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Archives des INTÉGRATION CONTINENTALE - Page 7 sur 9 - Journal Intégration

Journal Intégration

Catégorie : INTÉGRATION CONTINENTALE

  • Management communautaire : Daniel Ona Ondo, le pragmatique !

    Management communautaire : Daniel Ona Ondo, le pragmatique !

    La méthode du Président de la Commission de la Cemac est un équilibre réussi entre réalités contextuelles et ambition pour la communauté.

    On n’oubliera pas que la première action du Président de la Commission de la Cemac fut de baisser le budget de l’institution communautaire. Estimant que celui-ci n’était pas réaliste, il a prolongé la donne deux années durant. Le financement de la communauté était très impacté par les dettes des Etats, la situation économique morose et les échecs du mécanisme de la taxe communautaire d’intégration (Tci).

    Résultats
    En 2019, la Cemac bat son propre record de prélèvement de la Tci. En septembre, la taxe a été reversée à hauteur de 46%. Or, le niveau le plus élevé était de 37%. Bien plus, le Président de la Commission a ouvert un front contre les trésoreries nationales qui ne reversent pas toujours l’intégralité des sommes perçues dans le cadre de ce mécanisme.

    L’autre front ouvert est celui des ressources humaines. L’optimisation des capacités de l’institution communautaire passe par l’utilisation des capacités humaines adéquates. Le président a engagé l’audit des capacités et des besoins. Pour voir quel est le niveau réel d’ambition.

    Rigueur
    Si l’on peut déjà déceler une certaine rigueur dans les actes pris jusqu’ici, on peut évoquer un des dossiers phares de la communauté. La nouvelle réglementation de change. Le Président de la Commission de la Cemac ne lésine pas sur les moyens. Lors des assemblées annuelles Banque mondiale et Fmi de Washington, il a rencontré les entreprises américaines exerçant dans le secteur extractif (pétrole).

    Il leur a présenté l’enjeu des réformes de la Béac en matière de change, notamment le fait pour les pays de la communauté de jouir des moyens découlant de l’exploitation de leurs richesses.
    De même que l’action du fils de Bitam auprès des partenaires au développement a permis à la Cemac d’avoir une stratégie agricole autour de la Cebevihra. Et bientôt des financements dans le cadre des projets intégrateurs prioritaires. Vivement plus de résultats.

    Rémy Biniou

  • Conjoncture économique : Progrès lents, mais réels

    Conjoncture économique : Progrès lents, mais réels

    Le temps imparti, c’est insuffisant pour dire que l’on a échoué! Aujourd’hui confrontée à des risques accrus de gestion des effets de contagion entre des économies de plus en plus interconnectées, mais encore très hétérogènes sur plusieurs points de vue, la Commission de la Cemac est toujours à l’œuvre.

    Selon une information de presse, en accueillant ses homologues de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) à Yaoundé, Paul Biya aurait préparé un plan à l’image de celui du sommet du 23 décembre 2016. Face à ses pairs, le chef de l’État camerounais n’a pas eu peur des mots vrais. «Les cours de nos matières premières, dont le pétrole, ont connu une chute brutale. Associée à d’autres chocs exogènes (terrorisme, nombreuses manifestations d’insécurité), cette crise a profondément contribué à fragiliser nos économies.

    Leur croissance a reculé, l’inflation a repris et nos réserves de change ont substantiellement baissé», égrenait-il alors, comme pour lancer une battue contre la crise économique dans l’espace communautaire. Pour Paul Biya, à son cœur défendant, l’espace communautaire allait recouvrer une grandeur par la procuration du Fonds monétaire international (FMI). Mieux vaut, pensait-il, que les dirigeants de la Cemac se convainquent que seul un déballage exhaustif des sacrifices nécessaires pourrait constituer l’amorce de sortie de crise.

    À proprement parler, Paul Biya était à la recherche d’un consensus sur la définition et la mise en œuvre d’instruments prudentiels spécifiques, ciblés et transitoires que pourraient mobiliser, en complément des instruments de politique économique, les pays de la Cemac.

    Toujours selon une information de presse, en accédant à la présidence en exercice de la Cemac, Paul Biya chargea la Commission à renflouer les paniers percés de l’économie sous-régionale et à conduire certaines réformes. On évoque notamment le rapatriement des recettes d’exportation de grandes entreprises, la surveillance multilatérale, la finalisation des réformes institutionnelles et la libre circulation des ressortissants de la sous-région dans l’espace Cemac.

    Le retour de la Commission à son Siège à Bangui, en RCA. Pour concrétiser cette feuille de route, le nouveau président de la Cemac devrait également travailler pour que les États membres règlent leurs arriérés de la taxe d’intégration communautaire et s’acquittent également de leurs cotisations de 2019 dans les délais.

    À l’heure du bilan, les progrès ont été lents, mais réels. Le temps imparti, c’est insuffisant pour dire que l’on a échoué! Aujourd’hui confronté à des risques accrus de gestion des effets de contagion entre des économies de plus en plus interconnectées économiquement et financièrement, mais encore très hétérogènes sur plusieurs points de vue, la Commission de la Cemac est toujours à l’œuvre. Entre temps, elle parle d’une croissance et des perspectives économiques favorables pour les trois prochaines années. En termes chiffrés, le taux de croissance dans la sous-région devrait s’établir autour de 3,2 % en 2019 et 3,5 % en 2020 et 2021, contre 1,5 % en 2018, -0,2 % en 2017 et -0,1 % en 2016.

    Bobo Ousmanou

  • Présidence du Cameroun : Dans l’âme des réformes

    Présidence du Cameroun : Dans l’âme des réformes

    Le magistère de Paul Biya à la présidence en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Cemac brille par la mise en œuvre du processus d’amélioration de la santé économique de la sous-région.

    «À la tête de la Cemac, il faut envisager l’hypothèse d’un Paul Biya transformé en visionnaire par la force des choses». D’apparence ironique, les mots de l’économiste camerounais Jonas Oleme ne sont pas tout à fait vains. Le 24 mars 2019, lorsqu’il est porté à la présidence en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Cemac, le chef de l’État camerounais sait où sont les priorités. Il faut entre autres accélérer les réformes structurelles, renforcer les cadres budgétaires, densifier les actions pour améliorer le volume des réserves de changes et renforcer la solidité du secteur financier.

    Dans le cadre de la mise en œuvre du programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), les États doivent se conformer à une réglementation de change révisée. Ceci en vue de clarifier certaines obligations précises incombant aux agents économiques et aux banques, de renforcer les obligations de communication d’informations, d’élargir la portée des contrôles de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) et du secrétariat général de la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac), et d’adopter des sanctions plus réalistes et plus faciles à appliquer.

    Sur ce point, Paul Biya met en place un projet mobilisateur et une méthode, le tout assigné à l’équipe de Daniel Ona Ondo. Sous la houlette du président de la Commission de la Cemac, les États, plus gros consommateurs de devises, sont contraints à plus de discipline. Ils sont désormais tenus d’adopter des budgets plus réalistes, en arrimant notamment leurs dépenses en devises (service de la dette, importations…) à leur niveau d’exportations (volumes des devises), grâce à des mesures correctives mise en œuvre par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) durcissant l’orientation de la politique monétaire et en renforçant l’application de la règlementation des changes .

    Sur le plan pratique, le travail a consisté à engager les structures étatiques, toutes les entreprises à rapatrier l’intégralité de leurs recettes d’exportation, conformément à la règlementation de change communautaire en vigueur ; exiger de l’exportateur, une caution bancaire chaque fois qu’il réalise une opération d’exportation hors zone Cemac, ainsi que de diversifier l’économie et le commerce intra-régional afin de réduire les sorties de devises.

    Sur ce plan, la surveillance multilatérale des politiques budgétaires est désormais plus appuyée. Elle s’appuie sur la définition d’indicateurs macro-économiques de convergence qui jouent le rôle de signaux permettant de prévenir tout dérapage et de préserver la discipline communautaire. Cette surveillance multilatérale consacre une véritable coordination des politiques budgétaires. Ceci grâce à l’harmonisation par les États membres de leurs législations dans divers domaines (investissements, marché du travail, etc.), ainsi que leurs calendriers budgétaires, leurs comptabilités nationales et les données macro-économiques nécessaires à l’exercice de la surveillance multilatérale.

    En termes d’actions fortes, Paul Biya aura œuvré pour l’accélération du processus d’unification des deux marchés financiers d’Afrique centrale. Avec la signature d’une convention d’unification le 31 mars 2019, le marché financier régional de la Cemac a amorcé dans une ère de régulation unique susceptible d’accélérer le développement du recours aux instruments et produits du marché des capitaux.

    On rappellera aussi que c’est sous Paul Biya que la Cemac et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont opté pour l’harmonisation du Tarif extérieur commun (TEC), donnant naissance à une seule et unique zone de libre échange pour l’ensemble de la région d’Afrique centrale.

