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Journal Intégration

Étiquette : Joseph julien Ondoua Owona

  • Journée mondiale de l’alimentation (JMA) : Pour une meilleure santé nutritionnelle dans le monde

    Journée mondiale de l’alimentation (JMA) : Pour une meilleure santé nutritionnelle dans le monde

    Au regard des statistiques alarmistes dévoilées le 10 octobre 2019 à Yaoundé, la représentation de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation (Fao) au Cameroun suggère l’amélioration du tableau alimentaire, tant à l’échelle locale qu’internationale. 

    Séquence de présentation des chiffres de 2018 de la FAO

    Comme chaque année, le Cameroun se joint au reste du monde ce 16 octobre 2019 pour célébrer la Journée mondiale de l’alimentation (JMA). À cet effet, le point de presse tenu le 10 octobre dernier parle Minader Gabriel Mbairobe,a permis de poser les jalons de l’événement placé sous le thème: «Agir pour l’avenir une alimentation saine pour un monde sans fin».
    Présent aux côtés du membre du gouvernement, le Dr Abdou Salla a dévoilé les enjeux de cette l’édition de cette année. Pour lui, la situation alimentaire dans le monde est suffisamment alarmante. «820 millions de personnes souffrent de la faim.

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 600 millions le nombre de personnes qui tombent malade chaque année après avoir consommé des aliments contaminés la conséquence de l’intoxication étant la mort pour 420 mille personnes, 40 % de la morbidité imputable aux maladies d’origine alimentaire soit 120 000 décès chaque année d’enfants de -5ans . Au Cameroun 31,7% d’enfants de moins de 5 ans souffrent d’un retard de croissance ; 12% d’adultes sont obèses et 32% autres en situation de surpoids», a déclamé le Minader.

    Face à cela, le représentant de la FAO a été clair. Il faut «conjuguer les efforts en termes de renforcement de la productivité des aliments de qualité, en essayant de combattre la malnutrition, à la racine C’est-à-dire de revoir nos politiques agricoles afin que du point de vue de la production végétale, la production animale, la production halieutique, que nous arrivions à prendre des aliments de qualité, des aliments nutritifs qui nous permettent non seulement de combattre la faim, mais aussi de réduire les grands risques de maladie».

    Par, ailleurs, ajoute-t-il, la FAO envisage également la sensibilisation des couches défavorisées. «Nous pouvons aussi partager des formations qui peuvent inciter les populations à choisir leurs comportements alimentaires , tout cela dans le cadre de la promotion d’une agriculture de nouvelle génération qui tient compte des aspects de lutte contre la faim, de lutte contre la pauvreté, mais d’avoir une alimentation saine», précise-t-il.

    Causes
    Selon le Minader, la sous-alimentation et autres maladies nutritives sont causées par un certain nombre de facteurs. «Les mauvaises pratiques culturelles et l’utilisation abusive des produits agro-chimiques, les changements d’habitudes alimentaires, les mauvaises techniques de stockage, de transformation, d’emballage et d’entreposage d’aliments», a-t-il indiqué. Ces constats au niveau mondial concernent également le Cameroun.

    Double événement
    Ainsi, ce 16 octobre 2019, le Cameroun commémore également la journée internationale de la sécurité des aliments (JISSA), sous le thème «sécurité alimentaire des aliments, c’est l’affaire de tous». Elle a été créée en décembre 2018 par les Nations unies, puis célébrée le 7 juin 2019 pour la première fois dans le monde.Ce mercredi au Cameroun,les deux événements couplés ont pour thème: «Éduquer les populations pour une alimentation de qualité et abordable pour un avenir meilleur».

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Formation continue : Dix cadres du CPAC à l’école de gestion

    Formation continue : Dix cadres du CPAC à l’école de gestion

    Ouverte le 16 août 2019 à Yaoundé, la session vise augmenter l’efficacité du Comité inter-Etats des pesticides d’Afrique centrale.

    Le panel de la cérémonie protocolaire d’ouverture de l’atelier

    Parce qu’il élabore des projets et programmes tant pour son propre compte que pour d’autres organismes, le Comité inter-Etats des pesticides de l’Afrique centrale (Cpac) doit être à la page. C’est tout le sens de la formation que suivent 10 de ses cadres. Pendant une dizaine de jours, à Libreville au siège de l’Ista (Institut sous-régional multisectoriel de technologie appliquée, de la planification et de l’évaluation de projets), les apprenants sont astreints à 9 modules théoriques et méthodologiques. A terme, ils seront outillés en matière de gestion de projet pour la filière agricole, de leur suivi-évaluation et de leur gestion axée sur les résultats.

    En accueillant ses «étudiants» dans son campus le 16 août 2019, Évariste Evane, directeur général adjoint de l’Ista, a exalté la parfaite collaboration entre son institut de recherche et des institutions sœurs de la Cemac dans le cadre du renforcement des capacités. Cette option, a-t-il rappelé, est bâtie sur un triple socle: l’amélioration des performances organisationnelles des différents organismes ; le Programme économique et régional (Per) de la Cemac et les Objectifs de développement durables (ODD) des Nations unies.

    Le Cpac est un instrument d’accompagnement des Etats vers la mise en place des systèmes élaborés dans la gestion des intrants agricoles et l’assainissement de la filière agricole. Érigé en une institution spécialisée de l’Union économique de l’Afrique centrale (IS/UEAC) par acte additionnel de la Conférence des chefs d’État de la Cemac n° 07/CEMAC-CCE-11 du 25 juillet 2012, cette institution a son siège à Yaoundé (Cameroun). Sa mission première est d’assainir la production agricole pour la préservation de la santé des consommateurs locaux et celle de l’environnement, ainsi que pour la compétitivité de cette production dans le marché international.

    Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire

  • Électricité : Eneo tient le câble de la performance

    Électricité : Eneo tient le câble de la performance

    Depuis 2014, l’entreprise met un point d’honneur sur la satisfaction de sa clientèle et sur son dispositif technique. 

    Eneo s’est engagée auprès du Gouvernement à faire évoluer ce taux de 2% chaque année. Même si des problèmes d’approvisionnement en matériels rallongent souvent les délais de raccordement, l’entreprise branche de plus en plus vite. A fin juin 2019, en comparaison avec la même période en 2018 : 45 000 nouveaux branchements installés au total depuis le début de l’année, soit une augmentation de 14,28%. Le nombre de clients actifs est passé à 1 305 782, en croissance de 7,12%. D’année en année, on observe une légère baisse du nombre de clients dont les branchements sont en attente.

    Activités
    Selon les chiffres compilés par l’entreprise, le taux des branchements réalisés dans les délais est en hausse de 15,7%. Ce taux indique deux choses: une amélioration des délais de réalisation des branchements dans la majorité des régions du pays et la disponibilité du matériel dans les magasins. Globalement, le délai moyen de réalisation d’un branchement passe de 10 à 3 jours.

    La stratégie de remplacement systématique des poteaux critiques a permis d’atténuer le nombre de décès et de blessés sur le réseau. Par rapport à la même période en 2018, le nombre de décès est resté à 4, alors que les blessés ont baissé de 57%. En zones rurales, les interruptions sont beaucoup plus fréquentes et durent plus longtemps. Dans plusieurs régions du pays, les principales causes sont : la végétation, câbles endommagés, dommages divers et poteaux pourris. Pour y remédier, Eneo attend l’approbation des pouvoirs publics pour l’exploitation des forêts à l’Ouest. En attendant, les travaux de nettoyage au Bulldozer des corridors des lignes critiques vont se poursuivre à l’Ouest, dans la Sanaga Océan et à Yaoundé.

    La surfacturation, les anomalies de facturation… restent des points de mécontentement pour les clients. Les taux et rythme de traitement des réclamations conséquentes restent en-deçà des attentes d’une clientèle de plus en plus exigeante. Quoique l’entreprise ne soit pas encore au niveau attendu, beaucoup a déjà été fait. Aujourd’hui, on note une meilleure disponibilité des factures, qui se traduit par une légère baisse du nombre de clients qui subissent le désagrément de ne pas en recevoir. Le déploiement en cours des compteurs prépayés est une réponse à ces problèmes.

    Au-delà des problèmes de trésorerie, la société d’électricité se heurte régulièrement aux difficultés d’approvisionnement en poteaux bois. Ce qui, «rabaisse» la qualité de ses services. Face à ce problème épineux, elle vient de prendre des résolutions. «Eneo a impulsé des partenariats avec 9 entreprises locales, pour la fabrication des intrants nécessaires à la construction et les réparations sur le réseau de distribution. Environ 10 000 poteaux sont attendus en fin d’année», apprend-on des services de cette entreprise.

    Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire

  • Guy Gweth : ‘’Nous appelons de tous nos vœux la naissance d’un État stratège qui fixe les priorités’’

    Guy Gweth : ‘’Nous appelons de tous nos vœux la naissance d’un État stratège qui fixe les priorités’’

    Une fois que l’État a défini les pôles de compétitivité, et les priorités économiques du pays, il doit faire un rapport entre les objectifs très élevés et les moyens très réduits.

    Présent lors des Journées africaines de l’intelligence économique les 2 et 3 août derniers à Yaoundé, le président du Cavie s’est exprimé sur l’importance de l’intelligence économique et la participation de l’État pour accroitre la compétitivité du pays à l’échelle internationale.

     

    À quoi renvoie l’intelligence économique ?
    Principalement à trois choses : un état d’esprit, un dispositif et un processus de collecte, de traitement, d’analyse et de diffusion sécurisée du renseignement économique, qui est utile à la prise de décisions.

    Quelle est la plus-value de l’intelligence économique pour une entreprise locale ?
    Dans une économie mondialisée, où la plupart des marchés sont travaillés par la concurrence, l’intelligence économique permet trois choses : défendre, attaquer et influencer. Ce que nous avons à défendre, c’est le patrimoine informationnel de nos entreprises. Parce que nous stockons des données au quotidien qui sont relatives tantôt à notre clientèle, tantôt à la structure ou aux finances de l’entreprise. Il faut donc protéger toutes ces informations-là.

    Ensuite, il faut attaquer les marchés internationaux, parce que la meilleure défense c’est l’attaque. On outille les acteurs publics et même privés à la conquête des marchés extérieurs. Le troisième pilier c’est l’influence. Il est constitué à la fois de la contre-influence d’une part et de l’influence proprement dite d’autre part. Ces éléments servent à modifier le comportement des usagers, des donneurs d’ordre ou des prescripteurs sur la manière qu’ils ont de nous voir, de nous percevoir sur les marchés de plus en plus concurrentiels.

    Comment procéder pour outiller ces marchés auxquels vous faites allusion ?
    Nous réalisons des formations qui sont courtes, intensives et certifiantes. Il y a aussi des formations diplômantes. Dans ces deux catégories de formation, nous apportons des méthodes, des outils et des techniques qui permettent de surveiller 24 h/24, soit un secteur d’activité, soit une entreprise qui peut être partenaire ou concurrente, soit un acteur qui est une personne physique. Nous donnons des outils qui peuvent être gratuits ; cependant, les plus performants, qui permettent de faire cette surveillance quasi permanente, sont payants. Nous avons aussi des outils d’analyse, parce que l’intelligence économique brasse une masse considérable de données en un temps extrêmement réduit. Comment est-ce que qu’on analyse de façon très rapide et fine l’ensemble de ces informations. C’est toute la raison d’être de l’intelligence économique.

    Dans une économie mondialisée, où la plupart des marchés sont travaillés par la concurrence, l’intelligence économique permet trois choses : défendre, attaquer et influencer. Ce que nous avons à défendre, c’est le patrimoine informationnel de nos entreprises.

    En résumé, il s’agit d’un dispositif et de techniques qui permettent de collecter l’information, de l’analyser et de la transformer. En clair, lorsque la chef d’entreprise, la bayam sellam, le ministre ou le président de la République qui nous a fait confiance reçoit un rapport d’intelligence économique, il s’agit d’un outil d’aide qui lui permet de prendre d’importantes décisions.

