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Étiquette : Cameroun
Art musical au Cameroun: les artistes appelés à la discipline
La célébration de la fête de la musique au Cameroun, a aussi été l’occasion pour le ministre des Arts et de la Culture de dénoncer les comportements qui plombent ce secteur
Le Cameroun de concert avec le monde a célébré avec faste et solennité la quarantième édition de la fête de la musique. C’était sous le thème: «La musique pour la joie, l’unité, et la sécurité pour tous». Si sur toute l’étendue du territoire on a assisté à des concerts, cela n’était pas pour autant signe d’accalmie pour les praticiens camerounais de l’art musical. Car ce secteur est aujourd’hui en lambeau du fait des polyphonies internes. «Il faut relever que l’environnement de la création artistique s’accommode très peu avec le désordre, l’indiscipline, et les déviances de tout ordre», a fulminé Ismaël Bidoung Kpatt. Selon le ministre des Arts et de la Culture, le sous-secteur art et culture n’est pas compatible avec des comportements absurdes et rétrogrades. À Cause de ces crises et autres intrigues incessantes et harassantes, la dynamique de la créativité et la productivité artistique et culturelle du point de vue qualitatif et quantitatif, sont désormais stagnante, voire en régression.
Restructuration
Ainsi, pour redonner à l’art musical ses lettres de noblesse, le Minac invite les artistes à adhérer au projet de restructuration du secteur. «La structuration en cours du mouvement artistique et culturel engagée au ministère des Arts et de la Culture ambitionne de passer de la forme actuelle à du pôle de l’art musical, à l’instar de 25 autres pôles d’ailleurs, à une fédération artistique et culturelle au sein de laquelle tous les acteurs de la musique pourront trouver un plein épanouissement à travers la création, la production, la diffusion et la commercialisation de leurs œuvres», a-t-il expliqué. Il poursuit: «la restructuration devra dès lors reposer sur un socle d’associations phares constituées conformément aux divers types et genres musicaux. Il s’agira pour la fédération musicale camerounaise en gestation de se hisser au même niveau des performances et d’action des autres sous-secteurs bien connus et de respecter les standards internationaux».Selon le Minac, les artistes doivent jouer leur partition en ces moments difficiles que traverse le Cameroun, notamment la crise sanitaire, la crise économique, la crise sécuritaire. Les artistes musiciens ne peuvent abdiquer, «car ils sont des hommes aux potentialités exceptionnelles, ils sont les aiguillons de conscience qui doivent donner par leurs airs et rythmes, courages, espoir et un supplément d’âme au peuple. Ils doivent rétablir à travers la musique le dialogue permanent avec le peuple. Car un peuple qui ne se parle pas est un peuple qui s’ignore, un peuple qui se sclérose», rappelle Ismaël Bidoung Kpatt.
Dans cette phase préparatoire de restructuration, l’art musical devrait donner «un supplément d’humanisme qui permet aux Camerounais talentueux de célébrer leur fraternité, leur unité et les incite à anticiper sur la prospective», conclut le ministre des Arts et de la Culture.
Olivier Mbessité
Critère de convergence : la Cemac évalue la conformité du Cameroun
Une mission de surveillance multilatérale reste en cet effet dans le pays depuis lundi.
La Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) a débuté ce lundi 27 juin 2022, une opération de contrôle de la conformité du Cameroun aux critères de convergence de la sous-région en 2021. Les activités y afférentes courent jusqu’au 08 juillet prochain sous la conduite de Jean Claude Nguemeni, directeur de la surveillance multilatérale au sein de l’Institution.
Cette mission survient au lendemain du rapport de la suspension des critères de convergence à l’occasion du 35 econseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (Ueac) le 10 août 2020. L’institution a choisi de mener au préalable des études sur l’incidence d’une éventuelle suspension. Le Cameroun, comme les autres pays de la sous-région ployait déjà sous le poids de la crise sanitaire du Covid-19. Cela s’ajoute des crises sécuritaires dans ses régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord. Situation qui a conduit la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC) à prendre quelques mesures pour faciliter la résilience des économies de la Cemac. Il s’agissait entre autres de l’assouplissement des conditions d’émissions des valeurs de Trésor et du renflouement des liquidités dans les banques commerciales.
Se fondant sur les initiatives en faveur des États-membres, la BEAC, de même que la Commission bancaire (Bancaire), n’avait pas vu d’un bon œil la suspension des critères de convergence. Laquelle faisait suite à une requête du Cameroun, du Congo, de la Guinée équatoriale, du Tchad, de la Centrafrique et du Gabon. Et pour cause, ces pays peinent encore à se conformer aux conditions de la Communauté. Les critères de convergence exigent un ratio budgétaire positif de base rapporté au PIB ou nul, un taux d’endettement des pays inférieur à 70 % du PIB et un taux d’inflation maximum admissible de 3 %.
Dans son rapport économique et financier sur la Cemac, UEMOA et l’Union des Comores, édition 2020, la Banque de France constate que la convergence dans ces régions a souffert des affres de la pandémie du coronavirus. Elle révèle qu’en moyenne, seuls deux critères sur quatre ont été observés à savoir ceux portant sur l’inflation et la dette publique.
En terre camerounaise, la mission de surveillance multilatérale de la Communauté devra également évaluer les perspectives économiques et financières pour 2022 et 2023. Il sera par ailleurs question d’examiner l’état de mise en œuvre des différentes réformes structurelles engagées ainsi que des dispositions prises pour une conclusion satisfaisante des revues restantes du Programme économique et financier avec le FMI. Toutes ces activités s’adossent sur les résolutions du Sommet extraordinaire des chefs d’Etats de la Cemac d’août 2021.
Louise Nsana
Hadj 2022 au Cameroun: des bonnes dispositions pour beaucoup de fric
Pour le pèlerinage à la Mecque, des mesures particulières sont prises par les pouvoirs publics pour faciliter les opérations de dépistage et de délivrance de la documentation nécessaire au plan sanitaire
Selon Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique, des sites de dépistage PCR contre le covid-19 seront exceptionnellement ouverts dans les délégations régionales de la santé publique de l’Extrême-nord, Adamaoua et Nord en plus de ceux déjà opérationnels dans les villes de Yaoundé, Douala, Garoua et Bafoussam. . « Les opérations de testing se dérouleront conformément à l’ordonnance n° 2022/001 du président de la République du 2 juin 2022 qui consacre le paiement des tests de dépistage PCR contre le Covid au taux forfaitaire de 30 000 francs, auprès d’un régisseur dûment désigné par le ministre des Finances », indique Manaouda Malachie, dans un communiqué rendu publique le 20 juin 2022.
D’après une « comptabilité » tenue par le quotidien camerounais L’Économie, L’État va récolter 135 millions de FCFA pour les tests Covid-19. « Sur les 4500 fidèles musulmans enregistrés pour le pèlerinage à la Mecque, chacun devra débourser 30 000 FCFA pour effectuer les tests PCR, ce qui fait un montant total de 135 millions de FCFA à verser dans les caisses de l’Etat », écrit L’Économie du 22 juin 2022.
Lire aussi: Hadj 2022 : le prix revus à la baisse au Cameroun
Jean-René Meva’a Amougou
Yaoundé : ouverture du Sago 2022
Parvenue à sa 11e édition, le Salon de l’action gouvernementale démarre sous le thème «modernisation de l’administration camerounaise comme levier majeur d’atteinte des objectifs de la SND30 ».
