuples », a conclu Grace Patrick Loemba du Congo Brazzaville.
Olivier Mbessité
Célestin Tawamba
Depuis le 29 mars dernier, le président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) occupe le porté au poste de vice-président de l’Alliance des patronats francophones. Cette organisation regroupe réuni les présidents de patronat de 25 pays francophones. Elle est dotée d’une organisation permanente et a pour mission d’accélérer les flux d’affaires entre entreprises francophones. Elle permet également de coordonner l’action francophone des organisations professionnelles les plus représentatives de chacun des pays et régions francophones membres, d’établir des diagnostics partagés et de porter des propositions communes.
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Nombres de consultants spécialisés sollicités par le ministère de la Jeunesse et de l’Éducation civique (Minjec) dans le cadre de l’accompagnement des jeunes bénéficiaires du Plan triennal spécial-jeunes (PTS-Jeunes) dans les dix régions du pays, pour la période allant du 1er mai 2022 au 1er mai 2023. Selon la cellule de communication du Minjec, ces consultants seront chargés d’accompagner les jeunes dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs plans d’installation, de contribuer au renforcement des capacités entrepreneuriales, accompagner les jeunes financés.
prestations consulaires au Cameroun : Passage à la biométrie dès juin 2022
Le contrat de partenariat y relatif a été signé le 1er avril dernier à Yaoundé.
À partir de du mois de juin 2022, aussi bien au ministère des Relations extérieures (Minrex) que dans les toutes les missions diplomatiques, postes consulaires et postes de police aux frontières aériennes, terrestres et maritimes du Cameroun, visas, cartes consulaires, laissez-passer, laissez-passer mortuaires et bien d’autres documents consulaires seront délivrés en format biométrique aux usagers qui en feront la demande. Au Minrex, l’on parle de « modernisation de l’appareil diplomatique qui vient optimiser et parfaire le système Diplomat développé par la Cellule des nouvelles technologies et de la cryptographie du Minrex, tant au plan sécuritaire qu’au plan de la centralisation des données». D’après un proche du dossier, « cette modernisation vise, entre autre, l’amélioration des prestations offertes aussi bien à notre diaspora qu’aux usagers de nos services à l’étranger (files d’attente ; longues distances à parcourir ; etc.), la sécurisation des données personnelles, l’optimisation des recettes consulaires avec une meilleure traçabilité des opérations liées, etc ».
Lire aussi : Production des passeports au Cameroun : 24 ou 48 heures « express »
Le projet
Si pour l’instant, rien n’a filtré concernant les délais de livraison des documents listés supra et du coût du projet, l’on sait au moins qu’il a déjà expérimenté à l’ambassade du Cameroun en Côte d’Ivoire depuis septembre 2020 (en ce qui concerne les visas biométriques). L’on sait aussi qu’il est prévu la construction d’un Data Center à Yaoundé pour le stockage et la sécurisation des données et le déploiement d’équipements de pointe appropriés aussi bien dans les ambassades, consulats qu’aux divers points d’entrée du Cameroun. Pour les formalités de sa mise en œuvre, S.E Lejeune Mbella Mbella (Minrex) et Girèsse Tela (président de Société Impact Palmarès R&D SAS) ont signé un contrat de partenariat le 1er avril 2022 à Yaoundé. Selon nos informations, ledit contrat est relatif au financement, à la conception et à la réalisation de la sécurisation et l’uniformisation des prestations consulaires du Cameroun.
Jean-René Meva’a Amougou
Cameroun : Des pavés écologiques pour donner une nouvelle existence aux plastiques
C’est la seconde vie donnée par la Fondation Albert Roger Milla aux emballages plastiques pour être utiles aux travaux routiers des Collectivités territoriales et décentralisées. Une activité qui porte de plus en plus des fruits en dépit des difficultés.
Assainir l’environnement des matières plastiques, est le crédo de la Fondation Albert Roger Milla. Au regard des déchets plastiques qui jonchent les artères de la capitale politique et les égouts avec pour conséquence immédiate les inondations, et les maladies. Elle n’entend pas rester indifférente, voire insensible et marque au quotidien ses empreintes pour restaurer dame nature. Pour ce faire elle recycle les emballages plastiques en vue de leur donner une seconde vie». Notre travail consiste à valoriser les déchets plastiques en pavés écologiques, c’est notre spécialité, on ne fait uniquement que dans la fabrique cette matière ici à la fondation», explique Patrick Ndombo Chef de département du Développement Communautaire et Suivi Evaluation des Projets. Il faut noter que pour avoir cette matière finie «On envoie nos équipes dans les ménages, dans la rue et dans les égouts pour la collecte des emballages plastiques qu’on traite, après mélange avec du sable pour avoir un pavé écologique qu’on utilise pour les travaux routiers, au sein des Collectivités Territoriales Décentralisées, qui sont d’ailleurs nos partenaires avec qui nous travaillons au quotidien», ajoute Patrick Ndombo. Ces pavés écologiques sont moins connus du public, raison pour laquelle «Seules les Collectivités Territoriales et Décentralisées, nous sollicitent pour des raisons d’utilité publique et certaines Organisations Non Gouvernementales qui souhaitent nous apporter le soutien.
Source d’emplois
Le recyclage des emballages plastiques, génère des emplois. Etant donné qu’à la Fondation Albert Roger Milla au terme « des formations que nous donnons aux jeunes, il y a ceux qui finissent par se mettre à leur compte personnel, en ouvrant leur atelier et se lance également dans le recyclage des plastiques pour enfin produire des pavés écologiques», se réjouit le Chef de Département du Développement Communautaire et Suivi Evaluation des Projets. «Et de poursuivre à partir du moment où l’on dépollue l’environnement et que cela génère des emplois nous trouvons cela bien, et cela nous permet d’accompagner les pouvoirs publics dans la lutte contre le chômage et la pauvreté en milieu jeunes.Difficultés
Déjà mentionné supra les pavés écologiques restent inconnus du grand public «Les gens ne sont pas suffisamment sensibilisés sur le produit, du coup la demande reste faible. Les ménages ne sont pas sensibilisés sur la manière de se débarrasser des emballages plastiques. Comme c’est le cas en Europe où les ordures sont compartimentées, il y a un sac pour les plastiques, un sac pour les bouteilles cassables et un sac pour les déchets organiques, lorsque les déchets sont classés ainsi, il est plus facile de faire le tri. En revanche au Cameroun tout est mélangé matière organique, bouteille et autres c’est une grande difficulté pour la collecte. La tache devient ardue», regrette Patrick Ndombo. «Et de reconnaitre que pour le moment le prix du pavé écologique reste encore très élevé le prix est de 10000 FCFA contrairement au pavé en ciment c’est ce qui justifie la réticence au sein des populations».Olivier Mbessité
La farine locale s’empare des fours et des moulins
Avec la flambée des prix des céréales dans le monde, la résilience alimentaire camerounaise s’exprime par une consommation en augmentation du made in Cameroun.
