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Étiquette : Gabon
Foot ivoirien: se délier des mauvaises habitudes
Lorsque les Éléphants encaissèrent 4 buts à 0 face à la Guinée équatoriale qui n’est pas connue comme une grande nation de football, le peuple ivoirien était triste et en colère parce que cette défaite était synonyme d’élimination. Les carottes étaient en quelque sorte cuites pour le Onze national. Celui-ci dépendait désormais du résultat du match entre le Maroc et la Zambie.
Deux jours plus tard, les Lions de l’Atlas battaient les Chipolopolos, permettant ainsi aux Éléphants de prendre part aux huitièmes de finale de la 34e CAN. Certains parlèrent alors de résurrection comme celle qui eut lieu jadis à Béthanie. Dans ce village, en effet, Jésus avait fait sortir du tombeau un certain Lazare, frère de Marthe et de Marie. Je voudrais filer jusqu’au bout la métaphore de la résurrection en rappelant ceci: voyant que Lazare avait les mains et pieds entourés de bandes de lin et le visage recouvert d’un linge, Jésus dit aux gens qui étaient là: «Déliez-le de ces bandes et laissez-le aller!» (Jean 11, 44)
De quoi notre équipe doit-elle être déliée et de quoi les joueurs eux-mêmes doivent-ils se délier? La raison majeure pour laquelle notre équipe n’a remporté que deux fois la coupe alors qu’elle pouvait brandir quatre ou cinq fois le trophée, c’est que nous avons eu des dirigeants soucieux avant tout de s’enrichir. Pour cela, ils n’ont pas hésité à recruter des entraîneurs qui n’avaient pas le niveau ou à écarter les joueurs qui voulaient défendre les couleurs nationales sans entrer dans les magouilles. L’essentiel pour eux était de partager l’argent avec les coachs et les joueurs à qui on avait fait croire qu’être appelé dans l’équipe nationale était une faveur pour laquelle il fallait donner quelque chose en retour.
Si notre football veut se relever, il doit se délier de ces véreux affairistes, de ceux qui ont tendance à transférer les querelles politiques dans le sport, de certaines conneries comme notre victoire passe par une rencontre avec des prétendus sorciers d’Akradio. Ces derniers auraient le pouvoir de faire gagner un match de football alors que leur village n’a jamais participé au championnat national. Dans notre pays, il est temps, au football et ailleurs, que l’on applique le mot de Thomas Jefferson:»the right person in the right place.»
Quant aux joueurs, ils doivent se délier de l’esprit minimaliste, de la propension à ne pas être concentrés sur chaque match, à faire la fête avant la fin de la compétition, à se décourager dès que l’équipe a encaissé un ou deux buts. Tout le monde reconnaît que nos beaux-frères, les Lions indomptables, ne jettent l’éponge que quand l’arbitre a sifflé la fin du match.
Si les Éléphants se séparent de tous ces boulets qu’ils traînent depuis plusieurs années, si chaque joueur arrête de faire son petit numéro pour donner le ballon à celui qui est bien placé pour marquer le but, si tous sont capables de se surpasser, il n’est pas impossible qu’ils viennent à bout des Sénégalais, qui jusqu’ici ont fait un parcours sans faute.
Jean-Claude Djéréké
Fer de Mbalam : premières exportations dès 2024
Un premier bateau contenant le précieux métal partira du Cameroun au cours de cette année, selon une annonce du Premier ministre.
Une vue de la mine de fer de Mbalam L’espoir renaît au sujet de l’exploitation du fer de Mbalam, dans la région de l’Est. De nouvelles informations révélées ce 25 janvier 2024 permettent de se rendre compte de l’évolution de ce projet minier. D’après le ministre par intérim au ministère des Mines, Fuh Calistus Gentry, l’exportation des premiers tonnages de ce métal aura lieu au cours de l’année en cours. Les détails y afférents ont été présentés au cours du dernier conseil de cabinet, le même jour à Yaoundé. «Nous sommes heureux de dire que l’exploitation des premiers gisements de fer de Mbalam et les premières exportations du fer de Grand Zambi auront respectivement lieu en 2024 et 2025; et celui de Lobé-Kribi à partir de 2026», a-t-il déclaré au sortir des travaux. Cette sortie vient compléter une communication du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique datée du 23 décembre 2023. Lequel a annoncé que «les premiers gisements de minerai de fer de Mbalam dans la subdivision Ngoyla, d’un million de tonnes, seront stockés sur place en attendant la construction d’une ligne de chemin de fer de 500 km reliant Mbalam à Kribi dans la région du sud pour le transport de ces gisements».
L’exploitation du fer de Mbalam est attendue au Cameroun depuis 2012. Ce projet est adossé à la construction d’un terminal minéralier au Port autonome de Kribi (PAK), pour stocker le fer avant embarquement. Il inclut aussi la construction d’une ligne de fer (540 km) reliant Mbalam à Kribi. Lesdits ouvrages restent attendus. Leur impact sur la poursuite du projet est pourtant connu. «Le futur terminal minéralier du Port de Kribi a été dimensionné pour permettre une capacité initiale de traitement de l’ordre de 100 millions de tonnes», annonce le Port dans une note disponible sur son site Internet. Pour l’heure, la production annuelle est limitée à 1 million de tonnes acheminé par route. Mais elle devrait passer à 25 millions dès la construction du chemin de fer; avant d’atteindre les plafonds escomptés.
Clair – obscur
Les questions financières mettent de l’ombre sur le projet vanté par le président Paul Biya le 31 décembre 2023. Du fait notamment du manque de transparence entourant les activités en cours. L’on sait en effet que le coût des investissements se chiffre à 9,7 millions de dollars US, soit 5800 milliards de FCFA. Seulement, il persiste encore à ce stade un voile épais autour des partenaires financiers du gouvernement et des montants de leurs engagements. La seule vérité qui fait foi en la matière est la communication du ministère des Mines au cours du lancement technique du projet le 22 décembre 2023. «Cette étape de lancement de l’exploitation est cruciale pour ce projet dans la mesure où elle favorisera les négociations des financements pour la construction du chemin de fer», peut-on se rappeler.Barrage hydroélectrique : et de quatre sur la Sanaga
Le projet hydroélectrique Minkouma Hydro Power Project (Minkouma HPP) sera construit sur le plus long fleuve du Cameroun dès 2026.
Un barrage hydroélectrique au Cameroun La localité de Mbandjock, dans la région du Centre, accueille le projet de construction du Minkouma Hydro Power Project (Minkouma HPP). Ladite infrastructure sera située en amont du barrage de Nachtigal, pour une capacité de 240 mégawatts extensible à 300 mégawatts. Outre le barrage, le projet comprend d’autres ouvrages, notamment un canal de dérivation, des lignes et postes de transport de l’électricité. Ces différents ouvrages doivent être opérationnels en 2030. Le montant de l’enveloppe globale du projet d’élève à 773 millions de dollars (500 milliards FCFA), qui seront obtenus sur le modèle d’un Build-Operate-Transfert (B.O.T). La fin de la collecte de ces fonds est prévue en 2026, selon le chronogramme du gouvernement rendu public ce 26 janvier. De ce fait, l’année en cours devrait déjà voir la naissance de la société de gestion du projet.
«Au cours de la phase I (décembre 2022 – août 2023), l’équipe de Minkouma a accéléré les activités, examiné le plan stratégique, défini un plan opérationnel, évalué les membres potentiels du consortium et préparé l’analyse de rentabilisation. Elle a aligné les approches des parties prenantes pour le projet, aidant ainsi la République du Cameroun dans la prise de décision. La phase II (septembre – décembre 2023) comprend la mise en œuvre de l’ICE, la sélection des partenaires, la réalisation d’études de faisabilité, l’obtention de financement et la négociation de contrats pour le lancement de la construction du projet. Les phases III et IV (à partir de janvier 2024) impliquent la gestion quotidienne du projet, l’aide à la décision et l’achèvement de la construction pour la phase de production d’électricité», renseigne la fiche du projet.
Un gain en plus
Le portefeuille des projets de construction des barrages hydroélectriques sur le fleuve Sanaga s’enrichit d’un nouveau-né. Outre Minkouma HPP, le Barrage de Natchigal est vivement attendu. L’injection des premiers mégawatts de cette infrastructure devrait avoir lieu en février 2024. D’une capacité de 420 MW, le barrage va fournir près de 30% de la consommation électrique du réseau interconnecté Sud du Cameroun. Le barrage de Kikot, dont le début des travaux est imminent, fournira une puissance électrique de 500 mégawatts. Lesquels seront combinés à ceux du Barrage de Memve’ele. Le projet éponyme comprend la construction d’un barrage-réservoir destiné à saturer, en période d’étiage, la centrale de production de Song Loulou (335 MW) et à augmenter la production de la centrale d’Edéa (224 MW).Louise Nsana
Conseil de sécurité de l’Onu : «Dépassé, hors du temps et hors du rythme»
Constat du secrétaire général des Nations unies lors du dernier Sommet du Groupe des 77 + la Chine à Kampala.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’Onu Le 21 janvier dernier, dans la capitale ougandaise, António Guterres a visiblement évité de rester modeste à la tribune du Groupe des 77 + la Chine. Un seul bout de phrase du secrétaire général de l’Onu a suffi pour embrasser une problématique mettant en rapport géopolitique, géostratégie et géo-économie. Objet de débats dans les médias et sur la place publique, la prise de position d’António Guterres suggère que la gouvernance mondiale se gère sur le mode de l’affrontement ouvert entre le passé et le futur. En guise d’exemple, le secrétaire général de l’Onu a cité le Conseil de sécurité des Nations unies qui a, selon lui, une composition ne reflétant plus la réalité du monde d’aujourd’hui parce que paralysé par des divisions géopolitiques. «Il est dépassé, hors du temps et hors du rythme car il a été établi à une époque où de nombreux pays du G 77 étaient encore colonisés», a-t-il martelé
Et parce que l’affaire est totalement déséquilibrée, le patron de l’Onu interpelle le G77 + la Chine à se mobiliser en vue d’une réforme de l’architecture économique et financière internationales, afin de garantir un accès plus équitable aux financements et aux technologies. Il demande aux pays en développement de mener des efforts pour réformer les institutions et les cadres internationaux obsolètes. «Il faut se rendre à l’évidence: ceux qui bénéficient le plus du système actuel de gouvernance mondiale sont peu susceptibles de mener sa réforme. C’est donc de vous que doit venir l’élan du changement», fait part Guterres aux dirigeants de ces pays, les exhortant «instamment à continuer à faire avancer ces efforts».Bon à savoir
Le G77 a été créé le 15 juin 1964 lors de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). La signature de la «Déclaration commune des 77 pays» a donné naissance à la plus importante des organisations internationales des pays en développement aux Nations unies.Composé à l’origine de 77 pays de ce que l’on appelait à l’époque le «tiers-monde», le groupe s’est progressivement étoffé jusqu’à compter désormais 134 membres, de l’Inde au Sénégal, de l’Uruguay au Népal. La Chine fait également partie depuis l’origine du G77, bien que sa situation économique a évolué depuis 1964. L’organisation se donne pour ambition d’éradiquer la pauvreté dans ces pays d’ici à 2030.