La 11eme édition de la foire-exposition, cadre habituel des activités du Salon de l’action gouvernementale (Sago), se tient du 22 juin au 01er juillet 2022 au Palais Polyvalent des sports de Yaoundé. L’administration camerounaise, ici mise en vitrine, donne rendez-vous à quelques 8000 visiteurs pour des d’échanges mettant en lumière les politiques publiques visant à améliorer ses performances en lien avec les nouvelles orientations nationales de développement. D’où le thème retenu cette année : «modernisation de l’administration camerounaise comme levier majeur d’atteinte des objectifs de la SND30». Celui-ci s’inscrit dans la continuité de la thématique ayant ponctué le Sago 2021, entièrement dédié à la promotion de la Stratégie nationale de développement 2020-2030.
Plusieurs conférences sectorielles ont ainsi lieu en rapport avec la thématique arrêtée. Le Sago offre par ailleurs la possibilité de faire des rencontres d’affaires, notamment dans les secteurs de la gouvernance, économie, industrie, agropastoral, services sociaux, santé, mines et développement durable, éducation et recherche, énergie et infrastructures, TIC et économie Numérique. Tous représentés au Palais des sports de Yaoundé.
Outre les administrations publiques, les entreprises publiques, les PMEs, les partenaires du Cameroun, prennent également par à cet évènement vieux de 10 ans déjà.
Louise Nsana
Hausse du prix de l’huile palme: les consommateurs voient rouge
Il n’est plus aisé pour les ménages de se procurer ce produit de première nécessité du fait de la flambée de son prix sur le marché. Une augmentation tributaire de circonstances exogènes et endogènes, tentent de justifier les commerçants
Les ménages de Yaoundé suffoquent sous le poids de la vie chère. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Il n’est plus possible de manger à sa faim, car tous les produits de première nécessité ont connu des hausses vertigineuses. L’huile de palme n’est pas exclue. Aujourd’hui, se procurer ce produit relève d’une gageure pour les consommateurs dont le niveau de vie a baissé considérablement ces dernières années. Le prix du litre se vend selon la qualité au prix de 800 FCFA ou de 900 FCFA, et 1,5 litre coûte quant à lui 1200 FCFA. Ces prix sont indiscutables. Les femmes essaient autant que faire se peut de s’adapter à cette dure réalité. «Nous n’avons pas d’autre choix que de nous conformer aux prix disponibles sur le marché, on est contraint d’acheter l’huile de palme puisqu’elle est très sollicitée pour la cuisson des légumes», lâche une dame au marché Mvog-Atangana Mballa (Yaoundé IV). Un point de vue partagé par Henriette Ndongo qui dit: «faire les achats devient de plus en plus difficile, du coup, l’on se retrouve en train de faire le tour du marché et passer des heures en espérant trouver les prix abordables. Mais hélas, les prix sont quasi les mêmes partout. L’huile de palme n’est plus à la portée de toutes les bourses. En revanche, nous les femmes, sommes obligées d’acheter puisqu’on ne peut pas cuisiner sans huile. On va faire comment c’est le pays. Alors que l’huile de palme est faite localement, nous sommes obligées de nous résigner à subir la conjoncture», s’indigne-t-elle.
Causes
Selon les commerçants, l’augmentation du prix de l’huile de palme est due à la paralysie des importations. «Le Cameroun ne parvient plus à importer de l’huile de palme comme d’habitude pour satisfaire la consommation locale. Il faut noter que ce qu’on produit au pays n’est pas suffisant pour contenter les consommateurs», explique Mba, commerçant au marché Mvog-Atangana Mballa. Et de poursuivre que cette flambée dure depuis la survenue de la pandémie à coronavirus. «L’huile de palme a augmenté pendant la Covid-19, le prix était certes abordable, on vendait le litre à 700 FCFA, 750 FCFA. Au fur et à mesure, les prix ont grimpé, donc voilà le choc externe qui dure et impacte sérieusement sur les prix de produits de grande consommation. Nous achetons le bidon de 21 litres à 16000 FCFA et plus, on vend le litre au prix de 800 FCFA pour gagner 50 FCFA ou 75 FCFA et à cela, s’ajoutent les bouteilles qu’on achète également», renchérit-il. Une autre raison et pas des moindres est la baisse de la production dans le Sud-Ouest. «Notre bassin ne produit plus assez d’huile du fait de l’insécurité qui règne dans la localité, au vu du contexte, comment les agriculteurs peuvent-ils vaquer paisiblement à leurs occupations?», s’interroge Etienne Wafo, commerçant.Enfin Cyrille, également commerçant, pointe du doigt l’état piteux de nos routes. «Depuis ces derniers mois, l’huile de palme a augmenté certes, mais cela trouve aussi sa raison dans l’état des routes. Imaginez-vous, vous allez en brousse pour acheter la marchandise, en revenant le transport augmente du fait des routes impraticables, les pluies qui tombent ces jours ne facilitent pas l’accès aux zones rurales pour transporter la marchandise pour la ville. À partir du moment où on dépense sur le transport, les répercussions vont se ressentir sur le produit, on ne vend pas pour perdre», conclut-il.
Olivier Mbessité
Secrétariat général de l’Association ALADI: le Cameroun se pose comme passerelle
Les différentes parties ont convenu de l’opportunité d’établir une coopération entre le Cameroun, poumon économique de l’Afrique Centrale à bien des égards, et les pays de l’Amérique Latine réunis au sein de l’ALADI
En marge de la visite de travail bilatérale avec les autorités uruguayennes qu’il effectue à Montevideo depuis le mercredi 15 juin 2022, le ministre des Relations Extérieures de la République du Cameroun a été reçu ce jeudi 16 juin au siège de l’Association d’intégration latino-américaine (ALADI) par les deux Secrétaires Généraux adjoints M. Ney Fernandes et Mme Mónica Martinez, en l’absence du secrétaire général M. Sergio Abreu Bonilla.Cette visite de courtoisie a permis à Lejeune Mbella Mbella de partager l’expérience du Cameroun, membre de plusieurs organisations d’intégration économiques telles que la CEMAC et la CEEAC, avec les plus hauts responsables de cette institution qui réunit 13 États dont les 10 pays latinos de l’Amérique du Sud, plus le Mexique, Cuba et Panama.Les différentes parties ont convenu de l’opportunité d’établir une coopération entre le Cameroun, poumon économique de l’Afrique Centrale à bien des égards, et les pays de l’Amérique Latine réunis au sein de l’ALADI. Ces derniers n’ont pas manqué de marquer leur intérêt pour la ZLECAF, qui vient assurément impulser une dynamique nouvelle sur le continent africain, tout en exprimant le vœu que le Cameroun soit le cordon ombilical entre les pays de l’Amérique latine et ce nouveau grand marché.Jean René Meva’a AmougouProtection de l’enfance au Cameroun: lumière sur les actions du gouvernement
Entre criminalisation des pratiques dégradantes et prise en charge des enfants victimes de violence, des avancées sont observées en matière de droits de l’enfant dans le pays.
La 35e Journée de l’enfant africain se célèbre ce 16 juin sur le continent, sous fond de préoccupation face à la situation vulnérable des enfants, notamment en matière de droits humains. L’édition 2022 est placée sous le thème Elimination des pratiques néfastes affectant les enfants : progrès sur les politiques et pratiques depuis 2013.
Le Cameroun qui se joint à la communauté internationale pour ouvrir des perspectives sur des pratiques et politiques pour protéger l’enfance, n’est pas épargné par des pratiques sociales néfastes pour elle. Déscolarisation, travail des enfants, violences sexuelles et autres formes d’abus, mutilations génitales, violences basées sur le genre et scolaire, traite, mariages précoces et mariages forcés, sont entre, les tares documentées au Cameroun.
