Dépendance alimentaire: L’aveu camerounais à Paris

Au milieu de ses homologues ambassadeurs africains, S.E. André-Magnus Ekoumou, l’ambassadeur du Cameroun en France, s’est attaché à donner son étendue au paradoxe que vit son pays en matière d’alimentation.

«La souveraineté alimentaire est au centre de nos préoccupations, en ce qui concerne particulièrement le Cameroun, qui importe pour près de 800 milliards FCFA de denrées alimentaires, particulièrement le riz. Je crois que 60% du blé consommé au Cameroun provient de l’Ukraine. (…) Nous sommes très dépendants de l’extérieur». Ce 23 mars à Paris, S.E. André-Magnus Ekoumou ne fait pas seulement le récit d’une expérience. Lors de la conférence mensuelle des ambassadeurs d’Afrique tenue dans la capitale française (organisé par le Club Afrique de la Presse), la prise de parole de l’ambassadeur du Cameroun en France a également été un témoignage aux fins de confession. «Le secteur agricole au Cameroun occupe une place essentielle dans la Stratégie Nationale de Développement et, qui est le plus gros employeur avec 62% de la population active, pour une contribution de plus de 17% au PIB en 2021. L’agriculture représente la véritable richesse de notre pays», a situé le diplomate camerounais.

«Grenier»
Au revers de ces mots, S.E. André-Magnus Ekoumou ne manque pas de relever le contexte actuel de la crise en Ukraine qui oblige le Cameroun à s’interroger sur sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur. En effet, le pays réputé être le «grenier d’Afrique centrale» importe beaucoup de nourriture. Selon le magazine Jeune Afrique (édition du 6 avril 2021), il a «importé plus de 894 000 tonnes de riz en 2019, alors que la production locale plafonnait à 334 000 t, représentant à peine 27% de la demande nationale. Pourtant, il produisait 80% de ce qu’il consommait en 1975, et s’était fixé l’objectif de 750 000 t en 2020». «La facture des importations alimentaires s’est alourdie, déséquilibrant structurellement la balance commerciale. C’est le cas du poisson dont la facture des 185 000 t importées il y a deux ans a représenté plus 132,8 milliards F CFA, tandis que le pays produisait 335 000 t, pour une demande annuelle de produits halieutiques évaluée à 500 000 t», déplorait alors le journal panafricain.

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