Jusqu’au soir du 16 novembre 2018, il officiait comme maire de la commune urbaine d’arrondissement de Yaoundé II. «Le baobab Tsinga», comme on l’appelait, a été foudroyé par une attaque cardiaque au Centre des urgences de Yaoundé (Cury) où il avait été interné quelques jours plus tôt. Grand bâtisseur, il aura concrétisé son projet de doter la mairie de Yaoundé II d’un siège moderne, après 25 ans de location. Il était aussi le président de l’Association des clubs de football d’élite de la région du Centre, et ancien président de la Ligue régionale de football du Centre. Il dirigeait le club Yaoundé II, relégué la saison dernière en Elite Two.
L’HOMME
C’est le nom de l’ambassadeur de Norvège au Cameroun. Le diplomate qui réside à Abuja (Nigéria) a été reçu en audience le 5 décembre 2018. Avec Félix Mbayu (le ministre délégué au ministère des Relations extérieures en charge des relations avec le Commonwealth), le Norvégien a discuté des possibilités d’expansion de la coopération entre son pays et le Cameroun. «Cela est envisageable dans les domaines de l’éducation et du commerce», à l’en croire. Il est à noter qu’en janvier 2017, le gouvernement camerounais a signé une convention de crédit d’un montant de 37,8 milliards de francs CFA avec la Giek Banque de Norvège, en vue de financer des projets d’adduction d’eau potable dans le pays.
Le directeur général du développement et de la coopération internationale de l’Union européenne a effectué une courte visite au Cameroun le 30 novembre dernier. Arrivé à Yaoundé après 18 heures en provenance de la République centrafricaine, l’Italien a séjourné dans le pays, le temps d’une audience avec le ministre de l’Économie de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) et d’un repas. Au cours de cette brève escale, les autorités camerounaises ont sollicité l’examen de leurs requêtes en vue de la mobilisation des Fonds européens du développement pour le financement de l’aide humanitaire et des mesures d’accompagnement de l’Accord de partenariat économique. Elles ont par ailleurs assuré leur partenaire de la détermination du Cameroun à engager, dès le premier trimestre 2019, le dialogue du futur appui budgétaire du cycle 2020-2021. «Tous les efforts que l’on peut faire pour aider, on va le faire…», a indiqué Stefano Manservisi au sortir de l’audience avec le Minepat.
Le 19 novembre 2018, à 63 ans, le fils de Leboudi II (près de Yaoundé) s’est éteint des suites de maladie. «Un totem du journalisme au Cameroun s’en est allé !» dixit Alain Belibi.
«Un maître de chapelle de l’intelligentsia progressiste nous quitte», s’est exclamé Zacharie Ngniman. Sévère Amougou (décédé en 2010) reconnaissait tous les dons au disparu : «une écriture fluide, une culture éblouissante, une facilité unique à dire ce qu’il pense». Journaliste, c’est d’ailleurs réducteur en ce qui le concerne. La particularité de ce produit de l’École supérieure internationale de journalisme de Yaoundé (ESIJY, actuelle ESSTIC) en 1978 était à la fois pleinement journaliste et tout à fait écrivain. En 2011, il fait paraitre aux Éditions l’Harmattan «Des roses et des épines», puis en 2014, il publie «Paul Biya et la Lekié, d’amour et de raison». «Ce qui ne peut être évité, il faut l’embrasser. Alors, puisque je n’ai pu éviter ce qui m’arrive ce soir, je vous embrasse tous», voilà les derniers mots de l’ancien collaborateur du journal Intégration, tels que rapportés par Juniore Tsala, l’une de ses filles. Chapô !
Entrepreneure camerounaise dans le domaine de l’industrie Tech, elle a été élue au Conseil consultatif de l’identité numérique africaine des Nations Unies (ONU), présidé par le président rwandais Paul Kagame et par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. L’évènement s’est déroulé en marge du sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu du 17 au 18 novembre à Addis Abeba en Éthiopie. L’objectif de la création du Conseil double : apporter une contribution technique au discours sur l’identité numérique sur le continent ; définir et élaborer des normes pour l’identité numérique en Afrique. Rebecca Enonchong est la fondatrice d’AppsTech, une société spécialisée dans les logiciels de gestion d’entreprise et présente dans une cinquantaine de pays sur trois continents. En mai dernier, elle a été classée par le magazine Jeune Afrique comme faisant partie des 50 Africains les plus influents.
