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décembre 2023 - Journal Intégration

Journal Intégration

Mois : décembre 2023

  • Mini comice: la région de l’Ouest s’expose et affiche ses ambitions agro-sylvo-pastorales

    Mini comice: la région de l’Ouest s’expose et affiche ses ambitions agro-sylvo-pastorales

    L’esplanade de l’immeuble interministériel de Bafoussam a servi de cadre à la tenue, ce mois de décembre 2023, à la 23ème édition du Comice agro-sylvo-pastoral de la région de l’Ouest. Comme l’a si bien décrit le Délégué Régional de l’Agriculture et de Développement Rural (DRADER) de l’Ouest, Dénis Ameguim, il s’agit « d’un grand rendez-vous du donner et du recevoir. Une occasion donnée aux producteurs de la région d’exhiber leurs performances à travers les produits agro-pastoraux apprêtés avec tact et délicatesse tout le long de l’année. De même des partenaires d’horizons divers notamment les organisations professionnelles des producteurs, les opérateurs privés, les ONG, les chercheurs, les cadres de développement, les programmes et projets, les producteurs agro-pastoraux ».

    Une région de l’Ouest qui n’en est pas moins fière de la décision de Monsieur le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, de faire le lancement de la campagne caféière 2023 dans le NOUN. Cette sollicitude du Minader pour la région de l’ouest a conduit aussi au lancement du guichet des producteurs de cacao café de la région, lequel a déjà permis : « la géo-localisation et le géo-référencement de 3067 parcelles de cacaoyères entretenues par 2010 producteurs  dans le Haut-Nkam et le Ndé ; le référencement et l’enrôlement de près de 20 000 producteurs de café et de géo-référencement de près de 30381 parcelles de café dans la région ».

    Un événement couru

    L’édition 2023 a réuni 600 exposants. Quant à la foire, elle a mobilisé une cinquantaine de producteurs et éleveurs.  Les produits concernés ont été : les principales cultures pérennes que dont le café (arabica et robusta), le cacao et le palmier à huile ; les principales cultures vivrières issues des filières phares telles que le maïs, le haricot, la banane plantain, les pommes de terre, le riz ; les principales cultures maraichères (tomate, pastèque…) ; les produits de l’élevage dont les bovins, les ovins, mes caprins, les porcins, les volailles, les produits de la pêche et de la filière apicole. Le choix de la tenue de cet événement pendant la période des fêtes de fin d’année traduit, comme l’a souligné le DRADER Ouest, « la volonté du gouvernement non seulement de mettre en exergue le potentiel de notre production dans l’Agriculture et l’Élevage, mais aussi et surtout d’offrir aux population de la région de l’Ouest et ses environs une occasion idoine de s’approvisionner en produits agro-pastoraux de première nécessité à des prix défiant tout concurrence »

    Pour réussir le challenge de rendre les produits disponibles sur le site des expositions à Bafoussam, plusieurs petites et grandes mains ont été mis ensemble. Ainsi, la sélection des produits de compétition sont l’œuvre des services techniques du Minader et du Minepia. Ils ont été accompagnés par les autorités administratives sous la supervision de Monsieur le Gouverneur de la Région de l’Ouest. Les produits ont été convoyés à Bafoussam avec l’appui des collectivités territoriales décentralisées (CTD), de certains parlementaires et élites.

    Les prix attribués à l’issue de cette édition l’ont été en production végétale et en production animale. Ainsi, en production végétale, 100 prix ont été attribués pour récompenser les meilleurs produits agricoles en compétition et 15 prix spéciaux regroupés en huit grands prix pour les cargaisons départementales des participants à la foire. Soit au total 115 prix. Pour sa part, la production animale a reçu 60 prix pour les gagnants de la compétition du comice.

    Un accompagnement de proximité

    La qualité des produits présentés à ce comice, découle certes du dynamisme des producteurs mais davantage de l’encadrement et de l’accompagnement de proximité mené par la délégation régionale de l’Agriculture et du Développement Rural de la région de l’Ouest dans tous ses démembrements avec l’apport indéniable des partenaires au développement. L’accompagnement a porté sur 23 915 producteurs dont 10 023 femmes et 1831 jeunes. 221 producteurs ont été formés sur divers thèmes techniques de multiplication des semences de pommes de terre par bouture Apicole Racinée (BAR), les bonnes pratiques de réduction de pertes post récoltes sur les pommes de terre, la production du riz, la fabrication de l’engrais biologique et biopesticide ; la mise en place des champs école sur la production du maïs, du riz, de la pomme de terre qui ont permis de former 1121 producteurs ; la production et la distribution des fiches techniques sur la production des principales spéculations à 856 producteurs dans les différents services déconcentrés du Minader; la réhabilitation de deux magasins de stockage des pommes de terre et 10 magasins de stockage des semences ; la construction de 3 magasins de stockage du cacao ; la mise à disposition de deux motopompes et d’une décortiqueuse de riz ; la mise à disposition d’une serre opérationnelle pour la production des semences de pommes de terre.

    Cet encadrement et accompagnement  se décline aussi en appuis en semences et plants produits et mis à la disposition des producteurs de l’Ouest. Il en est ainsi de : 14,6 tonnes de semences de maïs ; 300 tonnes de semences de haricot ; 2000 plants d’avocatiers, safoutiers, corossoliers, citronniers, manguiers, mandariniers, orangers, goyaviers dans les Hauts Plateaux ; 13000 plants de cacaoyers dans le Haut-Nkam ; 10 000 plants de bananiers plantain ; 15000 plants de palmier à huile distribués ; 1120 kg de semences de base de riz ; 7179 kg de semences certifiées de riz aux producteurs semenciers de l’Ouest.

    A coté des semences, les producteurs ont aussi reçu des appuis en engrais organique et minéraux. Il s’agit de 2200 sacs de fientes remis aux producteurs de la région ; 287 sacs de sulfate de potassium ; 124 sacs de nitrate de calcium ; 849 sacs du 16-46-00 ; 6263 sacs du 20-10-10 ; 8246 sacs d’urée ; 15270 sacs de 14-23-14 ; 102486 litres d’engrais foliaires qui ont été acquis dans la formule 70%-30% dans laquelle le producteur paie 70% de la valeur de l’engrais et l’État donne 30%. Petite bonne nouvelle du Minader qui laisse entendre que désormais, le sac du 20-10-10 reviendra à 16000 F CFA cependant que le sac de l’Urée coûtera 15000 F CFA.

    Après qu’on a félicité le gouvernement pour son volontarisme et les producteurs pour leur dynamisme, il reste à magnifier l’œuvre des partenaires au développement qui sont porteurs de programmes et projets qui, nous l’espérons, aideront le Cameroun à atteindre très rapidement le seuil de l’agriculture de troisième génération et permettre ainsi d’aller au-delà de la simple sécurité alimentaire pour garantir l’autosuffisance alimentaire et même donner un contenu au concept de l’import-substitution. Parmi ces programmes et projets, nous pouvons citer : le programme de consolidation et de pérennisation du conseil agro-pastoral (PCP-ACEFA) ; le projet d’appui au développement du cacao (Pad-cacao) ; le projet d’appui au renforcement de la production agricole au Cameroun (Parpac) ; du projet d’appui à la relance de la filière café (PARF-Café) ; du projet d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’Agriculture, de l’Élevage et des pêches ; le programme d’appui au développement des filières agricoles (PADFA II) ; le projet centre d’innovation verte pour le secteur agro-pastoral (GIZ-Prociza) ; le projet de promotion de financement agricole (GIZ-Profina)le projet de développement des chaînes de valeur de l’élevage et des pêches (PCDVEP).

    Par Dr Etienne Tayo Demanou

    Délégué régional de la Communication de l’Ouest

  • Qui était Laird Macgregor (1808-1861) marchand écossais pionnier du commerce britannique sur le fleuve Niger ?

    Qui était Laird Macgregor (1808-1861) marchand écossais pionnier du commerce britannique sur le fleuve Niger ?

    A partir de 1832, Laird Macgregor se consacra au développement du commerce avec l’Afrique de
    l’Ouest et notamment à l’ouverture des pays formant alors les protectorats britanniques du Nigeria.

    L’une des principales raisons pour lesquelles il agissait ainsi était sa conviction que cette méthode était le meilleur moyen de mettre fin à la traite négrière et d’améliorer la condition sociale des Africains.
    Laird est né à Greenock , le fils cadet d’Agnès et de William Laird , fondateur de la société de
    construction navale Birkenhead du même nom.

    Son grand-père paternel, John Laird, était marchand et cordier à Greenock tandis que son grand-pèrematernel, Gregor Macgregor, avait commandé un navire qui entreprenait des voyages entre
    Greenock et les Antilles . Le frère de Laird, John était lui-même un constructeur naval remarquable.
    Laird a fait ses études à l’Université d’Édimbourg .

    Après avoir obtenu son diplôme, Laird rejoint l’entreprise familiale à Birkenhead, où il développe un
    intérêt pour la construction de bateaux à vapeur.

    En 1837, Laird et Oldfield publièrent le Récit d’une expédition à l’intérieur de l’Afrique par le fleuve
    Niger en 1832, 1833, 1834 .

    Laird ne s’intéressait pas seulement à l’Afrique. En 1837, il fut l’un des promoteurs d’une société
    créée pour exploiter des bateaux à vapeur entre l’Angleterre et New York, et en 1838, le Sirius ,
    envoyé par cette société, fut le premier navire à traverser l’Atlantique depuis l’Europe entièrement à
    la vapeur.

    Entre 1835 et 1841, Laird fut impliqué dans la British and American Steam Navigation Company .
    L’entreprise a lancé un navire, le British Queen , qui assurait un service de courrier entre l’Angleterre
    et l’Amérique, mais cette entreprise n’a pas été rentable. Il a ensuite ajouté un autre navire, le
    Président, qui a disparu en route vers l’Angleterre depuis New York. L’entreprise ne survécut pas à la
    disparition du Président et la société de navigation fut liquidée en 1841.

    Malgré l’échec de sa première expédition, Laird a continué à stimuler l’intérêt pour la promotion du
    commerce dans l’arrière-pays de l’Afrique de l’Ouest, en particulier au sein des colonies les plus
    proches de l’embouchure du Niger. Il a conseillé aux marchands de cultiver le commerce avec les
    intermédiaires côtiers comme objectif commercial principal et, comme objectif secondaire,
    d’envoyer un navire à vapeur à l’intérieur des terres pour courtiser les communautés de l’intérieur et
    contourner les intermédiaires côtiers.

    En 1841, lorsque le blocus britannique de la côte de l’Afrique de l’Ouest ne parvint pas à mettre un
    terme à la traite transatlantique des esclaves, la croyance de Laird dans le commerce légitime
    comme moyen de dissuasion contre la traite des esclaves céda la place à l’idée qu’une main-d’œuvre
    bon marché grâce à une émigration sans restriction vers les Antilles paralyserait le commerce des
    esclaves tout en augmentant la production de sucre. En 1838, après l’élimination du système
    d’apprentissage aux Antilles, mettant fin à l’esclavage, Laird a préconisé l’émigration volontaire des
    Africains vers les Antilles comme moyen de réduire l’esclavage et également de mettre les Africains
    en contact avec les Européens et leur culture. Il a exprimé ces opinions devant un comité
    parlementaire restreint sur la côte ouest de l’Afrique en 1842 et devant la Convention générale anti-
    esclavagiste en 1843.

    Laird n’est jamais retourné en Afrique de l’Ouest. Cependant, suite au regain d’intérêt du
    gouvernement pour les affaires de l’Afrique de l’Ouest après la nomination de John Beecroft comme
    consul dans les rivières pétrolières et l’annexion de Lagos en 1851, Laird soumit une proposition au
    gouvernement pour une communication postale régulière par bateau à vapeur entre l’Angleterre et
    l’Afrique de l’Ouest. La proposition a trouvé la faveur du gouvernement et il reçut un contrat postal
    comprenant des subventions gouvernementales. En 1852, il cofonde la Société africaine de
    navigation à vapeur. En 1854, il installe, avec le soutien du gouvernement, un petit paquebot, le
    Pléiade. Sous WB Baikie , le navire a effectué un voyage réussi qui a permis à Laird de convaincre le
    gouvernement de signer des contrats pour des voyages commerciaux annuels par des bateaux à
    vapeur spécialement construits pour la navigation sur le Niger et la Bénoué. Diverses stations furent
    fondées sur le Niger, et bien que le soutien du gouvernement ait été retiré après la mort de Laird et
    Baikie, les commerçants britanniques ont continué à fréquenter le fleuve, que Laird avait ouvert avec
    peu ou pas d’avantage personnel. En 1837, Laird épousa la fille du colonel Edward Nicolls , Eleanor Hester Nicolls (1811-1898). Macgregor Laird est décédé à Londres le 9 janvier 1861.

    Kevin Lognoné

  • Ebengom (Vallée du Ntem): séparé par l’histoire, lié par la géographie

    Ebengom (Vallée du Ntem): séparé par l’histoire, lié par la géographie

    À la suite d’un exposé de belle qualité, Sa Majesté Pierre Obiang reste focalisé sur un nombre restreint de messages clés, un à trois au maximum pour parler de la vie à Ebengom. «Dans ce village, nous sommes tous frères. Nos rêves sont réunis dans un même flacon. Nous croyons tous que la frontière entre le Cameroun et la Guinée Équatoriale rabougrit l’esprit de ceux qu’elle enferme», résume le dignitaire traditionnel. Aux premières questions posées à quelques habitants de ce village camerounais situé au nord de Kyé-Ossi, sur la ligne frontalière Cameroun et la Guinée Équatoriale, dans les confins du département de la Vallée-du-Ntem, les réponses qui viennent spontanément sont l’amour, l’amitié, la solidarité, l’harmonie, la liberté, le partage, le plaisir, la convivialité…

    En débarquant ici ce 2 décembre 2023, Ebengom ne cesse d’échapper à nos catégories d’analyse et d’appréhension. Toutefois, en observant ce hameau avec un œil de géographe, on se passionne tantôt pour l’infiniment grand, tantôt pour l’infiniment petit. L’on remarque vite que les maisons ne sont pas éparpillées sur des distances considérables. D’où l’idée naïve, mais séduisante, que personne ou presque ne s’inquiète d’être seul. Sa Majesté Pierre Obiang évalue à 120 le nombre de ses sujets. «Ils sont majoritairement des Equato et des Camerounais, à côté desquels on peut ajouter des profils supplémentaires comme des Congolais, des Gabonais et une petite poignée de ressortissants ouest-africains», renseigne-t-il.