«Pain Kumba» fait à base de patate, beignets de maïs, les vendeurs de ces produits voient leurs demandes en hausse. Cette situation est lie en partie à la situation géopolitique internationale, notamment la guerre en Ukraine. Du coup, les produits locaux retrouve une certaine résurrection. «Depuis le mois de janvier, l’huile de palme a baissé sans oublier le manioc, seul la banane coute chère. Mais depuis quelque temps, je vends plus rapidement que d’habitude», affirme Ndemba, vendeuse de beignet de manioc depuis le mois de janvier 2022. Il est 7 h30 nous sommes à Ekounou, lieu-dit «Deux Chevaux», Matilde Mengue, une vendeuse est assailli par les personnes se trouvant au carrefour et en 10 minutes le seau est vide. Vivianne Mendouga «mami makala» comme elle se fait appeler, affirme avoir adopté une nouvelle stratégie: «Je suis obligé d’utiliser les plastique noires et un sac backo et je fais le tour chez les clients, afin de dissimuler les beignets et ne pas être dérangée en route».
Maïs et patate
Les beignets de maïs sont aussi de la partie, pour les vendeuses, la plupart se ravitaillent chez les producteurs locaux et le sourire est aussi sur leurs visages. «J’ai même baissé la grosseur des beignets je ne te mens pas. Nous sommes aussi le pain», confirme la cinquantenaire qui a son comptoir à Bonas au quartier Ngoa Ekele.
Le pain de Kumba n’est pas en reste. Okafor, fabricant originaire du Sud-ouest, nous confirme qu’il était basé à Obili. À cause la forte demande, il se retrouve aujourd’hui à Coron. «Je suis un vendeur mobile mais depuis un certain temps je suis ici au Carrefour Coron et je vent bien. Mon bénéfice est à presque 10 000 F», avoue le jeune trentenaire. Ce produit dont la farine est fait principalement par la patate douce produite au Cameroun.Inquiétude
Mama Mado, vendeuse de beignets au carrefour à Mvog-Mbi a un souci: l’approvisionnement à long terme. «La livreuse est déjà en train de nous dire que si les frontières de la Guinée Equatoriale et que les Gabonais proposent mieux on va subir», nous confie la dame. Plus encore, le projet manioc lancé dans la fin des années 2010 par le centre technique de coopération agricole et rurale n’a pas connu une évaluation et la communication à ce sujet n’est pas active. Du coup, «seuls les petits producteurs et les exploitations familiales ravitaillent les vendeuses de beignets.Lire aussi: Farine de blé : L’État au four, les meuniers au moulin
André Balla Onana
Ramadan 2022: Allier la foi au contexte
La poussée inflationniste façonne un autre rapport entre les fidèles musulmans et leur pratique religieuse. Incursion chez les ressortissants ouest-africains basés à Yaoundé.
Dans quelques jours la communauté musulmane entame son mois de ramadan. Un moment important. «Le ramadan débute le 2 avril prochain. Il symbolise un moment de piété et de mortification charnelle. C’est un mois sacré pour tout musulman, c’est un mois spécial», rappelle Niambele Bako responsable de la communauté malienne. En prélude au mois de jeûne, bon nombre de fidèles musulmans se préparent en conséquence. Surtout qu’à l’heure actuelle, les denrées alimentaires sont en hausse, la vie devient de plus en plus difficile. «On fait avec le peu qu’on a. Chacun tient compte de ses revenus journaliers et mensuels, il faut éviter d’être dispendieux», ajoute Niambele Bako. S’il est vrai que la charité bien ordonnée commence par soi-même, il n’est pas exclu d’aider ceux qui sont dans le besoin «Il existe l’entraide entre nous les Maliens et les autres communautés au Cameroun. Pour ce faire ceux qui ont les moyens peuvent acheter cartons de sucre et autres denrées alimentaires et partager aux nécessiteux de notre communauté, aux Camerounais, et aux autres fidèles musulmans ou non musulmans. Puisque derrière ce geste solidarité agissante il faut préciser on obtient assez de bénédiction. Si tu fais le bien il est récompensé. Selon les écritures dans le Coran il est recommandé aux musulman de partager pendant le mois de carême», Confie Ibrahim Alassane Sénégalais.
Ravitaillement
Le Ramadan se vit en communauté au sein des Burkinabés. Le nombre de personnes varie entre 20 et plus. «Dans un contexte de vie chère, comme c’est le cas maintenant à Yaoundé les leaders sont en train de se mobiliser pour nous ravitailler en denrées alimentaires commandées au Nord du Cameroun à Garoua pour être plus précis. Surtout le maïs pour la bouillie, le mil pour le jus ou le blé. C’est cher mais ce sont des denrées alimentaires nourrissantes qui permettent de tenir bon pendant la journée. Les dattes quant à elles viennent du Tchad et du Niger», fait savoir Yannick Compaoré. Selon ce fidèle musulman «c’est un devoir et c’est obligé pour tout musulman de jeûner. Après le jeûne, en soirée généralement, nous nous retrouvons ensemble les Sénégalais, les Camerounais, Sénégalais, Nigériens islamisés sont parmi nous et sans distinction de race nous communions ce que nous avons, puisque nous sommes tous les enfants de Allah, et on profite pour faire des prières pour le remercier».
Contrairement aux années précédentes, ce mois de ramadan va connaitre certaines modifications. Si jadis les fidèles faisaient de commandes de beignets de maïs, la bouillie auprès des commerçantes à la briqueterie «pour cette année, ce sont nos femmes qui vont pour faire tous ces menus, les beignets de riz, la bouillie la vie est très chère nous sommes obligés de revoir les dépenses à la baisse», conclut Yannick Compaoré.Olivier Mbessité
Budget de l’Etat: Révision à pas forcés
L’épurement de la dette due aux enseignants a fini par imposer un nouveau paradigme financier à l’exécutif.
Apurer, à compter du mois de mars 2022 des rappels relatifs à l’indemnité de non-logement et au complément salarial dû aux enseignants; paiement échelonné, à compter du mois de juin 2022, des rappels relatifs aux avancements et reclassements des enseignants; paiement, à partir du mois de mars 2022, du complément salarial mensuel à verser aux enseignants (titulaires ou non du décret d’intégration) qui ne perçoivent actuellement que les 2/3 de leur salaire et de l’indemnité de non-logement due aux enseignants qui n’en perçoivent pas. C’est du lourd, avec une facture qui avoisine pas moins de 180 milliards FCFA. C’est surtout dépenses qui n’ont tout simplement… pas été inscrites dans le budget 2022. Et à cause de cela, l’exécutif est contraint de procéder à un «réajustement du cadrage budgétaire de l’exercice en cours», selon la formule contenue dans note du 21 mars 2022 et signé Ferdinand Ngoh Ngoh (secrétaire général de la présidence de la République).