Il est le nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun. Charles Tchakounte Patie a été choisi par ses pairs au terme d’une assemblée générale élective de l’Ordre qui s’est tenue le week-end dernier à Douala ; et qui a vu le désistement de son prédécesseur Me Jackson Ngnie Kamga. Ce dernier s’est aussi déchargé de sa fonction de membre du Conseil de l’Ordre. Par cette élection, Me Charles Tchakounte Patie prend sa revanche sur son prédécesseur qui l’avait battu dans la course au bâtonnat en 2015 par 650 voix contre 421. L’Ordre sera dirigé pour les deux prochaines années par cet avocat que ses pairs disent « rassembleur ».

Depuis que l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (Can Total 2019) a été octroyée à son pays, le demi-dieu du football camerounais joue l’ambassadeur pour le succès de cette compétition. Après être parti en majesté pour plaider la cause du Cameroun auprès de la Confédération africaine de football (Caf), il devient la propriété diplomatie des autorités de Yaoundé. Pour elles en effet, le « pitchitchi » roule. Le 15 novembre 2018, il était au ministère des Sports et de l’Éducation physique (Minsep) à Yaoundé. À Pierre Ismaël BidoungMkpatt, le patron des lieux, le goléador a présenté son projet de match de prestige au Cameroun. « Ce sera à Douala ou à Yaoundé, avec Messi, Ronaldinho, entre autres. C’est possible 5 ou 6 jours avant le coup d’envoi de la Can »a laissé entendre l’ex-capitaine des Lions indomptables. Les buts que l’ancien pensionnaire de la Kadji Sports Academy veut marquer sont au nombre de deux. D’une part, il entend contribuer au rayonnement du Cameroun à travers le monde, et initier une collecte de fonds en faveur de la création d’un fonds de soutien aux légendes du football d’autre part.
Du 19 au 25 novembre 2018, la Semaine de la langue italienne et la Semaine de la cuisine italienne dans le monde se célèbrent conjointement. À la faveur de ces deux événements, l’ambassadeur d’Italie au Cameroun a commis une note le 12 novembre dernier. Ledit document souligne que ces grands moments sont conçus pour célébrer en grand les passions, la culture, l’héritage et les traditions transalpines. Le diplomate annonce cela comme un festival qui honore la beauté et la diversité de l’Italie à travers la mode, la musique, l’art, la gastronomie et le folklore.
Il y a quelques jours, sur les antennes de la CRTV-télé qu’il connaît bien, un documentaire intitulé « le salaire de la dette » a été diffusé. Sur la forme et sur le fond, cette production a livré à l’opinion l’infléchissement du paradigme des « bailleurs de fonds sauveurs des pays pauvres ». Le directeur général du média d’État a laissé passer cet hymne à la dénonciation du jeu pernicieux du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Qui l’eût cru ? La surprise ne tient pas tant à la diffusion du documentaire qu’au message qu’il porte. On l’aura compris, le DG de la CRTV veut résolument rompre avec un tabou fortement intériorisé dans les médias publics émettant à partir des pays placés sous la férule des bailleurs de fonds.
Voici la nouvelle représentante du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) au Cameroun. Le 8 novembre 2018 à Yaoundé, cette Comorienne a présenté ses lettres d’introduction au ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex). Avant de déposer ses valises au Cameroun, cette dame de 61 ans a occupé les mêmes fonctions à Haïti et en Jamaïque respectivement. Aux confrères de Cameroon Tribune, la remplaçante du Dr Barbara Sow a confié avoir échangé avec le Minrex des axes de travail entre le Fonds et son pays d’accueil.
Connue pour ses goûts simples, la présidente de la Croix-Rouge camerounaise (CRC) vient de lancer la construction d’un entrepôt de 96 m² au siège de l’institution humanitaire à Yaoundé. Dans les colonnes du quotidien Cameroon Tribune du 2 novembre 2018, elle a décliné la vocation de cet édifice : «Cet espace de stockage contribuera à la sécurisation et la conservation en vue d’une planification efficiente de distribution de vivres et autres en faveur de nos populations», a-t-elle précisé. Mme la présidente s’est félicitée du fait que cette initiative bénéficie du soutien de l’ambassade de Chine au Cameroun.