    En empoignant tour à tour les lunettes de démographe, d’historien, de sociologue ou d’économiste, on tombe sur un nom dont l’étymologie seule suffit à éveiller des histoires ou plutôt une histoire: «Ebengom signifie, épine de porc-épic. La légende dit que nos ancêtres d’ici et de l’autre côté s’échangeaient des fétiches faits d’épines de porc-épic pour maximiser leurs chances pendant les périodes de chasse», explique le gardien de la tradition. Il parle d’une histoire attestée depuis longtemps par une mobilité accrue des populations entre le Cameroun et la Guinée Équatoriale. À cause de son positionnement géographique assez privilégié, Ebengom bénéficie d’une ligne de courant électrique. La contrée semble être régie par le principe du «qui se ressemble, s’assemble».

    Regard de prélat

    Ce dimanche, à la sortie du culte, s’ouvrent à nos yeux un tableau extraordinaire. Il met en scène le père Francesco Adzo Eya’a. De nationalité équato-guinéenne, le prélat vient dire la messe ici à Ebengom tous les dimanches. «Quand je viens dans ce village, je sais que je viens prêcher la bonne nouvelle à des hommes et des femmes. Je leur parle dans une langue qu’ils comprennent tous. Je n’ai pas de fidèles équato ou Camerounais. J’ai juste des chrétiens», confie-t-il. Pour la suite, il se fait son idée de la frontière. Selon lui, «c’est là qu’on fait des rencontres qu’on ne pourrait faire nulle part ailleurs car, bien au chaud au sein de son village ou au cœur de sa tribu, on a toutes les chances de ne croiser que des copies conformes à soi-même, de s’entendre parler dans la bouche des autres». Malgré toutes les misères qui défilent à certains endroits de la frontière entre le Cameroun et la Guinée Équatoriale, père Francesco Adzo Eya tente de garder le sens de l’humour: «Ici à Ebengom, on est séparé par l’histoire, mais lié par la géographie». Si cette affirmation peut sembler déroutante, elle met néanmoins en évidence les conditions démographiques particulières du village. À en croire l’homme de Dieu, «la vie des habitants d’Ebengom est sous-tendue par une continuité du sang invincible à toute entreprise d’avilissement». Toujours épris d’humour, le père Francesco Adzo Eya ajoute: «Vous avez ici un village constitué d’un mélange homogène, voire pur et sans mélange».

    Expériences vécues

    Afin de mieux éclairer ce point, notre interlocuteur transforme sa soutane en toge d’expert en intégration sous-régionale. «Partout ici, c’est avec beaucoup de peine que vous distinguerez les Equato des Camerounais. Les uns et les autres ont une commune origine, il y a entre eux une ressemblance dans une dissemblance. C’est une belle conjugaison qui fait résonance avec l’intégration sous-régionale étayée sur des expériences vécues qui la fécondent et l’enrichissent». À ce titre, la cartographie de certaines tranches de vie choisies délibérément à différentes échelles de part et d’autre de la frontière est fort précieuse. «Quand le gens se marient dans ce village, le célébrant traditionnel est soit équato-guinéen, soit camerounais. Quand un jeune d’ici obtient un diplôme, c’est la fête dans les toutes les familles», explique-t-on.

    Dans leur perception de l’intégration sous-régionale, les hommes et les femmes, jeunes et vieux d’Ebengom semblent plus sensibles à l’absence de frontière. «Notre village en est un exemple assumé. On n’a aucun blocage pour nous rendre dans l’un ou dans l’autre pays», vante Sa Majesté Pierre Obiang. «On a nos sens, cinq, il paraît. On sent bien que c’est le sang qui lie les Camerounais aux Gabonais et aux Équato-guinéens. On voit tous cela. On touche cette réalité. On l’a entendu de la bouche de nos ancêtres. Maintenant, si un sixième sens nous fait croire le contraire, ça, c’est l’affaire des plus malins qui érigent des barrières à la libre circulation entre citoyens de ces pays-là», ironise le père Francesco Adzo Eya.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Cigarette électronique: Comme une épée de Damoclès sur la jeunesse camerounaise

    Cigarette électronique: Comme une épée de Damoclès sur la jeunesse camerounaise

    Face à la recrudescence de son usage, l’OMS tire la sonnette d’alarme.

    Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’utilisation de la cigarette électronique est en nette augmentation dans le monde. Contrairement aux idées véhiculées par ses promoteurs, la cigarette électronique n’est pas sans danger. C’est ce que vient de confirmer l’OMS. D’après le Dr Krech, directeur pour la promotion de la santé de cet organisme, il existe des «preuves alarmantes» des effets néfastes de la cigarette électronique sur la santé. Le haut cadre en veut pour preuve les statistiques. À l’industrie du tabac, on lui attribue environ 8 millions de décès chaque année.

    Les enfants

    À l’en croire, les industriels privilégient leurs avoirs, au détriment de l’humain. Malgré les ravages dénoncés au quotidien, les pontes de ce secteur n’arrêtent ni de produire, ni d’en faire la promotion. Une situation que l’OMS condamne avec la dernière énergie, ce d’autant plus que la tranche de personnes la plus exposée ce sont les enfants. Lesquels se laissent convaincre par des pratiques commerciales très agressives. «Les cigarettes électroniques ciblent les enfants par le biais des médias sociaux et des influenceurs, avec au moins 16 000 saveurs», explique Dr Krech.

    Conséquences

    Tout comme la cigarette traditionnelle, celle dite électronique contient également de la nicotine. La substance est dangereuse à plus d’un titre. Tout d’abord, apprend-on, elle pousse le consommateur à la dépendance. Ensuite, la nicotine génère des substances toxiques dont certaines sont connues pour causer des cancers ou augmenter le risque des troubles cardiaques et pulmonaires. Par ailleurs, elle a un impact non négligeable sur le cerveau. Ce qui, apprend-on, occasionne des troubles d’apprentissage.

    «Il y a 88 pays qui n’ont pas encore régulé le marketing autour des cigarettes électroniques», fait savoir le directeur pour la promotion de la santé à l’OMS. Pour lui, le meilleur moyen de renverser la courbe est de prendre des mesures «fortes et décisives pour empêcher la consommation électroniques chez les jeunes en prônant notamment l’interdiction des arômes», prescrit l’Organisation mondiale de la santé.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • «Made in Cameroon»: En toute certification et réglementation

    «Made in Cameroon»: En toute certification et réglementation

    Telles sont les visées du gouvernement pour optimiser la compétitivité des PME-PMI.

    Le ministre des Petites et Moyennes entreprises (Minpmeesa) tient sa feuille de route à court terme dans le cadre de l’expansion du «Made in Cameroon». Celle-ci s’étale sur deux points: la formation des promoteurs de PME-PMI camerounaises et le renforcement du cadre réglementaire. «On a réalisé combien il est judicieux d’accompagner à la normalisation et à la certification les produits locaux. Le but étant de garantir la qualité la fourniture des mécanismes d’appui des PME à la certification», a déclaré mercredi, 13 décembre 2023, le ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa). La problématique n’est pas nouvelle en soi. Elle est par ailleurs au centre de plusieurs actions publiques. L’on compte à titre illustratif les facilités amorcées dans ce sens par l’Agence des normes et de la qualité (Anor). Il s’agit d’une réduction de 30% des frais de certification et la prorogation de la durée de validité du Certificat de Conformité à un an.

    Politique d’import-substitution

    Achille Bassilekin III s’est exprimé ainsi à l’occasion de la clôture de la 7eme édition des Journées nationales des PME tenues à Yaoundé sous le thème «essor des PME et promotion des chaines de valeurs: quelles opportunités pour la mise en œuvre de la politique d’import substitution». Ledit évènement avait vocation à instruire les opérateurs sur l’importance de la création des chaines de valeurs dans l’implémentation de la politique d’import-substitution. Il a par ailleurs permis de porter vers les hautes sphères les doléances des promoteurs locaux d’entreprises. Celles-ci ont notamment porté sur la valorisation de la matière première, des facilités à l’importation des équipements ainsi qu’à l’accès au financement, entre autres. De là, sortent les nouvelles directives du Minpmessa. «Je pense également à la formulation d’un contenu légal et règlementaire à la définition mais surtout au processus de labellisation du Made in Cameroon. On en parle beaucoup, mais il faut lui donner un contenu réglementaire pour qu’au terme de ce processus, l’on sache exactement quel est le produit qui a droit au label Made in Cameroun et qu’est-ce qui n’y a pas droit. Comment est-ce que cette labellisation peut-être rendue opérationnelle. Un chantier de cette nature va s’ouvrir avec le ministère du Commerce», annonce Achille Bassilekin III.

    Le membre du gouvernement garde la même verve pour présenter les autres chantiers en vue. Il s’agit notamment des mesures pour promouvoir la consommation locale des produits issus du terroir. Ce, au travers d’un acte règlementaire «qui devrait engager les institutions de l’État à se fournir impérativement en produits made in Cameroon ainsi que l’accès à la commande publique aux PME. Ceci doit devenir une instruction générale du Premier ministre». Le ministre du Commerce promet également un accompagnement du gouvernement à la modernisation de l’appareil productif des PME. Laquelle modernisation, a-t-il indiqué, passe par la fourniture d’équipements à usage collectifs; afin de parvenir à une réduction des coûts.

    Louise Nsana

  • Chacun doit se déterminer clairement

    Chacun doit se déterminer clairement

    Plus le temps passe, plus François est désavoué sur la question de la bénédiction des couples homosexuels. En effet, après les conférences épiscopales du Malawi, de Zambie, du Burkina-Niger, du Togo, l’épiscopat du Cameroun et celui du Nigeria ont récemment pris leurs distances avec le pape argentin.

    Hors du continent africain, les évêques italiens ont demandé au successeur de Benoît XVI de retirer purement et simplement le texte controversé.

    Pendant ce temps, la conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire continue de se taire. Quand sortira-t-elle de son silence? Pourquoi sa réaction tarde-t-elle? C’est quoi son problème? En attendant de se mettre d’accord sur une déclaration commune, les évêques ivoiriens ne peuvent-ils pas au moins se prononcer individuellement comme l’ont fait les archevêques de Brazzaville et de Nairobi (Kenya)?
    Le 10 mars 2023, le chemin synodal allemand avait voté à 93% la bénédiction des couples homosexuels. Or les plus gros contributeurs financiers du Vatican se trouvent en Allemagne. Il s’agit de l’archidiocèse de Paderborn qui fin 2014 pesait 4 milliards d’euros, des organismes Misereor et Missio. Le Vatican pouvait-il résister longtemps aux pressions de l’Église allemande ainsi que les y invitaient les cardinaux Gerhard Müller et Raymond Burke?

    Certains pensent qu’ils peuvent utiliser “leur” argent pour introduire dans l’Église et imposer à tout le monde leurs “conneries”. Sommes-nous dans ce cas de figure aujourd’hui? Le Vatican aurait-il finalement abdiqué devant l’argent des partisans de la bénédiction des couples homosexuels? J’ai du mal à le croire car, quand Jésus fut conduit au désert par l’Esprit Saint pour être mis à l’épreuve et que Satan promit de lui donner tous les royaumes du monde s’il se prosterne devant lui pour l’adorer, il répondit: “C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras et c’est lui seul que tu adoreras” (Mt 4, 1-11). Il m’est difficile d’imaginer que Satan a fini par prendre le contrôle de l’Église mais il est possible que certains ecclésiastiques aient choisi depuis belle lurette de servir Mamon plutôt que Dieu.

    Cette question d’argent doit être prise en compte par tous ceux qui veulent comprendre les raisons profondes de l’autorisation accordée aux prêtres de bénir les couples homosexuels. Mais, au delà de la prosternation devant Mamon, il y a un enjeu civilisationnel. Je m’explique. L’Occident veut universaliser ses pratiques, y compris les plus abominables, alors qu’il a toujours tourné en dérision la polygamie de certains Africains. Pourquoi ce qui est bon pour lui devrait-il être bon pour l’Afrique? Pourquoi ce qu’il croit et fait devrait-il s’appliquer partout? Certains Africains, aliénés et larbins, se croient obligés d’avaler et de copier tout ce qui vient des Occidentaux. Ceux-là devraient plutôt comprendre avec Blaise-Pascal que “vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà”. Sans vivre en autarcie, nous devons dire non aux pratiques occidentales qui sont contraires à notre vision du monde, ne prendre chez les autres (Asiatiques, Européens, Américains) que ce qui est en phase avec notre philosophie. C’est pourquoi tout évêque africain doit faire preuve de résistance et de fermeté face à la déclaration du Dicastère de la foi autorisant la bénédiction des couples homosexuels. Autrement dit, il est hors de question de chercher à justifier cette absurdité simplement parce qu’on ne veut pas fâcher François ou bien parce qu’on ne veut pas perdre les subsides de Missio ou de Misereor.

    Le moment est venu pour chacun de se déterminer, de dire à quel camp il appartient et quel maître il sert. Si quelqu’un tergiverse, s’il tarde trop à prendre position, cela signifie qu’il n’est pas clair, qu’il n’est pas avec l’Afrique digne. Et celui qui n’est pas avec nous doit être combattu de façon impitoyable.

     

    Jean-Claude Djéréké

  • La Force du franc CFA c’est notre ignorance

    La Force du franc CFA c’est notre ignorance

    Nous savons que le franc CFA appartient à la France. Pourtant, vous allez rencontrer des gens qui vont dire non, cette monnaie appartient à l’Afrique. Mais c’est faux. Cela me fait mal parce que c’est une preuve de l’ignorance des Africains. Et il n’y a rien de plus pénible que d’être dans cette situation. La force du franc CFA c’est l’ignorance dans laquelle on vous maintient. Après avoir découvert la vérité, nous devons faire un choix et nous demander pourquoi Dieu nous a permis de faire cette découverte. Je voudrais par ailleurs rappeler qu’on n’enseigne pas ce qu’il faut en Afrique. J’ai obtenu ma maîtrise en Côte d’Ivoire, mais je n’ai pas pour autant découvert cette vérité.

    La solution face à tout cela est simple, il faut quitter le franc CFA. Depuis que le Maroc a quitté le franc CFA, il se porte bien. C’est d’ailleurs le cas de tout le Maghreb. Il n’y a que nous qui continuons à accepter ce fonctionnement. Et nous voulons qu’on nous respecte? Comment est-ce possible qu’on nous respecte lorsque nous luttons pour aller nettoyer dans des poubelles?