Ongoung Zong Bella
Et si les Gaza ouïs devenaient des Africains
Si les négociations en vue d’accepter les Gaza ouïs en Afrique centrale connaissent une faveur, sachez ceci:
1- Que malgré le fait que la Palestine et les Gaza ouïs n’ont jamais souscrit à la cause des migrants africains, de quelque manière que cela doit, c’est une tentative bien réfléchie de transfert des problèmes du Moyen-Orient en Afrique.
2- Que le brassage des populations, à quelque proportion que cela sera, ne manquera pas d’avoir lieu. Les conséquences seront nombreuses: l’expansion de l’islam qui se radicalise pour des raisons parfois très subjectives; le métissage non seulement des cultures arabo-africaines au détriment de notre africanité; la redoutable déportation des idées revanchardes de ceux qui aujourd’hui sont pourchassés par Israël.
3- L’Afrique centrale qui deviendra le terreau où se mijote la revanche contre toutes les représentations diplomatiques d’Israël en Afrique, ce qui ne pourra plus rendre innocents ces pays où ces Gaza ouïs sont installés, ceci face aux actes de revanche qui seront perpétrés. Et naîtront ainsi des mesures de rétorsions contre les pouvoirs publics desdits pays. Car les agissements gaza ouïs seront alors imputés aux pays qui les accueillent, et non à eux.
4- Une arabisation forcée du tissu humain en pleine Afrique centrale des Bantous.5- La moribonde Organisation des Nations unies, fainéante dans tous ses deals envers l’Afrique, commencera à réclamer un statut spécial intégrateur pour ces déportés gaza ouïs, et qui attireraient des sanctions pour ceux de ces pays hôtes, s’ils ne souscrivent pas aux attentes de l’Onu en faveur, dirait-on, de ces réfugiés d’un autre type.
Bref, les Gaza ouïs n’accepteront jamais de vivre, pour toujours quelque part, sans réclamer certains droits, au nom des célèbres «Droits de l’Homme». Ce statut juridique forcé, se transformera, à coup sûr, en une semence dangereuse de déliquescence socio-politique en terres Africaines.
Il est donc grand temps, que les Présidents africains, Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville en tête, puisque son pays est cité comme ayant déjà été contacté pour les pourparlers y relatifs, regardent à l’horizon; pas des milliards qu’on pourrait proposer en pareilles circonstances; mais, à l’horizon des enfants d’Afrique d’ abord. Déjà, peut-on se poser une question: l’intégration des peuples d’Afrique a-t-elle même déjà commencé? Nous connaissons la valeur des visas dans le mouvement des déplacements des peuples entre leurs pays respectifs. Qu’on ne vienne pas nous rappeler les leçons d’humanité, d’amitié entre les peuples, et autres raisons qu’on spiritualiserait pour nous voiler les yeux. Cette déportation en perspective des gaza ouïs, non seulement veut satisfaire l’ambition du Premier ministre israélien qui a dit au début de ce conflit, qu’il va changer le visage du Moyen-Orient, mais également, donner des raisons, plus tard, à certains Gaza ouïs de prendre pied en Afrique, sans l’aval des tenants de l’autorité en Afrique, dans les pays d’Afrique.
Théologien Maffira
(Correspondance particulière)Abbas Mahamat Tolli
Actuellement en fin de mandat à la tête de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), il est le candidat de la République du Tchad pour l’élection à la présidence de la Banque africaine de Développement (Bad) prévue l’ année prochaine. En rapport avec cet agenda, l’actuel argentier de la Cemac s’est joint au ministre tchadien de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale pour une opération de séduction des pays de la Cemac. Celle-ci a débuté le 15 janvier dernier, par le Gabon et s’est achevée le 19 janvier par le Cameroun. Objectif : obtenir le soutien des dirigeants des pays de la sous-région en faveur de la candidature du Tchad à la tête de l’institution africaine. «Son mandat est avant tout un mandat du Tchad avant d’être le sien. A l’occasion de présenter au président Sassou les réformes et les succès que le gouverneur a eu à mener durant son mandat», a-t-on pu entendre Mahamat Assouyouti Abakar à Brazzaville le 17 janvier dernier. À noter que deux pays au moins de cette sous-région ne semblent pas disposer à soutenir la candidature du tchadien.
CAN 2023: les éléphants tombent à Abidjan
Le Nigéria a pris le meilleur sur le pays organisateur par un score d’un but à zéro.
La deuxième journée de la phase de groupe s’achève sur une ambiance austère pour la Eléphants de la Côte d’Ivoire. Ces derniers ont connu leur première défaite face au Nigéria jeudi, 18 janvier 2024, sur un but de William Troost-Ekong. But concédé à la 55e minute, sur pénalty. L’équipe de Jean Louis Gasset n’a toutefois pas démérité. La sélection ivoirienne enregistre 65% des possessions de balles contre 35% pour le Nigéria. La Côte d’Ivoire n’a jamais eu de véritable ascendance sur le Nigéria. Les seules victoires que cette sélection enregistre sur le Nigéria sont survenues en 2015 lors d’un match amical et lors de la CAN de 2008. Avec ce faux-pas, le pays organisateur redescend à la troisième place dans le groupe A avec 3 points; dominé par le Zalang nacional de Guinée Equatoriale et les Super eagles (4 points) et le Nigéria (4 points). La Côte d’Ivoire se trouve désormais sous pression. Le pays se doit désormais de multiplier des prouesses face à la Guinée Equatoriale lors de la dernière journée du premier tour le 22 janvier 2024.
LN
La Guinée Équatoriale et l’Angola : ces petits qui rêvent grand
Malgré leur maigre palmarès, ils comptent bien battre les records précédemment enregistrés en phase finale du tournoi africain.
Petites équipes. C’est ainsi que l’on qualifie ces deux autres équipes de l’Afrique centrale qualifiées pour la phase finale de la Can TotalEnergies 2023. C’est que leur palmarès respectif ne joue pas encore en leur faveur.
Guinée Équatoriale, «tombeur de géants»
Quart de finaliste à la précédente édition de la Can, la Guinée Équatoriale poursuit son périple vers un premier sacre continental. La sélection nationale équato-guinéenne va participer pour la deuxième fois consécutive à une phase finale du prestigieux tournoi africain. Jusqu’ici, elle ne jouit pas d’un palmarès élogieux. Toutefois, le Nzalan Nacional, comme le petit poucet, s’est bâti une solide réputation, celle de «tombeur de géants». Ce fut le cas en 2012, avec une victoire surprenante face au Sénégal, puis la Tunisie en 2015…Le 17 juin dernier, le Nzalan Nacional a battu la Tunisie, décrochant au passage, son ticket pour la Can TotalEnergies Côte d’Ivoire 2023. Ce jour-là, Emilio Nsue, le capitaine de l’équipe nationale de football a bondi sur une occasion de pénalty pour emmener ses coéquipiers à la Can. Cette victoire vaudra à la sélection équato-guinéenne la première place du groupe J avec 12 points. Au compteur, quatre victoires, un match nul et une défaite.
Pour faire mieux qu’en 2015 (où ils ont obtenu la quatrième place), les Équato-Guinéens devront se surpasser pour parvenir jusqu’à la phase d’éliminations directes. La tâche ne s’annonce pas facile. Puisque, les poulains de Juan Micha Obiang sont logés dans un groupe de titans. Pour espérer arriver en demi-finales, ils doivent affronter et remporter leur premier match face au Nigéria le 14 janvier prochain. Il s’agit d’une grande nation de football triple vainqueur de la compétition continentale. Par la suite, l’équipe devra rivaliser d’adresse avec la Guinée Bissau. Par ailleurs, le Nzalang Nacional devra se surpasser face à la Côte d’Ivoire, pays organisateur et double vainqueur de la Can le 22 janvier prochain.
Angola, au-delà des quarts de finales
Rendus à leur neuvième participation, les Palancas Negras n’ont pas encore remporté une seule édition de la Can. Des sélections de l’Afrique centrale en lice, elle est celle qui dispose du parcours le moins brillant. En 8 participations, l’équipe angolaise de football a été éliminée 6 fois au premier tour. Notamment en 1996, 1998, 2006, 2012, 2013 et 2019. L’exploit qu’on lui reconnaît jusqu’ici est d’avoir organisé la compétition sur son sol en 2010. Encore que, malgré tous ses efforts, l’Angola n’a pas pu remporter le graal, battue en quart de finales, tout comme en 2008.Cette fois, les hommes de Pedro Gonçalves sont déterminés à faire mieux. Les débuts de la sélection en phase éliminatoire en disent long. Ils ont eu raison de la République Centrafricaine deux fois, et fait trois nuls respectivement avec Madagascar (2e et 6e journée), le Ghana (4e journée). Les angolais se sont toutefois inclinés face au Ghana à la troisième journée. Pour poursuivre cette aventure palpitante, Pedro Goncalves, le sélectionneur de l’équipe nationale de football a misé sur des joueurs tels que l’attaquant de la Fiorentina, M’Bala Nzola ou encore du défenseur Jonathan Buatu.
À la Can ivoirienne 2023, l’Angola est logée dans le groupe D, avec l’Algérie, la Mauritanie et le Burkina Faso. Le 15 janvier au stade de Bouaké, ils seront face à l’Algérie pour le compte de leur premier match dans cette compétition.
JJOO
Guinée Équatoriale : un éclair au bal des nuls
Le Nzalang nacional est jusqu’ici le seul ambassadeur de la sous-région à avoir obtenu une victoire. Contrairement à la RDC et à l’Angola descendus dans l’arène de la 34e Can, respectivement les 15 et 17 janvier derniers.
Pour leur première sortie à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies 2023 en Côte d’Ivoire, ces deux équipes de l’Afrique centrale s’en sortent toutes les deux avec des nuls. Si pour la RDC cela s’avère désavantageux, tel n’est pas le cas pour l’Angola.
La RDC accordée avec faute
À la seule observation de la qualité du jeu entre les joueurs de la Zambie et ceux de la RD Congo, on prédisait déjà une victoire écrasante à cette dernière équipe. Les Léopards ont clairement établi leur suprématie de double champions d’Afrique face à la Zambie dont le jeu était presqu’inerte. Malgré la domination des congolais, les Zambiens ont pu ouvrir le score à la volée, à la 23e minute, grâce à Kings Kangwa. C’est, révèlent les statistiques de la rencontre, le seul des trois tirs qui a été cadré sur les trois qu’ont produit les zambiens.Quatre minutes plus tard, Yoane Wissa rattrape le score, après avoir reçu la balle de Cédric Bakambou. Dès lors, les Léopards vont multiplier les tentatives de buts, sans succès. Puisque, les autres tirs cadrés vont se heurter au portier zambien. Au final, les Léopards s’en sortent avec un malheureux point, alors que pour les Chipolopolos, c’est une victoire héroïque. Si l’on s’en tient à cette première sortie, il apparait évident que les Léopards ne sont pas prêts à ramener le graal en RD Congo, 50 ans après leur deuxième sacre, comme l’avait laissé entendre Sébastien Desabre au cours d’une Interview sur Jeune Afrique. Toutefois, rien n’est perdu. La sélection congolaise peut encore rectifier le tir, comme ce fut le cas lors de la phase des éliminatoires de la compétition en cours en terre ivoirienne.