    Ongoung Zong Bella

  • ZLECAF : Le secteur privé consulte

    ZLECAF : Le secteur privé consulte

    En compagnie de ses partenaires internationaux le Minepat, recueille les propositions du secteur privé à Douala dans le cadre de la dernière étape de l’élaboration de la stratégie nationale  de l’adhésion à la Zlecaf’’

    Le Cameroun ouvre ses frontières en 2020 dans le cadre du processus de la mise en œuvre effective de la zone de libre-échange continentale africaine. Sous l’impulsion du Ministre de l’Economie, du plan et de l’aménagement du territoire, le Cameroun, poumon économique d’Afrique Centrale, ne pouvait s’y engager sans consulter le secteur privé dont la base est  Douala, capitale économique. L’important étant l’adoption d’une démarche cohérente et proactive afin  d’obtenir une stratégie opérationnelle qui permette d’optimiser les bénéfices à tirer de la Zlecaf. ‘’Un opérateur qui n’était confiné que sur les marchés asiatiques, Européens, qui en plus aura 54 pays Africains, aura plus d’opportunités. En plus, la Zlecaf est la plus grande zone économique dans le monde avec 54 pays et vu les diversités qu’il y a  entre les 54 pays africains  permettrait que chaque opérateur privé puisse trouver de pouvoir vendre ou exporter dans un pays’’ expose Engelbert Olomo Ateke, Directeur de l’Economie du Minepat. Le secteur privé se trouve aux avant-postes pour la mise en œuvre de la Zlecaf. Il devra donc identifier les risques qui  pourraient  découler de la mise en œuvre de cette zone en y apportant les propositions et les mesures de mitigation adéquates.

    Dans le même sens, Mamadou Malick Bal du Bureau sous  régional pour l’Afrique Centrale de la Commission Economique pour l’Afrique explique ; ‘’nous sommes parti du principe  qu’il est absolument important que le secteur privé soit  associé à cet exercice parce que c’est lui qui sera porteur de cette Zlecaf ; cela voudrait dire que cette stratégie qui sera mise en œuvre prendra en compte toutes les préoccupations du secteur  privé notamment l’amélioration du climat des affaires, la baisse tarifaire et la réforme du cadre constitutionnel’’.

    En adhérant, à cette stratégie nationale, le secteur privé doit prioritairement, en vue d’une économie plus diversifiée et compétitive, œuvrer dans la transformation des produits locaux, à une consommation de  proximité, locale, et sortir d’un vieux modèle de croissance économique tiré essentiellement des matières premières et des produits agricoles afin de converger instamment vers un cercle de croissance inclusive, solidaire et durable.

    Tout compte fait, le Cameroun ménage sa monture en préparant  l’adoption de la stratégie sous régionale. C’est dans cette optique que sa stratégie nationale qui sera validée à la fin du mois en cours aura besoin de l’assentiment de toute les parties prenantes afin de  mieux tirer avantage de cet accord et juguler les difficultés.

    Alain BIYONG

  • Baliser l’entrée en s’inspirant du secteur privé

    Baliser l’entrée en s’inspirant du secteur privé

    La démarche entre dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie nationale en vue d’une adhésion sereine au grand marché africain.

    Pour une Zlecaf transformatrice.

    Pour le gouvernement camerounais, le secteur privé se trouve aux avant-postes pour la mise en œuvre de la Zone de libre-échange (ZLECAF) Dans le cadre du processus de la mise en œuvre effective le ministère de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du territoire (Minepat) a ouvert des consultations à Douala la semaine dernière. L’important étant l’adoption d’une démarche cohérente et proactive afin  d’obtenir une stratégie opérationnelle qui permette d’optimiser les bénéfices à tirer de la Zlecaf. « Un opérateur qui n’était confiné que sur les marchés asiatiques, Européens, qui en plus aura 54 pays Africains, aura plus d’opportunités. En plus, la ZLECAF est la plus grande zone économique dans le monde avec 54 pays et vu les diversités qu’il y a  entre les 54 pays africains  permettrait que chaque opérateur privé puisse trouver de pouvoir vendre ou exporter dans un pays’ », expose Engelbert Olomo Ateke, directeur de l’Economie du Minepat. ZLECAF. Il devra donc identifier les risques qui pourraient  découler de la mise en œuvre de cette zone en y apportant les propositions et les mesures de mitigation adéquates.

    Dans le même sens, Mamadou Malick Bal du Bureau sous  régional pour l’Afrique Centrale de la Commission économique pour l’Afrique explique ; ‘’nous sommes parti du principe  qu’il est absolument important que le secteur privé soit  associé à cet exercice parce que c’est lui qui sera porteur de cette Zlecaf ; cela voudrait dire que cette stratégie qui sera mise en œuvre prendra en compte toutes les préoccupations du secteur  privé notamment l’amélioration du climat des affaires, la baisse tarifaire et la réforme du cadre constitutionnel’’.

    En adhérant à cette stratégie nationale, le secteur privé doit prioritairement, en vue d’une économie plus diversifiée et compétitive, œuvrer dans la transformation des produits locaux, à une consommation de  proximité, locale, et sortir d’un vieux modèle de croissance économique tiré essentiellement des matières premières et des produits agricoles afin de converger instamment vers un cercle de croissance inclusive, solidaire et durable.

    Tout compte fait, le Cameroun ménage sa monture en préparant  l’adoption de la stratégie sous régionale. C’est dans cette optique que sa stratégie nationale qui sera validée à la fin du mois en cours aura besoin de l’assentiment de toute les parties prenantes afin de  mieux tirer avantage de cet accord et juguler les difficultés.

    Alain BIYONG

  • Immigration intra-africaine : Le Maroc régularise 23.000 Africains

    Immigration intra-africaine : Le Maroc régularise 23.000 Africains

    Une opération exceptionnelle de régularisation des migrants a été mise en place en milieu de semaine dernière.

    27 649 demandes de régularisation ont été traitées entre 2014 et 2015. Suite à cela, 23 096 personnes ont été régularisées, dont des mineurs non accompagnés et plus de 10.000 femmes.

    Lors d’une conférence de presse à Rabat le 31 octobre dernier, Ahmed Lahlimi Alami, patron du Haut-commissariat au Plan marocain a expliqué, dans un document rendu public, qu’une «deuxième phase d’intégration des personnes en situation irrégulière» avait été lancée le 15 décembre 2016, pour une durée d’un an.

    À la date du 31 décembre 2017, 28 400 demandes de régularisation, représentant 113 nationalités, ont été déposées par des migrants en situation irrégulière dans 83 provinces et préfectures du royaume.

    Le Haut-commissariat au Plan (HCP) a mené une enquête sur la migration internationale en vue d’appréhender tous ses contours au Maroc. Dans sa relation de coopération avec l’Afrique, «le Maroc peut aussi inspirer plusieurs pays».
    Le Maroc a été longtemps considéré comme un pays d’émigration, avant de devenir progressivement une destination pour des milliers de migrants subsahariens et arabes, venus volontairement, contraints par les conditions économiques ou politiques difficiles de leurs pays ou à la recherche d’un avenir meilleur.

    Le royaume a d’ailleurs entrepris un vaste chantier de réformes de sa Stratégie nationale pour l’immigration et l’asile (SNIA). Cette stratégie qui vise à assurer une meilleure intégration des migrants (irréguliers, régularisés, réfugiés, demandeurs d’asile et toute personne étrangère en situation de vulnérabilité au Maroc) et une meilleure gestion des flux migratoires dans le cadre d’une politique cohérente, globale, humaniste et responsable. Toute chose qui renforce le leadership du Maroc sur les questions migratoires en Afrique et donne une suite éloquente au discours du roi Mohamed VI lors du sommet Union européenne-Union africaine de novembre 2017 à Abidjan (Côte d’Ivoire).

  • Financement de développement : 125 % d’augmentation du capital de la Bad

    Financement de développement : 125 % d’augmentation du capital de la Bad

    Souhaitée et voulue par son top management, le capital de base de l’institution panafricaine passe de 93 milliards à 208 milliards dollars US.

    Plus de moyens pour la réalisation des High 5

    C’est la 8e et la plus importante hausse du capital dans l’histoire de la Banque africaine de développement (Bad). 115 milliards dollars US d’augmentation du capital. Les gouverneurs de la Banque africaine de développement, représentant des actionnaires de 80 pays, l’ont approuvé lors de l’Assemblée extraordinaire des actionnaires tenue à Abidjan, le 31 octobre dernier.

    Affectations
    La valorisation de cet appoint permettra, selon la Bad, de connecter à l’électricité ou d’améliorer les branchements électriques de 105 millions de personnes; faire bénéficier à 244 millions de personnes des améliorations dans l’agriculture; faire bénéficier des projets d’investissements à 15 millions de personnes; offrir un meilleur accès au transport à 252 millions de personnes et optimiser l’accès à l’eau et à l’assainissement pour 128 millions de personnes. Pour le président de la Bad, «la Banque continuera de jouer son rôle de chef de file dans le développement des infrastructures, le renforcement de l’intégration régionale, l’aide à la réalisation des ambitions de la Zone de libre-échange continentale africaine, l’appui aux États fragiles pour renforcer leur résilience, la gestion durable de la dette, la lutte contre le changement climatique et la stimulation des investissements du secteur privé. Nous ferons beaucoup plus. C’est un moment historique».

    Processus
    Dans son programme décennal d’implémentation des 5 priorités stratégiques (High 5) de la Bad, Akinwumi Adesina avait martelé son souhait de convaincre les actionnaires à relever le niveau d’ambition de l’institution. Il y a deux ans, la Banque africaine de développement a ainsi lancé des discussions en vue d’une augmentation générale du capital à l’effet d’accélérer la mise en œuvre de sa stratégie de développement, des objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

    Ces objectifs ont été repris lors des deux dernières assemblées annuelles de la Bad à Busan (Corée du Sud) en 2018 et à Malabo (Guinée Équatoriale) en 2019.Il y a eu une montée en puissance de cette ambition. Des consultations par région des gouverneurs pays (ordonnateurs) se sont déroulées au siège à Abidjan entre les deux évènements.