    Le véritable problème de l’Afrique c’est la décision. Nous avons par exemple trois pays africains, dont le Mali, qui ont pris la décision et l’initiative de sortir de la zone Franc. Vous êtes jeunes et vous devez pousser les dirigeants africains à agir dans le bon sens parce que c’est votre vie qui est en danger. Sauf si vous voulez hériter de la pauvreté de vos parents…

    Dans la vie, on ne fait pas toujours ce que l’on veut. Il arrive que la vie vous impose des directives à suivre. Pour le cas des trois pays africains dont j’ai parlé, il est évident qu’ils doivent créer leur propre monnaie. C’est la conséquence logique de leur combat. Ils ne peuvent pas contester l’autorité de la France et continuer à utiliser le franc CFA. Même si parmi eux, il y a un qui ne veut pas faire la monnaie unique, il sera contraint d’y adhérer. Les pays doivent mutualiser leurs efforts et donc avoir une même monnaie, une même armée, peu importe qu’on continue à fonctionner avec des sous-régions ou pas. On aura donc un président fédéral comme aux États-Unis.

    André Gromyko Balla

    Sur le même zoom:

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    Ces banques africaines à la solde de la France

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  • Monnaie française en Afrique: en finir avec la colonisation économique

    Monnaie française en Afrique: en finir avec la colonisation économique

    Au-delà de toutes les séquelles qui découlent de l’usage d’un franc colonial, le berceau de l’humanité peut s’affranchir.

    Au cours de son exposé, le panafricaniste n’est pas allé par quatre chemins pour établir la responsabilité de la jeunesse africaine dans la libération du continent. «C’est vous qui devez prendre la relève. Je vous donne les outils pour comprendre le monde. Vous devez prendre la relève», dit-il.

    Souveraineté
    Pour battre le rappel des troupes, le panafricain utilise une formule dont il est le seul à maîtriser le secret. «C’est ici et maintenant que tous les indicateurs sont au vert pour l’Afrique», martèle-t-il.

    Le maître de l’économie énonce alors un triptyque pour sortir de l’ornière. Dans ce sens, il classe ces éléments de souveraineté par ordre d’importance. Il s’agit de la monnaie, l’armée et la constitution. La monnaie est la plus importante. Il demande à la jeunesse de tout faire pour être «monétairement souveraine», ajoutant que, «si vous n’avez pas la monnaie, vous êtes esclavagisable à tout moment», évoque le Pr Agbohou.

    Poursuivant sa démonstration le conférencier ajoute que l’argent permet d’acheter les armes, payer les soldats pour garder les frontières. Par la suite, il établit l’importance de la monnaie au niveau judiciaire et notamment pour se doter d’une constitution ou droit positif.

    Aussi, l’universitaire appelle les jeunes Africains à se former. «C’est très beau de dire qu’on a un soutien de poids, notamment le président russe. Mais ce dernier est un homme, donc il passera de vie à trépas un jour. Est-ce que vous croyez que Vladimir Poutine est immortel?», demande-t-il.

    Pour lui, la situation géopolitique actuelle est favorable au relèvement de l’Afrique. «C’est ici, maintenant et tout de suite que nous devons prendre notre indépendance».

    Battre la monnaie
    Par ailleurs, le chercheur demande aux Africains de battre leur propre monnaie. Laquelle va permettre au continent noir d’atteindre le niveau d’industrialisation adéquat pour développer nos pays. Ainsi, «on transformera toutes les matières agricoles, minières, minérales et énergétiques qui génèrent de la valeur ajoutée». Ce sont ces valeurs, dit-il, «qui éliminent la pauvreté».

    André Gromyko Balla

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    Franc des colonies françaises d’Afrique: une affaire de faux amis

    La monnaie utilisée en zone franc est fabriquée en France. Lequel État perçoit bien plus que de simples frais d’imprimerie des billets de banque.

    «Je ne comprends pas comment il est possible pour la France de tirer profit du franc CFA». Cet avis que donne Jean E. est commun à plusieurs Africains. Et en marge de tous les efforts et sensibilisations qui sont menés jusqu’ici, nombreux sont ceux qui ne mesurent pas la menace que représente cette monnaie pour l’économie du continent noir.

    Pourtant, plusieurs économistes africains, bec et ongles, se battent nuit et jour pour que le « berceau de l’humanité » acquiert son indépendance. Dans cette lancée, le Pr Nicolas Agbohou estime que le frein majeur de l’Afrique réside dans l’ignorance permanente dans laquelle la France veut maintenir les ressortissants des pays de la zone franc CFA. C’est pourquoi, il se fait guide de nombreux jeunes Africains. Ce 13 décembre 2023, à la troisième édition des Panafrican Awards, l’économiste a établi la part financière dont bénéficie le pays d’Emmanuel Macron (président français) depuis des décennies.

    Entre autres, la France obtient des gains importants parce qu’elle imprime les billets de banque usités dans le bon nombre de pays africains. Ceux-ci, apprend-on, sont valorisés à 25% du montant imprimé. Pour s’en convaincre, l’économiste, en bon scientifique, schématise la «supercherie». « Si nous imprimons pour 100 mille milliards FCFA. L’imprimerie de Chamalières doit prendre 25 mille milliards FCFA. Cette somme est destinée pour l’imprimerie», explique-t-il. Ce qui revient en réalité au Trésor français.

    Pourcentage et droit de regard
    Selon les dires du panafricain, l’hexagone lui-même refuse d’être payé en franc CFA. Par conséquent, les pays de la zone franc payent l’impression de cette monnaie en euros. Ce qui inclut impérativement la convertibilité des francs CFA en euros. De fait, 25 mille milliards de FCFA deviennent 38 milliards d’euros. Cet argent, poursuit l’universitaire, est déduit «des comptes d’opérations qu’elle possède déjà».

    Pour l’expert, la France se donne tous les moyens pour être présente dans tous les conseils d’administrations des banques centrales. « Pourquoi elle est présente ? C’est tout simplement parce qu’on utilise le franc CFA, sa choisi. Pour l’avoir inventé, elle défend son bien», révèle-t-il.

    C’est le cas de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Constituée de six pays, elle devrait normalement compter douze membres au Conseil d’Administration. Pourtant, elle en compte quatorze, dont deux Français de plus. Par ailleurs, les deux Français disposant d’un droit de véto, déplorent l’enseignant. Il en est de même à la Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest.

    Dans certains cas, la représentativité française est plus importante. À la Banque centrale des Comores (BCC), il y a 8 administrateurs, « dont 4 Comoriens et 4 Français », indique-t-il. Par ailleurs, explique l’, aucune résolution n’est prise dans cette banque si le quota de six membres n’est pas atteint. «Lorsqu’il y a un ordre du jour, il faut qu’il y ait 4 Comoriens auxquels s’ajoutent 2 Français au moins. Si la France ne veut pas de cet ordre du jour, elle fait la politique de la chaise vide et le pays est bloqué», s’indigne l’orateur du jour.

    André Gromyko Balla

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    Ces banques africaines à la solde de la France

    Au-delà des simples bâtisses logées sur le continent noir, ces institutions ne servent qu’à pérenniser l’impérialisme économique.

    Le but de chaque dirigeant est de trouver les voies et moyens d’améliorer la vie de ses concitoyens. La France, après la Deuxième Guerre mondiale, est économiquement exsangue. Son leader d’alors, le général De Gaulle doit trouver très rapidement une solution pour garder le statut de grande puissance dont jouit le pays à l’époque. «Il agit en tant que patriote», reconnaît l’enseignant ivoirien.

    Dans cette lancée, le général français s’inspire à la fois du système monétaire établi par les Allemands dans son pays et celui de leurs libérateurs américains. Il déclare alors, «en relations internationales, il n’y a pas d’amis, seuls les intérêts». Et c’est au nom de cette maxime que l’homme s’engage contre l’Afrique qui lui aura pourtant tendu la main pendant la guerre. La France se retourne vers ses anciennes colonies en pénétrant au cœur du système monétaire. Cette fois, il est convaincu d’une chose, précise l’économiste panafricain, Pr Agbohou : «celui qui contrôle la monnaie, contrôle le pays».

    Sous-directions de la Banque de France
    À l’époque, la Banque centrale de France est le bien d’une famille. Et après avoir collaboré avec les nazis, elle n’avait plus de place auprès des Français. Ainsi, De Gaulle demande à René Pléven, ministre de l’Économie et des Finances, de préparer une loi pour la nationalisation de ladite banque. La proposition de loi sera votée à 93,70%, le 2 décembre 1945.

    Pour le cas de l’Afrique, le général De Gaulle, alors chef du gouvernement, va tout simplement signer un décret de loi préparé par René Pléven et Jacques Soustelle, ministre des colonies. Le document porte création du franc des colonies françaises d’Afrique. Contrairement au premier texte, il n’a pas besoin de faire passer le projet à l’Assemblée nationale», lance le chercheur ivoirien d’un ton ironique.

    Le Pr Agbohou fait comprendre qu’au niveau institutionnel, les banques centrales des sous-régions, notamment la Banque centrale des Comores (BCC), la Banque des États d’Afrique centrale (Beac), la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sont de simples sous-directions de la Banque de France.

    Principes
    Selon le chercheur africain, le franc CFA fonctionne sur la base de quatre principes. Le premier est celui des comptes d’opérations. Le deuxième est celui de la libre convertibilité. Le troisième est celui de la fixité des parités. Le dernier est celui de la libre transférabilité des capitaux de la zone CFA vers la France. Ainsi, précise le chercheur, «ces principes conçus à l’époque coloniale par et pour les colons français sont maintenus jusqu’à l’heure où nous parlons. Cela voudrait simplement dire que nous acceptons tout simplement la colonisation», conclut l’économiste ivoirien.

    André Gromyko Balla

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  • Franc CFA: historique d’une monnaie calquée sur le nazisme

    Franc CFA: historique d’une monnaie calquée sur le nazisme

    Dans son exposé ce 13 décembre, le Pr Agbohou est revenu sur les origines de la monnaie utilisée par quelques pays africains.

    On dirait un criminologue reconstituant les faits sur une scène de crime ce 13 décembre 2023. Le Pr Nicolas Agbohou édifie les spectateurs sur l’origine du franc FCFA. À première vue on dit: c’est du déjà vu et du déjà entendu. Mais écouter le spécialiste retracer le chemin de «cette monnaie, fausse monnaie», c’est écouter une histoire, celle qui donne les armes pour comprendre la place de l’Afrique sur l’échiquier mondial.

    Pour l’économiste, tout commence avec Napoléon Ier qui créé en 1853 la Banque du Sénégal, avec un capital de 230 000 F français. L’argent, apprend-on, est une indemnité pour les esclavagistes. «On les a indemnisés le 27 avril 1848, depuis que l’esclavage a été aboli», dit l’enseignant. Il faut trouver un subterfuge pour adopter une nouvelle formule: payer les esclaves. Dans sa démonstration, le Pr Agbohou dévoile la méthode des colons. Laquelle établit que «le rendement de celui qui travaille sous la chicotte est plus faible que celui qui travaille en semi liberté». Sur la base de cela, «les blancs» vont amener les Africains à «travailler pour les cultures d’exportations (Café cacao, banane, caoutchouc)», dixit l’économiste.

    Ancêtre immédiat
    Le Pr Agbohou présente Hermann Goering comme le «grand-père» du franc CFA. Selon, lui, le bras droit d’Adolphe Hitler est le coordonnateur du siphonage des ressources françaises lors de la 2e guerre mondiale en 1935. «L’Allemagne nazie» va installer un système, où elle est présente à la Banque centrale de France (Banque de France). Il révèle alors que sous la contrainte, l’amiral Darlan approuve «l’établissement des commissaires allemands nazis à la Banque de France, aux devises, au commerce extérieur et l’institution d’un contrôle douanier aux frontières». En un mot les nazis sont présents au centre nerveux du système financier de la France.

    À en croire l’Ivoirien, les États-Unis (USA) sont également un inspirateur dans la conception du FCFA. Lors du débarquement de Normandie, dit-il, les USA viennent avec la monnaie française fabriquée aux États-Unis et la baptisent AMIGO (American military government). Ceci dans le but de remplacer les allemands. Mais le général De Gaulle va refuser cette monnaie obsidionale, tout en sonnant l’alarme dans ses mémoires. «Les troupes et les services qui s’apprêtent à débarquer sont munis d’une monnaie française fabriquée à l’étranger et que le gouvernement de la République ne reconnaît pas». Il considère cela comme une atteinte à la souveraineté de son pays.

    André Gromyko Balla

  • Pierre De Gaétan Njikam: «L’efficacité et la portée de la loi française sur l’immigration restent incertaines»

    Pierre De Gaétan Njikam: «L’efficacité et la portée de la loi française sur l’immigration restent incertaines»

    L’élu en France d’origine camerounaise appréhende une instrumentalisation politique du fait migratoire. L’ancien adjoint d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux croise les doigts pour un toilettage de ce texte de loi par le Conseil constitutionnel. 

    Comment appréciez-vous cette actualité en tant que ressortissant africain ?

    Comme Africain de Citoyenneté Française et Européenne, je suis naturellement préoccupé, moins par l’opportunité de débattre de la question des flux migratoires en France, que par la manière dont ce débat est politiquement engagé, tout au moins dans sa version aujourd’hui parlementaire …

    En effet, je n’appartiens pas à la catégorie d’acteurs qui considèrent qu’il s’agit d’un sujet mineur ou banal, non ! Au regard des impacts multiformes des migrations Sud-Nord, Sud-Sud, et demain Nord-Sud (!) sur nos sociétés contemporaines, et face aux différentes représentations sociales et aux risques d’instrumentalisation politique du fait migratoire, il est utile et tout à fait démocratique que les citoyens et les élus en débattent.

    Mais ce débat, controversé, doit avoir lieu et être éclairé par les études démographiques (voir les travaux de l’INSEE, de l’Institut National des Etudes Démographiques, les travaux de François Héran du Collège de France, notamment son dernier livre « Immigration, le grand déni», éditions du Seuil…), mais aussi par la tradition républicaine, les Blocs de Constitutionnalité (la Constitution, les Principes et Valeurs constitutionnelles, la Jurisprudence du Conseil Constitutionnel) et de Conventionnalité (les engagements européens et internationaux qui client la France). Et la nécessité d’un débat toujours éclairé est urgente, en France, en Europe, mais aussi partout, y compris dans les pays africains…

    La question des migrations internationales et de leurs impacts, notamment dans les sociétés françaises et européennes, reste un défi à la pensée et à l’action politique. D’où la nécessité de bien concilier «utopie» (au sens des «possibles» toujours à inventer) de la pensée et responsabilité de l’action.