Pour aider à bien comprendre, Professeur Emmanuel Ongo explique: «Il est clair que le gouvernement a décidé de prioriser certaines lignes de dépenses. En incluant celle liée au paiement de la dette due aux enseignants, il est face au gonflement de la masse salariale fixée dans la loi de finances 2022 à 1 138,49 milliards FCFA, soit plus de 1/5 du budget global du pays arrêté à 5 599,7 milliards FCFA». «Cette situation contrarie bien évidemment tous ses plans et c’est la raison pour laquelle l’État est obligé de réviser son budget», éclaire encore l’agrégé d’économie.
Parmi ses homologues, il y en a qui estiment que l’exécutif est rattrapé par son indolence et frappé par son insincérité, «celle consistant à esquiver une dette longtemps accumulée». «L’art de la dissimulation. Je veux parler ici des engagements hors bilan, que l’on peut définir comme les obligations de financement public à l’égard de tiers dont l’existence ne sera confirmée que par la survenance d’événements incertains et hors du contrôle de l’État comme l’actuelle grève des enseignants. Et là, il n’y a malheureusement pas d’autre choix que de repasser au parlement pour réviser le budget», croit savoir Jean-Marc Bikoko.Dépendance alimentaire: L’aveu camerounais à Paris
Au milieu de ses homologues ambassadeurs africains, S.E. André-Magnus Ekoumou, l’ambassadeur du Cameroun en France, s’est attaché à donner son étendue au paradoxe que vit son pays en matière d’alimentation.
«La souveraineté alimentaire est au centre de nos préoccupations, en ce qui concerne particulièrement le Cameroun, qui importe pour près de 800 milliards FCFA de denrées alimentaires, particulièrement le riz. Je crois que 60% du blé consommé au Cameroun provient de l’Ukraine. (…) Nous sommes très dépendants de l’extérieur». Ce 23 mars à Paris, S.E. André-Magnus Ekoumou ne fait pas seulement le récit d’une expérience. Lors de la conférence mensuelle des ambassadeurs d’Afrique tenue dans la capitale française (organisé par le Club Afrique de la Presse), la prise de parole de l’ambassadeur du Cameroun en France a également été un témoignage aux fins de confession. «Le secteur agricole au Cameroun occupe une place essentielle dans la Stratégie Nationale de Développement et, qui est le plus gros employeur avec 62% de la population active, pour une contribution de plus de 17% au PIB en 2021. L’agriculture représente la véritable richesse de notre pays», a situé le diplomate camerounais.
«Grenier»
Au revers de ces mots, S.E. André-Magnus Ekoumou ne manque pas de relever le contexte actuel de la crise en Ukraine qui oblige le Cameroun à s’interroger sur sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur. En effet, le pays réputé être le «grenier d’Afrique centrale» importe beaucoup de nourriture. Selon le magazine Jeune Afrique (édition du 6 avril 2021), il a «importé plus de 894 000 tonnes de riz en 2019, alors que la production locale plafonnait à 334 000 t, représentant à peine 27% de la demande nationale. Pourtant, il produisait 80% de ce qu’il consommait en 1975, et s’était fixé l’objectif de 750 000 t en 2020». «La facture des importations alimentaires s’est alourdie, déséquilibrant structurellement la balance commerciale. C’est le cas du poisson dont la facture des 185 000 t importées il y a deux ans a représenté plus 132,8 milliards F CFA, tandis que le pays produisait 335 000 t, pour une demande annuelle de produits halieutiques évaluée à 500 000 t», déplorait alors le journal panafricain.Lire aussi Extrême-Nord: l’insécurité alimentaire agite son sceptre
50 FCFA
C’est le surplus qui risque faire mousser le prix des produits brassicoles fabriqués au Cameroun. C’est en tout cas la proposition faite aux pouvoirs publics par le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam). Cette organisation dit vouloir « atténuer les effets de la conjoncture internationale ‘hausse des prix des matières premières, du fret, du fuel et des engrais) dans certaines filières de production ». « L’industrie brassicole utilise massivement des matières premières, des emballages, des équipements et des pièces de rechange majoritairement importés, l’offre locale étant soit insuffisante soit inexistante (…). Sa dépendance aux importations pour environ 50% de son coût de production fait qu’elle est exposée aux facteurs exogènes », explique le Gicam.
Kelly Craft
Dans un communiqué publié vendredi 9 octobre 2020, l’ambassade des États-Unis au Cameroun dément catégoriquement les affirmations contenues dans de récents articles de presse truqués selon lesquels cette dame, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, aurait récemment annoncé de prétendues intentions des États-Unis au sujet d’une éventuelle intervention militaire au Cameroun. «Les États-Unis n’ont aucun intérêt ni aucune intention de cette nature», peut-on lire dans le communiqué disponible sur le site internet de la chancellerie américaine à Yaoundé.
Chancelleries étrangères au Cameroun : Finie la diplomatie des «monstres froids»
Depuis le discours présidentiel annonçant un grand dialogue national, des analystes observent un silence radio dans certaines ambassades à Yaoundé.
Peter Henry Barlerin, l’ambassadeur des États-Unis à Yaoundé Dans la crise anglophone, un sillon semblait tracé: dénoncer systématiquement tout ce qui est hors normes sur le terrain. Certains diplomates accrédités au Cameroun s’étaient faits forts de ne plus manier la langue de bois et d’en finir avec les ronds de jambe verbeux. En mai 2018, cela s’était vu avec éclat avec les sorties de Peter Henry Barlerin, l’ambassadeur des États-Unis à Yaoundé. Dans un communiqué de presse publié sur le site de l’ambassade américaine en ces temps-là, le représentant du pays de l’Oncle Sam dénonçait, à coups de trompette, une «politique d’assassinats ciblés», d’«arrestations sans accès à un avocat, à la famille ou à la Croix-Rouge» et l’existence de «villages incendiés et pillés par le gouvernement dans la zone anglophone».
De son côté, Catherine Ray, porte-parole du Service extérieur de l’Union européenne fulminait: «Le recours à la violence ne peut permettre d’atteindre des objectifs politiques. Il reste essentiel que les forces de sécurité fassent un usage proportionné de la force dans l’exercice de leurs fonctions».
