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Matériels extra-scolaires : Un commerce en première classe

À Yaoundé, les promoteurs d’établissements scolaires n’hésitent pas à rivaliser pour gonfler la facture des parents lors de la rentrée.

Des pull-over assortis au reste de la tenue

À chaque rentrée, un certain commerce se relance avec force idées révolutionnaires. L’astuce de quelques promoteurs d’établissements scolaires privés intègre un mécanisme alliant à la fois le souci pour les élèves et le profit. Dans l’arrondissement de Yaoundé 4e par exemple, l’on a fait des pull-overs une fourniture extra-scolaire incontournable. Objectif avoué : «faire briller la silhouette des enfants pendant les intempéries, tout en satisfaisant aux exigences académiques», résume Antoine Voundi, directeur d’une école située au quartier Kondengui.

Pour cette rentrée scolaire 2021-2022, ce dernier dit avoir lancé de nombreuses offres. «Nous avons des pull-over, des équipements de sport et tout ce qui constitue un packaging innovant pour mieux s’adapter aux besoins de l’enfant», confesse Antoine Voundi. Ce qu’il ne dit pas (et qui est d’autant plus étonnant), c’est que ces offres concernent la totalité des classes de son établissement. En fouinant un peu ailleurs comme dans une école primaire privée situé au quartier Nkondongo, il s’avère que les promoteurs d’établissements scolaires pratiquent des tarifs supérieurs à ceux d’achat. Pour bénéficier de prix moins élevés, ils précommandent en négociant des rabais avec des fournisseurs locaux.

Et en imposant leurs gadgets, les patrons d’écoles primaires privées imposent du même coup leur type de vocabulaire afin d’éviter toute méprise. «C’est la bonne et efficace rentrée des enfants», lance Pulchérie Assembe, une directrice d’école à Nkomo.

Conséquences
Les parents doivent mettre un peu plus la main au portefeuille pour assurer une bonne rentrée scolaire à leurs enfants. Selon la Ligue camerounaise des consommateurs (LCC), «les gadgets extra-scolaires tels que les pull-over et autres induisent une augmentation significative du coût du cartable d’un enfant inscrit dans certaines écoles primaires privées de 20%». Delor Magellan Kamseu Kamgaing, le président de la LCC, dénonce même la «facturation des frais supplémentaires de broderie ou autre traitement des noms sur les pull-over». Il parle aussi «des évolutions de ces dix dernières années qui ont également renforcé le lien que quelques chefs d’établissement entretiennent, de longue date avec des fournisseurs».

Jean-René Meva’a Amougou

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