«Agir pour l’avenir. La faim zéro en 2030 c’est possible». Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a repris en boucle ce thème de la 38e journée mondiale de l’alimentation.
Il a surtout exalté les efforts du Cameroun en matière de lutte contre la faim, lesquels ont été reconnus par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la communauté internationale. Selon le Minader (qui s’exprimait le 23 octobre dernier devant la presse à Yaoundé), trois ans avant l’échéance, le pays a atteint l’un des Objectifs du millénaire pour le développement (ODD) en ramenant de 4,7 millions en 1990-1992 à 2,3 millions en 2012-2014, le nombre de personnes sous-alimentées.
Il est l’ambassadeur de la République de Corée du Sud au Cameroun. Le 25 octobre dernier, lors du lancement de la semaine coréenne à Yaoundé, il a donné une conférence à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric). L’évènement s’est tenu autour du thème «Politique dans la péninsule coréenne». Le diplomate a démontré de quelle manière son pays a arraché une place respectable parmi les nations les plus développées de la planète. Actuellement, la Corée du Sud est classée 12e puissance économique mondiale selon le calcul du produit intérieur brut, en parité de pouvoir d’achat, et 15e selon le critère monétaire traditionnel.
A 44 ans, ce fils de l’Ouest-Cameroun a gravé son nom dans le catalogue des titulaires d’un doctorat Ph.D Honoris Causa. A Yaoundé le 20 octobre 2018, devant un jury de l’International College of Faith (ICOS), il a reçu cette distinction honorifique pour ses travaux sur la «relation père-fils : une nécessité pour l’église». Le substrat de cette analyse théologique fait valoir la reconnaissance d’une paternité divine unique et de l’exigence d’obéissance de l’homme vis-à-vis de celui qui l’incarne. « Très bien », c’est la mention qui couronne ce travail. On l’aura compris, en plus d’être conseiller de jeunesse et animation, ce quarantenaire se décrit également comme «homme de Dieu ». En effet, il est l’«apôtre de Dieu président fondateur et surintendant général de Christ Generation Worldwide Movement».
Il tient depuis quelques semaines le rôle d’ambassadeur du Japon au Cameroun, après le départ de S.E. Kunio Okamura. À Yaoundé, le 10 octobre 2018, le nouveau diplomate nippon a présenté les copies figurées de leur lettre de créance à Félix Mbayu, ministre délégué au ministère des Relations extérieures en charge de la coopération avec le Commonwealth. Avec ce dernier, le plénipotentiaire japonais a réitéré l’engagement de son pays à œuvrer pour le développement du Cameroun. Il a même indiqué que sa priorité reste le pilotage de certains projets routiers. Il s’agit notamment des routes Ebolowa-Akom II- Kribi (168,57 km) et Ring Road (358 km).
«Mes vifs remerciements aux membres du comité international de L’UPF. Par 43 voix sur 50, me voici, en Arménie, réélu vice-président international de l’Union la Presse Francophone». Sur sa page facebook, les propos de victoire du Camerounais, journaliste émérite à la Cameroon Radio television (CRTV) s’affichent. A Tasghkadzor le 11 octobre 2018, le Comité international de l’Union de la Presse francophone (UPF) s’est réuni en assemblée générale élective pour renouveler son bureau. A cette occasion, le rédacteur en chef de l’antenne télé du média camerounais à capitaux publics a vu son bail de vice – président prolongé de 2 ans. Avec à la clé, un autre laurier : le bureau international de l’UPF a entériné la demande de la section camerounaise de l’UPF, en décidant de lui confier l’organisation de ses assises de 2019.
L’épouse de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun est désormais titulaire d’un doctorat Ph.D en langues africaines et linguistique. Devant un jury présidé par le Pr Edmond Biloa, l’Ivoirienne a soutenu une thèse intitulée « Contribution of coopérative learning method in the context of teaching English as foreign language: a case study of selected middle and high schools in Cote d’Ivoire ». Le travail a été couronné par une note de 17/20 avec mention « Très honorable ». En clair, il s’agit d’une étude qui démontre l’efficacité de l’approche participative d’apprentissage de la langue de Shakespeare.