    N’y at-il pas lieu de craindre une montée de la xénophobie en France dans le futur du fait de l’application de cette loi ?

    Il convient de rappeler que le projet de loi adoptée n’est pas encore entré en vigueur puisqu’il doit franchiser le cap – exigeant – de sa constitutionnalité par le Conseil Constitutionnel. Et si l’on en croît, même jusqu’aux porteurs de ce projet, il y subsisterait de sérieux éléments d’inconstitutionnalité…Donc nous en sommes encore loin de son «application», voire de sa promulgation…

    Cela dit, ce n’est pas une loi qui ferait monter la xénophobie en France. Ce sentiment, qui n’est pas caractéristique de la société française, laquelle a une longue tradition d’accueil et d’intégration, fait seulement irruption dans des certaines circonstances où l’actualité est plombée par les répercussions des conflits géopolitiques, par l’ amplification politico-médiatique de certains discours « identitaires » fort éloignés de la tradition républicaine française, mais certainement aussi par le doute et le manque de confiance en soi des populations en France et en Europe face à l’accélération de l’histoire…

    L’adoption de cette loi ne constitue-elle pas une réponse de la France face aux principes de la mondialisation ?

    En attendant que ladite Loi soit promulguée après le contrôle de sa constitutionnalité par le Conseil Constitutionnel, on ne va pas réduire la France et son rapport au monde à cette séquence, par bien des côtés, imprudente voire malheureuse… Car si le Président de la République , la Premier Ministre, le Ministre de l’Intérieur qui a défendu le projet de loi…espèrent – ​​grâce à l’office du Juge constitutionnel – éliminer toutes les aspérités inconstitutionnelles qui enverraient un mauvais signal au rayonnement et à l’attractivité internationale de la France, c’est bien reconnaître qu’il s’agit d’une loi qui a voulu tout embrasser et dont l’efficacité et la portée reste incertaines…

    Je rappelle par exemple au passage que lorsqu’il s’était agi de l’augmentation des frais de scolarité pour les étudiants étrangers, grâce au Rapport présenté par Alain Juppé en qualité de Membre, le Conseil Constitutionnel avait annulé cette mesure consolidée qu’elle portait atteinte au principe d’égalité en droit constitutionnel insusceptible de se fonder sur les considérations d’origine…

    Cela dit, et heureusement, chaque année, par-delà les débats qui peuvent sembler politiques, la France est le pays européen qui continue d’accueillir plus d’étudiants étrangers, le pays dont les coopérations de développement et les partenariats culturels s’accélèrent. en dépit de certaines tensions – à mon avis passagères – ici ou là, un pays qui regorge encore de grands investisseurs qui croient en l’Afrique, le pays dont le modèle est quand même envié dans le monde.

    Il revient seulement aux populations d’en être fier, de rester face à l’avenir, mais surtout confiant aux Politiques de savoir garder le cap de vraies réformes structurelles qui doivent préparer les conditions du mieux vivre ensemble : le travail et l’emploi par la réindustrialisation, l’hôpital et la santé, le logement, l’émancipation des jeunes, notamment pour les jeunes des zones rurales ou péri-urbaines et des jeunes dits enjeux de l’immigration, le défi environnemental…

    Bref il s’agit, par ces temps d’incertitudes, voire de crispations, de reprojeter la France dans ce qu’elle ne doit cesser d’être : une certaine idée de l’Humanité dans le monde…

    Interview menée par Louise Nsana

    Lire aussi: Durcissement de l’immigration en France: place à la marginalisation

  • Profession d’avocat: Ouf de soulagement pour les jeunes postulants

    Profession d’avocat: Ouf de soulagement pour les jeunes postulants

    Le 23 mars 2024 aura lieu le concours d’entrée au barreau du Cameroun. Un examen qui intervient 10 ans après la session de février 2014.

    Le lundi 18 décembre dernier, le ministre de la justice garde des sceaux, Laurent Esso, a signé un arrêté fixant les conditions d’aptitude au stage d’avocat. Une nouvelle, qui tombe comme un couperet pour des milliers de jeunes avocats camerounais.

    Certains parmi eux ont passé près de sept d’attente ou encore un peu plus. C’est le cas de Maryline Ebah, jeune postulante dans la profession d’avocat, qui accueille chaleureusement cette nouvelle. «Depuis lundi dernier nous sommes dans l’euphorie. Dans nos différents forums sur en parle. Dans les palais de justice aussi. Tout le monde est très content parce que ça fait longtemps qu’on attend. Et puis nous sommes contents qu’enfin que tous nos cris ont été entendus» mentionné-t-elle.

    Selon cet arrêté fixant les conditions d’organisation de cet examen, la session 2024 sera organisée le 24 mars 2024. Plus que trois mois pour les postulants, pour réactualiser leur logiciel. Le temps de préparation est donc court, il faut sortir plus vite de l’euphorie et engager le plus important. «Il faut se remettre aux révisions, préparer le dossier de candidature et s’assurer que tout soit prêt avant le délai. C’est vrai qu’il y avait déjà des rumeurs d’un éventuel lancement. C’est tout le monde qui attendait que l’arrêté soit publié pour se rendre véritablement compte» conseil Maryline Ebah.

    Nombre de ces jeunes avocats parcourent des cabinets et subissent des frustrations des salles d’audience. Aujourd’hui, ils disent avoir retrouvé l’envie de rêver. C’est le cas d’Ambroise reconverti en moniteur d’auto-école que nous rencontrons au quartier Nkoldongo. «L’attente fut tellement longue. C’est un soulagement de voir que ce concours est finalement lancé. Et surtout la réalisation c’est le début de des rêves d’un enfant. Je vais profiter pour dire merci au ministre d’État, ministre de la justice garde des sceaux d’avoir pensé à nous et tous ceux qui se sont battus d’arrache pieds pour cela se concrétise».

    Conditions d’examen

    Selon l’arrêté signé par le ministre de la justice, garde des sceaux le ministre d’État Laurent Esso le 18 décembre 2023, seuls les candidats qui obtiendront la note de 12 sur 20 seront admis pour un stage de deux ans. À l’issue de ces deux années de stage, ils vont passer un examen de sortie de stage pour passer de stagiaire à avocat. Le même arrêté indique qu’il faut être âgé de 21 ans au moins et être titulaire d’une licence en droit ou d’un diplôme équivalent. Pour ce cas, les candidats doivent présenter une lettre de parrainage d’un avocat.

    Il est également important de noter que, faute d’un examen régulier, plusieurs jeunes camerounais se ruent vers les écoles du système anglophone en Tanzanie, au Nigeria et surtout au Rwanda.

    Joseph Ndzie Effa

  • Lutte contre la cybercriminalité: Rester net sur Internet

    Lutte contre la cybercriminalité: Rester net sur Internet

    C’est l’enjeu de la séance de sensibilisation à l’utilisation responsable des réseaux sociaux, menée ce 13 décembre à Yaoundé par le ministère des Postes et Télécommunications.

    Un lieu symbolique, l’école publique bilingue de Biyem-Assi Sic, complexe scolaire qui regroupe en son sein pas moins de 1300 élèves du primaire des deux sous-systèmes (anglophone et francophone). Des bambins qui sont, comme le reste de la société, surabondamment exposés à Internet et souvent pour la plupart connectés dès le bas-âge aux plateformes numériques (Facebook, WhatsApp, Tik-Tok et Instagram). Par leur propre Smartphone ou celui des parents, ils sont exposés aux dangers des réseaux sociaux: prolifération des fake news; montée en puissance des discours de haine, entre autres. Afin de sensibiliser cette jeunesse scolaire, la caravane de la campagne nationale pour la promotion de la culture de la cybersécurité doublée de la sensibilisation à l’utilisation responsable des réseaux sociaux du Minpostel a marqué ce temps d’arrêt dans cet établissement scolaire. Objectif: présenter les dangers sur ces autoroutes de l’information et de la communication, mais aussi montrer les bonnes attitudes pour éviter d’en être victimes.

    «Nous croyons que le message est passé. Nous avons eu des enfants à huit ans qui confirment avoir des comptes Facebook. Quand on sait qu’il faut avoir 18 ans, parce qu’ils savent comment cacher l’âge et ils s’exposent à des dangers. Nous sommes venus les encourager à aimer leur pays, à croire en leur talent», souligne Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel).

    Des messages qui ne sont pas tombés dans les oreilles de sourds. «J’ai retenu que nous devons utiliser les réseaux sociaux de façon responsable. Nous ne devons pas les utiliser pour insulter les gens», livre Ruth Acha, élève en classe de 6e B au Complexe scolaire de Biyem-Assi Sic.

    Conseils pratiques
    Outre la causerie éducative avec les enfants sous la houlette de deux ambassadeurs de bonne volonté de la jeunesse, cette journée a également été marquée par un atelier à l’intention des encadreurs. «Il était question de montrer aux personnels enseignants comment opérer le fact-checking, une technique de vérification des informations utilisées en ligne. J’ai indiqué que le premier outil relève de la vue. Lorsqu’on a une image, il faut la scruter de prêt. Passé cette étape, si vous n’êtes pas convaincu, utiliser les outils de vérification en ligne comme le logiciel (Yandex)», préconise Arouna Mfenjou, expert des médias et de l’information.

    L’on a enfin eu droit à la pose et remise officielle des affiches aux différents responsables du ministère de l’Éducation de base et aux autorités administratives. Afin de poursuivre la sensibilisation et de porter ainsi le message du gouvernement sur les bonnes pratiques à adopter en ligne.

    Joseph Ndzie Effa (stagiaire)

  • Abbas Mahamat Tolli: «Nous continuons à faire la chasse aux opérateurs économiques qui ne se conforment pas à la réglementation de change»

    Abbas Mahamat Tolli: «Nous continuons à faire la chasse aux opérateurs économiques qui ne se conforment pas à la réglementation de change»

    Extraits des déclarations du gouverneur de la Beac lors de la 4ème session ordinaire de l’année du Comité de politique monétaire de la Banque centrale ce 12 décembre 2023.

    En quoi vont consister les bons du Trésor que la Beac se prépare à émettre à la demande du Comité de politique monétaire?
    C’est un instrument de politique monétaire pour retrancher les liquidités excédentaires dans le système. Nous jouons sur le volume de liquidités. Soit en injectant et si c’est beaucoup trop, on procède à des ponctions. En relevant les taux, les banques commerciales mettent donc en vente leurs excédents de liquidités. Maintenant, on les encourage aussi à se prêter entre elles lorsqu’on achète la liquidité Banque centrale. En dépit de ces mesures, nous constatons qu’il y a des banques qui ne vont pas au marché interbancaire, c’est-à-dire qu’elles ne prêtent pas aux autres banques sur ce marché. Dans ce cas, le rôle de la Banque centrale, c’est les enchères. Nous demandons justement à la communauté des banques suivant les montants que nous pouvons retirer du système, de nous indiquer le volume d’argent à mettre à la Banque centrale, à quels taux et pour quelle période? Disons par exemple 28 jours. Chacun va faire ensuite ses enchères et in fine, nous aurons donc retenu un taux pour retrancher la liquidité excédentaire qui existe au niveau de ces banques.

    Je pense que c’est très intéressant et c’est un instrument qui n’a pas encore été utilisé. Et je pense que la Banque centrale est une contrepartie sûre. Il n’y a pas de risque. Je pense aussi que les banques ont intérêt à le faire. Et compte tenu des maturités que nous préférons, cela n’entre pas en compétition ou en concurrence avec les États qui viennent aussi souvent sur le marché des valeurs du Trésor.

    Quelles sont les perspectives en matière d’inflation en 2024?
    En 2024, nous avons 3,6% du niveau d’inflation agrégé au niveau communautaire et ce sera suivi en 2025 d’un taux d’inflation de 2,8% et en 2026, on aura éventuellement 2,4%. Ce sont des prévisions. D’ici là, les réalités économiques conjoncturelles auront peut-être changées et on sera peut-être amené à revoir ces prévisions.

    Pourquoi ce niveau encore élevé de l’inflation?
    Je pense que c’est une question d’offre. Nous avons plus de pétrole qu’il n’y a en face des réponses. Surtout en ce qui concerne la consommation des biens que nous importons. Nous importons de la viande alors qu’on en a beaucoup dans la zone. Le Bassin du Congo c’est la deuxième réserve forestière au monde. Notez bien que nous importons tous nos meubles au lieu de les fabriquer localement.

    Nous importons aussi du poisson, du riz, du blé, etc. S’agissant par exemple des meubles, si nous décidons de les transformer localement, plus il y aura de la valeur ajoutée. Et vous allez aussi garder vos emplois. Mais si on exporte des produits bruts, on vend au reste du monde nos essences. On a de bonnes essences dans la Cemac et on achète des meubles fabriqués à partir de la sciure de nos bois. C’est quelque chose qui doit cesser. Nous avons des terres arables, en millions de kilomètres carré. Nous avons des cours d’eau qui irriguent l’ensemble du territoire de l’espace Cemac. Nous avons des ressources hydriques souterraines. Qu’est-ce qui nous empêche de produire ce que nous mangeons. Pourquoi continuer à manger du riz importé (chinois, vietnamien…)

    Au Tchad, nous avons un million de têtes de bétail. Est-ce que ce n’est pas suffisant comme viande, alors que nos pays commandent de la viande surgelée qui vient de l’Europe ou de l’Amérique latine? Est-ce que nos eaux ne sont pas assez poissonneuses? Nous importons des boîtes de conserve. Alors que l’on peut bien produire cela, transformer localement, créer des emplois…

    Pour ce qui est de la viande, le Tchad, la RCA et le Cameroun réunis peuvent satisfaire la demande au-delà de la Cemac. C’est de la viande fraîche et bio. Mais il faut en produire encore plus localement. Il faut aussi l’alimentation du bétail, il faut également des corridors et des chemins de route pour faire transiter cette viande vers les pays ou les endroits où les besoins sont assez importants.

    En transformant localement, on va avoir des produits finis ou semi-finis. Et en termes de revenus, c’est également quelque chose d’extrêmement important pour les finances publiques et pour le système bancaire. Bien évidemment, il faut aussi passer par des investissements importants dans le capital humain, dans les ressources humaines et dans le savoir-faire. C’est quelque chose qui est économiquement absolument important. On voit cela avec les pays qui n’ont pas de ressources naturelles.