Le mal, pour le quantifier, s’évalue en termes de millions d’enfants affectés au Cameroun, ce, malgré les actions du gouvernement pour endiguer le phénomène. Dans la foulée des initiatives gouvernementales, l’on compte : la mise en place de plateformes de prise en charge des enfants victimes de violence avec référencement des cas à d’autres acteurs institutionnels ou de la société civile, la ratification de plusieurs instruments internationaux et régionaux sur les droits des enfants, la mise en place par le ministère des Affaires sociales, d’un comité interministériel de la protection de l’enfance. L’organisation par le ministère de la Jeunesse et l’Education civique de campagnes de sensibilisation sur les effets néfastes de la violence et la maltraitance dans les cercles familiaux à travers des équipes mobiles, ponctue également les initiatives gouvernementales pour la cause. En 2016, l’on retient la criminalisation des actes dégradants tels les mutilations génitales, le mariage précoce, l’exigence abusive de la dot, l’outrage à la pudeur des mineurs.
La Commission des droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) salue toutes ces avancées. Elle en a vanté les mérites ce jour dans une déclaration à l’occasion de la Journée de l’enfant africain.
Louise Nsana
Rapport sur les droits humains au Cameroun: Tumi ignoré et «No Pity» «Blanchi» par les Américains
Le document disponible sur le site officiel de l’ambassade des États-Unis au Cameroun ne fait aucune mention de l’enlèvement du Cardinal, pas plus qu’il n’impute clairement au «général» ambazonien les crimes, pourtant nombreux, qu’il revendique lui-même
Le Rapport sur les droits de la personne au Cameroun publié par l’ambassade des États-Unis dans notre pays est disponible depuis le 6 juin dernier. En le consultant sur le site officiel de cette mission diplomatique, il est facile de se rendre compte que la crise anglophone y occupe une place choix. Tant «le nombre de victimes a augmenté dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest», est-il indiqué. Le Rapport se focalise sur les années 2020 et 2021. Il se veut surtout un réquisitoire contre le Cameroun et son gouvernement. Ce dernier est entre autres coupable selon les Américains, d’«exécution extrajudiciaires, de disparitions forcées ou encore de graves restrictions de la liberté d’expression et des médias». Quelques exactions des séparatistes sont également pointées du doigt. Seulement, alors que les 68 pages du Rapport présentent avec précision des exemples à charge, aucun crime du «général» ambazonien «No Pity» n’est relevé. Bien pire, les Ambazoniens semblent être absouts par l’ambassade des États-Unis au Cameroun de l’enlèvement quelques mois avant son décès, du Cardinal Christian Tumi. Aucune mention de ce drame nationale n’est faite dans le rapport.
Nouvelle pierre tombale pour le Cardinal
Tous les crimes commis dans le Noso et rapportés par divers canaux suscitent l’émoi et la consternation des Camerounais. La presse nationale s’en fait toujours l’écho. En termes d’intensité toutefois, on a atteint un pic avec l’annonce du rapt en 2020 du Cardinal Christian Tumi par des sécessionnistes. L’archevêque émérite de Douala «avait été enlevé le jeudi 5 novembre vers 18 heures, en compagnie de onze autres personnes parmi lesquelles Fon Sehm Mbinglo II, chef traditionnel des Nso. La délégation avait été interceptée par des séparatistes ambazoniens au niveau de la commune de Baba, dans l’arrondissement de Babessi (département du Ngo-Ketunjia)», rapporte Jeune Afrique du 6 novembre 2020. Son éminence le Cardinal Christian Tumi est finalement libéré le 6 novembre 2020 au grand soulagement de la communauté nationale. Il décède à l’âge de 90 ans le 3 avril 2021, soit quelques mois seulement après sa libération.Cette épisode douloureux n’est cependant évoqué nulle part dans le rapport. L’ambassade des États-Unis au Cameroun se fait pourtant abondamment l’écho de faits survenus cette année-là et même en 2019. Ces faits présentent alors tous la particularité d’épingler le gouvernement camerounais et les Forces de défense et de sécurité (FDS). Il en est ainsi du «meurtre en février 2020 d’environ 23 civils par des forces de sécurité dans le village de Ngarbuh; et de l’enquête notoire sur la mort d’un journaliste de télévision, Samuel Abue Adjiekha, dit Wazizi, détenu en août 2019 après avoir été accusé par les autorités d’entretenir des liens avec des séparatistes armés». Le rapport évoque également par exemple, «les 37 de Calabar. Cette affaire concernait 37 personnes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest rapatriées de Calabar, au Nigeria, le même jour que le dirigeant séparatiste Sisiku Ayuk Tabe en 2019. Selon leurs avocats, lors des poursuites contre M. Sisiku et neuf de ses partisans au tribunal militaire de Yaoundé et de leur condamnation à la prison à perpétuité en août 2019».
«Général No Pity»
Hormis la récente attaque ayant coûté la vie à cinq gendarmes dans la région de l’Ouest, le «général» ambazonien «No pity» s’est illustré en 2020 et 2021 par de nombreuses attaques meurtrières contre des FDS. L’une d’elles a coûté la vie en septembre 2021 à 15 soldats. Les Forces marines de Bambalang qu’il commande ont également détruit au cours de cette opération deux véhicules blindés à l’aide de lance-roquettes. «No pity» s’était ensuite filmé à côté des véhicules en feu. Des images qui avaient alors fait le tour de la toile, sans apparemment interpeller outre mesure l’ambassade américaine. Puisque ces faits ne sont pas non plus clairement relevés et imputés au milicien séparatiste. Les deux fois où son nom est mentionné, il s’agit pour la mission diplomatique de pointer du doigt la responsabilité du gouvernement camerounais dans ce qu’elle appelle l’«ingérence arbitraire ou illégale dans la vie privée, la famille, le domicile ou la correspondance».Le rapport renseigne en effet que «les autorités punissaient certaines personnes pour des infractions reprochées à un membre de leur famille. Dans un message audio ayant circulé sur les plateformes de réseaux sociaux le 3 août, le «Général No Pity» racontait que des soldats avaient fait irruption dans son enceinte et arrêté notamment son père, sa mère, un de ses oncles et une de ses tantes». Et que «son frère et son cousin ont été relâchés le 5 août, mais sa mère et son oncle étaient toujours en garde à vue. Exerçant des pressions dans le but d’obtenir leur libération, No Pity et ses combattants ont pris position le long de l’autoroute Bamenda-Kumbo à Ndop et sur la colline de Sabga, bloquant complètement le chemin pendant des semaines». Sans plus.
Analyse
«Ce qu’inaugurent ces manquements, c’est une tenace perversion d’optique», commente Dr Didier Badjeck. «Le corpus des accusations contenues dans le rapport repose sur une logique linéaire visant à capter une grande teneur émotionnelle», ajoute le colonel à la retraite.De son côté, Françoise Mouyenga énonce deux hypothèses: «Soit le rapport américain cherche juste quelques illustrations pour les thèses de ses rédacteurs, soit il est naïvement prisonnier de celles de ceux qui se persuadent d’avoir obtenu la vérité sur certaines horreurs». La géostratège camerounaise soupçonne le rapport américain d’«avoir de la réticence à dégager clairement des vérités plus pesantes». Elle y voit des «de grossières ficelles et des grilles d’analyse enchevêtrées qui proposent un protocole orienté contre l’État camerounais».