    S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture, le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a déclaré: «En intégrant les priorités du continent à travers le programme des “High-Five”, le Groupe de la Banque africaine de développement se révèle être un partenaire stratégique de premier plan pour les gouvernements africains».

    Bilan
    Au cours des quatre dernières années, la Banque africaine de développement a obtenu des résultats tangibles sur le terrain, par l’intermédiaire de ses «High5».Elle a contribué à plusieurs projets: raccorder 16 millions de personnes au réseau électrique; fournir à 70 millions de personnes des technologies agricoles en vue de la sécurité alimentaire; donner à 9 millions de personnes un accès au financement par le biais d’entreprises privées; offrir à 55 millions de personnes des services de transport améliorés et à 31 millions de personnes l’accès à l’eau et à l’assainissement.

    Selon le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, «Nous avons accompli de grandes choses, mais il reste encore beaucoup à faire. Notre responsabilité est de contribuer, très rapidement, à améliorer la qualité de vie des populations africaines. Cette augmentation générale du capital représente un engagement très fort de tous nos actionnaires à voir se concrétiser des projets de meilleure qualité, qui auront un impact significatif sur la vie des populations en Afrique dans les villes, dans les communautés rurales et pour des millions de jeunes gens et de femmes».

     

    Smail Chergui

    La pupille de la Russie à l’Union africaine?

    Le vent de critique a été ouvert par Djibouti. Il est reproché au commissaire algérien ses liens avec le pays de Vladimir Poutine.

    Ancien chef de mission diplomatique d’Alger à Moscou, Smail Chergui est accusé par un État membre de l’Union africaine d’être l’œil de Moscou à Addis-Abeba. Selon l’État djiboutien, il n’est pas anodin que le Conseil de paix et de sécurité ait aussi facilité le positionnement de l’État russe dans la résolution de certains conflits en Afrique, notamment en RCA.

    D’un point de vue personnel, Djibouti ne voit pas d’un bon œil le fait que le commissaire à la paix et à la sécurité soutienne une résolution de l’Union africaine qui vise globalement à fustiger la présence des bases militaires étrangères en Afrique. Le pays du président Ismail Omar Guelleh, soutenu par certains autres en Afrique, estime que la directive de l’UA est anti- occidentale et favorise la position de la Russie. Interrogé sur cette question lors des deux réunions du Conseil de paix et de sécurité (août et octobre), Smaïl Chergui n’a pas donné suite. La Russie avait d’ailleurs été invitée à la session d’août.

    Le ministre des Affaires étrangères djiboutien, Mahmoud Ali Youssouf, est allé jusqu’à demander à ses diplomates auprès de l’Union africaine(UA) et en Éthiopie d’avoir dans leur viseur le commissaire à la paix et à la sécurité (CPS) de l’UA, l’Algérien Smaïl Chergui, soupçonné d’avoir un agenda néfaste aux intérêts de Djibouti. Autre conséquence, Djibouti a décidé de rejoindre le Maroc qui est en litige avec l’Algérie sur le dossier du Sahara occidental. Un moyen pour Djibouti de mettre la pression sur Alger à l’effet d’écourter le séjour diplomatique de son commissaire à l’UA.

    Le pays est une plateforme de bases militaires étrangères. Il abrite celles des États-Unis d’Amérique, de la Chine, du Japon, de la France, de l’Italie et de l’Arabie Saoudite. Ce positionnement diplomatique de Djibouti a fait qualifier cette stratégie de «diplomatie du commerce des bases militaires».

    Smaïl Chergui est commissaire de l’Union africaine à la paix et à la sécurité depuis le 12 octobre 2013. Il a succédé à ce poste à Nkosazana Dlamini-Zuma, qui remplaçait à titre temporaire Ramtane Lamamra. Il a été ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République algérienne démocratique et populaire en Fédération de Russie entre 2001 et 2008. Il a également assumé les fonctions de consul général à Genève (Suisse) et de chef de mission diplomatique en Éthiopie.

    Zacharie Roger Mbarga

    Immigration intra-africaine 

    Le Maroc régularise 23.000 Africains

    Une opération exceptionnelle de régularisation des migrants a été mise en place en milieu de semaine dernière.

     

    27 649 demandes de régularisation ont été traitées entre 2014 et 2015. Suite à cela, 23 096 personnes ont été régularisées, dont des mineurs non accompagnés et plus de 10.000 femmes.

    Lors d’une conférence de presse à Rabat le 31 octobre dernier, Ahmed Lahlimi Alami, patron du Haut-commissariat au Plan marocain a expliqué, dans un document rendu public, qu’une «deuxième phase d’intégration des personnes en situation irrégulière» avait été lancée le 15 décembre 2016, pour une durée d’un an.

    À la date du 31 décembre 2017, 28 400 demandes de régularisation, représentant 113 nationalités, ont été déposées par des migrants en situation irrégulière dans 83 provinces et préfectures du royaume.

    Le Haut-commissariat au Plan (HCP) a mené une enquête sur la migration internationale en vue d’appréhender tous ses contours au Maroc. Dans sa relation de coopération avec l’Afrique, «le Maroc peut aussi inspirer plusieurs pays».

    Le Maroc a été longtemps considéré comme un pays d’émigration, avant de devenir progressivement une destination pour des milliers de migrants subsahariens et arabes, venus volontairement, contraints par les conditions économiques ou politiques difficiles de leurs pays ou à la recherche d’un avenir meilleur.

    Le royaume a d’ailleurs entrepris un vaste chantier de réformes de sa Stratégie nationale pour l’immigration et l’asile (SNIA). Cette stratégie qui vise à assurer une meilleure intégration des migrants (irréguliers, régularisés, réfugiés, demandeurs d’asile et toute personne étrangère en situation de vulnérabilité au Maroc) et une meilleure gestion des flux migratoires dans le cadre d’une politique cohérente, globale, humaniste et responsable. Toute chose qui renforce le leadership du Maroc sur les questions migratoires en Afrique et donne une suite éloquente au discours du roi Mohamed VI lors du sommet Union européenne-Union africaine de novembre 2017 à Abidjan (Côte d’Ivoire).

     

  • Lutte contre la pauvreté : Les propositions de la Banque mondiale à l’Afrique noire

    Lutte contre la pauvreté : Les propositions de la Banque mondiale à l’Afrique noire

    En développant le secteur agricole, il est possible d’améliorer les conditions de vie de plusieurs Africains.

    Une exploitatin agricole en Afrique subsaharienne: la voie de l’émergence

    L’Afrique compte plus de 416 millions de pauvres, c’est-à-dire des personnes vivant avec moins de 1,90 dollar US par jours. La plupart des pauvres (82%) vivent dans les zones rurales et tirent principalement leurs moyens de subsistance de l’exploitation agricole. Ceci s’explique par le fait que la principale source d’emploi et de revenu est composée de microentreprises non salariées. En cas de statu quo, le taux de pauvreté de la région devrait descendre à 23% d’ici 2030, faisant ainsi de la pauvreté mondiale un phénomène essentiellement africain, car 90 % des pauvres vivront sur le continent. Il est donc évident que l’Afrique n’atteindra pas l’objectif de développement durable (ODD) des Nations unies qui est d’éradiquer la pauvreté d’ici 2030.

    Toutes ces leçons sont tirées du rapport Africa Pulse de la Banque mondiale, rendu public le 9 octobre dernier. En son chapitre 3, il est question d’«accélérer l’éradication de la pauvreté en Afrique». Pour Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, «il est important, si l’on veut éradiquer la pauvreté en Afrique, d’accroitre la productivité du secteur agricole et de transformer notre agriculture».

    Inversion de la courbe
    Le rapport préconise plusieurs solutions: mettre l’accent sur les politiques pouvant augmenter les revenus des pauvres, notamment ce qui peut concourir à l’accroissement de la productivité agricole; connecter les pauvres au marché, en construisant des infrastructures leur permettant d’écouler leur production aisément et d’accroitre leurs revenus; rendre le financement accessible aux populations. Parmi les outils, l’économiste principal a présenté des éléments de réussite qui peuvent faire cas d’école: au Nigéria et au Kenya, des sociétés se sont spécialisées dans la location des tracteurs et autres intrants agricoles inaccessibles aux pauvres par leur coût, ceci à l’effet d’optimiser la productivité. Il a également proposé des solutions numériques qui peuvent faciliter l’accès au financement et mettre en relation les producteurs et les acquéreurs de produits agricoles (marchés agricoles virtuels).

    Fécondité, genre
    Le rapport soulève également 3 facteurs d’aggravation de la pauvreté sur le continent: la forte démographie, les inégalités hommes/femmes et les chocs climatiques. Pour ce qu’il est de la démographie, la fécondité élevée et la croissance démographique freinent la réduction de la pauvreté, car la production de richesse par pays reste insuffisante par rapport au nombre d’habitants. Ensuite, la Banque mondiale indique qu’en octroyant les mêmes chances aux femmes, elles produiraient autant voire plus que les hommes. On aurait ainsi une meilleure productivité, plus de revenus et de consommation pour les familles. En ce qui concerne les chocs climatiques, il est établi, selon le docteur Albert Zeufack, que la couche de la population la plus exposée au changement climatique ce sont les pauvres. À l’instar du cyclone qui a frappé le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi, ce sont les productions agricoles des populations qui ont été ravagées. Leurs revenus ont été hypothéqués, de même que leurs engagements sociaux (éducation, santé, logement…). Il faut de ce fait renforcer la résilience des populations face aux phénomènes climatiques violents.