    Est-ce aussi la même configuration s’agissant de la dépendance des pays de la Cemac vis-à-vis des hydrocarbures?
    S’agissant d’abord de la situation des réserves de change, nous sommes dans une configuration de détérioration des termes de l’échange que nous avons constatée. On observe que nos pays ont recours à plusieurs exportations. Et lorsque ce que l’on importe est supérieur à ce que l’on exporte, cette situation justifie un repli des réserves de change. Il y a donc cet élément. Il y a aussi que nous observons une baisse des produits pétroliers, même si les prix sont encore un petit peu élevés. Mais je vous objecterais également que nos États ont contracté des prêts antérieurs qu’ils dégageaient sur la vente du pétrole. Et dans beaucoup de cas, nonobstant la hausse du prix de pétrole, ces recettes servent à rembourser les ressources empruntées.

    Il y aussi des éléments de saisonnalité en termes de dépenses, des services de dettes extérieures, consécutives au durcissement des conditions monétaires. Ce qui fait que les pays payent les services de la dette qui a été accordée. C’est donc tous ces éléments combinés qui font que l’on a une baisse des avoirs extérieurs.

    Et nous continuons toujours à faire la chasse aux opérateurs économiques qui ne se conforment pas à la réglementation de change, et qui tentent de se soustraire de leur obligation de rapatrier les revenus issus des exportations. Voilà en gros ce qui explique que l’on n’ait pas atteint le niveau souhaité. Mais suivant les situations de conjoncture, ça peut aller à la hausse ou baisser. Et pour défendre encore durablement la valeur de notre monnaie, ce taux de change actuel (parité autour de 656 et plus de FCFA pour un euro), il faut avoir un niveau de réserves de change qui soit confortable. On était il y a quelques années à moins d’un mois d’importations. Aujourd’hui, on est à ce niveau. Ça reste quand-même important, mais il n’y a pas péril en la demeure. L’objectif est donc de faire en sorte que la période de couverture soit encore plus large par une reconstitution continue des réserves de change.

    Aujourd’hui aussi, le prix du gaz et du pétrole est descendu à moins de 10% de sa valeur. Plusieurs pays exportateurs de pétrole peuvent déjà vivre et s’en sortir sans les hydrocarbures. Ce n’est pas le cas chez nous. Nous devons également songer à diversifier nos économies et à réduire notre dépendance vis-à-vis des produits pétroliers ou gaziers. En allant vers l’industrialisation, la transformation et en développant les services. De sorte que notre vulnérabilité aux chocs exogènes soit réduite. Il y a quelques années en Europe, vous aviez une forêt de cabines téléphoniques. Aujourd’hui, c’est une forêt de bornes de recharge des véhicules électriques. C’est une réalité palpable.

    Il y a des recherches dans tous les domaines et un jour viendra où la demande du pétrole va baisser. Et si on n’anticipe pas cette échéance dès aujourd’hui, qu’est-ce que l’on fera lorsque les autres n’auront plus besoin du pétrole?

    Comment vous positionnez-vous par rapport à la Zlecaf?
    Pour nous, c’est une très bonne initiative prise par l’Union africaine d’avoir aujourd’hui un dispositif dont les instruments juridiques sont ratifiés par les États membres, et qui permette que nos pays puissent véritablement commercer entre eux, sans entraves et sans barrières. C’est donc une bonne chose qui devra cependant être complété par d’autres mesures. À savoir la facilitation de la mobilité des biens et des personnes. Et de ce point de vue, il y a des efforts importants à faire aussi bien au niveau de la Cemac que dans les autres pays, concomitamment.

    Propos sélectionnés par Théodore Ayissi Ayissi

    Lire aussi: Gestion de l’inflation et des devises: Abbas Mahamat Tolli versus Beac

  • Financements de la Banque mondiale: le genre contre de l’argent

    Financements de la Banque mondiale: le genre contre de l’argent

    Des appuis supplémentaires sont promis aux pays promouvant l’égalité pour tous.

    Le Groupe de la Banque mondiale inaugure prochainement sa nouvelle stratégie en matière de genre de 2024 à 2030. Celle-ci engage l’institution de Bretton Woods à soutenir les innovations et l’action collective en faveur «des groupes dont le genre est corrélé à d’autres caractéristiques», les «minorités sexuelles et de genre» et les «groupes marginalisés en raison de leur convergence entre genres et d’autres caractéristiques. Ces objectifs sont sous-tendus par des actions permettant d’en finir avec les violences basées sur le genre (VBG), ainsi que celles favorisant l’extension des services de soins, mobilité et de numérique et le leadership féminin, entre autres.

    C’est à ce titre que le Groupe de la Banque mondiale active d’ores et déjà des leviers de financement et de partenariat en faveur des secteurs publics et privés. Lesquels constituent la cible de la nouvelle stratégie. «La Banque mondiale a renforcé ses capacités et soutenu ses clients dans la production de données et de preuves sur le genre, et dans l’amélioration de la conception et de la mise en œuvre de politiques et programmes visant à combler les disparités spécifiques entre les genres». L’institution est engagée plus que jamais à aider «les décideurs politiques et les clients du secteur privé à renforcer leurs analyses de genre et à intégrer les dimensions du genre dans les politiques, les pratiques et les réformes institutionnelles. Elle aidera également les gouvernements à améliorer la prise en compte de la question du genre dans les systèmes budgétaires et les systèmes de passation des marchés». Elle encourage aussi la production de données et de preuves ainsi que l’analyse comportementale. Avec un accent mis sur la lutte contre les préjugés, les stéréotypes et d’autres facteurs sociaux, psychologiques et économiques qui influencent ce que les gens pensent et font. «Ces approches feront l’objet d’évaluations et bénéficieront d’un appui pendant la mise en œuvre», peut-on lire.

    Quiproquo
    Le Cameroun, comme bon nombre de ses voisins, pourrait tirer profit de ce nouveau levier de financement. En effet l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale cumulent à elles seules les deux tiers des décès maternels à l’échelle mondiale. Par ailleurs, les filles y sont moins nombreuses que les garçons à achever leurs études secondaires, apprend-on. Seulement, la loi camerounaise interdit les relations sexuelles entre personnes de même genre. Tout comme elle n’accorde pas de reconnaissance au transgénérisme. Un des points forts de la nouvelle stratégie de la Banque mondiale. «La Banque mondiale promeut l’égalité des genres et l’inclusion sociale, et s’est engagée, à ce titre, dans une démarche d’intégration globale des questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre dans l’ensemble de ses travaux d’analyse et activités opérationnelles», avertit-elle en 2017, dans une note intitulée «orientation sexuelle et identité de genre» toujours disponible sur son site Internet.

    La question du genre vient enrichir la palette des critères auxquels doivent répondre les projets et programmes soumis au financement de la Banque mondiale. Les autres sont centrés sur la résilience au changement climatique et à l’amélioration de la gouvernance.

    Louise Nsana

  • Changement climatiques: plus de financements pour les Petits Etats insulaires d’Afrique

    Changement climatiques: plus de financements pour les Petits Etats insulaires d’Afrique

     

    Dubaï, Émirats arabes unis, le 8 décembre 2023 (CEA) – Les Petits États insulaires en développement (PEID) d’Afrique ont fait pression pour obtenir des financements d’adaptation afin de lutter contre les effets du changement climatique qui menacent leurs moyens de subsistance et leur survie future. Cet appel a été lancé lors d’un évènement parallèle sur le thème « Transition vers un avenir résilient au climat », organisé par la Commission climatique des États insulaires africains (AISCC).

    Le Cap-Vert, les Comores, la Guinée équatoriale, la Guinée-Bissau, Madagascar, Maurice, São Tomé-et-Principe, les Seychelles et Zanzibar constituent les membres africains des petits États insulaires en développement, un groupe de nations insulaires de basse altitude comptant une population totale de 4 millions d’habitants et extrêmement vulnérable aux conséquences du changement climatique. Les PEID africains sont situés dans des zones reculées de basse altitude, vulnérables à l’élévation du niveau de la mer et aux cyclones. De plus, leurs économies reposent principalement sur le tourisme et la pêche.

    Le Ministre seychellois de l’agriculture et de l’environnement, Flavian Joubert, a souligné que les PEID africains sont particulièrement vulnérables aux chocs du changement climatique, ce qui rend impérative une action immédiate pour protéger les populations, les économies et l’environnement. M. Joubert, dont le pays préside la Commission des États des îles africaines, a appelé les principaux émetteurs à élaborer des plans plus ambitieux pour maintenir l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.

    «Comme toute l’Afrique, les Seychelles considèrent le changement climatique comme une urgence qui remet en question tous les aspects de leurs chances de survie future et sape les efforts visant à atteindre pleinement les Objectifs de développement durable», a fait remarquer M. Joubert , supplémentaire : « Nous devons trouver un terrain d’entente et espérer obtenir des résultats des négociations sur l’objectif mondial d’adaptation et cela ne devrait pas entraîner de nouveaux retardés dans le renforcement de l’action en matière d’adaptation, en particulier pour les États insulaires d’Afrique ».

    Les PEID africains subissent les conséquences du changement climatique avec une vulnérabilité aiguë aux événements météorologiques, sismiques et océanographiques, ce qui les rend particulièrement vulnérables car leurs économies sont ancrées dans le tourisme et la pêche. Entre autres problèmes, bien qu’ils partagent des caractéristiques communes d’insularité et de disparité géographique ainsi que des petites populations, leur vulnérabilité n’est pas uniforme ; ils ont une expérience variée du changement climatique et la capacité d’y faire face. Les Comores, la Guinée Bissau et São Tomé et Principe sont tous des PMA, tandis que le Cap-Vert, Maurice et les Seychelles ont des niveaux de développement plus élevés ainsi que des politiques et de meilleurs mécanismes pour lutter contre le changement climatique. En raison de leurs économies différentes, ils sont confrontés à des difficultés d’accès au financement vert pour le climat.

    Le Directeur du changement climatique et de la croissance verte, à la Banque africaine de développement (BAD), Anthony Nyong, a déclaré que la Banque dispose de ressources et de programmes pour promouvoir la résilience des États insulaires qui sont confrontés à des vulnérabilités différentes de celles de la plupart des pays.

    Pour sa part, le Directeur par intérim de la Division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles, à la Commission économique pour l’Afrique, Nassim Oulmane, a déclaré que la CEA travaille sur une proposition de projet de préparation pour permettre aux pays d’accéder au Fonds vert pour le climat. En outre, la CEA travaille à finaliser une demande régionale pour les 9 États insulaires africains afin qu’ils puissent mobiliser des fonds pour l’adaptation auprès du Fonds vert pour le climat.

    « Nous travaillons également à une meilleure valorisation du carbone bleu et à la mise en œuvre de protocoles spécifiques aux États insulaires africains comme nous l’avons fait avec le Bassin du Congo en mettant également en place un registre du carbone bleu », a déclaré M. .Oulmane.

    Le Ministre mauricien de l’environnement, de la gestion des déchets solides et du changement climatique, Kavydass Ramano, a appelé à des solutions innovantes pour garantir un avenir résilient aux PEID africains, souligné qu’«il n’y a pas de plan B car nous sommes tous soumis à des périodes prolongées de sécheresses ou d’inondations extrêmes par des pluies torrentielles».

    Il a déclaré que Maurice a plaidé pour une adaptation des écosystèmes grâce à des solutions basées sur la nature dans le cadre de sa Contribution déterminée au niveau national (CDN) 2021-2030.

    «La petite île de São Tomé-et-Principe est vulnérable aux conséquences du changement climatique et connaît une élévation du niveau de la mer qui menace les communautés côtières et un besoin de financement pour mettre en œuvre des programmes de protection côtière», a a déclaré le Ministre de l’infrastructure, des ressources naturelles et de l’environnement de São Tomé et Principe, Adelino Cardoso.

    L’Ambassadrice de Cabo Verde auprès des Nations Unies, Tania Serafim Romualdo, a déclaré lors de la table ronde que son pays a développé le Blue-x en partenariat avec la Bourse de Carbo Verde et le Programme des Nations Unies pour le développement. Blue-x est une plateforme de négociation d’instruments financiers durables et inclusifs orientée vers une économie durable, par exemple l’émission d’obligations bleues et d’obligations vertes.

    Mme  Ramualdo a déclaré que Cabo Verde a également institué un échange bilatéral avec le Portugal et négocié avec succès la transformation de 140 millions d’euros de dette détenue par le Trésor portugais dans un Fonds pour le climat et l’environnement . Le Fonds fournita un capital de départ pour une stratégie globale de transition énergétique visant à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050.

    Alors que le changement climatique affecte le développement de toutes les nations, affectant de leur situation géographique ou de la taille de leur économie, les 38 pays des PEID situés dans les Caraïbes, le Pacifique, l’Atlantique, l’Océan Indien et la Mer. de Chine méridionale sont responsables de moins de 1 pour cent des émissions mondiales de Gaz à effet de serre (GES) et sont les plus vulnérables à ses conséquences dévastatrices.

    L’événement parallèle a été organisé par le Gouvernement des Seychelles, en collaboration avec la Commission économique pour l’Afrique, la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement et le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique, OSAA, lors de la COP28, à Dubaï.

    Publié par :
    La Section des communications
    Commission économique pour l’Afrique

  • Cameroun: Eneo et les populations de Yaoundé s’étripent

    Cameroun: Eneo et les populations de Yaoundé s’étripent

    À la veille des fêtes du 25 décembre et du 1er janvier, des personnes se présentant comme agents du distributeur de courant électrique enlèvent les fils sans se présenter. Ce qui irrite les populations.

    Les journées du sud de la capitale en ce mois de fête sont rythmées actuellement par les échauffourées entre les populations et les agents d’Eneo. Querelles, insultes, et menaces sont observées à Odza, Meyo ou encore à la barrière (Yaoundé 3e). «vous venez couper le courant à la veille des fêtes sans ordre de mission ou encore un préavis», s’insurgé Essono, victime de coupure à Meyo. «nous avons une liste des clients insolvable et nous faisons notre travail», réagi le doyen de l’équipe.

    Colère 

    Cette explication est inadmissible pour madame Zambo. Elle a pour seul forces les insulte et les malédictions qu’elle profère. Les agents Eneo sont venus accompagnés de plusieurs gendarmes venus d’Odza, apprend-on. Le reproche des populations est dû à la condescendance des agents. Selon leurs explications, ces derniers non seulement ne se présentent pas, mais demandent de l’argent pour ne pas procéder aux coupures. «Sans présenter le moindre document les mettant en mission, sans avis de coupure vous enlever les fils pourquoi», s’interroge Henri une autre victime à borne 10 Odza.