Regards
Et voici le dialogue national inclusif annoncé. Aucune réaction. Aucun commentaire. Les grands principes défendus semblent voués à l’oubli. Dans cette ambiance de silence constaté, le Dr Jules Edmond Fouda analyse. Dans son exposé fait le 14 septembre 2019 à Yaoundé, l’enseignant-chercheur à l’Université de Yaoundé II fait le procès de ce qu’il appelle «la diplomatie des monstres froids». «Avec la mise sous surveillance des stratégies du gouvernement camerounais et la minorisation du poids des mobilisations sécessionnistes, cette démarche diplomatique cherchait à imposer un seul regard à l’opinion publique internationale», a-t-il énoncé au cours d’un café-débat sur le thème «Démocratie et participation citoyenne».Plus nuancé, le Pr Belinga Zambo estime qu’«au-delà les flonflons de l’annonce du dialogue par Paul Biya, un dilemme a germé dans la rhétorique diplomatique actuelle». Et le politologue de poursuivre: «Parce que dans son discours, le président de la République a évoqué la main de certains pays dans l’enlisement de la crise anglophone, cette rhétorique est tiraillée entre l’envie de leur jeter une bouée de sauvetage dans une mer déchaînée et celle d’attendre de voir comment il va s’en tirer, livré à lui-même».
Ongoung Zong Bella
Investissement : L’offensive de la SFI au Cameroun
Face à la presse camerounaise le 12 juillet 2019, à Yaoundé (Cameroun), Sergio Pimenta le vice-président de la Société financière internationale pour l’Afrique subsaharienne et le Moyen orient (SFI), a indiqué que l’institution va augmenter sa présence au Cameroun pour mieux élaborer ses politiques de développement.
Sergio Pimenta (au centre) lors d’un échange avec des journalistes à Yaoundé Avoir plus de présence dans le pays pour créer plus d’opportunités. Telle est la nouvelle stratégie d’action de la SFI pour contribuer au développement du Cameroun. Voila la quintessence de l’échange tenu vendredi 12 juillet dernier entre Sergio Pimenta, vice-président de la SFI pour l’Afrique subsaharienne et le Moyen orient, et les journalistes Camerounais.
D’après l’ancien Directeur pour l’industrie, l’agro-industrie et les services de la SFI, il faut mobiliser plus de personnes en terre camerounaise pour des résultats probants. «Avoir sur place une présence plus importante pour moi est un investissement en ressources», a déclaré Sergio Pimenta. Cela permettra, ajoute-t-il, d’avoir un meilleur dialogue avec les partenaires locaux, les entreprises privées, les autorités et la société civile, pour déterminer les actions à mener.Marchés
De fait, il sera question pour l’institution affiliée à la Banque mondiale «de créer des marchés et des opportunités». C’est-à-dire, d’«identifier les grands défis de développement et de voir comment nous pouvons mettre en place des solutions de grand développement dans le secteur privé». L’action ainsi engagée par la SFI devra se faire dans les normes, en partenariat avec les différents acteurs du secteur : l’État camerounais, les entrepreneurs, les banques, etc. Quant à l’approche de financement, elle consiste à diversifier les sources d’investissements. Implémentée il y a près de deux ans, cette «nouvelle approche» consiste à amener des investisseurs dans les pays pauvres, pour les inciter à investir, tout en leur garantissant un meilleur avenir. Au Cameroun, le barrage de Nachtigal estimé à près d’un milliard d’euros a bénéficié de cette méthode. Effectivement, la SFI a mobilisé près de 800 millions d’euros auprès d’investisseurs pour la réalisation de ce projet hydroélectrique. Soit 20% du taux de financement de l’infrastructure hydroélectrique.Ainsi, la SFI est déterminée à accroitre son portefeuille au Cameroun. Si elle entrevoit de drainer des investisseurs dans le pays, elle compte surtout investir dans les secteurs des PME. Car, «c’est le secteur privé qui créé les emplois et permet de développer un pays». Et ce secteur ne bénéficie pas d’assez d’accompagnement pour faire décoller l’économie du pays.
Joseph Julien Ondoua Owona, Stagiaire
Cameroun – Gabon – Guinée Equatoriale : La libre circulation embouteillée aux trois frontières
Choses vues et entendues à Abang Minko’o et Kye Ossi le 16 mars dernier, à l’occasion de la célébration de la dixième journée Cémac.
Défilé et visite des postes frontières à Abang Minko’o et Kye-Ossi 1-Abang Minko’o : net recul du business et foultitude d’accusations!
La journée du samedi dans l’arrondissement d’Abang Minko’o – département de la Vallée du Ntem au Cameroun – accorde une place spéciale aux affaires depuis une dizaine d’années. Ce jour-là en effet, il se tient le réputé « Marché mondial ». Haut lieu des échanges commerciaux et de brassage des populations camerounaises et gabonaises, le «Marché mondial » en ce samedi 16 mars 2019 fait la moue. «Les affaires tournent au ralenti depuis bientôt quatre ans » expliquent les commerçants rencontrés à la place du marché. Selon des statistiques fournies par le régisseur du marché d’Abang Minko’o, ses recettes ont chuté de plus de 70% depuis 2017. « Où nous faisions 1.000.000 FCFA en 2016 – 2017, nous faisons aujourd’hui 250.000 FCFA» détaille-t-il. Pour le sous – préfet d’Abang Minko’o, les mouvements de personnes sont partis du millier en 2016 à 150 en début 2019. Mais ce chiffre remonterait progressivement à environ 400 depuis l’arrêté préfectoral du 22 février 2019 instituant un guichet unique, qui facilite la circulation des biens et des personnes dans le « département des trois frontières ».Au –delà de ce constat unanime de morosité, les avis divergent quant à la compréhension du phénomène. Pour certains commerçants, les tracasseries administratives et la corruption justifient la fuite de la clientèle gabonaise. « Il faut payer entre 2000 et 10.000 FCFA à des agents en poste à la frontière camerounaise. C’est exorbitant et pénalisant pour tout le monde et le business », dénonce –t- on de part et d’autre du fleuve Ntem (frontière naturelle des deux pays).
Les officiels frontaliers accusés ont une autre compréhension de la situation. « La libre circulation intégrale des personnes et des marchandises pousse les commerçants à aller s’approvisionner à l’intérieur du pays, où ils achètent parfois des champs entiers de vivres. Du coup, le « Marché mondial » d’Abang Minko’o cesse d’être la plaque tournante du commerce entre les deux pays », argumente un agent camerounais de sécurité en service à la frontière. Et un autre d’ajouter : « il n’y a plus d’argent au Gabon ; la crise économique a des conséquences sur le pouvoir d’achat des Gabonais ; depuis quelque temps, ils font très attention à la dépense : ils calculent avant d’acheter. Ce qui n’était pas le cas auparavant ».