    Quel coût cela peut-il engendrer pour une entreprise qui sollicite ce genre de services ?
    Les coûts dépendent à la fois du secteur d’activité ainsi que de la taille et des ambitions de l’entreprise. Un magasin situé au marché Mokolo ne peut avoir les mêmes besoins qu’une entreprise parapublique, par exemple. Mais nous préférons inverser la chose, car comme disait le président Kennedy, si vous dites que l’intelligence coûte cher, essayez l’ignorance et vous verrez ce qui coûte le plus cher.

    Vous avez dit que c’est aux États de mettre sur pied des stratégies pour permettre aux entreprises de mieux se déployer sur le plan national, voire international. Comment l’État camerounais, doit-il intervenir concrètement ?
    Nous appelons de tous nos vœux, la naissance d’un État stratège qui fixe les priorités. Un État ne peut pas aller dans toutes les directions. Nous travaillons en ce moment sur la problématique des pôles de compétitivités. On doit définir nos priorités en fonction de nos forces et accroitre nos capacités à minimiser nos faiblesses.

    Une fois que l’État a défini les pôles de compétitivité, et les priorités économiques du pays, il doit faire un rapport entre les objectifs très élevés et les moyens très réduits. Le but est de définir une stratégie à laquelle viendront s’impliquer à la fois les entreprises et les organisations de la société civile, afin d’atteindre la diplomatie économique.

    J’ai quand même une petite déception qui vient du fait qu’on n’a pas eu les diplomates et les consuls qui étaient attendus, parce qu’ils sont en vacances. Pour la prochaine édition, on verra dans quelles mesures organiser des Journées africaines à une période qui ne correspond pas aux vacances.

    Au sortir des journées africaines de l’intelligence économique, quelles sont vos impressions ?
    On a un très bon ressenti, pour deux raisons. La première : la plupart des acteurs publics qui ont été conviés à cette grand-messe de l’intelligence économique ont répondu présents. La deuxième : l’attrait qu’a cette discipline et notre organisation pour les jeunes générations. On a eu des étudiants de l’Iric, de l’Essec, et de l’École des travaux publics. Les avoir avec nous lors de ces journées africaines de l’intelligence économique a été une marque de satisfaction.

    J’ai quand même une petite déception qui vient du fait qu’on n’a pas eu les diplomates et les consuls qui étaient attendus, parce qu’ils sont en vacances. Pour la prochaine édition, on verra dans quelles mesures organiser des Journées africaines à une période qui ne correspond pas aux vacances.

    Propos recueillis par
    Joseph julien Ondoua Owona, stagiaire

  • Intelligence économique : L’essor est enclenché en Afrique

    Intelligence économique : L’essor est enclenché en Afrique

    En discutant des enjeux liés à la marche du monde, le public africain prend conscience de l’utilité de la veille stratégique dans tous les secteurs de la vie courante. 

    Les participants à un panel lors de la 2e édition du Javie à Yaoundé

    En inaugurant son mois d’août par la 2e édition des Journées africaines de veille et d’intelligence économique (Javie), le Centre africain de veille et d’intelligence économique (Cavie) s’est drapé dans une double symbolique : «des victoires à portée de main» et «tout faire savoir à tous». À Yaoundé, ces 2 et 3 août 2019, l’événement procède d’un souci d’éducation du public.

    C’est bien cet aspect qu’il faudrait retenir et mettre en exergue», suggère Guy Gwet. En posture d’invité du 13 heures sur les ondes de l’antenne radio de la Crtv, le président du Cavie décline toute la mécanique de l’intelligence économique. À en croire cet expert, celle-ci s’orchestre autour d’une triple partition: «l’histoire, l’immédiat et la perspective». Le tout, dit-il, se développe autour de cette idée qu’il n’existe pas de pause pour les besoins d’image et de rentabilité, tant au niveau géopolitique que commercial, avec une énergie visant à alimenter toujours plus les moteurs de la machine de veille.

    À ceux qui sont venus l’écouter, Guy Gwet et son équipe transmettent les résolutions prises lors des états généraux économiques de Dakar, les 29 et 30 avril 2019. Le package est assorti de modalités pratiques de mises en œuvre au niveau des collectivités locales décentralisées. Il s’agit des outils nécessaires pour la mise en place des cinq surveillances de base et des dispositifs d’intelligence économique.

    S’attachant à des comparaisons visibles et lisibles à l’aune des actualités, le président du Cavie souligne que les États africains doivent s’arrimer à l’intelligence économique pour être plus compétitifs sur le plan international. Parce que la scène mondiale est régie par des humeurs et des rapports de forces, Guy Gwet montre comment l’intelligence économique agit. «Elle permet de défendre le patrimoine national et informationnel des décideurs, et d’aller à la conquête des marchés internationaux». Par ailleurs, poursuit le président du Knowdys Consulting Group, elle représente un moyen pour les pays africains de faire face à l’influence étrangère.

    Ainsi, les participants à ces ateliers ont pu comprendre les enjeux de l’intelligence économique. «Nous avons beaucoup appris sur les stratégies de guerre économique et nous repartons très satisfaits. Cet évènement nous a permis de comprendre un peu mieux que l’intelligence économique est un outil de compétitivité à l’échelle nationale et internationale», affirme Ulrich Jonso, président fondateur du club intelligence économique à l’Essec.

    Pour le Dr Jacques Etoundi Ateba, l’intelligence économique est un moyen de rendre les apprenants plus compétitifs. «Avec l’intelligence économique, il ne sera plus question d’acquérir des savoirs savants. Il sera question de faire face aux enjeux et défis planétaires qui nous commandent de nous arrimer pour que chaque Camerounais qui sort de notre système éducatif soit capable de participer à la résolution des problèmes concrets et actuels qui se posent à nous», indique fièrement le spécialiste des questions de l’éducation et science de l’éducation.

    De fait, le Cavie peut se glorifier d’avoir atteint son pari: informer sur la nécessité d’utiliser l’intelligence économique pour améliorer la compétitivité.

    Créé en 2015, le Cavie est présent dans 37 pays à travers le monde. Cette organisation offre plusieurs formations en intelligence économique sur les marchés africains.

    Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire

     

    Une opportunité pour le made in Cameroon 

    En empruntant à l’intelligence économique, les produits locaux pourraient mieux conquérir de vastes marchés.

    «Collecte d’un certain nombre de données. Par exemple, une industrie brassicole pourra dire pourquoi la consommation de la bière baisse, etc. À la fin, elle peut créer un réseau lui permettant de collecter cette information en vue d’agir sur son système de production et peut-être de changer l’étiquette de la bière, la bouteille ou de changer la teneur en alcool et tout le reste». De manière caricaturale, Pierre-Michel Nguimbi, ancien ambassadeur du Congo au Sénégal, parle de l’incidence de l’intelligence économique sur la vie d’une entreprise. Tel que proposé, le schéma peut être dupliqué ailleurs, notamment sur les produits « Made in Cameroon ».

    Georgette, promotrice de produits locaux voit en ce nouvel outil de compétitivité, un moyen de ravir le marché local, voire international. La jeune entrepreneure estime que la veille concurrentielle qui fournit des informations clées sur le marché représente un atout majeur pour son secteur d’activité. De «Grâce à la veille, je pourrais m’informer sur ce que font les concurrents, comment ils réfléchissent, pourquoi ils font plus de chiffres d’affaires que moi et surtout ce que je dois faire pour gagner le marché local», précise la promotrice du Made in Cameroon.

    JJOO

    Réactions

    Pierre-Michel Nguimbi, ancien ministre congolais, président exécutif du groupe d’expertise sur les réformes institutionnelles en Afrique (Geria)

    « C’est important pour améliorer la compétitivité »

    Pierre-Michel Nguimbi

    Nous sommes là d’abord pour améliorer le corpus de tous ceux qui considèrent que l’intelligence économique a une importance en Afrique. C’est important pour améliorer la compétitivité. Ce n’est pas encore quelque chose que l’on appréhende avec toute son acuité et notamment au niveau des organisations publiques. Les grandes firmes ont compris, il y a longtemps, l’intérêt de l’intelligence économique, ne fût-ce que pour des besoins de concurrence, pour capter des marchés, améliorer leurs prestations.
    Pour les États, la compétitivité se joue souvent en termes d’influence. Quelle est l’influence que le pays a dans un secteur donné, mais aussi quelle est la nature de l’influence que le pays ne veut pas subir ? Il s’agit de collecter des informations utiles à ce sujet, de savoir les analyser et de construire des outils d’aide à la décision. Ces outils seront mis à la disposition notamment du Premier ministre, du président de la République et même des parlementaires, afin qu’ils votent des lois qui peuvent freiner l’aliénation du patrimoine.

     

    Jean Louis Atangana, enseignant de droit

    « Une richesse sur laquelle nos gouvernements devraient s’appuyer »

    Jean Louis Atangana

    Mes impressions sont bonnes. L’atelier auquel j’ai pris part a porté sur l’intérêt de l’État dans les négociations internationales. Je dois dire que par le niveau des intervenants, la qualité des participants et les questions qui ont été discutées, on ne peut qu’en sortir plus grandi. Ce questionnement est en effet important dans la gestion de l’intelligence économique comme problématique majeure de notre société du XXIe siècle. La quasi-totalité des États considérés comme des États développés ont mis en place des structures en charge de la veille intelligente et nos États n’y avaient pas encore pensé. Le fait qu’un certain nombre de jeunes Camerounais, de jeunes Africains aient mis en place ce centre de veille et d’intelligence économique constitue vraiment une richesse sur laquelle nos gouvernements devraient s’appuyer.

     

    Serge Bertrand Bolo, cadre à la cellule de communication de l’Université de Yaoundé I

    « Un facteur très important pour l’université »

    Serge Bertrand Bolo

    Au sortir de ces échanges, je me suis rendu compte que l’intelligence économique est un facteur très important pour l’université. Elle va nous permettre d’avoir un feedback des savoirs dispensés aux étudiants, de mesurer la satisfaction dans le milieu de l’emploi, afin de savoir si les produits que nous avons mis sur pied sont compétitifs. C’est donc cette veille qui permet de collecter ces informations, dans le but d’améliorer les contenus et mieux former les jeunes. L’intelligence économique participe à améliorer les contenus de formation.

     

  • Le livre écrit sous la plume des affairistes

    Le livre écrit sous la plume des affairistes

    Il se trouve que dans quelques écoles et collèges privés, le marché du manuel scolaire a ouvert une autre page mafieuse.

    FCPE Vosges

    «Seuls les livres figurant sur les listes officielles seront exigibles dans les établissements scolaires publics et privés du Cameroun». En le martelant lors d’une conférence de presse donnée à Yaoundé le 17 juillet 2019, Jean-Paul Komon trahit le sentiment d’avoir un problème. Selon des informations du président du Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques (CNAMSMD), un sérieux péril plane sur la respectabilité des listes officielles des manuels scolaires et des différents prix y afférents pour l’année 2019/2020. «Certains établissements continuent de violer l’obligation de respecter les listes officielles», confie-t-il aux journalistes.

    Business
    Si cette affirmation ne localise pas clairement lesdits établissements, la réalité du terrain souligne néanmoins un business animé par les promoteurs privés et agents commerciaux de certaines maisons d’édition locales ou étrangères. «Il se trouve que dans quelques écoles et collèges privés, le marché du livre scolaire a ouvert une autre page mafieuse», s’alarmait le Syndicat national des librairies et papeteries du Cameroun, au cours de son assemblée générale tenue à Yaoundé le 11 juillet 2019. À cette occasion, Apollinaire Ngassa, le président de ladite instance, décrivait une force de vente de plusieurs commerciaux et des équipes logistiques chargées de gérer les commandes. «Ce dispositif humain constitue une rente de situation pour certains éditeurs : il leur assure la présence d’au moins un de leurs titres dans les programmes scolaires», affirme Natacha Ngakou. «Grâce à cette redoutable équipe qui échappe à toute traçabilité fiscale, ajoute la libraire basée à Yaoundé, les éditeurs malveillants veillent à alimenter le tuyau et trouvent continuellement de nouveaux prétextes pour convaincre les chefs d’établissements privés à inscrire des ouvrages non homologués à leurs programmes».