     

    Afrique subsaharienne

    Les grandes économies tirent vers le bas!

    Elles font baisser la croissance moyenne du continent de 4 % à 2,6 %.

     

    L’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigéria, qui sont trois grandes économies africaines, ont une croissance économique inférieure à 1 %. C’est le constat effectué par la Banque mondiale, dans son rapport semestriel Africa Pulse. Cette performance constitue un contre-levier pour le continent noir. Si l’on ôtait ces trois pays, la croissance moyenne de l’Afrique subsaharienne serait de 4 % en 2019, bien mieux que ce qui est projeté, à savoir 2,6 %. «Ces données montrent le besoin de réformes structurelles dans ces grandes économies», a prévenu Albert Zeufack.

    La croissance africaine est tirée par plusieurs groupes. Le groupe principal est constitué de l’Éthiopie, du Rwanda, de la Côte d’Ivoire et du Ghana. Ces pays ont une croissance supérieure à 7%. Ils sont classés parmi les champions mondiaux de la croissance. 6 autres économies africaines croient à plus 6% par an: ce sont le Bénin, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, l’Ouganda et le Burkina Faso. Avec ces 10 économies, l’Afrique demeure l’une des régions les plus dynamiques dans le monde.

    Structure
    Cette atonie de la croissance africaine s’explique par 3 facteurs principaux: les incertitudes liées aux tensions commerciales dans le monde. Ce facteur qui affecte les exportations de l’Afrique dans le monde, les investissements en Afrique et donc la croissance du continent. Le second facteur est le ralentissement du rythme des réformes structurelles dans les pays. Il s’agit notamment des réformes dans le domaine de la gestion de la dette, dans le domaine des institutions du secteur public et de la gouvernance. Le troisième facteur a trait aux chocs climatiques marqués cette année par des catastrophes naturelles et une alternance de cycles de sécheresses et d’inondations qui affectent la production agricole sur le continent.
    Les répercussions directes sur les indicateurs économiques du continent sont la baisse des exportations, la baisse des investissements. D’une certaine façon, cela signifie que les gouvernements, les individus, les entreprises investissent de moins en moins et créent moins d’emplois sur le continent.

    Leçons
    Avec une croissance économique de 2,6 % et une poussée démographique de 2,7 %, l’Afrique connait une croissance nulle, voire négative, par tête. Si l’on met en perspective le taux d’inflation, il est clair que l’Afrique doit encore fournir beaucoup d’efforts.
    Globalement, cette croissance crée donc moins d’opportunités pour les Africains. Comme l’a indiqué sur son site internet Ibrahim Mayaki, secrétaire exécutif du Nepad, «la croissance ne se mange pas! Pourtant, ce n’est pas une fatalité. Pour obtenir une meilleure croissance en Afrique, les solutions sont connues: réformes structurelles, intégration régionale, investissements dans l’éducation et les infrastructures».

    Zacharie Roger Mbarga

  • L’Afrique à la conquête de la gouvernance mondiale : Fonction publique internationale : l’offensive africaine

    L’Afrique à la conquête de la gouvernance mondiale : Fonction publique internationale : l’offensive africaine

    L’Union africaine va proposer des candidatures uniques pour l’Union postale universelle et l’Organisation mondiale du commerce.

     

    Le postulant camerounais Younouss Djibrine

    En 2020, l’Afrique aura un candidat au poste de vice-directeur général de l’Union postale universelle (Upu). Il s’agit de l’actuel secrétaire général de l’Union panafricaine des postes (Upap), le Camerounais Younouss Djibrine. Le renouvellement de l’équipe dirigeante du Bureau international de l’Upu se déroulera en septembre 2020 en Côte d’Ivoire. Ce sera à la faveur du 27e congrès mondial de l’Union postale universelle (Upu). Lors de la dernière 32e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine qui s’est tenue à Addis Abeba au mois defévrier 2019, les chefs d’État ont «endossé cette candidature, faisant ainsi de ce haut fonctionnaire international le candidat de l’Afrique au poste de vice-directeur général de l’Upu» a déclaré Minette Libom Li Likeng. La ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, présidente en exercice de la conférence des plénipotentiaires de l’Upap, s’exprimait le 24 septembre 2019 à Genève (Suisse), à l’occasion du 3e congrès extraordinaire de l’Upu.

    De même, les ministres africains du Commerce négocient à l’effet de proposer une candidature africaine pour le poste de directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le mandat de l’actuel top management, Roberto Azevedo, arrive à son terme en 2021. Le sujet sera sur la table lors de la 10e réunion des ministres qui devrait avoir lieu à Lusaka dans les prochaines semaines. C’est un sérieux challenge, quand on sait que l’organisation est au cœur des enjeux géoéconomiques actuels: la guerre commerciale sino-américaine et la plainte déposée par la Chine à l’OMC, l’escalade fiscalo-douanière entamée par les États-Unis d’Amérique envers ses principaux partenaires commerciaux. En clair, les relations économiques internationales connaissent un dérèglement à endiguer, d’autant plus que la réforme de l’OMC devient un impératifurgent. Le profil reste donc à trouver afin de donner des chances à la candidature africaine.

    Polarisation
    À plusieurs reprises, l’Afrique a requis toute sa place dans la gouvernance mondiale. C’est le cas avec l’appel de Nice où 38 chefs d’État et de gouvernement africains présents au sommet Afrique-France de Nice ont demandé une meilleure représentation du continent dans les organisations internationales, et notamment au Conseil de sécurité des Nations unies.

    Le président Paul Biya a convoqué, en mai 2010, la conférence Africa 21, qui célébrait les cinquantenaires des indépendances sur le continent. Elle questionnait la place de l’Afrique dans la gouvernance internationale. Près d’une décennie plus tard, l’évaluation n’est pas très reluisante. Un Africain préside la 74e session de l’Assemblée générale de l’Onu: le Nigérian Tijjani Muhammad-Bande. Depuis 1961, 13 Africains ont été élus à la présidence de l’Assemblée générale des Nations unies. Quatre pays d’Afrique de l’Ouest (le Libéria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Nigéria à deux reprises), trois d’Afrique du Nord (la Tunisie, l’Algérie et la Libye), deux d’Afrique australe (la Zambie et la Namibie), deux d’Afrique de l’Est (l’Ouganda et la Tanzanie) et un d’Afrique centrale (le Gabon) ont présidé l’organe onusien représentatif de l’ensemble des États membres de l’Onu.

    Une Africaine dirige l’Organisation mondiale de la francophonie. Deux Africains ont officié au secrétariat général de l’Onu. De quoi faire la fine bouche!

    Zacharie Roger Mbarga

    Gouvernances internationales : Ces organisations infranchissables

    Il faudra beaucoup de temps à l’Afrique pour s’affirmer comme puissance à l’échelle mondiale. Si le poids dans le commerce et la finance internationale constitue les préalables sine qua non, le management des organisations internationales stratégiques est indicateur déterminant.

    La Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), le Conseil de paix et de sécurité de l’ONU, l’Organisation mondiale du commerce, la FIFA entre autres, avec la multipolarisation des relations internationales, le contrôle ou simplement le management de ces institutions se fait de plus en plus avec une approche régionale. Ainsi, l’Europe veut garder une main sur le FMI et les États-Unis contrôlent la Banque mondiale.

    Principalement, l’Afrique ne saurait ignorer que le contrôle d’une organisation internationale passe principalement par la taille des contributions au budget ou encore par la taille des réserves, lorsqu’il s’agit d’une institution financière.
    Il devient ainsi aisé d’expliquer les échecs de l’ex-ministre nigériane des Finances, Ngozi Okonjo-Iweala.

    Facteurs
    Plusieurs facteurs expliquent la marginalisation de l’Afrique dans la gouvernance mondiale. Le juriste Andela, dans son blog le portail du droit, évoquel’histoire (passé colonial, perceptions extérieures sur l’Afrique y compris celles des Africains sur eux-mêmes); l’économie (extrême pauvreté, sous-développement, 3 % de contribution au commerce mondial, dépendance à l’aide); la gouvernance et la sécurité (instabilité politique, déficit démocratique, changements anticonstitutionnels de gouvernement, guerres civiles, émeutes, absence de l’État de droit).

    Optimisation
    Infléchir cet état des choses commande que l’on «abandonne les jérémiades au sein des instances internationales. Le rôle de l’Afrique dans la gouvernance mondiale s’accroîtra lorsqu’on va privilégier l’approche collective. Ceci suppose la définition de positions communes africaines sur les grandes questions internationales», indique l’expert. Il s’agit de donner sens au slogan de l’agenda 2063,«une Afrique intégrée, prospère et en paix, gérée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique dans l’arène internationale».

    Zacharie Roger Mbarga

  • Crise libyenne : L’Afrique rejette les pressions externes

    Crise libyenne : L’Afrique rejette les pressions externes

    Le continent réclame une feuille de route et un envoyé spécial unique ONU-UA.

    Les chefs d’États africains sont décidés à ne pas laisser la Libye une fois de plus entre les mains étrangères au continent. Au terme d’une réunion à huis clos le 7 juillet, lors du sommet de Niamey, le Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye n’a pas caché «sa profonde préoccupation face aux ingérences extérieures persistantes dans les affaires intérieures de la Libye. Motivées par des intérêts égoïstes, elles continuent de compromettre les efforts déployés pour asseoir un cessez-le-feu permanent et inconditionnel, comme condition indispensable au dialogue et à une solution inclusive libyo-libyenne», indique le communiqué final de la réunion à huis clos.