Qu’à cela ne tienne, le marché d’Abang Minko’o n’a pas totalement baissé la garde. En témoignent ces mouvements réguliers de va- et – vient de véhicules (de tous calibres) gabonais sur le pont du fleuve Ntem, en provenance ou en partance du « Marché mondial ».
2- Kye – Ossi languit, Ebebeyin sourcille !
«La frontière est fermée du côté équato – guinéen depuis le 21 février dernier. Ce qui pourrit la vie à tout le monde ici. Impossible de travailler et d’atteindre ses objectifs». Le cri de cœur est celui d’un douanier camerounais. Comme lui, beaucoup de personnes rencontrées sont aux abois. Commerçants, travailleurs, aventuriers et autres disent sans détour leur ras – le – bol par rapport à cette situation ô combien pénalisante pour la libre circulation et partant pour l’intégration régionale. «Nous constatons que la Cémac c’est sans la Guinée Equatoriale ; puisqu’ils ne respectent pas les lois et règlements de la communauté», regrette un transporteur en activité à Kye – Ossi.Malgré sa frontière fermée, la Guinée Equatoriale approvisionne Kye – Ossi en marchandises telles que les boissons alcoolisées et non alcoolisées. Sur la tête, entre les bras ou dans un porte-tout, des biens traversent au vu et au su de tous. Des gens arrivent du côté équato – guinéen avec des colis qu’ils remettent (à défaut de traverser eux- mêmes) à des tiers en attente devant le verrou de sécurité installé par la partie guinéenne. La campagne d’information et de sensibilisation à l’occasion de la Journée Cémac aura –t- elle un effet sur les us et coutumes dans ce lieu de passage d’un pays à un autre? Difficile d’être optimiste.
libre circulation
État des lieux par la Commission de la Cémac
Envisagée depuis 1972 par l’ancêtre de la CEMAC, loin d’être une arlésienne, les dispositions relatives à la libre circulation ne sont pas toutes effectives dans la sous-région.
D’après l’Acte Additionnel N°01/13-CEMAC-070 U-CCE-SE du 25 juin 2013, la libre circulation en zone Cemac est désormais effective. En effet, ce texte porte mention de la «suppression du visa pour tous les ressortissants de la Cemac circulant dans l’espace communautaire munis d’un passeport ou d’une carte nationale d’identité en cours de validité et ce à compter du 1er janvier 2014 ». Ainsi, à l’occasion de la célébration de la 10 ème édition de la journée consacrée à la Cemac, il convient de s’interroger sur l’état d’avancement de cette libre circulation. D’ailleurs, le thème de cette édition est « Libre circulation intégrale dans l’espace CEMAC pour la promotion des échanges intra-communautaires ».
Depuis son implémentation en 2014, la libre circulation des personnes et des biens connait des avancées. Le tarif des douanes de la CEMAC a été mis à jour, selon la version 2017 du système harmonisé de désignation et de codification des marchandises. Par conséquent, les prix tarifaires des taxes de la douane devraient être uniformes dans tous les pays, afin de faciliter l’échange intra – communautaire des marchandises. Cette mesure est favorisée par la création, dès le prochain sommet des chefs d’Etat de la CEMAC, du comité régional de facilitation des échanges CEEAC-CEMAC. Puisque, la signature dudit document, imposera à chaque pays membre de créer une commission de facilitation des échanges, conformément à l’article 23. 2 de l’accord de l’OMC, sur la facilitation des échanges.
Pour ce qui est de la circulation des personnes, elle est effective dans la zone CEMAC, depuis le 1er octobre 2017. Date de publication de la déclaration des chefs d’Etat de la Cemac, qui institue « l’application effective et intégrale» dans la sous-région. Dès lors, elle est régie par un ensemble de critères. Pour partir librement d’un pays à un autre, en zone Cemac, chaque ressortissant doit posséder une carte nationale d’identité ou un passeport biométrique. A défaut desdits documents, il est nécessaire, d’avoir le « passeport biométrique CEMAC », document de voyage international des ressortissants de la sous-région.
Par ailleurs, pour une libre circulation sécurisée, les chefs d’Etats ont signé un ensemble d’accords de coopération. Ceux-ci portent sur « l’entraide judiciaire et la coopération policière entre Etats membres ». Aussi, chaque Etat devra mettre à la disposition d’un pays requérant toute personne poursuivie, recherchée ou condamnée pour être jugée. Dans le même ordre, la CEMAC a signé un accord d’assistance sécuritaire avec Interpol le 08 novembre 2013. Ledit accord prendra effet dans les prochains mois.
Il faut noter que cette libre circulation accorde le droit aux ressortissants de la Cemac de se déplacer et de séjourner dans tout autre Etat de la Communauté pour une durée de trois mois. Par ailleurs, les ressortissants des Etats membres de la Communauté qui voyagent ou séjournent sur le territoire d’un autre membre jouissent de tous les droits et libertés reconnus aux nationaux ; saufs les droits politiques. Ils sont tout même tenus de respecter les lois et règlements en vigueur dans ledit Etat.
Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire
Mme Dorothy Bekolo, Directrice de l’Intégration régionale au Minepat, membre du Comité Inter- Etats de la Cémac
«La célébration de la journée Cemac a vraiment pris tout son sens»
Quelle est la particularité de la journée Cemac 2019?
Comme vous le savez, le nouveau leitmotiv de l’intégration en zone Cemac est la « Cemac des Peuples ». C’est pour cela qu’avec l’autorisation de notre hiérarchie, nous avons décidé cette année de quitter nos bureaux pour venir célébrer la journée Cemac avec les populations des zones frontalières d’Abang Minko’o et de Kye-Ossi. Nous avons eu une communion très fraternelle avec tous les peuples de la Cemac. La marche que nous avons effectuée à chaque étape symbolise notre désir et notre souhait de voir la Cemac aller de l’avant dans sa dynamique de l’intégration.A kye-Ossi, la Guinée Equatoriale a décidé de fermer sa frontière avec le Cameroun. Cela vous surprend il?
Au terme de cette journée, il faut d’abord observer que l’intégration sous régionale est une réalité. Certes, la frontière avec le Guinée Equatoriale est fermée, mais les explications que nous avons reçues des autorités de la frontière indiquent que c’est pour des raisons de sécurité. Le chef de l’Etat équato-guinéen effectuait une tournée à travers le pays. C’est le lieu de rappeler que la libre circulation ne veut pas dire absence de contrôle ou de régulation. Le plus important est que tous les chefs d’Etat de la Cemac ont approuvé la libre circulation des personnes et des biens.Quelle est l’impression que vous gardez après votre visite au niveau des frontières avec le Gabon et la Guinée Equatoriale?