Belle entame sans Clinton Mata
Tout comme les autres pays de la CEEAC (La Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale) actuellement en Côte d’Ivoire, l’Angola a entamé sa compétition par un score de parité, face à l’Algérie. Tout était pourtant bien parti pour les Fennecs dont la suprématie sur la petite Angola était incontestable. Cela s’est d’ailleurs confirmé à la 18e minute, lorsque, Baghdad Bounedja reçoit la balle de Youcef Belaïli, avant de la mettre dans les filets angolais. Après avoir ouvert le score, les hommes de Djamel Belmadi vont de nouveau tenter un doublé à la 25e minute, sans succès.De leur côté, les Palancas Negras ne faiblissent pas. Face à la pression des Fennecs, ils parviennent à maintenir le cap jusqu’à la fin de la première partie. Il leur a suffi d’une pause de 15 minutes pour reprendre des forces et revenir à la charge, comme n’importe quelle équipe. Sauf qu’à la deuxième période, Cristovao Paciencia provoque un pénalty. À la 67e minute, «Mabululu », d’une frappe, marque le but de l’égalisation.
Comme on pouvait s’y attendre, ce but de l’Angola va susciter le courroux des Fennecs qui se sentent plus que jamais en danger. Dès lors, ils s‘activent pour maintenir leur suprématie. Durant les dernières secondes de temps additionnel, ils tentent le tout pour le tout. Sur un coup-franc obtenu, Mahrez, aidé par Chaïbi, réussit à se trouver un angle de tir. La combinaison réussi mais se heurte à la vigilance du portier angolais Neblu qui renvoie la balle sur sa gauche. Bref, l’action n’aboutit pas. Le match s’achève sur le score de parité et les Palancas Negras s’en sortent avec un point, ce, sans Clinton Mata qui avait décliné l’offre du sélectionneur.
Le Nzalang sort du lot
De son côté, la Guinée Équatoriale est en bonne voie pour ramener le trophée à Malabo. Après un nul obtenu au forceps face au Nigéria, les joueurs du Nzalang Nacional ont dominé les Djurtus hier, 18 janvier au stade olympique Alassane Ouattara d’Ébimpé (4-2). C’était dans le cadre de la deuxième journée. La sélection équatoguinéene ravit ainsi la première place du groupe A, avec 4 points.Joseph Julien Ondoua Owona
Entre Camerounais et Ivoiriens : Ça cogne, mais ça dose
À Douala en particulier, les deux communautés vivent en parfaite harmonie malgré les «accrochages» qu’ils ont de temps à autre.
Sur les réseaux sociaux et quelquefois dans la vie réelle, les relations entre les deux peuples ressemblent à des scènes de ménage, où les conjoints se disputent publiquement sous les regards médusés de l’assistance, mais gardent des liens soudés. «On a l’habitude de plaisanter entre les différentes ethnies sans que cela n’affecte le vivre ensemble et la fraternité. Tout le désordre qu’on fait la plupart du temps est présent sur les réseaux sociaux. Mais en présentiel, on se dispute comme tous les autres et après on finit toujours par arranger la situation. Nous nous aimons énormément comme un même peuple», explique un ressortissant ivoirien. Pour Rwan Kodjo, un autre ressortissant qui réside à Douala depuis trois ans déjà, «si chacun se mêle de sa vie privée, je ne vois pas pourquoi je ferais les problèmes à quelqu’un. Lorsque personne ne me provoque, je ne provoque personne. Je cohabite sans soucis avec les Camerounais. Et je me plais ici. Je suis au Cameroun depuis cinq ans déjà. Le quartier dans lequel je réside n’est en rien différent de celui dans lequel j’étais en Côte d’Ivoire. C’est tout simplement que les populations sont les mêmes. Je prends chacun comme il vient», affirme-t-il.
Côté camerounais, c’est le même sentiment. «Vivre auprès des Étrangers a toujours été un avantage pour moi. Parce que j’aime apprendre beaucoup de la culture des autres. Il y a deux ans j’avais un voisin Ivoirien, avec qui on s’entendait et qui était devenu pour moi comme un membre de ma famille. Lorsque j’avais un souci, c’était la première personne que je contactais. Elle est en Europe maintenant, nous sommes toujours en contact et c’est ma meilleure amie. La seule et l’unique», témoigne Sandrine Mballa.
L’amitié entre les deux communautés est au-delà de l’entendement. Bien qu’ils se lancent des piques de temps en temps, ils s’aiment également de la même manière. Comme l’avait chanté Lady Ponce, artiste musicienne camerounaise, «ne quitte jamais un Camerounais pour un Camerounais ou alors un Ivoirien pour un Ivoirien, ne fait jamais l’inverse, Camerounais-Ivoirien, ce sont des jumeaux; Ils ont les mêmes habitudes, les mêmes comportements et les mêmes avis».
Diane Kenfack
Match Cameroun-Guinée Conakry : Yaoundé se discipline
Les hommes en tenue saluent le comportement exemplaire ayant précédé le premier match des Lions indomptables à la CAN.
«Si les Lions indomptables jouent tous les jours, ce pays sera discipliné», voilà une des expressions émises par un officier de police dirigeant la circulation, ce 15 janvier 2024 au quartier Ekounou. Nous sommes dans le 4e arrondissement de la ville de Yaoundé. Le policier salue le comportement inhabituel qui caractérise les Yaoundéens ce jour-là. La discipline observée chez la quasi-totalité des automobilistes tranche avec l’indiscipline caractérielle souvent observée à cet endroit. Taximen et autres conducteurs prêchent par le bon exemple.
En réalité, souffle un observateur aguerri, c’est parce que les Lions indomptables jouent ce soir que les gens sont aussi rangés. Il n’a pas tort. Au carrefour Ekounou, il est 14h et nous sommes à 3 heures du début de la rencontre. Le carrefour est en pleine ébullition. La plupart des personnes s’attellent à rentrer chez elles pour regarder les poulains de Rigobert Song Bahanag jouer.Les policiers en factions dans la circulation n’ont pas autant de travail que d’habitude aux mêmes heures. Ils ne crient pas, ne menacent pas. Parce que les conducteurs respectent les feux et ils s’alignent de façon mécanique. «C’est la toute première fois que je vois les mototaximen respecter le code de la route. Chef, ils respectent le code aujourd’hui», s’exclame une policière, s’adressant à plus gradé qu’elle. Autre curiosité, les vendeurs de drapeaux et maillots et autres gadgets et les tatoueurs. Contrairement à leurs habitudes, évitent de marcher entre les véhicules pour proposer leurs produits. Ils appellent les clients tout en restant sagement sur le trottoir.
Awae escalier, un des carrefours où l’on enregistre le plus de trafic, circule au même rythme. Les mototaxis et les voitures «clandos» desservant la ville de Mfou, habituellement à l’origine bouchons interminables s’auto-disciplinent. Même les conducteurs des semi- remorques s’étonnent de voir une circulation fluide, surtout que les policiers ne sont pas à l’arbitrage de la circulation. Dans un camion plateau transportant le ciment, prenant visiblement la direction de Nkoabang (Nkolafamba), un chauffeur sort la tête du véhicule. Il s’exclame de voir la discipline dont font montre les citoyens. «Mince alors, s’écrie-t-il, les Lions sont fort! Les motos et les petites voitures ne manœuvrent pas au carrefour», s’étonne l’automobiliste.
Odza
C’est le même constat au petit marché Odza. Ce carrefour toujours embouteillé donne moins de travail aux policiers qui y dirigent la circulation. Pourtant à ces «heures de pointe», Mama Eto’o policière célèbre dans ce coin de la ville de Yaoundé est toujours nerveuse lorsqu’elle dirige la circulation, du fait du désordre des usagers. Selon Hervé, un amateur de football et de réseaux sociaux rencontré non loin de là, cette situation s’explique par la rivalité entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun.André Gromyko Balla
Chances de qualification du Cameroun : la dent dure d’anciens Lions indomptables
Discipline et cohérence, c’est ce qu’ils recommandent face aux Lions de la Teranga.
Jules Denis Onana remonté contre les Lions Les Lions indomptables du Cameroun donnent des céphalées aux supporters. Surtout après leur mauvaise prestation face au Silly national de Guinée Conakry à Yamoussoukro. Un match qui s’est soldée par le score de parité 1 but partout. Les supporters ont du mal à digérer le résultat. À la fanzone des Lions justement, diverses émotions se dégageaient. «Nous avons vécu le match des Lions indomptables à la fanzone dans une bonne ambiance. Malheureusement, l’euphorie d’avant-match a été douchée par le premier but du Silly national. La déception a pris place. Heureusement qu’à la fin de la rencontre, l’équipe nationale du Cameroun a un point», relate Jules Denis Onana, ancien Lion indomptable. Dans son phrasée, et après analyse, il fait savoir que les poulains de Rigobert Song n’ont pas pris le match au sérieux. «Concernant le fond de jeu, on se rend compte que le Cameroun n’a pas été assez dominateur en première mi-temps. De nombreuses lacunes défensives qui ont conduit au premier but, cela révèle le manque d’automatisme des joueurs. Comme je l’ai dit avant, nous avons des bons joueurs, mais présentement, nous n’avons pas un collectif qui rassure». À l’en croire, «les erreurs défensives sont criardes. Elles laissent croire qu’il n’y a pas de coordination déjà au niveau de la défense. En deuxième mi-temps, nous avons été aidé par le surnombre», poursuit-il. Autant dire pour résumer le match, que le niveau du jeu laisse entrevoir «un manque de préparation. Le Cameroun n’a pas pris la mesure de l’importance de ce match. Nous avons abordé cette compétition de façon mitigée, il va falloir un sursaut d’orgueil contre le Sénégal».
Discipline et cohérence
La prochaine sortie des Lions indomptables est prévue le 19 janvier prochain. Ils vont affronter les poulains d’Aliou Cissé. Pour venir à bout des Lions de la Teranga, il faut être «discipliné, concentré sur l’enjeu, il faut être cohérent sur ce que l’on doit proposer. Etre cohérent renvoie à une meilleure défense, à une bonne attaque, tout le monde doit être concerné par le discours et le plan de jeu qui seront proposés par l’entraineur. Je pense que les Lions indomptables doivent collectivement jouer», fait-il savoir. «Pour l’instant, on ne sent pas une équipe soudée. Si on propose cette copie face au Sénégal, on ne va pas s’en sortir face à une équipe soudée, qui joue collectivement et dont les joueurs se connaissent. Il va falloir cravacher dur pour se qualifier», poursuit-il. Le Cameroun a encore ses chances pour se qualifier en 8ème de finale. Les chances sont toujours là, l’équipe doit oublier le précèdent match, et doit se focaliser et se concentrer sur la rencontre contre le Sénégal. Au sortir de ce match, il nous faut au moins un point, et là maintenant, on peut jouer le va-tout contre la Gambie. Envisager la victoire c’est aussi bien, mais surtout, il faut éviter la défaite. Il serait très suicidaire de perdre contre le Sénégal. Les chances de qualification seront minimes. Et si le groupe est serré, il sera très difficile de se qualifier avec 4 points», lâche Jules Denis Onana.