    « Justif »
    À percer un peu chez quelques responsables d’établissements à Yaoundé et ses environs, ce business a l’avantage de mettre des «livres faciles» à la disposition des parents et élèves. Un certain nombre d’avis glanés mettent en avant la nécessité de proposer des «ouvrages soft». «Ceux qui permettent de réfléchir, de mémoriser rapidement et de progresser avec le monde», selon la formule d’un fondateur de collège basé à Kondengui (Yaoundé IV). Selon ce dernier, «c’est le ressort secret du succès des établissements privés aux examens officiels».

    Ailleurs, une directrice d’un collège privé bilingue avoue qu’à hauteur de 10 % seulement, les livres du programme officiel sont imposés à ses apprenants et enseignants. Notre interlocutrice montre d’ailleurs comment «depuis les années 90, les contenus des programmes retenus chaque année par le gouvernement mettent en évidence la coexistence de deux objectifs contradictoires : une formation égalitaire d’une part, et de l’autre, des emplois inégaux à la sortie».

    Pour dire les choses très autrement, Grégoire Alima, préfet des études dans un collège privé à Nkoabang (banlieue de Yaoundé), voit «des schémas didactiques difficiles» dans les livres homologués par les pouvoirs publics. «Nos manuels ne permettent ni à l’élève ni à l’enseignant d’acquérir facilement les savoirs», dit-il. Plus loin, il confesse avoir compris l’intérêt de développer des relations privilégiées avec les éditeurs, «pour un enseignement de qualité». Bien absente ici, l’idée d’un quelconque quota de retours négocié à l’amiable.

    Jean-René Meva’a Amougou

     

    Livre scolaire au Cameroun: Chapitre 2019/2020

    Dans un mois, au Cameroun, les cloches de la rentrée retentiront à nouveau dans les établissements relevant des enseignements de base et des enseignements secondaires. Avant même le chahut des élèves et le fracas de la récré, le monde du livre scolaire a déjà fait sa rentrée au sein de l’espace public national. Et comme toujours, la chronique fait la part belle à la disponibilité, aux contenus et aux prix des manuels homologués. Pour l’année scolaire 2019/2020, on n’a visiblement pas fait table rase du passé. L’acte II qu’on dit avoir inauguré, comme dans une pièce sans intrigue, prolonge en fait l’acte I. Le «nouveau monde» n’est plus nouveau. En fait, on l’a bien compris : le grotesque a refait surface, plongeant dans l’embarras parents et élèves.

    Avec la publication, à temps des listes des manuels homologués, on croyait avoir touché le fond du problème. Pourtant, l’affaire est plus complexe qu’on pourrait le croire. D’un côté, celle-ci met en scène des hommes attachés à démontrer que toute la faute retombe sur les ennemis de la bonne gouvernance. De l’autre s’activent des Ponce Pilate militant tantôt pour un changement radical, tantôt pour des réformes prudentes du marché. On n’oublie pas quelques tigres dont le rôle est d’ajouter une bonne part d’irrationnel à des pratiques scandaleuses, contestables, illicites. Le marché est tellement concurrentiel que le casier d’un seul enseignant est souvent submergé par une dizaine d’ouvrages différents pour chaque niveau scolaire.

    C’est que l’enjeu n’est pas mince. Comme tous les marchés, celui du livre scolaire au Cameroun raisonne en termes strictement comptables et non humains. « En réalité, le vrai challenge dans cette affaire, c’est premièrement celui de la transparence », établit Marcellin Vounda Etoa, le secrétaire permanent du Conseil de l’agrément du Manuel scolaire. Et là, des voix s’élèvent pour dire non. À côté, un embrouillamini diablement entretenu.

    Le présent dossier s’emploie donc, à la lumière des dernières actualités, à décrire les rapports de force et les acteurs en présence.

     

    Livre unique

    Un dessein abîmé

    Malgré ses attrayants atours, l’idée d’un manuel par matière ne contente pas tout le monde.

    Le livre unique: pas si simple à adopter

    «Dans le respect des spécificités de chaque sous-système éducatif, toute discipline inscrite au programme officiel doit être dispensée sur toute l’étendue du territoire national, au moyen d’un seul manuel scolaire pour chaque matière. Seul cet ouvrage doit être utilisé par les apprenants pour la matière considérée». On peut aisément le lire sur la circulaire du 10 juillet 2017, rédigée sous la plume de Jean Ernest Ngalle Bibehe Massena. Alors ministre des Enseignements secondaires (Minesec), ce dernier avait marqué l’opinion publique nationale.

    Pour une raison : avoir contenté les parents d’élèves et autres membres de la communauté éducative par rapport à la réduction des frais d’achat de plusieurs livres dans une même discipline. «C’est important, car cela a un enjeu pédagogique. Il faut avoir, dans les programmes, des livres de qualité pour garantir la formation des élèves, de la maternelle à la fin du secondaire. Avoir des livres en quantité suffisante, parce que ce sera un seul livre sur l’ensemble du territoire national. L’enjeu est donc économique, tant pour les éditeurs que pour les parents», vantait Marcellin Vounda Etoa sur le site internet de la CRTV, le 10 avril 2018.

    « Saccage »
    Malheureusement, malgré ses attrayants atours, la circulaire du Minesec ne convient pas à tous, dans les établissements publics ou privés. «L’idée d’un manuel unique ou d’un petit nombre de manuels adoptés par l’État est une chimère», clame Aloys Essokè. L’explication qu’en donne cet enseignant de français à la retraite tient sur une phrase : «Tant que les intérêts des uns et des autres ne sont pas assouvis, la guerre des manuels aura toujours ses lieutenants».

    Le tout est à comprendre en termes de bataille entre les partisans d’un livre par discipline et les dévots de la liberté pédagogique et de la prise en compte des intérêts des marchands de manuels scolaires au Cameroun. À ce jour, la polémique est loin d’être dissipée. À Yaoundé, le 11 juillet 2019, le Syndicat national des librairies et papeteries du Cameroun s’indignait des lourdes pertes. En clair, «le portefeuille financier des libraires est affecté par une mesure qui ne couvre pas grand-chose, car de nombreux exemplaires n’ont pas trouvé preneur», à en croire Apollinaire Ngassa. «Et dans ce cas, le marché est en train de foncer dans le mur», renchérit Natacha Ngakou.

    S’ils prennent en compte l’impact social de l’instauration du «livre unique», des enseignants continuent de penser qu’«une offre diversifiée des manuels participe de l’ouverture au monde». À l’interprétation, cette situation donne la réponse à une interrogation : pourquoi certains établissements tiennent-ils leurs listes de livres, en marge des directives gouvernementales ? Pour l’année scolaire 2019/2020, un chef d’établissement à Yaoundé dit assumer «deux livres par matière». «Certains enseignants donnent des cours avec des manuels anciens et les élèves s’en sortent bien», fait-il remarquer.

    Ongoung Zong Bella

    Polémiques

    Quand les contenus lèvent de mauvais lièvres

    En cette veille de rentrée scolaire, les controverses autour du contenu de certains livres scolaires se multiplient. Preuves d’enjeux idéologiques lourds.

    Le Pr. Kum’a Ndumbé III

    On dirait qu’à chaque page des manuels se nichent bien des controverses. Portée par le Pr Kum’a Ndumbé III, la dernière en date passe sous son scalpel une séquence de l’histoire du Cameroun. «Que ceux qui écrivent dans les livres scolaires « traité germano-douala » m’apportent le document, que ce soient ces inspecteurs pédagogiques, que ce soient les professeurs d’université, qu’ils m’apportent où c’est écrit « Deutsche-duala Vertrag », fulmine l’historien émérite sur les antennes de Radio Balafon (émettant sur 90,3 FM à Douala) ce 12 juillet 2019. On l’imagine, le prince du canton Bele Bele (Douala IV) suggère le retrait pur et simple de cette « aberration » des livres d’histoire utilisés dans les écoles, lycées et collèges camerounais.

    «Cela peut sembler anodin, mais vu à partir d’un autre angle, tout montre que le livre scolaire au Cameroun est devenu le terrain de batailles idéologiques et intellectuelles», murmure Dimitri Tagne. De l’avis de ce spécialiste camerounais de l’histoire des manuels, il devient possible de dégager une tendance de fond, tant les soubresauts commencent à se faire sentir. L’année dernière, le livre de Sciences de 5e, édité par la maison bilingue «Nmi Education», avait défrayé la chronique. Ses coauteurs (Charles Ebang Ehole, Joseph Hessel, Patrick Yves Ango et Martin Ndzana Bella) avaient été pilonnés par l’opinion.

    Les parents, les syndicats et certains groupes comme la communauté musulmane leur reprochaient d’avoir imposé «un livre contenant des enseignements trop poussés en sexualité et trop crus pour les enfants des classes de 5e». Il faut dire qu’en effet, dans son module 4 portant sur la santé de reproduction, des comportements émergents néfastes à la santé de reproduction tels que la zoophilie, la fellation, et la sodomie y étaient présentés. Pour 2019/2020, cet ouvrage est de retour. Mieux, il n’a pas été retiré du programme, parce que Nalova Lyonga, la ministre des Enseignements secondaires, n’a pas donné son accord pour cela, insiste Jean Paul Komon.

    Ailleurs, il est validé que parce qu’ils ont une autre visée. Peu d’enseignants s’appuient sur ces «livres à problèmes». Leur utilisation n’étant pas obligatoire, certains d’entre eux font même parfois l’impasse. Delphine, professeur de sciences dans un lycée yaoundéen, estime que «les manuels sont pour les fainéants». «Il y a tout dedans, les questions, les réponses, et il est très difficile d’intéresser les élèves en suivant le livre uniquement tel qu’il a été validé». De là à comprendre pourquoi «Les génies en Allemand», des éditions ACIPEC, ont été remplacés par «Ihr und Wir», des éditions Hueber. Ce changement est dû aux «imperfections relevées dans le livre», reconnait Jean Paul Komon.

     

    Prix des manuels scolaires

    Un brin de sourire

    Avant d’aborder l’année scolaire 2019-2020, les parents d’élèves saluent l’initiative et la vision des pouvoirs publics.

     

    Au niveau du secondaire général, «aucun manuel ni aucun prix ne change de la 6e en terminale francophone et anglophone, à l’exception des classes de Seconde de l’enseignement général et la Terminale A», clame Jean Paul Komon. Il poursuit : «Aucun manuel ni aucun prix de manuel des cycles primaire et maternel ne change. Le coût du cartable, en ce qui concerne l’achat des manuels scolaires, demeure donc le même». De quoi rassurer les parents en cette veille de rentrée scolaire 2019/2020. Dans la ville de Yaoundé, beaucoup saluent l’initiative du Conseil national d’agrément du manuel scolaire qui a reconduit les programmes de l’année antérieure, à l’exception de quelques-uns, notamment ceux des classes de Seconde et de Terminale du sous-système francophone de l’enseignement général.

    Tendances
    Un tour dans quelques librairies de la capitale justifie la satisfaction observée. Le livre de physique de la classe de Seconde C est passé de 7 000 FCFA à 5 000 FCFA cette année. Pour la même classe (séries A), le livre de mathématique passe de 5 000 FCFA à 3 500 FCFA. Le livre d’allemand de Terminale A («Ihr und wir») coûte quant à lui 6 000 FCFA, contre 8000 FCFA l’année passée.

    «C’est avantageux pour nous parce qu’avant on était contraint d’acheter de nouveaux manuels chaque année. On pourra faire des économies parce que l’on connait les prix des livres», indique Blandine O. Version confirmée par Julie, mère de deux élèves en classes de CE1 et CE2, section francophone. «Cette année, je dois par exemple dépenser 14 000 F pour acheter les manuels du CE2 à ma fille ainée. L’année prochaine, je sais que je devrais dépenser presque la même somme pour les manuels du CM1 et 14 400 F pour le CM2», explique-t-elle.