C’est la présidente fondatrice de l’Association de lutte contre le cyber-harcèlement, «C’était juste une blague ». À Yaoundé, le 23 septembre 2018, la promotrice d’une agence de communication a officiellement lancé les activités de l’association spécialisée dans la lutte contre le cyber-harcèlement. Parmi les objectifs fixés, il y a la sensibilisation du public sur le cyber harcèlement et ses nombreux ravages sur les victimes ou leurs familles. Explication sur les motivations de l’association de lutte contre le cyber harcèlement : «Le 9 mai 2018, des individus que je ne connaissais que de manière virtuelle m’ont diffamée, m’ont traitée de tous les noms d’oiseaux, ont inventé des histoires à mon sujet, ont attaqué les produits que je promouvais et finalement ont réussi à m’anéantir moralement».
C’est l’ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite au Cameroun. À Yaoundé, à l’occasion du 88e anniversaire de la fête nationale de son pays le 23 septembre 2018, le Saoudien s’est félicité de l’implication des hautes autorités camerounaises dans la préparation du Hadj 2018 à la Mecque. Par cette implication, a dit le diplomate, le Cameroun a démontré et renforcé le principe de laïcité, la transmission des valeurs d’humanité et de solidarité.
Il est le nouveau directeur de la région Afrique centrale et Grands Lacs de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Il a été solennellement présenté à la communauté nationale et internationale le 20 septembre 2018 à Yaoundé. Il est titulaire du diplôme de biologiste des hôpitaux, d’une thèse es-sciences pharmaceutiques et du grade de professeur hospitalo-universitaire. Il est également spécialiste en gouvernance universitaire, en management de la qualité et de projets, et en ingénierie de la professionnalisation des formations universitaires. Le Pr Ben Amor entend travailler dans la continuité de l’action de son prédécesseur, le Pr Alain Ondoua. Il s’attachera à la plus grande ouverture de la direction Afrique centrale et Grands Lacs de l’AUF aux échanges avec les établissements membres qui lui sont rattachés.
Il reste bouillonnant d’initiatives. Cette fois-ci, son regard porte sur un projet éditorial. Dans les prochains jours, il va publier un livre et un film documentaire. «Les années de braise au Cameroun», en est le titre. Les lignes de l’ouvrage, annonce l’auteur, vont relater la période tumultueuse traversée par le pays entre 1990 et 1992. L’expert en communication et marketing assume son rôle: «tout faire pour que le passé politique du Cameroun ne soit pas oublié. Le rappeler sans le rendre légendaire, ni en masquer les réalités. L’aborder sans tabous.
Comme le juge d’instruction, je ne tranche pas, je m’efforce d’être équitable en instruisant à charge et à décharge. Comme lui, je ne juge que sur pièces». Le contenu donne de l’eau à la bouche. À 58 ans, celui qui en 1991 fut sacré Manager de l’année, compte aborder, entre autres sujets: carton rouge (Biya must go), l’emprisonnement de Me Yondo Black… La fresque historique sera bientôt en librairie.
On parle là du nouveau titulaire du brassard des Lions Indomptables. «C’est une grande fierté», avoue le natif de Bafang (région de l’Ouest). A la veille de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2019, au terroir, c’est surtout un vrai défi pour cet homme de peu de mots, au regard plus éloquent que le verbe. Pour son tout «premier capitanat» face aux Comores, ce footballeur polyvalent a certainement compris le rôle ingrat que vient de lui conférer Clarence Seedorf. Juste un modeste nul. Ça ne soulève personne. Mais, au moins, on a vu ce gars de 28 ans, maître des airs et de l’anticipation, sachant doser son agressivité aucours du match contre les Cœlacanthes. On dit que tout cela est le résultat d’une expérience de la haute pression. Une expérience qui a débuté le 03 septembre 2016 avec l’équipe fanion du Cameroun; et couronnée par le titre de champions d’Afrique 2017 au Gabon.