    Afin d’exécuter son mandat et de ramener la quiétude en Libye, le Comité, dirigé par Denis Sassou Nguesso, suggère «la nomination d’un envoyé spécial conjoint de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations unies». La visée, pour l’organisation continentale, est de «renforcer la coordination des efforts des deux organisations. Ce renforcement doit se faire sur la base d’une feuille de route unique, élaborée par cet envoyé spécial conjoint, comme outil pour apporter un soutien unifié aux efforts de paix déployés par les Libyens» précise ledit communiqué.

    Plusieurs médias, dont l’AFP, et le 360 Afrique, ont rapporté une réunion tendue. Selon une source diplomatique citée par lesdits médias, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, pourtant président en exercice de l’UA et omniprésent lors du sommet, n’a pas voulu y participer, laissant son ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, y représenter l’Égypte. Les conclusions devaient être validées par toutes les parties avant d’être diffusées, selon la même source.

    Rappelons toutefois que la nomination d’un envoyé conjoint pour épauler l’émissaire de l’Onu en Libye, Ghassan Salamé, est une solution ancienne. Elle a été suggérée lors du sommet de février à Addis Abeba.

    Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire

  • Paradis fiscal : L’île Maurice au banc des accusés

    Paradis fiscal : L’île Maurice au banc des accusés

    Le pays est devenu un pipeline pour l’évasion fiscale !

    Avec une fiscalité très avantageuse (entre 0 et 15 % d’imposition) pour les entreprises domiciliées sur son territoire, son secret bancaire et les conventions de non double imposition, l’île Maurice a contribué au détournement fiscal dans plusieurs pays africains et occidentaux. La mèche est vendue par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui publie près de 200 000 documents. Ces derniers révèlent la contribution du cadre fiscal mauricien dans le détournement de recettes fiscales de 45 pays, dont 15 pays africains, entre 1990 et 2017. Il s’agit principalement des États liés par des conventions fiscales avec l’île Maurice. Le Sénégal, la Tunisie, l’Afrique du Sud et le Rwanda font partie des quinze pays africains signataires de ces traités, accusés de déposséder ces mêmes États d’importantes recettes fiscales.

    Comme l’indique Jeune Afrique sur son site internet, les conventions bilatérales avaient pour but de favoriser l’investissement international. Elles permettent aux entreprises domiciliées à l’île Maurice de ne payer aux États signataires qu’un faible taux d’imposition sur leurs profits réalisés dans ces pays, puis de régler le reste de leurs impôts au fisc mauricien. C’est pourquoi l’impôt sur les sociétés est extrêmement bas, voire inexistant. Elles peuvent par la suite, grâce à d’autres conventions fiscales, rapatrier leurs profits vers leurs sièges sociaux et leurs actionnaires.

    Manque à gagner
    Le problème est préoccupant sur le continent. Le thème de l’année 2018 à l’UA était la lutte contre les flux financiers illicites. Le rapport Thabo Mbeki indiquait déjà que l’optimisation et l’évasion fiscales causent chaque année à l’Afrique des pertes estimées à 50 milliards de dollars. Avec un PIB de 14,22 milliards de dollars en 2018 (selon la Banque mondiale), Maurice accueillerait dans ses multiples services financiers et fiscaux 630 milliards de dollars d’actifs issus de firmes étrangères (d’après les estimations de l’ICIJ), et suivant l’OCDE.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Tunisie : Il était une fois, Essebsi

    Tunisie : Il était une fois, Essebsi

    L’Afrique perd un homme de conviction et la Tunisie un de ses plus valeureux combattants pour la dignité.

    Un combattant, un idéaliste, un âme éternellement jeune

    Une fois l’annonce du décès du président Beji Caid Essebsi le 25 juillet, l’Union africaine a déclaré un deuil continental. Comme signes extérieurs, l’organisation continentale a mis ses drapeaux en berne pendant trois jours à son siège à Addis Abeba, ainsi que dans toutes les délégations de son système. En Tunisie, c’est un monument de l’histoire de la Tunisie qui rejoint ses pairs.

    L’infatigable
    Beji Caid Essebsi était sans aucun doute le dernier mohican tunisien. Dès 1938, alors jeune étudiant, il entame son engagement militant. Son éternel combat pour la dignité débute lorsqu’il devient vice-président de l’Association des étudiants musulmans nord-africains et membre actif de la résistance contre le protectorat français. Ami de lutte du président Bourguiba, il fut plusieurs fois ministre sous sa présidence, de 1965 à 1986. Dans la sécurité, la défense ou les affaires étrangères, il a toujours eu un rôle de premier plan auprès de Bourguiba. Il lui consacrera d’ailleurs un ouvrage intitulé «Habib Bourguiba : le bon grain et l’ivraie». Il finira par entrer en désaccord avec son système de gouvernance. Il fera de même avec Ben Ali. Après la révolution de 2011 et le départ de Ben Ali, il devient, le 27 février, Premier ministre du gouvernement provisoire postrévolutionnaire. Il quitte ce poste, le 24 décembre, pour céder la place à Hamadi Jebali. Il fonde le parti Nidaa Tounes, officiellement reconnu le 6 juillet 2012. Son élection à la tête de la Tunisie moderne en 2014 est la consécration d’une carrière politique. Il a la lourde responsabilité de forger la seconde république.

    L’incompris
    «Un jour ils comprendront, mais ce jour-là, je ne serai plus de ce monde», confiait Béji Caid Essebsi à Saida Garrach, porte-parole de la présidente, quelques mois avant son décès. Le 5 octobre 2011, il se rend aux États-Unis à la suite de l’invitation du président Barack Obama ; il y rencontre le président du Sénat Daniel Inouye et la secrétaire d’État Hillary Clinton. Il affirme «l’existence d’une ligne rouge à ne pas dépasser, et qui consiste à garder la définition de la Tunisie telle qu’inscrite dans la Constitution de 1959, un pays dont la religion est l’islam, et non pas une République islamique». Tout en exerçant la fonction présidentielle, celui qu’on nommait affectueusement BCE n’a pas cessé d’être militant.

    Le 30 janvier, Béji Caïd Essebsi participe au 24e sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, qui marque sa première sortie à l’étranger depuis son investiture. Il déclare que « la guerre nous a unis dans le passé dans notre lutte contre le colonialisme. Elle nous unit aujourd’hui plus que jamais dans la lutte contre le terrorisme ». Il affirme « la fierté de la Tunisie pour son appartenance africaine et sa détermination à reprendre sa place, à restaurer son prestige et l’éclat de ses liens historiques avec les pays du continent ». Il met l’accent, non seulement sur la lutte contre les organisations terroristes, mais aussi sur sa détermination à trouver une solution concernant la crise que connaît la Libye.

    La Libye est l’un des dossiers sur lesquels il s’est le plus appesanti. À Paris, il déclare au président Macron que la solution militaire a toujours été la pire. Il lui indique que la solution est d’accompagner les Libyens à se parler et à se comprendre. Il est donc normal que la Libye et l’Algérie aient déclaré 3 jours de deuil national pour lui rendre hommage.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Songwe discute de la mise en œuvre de l’initiative Belt and Road avec la délégation chinoise

    Songwe discute de la mise en œuvre de l’initiative Belt and Road avec la délégation chinoise

    La Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, a rencontré le 31 mai dernier, une délégation de la Commission nationale pour le développement et la réforme de la Chine (NDRC) et ont eu des discussions fructueuses sur la mise en œuvre de l’ambitieuse initiative belt and road.

    Cette visite fait suite à la signature du Cadre d’action relatif à la Silk Road Economic Belt et à la 21st Century Maritime Silk Road entre la CEA et la NDRC en avril 2019.

    M. Zhai Dongsheng, Directeur général du Centre de l’initiative Belt and Road (BRIC), a dirigé la délégation chinoise.

    Les discussions entre Mme Songwe et M. Zhai ont principalement porté sur l’identification de mesures concrètes pour rendre opérationnel le Cadre d’action entre les deux organisations sur l’initiative road and belt.

    La secrétaire exécutive souligne les possibilités d’engagements concrets sur des investissements croissants, des Partenariats public-privé (PPP), la numérisation, la connectivité énergétique, ferroviaire et des transports en Afrique, en tirant parti des synergies de la BRI et de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECA).

    Ils conviennent de la nécessité de collaborer ensemble dans les grands domaines des transports, du rail, de l’énergie et de la numérisation ; ils soulignent l’importance de l’économie numérique et la nécessité de se concentrer sur des projets pilotes pouvant apporter les résultats de la BRI.

    « Nous avons réussi à rassembler la perspective africaine et l’initiative BRI entre les populations de manière constructive pour le continent africain et la Chine. Nous nous intéressons maintenant à ce que nous pouvons faire concrètement pour que la BRI passe plus rapidement à la deuxième phase de mise en œuvre », dit Mme Songwe.

    Mme Songwe et M. Zhai conviennent également de former conjointement des responsables africains aux PPP pour les projets énergétiques et d’infrastructures et la CEA continuera d’aider le continent à formuler des recommandations pouvant aider à résoudre ses problèmes d’alimentation et de connectivité.

    « Nous concentrons la deuxième étape de la BRI sur la mise en œuvre et nous pouvons œuvrer ensemble sur un certain nombre de projets spécifiques », déclare M. Zhai.