    Les parents d’élèves du secondaire ne s’en réjouissent pas moins. Pour Éric G., la politique du tarif unique est la plus adaptée au contexte économique difficile. Pour ce chef de famille, la situation n’était guère facile à gérer. «Avec trois enfants, dont deux au secondaire et un à l’école primaire, les charges devenaient presque insupportables», confesse-t-il. Faute de moyens, ses enfants n’avaient pas parfois tous les livres. Il se contentait de leur offrir l’essentiel des livres, lorsque ceux vendus «au poteau» (lieu de vente des livres usés au prix de pacotille) n’étaient pas disponibles.

    Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire

  • Crise libyenne : L’Afrique rejette les pressions externes

    Crise libyenne : L’Afrique rejette les pressions externes

    Le continent réclame une feuille de route et un envoyé spécial unique ONU-UA.

    Les chefs d’États africains sont décidés à ne pas laisser la Libye une fois de plus entre les mains étrangères au continent. Au terme d’une réunion à huis clos le 7 juillet, lors du sommet de Niamey, le Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye n’a pas caché «sa profonde préoccupation face aux ingérences extérieures persistantes dans les affaires intérieures de la Libye. Motivées par des intérêts égoïstes, elles continuent de compromettre les efforts déployés pour asseoir un cessez-le-feu permanent et inconditionnel, comme condition indispensable au dialogue et à une solution inclusive libyo-libyenne», indique le communiqué final de la réunion à huis clos.

    Afin d’exécuter son mandat et de ramener la quiétude en Libye, le Comité, dirigé par Denis Sassou Nguesso, suggère «la nomination d’un envoyé spécial conjoint de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations unies». La visée, pour l’organisation continentale, est de «renforcer la coordination des efforts des deux organisations. Ce renforcement doit se faire sur la base d’une feuille de route unique, élaborée par cet envoyé spécial conjoint, comme outil pour apporter un soutien unifié aux efforts de paix déployés par les Libyens» précise ledit communiqué.

    Plusieurs médias, dont l’AFP, et le 360 Afrique, ont rapporté une réunion tendue. Selon une source diplomatique citée par lesdits médias, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, pourtant président en exercice de l’UA et omniprésent lors du sommet, n’a pas voulu y participer, laissant son ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, y représenter l’Égypte. Les conclusions devaient être validées par toutes les parties avant d’être diffusées, selon la même source.

    Rappelons toutefois que la nomination d’un envoyé conjoint pour épauler l’émissaire de l’Onu en Libye, Ghassan Salamé, est une solution ancienne. Elle a été suggérée lors du sommet de février à Addis Abeba.

    Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire

  • Investissement : L’offensive de la SFI au Cameroun

    Investissement : L’offensive de la SFI au Cameroun

    Face à la presse camerounaise le 12 juillet 2019, à Yaoundé (Cameroun), Sergio Pimenta le vice-président de la Société financière internationale pour l’Afrique subsaharienne et le Moyen orient (SFI), a indiqué que l’institution va augmenter sa présence au Cameroun pour mieux élaborer ses politiques de développement.

    Sergio Pimenta (au centre) lors d’un échange avec des journalistes à Yaoundé

    Avoir plus de présence dans le pays pour créer plus d’opportunités. Telle est la nouvelle stratégie d’action de la SFI pour contribuer au développement du Cameroun. Voila la quintessence de l’échange tenu vendredi 12 juillet dernier entre Sergio Pimenta, vice-président de la SFI pour l’Afrique subsaharienne et le Moyen orient, et les journalistes Camerounais.
    D’après l’ancien Directeur pour l’industrie, l’agro-industrie et les services de la SFI, il faut mobiliser plus de personnes en terre camerounaise pour des résultats probants. «Avoir sur place une présence plus importante pour moi est un investissement en ressources», a déclaré Sergio Pimenta. Cela permettra, ajoute-t-il, d’avoir un meilleur dialogue avec les partenaires locaux, les entreprises privées, les autorités et la société civile, pour déterminer les actions à mener.

    Marchés
    De fait, il sera question pour l’institution affiliée à la Banque mondiale «de créer des marchés et des opportunités». C’est-à-dire, d’«identifier les grands défis de développement et de voir comment nous pouvons mettre en place des solutions de grand développement dans le secteur privé». L’action ainsi engagée par la SFI devra se faire dans les normes, en partenariat avec les différents acteurs du secteur : l’État camerounais, les entrepreneurs, les banques, etc. Quant à l’approche de financement, elle consiste à diversifier les sources d’investissements. Implémentée il y a près de deux ans, cette «nouvelle approche» consiste à amener des investisseurs dans les pays pauvres, pour les inciter à investir, tout en leur garantissant un meilleur avenir. Au Cameroun, le barrage de Nachtigal estimé à près d’un milliard d’euros a bénéficié de cette méthode. Effectivement, la SFI a mobilisé près de 800 millions d’euros auprès d’investisseurs pour la réalisation de ce projet hydroélectrique. Soit 20% du taux de financement de l’infrastructure hydroélectrique.

    Ainsi, la SFI est déterminée à accroitre son portefeuille au Cameroun. Si elle entrevoit de drainer des investisseurs dans le pays, elle compte surtout investir dans les secteurs des PME. Car, «c’est le secteur privé qui créé les emplois et permet de développer un pays». Et ce secteur ne bénéficie pas d’assez d’accompagnement pour faire décoller l’économie du pays.

    Joseph Julien Ondoua Owona, Stagiaire

  • Egypte 2019 : La Caf «entièrement satisfaite» de l’organisation

    Egypte 2019 : La Caf «entièrement satisfaite» de l’organisation

    Mouad Hajji, le secrétaire général de l’instance continentale, l’a déclaré le 7 juillet 2019 au Caire.

    Mouad Hajji (à droite) pendant la conférence de presse

    Pour les officiels de la Caf, le bilan sportif est bon. Personne ne parle des pelouses. On a la chance d’avoir des terrains en parfait état, salués par les équipes. La bonne surprise au niveau de la sécurité, pourtant annoncée comme le gros point noir de l’événement. «Tout le monde est satisfait. Je pense que nous sommes en train d’assister à un tournoi exceptionnel, avec ce nouveau format à 24 nations. Il y a eu des efforts conjugués entre la Caf et l’Etat égyptien pour réussir ce rendez-vous. L’événement se passe dans d’excellentes conditions», a affirmé le SG en conférence de presse tenue au stade international du Caire.

    Interrogé sur le passage du tournoi de 16 à 24 nations, le responsable marocain a défendu le projet initié par l’instance africaine : «Nous sommes conscients que ce nouveau format nécessite des stades et des terrains d’entraînement, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et la Guinée auront largement le temps pour se mettre à niveau. Nous sommes certains que le Cameroun sera au rendez-vous en 2021, nous sommes prêts à l’assister. Idem pour la Côte d’Ivoire (2023) et la Guinée (2025), a priori nous n’avons aucun souci à nous faire. Nous sommes arrivés à un stade élevé d’organisation».

    Sur le même sujet, Mouad Hajji a enchaîné: «Le passage à 24 nations a été une décision très pertinente. Ça a permis par exemple à Madagascar de se qualifier pour les 1/8 de finale pour sa première participation. Le Burundi et la Mauritanie ont signé leur première présence dans le tournoi. Nous recherchons un football plus ou moins compact avec des équipes qui peuvent sortir du lot».

    Evoquant le niveau général de la compétition, le dirigeant de la Caf s’est dit «satisfait» : C’est une compétition exceptionnelle au niveau du jeu et du fair-play. Il a toutefois reconnu que les matchs de l’Egypte ont été suivis par plus de 70 000 spectateurs, et jusqu’ici les autres rencontres de la compétition se sont déroulées devant des gradins presque vides. Mouad Hajji a tenu à justifier cette situation. Selon lui, l’organisation de cet événement a été attribuée très tardivement à l’Egypte, laquelle s’est concentrée sur le plan infrastructurel. «Nous avons discuté avec le Comité Local d’Organisation (LOC) sur l’importance d’avoir plus ou moins des stades remplis, il y a des projets qui sont actuellement à l’étude. Le comité est en contact avec des associations à caractère caritatif pour permettre à des enfants et aux personnes à mobilité réduite d’assister aux matchs», a-t-il fait savoir.

    Enfin, Mouad Hajji a réagi à la désignation de la Secrétaire Générale de la Fédération Internationale de Football (Fifa), la Sénégalaise Fatma Samoura, comme déléguée-générale de la Fifa pour l’Afrique, pour une période de six mois, afin de «remettre de l’ordre» dans l’administration de la Caf. «L’arrivée de Samoura est une grande opportunité. Elle arrive avec un groupe d’experts, ça va permettre d’accélérer les réformes dans un climat de bonne gouvernance, d’équité. Ça nous permettra de gagner beaucoup de temps par rapport aux réformes mis en place depuis l’arrivée du président Ahmad Ahmad. Il y aura des commissions et des instruments pour aller de l’avant avec la FIFA, elle qui aide beaucoup l’Afrique avec notamment son programme Football for Hope», a dit le secrétaire général de la Caf.

     

    Synthèse Jean-René Meva’a Amougou
    Source : Caf

    Cameroun 2021, on y pense déjà !

    La Confédération africaine de football (Caf) a dévoilé le 6 juillet 2019 les noms des équipes qui composent les pots, en prélude du tirage au sort officiel des éliminatoires de la Can Cameroun 2021 dont la date reste à déterminer.

    Le stade de Japoma déjà prêt à 90%

    Selon une note officielle de la CAF sur la base du classement Fifa de juin 2019, le Gabon est classé dans le pot 2 avec l’Afrique du Sud, le Congo, la Guinée, le Cap Vert, l’Ouganda, la Zambie, le Bénin, la Mauritanie, le Niger, le Kenya et la Libye. Le pot 1 est composé du Sénégal, de la Tunisie, du Maroc, du Nigéria, de la RDC, du Ghana, du Cameroun, de l’Egypte, du Mali, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et de l’Algérie. Le Pot 3 est constitué de Madagascar, du Zimbabwe, de la Tanzanie, de la Centrafrique, de la Namibie, de Sierra Leone, de la Guinée Bissau, du Mozambique, de l’Angola, du Malawi, du Togo et du Soudan.

    Dans les chapeaux 4 : Burundi, Rwanda, Guinée Equatoriale, Lesotho, Eswatini, Botswana, Comores, Ethiopie. Dans le dernier pot on retrouve le Libéria, la Mauritanie, la Gambie, le Soudan du Sud, le Tchad, Sao Tomé et Principe, les Seychelles et Djibouti. Selon la CAF une équipe qui sera tirée du pot 5 jouera contre une équipe tirée dans le même pot. Cette procédure sera répétée pour les six autres équipes du pot 5. Les gagnants des quatre rencontres seront qualifiés pour les matchs de groupes et iront automatiquement aux positions A4, B4, C4 et D4. Pour ce qui est des groupes il y en a 12 de quatre équipes allant de A à L.Une équipe sera tirée du pot4 et ira à la position E4.

    Une procédure qui sera répétée pour les autres équipes du pot4 qui iront aux positions F4, G4, H4, I4, J4, K4 et L4. Une équipe sera tirée du pot 3 et ira à la position A3.

    Cette procédure sera répétée pour les autres équipes du pot 3 en utilisant le même raisonnement d’emplacement appliqué ci-dessus. Une équipe sera tirée du pot 2 et ira à la position A2 .Cette procédure sera répétée pour les autres équipes du pot 3 en utilisant le même raisonnement d’emplacement appliqué ci-dessus. Une équipe sera tirée du pot1 et ira à la position A1. Cette procédure sera répétée pour les autres équipes du pot3 en utilisant le même raisonnement d’emplacement appliqué ci-dessus.