Au niveau international, cette sociologue spécialisée en hydraulique villageoise est considérée comme l’une des figures de proue du féminisme au Cameroun. Ce rôle, elle le tient d’ailleurs. En sa qualité de responsable d’antenne de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) dans la région de l’Extrême-nord, elle a initié le 05 septembre 2018 à Yaoundé, un atelier sur l’élaboration des stratégies de plaidoyer-lobbying. La finalité de ladite rencontre était de motiver les candidats à l’élection présidentielle du 07 octobre prochain, pour la prise en compte dans leurs programmes de l’adoption des textes de loi sur les violences faites aux femmes.
La raison évoquée par cette militante des droits de l’Homme est qu’il y a un déficit dans les programmes des 09 candidats à l’élection présidentielle sur cette thématique. L’activiste déplore que, malgré des efforts et des plaidoyers, la loi du Cameroun qui autorise les parents à marier une fille de 15 ans, alors que l’âge du mariage est fixé à 18 ans pour les garçons, soit encore maintenue au Cameroun. Pour la co-fondatrice du Comité inter-africain de l’ALVF, 2018 constitue un tournant dans ce combat qu’elle mène depuis des décennies.
En mars dernier déjà, l’ambassadeur du Japon au Cameroun décrochait cette rubrique. Et parce qu’il est en fin de séjour, l’intérêt est porté, cette fois, sur son travail effectué dans des contextes très différents (au sein de l’ambassade, avec les autorités camerounaises et avec les populations des confins du pays…). Les narrations qui en sont faites par les uns et les autres s’attardent sur les exigences, les méthodes de coordination mises en œuvre et les ambiances de travail initiées par ce diplomate. C’est ce qui a fait de la chancellerie nipponne «une ambassade à mission simplifiée», selon le mot du partant. La déclinaison des qualités ou compétences du Japonais a, durant ses années au Cameroun, mis en exergue le dispositif qui règle l’exercice du métier de diplomate. C’est-à-dire une profession qui combine travail d’expertise et de représentation, les enjeux et les rapports de force locaux.
La Représentation Cameroun de la Banque mondiale, que dirige cette Belge, vient de publier un rapport intitulé «Briser les obstacles au commerce agricole régional en Afrique centrale».
L’étude vise à soutenir les pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) dans leurs efforts pour diversifier leurs économies par une expansion du commerce agricole. Cette publication de la Banque mondiale apporte 4 grandes contributions : les pays de la Cemac peuvent inverser la tendance déficitaire des échanges extérieurs, réduire le prix des aliments et vaincre la pauvreté en stimulant le développement agricole régional ; le potentiel de la région n’est pas encore réalisé en raison surtout de la déconnexion des agriculteurs aux marchés, de la mauvaise qualité des infrastructures de marché et des coûts élevés des barrières non règlementaires sur les corridors sous régionaux ; améliorer les capacités managériales des producteurs, les infrastructures de conditionnements et éliminer les tracasseries le long des corridors de commerce aurait des retombées économiques substantielles profitables des deux côtés des frontières ; et pour cela le leadership politique et la collaboration intersectorielle sont déterminants pour rompre ce cercle vicieux et installer un cercle vertueux.
La triste nouvelle est venue tout droit de Johannesburg (Afrique du Sud). Dans la nuit du 22 au 23 août 2018, le PDG du Groupe qui porte son nom a rendu l’âme. Officiellement, il avait 95 ans. Toute une vie consacrée aux affaires. Minoterie, assurances, immobilier, production industrielle, agro-alimentaire, sport etc. Sûr de lui, ce fils de Bana (Ouest-Cameroun) aura presque tout essayé. Les fantasmes les plus fous ont circulé. Les services secrets se sont même penchés sur son cas.
Fin stratège et self-made man, cet industriel ne manquait pas de qualités. Il savait mener des affaires, saisir les opportunités à l’étranger, le tout avec une décontraction naturelle. Il savait économiser chaque franc gagné. Le sacrifice ne lui coûtait pas grand-chose. Il préférait, dit-on, s’habiller comme un mauvais garçon et réussir brillamment dans les affaires.
Tout cela a contribué à propulser cet homme qui ne finissait jamais ses phrases dans le cercle très fermé des 10 premières fortunes au Cameroun, figurant toujours dans les classements du magazine américain Forbes avec ses 205 millions de dollars soit près de 113 milliards de francs CFA.