En point d’orgue, des observateurs notent que le «Rapport 2021 sur les droits de la personne au Cameroun» est «un construit à charge contre Yaoundé», selon la formule de David Tchouamo. Pour le sociopolitiste camerounais, «en prétendant répondre aux appétences d’information de la communauté internationale, ce rapport attaque directement, mais aussi indirectement, en diffusant ses propres idées de manière à persuader l’opinion publique que seul l’État camerounais porte la responsabilité morale du conflit au NoSo». Il en est ainsi du «meurtre en février 2020 d’environ 23 civils par des forces de sécurité dans le village de Ngarbuh; et de l’enquête notoire sur la mort d’un journaliste de télévision, Samuel Abue Adjiekha, dit Wazizi, détenu en août 2019 après avoir été accusé par les autorités d’entretenir des liens avec des séparatistes armés». Le rapport évoque également par exemple, «les 37 de Calabar. Cette affaire concernait 37 personnes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest rapatriées de Calabar, au Nigeria, le même jour que le dirigeant séparatiste Sisiku Ayuk Tabe en 2019. Selon leurs avocats, lors des poursuites contre M. Sisiku et neuf de ses partisans au tribunal militaire de Yaoundé et de leur condamnation à la prison à perpétuité en août 2019».
Théodore Ayissi Ayissi
Virginie Dago
De nationalité française, elle est la nouvelle directrice de l’AFD (Agence française de développement au Cameroun). La concernée arrive à Yaoundé peu de temps après la visite du Directeur général de cette institution, Rémy Rioux. Avant sa nomination au Cameroun, la promue était Directrice de l’AFD au Mozambique. Anciennement professeur de mathématiques et Project manager au Centre d’études financières, économiques et bancaires du Groupe AFD, elle parle français, anglais et portugais.
Manœuvres diplomatiques en Afrique centrale: les États-Unis à l’ère de nouveaux paradigmes
Depuis peu, Washington axe de plus en plus ses efforts stratégiques et commerciaux sur le Cameroun et le Tchad. Explications
Mardi 7 juin 2022 à Yaoundé, Christopher Lamora a été reçu en audience par Lejeune Mbella Mbella. La communication du ministère des Relations extérieures (Minrex) renseigne que les échanges entre le maître de céans et l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun ont duré une heure. Tout en s’attachant à prioriser les sujets portant sur l’état actuel de la coopération entre Yaoundé et Washington, le diplomate américain n’a pas manqué d’évoquer la situation sociopolitique en Afrique centrale. Christopher Lamora a notamment valorisé «le rôle que pourrait jouer le partenaire américain dans le cadre de l’accompagnement des pays de la sous-région Afrique centrale dans leurs politiques de paix, sécurité et développement».
À en croire Africa Intelligence (AI), «des politiciens américains se livrent à une diplomatie discrète à N’Djamena». Dans un article mis en ligne le 2 juin dernier, le quotidien confidentiel français affirme qu’ «un certain nombre de représentants politiques américains ont tendu la main aux autorités de transition au Tchad». «Après la visite à N’Djamena fin mars de la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines Molly Phee, il a envoyé une équipe à Doha pour suivre les pourparlers», ajoute AI.Regards
Selon quelques observateurs, tout cela offre aux États-Unis l’opportunité de redéfinir certaines modalités stratégiques en Afrique centrale et de les rendre compatibles avec la percée ou le recul d’un ou plusieurs concurrents. À ce sujet, l’internationaliste Éloge Mougang estime que «Si Yaoundé et Ndjamena demeurent bien les partenaires commerciaux privilégiés des États-Unis en Afrique centrale, on constate que dans la conception américaine, le positionnement dans la sous-région également passe par la recherche d’acteurs jugés aptes à ouvrir les portes aux Américains».
D’une manière plus générale, Daniel Nkomba (un autre internationaliste), «tout est voué à contribuer à la nouvelle stratégie américaine en Afrique centrale dans un contexte marqué par la percée russe et un sentiment anti-français affirmé comme au Tchad ou en gestation au Cameroun».Ongoung Zong Bella
Archives diplomatiques camerounaises: Déclassification à minima
Pour des raisons évidentes, tout est loin d’être mis à la disposition du public
À Yaoundé le 9 mai 2022, le ministère des Relations extérieures (Minrex) du Cameroun s’est joint à la communauté nationale et internationale pour célébrer les Archives. Pour cela, il a organisé une cérémonie protocolaire inaugurale sous le thème : « Combler les fossés : Les archives diplomatiques du Cameroun au service de la croissance et de la compétitivité ». Chinmoun Oumarou, secrétaire général du Minrex, a saisi cette occasion pour indiquer que le gouvernement camerounais entend mettre en lumière les archives diplomatiques, véritable sanctuaire de la mémoire de l’activité diplomatique du Cameroun depuis 1960.
Les archives diplomatiques sont la matière première de l’histoire des relations internationales. Mais plus que d’autres papiers d’État, elles sont d’abord des matériaux utiles à l’administration et à la conduite de la politique étrangère. C’est en ce sens qu’il faut comprendre le choix du Minrex à n’en publier que quelques-unes. «Tout document mettant en cause les intérêts fondamentaux de l’Etat dans la conduite de la politique extérieure, la sûreté de l’État ou la sécurité publique restera incommunicable jusqu’à cinquante ans après sa production, comme le prévoit la loi actuelle», souffle un cadre en service au Minrex.
Jean-René Meva’a Amougou
Inclusion digitale des jeunes: du concret au-delà du slogan
Depuis 2015, des actions visibles accompagnent le discours politique
Clap sur la 3e édition de la Semaine de l’innovation. Placée sous le très haut patronage du président de la République, cette activité est devenue un rendez-vous pour les jeunes Camerounais promoteurs de startups. Depuis son lancement en 2019, l’initiative coordonnée par le Minpostel a connu la participation de 756 start-ups pour un total de 57 projets accompagnés. 134 millions FCFA dévolus en matériels et numéraires ont été mis en contribution, selon des données du ministère des Postes. Le descriptif régulièrement mis en exergue par Mme Minette Libom Li Likeng révèle l’une des actions concrètes du discours politique dévoilé depuis 2015. Par sa tonalité, ledit discours use d’un symbole: «Génération Androïd». Le président Paul Biya qui l’emploie pour la première fois en 2016 profile déjà un vaste programme. «À chaque génération ses défis historiques pour le devenir de la Nation. Je puis dire que, pour notre jeunesse, l’un des défis majeurs est de réussir l’arrimage à ce phénomène marquant qu’est l’économie numérique. J’invite toute la Nation à se mobiliser résolument, pour accompagner les nombreuses initiatives des jeunes dans ce domaine, dans l’intérêt de l’économie nationale et de l’emploi-jeune», avait lancé le chef de l’État dans son adresse à la jeunesse le 10 février 2016. Décliné en soutien aux initiatives des jeunes, ce programme a un module principal : «financement-investissement- accompagnement des start-ups».
Dans le cadre de sa mise en œuvre, plusieurs initiatives sont lancées. Pêle-mêle, l’on cite les Journées départementales du digital en 2016, la Caravane du Globe-Trotter de l’économie numérique en 2017. En 2018, l’on retient le lancement du cycle des conférences scientifiques de haut niveau de Supptic, l’organisation de la Semaine de la fille scientifique, la tenue de la 5e édition des journées TIC et numérique Africa 4.0, la signature de convention de partenariat entre la Campost et ZNG Smart Cards de Arthur Zang, la construction de l’incubateur de l’Ecole nationale supérieure des postes, télécommunications et TIC, des séances de sensibilisation des jeunes à l’usage responsable des réseaux sociaux ou encore l’organisation de la 3e édition de camp de vacances TIC en 2019… Entre temps, d’autres plusieurs chantiers sont pilotés: don de 50 000 ordinateurs aux étudiants, implémentation du projet Paul Biya higher education vision (consistant à construire neuf centres de développement numérique dans les universités d’Etat.