    Source : Caf

    Les potins

    Ismail Bennacer, Meilleur joueur du 1er tour

    Homme du match face au Sénégal, le milieu de terrain algérien sociétaire d’Empoli a rayonné de son talent les matches des Fennecs. Ismail Bennacer a été désigné meilleur joueur du premier tour obtient ce titre. Le sélectionneur algérien, Djamel Belmadi, a également été nommé meilleur coach du premier tour par la Caf. L’Algérie remporte également le titre de l’équipe la plus «fair play» du tournoi.

    Par ailleurs, Madagascar a été nommé «Révélation du tournoi» et El Shennawy (Egypte), un mur impénétrable lors des trois premiers matchs remporte le titre de «Meilleur gardien».

    Yaya Banana


    Il est le seul Camerounais qui figure dans le 11 type de la phase de groupes de la CAN 2019. Au cours de trois matches, il a été titularisé deux fois contre la Guinée-Bissau et le Benin. D’ailleurs, il est l’un des auteurs des deux buts inscrits par le Cameroun en phase de groupe. C’était contre la Guinée Bissau. Franck Zambo deux fois homme du match ne figure pas dans ce onze type de la CAF. André Onana et Franck Zambo Anguissa, quant à eux, font partie des remplaçants.

     

    Mvog-Ada

    Les Nigérians ont fini leur «course contre le monstre Cameroun»

    Sons de flûtes et de tambours, routes envahies, drapeaux nigérians brandis, la liesse a explosé dans ce quartier de la capitale après la qualification des Super Eagles pour les ¼ de finale de la Can.

     

    Où l’on voit qu’il suffit d’un but pour entendre des sonorités et de voir des pas de «Njuju dance»? Pour trouver la réponse, rendons-nous au quartier Mvog-Ada (Yaoundé IV. Parmi les Nigérians, bien nombreux ici, on ne compte plus les chroniques mettant en relief la suprématie «légendaire» des Supers Eagles sur les Lions indomptables. Ce 6 juillet 2019, à la résidence de Mama Hukabjui, le chef de la communauté, le 8e de finale entre les deux formations s’ouvre sur le verbe coloré et l’humour ravageur des supporters agglutinés devant un écran géant. «On va manger ces Lions. Avant c’était avec le fufu, aujourd’hui, c’est avec le Busali», lance Kọ́láwọlé Túbọ̀sú. Pour cette occasion toute particulière, ce Yoruba installé à Mvog-Ada depuis une dizaine d’années joue le reporter.

    Il commente le duel entre Cameroun et le Nigéria cet après-midi. La scène est d’autant plus belle que, dès la 19e minute, les Super Eagles tiennent le bon bout grâce à une avance d’un but. Ce score permet à Dibia Okey de s’exercer dans la démesure : «le Nigeria est le vrai champion d’Afrique», dit-il. Il est aussi convaincu que l’équipe de son pays est «une flopée de grands joueurs entourés de bons joueurs». «Un jeu si bon, avec des joueurs si bons!» s’exclame-t-il avant de s’extasier sur les performances individuelles. Tout est dit. Le Nigéria est sur un nuage. Avec lui, tout le public présent à la cour de Mama Hukabjui. Seuls les buts successifs de Bahoken et de Njie (41e et 43e minutes) les renvoient sur terre.

    Ascenseur émotionnel
    Au rythme des flûtes et tambours, la remontée survient à la 63e minute. Heureux et chahuteurs, les Nigérians ont déjà l’impression d’avoir tout lu, tout vu. «Il reste un but», prédit Mama Hukabjui. A la 66e minute: instant d’entrée au paradis. Alex Iwobi achève de tondre la crinière des Lions. Il vient de marquer, permettant aux Super Eagles de reprendre l’avantage. Dans la foule, quelqu’un entonne le compte à rebours dans les dernières secondes de la partie.

    Fin du match ! 3 buts contre 2. En faveur du Nigéria, le score charrie des élans de coeur, des bouffées de noblesse, des éclats de rire. Pour le chef de la communauté nigériane de Mvog-Ada, «dans quelques mois, on publiera sans doute des thèses sur ce match». Le dignitaire ne manque pas de le faire savoir à ses amis Camerounais venus le féliciter. A l’écouter, on est dans la logique des «choses normales», avec un «Nigéria plus fort que le Cameroun».

    C’est simple: les Super Eagles ont réduit en miettes la confiance et la verve des supporters camerounais. Martin Túbọ̀sú 15 ans, la voix totalement cassée: «On a beaucoup entendu parler des finales entre le Cameroun et le Nigéria, je n’étais pas né. La fête va être le 19 quand on sera champions d’Afrique !». Et d’entonner avec ses copains «champions d’Afrique! champions d’Afrique! champions d’Afrique! champions d’Afrique!» A son père de compléter: «nous n’allons plus jamais courir contre le monstre Cameroun»

     

    Jean-René Meva’a Amougou

    Egypte 2019

    Can amère… sucrée chez les commerçants

    Business mi-figue mi raisin. Le tournoi de cette année ne fait pas recette.

     

    Les activités économiques autour de la Can 2019 ne rapportent pas autant de gains que dans les années antérieures. Quelques rares commerçants se glorifient du succès des ventes effectuées depuis le début de la Can. Alors que, la majeure partie des vendeurs rencontrés se plaignent d’une potentielle «crise économique».

    Dans le secteur des débits de boisson par exemple, les activités semblent stables. Pour les revendeurs, les recettes ont augmenté, mais pas comme les années antérieures.

    C’est le cas au quartier Nkomkana (Yaoundé II), précisément au lieudit Carrière, où foisonnent des fans de football. Dans ce bidonville de la cité capitale, on trouve des buvettes à chaque coin des rues. En ces lieux toujours bondés de monde, l’ambiance est à son paroxysme. Dans les espaces appartenant au groupe Marteau Bar, par exemple, les matches de la Can sont très courus. Fans du football et partisans des liqueurs se retrouvent pour suivre les matches de la Can en direct. Mawxell qui dirige l’un des comptoirs du groupe indique que les ventes ont augmenté.

    Le jeune barman reconnait tout de même que tous les gains ne sont pas exorbitants. «Parce que tous spectateurs ne consomment pas toujours», confie-t-il. Dans le deuxième espace de vente, situé à près de 300 m du premier, la situation est la même. Sauf que le gestionnaire indique que les ventes sont bonnes.

    Situation quasi identique dans l’estaminet Up station situé au lieudit Flamenco. Dans ce bar qui a pour devise «tous derrière les lionnes et les lions indomptables», les ventes ont grimpé mais légèrement. «Avec la Can les gains ont légèrement augmenté», confie Franck Erick, gérant de la structure de vente des boissons alcoolisées.

    Pénurie de clientèle
    Dans le secteur de la vente de télévisions, décodeur et autres, les affaires sont au ralenti. Même le sourire blanc esquissé par les vendeurs ne suffit pas à masquer les signes de désespoir sur leurs visages. Les couloirs du centre commercial sont vides faute de clients. « Depuis quelques mois, les ventes ne sont pas bonnes parce que les clients se font rares. Tous les écrans qu’on a mis en place n’ont pas été vendus », confie le propriétaire d’une boutique bien garnie en écrans. Comme ce vendeur, beaucoup d’autres se plaignent.

    Ailleurs, les boutiques sont vides. Las de contempler les marchandises invendues, certains commis préfèrent sortir «se changer les idées». «Depuis ce matin, je n’ai eu que deux clients et je n’ai rien vendu. La situation est difficile», confesse un vendeur. «Le pays est en crise il n’y a pas l’argent», lance un autre. Alors que certains vendeurs du secteur de l’audiovisuel sont aux abois, quelques rares autres se consolent à travers la vente de quelques décodeurs.

    Le secteur des maillots ne fait pas mieux. Ceux qui ont acquis les maillots produit par le coq sportif, nouvel équipementier des lions indomptables, se mordent bien les doigts. C’est le cas de Nadine. Propriétaire d’un prêt-à-porter elle n’a vendu aucun maillot des Lions indomptables. C’est que, explique un baron du métier, les nouveaux maillots de l’équipe camerounaise de football n’attirent pas. Parce qu’«ils sont moins beaux que les précédents» indique-t-il. Tout compte fait, la Can 2019 est bien là, et ce, jusqu’au 19 juillet 2019. En attendant, les commerçants continuent d’égrainer le chapelet dans l’espoir d’avoir plus de clients.

    Joseph Julien Ondoua Owona, Stagiaire

  • Journée mondiale de la Croix-Rouge : L’amour au cœur … des activités du Cameroun

    Journée mondiale de la Croix-Rouge : L’amour au cœur … des activités du Cameroun

    A l’initiative de la Croix-Rouge Camerounaise, une conférence – débat sur le thème de l’Amour s’est tenue le 8 mai 2019 au siège de la Société nationale à Yaoundé.

    Le panel de la conférence-débat

    La 72e édition de la journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge se célèbre sur le thème « Amour ». Cette année, le couronnement de la semaine d’activités était ce 12 mai 2019 avec la traditionnelle cérémonie protocolaire au siège de la Société nationale, après le défilé dans les artères de la ville de Yaoundé. Parmi les grands moments de l’agenda des activités de cette année, il y a la conférence – débat tenue le 8 mai 2019, à la salle de conférences de la Croix- Rouge camerounaise à Yaoundé. Autour de la table pour échanger avec le public : la Croix – Rouge camerounaise (CRC), le Comité international de la Croix – Rouge (CICR) et la Fédération internationale de la Croix – Rouge (FICR). Objectif : «aider le public à mieux comprendre le Mouvement international de la Croix – Rouge et du Croissant Rouge».

    Au cours de cette rencontre, les panélistes mentionnent le contexte ambigu sous lequel se célèbre cet événement. A la Croix – Rouge Camerounaise, cette 72e édition est marquée par plusieurs conflits au Cameroun. Notamment, la crise anglophone au Nord-ouest et au sud-ouest, des conflits armés à l’Est et les exactions de la secte terroriste Boko Haram à l’extrême nord. Aussi, M. Jean Zoa, le secrétaire général de la Croix – Rouge Camerounaise montre la nécessité de l’action de ce mouvement dans ces zones du pays. Pour lui, le mouvement de la Croix- Rouge est appelé à porter secours et réconfort aux populations vulnérables pour leur redonner le sourire, en ces temps difficiles.

    De fait, de concert avec la Croix- Rouge Française et le Comité international de la Croix- Rouge, la Croix- Rouge Camerounaise mène des actions humanitaires dans les régions en crise du pays. Plusieurs populations dans ces zones en difficultés reçoivent régulièrement vivres et assistance sanitaire du mouvement de la Croix- Rouge et du Croissant- Rouge. Dans le même sillage, le mouvement promeut la diffusion des droits et principes dans la lutte contre la discrimination.

    Ainsi, le thème de l’«Amour» vient remettre au grand jour l’action de ce mouvement au quotidien. D’après Zibi, volontaire de la Croix – Rouge, les différentes composantes du mouvement ont tous un objectif commun : «subvenir aux besoins des populations vulnérables». Cela n’est possible que si on éprouve de l’amour pour son prochain. La 72e édition de la journée mondiale de la Croix-Rouge est donc une occasion pour la Croix – Rouge Camerounaise de faire la promotion de l’amour de l’autre, du vivre ensemble dans notre pays en particulier et en Afrique en général. Depuis 1947, la journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est célébrée chaque 8 mai. Elle marque la date de naissance du fondateur du mouvement de la Croix- Rouge, Henry Dunant.

