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Axe routier Yaoundé-Douala : les compagnies de transport interurbain, as de la vitesse

Compilées au cours de l’année dernière, des statistiques les présentent comme auteurs de plus d’un millier d’infractions sur la Nationale N°3.

Fin de course folle d’un gros porteur sur la Nationale N°3

Sur la foi du communiqué radio-presse publié le 20 décembre 2022 par le ministère des Transports (Mintransports), entre le 1er mai et le 30 septembre de l’année dernière, 2 476 infractions d’excès de vitesse ont été enregistrées sur la route nationale N°3 (axe routier Douala-Yaoundé). «Excès de vitesse, dépassement et stationnement dangereux se vivent au quotidien sur cette route. Pour ce qui est de l’excès de vitesse, une analyse des données recueillies par la gendarmerie nationale pendant la période indiquée fait état de 1 426 infractions commises par les conducteurs de voitures appartenant à des compagnies de transport routier interurbain de personnes; 825 par des chauffeurs de véhicules personnels; 179 par ceux des véhicules administratifs et 48 par ceux des camions», renseigne une source au Secrétariat d’État à la Défense.

«Dépassement»
«Plus fondamentalement, on peut douter de la fiabilité de telles données», conteste Jean-Paul Claude Noah. D’après le secrétaire général de l’Opstac (Organisation patronale des syndicats des transports et assimilés du Cameroun), ces chiffres sont inaptes à rendre compte des manquements observés le long des 292 kilomètres qui séparent Douala de Yaoundé. «Dans ce document sur l’excès de vitesse, il y a de nombreuses incongruités. Je prends un exemple simple, celui d’un bus qui a été flashé alors que le chauffeur était à 90 km/h. Parce qu’automatique, la vitesse de la voiture est bloquée à 90 km/h», argue Jean-Paul Claude Noah.

Du fait de l’étendue des problèmes à traiter le long de l’axe routier Douala-Yaoundé, le syndicaliste insiste particulièrement sur la disponibilité des radars, plus directement utilisés par les responsables des politiques de sécurité. «Lorsque nous faisons ce trajet, nous comptons quelques radars à partir de Mbankomo jusqu’à Dibang qui ont des panneaux indicateurs de vitesse. Par contre, en venant de Douala, après Kankazok, l’ensemble des panneaux qui devraient être là, ont été soit détruits, soit emportés par les ferrailleurs», dit-il. Selon notre interlocuteur, la lutte contre les excès de vitesse sur la route Douala-Yaoundé devrait être «focalisée sur la régulation des activités de conduite des chauffeurs travaillant pour des agences de voyages et sur la régulation du système de circulation opérée par les concepteurs et les gestionnaires de ce système, et sur le contexte et les contraintes pesant sur cette régulation.

Pour défendre la position de l’Opstac, Jean-Paul Claude Noah déplore que «dans le cadre des techniques actuelles de contrôle routier entre les deux principales villes du Cameroun, les dispositifs sont généralement ponctuels, les renforcements de moyens sont généralement transitoires, en particulier concernant les moyens humains le plus souvent obtenus par des redéploiements variant au gré des priorités du moment».

Jean-René Meva’a Amougou

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