    André Balla

  • Homosexualité, IVG, inceste: les évêques du Cameroun disent non!

    Homosexualité, IVG, inceste: les évêques du Cameroun disent non!

    Abordant ces questions spirituelles en 2013, ces responsables de l’Eglise ont manifesté leur attachement à des modèles de famille traditionnels. Journal Intégration vous propose l’intégralité de leur déclaration dans un contexte de ‘interrogation générale après la récente ouverture d’esprit du Pape.   

    Nous, Evêques de l’Eglise Catholique Romaine qui est au Cameroun, réunis à Sangmélima, dans le cadre du 36e Séminaire annuel des Evêques du Cameroun du 5 au 12 janvier 2013,

    Conscients du climat général, «mondial», climat de permissivité, d’oubli de Dieu, de la création, de la nature telle que Dieu l’a créée et voulue pour notre bonheur, climat que subissent les familles et face auquel elles s’engagent à résister, à se protéger et à défendre avec courage les valeurs humaines et divines,

    Après avoir constaté notamment la prolifération et la banalisation des avortements provoqués dans: notre pays, malgré la législation en vigueur,

    Notant aussi, avec souffrance, que sous le prétexte du respect des droits de l’homme et du principe de non discrimination, des organisations internationales tendent à imposer aux pays africains et au monde, des législations pour la reconnaissance des orientations sexuelles contraires à la nature, à notre culture et à notre foi, telles que l’homosexualité, les mariages homosexuels avec possibilité d’adoption des enfants par ces «couples»,

    Déplorant par ailleurs, la multiplication dans nos métropoles, nos quartiers, nos villages et nos familles des victimes d’actes incestueux souvent en lien avec une mentalité permissive et la présence de réseaux qui imposent des pratiques inhumaines, contre nature, abjectes et criminelles, sans oublier les nombreux abus sur mineurs,

    Tenant compte du plan de Dieu sur la création tout entière, de l’humanisme qui en découle, de sa miséricorde infinie pour le pécheur et de notre mission de salut de tout homme et de tout l’homme en Jésus-Christ,

    Au nom de l’Eglise, experte en humanité, nous, Evêques du Cameroun déclarons unanimement ce qui suit:

    I- Au sujet de l’avortement provoqué
    • La vie humaine est sacrée et inviolable de sa conception à sa fin naturelles. Il faut la respecter de façon constante et inconditionnelle, (cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC) n° 2270).

    • L’embryon humain jouit de la dignité de la personne humaine. Tuer un embryon, c’est tuer une personne et détruire une vie, (cf. CEC n° 2274).

    • La grossesse quelle qu’elle soit n’est ni une maladie ni un malheur dont on doit se débarrasser, mais un don de vie à l’humanité à préserver avec grand soin.

    • Les familles, le corps médical et les organisations sociales, civiles et religieuses doivent soutenir les familles ou les couples perturbés par des grossesses non désirées, des grossesses précoces, illégitimes, à risque ou issus d’un viol, pour sauver ces enfants à naître et leur offrir une vie humaine.

    • Les communautés de croyants, les organisations sociales, les établissements scolaires et universitaires, les familles doivent organiser et assurer de façon constante, la prévention contre l’avortement provoqué par la formation et l’information des jeunes, des familles et de toute la société.

    • Aux chrétiens, nous demandons une relecture approfondie dans les communautés ecclésiales, les familles, les associations et les établissements scolaires et universitaires de notre Lettre Pastorale sur l’avortement provoqué de 1979 qui garde toute son actualité: «Respectons la vie de l’enfant qui n’est pas encore né. Soyons fidèles à Dieu le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui aime tous les hommes, et spécialement les plus faibles et les sans défense» (p. 20).

    • Avorter ou faire avorter sont des crimes considérés comme des homicides directs et volontaires. Ce sont des péchés graves punis par l’excommunication dont l’absolution est réservée au Pape, à l’Evêque du lieu ou aux prêtres dûment mandatés. (cf. CEC n° 1463). La porte de la miséricorde de Dieu étant toujours ouverte, les prêtres doivent accompagner dans la prière, le suivi spirituel et la compassion ceux qui viennent se réconcilier avec Dieu et l’Eglise.

    II-Au sujet de l’homosexualité
    • L’homosexualité concerne les hommes et les femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Le débat sur l’homosexualité pose la question de la sexualité dans sa dignité, son sens, son langage et sa finalité.

    • Face aux revendications des droits multiformes des promoteurs de l’homosexualité: droit au mariage légal, à l’adoption des enfants, à la fondation d’une famille, à la procréation médicalement assistée etc. Revendications qui s’appuient sur plusieurs concepts, dont le principal est l’idéologie du Genre ou Gender (anglo-saxon) qui s’oppose à la conception classique des notions de famille, de genre et de procréation.

    • Face aux abus sémantiques destinés à fausser la valeur des réalités et le sens réel des notions de famille, de conjoint, de sexualité, de mariage, de procréation

    • Pour la dignité humaine et le salut de l’humanité tout entière en Jésus Christ, nous, Evêques du Cameroun, déclarons unanimement ce qui suit:

    • L’Eglise, Mère et Éducatrice enseigne la sacralité de l’identité sexuée de l’homme et de la femme créés à l’image de Dieu (Gn 1,26), celle de la dignité de leur sexualité et du mariage qui fonde leur famille.

    • La personne humaine est créée homme et femme «Homme et femme, II/es créa» (Gn 1,26). Cette différence invariable fonde leur relation et leur complémentarité et s’accomplit dans les liens du mariage. L’homosexualité falsifie l’anthropologie humaine et banalise la sexualité, le mariage et la famille, fondement de la société. Dans la culture africaine, elle ne fait pas partie des valeurs familiales et sociales. Elle est une violation flagrante de l’héritage que nos ancêtres, fidèles à l’hétérosexualité et à la famille, nous ont légué. Dans l’histoire des peuples, les pratiques
    d’homosexualité n’ont jamais donné lieu à une évolution sociétale mais ont toujours été les signes évidents de la décadence implosive des civilisations. De fait, l’homosexualité oppose l’humanité à elle-même et la détruit.

    • L’identité profonde de la sexualité est méconnue, détournée et pervertie hors des rapports de conjugalité de l’homme et de la femme. Par conséquent, les actes vécus dans le cadre de l’homosexualité ne sont pas «sexuels», mais «des rapports contre nature» (Rm 1, 26).

    • Le mariage est une institution qui légitime les relations sexuelles et la filiation pour la fondation d’une nouvelle famille. C’est l’union d’un homme et d’une femme qui s’engagent à fonder une famille et à vivre unis dans l’amour. L’union homosexuelle n’est pas un mariage; elle fausse le sens du mariage en le réduisant à un lien stérile,
    hédoniste et pervers, «/’infamie d’homme à homme» (Rm, 1, 26).

    • L’homme et la femme ont le droit naturel d’assumer chacun la spécificité de leur nature; c’est un droit invariable, irréductible et structurant qui est à considérer dans le cadre du couple, de la sexualité et de la famille comme la base de la paternité chez un homme et de la maternité chez une femme. L’orientation «libre» de la sexualité brandie par les promoteurs de l’homosexualité est une négation de ce droit.

    • Tout enfant, garçon ou fille, a le droit de vivre son identité en lien avec une mère, un père. Les promoteurs de l’homosexualité qui réclament le droit d’adoption veulent ignorer ce droit primordial nécessaire à l’équilibre de l’enfant.

    • En fait, l’homosexualité n’est pas un droit de l’homme mais une aliénation qui nuit gravement à l’humanité parce qu’elle n’est fondée sur aucune valeur propre à l’être humain; «c’est une abomination» (Lev 18, 22) comme l’atteste la tradition biblique. La rejeter n’est en rien une discrimination mais une légitime protection des valeurs constantes et millénaires de l’humanité face à des vices contre nature; car le droit à la différence n’est justifié que s’il est
    humainement fondé. Fidèles à cet enseignement constant du Magistère qui déclare intrinsèquement désordonnés et contraires à la loi naturelle les actes d’homosexualité (cf. CEC, n° 2357), Nous, Evêques du Cameroun, réitérons notre désapprobation de l’homosexualité et des unions homosexuelles. Exhortons, à cet effet, tous les croyants et les personnes de bonne volonté à rejeter l’homosexualité et le soi-disant «mariage homosexuel» et à accompagner cependant ceux qui sont enclins à l’homosexualité et les homosexuels dans la prière, le suivi spirituel et la compassion en vue de leur conversion.

    III- Au sujet de l’inceste
    Des cas d’inceste signalés dans les familles sont des drames de grande souffrance et de désespoir profond. Ce fléau détériore les relations entre proches parents. Face à la malice morale de l’inceste, un vrai désarroi humain et social
    qui prend de plus en plus de l’ampleur dans notre société,

    Dans le souci pastoral de protéger et de promouvoir la famille et ses valeurs humaines et spirituelles, nous, Evêques du Cameroun, rappelons unanimement ce qui suit:

    • la consanguinité est sacrée,

    • l’inceste «désigne des relations intimes entres parents ou alliés, à un degré qui interdit entre eux le mariage» (CEC n° 2388). C’est la violation de l’interdit des relations sexuelles et donc de mariage entre deux personnes liées par la consanguinité c’est-à-dire par la parenté naturelle, la parenté légale et par l’affinité directe,

    • L’interdit d’inceste est universel. La société l’a prévu pour renforcer la cohésion familiale,

    • Yahvé Dieu interdit aux Israelites les unions entre consanguins, (cf. Lev 18, 6-18)

    • Le code pénal camerounais punit l’inceste (art. 360),

    • l’interdit de l’inceste est de droit naturel,

    • l’inceste brise gravement la consanguinité et l’affinité directe et détruit l’équilibre de la famille.

    • Les enfants nés des rapports incestueux, souffrent d’une crise d’identité qui traumatise leur personnalité. Nous condamnons énergiquement:

    Cette affreuse abomination qui détruit le tissu familial, souille leurs auteurs (cf. 1Co 5, 1ss), entraîne la malédiction des personnes incestueuses (Dt 27, 20) et peut provoquer des malheurs allant jusqu’à la mort des coupables s’ils ne sont pas purifiés (cf. Lv 20, 11).

    Nous exhortons avec insistance:

    • Toutes les familles, tribus, ethnies à respecter scrupuleusement la consanguinité et l’affinité et à faire connaitre à leurs descendants les liens de parenté qui les unissent.

    • Toute la société et les autorités dans leur diversité à protéger la consanguinité, fondement de la famille humaine.

    • Tous les fidèles, les prêtres, religieux et religieuses à accompagner dans la prière, le suivi spirituel et la compassion les victimes et les auteurs des actes incestueux en vue d’une vie nouvelle dans le Seigneur.

    IV- Au sujet des abus sur mineurs
    • Les abus sur mineurs sont variés et prolifèrent dans notre société. Nous dénonçons outre le vol et la vente d’enfants, tous les abus sexuels notamment: la pédophilie, le viol, l’inceste, l’agression sexuelle, l’exhibitionnisme, le harcèlement sexuel, la pédopornographie, les attentats à la pudeur, la prostitution d’enfants… Ces outrages d’une personne mineure sont unanimement condamnés par les Saintes Ecritures, les nations et punis par la loi.

    Nous, Evêques du Cameroun,

    • Conformément à la législation en vigueur dans notre pays, la tradition africaine si attachée à la sacralité de l’enfant,

    • Suivant surtout l’exemple de Jésus -Christ qui a béni les enfants et nous a recommandé: «Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits» (Mt 18, 10) car «Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 40),

    • Condamnons unanimement les abus sur mineurs sous toutes les formes

    • Exhortons la société à accentuer la protection des mineurs à tous les niveaux, à dénoncer et à combattre avec fermeté les auteurs de ces crimes tout en leur assurant un suivi médical,

    • Appelons les parents à couvrir leur enfant d’affection et de respect, à leur garantir une bonne éducation et à les préserver de ces abus à l’intérieur comme à l’extérieur du milieu familial,

    Chers fidèles du Christ, hommes et femmes de bonne volonté, à la suite de Jésus-Christ qui déclare: « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance» (Jn 10, 10), unissons-nous dès ce Carême 2013 pour protéger et promouvoir la culture de la vie dans notre pays et dans le monde.

    • Demandons aux éducateurs de protéger les enfants, de les informer sur les abus qui les menacent et sur les conduites face à toute agression.

     

    Fait à Sangmélima, le 12 janvier 2013

    Pour les Evêques du Cameroun,

    Mgr Joseph Atanga

    Président de la CENC

    Archevêque de l’Archidiocèse de Bertoua

  • Gestion de l’inflation et des devises: Abbas Mahamat Tolli versus Beac

    Gestion de l’inflation et des devises: Abbas Mahamat Tolli versus Beac

    La vision et les options détaillées par le gouverneur de la Banque centrale laissent transparaître une réelle volonté d’aller au-delà des décisions du Comité de politique monétaire réuni le 12 décembre dernier en sa 4ème session ordinaire de l’année.

    L a Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a rendu public le 12 décembre dernier, le bulletin de santé de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Et deux paramètres vitaux parmi tant d’autres retiennent surtout l’attention. «Les tensions inflationnistes persistantes à 5,6% en moyenne annuelle comme en 2022 et un recul des réserves de change qui reviendrait de 4,95 mois d’importations des biens et services en 2022 à 4,12 mois en 2023». À en croire Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque centrale, la baisse du niveau des devises de la Cemac «est en effet de 5,7%. Leur valeur s’établit alors à 6463,7 milliards FCFA à fin décembre 2023. Pour un taux de couverture extérieure de la monnaie qui passerait de 73,1% en 2022 à 71,1% en 2023». Deux pistes essentiellement sont privilégiées par le Comité de politique monétaire (CPM) pour faire face à la situa-
    tion. Le spectre des possibilités semble par contre plus large pour Abbas Mahamat Tolli.

    CPM
    Le CPM a pris deux décisions le 12 décembre dernier au cours de sa 4ème session ordinaire de l’année 2023. Il s’est montré constant dans son option de «maintenir inchangés le Taux d’intérêt des appels d’offres à 5,00%; le Taux de facilité de prêt marginal à 6,75%; le Taux de la facilité de dépôt à 0,00% et les coefficients des réserves obligatoires à 7,00% sur les exigibilités à vue et 4,50% pour les exigibilités à terme». Il a en outre engagé le gouverneur de la Banque centrale à «émettre des Bons du Trésor sur
    des maturités comprises entre 14 et 28 jours». Cette dernière action, est-il expliqué, est destinée à «accélérer la résorption de l’excès de liquidité bancaire sur le très court terme et mieux monitorer son évolution». Au vu notamment de la conjoncture, mais aussi des perspectives économiques mondiales et sous-régionales.