    Joseph Julien Ondoua Owona, Stagiaire

     

    Camille Fier, représentante de la Croix-Rouge française

    La Croix-Rouge Française mène des projets d’urgence et développement dans les deux régions affectées par les déplacements des populations au Cameroun. Dans la région de l’Extrême-nord, il y a deux délégations. Une à Kousséri dans le Logone et Chari et une autre à Maroua dans le département du Diamaré. Elle a également une sous délégation à Garoua Boulaï en appui aux réfugiés centrafricains et aux populations hôtes. Cette délégation va fermer en juin 2019 ; et une autre va ouvrir pour la mise en œuvre d’un nouveau projet transfrontalier entre la République Centrafricaine et le Cameroun pour appuyer les populations impactées des désagréments causés par la crise en République Centrafricaine. Quant aux autres régions, la Croix-Rouge Française ne mène pas d’actions pour l’instant, ni dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, ni à l’Ouest et le Littoral. Parce que cela relève du mandat du CICR et des raisons d’accès sécuritaires. Les actions sont menées par la Croix – Rouge Camerounaise.

    Jean Zoa, Secrétaire général de la Croix-Rouge Camerounaise


    La Croix Rouge Camerounaise est représentée dans 58 départements, et plus de 300 comités d’arrondissements. Nos volontaires secouristes se chargent d’accueillir les populations en situation de vulnérabilité, afin de leur procurer un sourire. En ce qui concerne les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest confrontées à des situations assez difficiles, nos comités départementaux se chargent d’accompagner ces populations. Pour les déplacés de l’Ouest et du Littoral, des activités humanitaires sont menées à travers la distribution des vivres et des non-vivres. Nous sommes actuellement en train de nous préparer pour une intervention dans le Noun.

     

  • Mvomeka’a : Au secours ! Professeur de lycée en danger

    Mvomeka’a : Au secours ! Professeur de lycée en danger

    Ces derniers temps, le quotidien scolaire expose à d’innombrables écarts de conduite. Du bavardage en classe entre élèves à la bagarre de cour de récréation, du refus de travailler aux insultes, de l’absentéisme au passage à tabac… La liste est longue. En zone rurale ou en ville, ces ruptures de l’ordre quotidien ne paraissent pas d’égale gravité.

    Il reste néanmoins qu’à l’école de Ndangueng, au lycée bilingue de Deido ou encore au lycée bilingue de Mvomeka’a, la cour de récréation, les bureaux de responsables apparaissent comme des espaces privilégiés pour la distribution de coups et d’injures. Dans les classes, la tension est palpable, les incidents multiples. Dans les groupes, on apprend. Les élèves s’abandonnent ainsi aux portes du diable, à travers ce qu’ils appellent eux-mêmes « charters ». Drogues, sexe et alcool y dictent leur loi. Dans les campus, malgré des saisies, l’offre en stupéfiants est toujours abordable, parce qu’alimentée par une demande discrète, mais soutenue.

    Conséquences : entre élèves, la violence s’actualise. Sa régulation nourrit les tensions entre parents et enseignants, entre élèves et enseignants, mais rarement entre élèves et parents. Quant aux parents, ils sont absents et muets, sauf lorsque la justice s’en mêle. Le comble, c’est quand la plupart des heurts avec les enseignants se cristallisent sur les incidents et leur gestion, perçue comme insatisfaisante.
    À l’aide des faits, le présent dossier passe en revue des cas, donne la parole aux acteurs et expose des pistes de sortie.

     

    Jérémie Eyenga, molesté par des élèves régulièrement inscrits au sein de l’établissement où il officie comme enseignant de sciences de la vie et de la terre. Ses bourreaux lui reprochent d’entretenir une relation amoureuse avec l’une de leurs camarades.

    Depuis la mi-mars 2019, les nuits et les jours de Jérémie Eyenga ne sont plus paisibles. Un groupe de 8 élèves régulièrement inscrits au lycée classique et moderne du village natal de Paul Biya a décidé de faire la peau à l’enseignant «par tous les moyens». Dans la contrée, il est acquis que le châtiment est sans commune mesure avec la faute. Sur la foi du rapport médical que dresse le Dr Fils Beti de l’hôpital de district de Mvomeka’a, des coups et des sévices corporels graves (balafres sur les mains et sur le dos) ont été portés sur Jérémie Eyenga.

    Epris d’un élan de soutien pour son enseignant, Jacques Didier Mintya, le proviseur du lycée de Mvomeka’a convoque un conseil de discipline. Les informations qui s’échappent de l’administration de l’établissement indiquent que les élèves épinglés ont été reconnus coupables de «brutalité outrancière sur enseignant et de consommation de stupéfiants». Selon certaines informations, ce verdit vaudrait des menaces de mort au proviseur. Contacté par nos soins, Jacques Didier Mintya nie tout en bloc arguant que la situation s’est déjà calmée.

    Il pèse néanmoins un climat de peur au village natal du Président Paul Biya. Où certains parents font du trafic d’influence pour le retour des élèves incriminés sur les bancs du lycée. Ils entreprennent également des démarches pour le retrait de la plainte. Heureusement que le procureur de la République de Sangmelima (territorialement compétent) s’y oppose fermement.

    Last but not the least
    Il est à signaler que ce cas survient après celui vécu au lycée de Mvangan, toujours dans la région du Sud. Là-bas, rapporte-t-on, Nikita Ndoh Mbazoa, proviseur du lycée éponyme, a perdu l’usage d’un œil au cours d’une agression contre sa personne. De sources concordantes, le chef d’établissement a été pris à partie par des élèves et des parents mécontents de l’exclusion d’un élève pris en flagrant délit de vente de tramol au sein du campus. Le regard est désormais tourné vers la haute hiérarchie de ces enseignants.

     

    Bobo Ousmanou

    Les charters underground

    Immersion dans ces fiestas au cours desquelles lycéens, collégiens et étudiants expriment une nouvelle façon de s’amuser dans l’excès et la démesure.

    Soirée “charter” à Yaoundé

    «Tu fais quoi dans la vie ?» Ici au perron d’une célèbre boîte de nuit située au quartier Elig-Essono (Yaoundé I), c’est l’une des premières questions que l’on pose à tout nouveau venu. C’est le règne du «je suis libre, donc je suis». Forcément, tous ceux qui y débarquent sont libres. Ils y viennent «pour s’amuser». Quelqu’un, à qui l’on attribue de surnom d’«Ancien parigot», explique la chose plus simplement: «S’amuser ici porte cette ambition presque enfantine et démiurgique d’inventer des mondes, des figures et des histoires qui n’ont de cesse d’ouvrir sur d’autres, d’accueillir sur un temps monstre et fragmenté, dans l’intimité d’un cerveau qui explose, quelque chose qui ait l’ampleur et la vibration quasi cosmique d’une multitude». Sous les tropiques, l’accent est bien celui de Paris, constate-t-on.

    Dans cette boîte de nuit, la «multitude» semble bien désigner les jeunes collégiens, lycéens et étudiants. La moyenne d’âge ? Entre 16 et 25 ans. Ils débarquent de tous les milieux. À les écouter, l’on découvre que parmi eux, il y a un peu de tout: des angoissés des mathématiques, des imperméables aux sciences physiques, l’anglais et les autres matières. Il y en a aussi qui parlent de leurs souffrances indéchiffrables avec leurs directeurs de mémoire. Ils sont plus préparés pour la «récréation». Et chaque vendredi, c’est ici. «Début 2010, il y en avait une par mois. Aujourd’hui, c’est une par semaine. Entre 25 et 40 fêtards s’y déplacent chaque fois», affirme David, un malabar chargé de la sécurité. «C’est devenu un phénomène», dit-il.

    Fiesta
    Et pendant qu’on y est, une femmelette dit attendre les «autres». Ceux-ci arrivent. Cinq minutes après. En cortège rutilant. Facile en tout cas de présager que ce vendredi 5 avril 2019, la nuit commence à tracer ses récits. Sous les ors du couloir d’entrée, une voix de stentor décrète que «l’heure est grave !» En fait, elle est aussi tardive : 23 h 20. Puis, on accueille un ancien camarade. Plusieurs bouches le décrivent comme un personnage simple et plein de bonté. Il a des cheveux châtains, hérissés, figés par le gel, et porte des lunettes en plastique orange. Son géniteur serait un gros bonnet dans la capitale. C’est à partir de ses poches que se finance le bouquet de cette soirée exclusivement jeune. Entre allégresse et légèreté, une fille souffle que ce «fils de» est un cavalier bien né, « un prince ». «C’est lui qui sait rendre un charter agréable», souffle une autre. On apprend aussi que c’est à lui que revient le choix du «dress code» des filles, à chaque occasion.

    Érotique
    Ce soir, il est certain qu’il leur a été demandé d’être à la page. On comprend pourquoi le tee-shirt de l’une d’elles dévoile ses épaules et son soutien-gorge pigeonnant en dentelle rouge. Elle a un collant déchiré exprès sur sa cuisse fine et son mollet nerveux. Par ses allers et retours, une autre met en valeur sa jupe noire à paillettes d’argent ; elle est si mini qu’elle ne parvient pas à cacher la main de son petit copain du moment, collée à son sexe. Comme ses camarades, elle est à peine majeure.
    À côté, des garçons sont là. L’un a les yeux mi-clos. Une fille lui mord les lèvres. Baiser mécanique, très loin d’un élan tendre. Elle en est tout de même excitée.

    Ses gloussements de gamine sont étouffés par les basses assourdissantes de la musique électro. Elle se colle au torse fragile du jeune homme. Ses doigts manucurés, rose fluo, s’insinuent sous la ceinture. Elle saisit un coussin pour dissimuler la masturbation. Ce n’est pas érotique, plutôt pornographique. Mais personne dans la boîte de nuit ne paraît choqué. Autour de nous, partout, de jeunes couples éphémères s’enlacent sur les canapés en velours. Trois ados ricanant, armés de téléphones portables, photographient ces tableaux charnels, copies galvaudées de Roméo et Juliette. L’un d’eux, le regard déjà brillant, me hurle à l’oreille: «Bienvenue au charter! La soirée où tout est permis!» Il ajoute sans ciller : «La règle, c’est BTS: boisson, tabac, sexe». «Une anesthésie pour oublier la réalité, être dans une dimension parallèle» appuie l’«Ancien Parigot» à notre regard interrogatif.

    Folie
    Il est 1 h du matin. C’est l’heure à laquelle le «sponsor, fils de…» décrète la «soirée sans limites». Le concept semble inspiré des dessins animés, puisqu’on reprend en chœur Alice au pays des merveilles. De temps en temps, un bolide passe de table en table pour proposer du «mol». À fouiner un peu, le mot n’est que le diminutif du tramol. Mais il n’a pas que ça. Dans son blouson, plusieurs variétés de cigarettes destinées exclusivement aux filles. «Ça les rend plus élégantes», glisse-t-il avec beaucoup de méfiance. Aujourd’hui, son offre est promotionnelle : «une plaquette de tramol offerte pour l’achat de trois». Un très bon rapport qualité-prix et une substance bien meilleure que celle vendue dehors. Il accepte toutes sortes de moyens de paiement, y compris le mobile money, mais aussi le troc — vêtements neufs ou de bonne qualité, téléphones ou tablettes, bijoux.
    Sur la piste de danse, on ne se cache pas pour avaler un cachet rouge.

    Et puis l’effet suit. Certains déambulent pieds nus, d’autres hurlent sans raison. Les allures sont piteuses ; les démarches, molles et bancales. Au coin, une fille noire, vêtue de loques, divague à haute voix : elle parle à l’une de ses chaussures. Aidée par un garçon, une autre, la vingtaine, un visage arrondi, se déleste de son soutien-gorge. Elle se gratte la poitrine, prononce le nom d’un enseignant qui lui a arraché son bracelet en or. «Il va me sentir ! Oui, sentiiiiiir !», rugit-elle accompagnant la parole d’un geste de ses deux mains frêles. En face, un gars dodeline de la tête. Ses amis, visiblement en manque, raclent le sol, cherchent derrière les extincteurs ou les sièges une éventuelle plaquette perdue. Heureusement, le vendeur est généreux ce jour. Il en offre gratuitement. Objectif : «les maintenir là pour plumer le sponsor».

    Jean-René Meva’a Amougou

    Drogues en milieu scolaire

    Le Cetic de Ngoa-Ekelle tient son masque de protection

    La lutte contre la consommation des stupéfiants dans cet établissement d’enseignement secondaire marque par ses résultats.