Selon un autre supporter au nom de la mascotte général cinq étoiles, «la prestation des Lions indomptables n’est pas bonne, mais nous avons confiance en l’équipe. En 2017, on n’était pas parmi les favoris, on a remporté le trophée au Gabon. On est optimiste de ramener le sixième sacre en Côte d’Ivoire».Olivier Mbessité
«Aujourd’hui on n’a plus droit à l’erreur»
Le manager sélectionneur des Lions indomptables donne un aperçu de l’état d’esprit de son groupe avant la rencontre contre les Lions de la Terranga ce vendredi au stade Charles-Konan-Banny. Morceaux choisis de sa conférence de presse du 18 janvier 2024.
Nous sommes en compétition. Je pense qu’aujourd’hui on n’a plus droit à l’erreur. On va faire tout pour essayer d’obtenir les trois points. Nous savons ce qu’il faut faire. On apprend tous les jours, nous ne commettrons plus les erreurs qui ont été faites par mes joueurs. Nous aborderons ce match avec beaucoup plus de sérieux. Demain on verra un autre visage, un match à la dimension de l’équipe nationale du Cameroun, surtout lorsqu’on se retrouve en situation difficile. Le plus important étant les trois points. Les matchs se suivent mais ne se ressemblent pas. Mes joueurs et moi sommes confiants. Aboubakar Vincent a repris. Sans toutefois aller plus loin, je ne pense pas que demain il puisse être apte. Pour Christopher Wooh, cela est possible, en attendant plus de détails du staff médical en fin de journée. Pouvez-vous me citer une équipe qui est type en tant que telle? Cela dépend de l’adversaire et dans le football moderne, ça peut changer à tout moment. L’important c’est d’avoir des joueurs compétents, qu’ils fassent ce qu’on attend d’eux. Si Onana sera titulaire ou pas contre le Sénégal, cela va dépendre de son état de forme. Il n’y a pas de problème, il nous a rejoints comme prévu, il s’entraîne. On aura un ailier de poste. Surtout, on aura une équipe où chacun sera à son poste. Nous n’avons aucune crainte. C’est mieux pour nous de jouer une équipe comme le Sénégal pour véritablement entrer dans la compétition. Si on revient sur les statistiques, je pense qu’on a toujours été au-dessus du Sénégal. Maintenant les années sont passées, ils ont une bonne équipe avec ce qu’Aliou a mis en place. Mais on reste les Lions indomptables avec plus d’étoiles qu’eux.
Propos sélectionnés par Joseph Ndzie Effa, stagiaire
Côte d’Ivoire 2023: la CAN, tout en culture
La compétition continentale se pose à chaque édition comme un moment privilégié de promotion des traditions et symboles du continent. La CAN Total Energies 2023 ne déroge pas à la règle.
Le monde entier a pu savourer la richesse culturelle de la Côte d’Ivoire à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) 2023. Elle s’est donnée à voir à coup de grand spectacle de masques, danses patrimoniales, tenues traditionnelles et chants mythiques, pendant la cérémonie d’ouverture de la compétition le 13 janvier 2024. Le passage de praticiens de la musique urbaine à l’instar de Josey, Tay-C, Yemi Alade et Dadju a complété le tableau d’une journée qui offre un savant panache de sport et de culture. La Côte d’Ivoire se plie de ce fait à une tradition dont l’origine est aujourd’hui oubliée des mémoires collectives. «Impossible de savoir d’où vient cette habitude de mettre en avant le patrimoine culturel. Je sais simplement que depuis que je regarde la CAN, ça se passe ainsi», indique Émile Zola, journaliste sportif.
Félicitations en cascades
La cérémonie d’ouverture de la Can 2023 a su conquérir les cœurs tant au niveau national qu’à l’international. Et dans les stades, elle a tout de suite induit une ambiance surchauffée. «On a assisté à une cérémonie d’ouverture magnifique, à l’image de la Côte d’Ivoire. Cette Coupe d’Afrique sera une totale réussite et je leur souhaite d’aller le plus loin possible», a confié Hervé Renard, sélectionneur de France et ancien coach des Éléphants, le même jour au micro de Bein Sports. De quoi rappeler aux férus de football les souvenirs des éditions passées. Et dans le genre, le Cameroun se démarque. Le Pays a su charmer en son temps par ses cérémonies d’ouverture et de clôture de la CAN 2021. Lesquelles ont remporté le premier prix dans la catégorie «People’s Choice Events» lors de la 12e édition des Global Eventex Awards. Du fait notamment de l’utilisation de la réalité augmentée pour représenter le symbole de la nation. Une première dans ce tournoi continental.Quelques années plus tôt, l’Égypte relève le défi de la culture à l’occasion de l’organisation de la CAN 2019. Le spectacle d’ouverture y relatif s’est articulé autour des pyramides de pharaons. Le Gabon et la Guinée Équatoriale ont pour leur part choisi de célébrer l’Afrique à l’ouverture de la compétition en 2012. Les richesses naturelles et fauniques de ces pays ont également été mises en exergue. En Afrique du Sud en 2013, les marionnettes et danseurs traditionnels ont exalté les pouvoirs ancestraux du pays pour faire tomber les murs du Sida et de la pauvreté à l’exemple de la chute biblique de la muraille de Jéricho.
Tout le monde s’y met
Un livre ne suffirait pour étaler la richesse culturelle du continent, ainsi que toute l’ingéniosité autour de l’organisation des festivités des Coupe d’Afrique des nations. C’est que la compétition n’a elle-même cessé de prendre de l’ampleur et des couleurs depuis sa création en 1957. «On est parti de trois équipes au commencement à 16 en 1998. Ce format est resté le même, mais depuis près de trois ans on est passé à 24 équipes, donc vous comprenez même que les festivités elles-mêmes ne peuvent qu’évoluer», constate Emile Zola. Et pour en faire le témoignage, les équipes participantes ajoutent de l’eau au moulin par la mise en vitrine de leurs cultures. Et c’est l’équipe du Ghana qui ouvre ainsi le bal à cette édition en arborant un Kente, tenue traditionnelle Ahanti. Les Maliens et les Guinéens signent quant à eux leur arrivée en Côte d’Ivoire dans leurs boubous traditionnels.Lire aussi
Louise Nsana
Au Minproff : 2023 raconte déjà 2024
Pr Marie Thérèse Abena Ondoua et son équipe s’approprient les performances de l’an dernier pour esquisser de nouveaux horizons.
Si certaines maisons semblent ne pas pouvoir espérer pérenniser leur activité, au Minproff on réfléchit sereinement à leur développement, que ce soit en termes de poursuite à l’identique ou d’évolution. En recevant les vœux de nouvel an de ses collaborateurs ce 17 janvier 2024 à Yaoundé, Pr Marie Thérèse Abena Ondoua s’appuie sur 2023. Le récit est clair et efficace. Selon la Minproff, l’an dernier pose déjà le décor de 2024. Raffinant son propose par du concret, l’oratrice cite, entre autres, « le programme 140 Autonomisation économique des femmes ; le Programme 141 Promotion du Statut Social de la Femme et du Genre ; le Programme 142 Développement de la Famille et Protection des Droits de l’enfant ; le Programme 143 Appui institutionnel et gouvernance ; la formation de 2061 femmes et filles dans les Centres de promotion de la femme et de la jeune fille ; l’appui à l’insertion professionnelle de 439 femmes et filles formées dans les Unités Spécialisées ; l’appui à la participation à quatre foires et Salons (FOTRAC-CEMAC, SADECO, Salon de l’immobilier ) ». Il s’agit, relève Pr Marie Thérèse Abena Ondoua, de quelques éléments de base pour formuler la stratégie adéquate du Minproff en 2024. Pour y parvenir, elle engage ses collaborateurs à plus de discipline et de dévouement au service de la femme camerounaise et de la famille. Au programme : l’efficacité organisationnelle pour l’atteinte de ces objectifs. « Pour le personnel nouvellement promu J’ose croire que vous serez à la hauteur des attentes, soyez courtois et réaliste », at-elle déclaré.
Jean-René Meva’a Amougou
Contingent de la Minusca : un soldat camerounais mort au champ d’honneur
Emmanuel Steve Atebele a été victime d’un engin explosif lors d’une patrouille le 15 janvier dernier dans le nord-ouest de la Centrafrique. Cinq autres soldats camerounais de la paix sont blessés.
Un soldat camerounais de la paix a perdu la vie en Centrafrique le 15 janvier dernier. À en croire la note d’information publiée le même jour par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (Minusca), le drame est survenu «au cours d’une patrouille de la Force dans le village de Mbindale (entre Kowone et Pougol), à 45 km au nord-ouest de Paoua, dans la préfecture du Lim Pendé (nord-ouest de la République centrafricaine)».
Emmanuel Steve Atebele faisait partie «du contingent camerounais qui assurait l’escorte d’une équipe de l’Organisation internationale pour les Migrations». Sa patrouille est tombée sur un engin explosif. «Cinq autres Casques bleus ont été blessés, dont deux grièvement, à la suite de cette explosion. Une évacuation médicale des blessés a été réalisée entre Pougol et Bouar, où ils reçoivent les premiers soins», précise la note d’information.
«Je condamne fermement l’utilisation d’engins explosifs, qui constitue l’une des menaces les plus fatales à la Protection des civils, à l’acheminement de l’aide humanitaire et aux activités des populations dans les zones affectées». La représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en RCA et cheffe de la Minusca a avant cela, salué «la mémoire du casque bleu tombé pour la paix et souhaité une prompte guérison aux blessés».
Pour Valentine Rugwabiza, «cet incident vient une fois encore rappeler le sacrifice consenti quotidiennement par les soldats de la paix pour protéger les populations civiles en République Centrafricaine». Et c’est au nom de cet engagement pour cette cause que «la Force de la Minusca a maintenu sa présence et sa posture robuste dans ses différentes zones d’opérations conformément à son mandat». Selon le Lieutenant-colonel Bertrand Dakissaga, «la semaine écoulée, nos troupes ont en effet conduit plus de 1313 patrouilles robustes dans les différents secteurs afin d’assurer la protection des civils».
Diane Kenfack
Brics en Centrafrique: le feu vert de Touadera pour cinq projets stratégiques
Ils vont de la construction du chemin de fer au satellite, en passant par la technologie 5G. Une nouvelle évolution qui consolide la position locomotrice de la RCA dans la coopération avec l’Alliance internationale des BRICS.
Il y a une nouvelle évolution positive dans la coopération entre la République Centrafricaine (RCA) et l’Alliance internationale des Brics. La journée du 15 janvier 2023 a en effet été marquée par la rencontre entre la présidente de l’Alliance et le président centrafricain, le Professeur Faustin-Archange Touadera.
La délégation de 22 personnes conduite par Larisa Zelentsova a été reçue au palais de la Renaissance par le numéro un centrafricain. Au menu des discussions pour cette troisième visite du genre à Bangui, les propositions des projets concrets qui devront faire l’objet de contrats entre le gouvernement de Bangui et les opérateurs venus d’horizons divers sous la bannière des BRICS.
