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Cameroun et la validation ITIE 2023 : La société civile crie déjà au loup

Elle dit craindre une nouvelle suspension et vient d’arrêter sa propre feuille de route. Son mantra est la reprise intégrale par le Cameroun, des mesures correctives du Conseil d’administration de l’ITIE sur la 2ème validation de 2020.

Il y a un risque que le Cameroun soit de nouveau suspendu de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). «Et en cas d’un nouvel échec en 2023, notre pays devra recommencer tout depuis le début», prévient ce 29 mars 2022, le Dr André Koung, du Programme national de Gouvernance. L’administrateur de l’Université protestante d’Afrique centrale prenait part à Yaoundé à l’atelier de suivi du niveau d’engagement des Organisations de la société civile (OSC) dans la mise en œuvre de l’ITIE au Cameroun. Et au moins trois constantes majeures se dégagent de cette initiative du Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (Cradec). 

D’abord, «le Cameroun n’a mis en œuvre que trois des quinze mesures correctives contenues dans la décision du Conseil d’administration de l’ITIE sur la 2ème validation de 2020». Ensuite, «depuis la publication en novembre 2021 du rapport 2019, le Comité ITIE Cameroun n’a plus siégé». Enfin, il est urgent pour éviter l’éventualité d’une nouvelle suspension, qu’«un plan de travail et un plan d’action soient arrêtés». Cette dernière exigence était formulée au nom de l’ensemble des membres de la plateforme OSC/ITIE par Jean Mballa Mballa. Le directeur exécutif du Cradec entendait ainsi prendre avantage avec ses pairs, du fait que le secrétariat international a repoussé la validation d’avril 2023 à octobre de la même année.

Plan de travail et Plan d’action

L’atelier du 29 mars dernier s’est tenu la veille d’une réunion du Comité ITIE. Il visait donc à donner la possibilité à la société civile camerounaise membre dudit Comité, d’arrêter une stratégie commune et de parler d’une seule voix. La priorité étant l’élaboration d’un plan de travail et d’un plan d’action en vue de la validation en 2023. La norme ITIE prévoit en la matière «que ce plan est arrêté de manière consensuel», rappelle-t-on. De la même façon qu’il est souligné que «le Plan de travail est triennal, tandis que le plan d’action est annuel. Il faut donc arrêter celui de 2022», ont convenu les membres de la plateforme OSC/ITIE.

Un certain nombre de défis et priorités nationales pour la mise en œuvre de l’ITIE au Cameroun en 2022 ont ainsi été arrêtés. À savoir «l’élaboration, l’adoption et la mise en œuvre du plan d’action 2022 avec des objectifs réalistes et réalisables à temps; la divulgation effective de propriété réelle et la publication des contrats selon la norme ITIE de 2019; la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du Plan d’action 2022; et la mise en œuvre effective et efficace des mesures correctives de la décision du Conseil d’administration de l’ITIE sur la 2ème validation de 2020», a encore fait valoir la plateforme.

À en croire Sylvanus Shulika Binla, membre du Comité ITIE, «la société civile a joué un rôle déterminant pour que le Cameroun obtienne son statut de pays conforme en octobre 2013. Et elle doit également jouer pleinement son rôle pour qu’il passe de celui de ‘‘progrès significatif’’, ce qui est médiocre, pour être classé ‘‘satisfaisant’’». Il appartient désormais au Comité de pilotage provisoire de la plateforme OSC/ITIE de mettre en place un groupe de travail avec les différentes orientations opérationnelles.

Théodore Ayissi Ayissi

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