    La BRI a été lancée par le Président chinois Xi Jinping en 2013 avec pour objectifs principaux la coordination des politiques, la connectivité des infrastructures, le commerce sans entraves, l’intégration financière et le renforcement des liens entre les peuples.
    Source: CEA
  • Songwe et le président du Comité économique et social de l’UE discutent des avantages de la ZLECA

    Songwe et le président du Comité économique et social de l’UE discutent des avantages de la ZLECA

    La Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, a rencontré ce 31 mai 2019, une délégation de l’Union européenne pour discuter du rôle des acteurs non étatiques dans le succès de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).

    La délégation de l’UE était dirigée par le Président du Comité économique et social européen (UE-CESE), Luca Jahier.

    Le commerce, les investissements, la croissance économique et les migrations ont été au cœur des discussions qui ont eu lieu au lendemain de l’entrée en vigueur de la ZLECA.

    La Secrétaire exécutive souligne le rôle de la ZLECA en tant que stimulant fascinant et prometteur pour la croissance économique en Afrique, les investissements dans les infrastructures ainsi que pour aider à résoudre les causes économiques de la migration africaine vers l’Europe, entre autres. Elle souligne que le nombre de migrants africains se rendant en Europe est bien inférieur à ce qui est rapporté au niveau international.

    Selon Mme Songwe, « L’un des impacts les plus importants de la ZLECA est qu’elle ouvre la porte au financement des besoins en infrastructures de l’Afrique, qu’il s’agisse des chemins de fer, des autoroutes, des télécommunications ou de l’énergie. L’émergence d’infrastructures adéquates créera à son tour des chaînes de valeur capables de renforcer les anciens marchés, créer de nouveaux marchés et davantage d’emplois ».

    Le Comité économique et social de l’UE considère l’Afrique comme un partenaire commercial sérieux, en particulier dans le contexte des deux accords post-Lomé / Cotonou, où de nombreux travaux ont été entrepris par le Comité des groupes des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, indique M. Jahier.

    « L’UE-CESE reconnaît une Afrique en pleine renaissance. Cela a été démontré par la nouvelle Commission européenne qui donnera la priorité à l’Afrique », ajoute-t-il.

    Les deux conviennent de travailler ensemble sur des moyens concrets d’amplifier le rôle des acteurs non étatiques au début de la mise en œuvre de la ZLECA.

    En 2018, l’UE a lancé la deuxième phase du Programme panafricain visant à financer des projets en Afrique au niveau continental ou interrégional pour la période 2018-2020.

    Le président de l’UE-CESE invite la CEA à entreprendre avec le comité des activités conjointes et à coopérer sur divers aspects de la mise en œuvre de la ZLECA, susceptible de changer la donne, notamment en facilitant le dialogue entre Africains et Européens et en œuvrant pour un climat propice aux investissements sur le continent.

    Le CESE est la voix de la société civile organisée au sein de l’architecture institutionnelle de l’Union européenne depuis sa création en 1957. Il ne fait pas voter les lois mais apporte une expertise à l’élaboration des politiques de l’UE en conseillant le Parlement européen, le Conseil et les Commissions. Le CESE fournit un forum de discussion entre différentes parties prenantes afin de parvenir à un consensus dans l’intérêt public.
    Source: CEA
  • Zone de Libre Echange Continentale Africaine : A vos marques, commercez !

    Zone de Libre Echange Continentale Africaine : A vos marques, commercez !

    Ce 30 mai, le marché unique africain sera porté sur ses fonds baptismaux conformément à l’article 23 de l’accord de Kigali.

     

    Plus que quelques heures et le continent africain aura son marché. 23 pays africains, considérés comme les pères fondateurs, ont permis la création et le fonctionnement du vaste marché africain. A travers cette officialisation, la Zlecaf connait une existence juridique irréversible. L’article 23 de l’accort portant création de la zone de libre échange continentale africaine énonce que « l’Accord et les Protocoles entrent en vigueur trente (30) jours après le dépôt du vingt-deuxième (22ème) instrument de ratification ». La commission de l’Union Africaine a reçu déjà 23 dépôts d’instrument de ratification. Le dernier en date étant celui du Zimbabwe le 24 mai dernier. Les dépôts ayant fait l’histoire c’est ceux de la Sierra Leone et de la République Arabe Saharawi respectivement 21ème et 22ème.

    En attendant le flux

    Du point de vue opérationnel et matériel, il faudra attendre le mois de juillet. Lors du sommet de l’UA à Niamey du 7 juillet prochain, les Etats africains, les opérateurs économiques et la société civile lanceront officiellement la Zlecaf.

    D’ici là, les négociations vont se poursuivre sur plusieurs aspects de l’Accord afin de le rendre véritablement effectif. Plusieurs modalités de mise en application de l’accord doivent être entièrement validées. Parmi les aspects qui restent à négocier figurent les règles d’origine de la zone, les concessions tarifaires pour le commerce de marchandises, les modalités de paiement et de règlement ainsi que les obstacles non tarifaires.

    Pour ce qui est des règles d’origine, l’état d’avancement des négociations sur les règles d’origines (RO) est encourageant. Sur les 96 chapitres du système harmonisés des RO, 82 ont été adoptées, soit un pourcentage de 85%. 14 chapitres font encore l’objet d’âpres négociations.

    Zacharie Roger Mbarga

  • ZLECAF : Adhésion du Nigéria : le lobbying de l’UA

    ZLECAF : Adhésion du Nigéria : le lobbying de l’UA

    Afin d’éviter l’entrée en vigueur de la Zlecaf sans la première économie du continent, la Commission de l’UA se lance dans une opération de persuasion.

    African continental free trade

    La dernière action en date c’est l’entretien, dans le Financial Time, du commissaire de l’UA au commerce et à l’industrie, Albert Muchanga. Dans le quotidien britannique, il affirme : «nous encourageons le Nigéria à figurer parmi les membres fondateurs de la ZLEC en ratifiant l’accord avant le 30 mai. La part de l’Afrique dans le commerce mondial augmente grâce à la croissance du marché intérieur. C’est dans leur intérêt de ratifier».

    Bien plus, la Commission de l’UA et ses partenaires de la CEA, du CAPC et autres ont mené des fora de sensibilisation, des consultations et bien d’autres. Le quart de ces actions s’est fait sur le continent, à Abuja, dans l’objectif de procéder aux échanges commerciaux sur le continent. C’est dans le but de toucher une plus large palette d’acteurs. Déjà, le Nigéria a repris sa place dans les négociations de la Zlecaf après l’avoir quitté en 2018.

    L’UA veut à tout prix éviter le message que renverrait une entrée en vigueur de la Zlecaf sans le Nigéria. Les hésitations du Nigéria tendent à légitimer les tergiversations d’autres États qui y trouvent une justification évidente.

    Prudence nigériane
    Du côté du Nigéria (plus grande économie d’Afrique et pays le plus peuplé), l’enthousiasme demeure mesuré. On craint que le libre-échange nuise à l’industrie locale, qui bénéficie déjà d’un marché intérieur de plus de 190 millions de personnes.
    «Je peux comprendre la préférence de l’UA selon laquelle le Nigéria est un signataire fondateur. Je le comprends tout à fait, car le Nigéria est un point d’ancrage important pour l’Afrique dans son ensemble», a déclaré Mansur Ahmed, président de l’Association des industriels du Nigéria, puissant groupe de pression du commerce. C’est l’organisation ayant appelé le Nigéria à la prudence. Elle mène un bras de fer contre l’Association nigériane des chambres de commerce, de l’industrie, des mines et de l’agriculture qui soutient le projet.

    Le président Buhari a mis en place une commission chargée d’étudier les effets de la zone de libre-échange et MAN a déclaré qu’il souhaitait que le rapport soit rendu public avant la signature de l’accord par le Nigéria.

    Dans une étude au profit de l’office nigérian des négociations commerciales, l’adhésion du Nigériaà la Zlecaf sera «très avantageuse pour les entrepreneurs nigérians» affirme Muda Yusuf, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie de Lagos (LCCI). L’étude a été réalisée par un consortium d’universitaires et d’instituts de recherche. Le rapport liste les nombreux bénéfices que le pays pourrait tirer. Il assure que les objectifs économiques du Nigéria sont les mêmes que ceux établis par la ZLEC.

     

    Zacharie Roger Mbarga

    Secrétariat de la Zlecaf

    7 pays en lice pour abriter le siège

    Madagascar, le Ghana, le Sénégal, Eswatini, l’Égypte, le Kenya et l’Éthiopie sont tous candidats pour accueillir le secrétariat de la zone de libre-échange continentale. Depuis deux mois, le département du commerce et de l’industrie de l’UA évalue les aptitudes de chaque pays.

     

    L’article 13 de l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine énonce que «la Conférence crée le Secrétariat, décide de sa nature, sa localisation, et approuve sa structure ainsi que son budget. Le Secrétariat est un organe institutionnel du système de l’Union africaine ayant une autonomie fonctionnelle et dotée d’une personnalité juridique indépendante. Le Secrétariat est autonome vis-à-vis de la Commission de l’Union africaine. Les fonds du Secrétariat proviennent du budget annuel global de l’Union africaine. Les pouvoirs et les fonctions du Secrétariat sont déterminés par le Conseil des ministres du Commerce».

    C’est le 7 juillet 2019, à Niamey au Niger, au cours du sommet extraordinaire de l’Union africaine que le pays devant accueillir le secrétariat sera connu.