Sur le même sujet: Serge Meye-Ba-Ntyam: de l’informatique à la sensation de l’informatique
Louise Nsana
S.E. Mahamat Paba Salé
Professeur des universités, ancien ministre, c’est lui l’actuel ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Cameroun en Russie. En poste à Moscou depuis le 19 février 2008, il est le doyen du corps diplomatique africain en Fédération de Russie. En qualité de porte-parole diplomatique du continent au pays de Vladimir Poutine, ce natif de Kousseri ( région de l’Extrême-Nord) a joué les premiers rôles à l’occasion de la récente Journée de l’Afrique. À cette occasion, il a dit oeuvrer pour une dynamique coopérative gagnante et les voies d’une possible intensification des relations russo-africaines. » Nous considérons la Russie comme un partenaire avec lequel nous discutons de ce qui est bénéfique pour nous et pour elle », a-t-il lancé.Mvet Oyeng: Cameroun, Gabon et Guinée Équatoriale jouent le même accord
Ces trois pays entendent unir leurs voix pour porter une candidature unique en vue de l’inscription de cet instrument de musique au patrimoine immatériel de l’UNESCO.Parce qu’ils ont en commun la chance d’avoir tous de talentueux joueurs de Mvet Oyeng, ces trois pays d’Afrique centrale jouent la même symphonie face à la Commission d’inscription des patrimoines de l’UNESCO. Selon le ministère camerounais des Arts et de la Culture, un atelier regroupant des experts venus du Gabon, de la Guinée Équatoriale et du Cameroun va se tenir dans les prochaines semaines à Yaoundé. Le but de ladite rencontre est de définir les rôles de chaque pays lors de la présentation du dossier conjoint. Il s’agira également de peaufiner l’architecture dudit dossier de façon à définir clairement les moyens logistiques mis en oeuvre par les 3 pays.Jean René Mevaa AmougouSécurité routière: attachez vos ceintures sur les axes lourds!
C’est une injonction du ministère des Transports (Mintransports) pour renforcer davantage la lutte contre l’insécurité routière au CamerounDésormais, tous les véhicules qui s’engagent sur une route nationale appelés ax lourd devront avoir des ceintures de sécurité fonctionnelles. Dans une note adressée aux promoteurs d’agences de voyages inter-urbains et aux syndicats de transporteurs, Jean Ernest Ngalle Bibehe Masséna précise que sauf « contre indication médicale grave », aucun usager ne devrait déroger à cette disposition sécuritaire considérée comme une infraction passible d ‘amender.Selon une étude du Mintransports, le défaut du port de ceintures de sécurité a souvent été pointé comme l’une des causes de pusieurs cas d’accidents mortels sur les axes routiers du pays.Jean René Mevaa AmougouCameroun : 41 établissements scolaires privés sevrés de subvention de l’État
Ils sont accusés de non respect des dispositions réglementaires portant sur l’utilisation de ces fonds publics au cours des années 2019 et 2020.Pour donner suite à une enquête menée par la Brigade de contrôle des établissements privés logée dans ses services, la ministre des Enseignements secondaires Minesec) a signé une décision portant suspension de 41 collèges privés. Lesdits établissements scolaires, indique le document consulté par nos soins, sont disséminés dans 4 régions ( 28 dans le Centre, 8 dans le Littoral, 3 dans l’Ouest et 2 dans le Nord).Selon nos informations, les dirigeants de ces structures ont utilisé l’aide publique à eux accordée à d’autres fins, plutôt qu’au paiement des salaires de leurs collaborateurs. Il y a quelques années, ce manquement avait servi de prétexte à des poursuites judiciaires contre les présumés coupables.Jean-René Mevaa AmougouCrise anglophone: des regrets et remugles
Face à l’enlisement de la situation sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, quelques intellectuels s’élèvent pour dénoncer l’attentisme et le laxisme du Gouvernement.Dimanche 5 juin 2022, Pr Edmond Biloa était l’invité de la chaîne de télévision privée Équinoxe, émettant à partir de Douala. Membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), l’universitaire s’est servi du plateau de l’émission » Droit de réponse » pour exprimer son regret par rapport à la disparition du cardinal Christian Tumi. Selon Pr Edmond Biloa, l’illustre prélat mort le 3 avril 2021 à Douala, » était parmi les personnalités mieux outillées pour canaliser les émotions de nos frères anglophones ». « On aurait pu lui permettre d’aller au bout de son rêve d’organiser une conférence anglophone », a déploré l’enseignant émérite.Relativement à la crise anglophone, Moki Stephen et Kingsley Ngangue ( tous enseignants de journalisme à l’université de Buea) ont été interpellés en milieu de semaine dernière dans la capitale régionale du Sud-ouest. D’après des sources concordantes au sein de l’appareil sécuritaire local, ils sont soupçonnés d’avoir rédigé conjointement un article pamphlétaire susceptible de prolonger durablement le conflit. Pour l’instant, l’on ignore tout des arguments de défense déployés par les deux enseignants.Jean René Mevaa AmougouLes cas de variole du singe passent à 1400: le Cameroun touché
Sept pays africains dont le Cameroun font face à recrudescence des cas de variole de singe. La maladie se transmet de l’animal à l’homme, ensuite d’une personne à une autre.
Mille quatre cent cas de variole du singe dont 1392 cas suspectés et 44 confirmés sont signalés au Cameroun, Centrafrique, République démocratique du Congo, Libéria, Nigeria, République du Congo et en Sierra Leone. L’information est de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui renseigne que l’épidémie gagne de nouveaux champs dans les pays concernés cette année.
La variole du singe est une maladie virale qui peut se transmettre de l’animal à l’homme, mais aussi d’une personne à l’autre, par un contact étroit avec une personne infectée et/ou des objets, notamment des vêtements et des draps, ainsi que des gouttelettes respiratoires. Elle occasionne des éruptions cutanées, des lésions, la fièvre, d’intenses maux de tête, des douleurs musculaires, des maux de dos, une baisse d’énergie et des ganglions lymphatiques enflés. La maladie est également contractée par la consommation de viande d’animaux infectés pas suffisamment cuite, notamment les singes, les rongeurs, des rats géants de Gambie, des loirs, des chiens de prairie, les écureuils, entre autres.
Au 7 mai dernier, le nombre de cas signalés étaient de 250 personnes confirmées et suspectées. Au Cameroun, cette zoonose qui semblait avoir été oubliée depuis plusieurs a refait son apparition courant janvier 2020 dans la localité d’Ayos (région de Centre). Le pays est entré en veille sanitaire après le décès d’une personne.
«Pendant des décennies, seuls quelques cas ont été signalés de manière sporadique. Puis, en 2017, il y a eu un pic soudain, avec plus de 2 800 cas signalés dans cinq pays. Cette flambée s’est poursuivie, atteignant un pic en 2020 avec plus de 6 300 cas. Les chiffres ont ensuite chuté l’année dernière pour atteindre environ 3 200 cas. Les raisons de ces pics ne sont pas entièrement connues, mais ils peuvent être dus à la déforestation et à l’empiètement des populations sur les habitats des animaux hôtes de la variole du singe», souligne l’OMS. L’organisation appelle un effort de lutte harmonisé à l’échelle mondiale et à la vaccination pour éradiquer la maladie.