Consistance
Parmi les projets qui devront être entamés dès les prochaines semaines, la priorité est donnée à:
– la construction d’un nouvel aéroport international pour les vols commerciaux et les vols cargo. Avec une zone franche, soit 4 étoiles, 5 étoiles et un gigantesque centre commercial. Ce projet qui fera de la RCA un hub en Afrique sera entièrement financé par les Émirats Arabes Unis
Photo de famille – La Chine quant à elle s’occupera de la construction d’un vaste réseau de chemin de fer qui reliera la RCA au Soudan par le nord-est (route de soie), ensuite au Tchad vers le nord; et enfin au Cameroun à l’ouest. Le chemin de fer facilitera le désenclavement du Centrafrique en lui donnant une ouverture vers plusieurs ports du continent.
– L’installation d’un réseau de télécommunications en 5G proposé par des entreprises russes, devrait également être paraphée.
– La construction et le lancement d’un satellite centrafricain sera co-financée par des entreprises indiennes et l’État centrafricain.
Vision
Pour le président Faustin-Archange Touadera, «il n’y a plus de temps à perdre». Une fois que tous les contrats seront signés avec les départements ministériels concernés, sous la supervision du Premier ministre, les différentes parties devront se mettre au travail. Car «ces projets sont en adéquation avec la vision du développement en République centrafricaine».
Au sortir de l’audience, Mme Zelentsova s’est dite «satisfaite et déterminée à travailler avec le gouvernement centrafricain et son chef de l’État afin que le Centrafrique soit un modèle de développement sur tout le continent africain».
Délégation
La délégation des Brics séjourne du 15 au 19 janvier 2024 en Centrafrique. Elle comprend: la présidente Larisa Zelentsova; le Vice-président en charge des projets stratégiques, Dr Ahoua Don Mello; et le Vice-président en Inde, Sanjay Kapoor. En font également partie, le Secrétaire exécutif, Honoré Konan Yao, le Représentant de l’Alliance en Afrique centrale: Mohamed Bachir Ladan. Plusieurs investisseurs Russes, Chinois, des Émirats Arabes Unis, Indiens et des pays africains sont aussi du voyage.
Diane Kenfack
Vente des tickets de la CAN ivoirienne : les réseaux parallèles signalés hors-jeu par la CAF et le Cocan
Pour la toute première fois d’une Coupe d’Afrique des nations, la Confédération africaine de football expérimente la billetterie hybride. C’est l’association entre les tickets numériques et les tickets traditionnels.
«Il y a des dispositions qui sont prises pour ne pas favoriser l’émergence d’un marché noir. Donc pour le circonscrire, on autorise une personne à prendre au maximum 6 billets par match d’une part. Et puis d’autre part, vu que ce sont des comptes qui permettent d’acheter les billets, chaque compte ne peut prendre au-delà de 30 billets sur toute la compétition», explique Idriss Diallo, président de la fédération ivoirienne de football (FIF) et vice-président du Cocan. Ce 11 novembre 2023, le dirigeant du football ivoirien expose la stratégie visant à éviter la prolifération de la vente parallèle des billets d’accès aux stades. En optant pour cette stratégie consistant à adjoindre les billets numériques aux billets physiques, la CAF (Confédération africaine de football) a fait le choix de faciliter la tâche à toute personne désireuse d’acheter un ticket pour le match choisi. Ils sont accessibles, peu importe l’endroit du monde où on se trouve, dans l’objectif de protéger les visiteurs des arnaques.
L’autre objectif est de permettre aux Étrangers de pouvoir acheter les billets. S’ils sont uniquement commercialisés de façon physique, plusieurs personnes n’auront pas accès au stade. «Si on ne le fait pas, les Ghanéens, les Burkinabés ne pourraient pas acheter les billets, vu qu’il fallait attendre d’être sur le sol ivoirien avant tout achat. L’événement étant africain, voire planétaire, on autorise tout le monde à faire l’acquisition de billets», indique le président de la FIF lors de son passage à l’émission Droits dans les yeux sur 7info (média ivoirien).
Bien plus, la CAF et le Comité d’organisation se sont arrangés pour que les prix des billets soient abordables. Ils ont ainsi été répartis en 3 catégories. Les billets les moins coûteux sont ceux de la catégorie 3. Ils coûtent 5000 FCFA. Ceux de la catégorie 2 coûtent 10 000 FCFA. Et 15 000 FCFA pour la catégorie 1. Ces derniers s’achètent en ligne par la carte visa.André Gromyko Balla
Cameroun, Gabon et Guinée Équatoriale : La zone des 3 frontières dans tous ses états
Scènes de vie au sein d’un espace où affairisme et sécurité se repoussent et se soutiennent.
À l’entrée du poste frontière côté Cameroun Fermez les yeux. Que voyez-vous si l’on vous dit Kyé-Ossi? Des images à profusion vous viennent en grappes généreuses très certainement. «Kyé-Ossi provoque un choc sensoriel, sensuel et culturel d’une rare intensité», atteste Florentin Mebounou Ngoa. Professeur de langue au Lycée bilingue de Kyé-Ossi, l’homme postule que la ville offre une rare opportunité d’exploration et même d’observation. À l’en croire, nous sommes ici dans un cadre théorique qui permet d’appréhender et d’expliquer les dynamiques des identités sous-régionales. «Ce n’est pas tout», prévient-il. «Au poste frontalier de Kyé-Ossi, le fragile équilibre réside dans les apparences, dans ce qu’on voit qui est bien souvent en marge de la légalité mais qu’on a intérêt à taire», enchaîne l’enseignant.
Structure
Pour vérifier la fiabilité de ce propos, allons déambuler sur les lieux. Rien ne s’offre facilement. Tout nécessite une lente appropriation. Qu’il s’agisse des faits révélés à hauteur du visiteur ou de ce qu’il ne voit jamais totalement. Ce 29 novembre 2023, l’endroit paraît bruyant, invariablement grouillant de vie et de clameurs. Mais, c’est un ensemble structuré: d’une part, un espace camerounais et d’autre part un autre sous la souveraineté équato-guinéenne. Si l’on s’approche de la rambarde qui sépare ces deux mondes, ne serait-ce que pour risquer un œil, un agent ne tarde pas à se manifester pour vous faire savoir, poliment mais fermement, que vous devez rester à distance «si vous n’avez rien à faire». Ici, tout comme là-bas, la préoccupation première se résume en un seul mot «sécurité». À écouter les uns et les autres, c’est au reporter de nouer les phrases, de tisser les mots entre eux pour comprendre la réalité. L’on s’intéresse à la voix d’un homme à la silhouette fragile. Son bras est marqué d’un «matricule», «celui de quelqu’un qui a tout vu à la chaîne».Affaires
À «la chaîne» (tel qu’on désigne le poste frontalier de Kyé-Ossi), «c’est le lieu de rendez-vous de ceux qui ne baissent pas les bras», lance une exportatrice camerounaise d’œufs et de volailles. «Quand des personnes de différentes origines, de différentes expériences se côtoient dans une ville comme la nôtre, leurs idées se rencontrent, s’assemblent, s’enrichissent. Ce lieu est un mélange d’individus de tous horizons, et c’est primordial pour la vitalité des échanges avec la Guinée Équatoriale», analyse un gendarme camerounais qui requiert l’anonymat. Il ajoute que «ce n’est pas le poste frontière qui choisit les affaires, mais les affaires qui choisissent le poste frontière». À cette aune, les règles sont dictées et imposées par les affaires, par l’obligation de faire du profit. Le reste ne compte pas. Le reste n’existe pas.Méthodes et outils
Si tous les usagers, sans distinction de race, d’origine sont les bienvenus ici, «ce n’est qu’en apparence !», rétorque un jeune vendeur ambulant de friandises. À entendre ce qu’il dit, il faut avoir le cœur bien accroché pour supporter des détails pervers. Les méthodes sont toujours les mêmes: trafics, grands ou petits, marché noir… «On tape les gens ici. C’est quand quelqu’un veut montrer qu’il ne veut pas payer. Ou bien, quand quelqu’un montre qu’il a le cerveau», explique-t-il. L’ensemble pointe à la fois de petits riens qui déclenchent des malentendus, des bagarres, des rappels à l’ordre et des destructions de biens. Au vrai, de part et d’autre de la frontière, les attitudes des agents en situation de travail sont souvent l’effet de routines installées. Leurs mots révèlent une banalité et cachent le fait de n’avoir rien à dire. C’est le cas de la «seguridad» utilisée principalement comme outil de répression avec le défaut d’autoriser tout et n’importe quoi. Selon plusieurs anecdotes, de nombreuses scènes ici sont entre l’invraisemblable et le difficilement croyable, «surtout lorsqu’un agent ne recule devant aucune horreur pour obtenir et sanctionner sa vérité». Dès lors, si l’on n’y prend garde, toute mauvaise négociation ou tout refus peut être inutile, malvenue, inopportune, hors propos, voire être une «gaffe». Entre usagers et agents de douanes par exemple, toute parole intempestive et inadaptée comporte des risques d’incompréhension mutuelle. Parfois, dire et taire ne sont pas deux postures systématiquement antagonistes et il peut y avoir conjugaison de paroles et de silences. «On ne dit pas ce qui se passe ici à haute voix», expose un homme. Il renseigne que gendarmes, policiers, douaniers et agents phytosanitaires ne s’empêchent pas d’user des mots creux, à caractère flou et fuyant, ou font des monologues juxtaposés. Cela leur permet, apprend-on, d’éviter d’apporter des réponses pragmatiques, des solutions de bon sens à des problèmes concrets posés par les usagers.Pour les prospecteurs d’évidence, l’affaire semble entendue à l’écoute des plaintes indignées du chœur offensé des commerçants camerounais et acheteurs équato-guinéens. «Quelles que soient les raisons, toutes ces affaires sont la conséquence d’un manque d’honnêteté. Les agents en poste ici ne sont pas honnêtes!», peste une femme. En fait, tous les agents s’affichent comme chantres de la transparence, bien qu’entretenant toujours des zones d’ombre sur la manière dont ils travaillent, sur ce qui les oppose, sur ce qui les motive. «Nous condamnons tous la corruption ici», renseigne un douanier. Mais si la condamnation du phénomène fait l’unanimité, le terme frappe par sa nébulosité. «Une bière qu’un usager me donne, c’est pour moi et ce n’est pas de la corruption et surtout que je fais du bon travail qui est apprécié», démontre-t-il avec une assurance fragile, avec pudeur, avec discrétion.
Jean-René Meva’a Amougou
Artisanat : Des cuisinières à cailloux chauffent à Yaoundé
Pratiques et économiques, ces instruments de cuisson ont été au centre de toutes les attractions à la fête foraine Yaoundé en fête (Ya-Fe).
La 18e édition de la fête foraine «Yaoundé en fête» (Ya-Fe) a refermé ses portes le 1er Janvier 2024. Durant près de deux semaines, la foire commerciale de fin d’année dans la capitale a une fois de plus tenu toutes ses promesses. Parmi la centaine de stands de commerçants et artisans ayant pris part à ce rendez-vous, il y a celui d’Abraham Assongwe.