Nous sommes très contents de ce que nous avons vu et vécu à chaque frontière. On a souvent célébré cette journée à Yaoundé ; mais pour cette édition, les participants aux réunions préparatoires ont insisté sur le besoin d’aller à la rencontre des peuples pour toucher du doigt le brassage. D’abord, la délégation qui est venue pour cette célébration est un exemple de ce brassage des peuples, puisqu’elle est composée de toutes les nationalités : Centrafricains, Congolais, Equato-Guinéens, Gabonais, Tchadiens et Camerounais. Ensuite, la population que nous avons trouvée aussi bien à Abang Minko’o, où l’évènement a coïncidé avec le grand jour du « marché mondial », qu’à Kye-Ossi reflète aussi ce même brassage. Je crois que cette année, plus que par le passé, la célébration de la journée Cemac a vraiment pris tout son sens.Quel est le niveau d’appropriation de cette journée Cemac par la population des trois frontières?
Nous nous sommes rendu compte que c’est une expérience à multiplier. Au niveau d’Abang Minko’o, par exemple, la plupart des gens qui sont venus faire le marché ne savaient pas que cette journée existe ; et lorsque nous leur avons dit que c’est la Journée Cemac, elles se sont spontanément et massivement jointes à nous. Cela montre que de plus en plus, il faudra aller vers les peuples pour qu’ils comprennent et s’approprient effectivement cette dynamique déjà lancée par nos chefs d’Etat. Car nous sommes déjà unis par le destin, nous devons donc avancer ensemble.Handerson Quetong Kongeh, Préfet de la Vallée du Ntem
«Certains pays se préoccupent davantage de la sécurité que des questions d’intégration»
Qu’elle est votre opinion au terme de cette célébration de la Journée Cemac 2019?
Nous sommes très impressionnés de ce qui s’est passé ce jour dans notre département, dans le cadre de la célébration de la 10e édition de la journée Cemac. D’abord par la forte délégation composée du représentant personnel du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), les représentants des organes communautaires et institutions spécialisées, les associations qui œuvrent pour l’intégration sous régionale, tous partis de Yaoundé à cette occasion pour descendre sur le terrain au niveau d’Abang Minko’o et de Kye-Ossi. Cela tranche avec les années antérieures où la célébration se limitait à Yaoundé.Vous savez que notre unité administrative est communément appelée « département des trois frontières » en raison des deux pays limitrophes notamment la Guinée Equatoriale et le Gabon. Si l’Etat a permis à tous ces membres de venir ici, c’est pour leur donner la possibilité de toucher du doigt certaines réalités de nos frontières, certaines réalités de la libre circulation des personnes et des biens et la réalité de la promotion des échanges intracommunautaires. En outre, les manifestations organisées ici ont permis à la population de comprendre que cette journée est une fête du peuple. Et ici, dans la Vallée du Ntem, la situation est telle que c’est pratiquement la même ethnie qui vit de part et d’autre des trois frontières.
Comment vivez-vous cette intégration ici au niveau des trois frontières?
Une chose est désormais indiscutable : c’est qu’il y a la volonté politique. Les chefs d’Etat de la Cemac ont pris une décision irréversible et ne ménagent aucun effort pour promouvoir l’intégration économique intégrale de cette sous-région. Mais sur le terrain, il y a encore quelques difficultés. Il ne faut pas ignorer que le Cameroun est le leader de la Cemac et, en tant quel, il joue un rôle de pionnier dans le processus d’intégration. Les nombreuses initiatives prises dans le cadre du respect de la libre circulation des personnes et des biens ou la promotion des échanges intracommunautaires font de notre pays une vitrine en la matière. Tenez par exemple, le gouvernement a institué le passeport Cemac qui est utilisé par tous les citoyens ; mais peut-on en dire autant des autres pays ? De même, les frais consulaires ont été revus à la baisse. Dans notre département, les deux frontières, vers le Gabon et la Guinée Equatoriale, sont ouvertes de 6 heures à 18 heures et la circulation des personnes est sans restriction.Vous avez parlez des difficultés ; quelques illustrations…
Certains pays se préoccupent davantage de la sécurité que des questions d’intégration. Nos voisins sont d’accord pour la libre circulation, mais je crois que la différence avec le Cameroun est une question de degré. Libre circulation oui ; mais pas à n’importe quel prix en quelque sorte. Et à l’heure actuelle, vous connaissez ce qui ce passe en Guinée Equatoriale. Le président Obiang Nguema Nbasogo effectuait une tournée à travers le pays. Il a donc fallu fermer les frontières terrestres pour lui permettre de se déplacer en toute sécurité.Vous avez dit que les citoyens communautaires peuvent entrer et sortir sans restriction. Qu’en est-il des marchandises?
Nous nous efforçons d’organiser le dispositif de transit à l’intérieur du Cameroun d’une manière à faciliter la libre circulation des biens. D’ailleurs, la célébration de cette journée arrive au moment où, en liaison avec ma hiérarchie, je viens de signer un arrêté préfectoral pour simplifier, organiser, faciliter la libre circulation des personnes et des biens et promouvoir l’intégration économique de la zone Cemac à travers le désengorgement de la plateforme des frontières.Comment cela se traduit concrètement?
Jusque-là, il y avait comme un gouvernement au niveau de la plateforme en miniature dans le périmètre des frontières. Selon les usagers, cette situation était source de multiples tracasseries. J’ai donc prescrit la délocalisation de tous les services présents dans le périmètre des frontières, à l’exception de la Douane et des services de l’immigration. Ceci, afin de faciliter les opérations de transit. Les autres services compétents ont été regroupés dans un point commun de dépotage dit « Guichet unique ». Cette mesure devrait rendre le dépotage plus expéditif, limiter les pratiques frauduleuses souvent décriées, réduire les tracasseries. Nous allons aussi réduire les barrières de contrôle d’une quinzaine actuellement à trois de la frontière à Ebolowa. Là encore, je crois que nous sommes en train de donner le bon exemple à nos voisins.Nous estimons que ces mesures devraient avoir un impact positif sur le climat des affaires. Je crois que le Cameroun sera désormais présenté dans le classement Doing Busines comme le pays ou l’un des pays en Afrique où la libre circulation des personnes et des biens est la plus aisée.
Bello Yaouba,
Président de Jeunesse solidaire de la Cemac (JS-Cemac)
« Si la libre circulation n’est pas effective, la jeunesse est handicapée»
«Il faudrait que nos dirigeants en Afrique centrale voient l’intégration comme une nécessité et une opportunité d’enrichissement»
Nous sommes partis de Yaoundé avec beaucoup d’enthousiasme à l’idée de faire une marche entre Kye – Ossi au Cameroun et Ebebeyin en Guinée Equatoriale. Malheureusement, nous avons trouvé que la Guinée Equatoriale a fermé sa frontière avec le Cameroun au niveau de Kye-Ossi. Nous avons discuté avec les gens du coin ; et ils disent que ce n’est pas facile de se rendre en Guinée Equatoriale.