    Enjeux
    Le secrétariat de la Zlecaf est l’organe de suivi/évaluation de la mise en œuvre de ce projet intégrateur. Au regard de l’envergure de la Zlecaf, c’est une opportunité de visibilité pour le tourisme, l’attrait des investissements, mais aussi la spécialisation professionnelle pour les métiers en rapport avec son objet.

    Le Ghana est un candidat déterminé. Pays à la fibre panafricaniste reconnu, il est de notoriété publique qu’il n’abrite aucun organe de l’UA. Le pays a lancé un lobbying offensif à l’échelle sous-régional, régional et continental, en vue d’obtenir le siège. Reçu en audience le 10 mai dernier par le président burkinabé Roch Marc Kaboré, le ministre ghanéen du Développement des chemins de fers, Joe Ghartey, émissaire spécial du président ghanéen, a déclaré : «le Ghana est stable sur les plans politique et économique, et dispose des infrastructures nécessaires en termes de santé, d’éducation pour accueillir un tel organe. Plus encore, le Ghana est très engagé depuis le début pour la mise en place de la zone».

    Zacharie Roger Mbarga

  • Élections générales en Afrique du Sud : Victoire et régression pour l’ANC

    Élections générales en Afrique du Sud : Victoire et régression pour l’ANC

    Le parti historique de Nelson Mandela remporte la majorité absolue aux élections législatives et provinciales, mais connaît un recul très important avec l’émergence des partis des extrêmes.

    Malgré une victoire certaine aux élections générales, l’African National Congress (ANC) enregistre le score le plus faible en 25 ans de pouvoir. L’ANC du président Cyril Ramaphosa se dirige vers une victoire à moins de 60% des suffrages selon les tendances de dépouillement. Mathématiquement, cette avance confortable, qui équivaut à une majorité absolue à l’Assemblée nationale, permet au parti du black empowerment d’assurer un mandat entier au président sud-africain.

    Contre performance
    En comparaison au scrutin de 2014, l’ANC enregistre un recul de cinq points, la performance la plus basse depuis sa prise de pouvoir.

    En deuxième position arrive l’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition, avec un score décevant de 20,6 % des voix, en nette baisse par rapport à celui de 2014 (22,2 %). Le parti de gauche radicale dit des combattants pour la liberté économique, du transfuge de l’ANC Julius Malema, arrive en troisième position. Gagnant 4 points par rapport aux dernières législatives, le parti de Julius Malema se renforce sur l’échiquier politique, profitant d’un taux de chômage à 27%, d’un niveau de pauvreté élevé et des inégalités criantes.

    Ayant fait campagne sur le slogan «Notre terre et du travail maintenant», la percée de Julius Malema confirme la montée du nationalisme noir. Toute chose qui a provoqué une réaction au sein de la minorité blanche. Une partie des voix de la communauté afrikaners, Sud-Africains blancs d’origine néerlandaise, s’est d’ailleurs reportée sur le Front de la liberté (VF Plus). Il s’agit d’un parti conservateur blanc, dirigé par Peter Groenevald, qui semble-t-il, doublera son score. Le parti d’extrême droite du Front de la liberté se maintient donc en quatrième position avec 3,21 %. Cyril Ramaphosa se prépare à prendre les rênes d’une société profondément opposée et donc fracturée.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Soulèvements en Afrique : Quand le dividende démographique se transforme en opposition

    Soulèvements en Afrique : Quand le dividende démographique se transforme en opposition

    La démographie est en train de rattraper les pays « statiques » qui ne répondent pas aux aspirations de la population, à l’instar de l’Algérie ou du Soudan.

    La jeunesse algérienne ne faiblit pas face au système Boutteflika

    « La jeunesse africaine ne supporte plus les gouvernements de rentiers », affirme sans ambages l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes, dans le magazine français Le Monde Afrique, le 6 mai dernier. L’ancien secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) voit en la chute des dirigeants algériens Abdelaziz Bouteflika et soudanais Omar Al-Bachir le signe de l’aversion croissante de la jeunesse africaine pour les gouvernements improductifs.

    La moyenne d’âge sur le continent africain est de 19 ans. « Il y a un changement de paradigme qui est en train de se produire en Afrique. Le continent se divise de plus en plus en deux blocs : d’un côté, on a des pays réformistes qui transforment leur économie et répondent aux aspirations de leur population. D’un autre côté, on a des pays statiques, comme l’Algérie et le Soudan, qui ont des difficultés à réformer, ce que la jeunesse ne supporte plus. Impatiente, elle veut des débouchés et aspire à la modernité. On peut prédire que des pays qui se trouvent dans une situation comparable subiront le même sort » tranche l’actuel haut représentant de l’Union africaine pour la négociation de la relation post 2020 avec l’Union européenne.

    Structure
    Qu’il s’agisse du Printemps arabe ayant causé le départ des présidents tunisien et égyptien d’alors, ou des récents soulèvements populaires en Algérie et au Soudan, le dénominateur commun est la précarité socio-économique des populations. Pour preuve, le déclencheur du soulèvement populaire au Soudan fut l’augmentation du prix de la baguette de pain. Chaque fois, c’est la jeunesse qui est descendue dans les rues pour crier le ras-le-bol des conditions d’existence précaire.
    Les vagues de jeunes envahissant les rues d’Alger ou de Khartoum faisaient la cherté du coût de la vie, à l’insuffisante diversification économique susceptible d’engloutir la masse au chômage.

    Au-delà de la cherté de la vie, du chômage, de l’embastillement de certaines personnes, l’une des causes profondes des soulèvements populaires en Afrique est l’importance des inégalités. Elles sont à la fois sociales, économiques, culturelles et politiques. La répartition spatiale et sociale des opportunités et des fruits de la croissance est une des causes de plusieurs soulèvements qui, parfois, se sont achevés en crise sociopolitique majeure.

    Propagation
    Le sociologue belge François Polet, dans son récent article « Afrique subsaharienne : entre révoltes populaires et restaurations autoritaires », explique que les récentes révolutions sur le continent sont parties des protestations liées aux conditions de vie. La jeunesse constitue le principal front de protestation à la lumière des mouvements similaires en cours sur le continent. Au Zimbabwe, la hausse du prix du carburant a attisé les feux du mécontentement entre janvier et février. Avec un taux d’inflation de 50 % et le litre de carburant à 3,31 dollars (soit le plus cher au monde), le pays connaît aussi une grave pénurie de produits alimentaires. En Guinée, la cherté de la vie provoque l’ire de la population, qui voit d’un très mauvais œil les tentations à un troisième mandat du président Alpha Condé. Selon le site mosaiqueguinee.com, plusieurs manifestations ont été interdites par les autorités, celles-ci se disant fondées par une décision du ministère de l’Intérieur, datant de juillet 2018.

     

    Africa Moves

    Un sommet pour les startups du continent

    Le premier salon de la tech et de l’innovation 100 startups africaines se tiendra du 17 au 21 juin à Tunis.

     

    Le « Big summit » des techpreneurs, comme l’expliquent les organisateurs, réunit ce qui se fait de mieux sur le continent africain en matière d’innovation. Durant cinq jours, les startupers du continent vont échanger leur expérience, voir leur compétence renforcer dans plusieurs domaines. L’objectif est de développer leurs activités, avoir la capacité de lever des fonds, avoir la capacité de tisser des partenariats et prendre connaissance des opportunités et des mutations de l’écosystème économique de l’Africain.

    Cette rencontre est organisée par l’association française Enterpreuneurship & Diversity Network (EDN), qui accompagne les startups dans la concrétisation et la pérennisation de leurs idées. Elle propose un modèle d’accompagnement, de soutien et d’accélération de l’innovation, multipliant les possibilités de réalisation des projets, quel que soit le secteur en question. À la fois conseiller, accélérateur et incubateur, EDN a une portée internationale. Elle a pour objectifs de favoriser l’entrepreneuriat, encourager le respect de la diversité, accélérer le développement et le déploiement des technologies nécessaires pour relever les défis de demain, assurer une croissance intelligente, durable et inclusive.

    Enjeux
    La création de la Zone de libre-échange continentale africaine, dès le 30 mai, offre aux opérateurs économiques un marché unique comptant 1 milliard 400 millions d’habitants. Avec le développement exponentiel de l’économie numérique, notamment du e-commerce et des fintech, les e-solutions trouvent en Afrique un facilitateur d’existence.

    À la question « pourquoi la Tunisie ? », les organisateurs répondent : « Tout d’abord, la Tunisie vient d’adopter le Startup Act, loi destinée à promouvoir les startups tunisiennes. De plus, il s’agit d’un hub reconnu en Afrique et d’une destination touristique africaine leader, possédant les infrastructures nécessaires à la tenue d’un tel évènement (aéroport Tunis-Carthage, hôtels de standing, excellentes routes, etc.). La Tunisie accueillera donc l’évènement principal d’Africa Moves, the Big Summit ».

    Cibles
    Africa Moves s’adresse à la communauté mondiale de l’innovation (acteurs & décideurs) et l’invite à venir rencontrer les disruptifs africains pour construire ensemble les ponts de l’innovation entre les différents hubs mondiaux. Au Palais de la culture à Tunis et sur une superficie de 20 000 m2, le Big Summit réunira 100 startups africaines, 8000 participants et plus de 150 speakers. 1 festival, 1 women day, plus de 100 tables rondes et 10 parcours agrémenteront les exposants et autres participants.