L’artisan venu tout droit de Bamenda, capitale du Nord-Ouest est venu exposer son chef d’œuvre: la cuisinière «Tchacko» ou fours à cailloux. Assailli par une foule de visiteurs, potentiels clients, c’est à peine que cet inventeur nous accorde du temps. «Je suis ici pour vendre des cuisinières «Tchacko». C’est une solution qui ne noircit pas votre marmite et qui n’émet pas de fumée. Ces cuisinières sont également très rapides», renseigne Abraham.
La motivation de ce dernier, n’est pas des moindres. C’est pour pallier le problème du prix du gaz domestique et la pénurie observée dans la ville de Bamenda qu’il a mis sur pied cet équipement de cuisine qui fonctionne aux cailloux, associés à du charbon dans un four. L’intensité de la chaleur qu’émettent ces pierres est largement supérieure au gaz domestique et surtout très économique. «Ici le rôle du caillou, c’est de diminuer la quantité de charbon. Lorsque ça chauffe et que ça devient rouge, vous préparez sans problème. Et lorsque ça se refroidit, vous gardez, on ne jette pas. Avec ceci, vous préparez presque «njoh», se vante-t-il.
Top secret
Des petites roches qui font des merveilles pour les ménages. Seulement, notre interlocuteur, n’ose pas exposer le nom de ces pierres, encore moins leur provenance. Il explique la raison de cette confidentialité. «Il y a trop de gens qui vont faire l’imitation. Tout ce que je peux vous dire c’est que ce sont des recherches que je ne peux pas révéler à tout le monde», indique l’homme âgé d’une cinquantaine d’années.L’homme n’hésite pas à dévoiler les prix de ses marchandises. Ici, nous dit-il, les prix varient selon la grosseur du four. «Un morceau de pierre coûte 500 FCFA. Et pour un gros four, il faut des cailloux de 5000 FCFA, il y a aussi le moyen de 2000 FCFA et de 3000 FCFA», précise-t-il. Installé pour l’heure dans son Bamenda natal, Abraham Assongwe n’exclut pas l’hypothèse d’ouvrir une enseigne dans la capitale politique, à la suite des «bonnes affaires» réalisées à «Ya-Fe».
Joseph Ndzie Effa (Stagiaire)
Poubelles géantes à Yaoundé : Le feu, une solution à double tranchant
Le remède s’avère souvent plus dangereux que le mal.
Une poubelle en feu à Ayéné Depuis plusieurs mois, la cité capitale est prise d’assaut par des poubelles géantes. On en trouve un peu partout dans la ville, peu importe l’arrondissement. C’est le cas à Ayéné, dans l’arrondissement de Yaoundé 4e. Entre l’Institut universitaire Siantou et l’Université catholique d’Afrique centrale (Ucac), trône une poubelle immense. Étudiants, enseignants et populations rencontrés sur les lieux disent en avoir assez des odeurs nauséabondes que diffuse ce joyeux d’insalubrité.
Pourtant, cet état de choses n’est pas sans dangers. Depuis plusieurs mois, les experts des questions de santé ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur les méfaits de la persistance de ces ordures à proximité des ménages et autres lieux à forte concentration humaine. Parmi eux, se trouve Marylise Peyou Ndi Samba. «Yaoundé est sale et les poubelles vont contribuer à l’augmentation des cas de cancer. Les populations en passant par les poubelles transportent ces germes très dangereux dans les maisons», explique-t-elle au cour de l’émission «Verbatim» du samedi 30 décembre 2023.
Le feu comme solution
Dans certains lieux de la ville de Yaoundé, ces tas d’immondices dégagent une forte fumée irritante. Du côté de Yaoundé 2, plus précisément à Mokolo, l’on découvre que les commerçants mettent volontairement du feu aux ordures. Selon les dires de ces derniers, c’est une stratégie efficace pour ralentir la progression des ordures que les entreprises chargées du nettoyage ne parviennent pas toujours à curer. «Il y a beaucoup trop d’ordures ici et cela devient difficile pour nous d’y passer nos journées. On met le feu pour réduire la progression de la poubelle. J’ai des choses à vendre et il me faut de l’espace. Lorsque la poubelle brûle, j’obtiens un peu plus d’espace pour vendre ma marchandise», explique Louis, vendeurs de laitue. Il n’est pas le seul. Pour beaucoup, le feu s’avère être une solution salvatrice. «J’étais obligée de rester à la maison à cause des odeurs et des mouches. Quand on m’appelle en mi-décembre pour me dire que la poubelle est en feu, j’ai poussé un ouf de soulagement», se réjouit Christine, vendeuse elle aussi.La méthode du feu n’est pas l’apanage des seuls commerçants du marché Mokolo. Il n’est pas rare de voir une poubelle diffuser un brouillard de fumée dans les autres secteurs et arrondissements de la cité capitale. Au quartier Nkomo par exemple, le brûlis est une option mise en pratique. Celle-ci expose également les populations à des gaz toxiques, sans oublier la dégradation de la couche d’ozone, prévient un environnementaliste.
André Gromyko Balla
Autoroute Yaoundé-Nsimalen (Meyo) : les activités sportives font de la résistance
Faute d’infrastructures, plusieurs personnes bravent l’interdiction de la ministre de l’Habitat et du Développement urbain, et continuent de pratiquer des exercices physiques sur la chaussée.
Activités sportives sur l’autoroute Yaoundé-Nsimalen À Meyo sur le tracée de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, les riverains continuent d’ignorer le communiqué de Célestine Ketcha Courtès. La ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) a signé le 5 mai 2022 un texte interdisant la pratique des activités physiques aux abords de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen. Pour s’en assurer, un poste de vidéosurveillance y a été installé. Sauf que, cela ne semble pas avoir changé grand-chose. Tous les matins, l’on voit des dizaines d’hommes et de femmes faire du sport le long de la route. Footing, marche sportive, exercices sur les rambardes de sécurité, tout y passe. Dans cette ambiance d’insouciance, certains n’hésitent pas à se coucher sur le trottoir, obligeant les véhicules et les motos à ralentir à leur niveau.
Le week-end est la période de la semaine où cette pratique est plus intense. L’on y trouve des groupes de personnes venues faire toutes sortes d’exercices physiques. Le dimanche l’est encore plus, avec l’entrée en scène des associations de football pour vétérans (deux zéros). Entre 5h et 9h, ils transforment les espaces libres de l’échangeur de Meyo en terrain de football, indique notre interlocuteur.
Rendus sur les lieux, les faits parlent d’eux-mêmes. Plusieurs personnes se livrent à la pratique du sport. Parmi ceux-ci, se trouvent une grande partie de fonctionnaires et employés des grandes structures et sociétés privées. Certains d’entre eux occupent des postes de responsabilité: universitaires, ingénieurs, officiers de l’armée et agents de police…
Mea culpa
Lors des échanges, la plupart de ces camerounais reconnaissent être en infraction totale. Pourtant, ils ne manquent pas de brandir des justificatifs. «Avec l’absence des espaces de jeux, nous sommes obligés de venir ici. Nous savons que c’est interdit et nous sommes conscient du danger que cela représente. Mais nous n’avons pas de choix», argumente un cadre sous anonymat rencontré sur les lieux.Non loin de là, une autre riveraine confie qu’elle a besoin de pratiquer du sport pour se maintenir en bonne santé. «Je suis diabétique depuis 2 ans et mon médecin m’a prescrit le sport, surtout la marche pour une meilleure santé. Le seul espace où je peux me livrer à de telles pratiques c’est à cet endroit», confesse Angeline.
Ces derniers sont conscients du risque encouru sur le plan sécuritaire et juridique. Ils demandent au gouvernement de leur trouver des espaces appropriés pour faire du sport. Ils se disent d’ailleurs prêts à apporter une contribution financière pour accompagner l’élan de l’État dans la mise en place de ces installations.André Gromyko Balla
Présidence de l’Assemblée générale de l’Onu : Graal diplomatique pour Paul Biya en 2024
Le discours devant le corps diplomatique, le 5 janvier dernier au Palais de l’Unité, l’a rappelé avec emphase. L’ancien Premier ministre, Philemon Yang, est plus que jamais au-devant de la scène internationale.
À Yaoundé le 5 janvier dernier, les membres du corps diplomatique et des corps constitués nationaux ont présenté leurs meilleurs vœux au président de la République du Cameroun, Paul Biya. Le moment solennel n’était pas qu’un vain bal de poignées de main.
Candidature
Paul Biya déplore dans son discours de circonstance la multiplication des conflits et des activités criminelles des groupes terroristes de part et d’autre. Celles-ci ont des conséquences négatives sur le développement de nombreux pays et, partant, sur le bien-être de leurs populations. Dans cette lancée, le «mendiant de la paix» ne cache pas son souhait. Celui de voir la voie du dialogue et de la conciliation prendre le pas sur celles de la confrontation et de l’affrontement pour le bien de l’humanité.C’est dans la même perspective qu’en marge des vœux habituels, le chef de l’État camerounais a dévoilé son vœu ultime pour l’année 2024. Il s’agit de «la candidature du Cameroun à la présidence de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies. Candidature pour laquelle je sollicite votre soutien à tous», insiste Paul Biya.
Si le corps diplomatique n’affirme pas clairement son soutien à la candidature camerounaise, il se dit tout de même prêt à l’accompagner dans la lutte contre l’insécurité. «Le corps diplomatique est disposé à coopérer et à consolider ses efforts aux côtés du gouvernement pour promouvoir la paix et la stabilité dans ces régions», a indiqué le doyen du corps diplomatique. Pour le moment, la candidature camerounaise bénéficie officiellement du soutien de l’Afrique centrale qui a marqué son accord.Toujours le Gabon…
Au nom du corps diplomatique, Paul Patrick Biffot s’est adressé au président camerounais. Le doyen du corps diplomatique accrédité par Etoudi, par ailleurs Haut-commissaire du Gabon au Cameroun, en a profité pour faire une lecture de la situation du Cameroun sur divers plans.Sur le plan international, a-t-il indiqué, le corps diplomatique salue les efforts qu’a fournis le Cameroun au sein de la communauté internationale. Notamment sa participation au sommet Russie-Afrique, l’accueil par le Cameroun de la 5e Conférence des chefs d’État et de gouvernements de la Cemac, la 44e Conférence ministérielle de la Francophonie… Dans le même sens, il encourage le pays à continuer d’œuvrer pour des avancées en matière de transformation des énergies fossiles.
Sur le plan sécuritaire, a-t-il observé, le Cameroun n’est pas épargné par le vent de conflits que connait le continent noir depuis des décennies, notamment avec la secte islamiste Boko Haram. Sur le plan humanitaire, salue-t-il, le pays œuvre au quotidien en faveur des réfugiés nigérians et autres. Des engagements qui laissent penser que le Cameroun est le modèle de résilience, puisqu’il a également fait face à un lot de problèmes liés à d’autres crises.