C’est une situation qui intrigue et inquiète parce que ce sont les jeunes qui sont mobiles en permanence. C’est donc cette catégorie sociale qui risque d’en souffrir le plus. Bien plus, la jeunesse représente plus de 70% de la population de la Cemac. Si la libre circulation n’est pas effective, c’est la jeunesse qui est handicapée. Nous souhaitons que nos Etats fassent encore plus d’efforts pour améliorer l’intégration sous régionale. Le prétexte d’un risque des flux incontrôlables de migrants ou d’être envahi que certains pays brandissent est en contradiction avec la mondialisation. L’intégration sous régionale est une opportunité de s’arrimer à cette mondialisation.
Il faudrait que nos dirigeants en Afrique centrale voient l’intégration comme une nécessité et une opportunité d’enrichissement. Nous sommes conscients qu’il y a des préalables, notamment la nécessité de respecter les règles et procédures, mais il ne faut pas que l’application des règles de la libre circulation soit un frein à l’intégration. C’est pour cela que nous nous mobilisons, nous organisons diverses activités de sensibilisation vers les jeunes ainsi que des plaidoyers dans chaque pays de la Cemac pour l’effectivité de la libre circulation des personnes et des biens.
JIF : les femmes pourront défiler avec des versions antérieures du pagne
La décision est de la ministre de la Promotion de la femme et de la Famille du Cameroun, au regard de la pénurie constatée du tissu sur le marché.
Des femmes lors d’un défilé du 08 mars. La 34ème édition de la Journée internationale de la Femme (JIF) se célèbre ce vendredi 8 mars. Au Cameroun, la célébration est marquée, comme c’est désormais de coutume, par un grand défilé place du Boulevard du 20 mai à Yaoundé. Défilé présidé par la première Dame, Chantal Biya, dont la présence a été confirmée par un communiqué du Cabinet civil de la présidence de la République.
Cette année, une mesure inédite a été prise par Marie Thérèse Abena Ondoa, la ministre Promotion de la Femme et de la Famille. En effet, « les femmes sont libres de porter le pagne du 8 mars d’une édition antérieure à 2019 », a déclaré la ministre le 07 mars.
« La commercialisation du pagne, poursuit-elle, relève de la Cicam. Mais j’ai quand même eu à échanger, puisque j’ai été interpellé plusieurs fois, et je pense que la Cicam va relancer la production du pagne, et doit encore être en train de de le distribuer », a-t-elle expliqué.
La ministre en a profité pour rappeler les femmes à la « décence », en se chaussant par exemple de ballerines, en lieu et place des chaussures à talon « parce que assez souvent, nous voyons des talons qui restent au niveau du boulevard. Parfois il y a même des femmes qui trébuchent. Heureusement, je n’en ai pas encore vu qui soient tombées ».
Cameroun-ISMP : Viviane Ondoua Biwole limogée pour ses convictions
L’experte en management public a été débarquée du poste de directeur général adjoint de l’Institut supérieur de management public (ISMP). Objectif : empêcher la jurisprudence qu’elle tentait d’instaurer sur le respect des lois de 2017 sur les entreprises et les établissements publics.
Dans le sérail au Cameroun, sa liberté de ton, bien que tolérée, n’a jamais été appréciée de tous. À la suite de chacun de ses posts sur les réseaux sociaux, tribunes dans la presse, ouvrages… il s’en trouve toujours des personnalités pour signifier à Viviane Ondoua Biwolé, de façon parfois autoritaire, qu’elle sort des codes. C’est ce qu’il s’est passé, ce jour de janvier 2017, où elle fut sermonnée pour avoir estimé, dans un post sur Facebook, que la Commission pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme du Cameroun n’était pas une réponse appropriée à la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et d Sud-Ouest du pays.
En écoutant, ce 6 mars, le décret de nomination de Jean Marcel Okeng au poste de directeur général adjoint (DGA) de l’Institut supérieur de management public (ISMP), en remplacement de Viviane Ondoua Biwolé, beaucoup n’ont pas hésité à faire le lien entre cette décision et ses prises de positions publiques. Certains établissent même une relation de causalité entre cet acte de Paul Biya, rendu public au journal de 13 heures de la CRTV (la radio d’État), et un billet publié plus tôt sur le blog de l’experte en management public. Intitulé «une femme camerounaise pour succéder à Paul Biya», ce texte de l’enseignante d’université, rédigé à l’occasion de la Journée internationale de la femme, stipule que le Cameroun a une expertise féminine capable de diriger ce pays d’Afrique centrale. «Alors, mesdames, sentez-vous capables !», achève l’experte dans son texte.
Rappel de la loi
Il est clair, ce billet a une connotation féministe. Et dans un environnement camerounais encore machiste, peut-être a-t-il accéléré le processus. Mais au moment où l’ancien inspecteur général du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative fait ce post, une procédure est déjà enclenchée à sa demande. Tout commence courant février 2019. Lors de la session budgétaire, le Conseil d’administration est informé de l’existence d’une correspondance à lui adressée. L’objet de la lettre : «disposition à prendre pour la fin de mon mandat».
Dans ce courrier, le DGA d’alors informe que le poste qu’elle occupe sera vacant dès le 30 juin 2019 au plus tard. Car son mandat s’achève un jour avant. En effet, rappelle celle qui a codirigé, quelques mois plus tôt, la rédaction d’un ouvrage intitulé «Lois sur les établissements et entreprises publics au Cameroun. Innovations et reculades», dans ses alinéas 1 et 3, l’article 36 de la loi N° 2017/210 du 11 juillet 2017 dispose que «le directeur général et le directeur général adjoint sont nommés pour un mandat de trois (3) ans renouvelable éventuellement deux fois» et «dans tous les cas, les mandats cumulés du directeur général ou de son adjoint ne peuvent excéder neuf (9) ans». Ayant été nommée le 29 juin 2010, elle ne devrait plus être en poste le 29 juin 2019.
Jurisprudence
De ce fait, l’experte en management public invite le Conseil d’administration à prendre «les dispositions nécessaires pour le bon fonctionnement de l’établissement public, en attendant la nomination par l’autorité investie par le pouvoir de nomination», comme prescrit dans l’article 42 alinéa 3 de la même loi. Mais la démarche est regardée d’un mauvais œil. En fait, à l’ISMP comme dans plusieurs autres institutions, les mandats des directeurs généraux, des présidents et de certains membres des Conseils d’administration sont échus, au regard de ces dispositions légales. Il faut donc à tout prix ramener cette «rebelle à la raison» pour éviter que son cas fasse jurisprudence.