Louise Nsana
Transport aérien: l’accord entre le Cameroun et le Canada entre en vigueur
Le ministre camerounais des Transports a procédé le 31 mai 2022 à la signature d’un accord contracté six ans auparavant.
L’accord de partenariat sur le transport aérien liant depuis 2017 le Cameroun et le Canada a quitté sa seule forme administrative pour entrer en vigueur ce 01er juin 2022 suite à la signature du ministre Jean Ernest Ngalle Bibéhé. L’on apprend de ce membre du gouvernement que ledit accord permettra de «renforcer les relations de coopération entre les deux pays, et contribuera au développement de l’aviation civile, à travers l’ouverture de nouvelles possibilités commerciales entre les compagnies désignées par les deux pays. Il participera également à la promotion du tourisme et au relèvement du niveau des échanges entre le Cameroun et le Canada».
La coopération initiée par le Canada a été entamée en décembre 2017 en lien étroit avec une approche observée par ce pays en matière de négociations bilatérales sur le transport aérien connue sous le nom de «Politique ciel bleu». Celle-ci a pour visée de Permettre aux compagnies aériennes canadiennes de prendre de l’expansion et de soutenir la concurrence dans un contexte mondial libéralisé ; et permettre aux aéroports canadiens de se promouvoir avec le moins de contraintes bilatérales possibles, etc.
L’accord de transport aérien signé à Yaoundé s’appuie sur un précédent accord signé entre le Cameroun et le Canada en 2014 relativement à la promotion et la protection des investissements. Lequel stipule que Chacune des Parties encourage la création de conditions favorables permettant aux investisseurs de l’autre Partie de faire des investissements sur son territoire. «Chacune des Parties accorde aux investisseurs de l’autre Partie un traitement non moins favorable que celui qu’elle accorde, dans des circonstances similaires, à ses propres investisseurs, en ce qui concerne l’établissement, l’acquisition, l’expansion, la gestion, la direction, l’exploitation et la vente ou autre aliénation des investissements sur son territoire», mentionne la convention consultée par Intégration.
Louise Nsana
Cameroun: 300 réfugiés de retour en Centrafrique
Le retour volontaire de ces personnes s’opère ce jour sous l’encadrement des autorités camerounaises et du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Trois-cent réfugiés Centrafricains quittent volontairement le Cameroun ce mercredi, 01er juin 2022. Ces derniers retournent dans leurs régions d’origine qu’ils avaient quittée du fait de conflits armés. Leur rapatriement s’opère sous l’œil attentif d’Olivier Beer, représentant-pays du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), lequel s’est rendu pour la circonstance dans la région de l’Est jeudi. Il y a rencontré le gouverneur Edouard Mvongo.
Les deux personnalités sont à l’œuvre pour la facilitation des opérations liées au retour des réfugiés Centrafricains ; suivant un accord tripartite signé le 29 juin 2019 entre le Cameroun, le HCR et la République centrafricaine. Lequel engage les parties à fournir régulièrement les informations relatives à l’évolution sécuritaire dans la zone d’origine aux réfugiés pour éclairer leur choix et s’assurer qu’aucun retour ne se fait dans des zones à risque. Il est également question de leur fournir un appui financier pour assurer leur réinsertion notamment économique dans leurs régions d’origine. Un millier de réfugiés Centrafricains se sont depuis lors rapatriés.
Lire aussi L’intégralité de la Déclaration de Yaoundé sur les solutions en faveur des réfugiés Centrafricains
«Depuis 2013, la RCA est le théâtre de crises successives affectant six pays voisins qui hébergent aujourd’hui environ 700 000 réfugiés. Le Cameroun accueille le plus grand nombre de réfugiés (345 000), suivi par la République démocratique du Congo (212 000), le Tchad (119 000), le Congo (29 000), le Soudan (28 000) et le Soudan du Sud (2500)», révèle la direction du HCR à Genève.
Le Cameroun n’est pas le seul pays concerné par les retours volontaires de réfugiés Centrafricains. La ville de Molé en République démocratique du Congo. Les opérations y afférentes ont lieu alors qu’un cadre de coopération régionale pour renforcer la protection et la recherche de solutions au bénéfice des réfugiés Centrafricains a récemment été fixé à l’occasion d’une conférence régionale organisée du 26 au 28 avril par le Cameroun et l’agence des Nations unies pour les réfugiés.
Louise Nsana
Examens officiels à Bafoussam: test grandeur nature pour l’antenne régionale de l’OBC
Ce 31 mai 2022 dans la capitale régionale de l’Ouest, le démembrement de l’OBC était au four et au moulin sous la supervision de la délégation venue de Yaoundé.
L’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC) tenait ce 31 mai 2022 à s’assurer de l’effectivité du processus de décentralisation dans la gestion des examens officiels à Bafoussam dans la région de l’Ouest. Son antenne régionale en est en effet à sa première expérience. Et il ressort que le chef d’antenne OBC, accompagné dans cette tâche complexe par les délégués départementaux des Enseignements secondaires de la Mifi (Bafoussam) et du Koung-Khi (Bandjoun), tient le coup. Ce dernier a notamment procédé à la présentation de cinq sous-centres d’examens afin que la hiérarchie et les hommes de médias constatent le sérieux dont ils font montre dans cette organisation.
Présences
Pour cette première à l’ouest du pays, le chef d’antenne, Fifen Abdou, comme un chef de guerre, a fait le point sur les deux jours de déroulement du baccalauréat de l’Enseignement général. «Vous avez constaté avec moi après les tours qu’on a faits dans le département de la Mifi et les informations que j’ai reçues des autres départements que tout se passe normalement. Ce sont les autres qui témoigneront», communiquait-il. Le patron de l’OBC dans la région de l’Ouest a également ténu à présenter les statistiques de sa circonscription. «Pour le baccalauréat de l’Enseignement général, sur 20 432 inscrits, on a enregistré 130 absents jusqu’à date dont 4 abandons, soit un taux de participation de 99,36%», relève-t-il. Avant de préciser que «pour la gestion des ressources humaines qui composent le staff technique constitué de chefs de mission, de chefs de centre, de sous-chefs de sous-centre, de secrétaires et de surveillants, tout le monde répond présent».
Logistique et sécurité
Le plan logistique qui concerne les épreuves n’est pas en reste. «Pour moi, l’antenne OBC est arrivée à point nommé. Avant, on avait beaucoup de stress, aujourd’hui nous recevons les épreuves une semaine avant, nous avons les réserves des feuilles intercalaires, des brouillons. Nous pouvons nous en saisir à tout moment. Dès qu’il y a un problème, on se réfère à l’antenne OBC. Nous ne courons plus derrière le temps et le stress a disparu», avoue Mme Chouloh épse Chantal Feudjeu, délégué départemental de la Mifi. Dans le volet sécuritaire, les autorités administratives ont mis les forces de sécurité dans tous les sous-centres sans oublier la protection des épreuves. «Les candidats et nous n’avons plus peur», déclare M Apollinaire Tamkoua, chef de centre au Lycée technique et bilingue de Bafoussam-Bamougoum.
Descente et curiosités
Les dires des uns et des autres se sont vérifiés sur le terrain. Au Lycée bilingue de Bafoussam Ndiengdam, on compte 598 candidats et 10 absents. Au lycée de Baleng dans la ville voisine, on a 739 candidats et un seul absent. L’insolite dans cet établissement est qu’une candidate a enfantée en pleine composition et cette dernière a pu reprendre les épreuves. Un autre candidat du même sous-centre présumé coupable d’avoir agressé mortellement son père compose quant à lui sur ordre du Procureur général. Le visite d’inspection au sous-centre de Yom III à Bandjoun marquait la fin de la tournée. Il compte 255 candidas aucun absents.