    Scène de vie au Cetic de Ngoa-Ekelle

    Lorsqu’elle débarque à la tête du Cetic de Ngoa-Ekelle (Yaoundé III) en 2017, Christine Enyegue promet des exclusions à la pelle. C’est chose faite. De la politique de lutte antidrogue de la directrice de l’établissement résulte bien des dizaines d’élèves renvoyés. «Ils sont nombreux. Les cas de consommation de tramol et autres ont baissé», résume simplement le professeur des lycées d’enseignement technique. Nom de code de l’opération: «couper les routes de la drogue au Cetic de Ngoa-Ekelle».

    Changement d’échelle
    «Vu le nombre d’agressions armées, d’escalades spectaculaires et de bagarres ensanglantées entre élèves, nous avons considéré qu’il fallait passer au cran supérieur pour couper les routes de la drogue», dit l’enseignante. Selon elle, l’étape première a été la sensibilisation aux méfaits de la drogue. «Nous sensibilisons les enfants tous les jours que l’occasion se présente. On organise souvent des causeries éducatives», indique la directrice.

    Il y a aussi la fouille systématique. Chaque matin, à l’entrée de l’établissement, les enseignants procèdent à une fouille corporelle des élèves, en vue de dénicher des armes blanches ou des stupéfiants de toute sorte. C’est la raison des fouilles inopinées dans les salles de classe. Au-delà des mesures sus évoquées, des caméras de surveillance sont installées dans les coins et recoins de l’école. «Parfois ils jettent leur sachet de stupéfiants dans des endroits reculés pour échapper au contrôle ; une fois dans l’établissement, ils vont les retirer. Ces appareils-là sont faits pour les suivre», révèle un encadreur sous anonymat.
    À ce dispositif technologique, il faut ajouter un service d’action sociale.

    La structure est constituée d’assistantes sociales, chargées de s’occuper des élèves dont le comportement ne sied pas au règlement intérieur, ou qui font face à des problèmes familiaux. D’après Nommo épouse Tchokonte, chef du service d’action sociale du Cetic, les élèves toxicomanes reconnus comme tels sont soumis à une procédure, sans répression. «Nous les envoyons subir des cures de désintoxication à l’Hôpital central de Yaoundé, avec le concours de leurs parents», affirme l’assistante sociale. Plusieurs élèves «délinquants» pris en charge par le service d’Action sociale sont revenus sur la voie, apprend-on.

    De là à gagner la «guerre» contre la drogue, il y a encore du chemin. «Fouiller systématiquement près de 3000 élèves en une matinée est une tâche ardue, pour une poignée de surveillants», fait savoir Christine Enyegue. Cette dernière confie d’ailleurs avoir subi des menaces anonymes des élèves et même des parents. Comble : même sa hiérarchie ne l’a pas épargnée de menaces d’affectation disciplinaire.

    Joseph Julien Ondoua Owona, Stg

     

    Mme Christine Enyegue, directrice du Cetic de Ngoa-Ekelle

    « Notre rôle n’est pas de nuire aux élèves, ce sont aussi nos enfants »

    La communauté éducative vous attribue la paternité de l’opération « couper les routes de la drogue au Cetic de Ngoa-Ekelle ». Quel en est le bilan à ce jour ?
    Quand je suis arrivée ici, il ne se passait pas une semaine sans qu’on découvre un poignard ou des stupéfiants sur un élève. Face à cela, j’ai dû prendre le problème à bras le corps. Mes collaborateurs et moi avons pris des mesures draconiennes. Depuis lors, la violence et la consommation des stupéfiants ont régressé. Je suis satisfaite parce que le niveau de délinquance a baissé. Mais beaucoup reste à faire. Et je suis aussi contente de savoir que plusieurs parents assistent aux réunions.

    Est-ce que vous bénéficiez du soutien des parents ?
    Dans ce combat difficile, les parents ne collaborent pas beaucoup. Ils pensent qu’aimer leurs enfants, c’est ne pas dire la vérité sur le comportement, les fréquentations de leur progéniture. Quand on les convoque, ils viennent généralement nous dire qu’ils ne sont pas au courant que leurs enfants consomment des stupéfiants. Mais plus tard, nous découvrons le contraire.

    Quel est l’état des relations entre le CETIC et les forces de sécurité ?
    Nous avons d’excellents rapports. Les forces de l’ordre sont toujours à notre disposition, notamment celles dela brigade de Melen, celles du commissariat de sécurité publique situés non loin d’ici, et celles du service de police chargé de la sécurité des établissements scolaires et universitaires.

    Que pouvez-vous dire à la communauté éducative ?
    Aux parents je dirais que leurs enfants sont les nôtres. Ils n’ont pas à se méfier de l’école. Ils doivent se rapprocher de l’école pour qu’ensemble nous puissions éduquer nos enfants. Toutefois, le parent doit être présent dans la vie de son enfant à la maison. Il doit veiller sur ses faits et gestes.

    À mes collaborateurs et même aux enseignants, je rappelle qu’on ne peut pas être enseignant si on n’a pas le cœur sur la main. On est enseignant ici et parent ailleurs. Aux élèves je demande de changer. Je demande à la hiérarchie de nous apporter son soutien dans l’exercice de nos fonctions. Parce que c’est nous qui sommes sur le terrain.

     

    Yvan Ngoa, président de la coopérative des élèves du lycée de Nkolafamba

    « Des cas sont signalés »

    En tant que jeune et surtout président de la coopérative de votre établissement, comment interprétez-vous les actualités sur les violences perpétrées par des élèves sur leurs camarades et mêmes leurs encadreurs ?
    Vous faites bien de signaler que je suis président de la coopérative des élèves de l’établissement que je fréquente. Cette position m’oblige à regarder d’un œil très indigné ce qui se passe dans les lycées et collèges du pays. De mon point de vue, ces violences sont dues au phénomène de groupe. Se retrouver en groupe est naturel et indispensable chez l’adolescent, qui a besoin de s’émanciper du milieu familial et de s’affirmer, mais il ne le peut pas encore seul. En même temps, le groupe lui donne la puissance pour produire le pire. Je crois que ce qui arrive est dû au fait que les petites bandes ont le vent en poupe.

    Dans votre établissement, vos camarades prennent-ils des drogues ?
    Je ne peux pas l’affirmer. Mais des rumeurs circulent. On l’apprend surtout au terme d’une bagarre ou d’une engueulade. Comme nous sommes en zone rurale, ce n’est pas très courant. Mais, des cas sont signalés.

    En tant que leader parmi les camarades, que faites-vous pour casser la spirale de violence actuelle ?
    Nous organisons parfois des causeries éducatives en collaboration avec l’administration de l’établissement et certaines ONG. Les contenus sont orientés vers la politesse, les méfaits de la cigarette, du sexe précoce, la confiance en soi et aussi sur les effets positifs et négatifs de ce que nous diffusent les médias.

  • Un nouvel antipaludéen en test en zone Cemac

    Un nouvel antipaludéen en test en zone Cemac

    Le Gabon accueille des essais cliniques relatifs au médicament. Il en est de même au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
    Le partenariat entre l’Europe et les pays en voie de développement pour les essais cliniques (EDCTP) vient d’accorder un nouveau financement de 10 millions d’euros sur cinq ans pour le projet «WANECAM 2 ». Cette subvention est destinée à soutenir les essais cliniques en Afrique sur une nouvelle combinaison antipaludique, KAF156 (Ganaplacide) et Luméfantrine, à prise unique quotidienne.

    Molécule antipaludéen… à performer

    D’après des experts de la pharmaceutique, le composé antipaludique pourrait être la première nouvelle classe de composé chimique permettant de traiter le paludisme aigu d’ici à une vingtaine d’années. « Le composé KAF156 a démontré qu’il avait le potentiel de traiter le paludisme résistant. De plus, ce composé pouvait être administré sous la forme d’une dose unique», révèle le communiqué parvenu à notre rédaction. Le produit développé par Norvatis pourrait être administré en combinaison avec la nouvelle formulation de Luméfantrine, en dose unique.

    Dirigées par le consortium WANECAM (Réseau d’Afrique de l’Ouest pour les essais cliniques sur les médicaments antipaludiques), dix organisations universitaires basées en Afrique et en Europe collaboreront avec l’organisme à but non lucratif Medicines for Malaria Venture (MMV) et la société pharmaceutique Novartis pour développer ledit composé. L’objectif est de faire progresser le développement d’une nouvelle thérapie antipaludique indispensable, tout en renforçant les capacités de développement d’essais cliniques en Afrique. Une étude d’efficacité du produit sera faite sur les enfants, groupe vulnérable face au paludisme. En cas de succès, les résultats de ces essais permettront de soutenir de futures demandes d’enregistrement du médicament auprès des autorités réglementaires.

     

    Joseph Julien Ondoua Owona, Stg

  • Business : le Canada tend la main à la sous-région

    Business : le Canada tend la main à la sous-région

    La neuvième édition du forum Afrique Expansion rassemblera des décideurs africains et canadiens, les 4 et 5 septembre 2019 à Montréal.

    Le centre Sheraton de Montréal accueillera la 9e édition du forum Afrique Expansion, les 4 et 5 septembre prochains. Plus de 500 investisseurs, entrepreneurs et décideurs africains ou canadiens s’y retrouveront. On verra la participation de plusieurs délégations en provenance d’une vingtaine de pays, dans le but de discuter des opportunités d’affaires entre l’Afrique et le Canada, et nouer des partenariats.

    D’après Amina Gerba, présidente et initiatrice de l’événement, «l’Afrique intéresse et attire des investisseurs de partout dans le monde. Les Chinois, les Britanniques, les Américains se livrent une guerre pour les parts de marché dans tous les secteurs. Le Canada ne doit pas être en reste».

    Créé en 2003, Afrique Expansion représente la plus importante plateforme canadienne des partenariats Afrique-Canada. Ce forum est l’événement idoine pour mieux connaître les réalités des affaires en Afrique. Il met également en valeur les avantages compétitifs et incitatifs pour les investisseurs et porteurs de projets intéressés par les marchés africains. L’événement est organisé par Afrique Expansion avec l’appui de la banque africaine d’import – Export (Afreximbank) et du gouvernement du Québec.

    La programmation du forum prévoit des déjeuners-conférences et plusieurs ateliers. Les principaux grands thèmes qui seront abordés lors de cette édition sont : l’énergie, l’économie numérique, l’agro-industrie, le financement des projets et les investissements directs étrangers. L’événement sera clôturé par un grand dîner-gala, au cours duquel des prix d’excellence seront remis aux entreprises et personnalités ayant contribué de façon exceptionnelle au développement de l’Afrique durant les deux dernières années.

     

    Joseph Julien Ondoua Owona, Stg

  • Orange Cameroun : Ce que j’ai fait de mes vingt ans

    Orange Cameroun : Ce que j’ai fait de mes vingt ans

    La société de téléphonie mobile fête son vingtième anniversaire. Une occasion idoine pour faire le bilan de ses réalisations et l’impact sur l’économie camerounaise.

    Arrivée en terre Camerounaise en 1999 sous le label Mobilis, Orange Cameroun affiche aujourd’hui fière allure. L’empreinte territoriale de cette entreprise de téléphonie mobile constitue à 8% du produit intérieure brut (PIB). C’est ce que l’on retient du bilan fait à l’occasion de la commémoration de ses vingt années d’existence dans le pays.

    Avec plus de 600 salariés, cette société compte aujourd’hui plus de 7 millions d’abonnés à son réseau. A côté, l’on compte près de trois millions de personnes abonnées à Orange money. Grâce à ses 16 agences, le géant de télécoms dispose de plus de 70 mille points de vente. Ceux-ci sont implantés dans près de 33 mille localité à travers le pays.