    Tolli et l’import-substitution
    «Nous subissons les contrecoups de quasiment tout ce qui se passe à l’extérieur. Ensuite nous ne sommes pas des économies diversifiées. Nous ne transformons pas ce que nous produisons. Et quasiment tout ce que nous avons, nous l’importons». Pour le gouverneur de la Beac, cela vaut aussi pour l’inflation et cet état de choses a évidemment des conséquences sur l’érosion des réserves de change de la Cemac. D’où sa volonté clairement affichée d’aller plus loin que le CPM en interpellant aussi la
    Cemac et ses États membres. «Pour inverser la situation, il faut mettre en place des politiques d’import-
    substitution. Je pense que les politiques de cette nature peuvent permettre de diversifier, et plus que ça, d’avoir une offre suffisante des produits qui seront consommés localement». Lorsque ce sera fait, à en croire Abbas Mahamat Tolli, «il y aura une pression exercée sur les prix qui vont baisser. Donc, la question de la cherté de la vie peut être aussi résolue de cette façon». Mais, reconnaît le président statutaire du CPM, «ce n’est pas le rôle de la Banque centrale d’élaborer des politiques économiques. C’est davantage celui des États». Et justement, le patron de la Beac attend également les membres de la Cemac au tournant des exigences «d’une bonne gestion des finances publiques et de meilleures politiques en termes de dépenses publiques. Des choses qui créent des emplois et donnent des opportunités, en se mettant en rapport avec le secteur privé»

    Projets intégrateurs
    La boîte à suggestions du gouverneur de la Beac fait également la part belle à la libre circulation et aux projets intégrateurs routiers. Abbas Mahamat Tolli parle notamment de «la mobilité des biens et des
    personnes, et de la nécessité de construire des infrastructures pour circuler d’un pays à l’autre. Le commerce intracommunautaire étant à date de moins de 5%». Et le responsable communautaire d’indiquer alors que «nous attendons que la nouvelle équipe au niveau de la Commission de la Cemac s’investisse davantage pour faciliter le transport. Entre Douala et Ndjamena, il y a une centaine de barrières, entre Douala et Bangui il y a 108 barrières». Toutes choses qui ont un impact sur le coût final des produits importés et consommés en zone Cemac.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Cop28: l’Afrique et ses besoins d’investissements sur le climat

    Cop28: l’Afrique et ses besoins d’investissements sur le climat

     Le continent a saisi l’occasion de la conférence mondiale pour remettre sur la table ses besoins d’accompagnement vers la résilience aux chocs climatiques.

    L’Afrique demande davantage de financements adéquats pour lutter contre les effets du changement climatique et renforcer sa résilience et son adaptation à ce phénomène; avec effet escompté sur la lutte contre l’insécurité alimentaire et la dégradation de l’environnement. Besoin en a été présenté tout au long de la 28e Conférence des parties des Nations unies (Cop28). Celui-ci se décline autour de six axes prioritaires: le financement climatique, le bilan mondial, le renforcement des actions d’adaptation, la transition énergétique. A cela s’ajoute l’opérationnalisation du Fonds des pertes et dommages. Lequel a glané à lui seul des promesses de financement de l’ordre de 400 dollars. Ledit Fonds a vocation à indemniser les pays les plus vulnérables touchés par des pertes humaines, des coûts monétaires liés à la destruction des infrastructures, des bâtiments, des cultures et d’autres biens, la perte d’écosystèmes et de cultures.

    Les cas des Comores, de la Guinée Bissau et São Tomé et Principe, du Cap-Vert, de Maurice et des Seychelles illustrent à suffisance la nécessité d’une action urgente contre les aléas climatiques. Ces derniers en subissent les conséquences avec une vulnérabilité aiguë aux chocs météorologiques, sismiques et océanographiques. Toutes choses qui impactent à des degrés différents ces économies centrées principalement sur le tourisme et la pêche.

    Le Bassin du Lac Tchad (Cameroun, le Niger, le Tchad, le Nigeria, la Lybie, la République centrafricaine) connait aussi son lot de souffrances, du fait de la diminution du lit de ce cours d’eau. Et avec lui la réduction des moyens de subsistance et de survie de quelques 30 millions d’habitants (selon des données de 2019 de l’Union internationale pour la conservation de la nature, UICN). 5n1 millions de personnes y souffrent de la faim et quelques 400 000 enfants y étaient en situation de malnutrition en 2021, toujours selon cette source.

    Louise Nsana

    Vu sur le site: Durcissement de l’immigration en France: place à la marginalisation

  • mondial, sur laquelle nous ne pouvons rien décider en tant qu’Africains jusqu’à maintenant

    mondial, sur laquelle nous ne pouvons rien décider en tant qu’Africains jusqu’à maintenant

    Ce sont eux les régulateurs du système qu’ils ont pensé, théorisé et mis en œuvre pour leurs intérêts et non pour les nôtres, et dans ce système dont il tiennent les leviers, ils ont toujours le dernier mot, même pour décider de dévaluer ou de réévaluer le CFA qui est imposé à 14 pays africains.

    Il faut donc une rupture avec le système néo colonial maintenant. Il appartient à notre génération, pour notre bien-être présentement et l’avenir de nos enfants, de sortir de cette domination et de ce système dangereux pour nous à terme.

    Il y a lieu aussi de craindre le pire, car si nous n’agissons pas, dans notre passivité et notre résilience célébrées, nous allons disparaitre comme les Amérindiens en Amérique, qui ont été décimés par l’ordre oligarchique capitaliste et impérialiste mondial, sans que ce crime contre l’humanité ne soit un cas de conscience pour la communauté internationale qui s’en moque royalement, de même qu’elle se fiche des réparations de la traite des noirs, qui leur a permis de s’enrichir considérablement, jusqu’à la révolution industrielle, en vendant les noirs: ce capitalisme sauvage doit il être notre modèle ?

    Engages toi maintenant avec nous pour achever le processus de décolonisation totale du pays avec la M.A.S.S.E et suivant la V.I.S.I.O.N POUR UN ÉTAT PROVIDENCE. Nous allons ensemble, dans la paix, l’unité et la concorde, agir avec ordre et discipline pour le réveil de l’Afrique et notre Libération Totale.

    C’est possible, cette libération totale, qui nous donne la liberté entière de construire nous mêmes notre pays, suivants les politiques définies par nous mêmes, et en fonction de nos réalités, besoins, attentes, aspirations, rêves et ambitions. C’est aussi avoir le droit à l’autodétermination et à disposer de nous mêmes enfin. C’est l’émancipation totale sur nous voulons et non l’alternance dans le système néo colonial en place et sa continuité.

    C’est le projet que porte la Convergence Panafricaine depuis près de 10 ans maintenant.
    Mais les Africains ont peur de se libérer et de construire l’État Providence chez eux, malheureusement.

    Ensemble, nous sommes invincibles
    Ensemble, rendons possible l’impossible.

    Christian Mbamy De Fochada

  • Cameroun: Jean Pierre Ghoumo est le nouveau DGRE

    Cameroun: Jean Pierre Ghoumo est le nouveau DGRE

    Le président de la République a procédé ce mardi 19 décembre 2023 à la nomination du nouveau directeur général de la direction générale de la recherche extérieure.

    Il s’appelle Jean Pierre Ghoumo, le successeur de Léopold Maxime Eko Eko. Selon le décret numéro 2023/572 du 19 décembre 2023 signé par le président de la République Paul Biya. Le nouveau patron du renseignement était jusqu’à date conseillé technique au secrétariat général de la présidence de la République. Le promu est secondé par Eloundou Mesmin Magloire. Il est le DGRE adjoint.

    Rappel

    Son prédécesseur Maxime Eko Eko se trouve actuellement dans les locaux de la prison principale de Kodengui. Ce dernier est inculpé dans l’affaire de la torture et l’assassinat de Martinez Zogo, journaliste retrouvé sans vie au mois de janvier dernier. Son limogeage intervient 18 jours après la tentative avortée de libération de ce dernier le du 1er décembre.  La démarche y relative a couté sa place au  juge d’instruction Sikati II Kamwo. Ce dernier  s’est vu remplacé le 13 décembre par lieutenant-colonel Pierrot Narcisse Nzie, pour avoir signé une ordonnance de remise en liberté en faveur de de Léopold Maxime Eko Eko et de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga.

    André Gromyko Balla

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  • Durcissement de l’immigration en France: place à la marginalisation

    Durcissement de l’immigration en France: place à la marginalisation

    C’est ce que dénonce grosso modo un communiqué des présidents et présidentes d’universités françaises.

    Dix-huit. C’est le nombre de signataires du communiqué officiel qui, à grands coups de mots, matérialise l’ébullition actuelle dans le monde universitaire français. Expression d’une opposition commune aux dynamiques de la loi « pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », le communiqué des responsables des universités françaises rappelle la « richesse » qu’y représentent les étudiants internationaux.

    C’est que les étudiants représentent une des couches sociales visées par la loi votée ce 19 novembre 2023 au Parlement français. Leurs entrées et séjours sur ce territoire pour motif d’études sont désormais assujettis aux quotas migratoires, à une prudence « retour » pour l’obtention d’un premier titre de séjour, à une majoration des droits d’inscription et à la limitation des aides sociales.

    «L’accès aux connaissances et à la formation ne peut être entravé par des considérations financières si restrictives et sans fondement», déplorent ces présidents d’universités. Et encore: «Appliquer de façon généralisée et sans possibilité d’exonération la majoration des droits d’inscription pour les étudiantes et étudiants extra-communautaires aurait un effet particulièrement délétère sur le nombre, l’origine géographique et la situation sociale des étudiantes et étudiants pouvoir venir étudier en France».

    La Loi « pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » est prise alors qu’une augmentation sur la mobilité internationale est enregistrée en France. Les statistiques de campus France pour l’année 2021-2022 parlent d’un seuil de 400 000 étudiants étrangers accueillis à fin 2022. Ce qui n’est pas sans retombée pour ce pays. Et Olivier Marichalard, responsable du service études, presse et communication institutionnelle au siège de cette institution, de révéler au terme de la période exposée que « la France, comme l’ensemble des onze autres pays disposant d’études comparables, dégage un bénéfice net de la venue des étudiants internationaux : 1,35 Milliard d’euros, résultat de la différence entre les dépenses des étudiants internationaux (5 milliards d’euros) et les dépenses publiques à leur profit (3,7 milliards d’euros). À cet impact direct s’ajoute de nombreux bénéfices à long terme : ces alumni deviennent, très largement, prescripteurs des idées et des produits français dans leur pays d’origine». La part des étudiants issus de l’Afrique subsaharienne dans cette mobilité est de 7%.

    Les Africains en Afrique

    L’adoption par le Parlement de la loi sur l’immigration (349 voix pour et 186 voix contre) constitue une victoire pour Emmanuel Macron. Celui-ci en posait déjà les premières lignes dans son discours à Ouagadougou au Burkina Faso le 28 novembre 2017. « Si nous parvenons à relever ensemble ces défis, si nous sommes à la hauteur de ce grand moment de bascule que nous sommes en train de vivre, alors ici se jouera une partie de la croissance du monde. Alors ici, cette jeunesse sera une jeunesse de réussite et de conquête parce qu’il ya tout à conquérir. Alors ce sera une ère de développement, de croissance et d’opportunités nouvelles pour les Africains comme pour toutes celles et ceux qui voudront à leurs côtés mener cette aventure», avait-il indiqué.

    Le même texte de loi durcit les conditions du regroupement familial. Il restreint les conditions d’accès à la nationalité française. Il rétablit par ailleurs le délit de séjour irrégulier et assujettis l’accès à certaines prestations sociales à un séjour préalable de cinq ans sur le sol français.

    Louise Nsana

    Vu sur le site Gouvernement et diasporas camerounaises : amour entre guillemets

     

  • Lutte contre le blanchiment des capitaux: cap sur 2024 pour la Cemac

    Lutte contre le blanchiment des capitaux: cap sur 2024 pour la Cemac

    5000 dénonciations et près 700 rapports, tel est à ce jour le bilan de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif). 

    «Si vous jetez un coup d’œil à notre rapport d’activité, vous allez vous rendre compte qu’il y a des cas de blanchiment qui ont été identifiés et les rapports ont été transmis aux autorités judiciaires compétentes. Nous sommes aujourd’hui pratiquement à 5000 dénonciations reçues et à environ 700 rapports transmis aux autorités judiciaires. Pour ce qui est de l’évaluation financière, c’est en milliards de francs CFA». Telles sont les affirmations de Hubert Ndé Sambone, directeur général de l’Agence nationale d’Investigation financière (Anif) au cours d’un séminaire national le 19 novembre 2018 à Yaoundé, au Cameroun. Le haut cadre camerounais déplorait ainsi les dégâts causés par la corruption sur le territoire national, et par extension à l’ensemble de la zone Cemac
    C’est dans le but de répondre à cette préoccupation qu’une réunion de concertation s’est tenue le 5 décembre dernier au siège provisoire de la Commission de la Cemac en Guinée Équatoriale. Ladite réunion était initiée par Baltasar Engonga Edjo’o, président de l’institution sous-régionale. Étaient également présents, le secrétaire permanent du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent (Gabac), les directeurs généraux de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif), du Groupe d’action financière (Gafi) et le ministre des Finances et du Budget de Guinée Équatoriale.
    Au menu des échanges, la reprise du processus d’évaluation du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux. André Kanga, secrétaire permanent du Gabac, lors de sa prise de parole, explique que toutes les actions programmées qui devaient être menées dans ce sens ont été reportées en 2024 pour des raisons techniques. La question de la reprogrammation du dispositif des évaluations communes a également été abordée.

    Diane Kenfack

    Vu sur le site Déclaration des biens et avoirs au Cameroun : Urgence signalée!

  • Gouvernement et diasporas camerounaises: amour entre guillemets

    Gouvernement et diasporas camerounaises: amour entre guillemets

    La coopération entre les deux parties se renforce au fil des années sans que cela ne change véritablement les paradigmes dans la perception générale de ces ressortissants camerounais.