Joseph Julien Ondoua Owona
Sécurité alimentaire : sombres perspectives pour le Cameroun
Du fait d’une insécurité persistante, certaines régions risquent le pire à partir de janvier/ février.
La situation a tout à voir avec l’insécurité qui paralyse les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis plusieurs années. L’impact pluridimensionnel se fait ressentir de manière accrue sur l’alimentation et la nutrition des populations. Soit 2,9 millions de personnes en insécurité alimentaire dans le pays à fin 2023. Concrètement, la situation correspond à la classification de deux départements de l’Extrême-Nord comme étant en phase de crise pour la période octobre-décembre 2023. Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont à des stades similaires, révèle deux rapports de situation du Bureau de coordination de l’action humanitaire des Nations unies (Ocha) ces 2 et 4 janvier 2024. «En raison de l’insécurité et des conflits, de nombreux ménages pauvres de ces zones ont désormais épuisé les réserves de céréales de base de la campagne principale 2023 et les récoltes de la contre-saison en cours restent inférieures à la moyenne. Cette situation devrait conduire à une soudure précoce à partir de janvier/février au lieu de mars [de l’année en cours, Ndlr], les ménages devant recourir davantage aux achats de céréales de base sur le marché dans un contexte de prix en hausse et supérieurs à la moyenne», lit-on.
Stratégies d’adaptation négatives
Le scénario subséquent à cette crise prévoit: une réduction du pouvoir d’achat des populations, une augmentation des prix des denrées alimentaires, le recours à la mendicité; l’adoption de stratégies d’adaptation négatives telles que la réduction de la fréquence et de la taille des repas et une dépendance accrue à l’endettement. Plusieurs pourraient se voir contraints d’«envoyer les membres de la famille manger ailleurs, réduire les portions de nourriture des adultes en faveur des enfants et réduire leurs besoins alimentaires minimum», alerte l’Ocha; ajoutant qu’une partie de la population impactée par ces conflits devrait se retrouver confrontée à une situation d’urgence.
Les prévisions tablent aussi pour une dégradation de la situation dans la région de l’Adamaoua, hôte d’une forte population de réfugiés centrafricains et de déplacés internes. Notamment les départements du Mbéré (Adamaoua), du Kadey et du Lom-et-Djerem (Est). Même son de cloche pour les zones urbaines de Yaoundé et Douala. Les zones épargnées par les conflits connaîtront à l’opposé un bien meilleur sort. «Les niveaux moyens de production propre au cours de la saison 2023/2024 devraient favoriser l’accès à la nourriture, tandis que les revenus tirés de la vente des cultures et de la main d’œuvre agricole faciliteront l’achat de denrées et de produits non alimentaires de base importés». Le pays peut cependant compter sur ses niveaux de pluviométrie acceptables.Louise Nsana
Crise sécuritaire au Noso : les signaux bientôt au vert ?
La réduction du nombre d’affrontements entre forces gouvernementales et combattants séparatistes augure des lendemains meilleurs.
Noso: les armes se taisent d’une année à l’autre «Entre janvier et août 2023, l’intensité des combats entre séparatistes anglophones et forces gouvernementales dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a connu une diminution d’une année sur l’autre, agrémentée d’augmentations sporadiques». Cette déclaration du Bureau de coordination de l’action humanitaire des Nations unies (Ocha) est de bon ton. Ce d’autant plus qu’elle s’accompagne de chiffres évocateurs. «L’ACLED (en français, Projet de données sur la localisation et les événements des conflits armés, Ndlr) a signalé quelque 69 événements liés au conflit et 118 décès associés au cours de cette période, ce qui représente une diminution de 59% des incidents et une diminution de 64% des décès par rapport à la même période en 2022. Ces niveaux sont nettement inférieurs au pic d’intensité observé fin 2021», souligne l’Ocha.
Un tel exposé de faits donne sens aux déclarations du président de la République du Cameroun, Paul Biya. Lors de son adresse à la nation le 31 décembre 2023, le «mendiant de la paix» évoquait une amélioration de la situation sécuritaire dans les zones dites anglophones. «Grâce à la collaboration active des populations avec nos forces de défense et de sécurité, la situation dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord s’est significativement améliorée. Elle permet désormais la mise en œuvre sereine des plans de reconstruction et de développement desdites régions», a-t-il déclaré.
Vent en poupe pour la PAOEI
La Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique (PAOEI, branche de Boko Haram bénéficiant du soutien de l’État islamique) a fait souffler un vent de terreur sur la région de l’Extrême-Nord entre janvier et août 2023. En particulier dans les départements du Mayo-Sava, du Mayo-Tsanaga et du Logone-et-Chari. Le groupe djihadiste y a procédé à des incursions dans des villages, des pillages, des enlèvements et des déplacements forcés. Les données de l’Ocha font état de 154 attaques contre des civils (soit une augmentation de 69% d’une année sur l’autre). Lesquels ont conduit à la mort de 148 civils (soit une augmentation de 5% d’une année sur l’autre). À cela s’ajoute 101 affrontements entre la PAOEI et les forces de sécurité, entraînant 92 morts. Ce qui, souligne l’institution, représente une augmentation de 46% par rapport à la même période l’année précédente, et une diminution de 30% du nombre de décès. «Ce sont les districts de Kolofata et Mora dans le Mayo-Sava et les districts de Mayo-Moskota et Koza dans le Mayo-Tsanaga qui ont été les plus concernés par le récent conflit. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) rapporte qu’entre juillet et septembre 2023, près de 3 200 personnes ont dû fuir les attaques des insurgés et se réinstaller dans d’autres zones du district de Mokolo».Louise Nsana
Droits humains au Cameroun : des avancées dans l’accès aux sources d’informations
D’après l’ONG Jade (Journalistes en Afrique pour le Développement), les médias ont produit de plus en plus d’articles sources, malgré la persistance des difficultés à accéder aux informations.
Atelier de restitution du projet « presse libre » décembre, Douala 28 2023 Au Cameroun, l’année 2023 aura été particulièrement chargée d’informations en lien avec les droits de l’Homme. À l’exemple des assassinats de journalistes, dont le plus parlant demeure celui du chef de chaîne de la radio Amplitude FM, Martinez Zogo, en janvier. Mais à chaque fois, les difficultés dans l’accès aux sources d’informations notamment auprès des autorités judiciaires, policières, administratives, ont souvent constitué une barrière pour plusieurs journalistes.
Et au bout d’une année, il faut bien évaluer ces obstacles et identifier ce que l’on aura gagné en termes d’expérience. « Le projet mis en œuvre par Jade nous a permis, d’avoir non seulement les informations sur les différents éléments qui encadrent la profession, mais aussi des éléments sur le respect et la promotion des droits humains. Je pense que c’est des avancées qu’il faut saluer», souligne Jules Elobo, chef de chaîne de la Radio Magic Fm participant à cet atelier.
« Dans le cadre du projet Jade, ce sont des articles bien complexes, bien denses, et bien détaillés. Il ne suffit pas d’écrire, de dénoncer tout simplement dans un article la violation des droits humains, mais il est question d’expliquer les dispositions bien précises des textes réglementaires nationaux ou internationaux», fait observateur pour sa part Lindovi Ndjio du tabloïd l ‘oeil l du Sahel.
Avancées
Outre des articles produits, le projet Jade, selon son coordinateur Etienne Tasse aura permis aux journalistes de s’outiller en matière de droit de l’Homme. « L’enquête a démontré, qu’il y a de plus en plus d’informations « sources », équilibrées sur les violations des droits humains dans nos différents médias. Qu’il s’agisse de la presse écrite, radio ou télévision. Ce qui pour nous est une avancée formidable que nous devons saluer. Et cela grâce à toutes les parties participent. Qu’ils s’agissent des journalistes, des défenseurs des droits humains, des responsables de la police, de la gendarmerie et même des autorités administratives. C’est grâce à eux qu’on a obtenu ces résultats», se réjouit-il.Au terme de la troisième année de mise en œuvre du projet, Etienne Tasse se dit plutôt satisfait des résultats engrangés. «En plus de trois ans de mise en œuvre de ce projet, pour être précis 42 mois exactement, nous avons produit près de 1000 articles d’enquêtes de reportages, mais aucun journaliste de ce projet n’a été inquiété pour des articles écrits. Pourtant, nous savons que ces informations sont des informations sensibles qui peuvent facilement conduire le journaliste devant des tribunaux pour diffamation, pour divulgation de fausse nouvelle. Mais aucun journaliste jusqu’ici n’a été inquiété».
Financée par l’Union européenne, Jade Cameroun, a pour objectif entre autres, de promouvoir le journalisme d’investigation, axé sur le traitement de l’information sur les droits humains.
Joseph Ndzie Effa (Stagiaire)
Perspective : la Fotrac aux frontières du Tchad
C’est peut-être la grande innovation de la 15ème édition déjà annoncée du 8 au 21 juillet prochain dans la zone des trois frontières Cameroun, Gabon, Guinée Équatoriale.
La présidente du Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (Refac), Danielle Nlate, est déjà au four et au moulin. C’est à l’effet d’entamer et de poursuivre les préparatifs de la 15eme édition de la Foire transfrontalière annuelle de l’Afrique centrale. Elle se tient du 8 au 21 juillet prochain dans la zone des trois frontières entre le Cameroun, la Guinée Équatoriale et le Gabon. Pour la réussite de cet évènement intégrateur, la première réunion préparatoire se déroule le 11 janvier prochain à Yaoundé dès 11 heures dans la salle de conférence du ministère du Commerce (Mincommerce). Il s’agira pour les acteurs de faire les comptes de l’édition 2023, et de peaufiner les conditions de participation de l’édition 2024.
Au-delà de ces différentes articulations Danielle Nlate, promotrice de la Fotrac, voit les choses en grand. Pour cette 15ème édition, elle envisage faire vivre l’évènement à la frontière Cameroun-Tchad. «Nous souhaitons sensibiliser les uns et les autres pour obtenir un forum Cameroun-Tchad, nous verrons la faisabilité avec nos partenaires», déclare-t-elle. Il est question pour le Réseau des Femmes actives de l’Afrique centrale (Refac) et ses partenaires, de «se déployer dans les autres frontières par les mini-Fotrac afin de plus sensibiliser les acteurs sur tout ce qui concerne la libre circulation et même les mauvaises pratiques qui entravent l’essor économique. Étant donné que la fluidification des échanges connaît un problème réel, il faut sensibiliser les acteurs pour qu’ils connaissent leurs droits et qu’ils s’imprègnent des textes de la Communauté qui régissent cette libre circulation. Il faut en outre les informer sur les formalités à remplir en ce qui concerne les étudiants, les commerçants et autres qui se déplacent au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac)», conclut Danielle Nlate.
Olivier Mbessité
Le professeur Joseph OWONA « .. mon long voyage s’achève et se termine aujourd’hui » parole dite…
Il n’est guère utile de s’étendre sur la stupeur qui a parcouru notre pays à l’annonce du décès du professeur Joseph Owona.
« Je ne suis ce que j’ai été et je ne suis ce que je fus que grâce à l’Etat du Cameroun. » Parole dite.