Malgré les pressions, cette femme de conviction ne plie pas. Sa ligne de défense: le respect de la loi est un principe de bonne gouvernance. Et comme elle l’a souvent rappelé, la responsabilité pénale est individuelle. À l’issue du Conseil, l’affaire est montée en épingles dans le sérail jusqu’à la décision de ce 6 mars 2019.
Les partisans de la politique politicienne voient une immaturité politique chez cette intellectuelle pur jus. Ces propos, souvent tenus par Viviane Ondoua Biwolé peuvent leur être opposés: «on n’est pas tous obligés d’être ministres ou directeurs, mais cela ne nous empêche pas de servir notre pays ». Pour elle, «il vaut mieux parfois agir par conviction et non pas toujours par calcul».
Aboudi Ottou
S.E. C BOK-ryeol RHYOU
Elle est l’ambassadrice de la République de Corée du Sud au Cameroun. Le 25 octobre dernier, lors du lancement de la semaine coréenne à Yaoundé, elle a donné une conférence à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric). L’évènement s’est tenu autour du thème «Politique dans la péninsule coréenne». La diplomate a démontré de quelle manière son pays a arraché une place respectable parmi les nations les plus développées de la planète. Actuellement, la Corée du Sud est classée 12e puissance économique mondiale selon le calcul du produit intérieur brut, en parité de pouvoir d’achat, et 15e selon le critère monétaire traditionnel.
Cameroun : le prix des boissons mousse
Depuis le 1er mars, les prix des boissons alcoolisées et non alcoolisées connaissent une augmentation.
Le prix des boissons augmente Les principales industries brassicoles du Cameroun ont publié ce 1er mars, la liste des nouveaux tarifs de leurs produits. Si le prix de certaines boissons reste inchangé, ce n’est pas le cas pour d’autres qui connaissent une légère augmentation.
À la Société Anonyme des brasseries du Cameroun (SABC), les augmentations sont de 25, 50 et 100 franc CFA sur des produits tels que les bières, les boissons gazeuses ou encore les boissons maltées. Pour autant, certaines à l’instar de la gamme BEAUFORT ou encore de la PELFORTH restent inchangées. C’est également le cas de tous les produits TOP ou les eaux minérales qui ne subissent pas d’augmentation.
À Guinness Cameroun S.A, l’augmentation est effective, de 50 à 100 FCFA sur la gamme GUINNESS. Cependant, cette société brassicole opère une augmentation en fonction des zones géographiques.
Ainsi, certains produits augmentent sur l’ensemble du territoire, tandis que pour certaines régions sont exonérées.
Du côté de l’Union des Brasseries du Cameroun (UCB), c’est la même augmentation sur les principaux produits.
Loi de finances
Il faut dire que cette revalorisation des prix répond à une exigence de la loi de finances 2019. Le texte voté au Parlement en décembre dernier consacre en effet une nouvelle mesure fiscale au calcul du droit d’accises auquel sont astreintes les industries brassicoles. De fait, cette nouvelle disposition aboutie sur un impact moyen allant de 70 à 115 francs CFA par bouteille actuellement vendue à 600 francs CFA.
Plus encore, cette incidence financière des droits d’accises, couplée à d’autres impôts tels que la TVA (19,25%) et le précompte de 2,2%, ont un « impact total moyen qui se situe entre 85,02 et 139,66 francs CFA par bouteille », explique la Cameroon Alcohol Producers Association (CAPA).
Cette charge fiscale, devrait entraîner « une augmentation moyenne de 100 à 150 francs CFA par bouteille, sur le prix de vente pratiqué actuellement », afin de garantir un certain équilibre financier aux producteurs expliquait alors la CAPA au ministre des Finances fin 2018.
Après quelques balbutiements depuis le mois de janvier 2019, où des détaillants ont procédé à des augmentations illégales, déclenchant des contrôles du ministère du Commerce, la nouvelle grille tarifaire est officielle et désormais en vigueur.
Bobo Ousmanou
Cameroun : journalisme, les encarts statistiques en une PICHNET
À l’initiative de cette ONG, les personnels des médias ont été formés à la prise en main des données statistiques.
Des participants à la formation sur les encarts statistiques. C’est le campus de l’Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD), à Ngoa-Ekelle qui a servi de cadre à une formation des journalistes du Cameroun sur les encarts statistiques. La formation centrée sur la production des encarts statistiques a été organisée par l’ONG PICHNET, qui mène régulièrement des ateliers de développement des capacités, notamment dans le secteur de l’éducation.
Et du 22 au 23 février 2019 à Yaoundé, les journalistes camerounais ont appris à manipuler les données statistiques. « La personne qui parle de data journalisme aujourd’hui est perçu comme un Martien. Or, c’est une forme de journalisme que nous devons intégrer », a déclaré d’emblée Laurent Charles Boyomo Assala, directeur de l’École Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC).
Au total, 25 journalistes du Cameroun et d’Afrique centrale sont désormais outillés dans l’usage des données statistiques. Ces derniers savent désormais faire une différence entre les types de données. Notamment celles qui sont « nominales, transversales et longitudinales ».
Sur internet, ces hommes et femmes des médias sont désormais capables de savoir où aller prendre les données statistiques fiables et éviter les pièges. Notamment sur les sites institutionnels nationaux et internationaux (Banque mondiale, FMI, ONU, INS).
Et pour Ngam à Kibeng, formateur à PICHNET, « les journalistes ne doivent plus être surpris lorsqu’on parle de statistiques ou encart statistiques ».
Pour sa part, le promoteur de l’ONG PICHNET Parfait Eloundou Enyégue indique qu’il est judicieux d’accorder de l’importance aux statistiques parce qu’elles nous donnent des instruments qui nous permettent de mieux nous orienter. « Le rang est positif parce qu’il nous permet de voir celui qui nous dépasse ou celui que nous dépassons. On a par exemple le classement ‘Doing business’ », a-t-il renchéri pour montrer que les statistiques parlent.
Évaluation
Au cours de l’atelier, les journalistes ont passé des textes à travers des exercices pratiques afin d’évaluer le degré de compréhension de ces derniers. « Avant, je ne voulais pas entendre parler de statistiques qui pour moi sont des mathématiques. Aujourd’hui, je n’ai plus peur c’est désormais un jeu d’enfant pour moi » assure une journaliste participant à cette formation. À la fin de la formation, ces derniers ont reçu des parchemins et ont désormais des outils qui leur permettent de mieux comprendre et analyser les données statistiques.
ANDRE BALLA