    Le débat sur la considération des Camerounais de l’étranger reste constant. C’est ce que rappelle à la mémoire collective la visite des élus politiques et professionnels d’origine ou de nationalité camerounaise, réunis au sein du réseau Efracam, dans le pays du 5 au 8 décembre 2023. Ces derniers y ont matérialisé leur ambition d’accompagner l’État dans sa marche vers le développement des collectivités territoriales, dans un contexte de mise en œuvre de la décentralisation. Il en résulte plusieurs actes de partenariats et de parrainage qui devraient bénéficier aux communes et aux régions camerounaises. Et pour en matérialiser la preuve, ces membres de la diaspora camerounaise de France présentent à la face du monde les résultats obtenus à l’occasion d’initiatives individuelles ou collectives. En l’occurrence, le jumelage des villes de Douala et Bordeaux; la coopération culturelle entre la ville de Saint-Denis et de celle de Bangangté au Cameroun; le renforcement de la coopération universitaire, médicale et culturelle entre leurs pays d’origine et d’accueil. À cela s’ajoute les nombreux transferts d’argents effectués par ces enfants de la nation en direction du Cameroun et qui contribuent à la réduction de la pauvreté. «Chaque élu ici a décidé de parrainer une commune. Nous nous engageons à tous les niveaux, nous mettons notre expérience et nos carnets d’adresse dans le cadre de cet accompagnement. Il faut préciser que ces parrainages n’engagent pas nos communes de tutelle en France», souligne Pierre de Gaétan Njikam, vice-président de Efracam.

    Jeu de dupes
    Les actions des diasporas camerounaises pour le développement socio-économique du pays s’accroissent. Elles constituent une réponse aux appels incessants du gouvernement à leur encontre. Lesquels ont été portés à la connaissance de l’opinion publique à l’occasion de la conférence économique «Investir au Cameroun, terre d’attractivité» en mai 2016. La visite des membres d’Efracam s’inscrit dans cette même lancée. Elle est l’aboutissement de négociations entamées sous d’autres cieux par l’Honorable Louis Henri Ngatcha, président du Réseau parlementaire pour la diaspora, la coopération décentralisée et transfrontalière (Rep-Cod). Ce dernier s’est rendu à Paris en 2022 pour mener une opération de charme auprès de cette association. C’est pourtant un personnage Mi-figue Mi-raisin qui accueille ses invités à l’Assemblée nationale le 7 décembre 2023. «Aujourd’hui nos frères et sœurs sont là afin que nous travaillions ensemble. J’ai bien dit ensemble parce que beaucoup ici ont eu l’occasion de partir mais ont choisi de rester. Certains sont partis et ils sont revenus. Vous devez respecter ceux qui sont ici. Ce n’est pas parce que vous venez de l’autre côté que vous avez la science infuse. Ils ont la maîtrise du terrain», a-t-il déclaré tout de go à l’amorce de la signature d’une convention de partenariat entre le Rep-Cod et Efracam. Le débat sur la considération accordée aux diasporas camerounaises se poursuit sur d’autres fronts. La bataille y relative a l’allure d’un plaidoyer en faveur de la consécration de la double nationalité au Cameroun.

    Louise Nsana

    Vu sur le site Cigarette électronique: comme une épée de Damoclès sur la jeunesse camerounaise

  • Cigarette électronique : comme une épée de Damoclès sur la jeunesse camerounaise

    Cigarette électronique : comme une épée de Damoclès sur la jeunesse camerounaise

    Face à la recrudescence de son usage, l’OMS tire la sonnette d’alarme.

     

    Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’utilisation de la cigarette électronique est en nette augmentation dans le monde. Contrairement aux idées véhiculées par ses promoteurs, la cigarette électronique n’est pas sans danger. C’est ce que vient de confirmer l’OMS. D’après le Dr Krech, directeur pour la promotion de la santé de cet organisme, il existe des «preuves alarmantes» des effets néfastes de la cigarette électronique sur la santé. Le haut cadre en veut pour preuve les statistiques. À l’industrie du tabac, on lui attribue environ 8 millions de décès chaque année.

    Les enfants
    À l’en croire, les industriels privilégient leurs avoirs, au détriment de l’humain. Malgré les ravages dénoncés au quotidien, les pontes de ce secteur n’arrêtent ni de produire, ni d’en faire la promotion. Une situation que l’OMS condamne avec la dernière énergie, ce d’autant plus que la tranche de personnes la plus exposée ce sont les enfants. Lesquels se laissent convaincre par des pratiques commerciales très agressives. «Les cigarettes électroniques ciblent les enfants par le biais des médias sociaux et des influenceurs, avec au moins 16 000 saveurs», explique Dr Krech.

    Conséquences
    Tout comme la cigarette traditionnelle, celle dite électronique contient également de la nicotine. La substance est dangereuse à plus d’un titre. Tout d’abord, apprend-on, elle pousse le consommateur à la dépendance. Ensuite, la nicotine génère des substances toxiques dont certaines sont connues pour causer des cancers ou augmenter le risque des troubles cardiaques et pulmonaires. Par ailleurs, elle a un impact non négligeable sur le cerveau. Ce qui, apprend-on, occasionne des troubles d’apprentissage.
    «Il y a 88 pays qui n’ont pas encore régulé le marketing autour des cigarettes électroniques», fait savoir le directeur pour la promotion de la santé à l’OMS. Pour lui, le meilleur moyen de renverser la courbe est de prendre des mesures «fortes et décisives pour empêcher la consommation électroniques chez les jeunes en prônant notamment l’interdiction des arômes», prescrit l’Organisation mondiale de la santé.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • «Made in Cameroon» : en toute certification et réglementation

    «Made in Cameroon» : en toute certification et réglementation

    Telles sont les visées du gouvernement pour optimiser la compétitivité des PME-PMI.

     

    Le ministre des Petites et Moyennes entreprises (Minpmeesa) tient sa feuille de route à court terme dans le cadre de l’expansion du «Made in Cameroon». Celle-ci s’étale sur deux points: la formation des promoteurs de PME-PMI camerounaises et le renforcement du cadre réglementaire. «On a réalisé combien il est judicieux d’accompagner à la normalisation et à la certification les produits locaux. Le but étant de garantir la qualité la fourniture des mécanismes d’appui des PME à la certification», a déclaré mercredi, 13 décembre 2023, le ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa). La problématique n’est pas nouvelle en soi. Elle est par ailleurs au centre de plusieurs actions publiques. L’on compte à titre illustratif les facilités amorcées dans ce sens par l’Agence des normes et de la qualité (Anor). Il s’agit d’une réduction de 30% des frais de certification et la prorogation de la durée de validité du Certificat de Conformité à un an.

    Politique d’import-substitution
    Achille Bassilekin III s’est exprimé ainsi à l’occasion de la clôture de la 7eme édition des Journées nationales des PME tenues à Yaoundé sous le thème «essor des PME et promotion des chaines de valeurs: quelles opportunités pour la mise en œuvre de la politique d’import substitution». Ledit évènement avait vocation à instruire les opérateurs sur l’importance de la création des chaines de valeurs dans l’implémentation de la politique d’import-substitution. Il a par ailleurs permis de porter vers les hautes sphères les doléances des promoteurs locaux d’entreprises. Celles-ci ont notamment porté sur la valorisation de la matière première, des facilités à l’importation des équipements ainsi qu’à l’accès au financement, entre autres. De là, sortent les nouvelles directives du Minpmessa. «Je pense également à la formulation d’un contenu légal et règlementaire à la définition mais surtout au processus de labellisation du Made in Cameroon. On en parle beaucoup, mais il faut lui donner un contenu réglementaire pour qu’au terme de ce processus, l’on sache exactement quel est le produit qui a droit au label Made in Cameroun et qu’est-ce qui n’y a pas droit. Comment est-ce que cette labellisation peut-être rendue opérationnelle. Un chantier de cette nature va s’ouvrir avec le ministère du Commerce», annonce Achille Bassilekin III.
    Le membre du gouvernement garde la même verve pour présenter les autres chantiers en vue. Il s’agit notamment des mesures pour promouvoir la consommation locale des produits issus du terroir. Ce, au travers d’un acte règlementaire «qui devrait engager les institutions de l’État à se fournir impérativement en produits made in Cameroon ainsi que l’accès à la commande publique aux PME. Ceci doit devenir une instruction générale du Premier ministre». Le ministre du Commerce promet également un accompagnement du gouvernement à la modernisation de l’appareil productif des PME. Laquelle modernisation, a-t-il indiqué, passe par la fourniture d’équipements à usage collectifs; afin de parvenir à une réduction des coûts.

    Louise Nsana

  • En plus d’un lien ombilical et tutélaire : Minfi et Cdec liés par une convention

    En plus d’un lien ombilical et tutélaire : Minfi et Cdec liés par une convention

    Elle fixe les modalités de gestion des opérations entre les deux institutions. Louis Paul Motaze et Richard Evina Obam l’ont signée ce 15 décembre 2023 au siège à Yaoundé de la Caisse des dépôts et consignations.

    Une autre onction du gouvernement en faveur de la Cdec

    Le calendrier de l’opérationnalisation de la Caisse des dépôts et consignations (CDEC) a connu plusieurs accélérations ces dernières semaines. La dernière en date est la signature le 15 décembre dernier à son siège à Yaoundé, d’une convention. Elle fixe les modalités de gestion des opérations entre le ministère des Finances (Minfi) et la Cdec. «Bien plus qu’une simple collaboration, il s’agit davantage d’un lien ombilical, consacré par la relation tutélaire qui unit ces deux structures», souligne le Minfi, Louis Paul Motaze. Considération faite de ce que «cette convention permettra aux préposés de la Cdec, comptables relevant du Trésor public, de travailler pour le compte de la Caisse des dépôts et consignations, en recevant les dépôts, les retraits, les consignations, ainsi que les déconsignations», explique à sa suite Richard Evina Obam. Et le directeur général de la Cdec d’ajouter: «c’est donc une convention qui vise à préciser le rôle de chaque acteur, conformément au décret de 2011 du président de la République».

    Main dans la main
    «C’est l’occasion pour moi d’inviter la direction générale de la Cdec et chacune des directions générales du Minfi, à travailler main dans la main pour l’accomplissement des missions et l’atteinte des objectifs assignés par le gouvernement à la Cdec», prescrit Louis Paul Motaze. La direction générale du Trésor et de la Coopération financière et monétaire (DGTCFM) est particulièrement concernée. Elle est «en première ligne des opérations visées par la présente convention», rappelle le Minfi.

    Sylvester Moh Tangongho, son directeur général et par ailleurs président du Conseil d’administration de la Cdec est présent au moment de la signature. Il a reçu instruction du membre du gouvernement «de moderniser l’infrastructure technique et même les processus de management de son institution, pour répondre à l’exigence de qualité de service qui est propre aux institutions telles que la Caisse des dépôts et consignations». Toujours selon les consignes de Louis Paul Motaze, «le Trésor devra également mettre à disposition un personnel de qualité, trié sur le volet, et capable de s’adapter et de délivrer les services que lui concède la Cdec, selon les standards requis par la présente convention». Le tout de manière à ce que «le service public de dépôts et consignations puisse s’opérer sur tout le territoire national. Étant donné que pour le moment, la Cdec opére seulement dans son siège social».

    Continuité
    La Cdec bénéficie depuis sa création de la collaboration du Minfi. Aussi bien «dans sa mise en place, que ce soit en termes de moyens mis à disposition, qu’au plan de l’expertise technique, notamment dans le cadre des travaux de l’équipe projet mise en place par le DG de la Cdec». Louis Paul Motaze l’a rappelé pour se féliciter de que «c’est donc cette collaboration, entre le Minfi et la Cdec, qui se poursuit et se renforce à travers la signature de la convention».

    Il s’agit en clair d’un pas de plus dans le lancement de la phase active du recouvrement des fonds et valeurs. Les personnes et entités assujetties à cette obligation ont depuis le 1er décembre dernier un délai strict de six mois pour le faire. En application du décret y relatif du Premier ministre, Joseph Dion Ngute. Le rôle du Caissier général ayant déjà été précisé par deux arrêtés du Minfi. La cérémonie de signature s’est achevée par une visite guidée du bâtiment siège de la Cdec à Yaoundé. La dotation date du 21 août dernier.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Financement BAD: 48 milliards pour renforcer le corridor Yaoundé-Bata-Libreville

    Financement BAD: 48 milliards pour renforcer le corridor Yaoundé-Bata-Libreville

    Dans un communiqué publié fin novembre, la Banque africaine de développement (Bad) indique qu’elle a accordé un prêt de 48 milliards FCFA au Cameroun. Le financement, apprend-on, doit servir pour la construction d’un pont sur le Ntem. L’appui financier fait partie de la mise en œuvre du projet régional de facilitation du transport et du commerce sur le corridor économique Cameroun-Guinée Équatoriale-Gabon.
    Selon l’institution bancaire africaine, la construction de cet ouvrage permettra d’une part, d’améliorer le niveau de service de la chaîne logistique de transport sur le corridor Yaoundé-Bata-Libreville. D’autre part, il est question de contribuer à l’émergence d’un hub industrialo-portuaire dans la zone comprise entre le Port en eau profonde de Kribi au Cameroun et celui de Bata en Guinée Équatoriale. L’effet multiplicateur pour les deux pays, mais également pour l’ensemble de l’économie sous-régionale, devrait rapidement se faire sentir. En termes d’échanges commerciaux, de création d’emplois et de revenus, et aussi de recettes fiscales.
    Reliant Campo au Cameroun à Rio Campo en Guinée Équatoriale, le projet contribuera en effet à accroitre le volume des échanges commerciaux entre ces deux pays de la Cemac et de la CEEAC; de réduire le temps de parcours, les coûts de transit et de transport le long du corridor multinational Yaoundé-Bata-Libreville. La même source ajoute que la création des conditions propices à la promotion d’un hub industrialo-portuaire dans ladite zone devra nécessairement conduire à l’amélioration des conditions de vie des populations, notamment celles des femmes, des jeunes et groupes vulnérables de la zone d’influence du projet.
    Le démarrage de sa mise en œuvre est prévu pour décembre 2023 et son achèvement en novembre 2028. À en croire l’Institut national de la statistique (INS), la Guinée Équatoriale est le premier pays fournisseur (africain) du Cameroun en 2021. Selon la même source, le pays dont le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a la charge, a exporté 139 300 tonnes de marchandises vers le Cameroun, engrangeant 51,6 milliards FCFA au titre de recettes. Un bon point dans un contexte où les échanges intracommunautaires se situent à à peine 3% en zone Cemac. Sans parler de l’image fantasmée ou réelle souvent collée à ce pays désigné comme réfractaire à l’intégration et à la libre circulation en Afrique centrale.

    DK