André Gromyko Balla
Envoyé spécial à Bafoussam
Automobile: augmentation des coûts de la visite technique au Cameroun
Le ministre des Transports a publié les nouveaux tarifs de contrôle technique. Ceux-ci passent du simple au double.
Il faudra désormais débourser 17 900 FCFA, toutes taxes comprises pour le contrôle technique des véhicules de tourisme contre 9500 FCFA jusqu’ici. Tandis que la prestation similaire pour les taxis passe de 2 800 FCFA à 4900 FCFA. La nouvelle grille tarifaire est le fruit d’une concertation entre le ministre des Transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe, les organisations socioprofessionnelles du secteur des transports routiers, ainsi que l’association de défense des droits des consommateurs.
Les nouvelles sur une hausse des coûts dudit service courent depuis décembre 2021 à la suite d’une note rendue publique à cet effet par l’Association des sociétés agréées pour le contrôle technique des véhicules du Cameroun (Asactv). L’information avait alors été contredite par Jean Ernest Ngalle Bibehe.
Dès le 01er juin 2022, la visite technique des minibus passera à 15 500 FCFA toutes taxes comprises tandis que les exploitants de grands bus paieront 19 080 FCFA et les propriétaires de camions, tracteurs et semi-remorques s’acquitteront d’un montant de 26 235 FCFA.
Organisation des examens au Cameroun: l’OBC s’arrime à la décentralisation
Le déroulement des examens organisés par l’Office du Baccalauréat du Cameroun se tient suivant un nouveau format. À compter de cette année, les 10 antennes régionales sont au cœur du processus des examens.
La semaine dernière, c’est le bal des examens de fin d’année pertinente de l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC). Et l’honneur est revenu au Baccalauréat de l’enseignement technique d’ouvrir les hostilités. Ce 30 mai 2022, le Baccalauréat de l’enseignement général a démarré sur le triangle national. Avec pour innovation majeure la décentralisation du processus du déroulement des examens. Cette innovation a pour objectif « d’assurer la parfaite maîtrise de l’organisation des examens dans les régions. En plus, il est question d’inciter les lauréats à venir récupérer leurs relevés de notes et leurs diplômes ; de gérer efficacement les ressources humaines ; et de régler les problèmes administratifs et financiers pertinents de l’Office du Baccalauréat», explique Patrice Messankala, chef d’antenne régionale de l’Est (Bertoua). À cette vision, Paul Eyong, chef de centre du Lycée bilingue de Bertoua, ajoute comme avantage qu’il n’est désormais « plus besoin de se déplacer pour le siège des institutions pour les informations, le retrait des diplômes ou pour une revendication quelconque ».
Descente sur le terrain
Les mutations opérées par l’Office du Baccalauréat pour le meilleur déroulement des examens ont mobilisé une forte délégation de son personnel dans la région de l’Est. Il s’agissait de toucher du doigt l’effectivité de cette décentralisation. La délégation de l’OBC était accompagnée des hommes de médias. Pour cette première étape, la descente s’est faite au Lycée scientifique de Bertoua « qui compte 1039 candidats et 10 absents », selon François Ngarba, chef de centre d’examen.
Dans son périple, la délégation a fait escale au Lycée Bilingue de Bertoua qui compte 526 candidats et 6 absents parmi deux doublons. Et enfin, elle s’est rendue au Lycée de Tigasa, dont tous les candidats font partie des séries scientifiques. La dernière étape était dans la ville de Dimako, précisément au Lycée bilingue de Dimako. Dans ces établissements, les candidats sont concentrés sur les épreuves de la journée. « On a eu à composer la littérature pour cette première journée. Les épreuves étaient abordables, nous démontrerons que la suite sera meilleure puisqu’on s’est également bien préparé», déclare Joachin Biaka candidats au BacA4 Allemand. Pour cette première journée des examens, les mesures barrières antiCovid-19 étaient de mise. L’accès dans les salles de classe était conditionné par le port du masque obligatoire.
Le Délégué régional des Enseignements secondaires s’est dit satisfait de cette tournée. « S’agissant des examens qui ont débuté ce matin, la région de l’Est a enregistré au total 1160 candidats au Baccalauréat technique et 5135 candidats de l’enseignement général. Le tour que nous sommes en train de faire nous donne satisfaction. Le nombre d’absents est assez réduit. Sur le plan organisationnel déjà, les petits plats sont mis dans les grands. Comme nous les disions à la hiérarchie, il n’y a pas de surveillants absents, nous ne craignons pas pour la suite des examens dans la région de l’Est », rassure Simplice Bedjapo Malapa, délégué régional des Enseignements secondaires.
André Gromyko Balla
Envoyé spécial à Bertoua
Central Africa Backbone: Congo et Centrafrique lancent le chantier
Grâce au projet Central Africa Backbone (CAB), l’intégration est en train de connaître une accélération en Afrique centrale. Après le Cameroun il y a quelques semaines, c’est au tour du Congo et de la République Centrafricaine (RCA) d’entrevoir une interconnexion via la fibre optique. Des travaux étaient lancés dans ce sens le 26 mai dernier à Ouesso au Congo. La pose de la première pierre marquait alors le début du chantier de construction du réseau sous-fluvial entre les deux pays. La cérémonie y relative a réuni en terre congolaise, le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique et son homologue centrafricain. Léon Juste Ibombo et Justin Gourna Zacko ont relevé que «cet événement démontre la mise en œuvre de l’accord entre les deux pays, vient renforcer davantage ce lien fraternel ancestral et constitue la première étape d’un long processus de collaboration impulsée par la volonté des deux peuples afin de répondre aux exigences communautaires». Dans ses caractéristiques, le projet d’interconnexion Congo-RCA porte sur «la construction de six sites techniques dans les localités de Pokola, Kabo et Bomassa pour la partie congolaise, ainsi que Lidjombo, Bayanga et Salo pour la partie centrafricaine. La pose totale de 285 km de fibre optique de 36 brins; la fourniture et l’installation d’un système de télésurveillance avec camera IP etc.», fait savoir l’Agence d’information d’Afrique centrale. Si l’on s’en tient aux précisions apportées par le coordonnateur du projet CAC-Congo, Michel Ngakala, «la fin des travaux de construction de cette infrastructure est estimée au 30 octobre de cette année, et cela dépend fortement de l’étiage du fleuve Sangha. La construction de ce réseau implique une franche collaboration entre la République du Congo et la République centrafricaine».
Le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique s’est voulu rassurant. «Je reste convaincu que nos gouvernements respectifs ne ménageront aucun effort pour la mise en œuvre de ce cadre de coopération bilatérale au bénéfice de nos peuples. Grâce aux efforts considérables réalisés dans le domaine du numérique, le Congo reste le meilleur exemple de développement du secteur des communications électroniques pour la sous-région», a-t-il déclaré.
Théodore Ayissi Ayissi
Insurrections violentes et terrorisme en Afrique: le Cameroun accueille la Conférence 2022
Chercheurs et décideurs politiques y sont annoncés pour examiner ces phénomènes multidimensionnels à partir de perspectives innovantes et multidisciplinaires.