Dès le 1er septembre 2018, c’est cet américain d’origine rwandaise qui occupera le poste de représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) au Cameroun. Nommé depuis juin dernier par le conseil d’administration le remplaçant du Congolais Kadima Kalonji (qui a rejoint le siège du FMI à Washington aux Etats-Unis), retourne en terrain connu.
En effet, pendant 02 ans sur les 21 qu’il revendique au sein de cet organisme financier, cet économiste a travaillé à Yaoundé. Son retour au Cameroun intervient alors que le pays conduit en ce moment un programme d’ajustement triennal (2017-2019) sous la supervision du FMI. Après avoir roulé sa bosse au Bénin, en Guinée, en Sierra Léone, en Mauritanie, au Mali, aux Iles Comores et au Malawi, cet ancien chef d’assistance technique à la BCEAO, a également prêté ses services à la Banque mondiale en tant qu’économiste.
C’est le vice-président de l’Organisation internationale du cacao (Icco). La semaine dernière, il était au Cameroun. A Yaoundé, il a été reçu en audience par Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre du Commerce. Le visiteur a profité pour faire une annonce: en septembre prochain, à Abidjan (Côte d’Ivoire), le Cameroun sera admis au club d’élite au niveau de l’Accord international sur le cacao. Jean-Marc Anga justifie ce choix par les dispositions positives dont a fait montre le pays en matière de production et de promotion de la bonne qualité de la fève.
Au nom du cacao, cet ancien ministre ivoirien de l’Agriculture écume les salons diplomatiques pour convaincre les tenants du marché mondial en vue de l’amélioration du sort des pays producteurs. Pour cela, il s’échine à faire de l’ICCCO un instrument au service des besoins et des défis de ces pays, de manière à s’attaquer à leurs problèmes «sous un autre angle, c’est-à-dire étant assis au milieu de ces pays, et être confronté à la réalité quotidienne des producteurs».
Reconnaissant le rôle du secteur du cacao, de l’exploitation forestière et des feux de brousse comme moteur de la déforestation et de la dégradation des forêts, et reconnaissant la contribution importante du secteur du cacao à la restauration des forêts et des paysages résilients, il s’est engagé, depuis 2017, à travailler au niveau de la chaîne d’approvisionnement -en collaboration avec la communauté internationale- pour mettre fin à la déforestation et promouvoir la protection et la restauration des forêts.
Le jeunot, candidat à la prochaine élection présidentielle, continue de se tailler une image d’homme providentiel, faisant toujours promesse de tout changer, même ce qu’on ne peut pas. Au cours d’une conférence de presse le 18 août dernier à Yaoundé, il a donné de lui-même, l’impression d’un prétendant à avoir atteint un pic de rigueur et de transparence avant le sprint final vers Etoudi le 07 octobre prochain. Comment il a obtenu les 30 millions F CFA? Chèques, relevés bancaires et opérations de transferts d’argent, tout est bon pour rassembler le pactole. Reste que dans cet élan, le jouvenceau inocule insidieusement un peu de venin à l’opinion. Une partie de celle-ci souligne à cet effet qu’il convient de prendre garde à ne pas tomber dans une forme de surenchère visant à renforcer, sous le coup de l’émotion et au gré de la révélation de pistes d’argent, un arsenal démagogique déjà bien corseté. D’ailleurs, c’est l’ADN de tout homme politique, qui fait de la politique… et non de la comptabilité.
Dans quelques jours, le sort des candidats recalés par Elections Cameroon (Elecam) sera tranché par ce magistrat hors hiérarchie, et non moins président de la Cour constitutionnelle du Cameroun.
Il lui reviendra alors l’honneur et la charge de dire si oui ou non les personnalités dont les dossiers de candidatures ont été rejetées le 07 août dernier peuvent prendre place dans les starting-blocks de la présidentielle d’octobre prochain. En rendant sa copie, il enlèvera le monopole séculaire de ce travail à la Cour suprême.
Des observateurs prédisent que ce natif du Nyong-et-So’o ne sortira de cette exclusive responsabilité historique que glorieux ou ratatiné. Parce que c’est une «grande affaire», disent-ils. Et il lui faudra être digne de son destin. Ce destin qui l’a expédié en apesanteur dans l’espace électoral.