Bossuet s’étonnait que l’on s’étonnât de la mort d’un mortel – rien pourtant ne témoigne mieux que cet étonnement de la condition humaine. Un poète japonais du Moyen Âge l’a dit une fois pour toutes : « Qu’il y ait un chemin qu’il faut suivre, je le savais, mais je ne pensais pas que ce serait aujourd’hui ou demain ». Est-ce moins vrai de la mort des autres, quand elle n’est pas annoncée ? Ceci étant, « nous n’abattrons la bête de l’événement qu’en consacrant toutes nos forces à la défense de notre culture, de la poésie, des arts (non dégénérés), de la langue, de nos paysages, de la beauté, de la gastronomie, de la courtoisie, de la galanterie et du charme, des traditions populaires… » disait Camus.
On ne peut, comme le relève Michel Maffesoli, « s’élancer vers l’avenir avec justesse qu’à partir d’un enracinement dynamique dans notre passé, nos traditions et notre histoire.
Savoir voir, savoir entendre, savoir dire sont les préalables à pouvoir agir. » Telle fut la tache, la mission de Yosep Owon ‘Ntsama de sa maman Elizabeth Ntsama une noble Yanda cette tribu cousine des Etoudi, des Ngoé, des Mvële, des Fong, des Etenga et des Ntsinga lignée de ceux qu’on attendait mais aussi ceux qui attendent, primauté des guérisseurs parce que fin connaisseurs du terroir et de ses ressources, certainement aussi tribu des anciens propriétaires ou prêtres de la terre qu’ils ont le pouvoir de rendre infertile en la maudissant. Yosep Owon’Ntsama le savait voilà pourquoi il avait la consanguinité c’est-à-dire l’avuman chevillé au corps.
Il avait choisi le droit en général et le droit constitutionnel en particulier qui est « l’étude des règles qui régissent le fonctionnement de l’Etat et qui organisent les rapports entre les pouvoirs publics ainsi que celles qui garantissent les droits et libertés des citoyens. » Il a donc fallu construire, penser, créer, forger. Ce ne sont pas des synonymes. En précurseur telle a été sa mission telle que nous l’entendons dans les disciplines nôtres. Ce fut un gros morceau, il a su le dompter.
Dans les mélanges qui lui ont été consacrés au mois de mars 2020, il a été unanimement reconnu qu’il a su cultiver tout au long de ses 50 ans de carrière une liberté que d’aucuns jugeraient atypique, il est devenu l’une des figures les plus emblématiques du monde universitaire camerounais et de notre espace public et politique tout court.
Yosep Owon’Ntsama incarnait le professeur de droit. Pour ses étudiants, dont il avait « le souci supérieur de la réussite, par estime d’eux. » Parole dite.
Faire le pari de leur intelligence, c’était leur raconter et leur rendre vivant ce pays et sa relation au droit dont il était l’un des plus fins connaisseurs. Il incarnait le professeur de droit dans les sphères du pouvoir. Son influence y a été considérable. Il habitait, il était enfin le professeur de droit pour le grand public. Il se prêtait au jeu des interviews et éclairait les débats politiques par l’étendue de sa science qu’il savait rendre simple et concise. Habitude prise chez son maitre Charles Rousseau « champion du dire simple et de la clarté dans un monde où le parler hermétique et compliqué prolifère. » Parole dite.
Dans chacune de ses activités, dans les murs ou hors les murs de l’Université, il était un Professeur par nature. Il exerçait l’art de transmettre, qui est transmettre avec passion. Je l’ai écouté aux obsèques d’abord de l’Abbé Lucien Manga à Nkoabe par Ngomedzap puis de l’Abbé Louis Paul Ngongo en la basilique Marie Reine des Apôtres à Mvolyé il y a quelques années. Yosep Owon’Ntsama a témoigné de lui-même au mois de mars 2020 comme un soldat qui fait ses adieux aux armes , il est à ma connaissance le premier enseignant camerounais à léguer sa robe de Professeur, à un autre dans notre pays. À vous honneur et respect pour ce geste de transmission.
Penser et convaincre, comme si la fin ultime de la pensée était d’œuvrer à la chose publique, tel j’ai connu le professeur Josep Owon’Ntsama dans nos villages car ce sont les Mvog Fouda qui firent de lui un patriarche en 2004.
Il est arrivé que je sois assis une chaise derrière lui, les Ntsoung Mballa étant nos aînés et la sagesse Ekang recouvre le devoir de transmission des ainés et l’obligation de soumission, en même temps que de fidélité des cadets « Moan ya ndingui kë ai essia a mekpa me zam, nye abi mvoé a soag » !
Owon’Ntsama fut un vir dans le sens latin du terme :
rusticanus vir, sed plane vir — (Cicéron, Tusc. 2. 34)
un homme rustique mais vraiment un homme
En Ekang, comme nous le léga l’Abbé Léon Messi, il l’assuma jusqu’au bout, portant l’amour portant le fer, sans reculer et toujours vainqueur. Alors pour lui qui était vie, il ne pouvait y avoir de place pour l’ennui, pour les attitudes empruntées, les propos convenus ou les idées corsetées. Il avait « la passion du droit » et la rendait communicative. Il avait la passion de la vie et il la transmettait. Il m’est arrivé d’assister à ses joutes verbales avec le très regretté l’Abbé Tsila Ottou Mon Zamba son alter ego.
La clairière est habitée ! Tes ancêtres y sont de part et d’autres du Yom,
Avance, avance droit devant toi, comme le 23 octobre 2023 dernier quand nous nous retrouvâmes à l’aéroport de Nsimalen pour la dernière fois, oui droit avance.
Ekang bëse bisso’o bisso’o elang elang ééé!
Ééé éee!
Ekang bëse bisso’o elang elang ééé!
Ééé ééé!
Beti benanga m’asug Ekang éée!
Eée éée ééé ééé
Melo’o m’eba’a
Meba yi fo’o
Ekang mbolo’o
Essagom
Medzo nna’a Ekang mbolo’o Essagom Mëne Ekang mbolo
Esagom
Esangom mbo betoa ba’a
Yaaaaaaaaaa!
Le vieux maitre s’en est allé
Le vieux maitre s’en va, Adieux
Vincent-Sosthène FOUDA MENYU M’EWONDO
Cop 28: les six principales priorités de l’Afrique centrale connues
L’Afrique et la communauté des pays en développement ont demandé davantage de «financements adéquats et prévisibles» lors de la Cop28, le 7 décembre 2023 à Dubaï. Selon le président du Groupe africain des négociateurs sur le changement climatique (AGN), Ephraim Mwepya Shitima, le continent et l’Afrique centrale en particulier ont formulé six principales priorités lors des négociations. Elles s’articulent autour d’un financement climatique; d’un bilan mondial; du renforcement des actions d’adaptation; d’une opérationnalisation du fonds des pertes et dommages; d’une transition énergétique juste; et de l’ambition de l’Afrique d’obtenir le statut des besoins dans les circonstances particulières.
Ces priorités sont cristallisées dans la Position commune africaine sur le changement climatique pour la Cop28. Elles ont été affinées et approuvées après une série de réunions consultatives à l’échelle du continent au cours des 10 derniers mois, notamment la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE); la conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique; et le Sommet africain sur le climat.
Des études menées par le Centre africain pour la politique en matière de climat (ACPC), basé à Addis-Abeba, indiquent que «la fréquence et la gravité croissantes des conséquences du changement climatique entraînent des effets disproportionnés sur les économies et les sociétés africaines; les pays perdent en moyenne 2 à 5% de leur PIB et de nombreux pays consacrent jusqu’à 9% de leur budget à des dépenses imprévues en réponse aux évènements météorologiques extrêmes», explique James Murombedzi , coordonnateur de l’ACPC .
Les conclusions de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) indiquent que pour stimuler la croissance verte sur le continent, des besoins d’investissement d’au moins 2000 milliards de dollars d’ici 2050 seront nécessaires dans le seul secteur de l’électricité.Pour l’économiste en chef à la CEA, Hanan Morsy, le continent dispose d’abondantes ressources en énergies renouvelables et représente 40% de l’irradiation solaire mondiale. La région est ainsi dotée d’un potentiel de 20 000 MW d’énergie géothermique, de 30 000 MW d’énergie hydroélectrique et de 110 000 MW d’énergie éolienne. «La transition énergétique juste du continent ne peut pas être identique à celle du reste du monde et nécessite des solutions pragmatiques. La transition doit être juste, inclusive et équitable», a déclaré Hanan Morsy.
James Murombedzi affirme que même si l’Afrique exige un financement climatique amélioré et prévisible lors de la Cop28, elle devra explorer d’autres mécanismes de financement innovants, y compris les investissements du secteur privé, tels que la dette pour la nature et la dette pour les échanges climatiques pour combler le déficit financier et accélérer la mise en œuvre d’initiatives. À l’instar des grandes murailles verte et bleue et en promouvant l’action climatique, la durabilité et la création d’emplois.Diane Kenfack
Toujours sous le coup d’une suspension: libreville récupère le siège de la CEEAC
«La Conférence a décidé de maintenir la décision de suspendre la participation du Gabon aux activités de la Communauté jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel, conformément aux textes de la Communauté et de l’Union africaine». Ainsi se décline le point 14 du Communiqué final de la 5ème session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Les travaux du 18 décembre dernier se tenaient à Djibloho en Guinée Équatoriale dans le cadre du Conseil de paix et sécurité (Copax) de l’Afrique centrale. Ils étaient essentiellement consacrés à la transition politique au Gabon. Et ils ont entre autres permis au général Brice Clotaire Oligui Nguema d’arrondir les angles et de marquer quelques points. Après sa tournée entamée quelques mois plutôt dans la sous-région et qu’il a achevée le 6 décembre dernier par une rencontre au sommet à Yaoundé avec le président camerounais, Paul Biya.
Première victoire pour le nouvel homme fort du Gabon, le retour à Libreville du siège de l’institution sous-régionale. «S’agissant de la décision relative à la délocalisation provisoire du siège de la Communauté à Malabo, en Guinée Équatoriale, la Conférence a tenu compte de l’évolution encourageante de la situation politique et sécuritaire actuelle au Gabon». En raison de quoi, souligne le communiqué final, les chefs d’État et de gouvernement ont décidé «de surseoir à sa mise en œuvre jusqu’à nouvel ordre».
Autre cible atteinte pour le tombeur d’Ali Bongo Ondimba, sa participation active à ce Sommet extraordinaire de la CEEAC. «La Conférence a suivi la présentation du chronogramme de transition de la République gabonaise faite par le général Brice Clotaire Oligui Nguema», est-il indiqué. L’organe suprême de la CEEAC a d’ailleurs pris acte de son «engagement à œuvrer au maintien de la durée de la transition à 24 mois fermes». Tout en «exhortant les autorités de la transition à apporter au Facilitateur de la CEEAC, (Pr Faustin Archange Touadéra, Ndlr), tous les appuis nécessaires à la poursuite de sa mission», peut-on aussi lire. En vue notamment de la mise en place d’une feuille de route. La Conférence s’est malgré tout dite «préoccupée» par l’état de santé de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, «ainsi que des conditions des membres de sa famille».
Théodore Ayissi Ayissi