À Yaoundé, au campus de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC), trois jours seront consacrés aux manifestations islamistes et au terrorisme en Afrique. Du 1er au 3 juin 2022 en effet, des chercheurs de diverses disciplines ainsi que des décideurs politiques seront là pour élargir et approfondir la compréhension de ces phénomènes. Selon le comité d’organisation de l’événement, thèmes qui seront explorés englobent la lutte contre le terrorisme, la promotion des droits de l’homme et de l’État de droit et le développement économique à l’échelle africaine. «Plus concrètement, les chercheurs et leurs partenaires prévoient de partager leurs conclusions avec des organisations non gouvernementales qui peuvent appliquer la recherche aux préoccupations actuelles en matière de droits de l’homme (les formes contemporaines d’esclavage, le sous-développement du bassin du lac Tchad et le terrorisme qui causent et résultent à la fois du déplacement, du genre et disparités économiques)», renseigne Valery Yves Mandjem, professeur agrégé de sciences politiques et chef du département Intégration et Coopération pour le développement à l’IRIC.
Intelligensia
Pour cela, la package est suffisamment costaud. Pas moins de 45 participants (31 speakers internationaux de 16 pays différents: États-Unis, Canada, Italie, Turquie, France, Norvège, Allemagne, Ecosse, Pays-Bas, Angleterre, Irlande du Nord, Chine, Nigeria, Tchad, Niger, Burkina Faso) et 14 intervenants nationaux sont annoncés à cette grand-messe intellectuelle. 10 panels de 4 à 5 intervenants chacun sont prévus pour explorer divers thèmes (Terrorisme en Afrique: Perspectives théoriques; Histoire, Jihad et idéologie de la guerre; Nature et évolution des djihads africains; Islam, violence et salafisme politique; Éducation et terrorisme; Lutte contre le terrorisme; Femmes, jeunes et droits humains; Institutions traditionnelles, nationales et internationales et justice réparatrice; Identification dans le contexte du terrorisme et Technologie, médias et terrorisme).En plus des panels, une table ronde mettra en vedette quatre éminents universitaires: Saibou Issa (Université de Maroua, expert sur Boko Haram au Cameroun), Ahmat Yacoub Dabio (Centre d’étude pour le développement et la prévention de l’extrémisme violent de Ndjamena, expert sur Boko Haram au Tchad), Marc-Antoine Pérouse de Montclos (Institut pour le développement de Paris, expert sur Boko Haram au Nigeria), Seidik Abba (journaliste et chercheur, expert sur Boko Haram au Niger), Scott MacEachern (Université Duke Kunshan, archéologue et expert sur la violence au l’histoire du bassin du lac Tchad). Ils discuteront du «Terrorisme et de la lutte contre l’extrémisme violent en Afrique».
Cette conférence est une création du projet «Boko Haram, Islamic Protest and National Security» financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
Indice d’opacité financière 2022: le Cameroun toujours mauvais élève
Dans ce dernier classement de Tax Justice Network, le pays est 81ème sur 141 juridictions. Le Cradec et TJNA pensent qu’une plus grande implication des parlementaires à travers un Caucus camerounais, permettrait d’en sortir définitivement.
À l’initiative du Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (Cradec) et de Tax Justice Network Africa (TJNA), un atelier de renforcement des capacités des parlementaires, Organisations de la société civile (OSC) et des médias se tient du 25 au 27 mai prochain à Kribi. Les travaux s’ouvrent au moment où Tax Justice Nework (TJN) vient de livrer le secret de l’édition 2022 du Financial secrecy Index (FSI, Indice d’opacité financière). Il s’agit «d’un classement et d’une présentation panoramique des pays en fonction de leur degré de responsabilité quant aux possibilités de pouvoir effectuer des transactions financières opaques dans le monde», indique Idriss Linge. Et le Cameroun occupe dans cette édition le 81ème rang sur 141 juridictions évaluées. Avec une valeur de FSI à 140, un score d’opacité de 70 sur 100, un poids à l’échelle globale de 0,01% et une part de FSI de 0,41%, il est le 11 pays africain parmi les mal classés. Il est devancé respectivement par l’Angola, Algérie, Libéria, Kenya, Nigéria, Afrique du Sud, Île Maurice, Egypte, Ghana et le Maroc. Le Cameroun gagne toutefois 28 places dans ce classement. En 2020, il était en effet à la 53ème place avec une valeur de FSI de 229,2. Les États-Unis d’Amérique se retrouvent cette année encore dans le haut du classement.
Caucus des parlementaires
Cette performance du Cameroun au cours des deux dernières années, n’élimine pas la préoccupation parmi tant d’autres, de l’entrée en scène du Caucus des parlementaires camerounais. Cet organe est destiné à prendre pleinement sa place au sein du Réseau des parlementaires panafricains sur les Flux financiers illicites (FFI) et la fiscalité. Il permettrait ainsi d’apporter une réponse concrète au constat selon lequel «il y a inexistence au Cameroun d’une institution en charge spécifiquement de la lutte contre les FFI». Une étude produite en septembre 2020 pour le compte du Cradec confirme que «c’est un des gros défis du Cameroun qui compte certes plusieurs institutions de contrôle. Mais les différents efforts ne font pas l’objet d’une coordination nationale orientée vers la détection des FFI». Sur ce terrain, la RDC a déjà avancé ses pions. Des députés ont mis en place le 27 août 2021, un Caucus parlementaire congolais.
Justice fiscale
Quand on sait que l’Afrique perd 88,6 milliards de dollars par an et que le Cameroun en perd 140 millions chaque année (78 milliards FCFA), on comprend mieux l’urgence d’une plus grande implication des législateurs, mais pas seulement. Telle que souhaitée par le Cradec et TJNA, l’idée est de parvenir en bout de processus à une meilleure justice fiscale dans notre pays pour le bien et le bien-être des populations. Un objectif essentiel qui repose sur les 4R. À savoir «représentation, retarification, la collecte des revenus et la redistribution», aime à le rappeler Idriss Linge du Réseau pour la Justice fiscale (TJN).
Théodore Ayissi Ayissi
Financements de la Bdeac: déjà 360 milliards FCFA au profit du Cameroun
Plusieurs institutions sous-régionales, à l’instar de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et de la Bdeac, se sont associées à la célébration de la fête de l’Unité nationale au Cameroun. Pour la Banque de développement des États de l’Afrique centrale, par exemple, ce 20 mai 2022 était aussi l’occasion de passer en revue le portefeuille projets de l’institution bancaire dans ce pays pivot de l’Afrique centrale. Et il ressort des résultats de cet exercice synthétisés dans une carte, que «le volume total des financements de la Bdeac au Cameroun s’élève à 360 milliards FCFA».
En effet, sous l’impulsion du président sortant de la Bdeac, Fortunato-Ofa Mbo Nchama, et sous ses prédécesseurs, 67 projets ont déjà pu bénéficier au Cameroun de l’appui financier de l’institution sous-régionale. La Banque de développement a ainsi su se tenir aux côtés du secteur public, mais également du secteur privé. Ce dernier secteur s’en sort d’ailleurs en termes de quantité, avec 51 projets financés par la Bdeac contre seulement 16 pour le public. Les secteurs d’intervention sont nombreux, transversaux et portent généralement sur des projets à forte valeur ajoutée ou ayant un fort impact sur le développement et la concrétisation de l’idéal communautaire. On retrouve dans ce registre «les infrastructures, l’industrie et l’agro-industrie, l’immobilier, les services, les télécommunications et les finances», fait savoir l’institution bancaire. Ces investissements au Cameroun permettent au final à la Bdeac de confirmer et consolider son statut de «partenaire de référence pour le développement humain et l’intégration régionale en Afrique centrale», pensent savoir ses responsables.
Théodore Ayissi Ayissi