    Offres
    De ce fait, l’entreprise est un partenaire qui accompagne le Cameroun, dans son processus de numérisation. Orange offre plusieurs services. En plus des appels et des SMS, l’entreprise offre des forfaits internet «Data», qui permettent aux usagers d’avoir accès à des réseaux sociaux. Quant au service orange money il permet d’envoyer, de retirer de l’argent, d’effectuer des paiements de factures et des opérations bancaires.

    Œuvres sociales
    Au sommet du carnet d’activités de l’entreprise sont inscrites des œuvres à caractère social. La Fondation Orange, organisme sociétal, promeut la prolifération des écoles numériques. Elle a fourni «un kit numérique» aux classes de 26 établissements à travers le pays. De même, elle a investi dans cinq villages orange entre 2014 et 2018. Toutes ces activités concourent à accroitre la valeur ajoutée du géant des télécommunications au Cameroun.

    Empreinte économique
    Actuellement, Orange impacte sur plusieurs secteurs d’activités au Cameroun, dont cinq principalement. Notamment, l’intermédiation financière 33%, l’éducation, la santé (13%) l’administration publique (12%), postes et télécommunication (7%) ainsi que le commerce de gros (5%).

    Ainsi, l’activité économique de cette entreprise représente une valeur ajoutée estimée à 260 millions, soit 62 674 emplois. Alors que le supplément de richesse qu’Orange apporte à travers les services et les actions sociétales menées s’élèvent à 1 737 milliards de FCFA. Soit, 270 749 emplois. Quant à la richesse créée par l’opérateur de téléphonie mobile, elle est évaluée à 8% du produit intérieur brut (PIB) du pays en 2018.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Jean Claude Nkodo Essomba : L’entrepreneur en gants de boxe

    Jean Claude Nkodo Essomba : L’entrepreneur en gants de boxe

    L’ancien boxeur camerounais est aujourd’hui à la tête de plusieurs entreprises sportives qui accompagnent des boxeurs africains tout au long de leur carrière en Europe et aux États-Unis.

    À 54 ans, Jean Claude Nkodo Essomba n’a pas tourné la page de la boxe. Il en écrit en ce moment de nouvelles lignes. L’ancien champion d’Afrique dans la catégorie des poids légers met son expérience au service de l’entrepreneuriat sportif. Le colosse de plus d’1,90 m dirige actuellement plusieurs entreprises à l’instar de Phoenix promotion, créée en 2008. Celle-ci organise des galas de boxe et accompagne des boxeurs professionnels africains en Europe et en Amérique du Nord, durant leur carrière.

    Ambitions pour l’Afrique
    Par sa vision, son humilité et surtout sa persévérance dans le travail, il a fait une ascension fulgurante dans ce sport. C’est ce qui lui a valu d’être élu vice-président de la National Boxing Authoritative (NBA). Au sein de cette organisation mondiale de gestion de la boxe professionnelle, il occupe le poste de directeur des opérations Afrique. Sa mission : promouvoir la boxe professionnelle sur le continent. Ainsi, il envisage de répertorier les talents sportifs, qui foisonnent en Afrique et qui souffrent d’un marasme économique, afin d’améliorer leur visibilité.

    L’ancien champion d’Afrique croit dur comme fer que le sport en général et la boxe en particulier, peut être une « niche économique » en Afrique. D’ailleurs, Jean Claude Nkodo Essomba estime qu’en plus des valeurs d’amour, de respect et de la culture de l’effort et d’éthique que la boxe inculque à ses pratiquants, elle peut servir l’Afrique autrement. En plus d’en faire une chaîne de croissance économique, le sociologue du sport voit en la boxe un excellent moyen pour juguler l’émigration qui saigne l’Afrique.

    Sa vie n’a pas toujours été un fleuve tranquille. Elle lui a rarement fait des cadeaux. Ainsi, le jeune homme part de son Cameroun natal pour la France en 1982, pour poursuivre ses études en mécanique. Mais hélas, à l’âge de 16 ans, le décès brusque de son père le force à abandonner cette voie. Il se rabat dans le sport, seule autre activité qu’il pratique depuis l’âge 12 ans. Il commence son aventure aux États-Unis. Il tente sa chance à Las Vegas et à New York, d’où il partira pour les écuries professionnelles de Level Two Promotion de Charles Biddle.

    Passionné de littérature
    Un peu plus tard, le jeune boxeur signe avec Boxing One promotion d’Irene Cole. La collaboration est telle qu’il devient champion d’Afrique des poids super-légers, sous ses couleurs, défiant même le champion du monde Ile Qartey. Mais la boxe ne suffit plus à ce jeune visionnaire qui a d’autres perspectives en vue. Il se rend à Londres en 1991 où il suit un cursus en sociologie du sport à l’université de Canterbury. Tout en continuant la boxe sous les couleurs d’All Stars Boxing d’Isola Akay, il décroche un Bachelor en management du sport en 1995.

    L’homme a toujours plusieurs cordes à son arc. Il n’est pas seulement passionné du sport, mais aussi d’histoire et de lettres. D’ailleurs, dans son autre vie, Jean Claude Nkodo Essomba, est un essayiste en sociologie du sport. Il est auteur de Requiem pour la Boxe, paru aux Éditions Melibee-Toulouse en 2012. En 2014, il publie, aux Éditions K d’Oteurs à Paris, L’indomptable, un roman sur l’immigration. Le boxeur est aujourd’hui, le propriétaire de la maison d’édition Afropéennes, comme pour montrer sa fierté d’être africain, de la race noire.

    Joseph Julien Ondoua Owona, Stg

  • TIC : Huawei forme dix enseignants camerounais

    TIC : Huawei forme dix enseignants camerounais

    La cérémonie de remise des parchemins aux lauréats était placée sous la présidence du ministre de l’Enseignement supérieur.

    Les lauréats posant avec leurs formateurs.

    Ce 12 mars 2019, applaudissements et cris de joie retentissent de la salle des conférences de l’Hôtel Djeuga Palace à Yaoundé. Pour cause, il s’y déroule une cérémonie de remise des parchemins de fin de formation à dix enseignants camerounais. Les diplômés ont suivi avec maestria, une formation dans le domaine de «Routing & Switing» de Huawei ICT Académie. Les récipiendaires proviennent de l’École nationale supérieure des postes, des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (Sup’ptic); et de l’Institut universitaire de la Côte, un établissement privé. Ils ont également reçu chacun un ordinateur portable offert par l’équipementier chinois des télécoms.

    Selon le premier équipementier télécom mondial, l’académie Huawei «prépare les élèves à relever les défis et à saisir les opportunités créées par l’évolution rapide et les innovations multiples de l’industrie des TIC, et produit des ingénieurs multiqualifiés, à même de travailler sur les technologies actuelles et du futur. Elle vient combler l’écart qui existe entre l’industrie et le milieu universitaire, en améliorant les possibilités pour les employeurs de trouver des personnes ayant les compétences requises par l’industrie». À ce jour, Huawei revendique une coopération avec plus de 300 universités dans le monde, et la formation de plus de 10 000 étudiants par an, grâce à ce programme.

    Réserve de talents
    Après la formation de cette première cuvée d’enseignants certifiés, apprend-on, la première classe d’étudiants de la Huawei ICT Academy sera ouverte au sein de Sup’ptic. Au Cameroun, le projet a été conçu de sorte que ce soit les enseignants qui soient formés en premier afin que ceux-ci forment à leur tour les étudiants. Le même jour, une 3ème institution d’enseignement supérieur camerounaise a rejoint la galaxie Huawei ICT Academy. Il s’agit de l’École nationale supérieure polytechnique de Yaoundé.

    Selon directeur général de Huawei Cameroun, Duyin, le géant chinois des télécoms investit dans la formation parce que «c’est la réserve des talents TIC qui est importante. Elle permet un bon management des réseaux». Malgré son agenda chargé, le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, a présidé la cérémonie de remise de parchemins. Certainement une façon d’exprimer à Huawei la satisfaction du gouvernement camerounais du fait de sa contribution et son investissement de dans les campus camerounais.

    Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire

     

    Réactions

    «Plus de chance d’être compétitif sur le marché de l’emploi»

    Cette formation portait sur les réseaux informatiques avec le consulteur Huawei. Il s’agit d’une formation d’enseignants camerounais pour les académies Huawei locales. Elle était centrée sur le routage pour la communication. En tant qu’enseignant, je dirais que cette formation me permettra de booster mon C.V. Lorsqu’on regarde l’écosystème, Huawei a presque gagné tous nos fournisseurs d’accès (Orange, MTN, Camtel). Par conséquent, si un étudiant vient à se former à Huawei, il a plus de chance d’être compétitif sur le marché de l’emploi, et notamment dans cette énorme firme qu’on appelle Huawei.

    «Cette formation m’a beaucoup édifié»

    «La formation est pour nous enseignant, un renforcement des capacités. Pour les étudiants c’est une opportunité d’améliorer leur C.V pour pouvoir ainsi se vendre sur le marché de l’emploi. Cette formation m’a beaucoup édifié. Elle m’a par exemple permis de comprendre que le monde avance de plus en plus vers le numérique. Au cours de cette formation, j’ai reçu des connaissances que je peux partager. De façon pratique je suis capable de procéder aux différents paramétrages du routage informatique.»

    Propos recueillis
    par JJOO

  • 8 mars : Mobilisation contre les discriminations en milieu professionnel

    8 mars : Mobilisation contre les discriminations en milieu professionnel

    Vendredi dernier, à l’occasion de la journée internationale qui leur est dédiée, plusieurs femmes ont réitéré leur désir de prendre part aux affaires. 

    Célébration du 8 mars à Yaoundé

    «Oui à la parité homme/ femme ». Tel est le message fort porté vendredi dernier par les femmes, au cours de la célébration de la 34e Journée internationale à elles dédiée. Les femmes souhaitent avoir plus d’implication dans la vie sociopolitique du pays. Elles sont venues des quatre coins du pays et de milieux professionnels divers (fonctionnaires, membres d’associations, enseignantes, bayam sellam…) pour le dire aux autorités à Yaoundé.

    Placée sous le thème « croisade contre les inégalités de sexe : s’arrimer à la nouvelle impulsion», cette édition était une occasion pour la femme camerounaise d’exprimer ses frustrations. Plus encore d’exprimer son désir de mettre fin aux inégalités de genre en milieu professionnel. En effet, plusieurs femmes affirment qu’elles n’ont pas toujours accès aux fonctions auxquelles elles aspirent, malgré leurs compétences. C’est le cas d’Alice, pour qui la disparité de genre en milieu professionnel est un fléau à bannir: «la disparité homme/femme persiste dans notre société. Par exemple, il est difficile, pour une femme, devenir “sniper” dans l’armée, si elle le souhaite. Fort de cela, les femmes sont contraintes de faire le service général ».

    Interpellation
    Non loin de là, une autre affirme avoir fait l’objet de harcèlement sexuel de la part de son employeur. Une autre dit avoir été déclarée incompétente pour le poste d’électricienne auquel elle a postulé, par ce qu’elle était une femme. Dans le secteur de l’entrepreneuriat, le constat est le même. Dans d’autres cas, les femmes sont victimes d’insubordination de la part de leurs collègues de sexe opposé, décrie Estelle, directrice d’un institut privé de formation. Ainsi, la vie des femmes dans le secteur socioprofessionnel au Cameroun n’est pas un fleuve tranquille.

    Face à ces difficultés sans cesse croissantes, les femmes demandent au gouvernement de montrer l’exemple. Elles souhaitent, par exemple, que la parité soit respectée lors de la nomination aux postes ministériels, et pareillement dans les structures parapubliques. Mais en milieu rural, les préoccupations ne sont pas les mêmes. Ici, il est attendu du gouvernement, la construction des routes, pour leur permettre d’écouler leurs produits dans les villes ; elles ont également besoin d’un appui technique, pour accroître leur productivité à l’effet d’atteindre leur autonomie financière. Il est donc question de leur permettre d’avoir accès à des formations diverses, notamment sur l’entrepreneuriat et sur les TIC. Toutefois, elles demandent à la société de leur faire confiance.

    Joseph julien Ondoua Owona, stagiaire