    Pour les organisateurs, Africa Moves invite les leaders et acteurs de l’Afrique innovante et du monde entier à venir se rencontrer et à échanger dans le cadre d’évènements exceptionnels. Destiné à s’inscrire durablement sur la carte de l’innovation mondiale, Africa Moves est rythmé par 4 évènements annuels majeurs.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Union africaine : 650 millions de dollars pour autonomiser la jeunesse

    Union africaine : 650 millions de dollars pour autonomiser la jeunesse

    Ces promesses de financement ont été faites à l’occasion deuxième forum panafricain de la jeunesse. Elles visent à offrir des millions d’emplois aux jeunes du continent d’ici 2021.

    Moussa Faki congratulant son envoyée spéciale pour la jeunesse Aya Chebbi

    Le deuxième forum panafricain de la jeunesse s’est tenu à Addis Abeba au siège de l’Union africaine du 24 au 27 avril 2019. Cette deuxième éditions de la grand-messe de la jeunesse africaine a vu le lancement du programme «1 million by 2021 Initiative» de la commission de l’Union africaine (UA). Ce programme vise d’offrir des opportunités à des millions de jeunes Africains d’ici 2021. Ceci à travers des investissements directs dans quatre domaines clés que sont l’emploi, l’entrepreneuriat, l’éducation et l’engagement. Les partenariats et les opportunités du secteur privé sont au cœur du programme. L’objectif ultime est d’autonomiser les jeunes et partant d’optimiser leur leadership sur le continent.

    Financement
    Au terme du forum, plusieurs partenaires ont assuré accompagner la commission de l’Union africaine et la jeunesse africaine dans la voie tracée. C’est le cas du Fonds des Nations unies pour la population (FNUP), qui s’engage à hauteur de 500 millions de dollars d’ici 2021. Julitta Onabanjo, directeur régional pour l’Afrique orientale et australe de l’institution onusienne, a déclaré que cet investissement devrait permettre d’accompagner directement plus de 6 millions de jeunes africains.
    L’Allemagne, représentée par son ambassade en Éthiopie, annonce une contribution supplémentaire de 15 millions d’euros pour l’Initiative en faveur des compétences en Afrique, déjà implémentée par le Nepad. Soit un total de 50 millions de dollars.
    Le média international de musique et de culture, Trace Urban, promet 50 millions de dollars pour l’enseignement et la formation techniques et professionnelles. La fondation Open Society du milliardaire américain George Soros s’engage à verser 1 million de dollar.

    Appui immatériel et technique
    Plusieurs autres partenaires ont pris l’engagement de soutenir l’initiative de la commission de l’Union africaine à travers le renforcement des capacités techniques. Facebook va former 40 000 jeunes Africains aux compétences numériques.
    AfriLabs, réseau panafricain du numérique s’engage à équiper 10.000 jeunes Africains dans les domaines de la science, des données, de l’intelligence artificielle et de l’entrepreneuriat numérique en 24 mois.

    Le Fonds des Nations unies pour l’enfance va appuyer le déploiement de 200 jeunes africains dans le Programme de volontariat continental de la Commission de l’UA.

    Pédagogie
    Le Forum panafricain de la jeunesse s’est tenu sur le thème «l’Afrique unie pour la jeunesse: combler le fossé et atteindre la jeunesse africaine». Ce fut l’occasion pour le Conseil consultatif de la jeunesse africaine de se faire connaitre par les jeunes du continent et de lancer officiellement ses activités. Aya Chebbi, envoyée spéciale de la jeunesse du Président de la Commission de l’UA a déclaré à cet effet: «il est temps de considérer les jeunes comme des fournisseurs de solutions pour le continent. Nous devons restaurer l’espoir d’une jeunesse africaine. En tant que jeunes africains, nous sommes venus chez nous, l’Union africaine, où nous aurons la possibilité de lancer un défi et de nous engager».

    En autonomisant sa jeunesse, l’Afrique pourrait multiplier par trois sa production de richesses d’ici 2050, selon la Banque africaine de développement (Bad). La Bad prévient, si l’Afrique reste dans les anciens schémas d’insertion professionnelle, il lui faudra «créer chaque année environ 12 millions de nouveaux emplois pour contenir l’augmentation du chômage. En moyenne, 11 millions de jeunes entrent chaque année sur le marché du travail en Afrique, qui ne dispose pour eux que de 3 millions d’emplois, soit un écart d’environ 8 millions. Résultat: les jeunes représentent 37% de la population active, mais constituent environ 60% des personnes au chômage».

     

    Zacharie Roger Mbarga

    Conquête de l’espace

    L’UA a son agence spatiale

    Afin de coordonner la stratégie spatiale du continent, permettant à l’Afrique de réduire sa vulnérabilité à plusieurs chocs et entraves à son développement, l’Union africaine vient de se doter d’un outil de conquête de l’espace extra-atmosphérique.

     

    L’Agence spatiale de l’Union africaine vient de voir le jour. Elle s’attèlera à la recherche spatiale et au développement de technologies afin de répondre aux défis communs de développement. Précisément, elle devra aider à anticiper les phénomènes tels que la météorologie, la gestion des risques et catastrophes naturelles, les changements climatiques, les télécommunications, la gestion des conflits. Les satellites sont utiles pour anticiper les épidémies, traquer les djihadistes ou aider les populations en cas de catastrophe naturelle.

    L’Agence sera logée en Egypte, pays du président en exercice de l’Organisation continentale. Islam Abou El-Magd, conseiller auprès du ministre égyptien de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, explique : «l’agence va mettre un terme aux redondances qui caractérisent, jusqu’ici, une partie des programmes spatiaux nationaux. L’idée n’est pas de mettre un terme au travail des agences spatiales nationales, mais de coordonner le tout pour plus d’efficacité».

    Nouvelle priorité
    Les coûts de la conquête spatiale ont certes diminué, mais la plupart des pays africains, aux capacités financières limitées, estiment que le spatial n’est pas une priorité pour leur développement. C’est précisément pour cela que l’Agence spatiale africaine voit le jour. Le principe du partage des ressources est consacré dans la stratégie spatiale de L’UA, adoptée en février lors du sommet de l’UA à Addis Abeba.

    L’ingénieur aéronautique, Sékou Ouédraogo, détaille la philosophie en ces termes : «le développement spatial nécessite une technologie avancée et des moyens financiers considérables. Même si l’on touche parfois au régalien, les grands pays, plus avancés, doivent coopérer avec les petits. Le modèle de l’Agence spatiale africaine, c’est l’Agence spatiale européenne». «Pour 1 euro dépensé dans le spatial, il y a 100 euros redistribués dans l’économie du pays. Le développement du continent passe par l’espace», conclue-t-il.

     

    Zacharie Roger Mbarga

    CAN U17

    Ce que je retiens !

    La compétition continentale de football de la catégorie des moins de 17 ans a livré son verdict en fin du mois d’avril 2019. 16 ans après son premier sacre, le Cameroun a remporté la compétition, organisée en Tanzanie. Le pays hôte de la compétition a été le reflet du football politique en vigueur sur le continent africain.

    Réalisme contre talent
    Contrairement aux compétitions de même niveau sur les autres continents, la Can des U17 était davantage centrée sur l’enjeu. Les jeunes talents étaient mus par le résultat que par le plaisir de rivaliser de talent avec leurs congénères d’Afrique. Le spectacle en a donc pris un coup.

    Comme indicateur, le jeu des équipes était moins porté vers l’avant et davantage centré sur un bloc bas compact sécurisant les buts. Résultat, les demi- finales et la finale ont été décidées aux tirs aux buts.

    Et pourtant, l’objectif de ces compétitions pour la Fifa, c’est l’éclosion des talents. L’essentiel des équipes ont sacrifié le jeu et le talent pour se concentrer sur le trophée.

    Fairplay
    L’atmosphère paranoïaque du trophée à tout prix et à tous les prix a vu renaître l’éternel problème de la tricherie des âges. La Caf a d’ailleurs recalé six joueurs dont trois camerounais, deux tanzaniens et un guinéen. Après des accusations de triche d’âge contre son équipe, le président de la Fecafoot a dû recadrer son homologue marocain.

    Au final, la compétition révèle bien que le football africain demeure plus un enjeu qu’un jeu. Un enjeu au service d’une cause pour laquelle l’épanouissement des acteurs de terrain est trop souvent sacrifié. Rien n’est donc moins sûr que la compétition africaine, déjà gangrenée par ce glissement, résistera pour offrir au continent d’autres talents made in Africa.

     

    Zacharie Roger Mbarga

  • Union africaine : La palabre du Caire sur le Far West libyen et la révolution de Khartoum !

    Union africaine : La palabre du Caire sur le Far West libyen et la révolution de Khartoum !

    Face à ses premiers dossiers chauds, le général président Abdel Fatah Al Sissi devait être à la hauteur ! Le président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, fidèle à son plan d’action, veut contenir au maximum les foyers de tension sur le continent. Le sommet de crise du Caire avait au menu la situation très préoccupante en Libye et la transition militaire contestée au Soudan.

    La marche du maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli a envoyé le message que la Libye se transformait au mieux en Far West africain, ou pire, en « no right land » international. Selon l’Organisation mondiale de la santé, Plus de 200 personnes, dont des civils, ont péri dans les violences. Au Soudan, les contestations populaires, tombeuses du général Al-Bachir, ont redoublé d’énergie pour imposer la fin de la transition militaire imposée. Les répressions ont fait 60 morts. Face à l’enlisement de la situation et aux premiers ultimatums du Conseil de paix et de sécurité de l’organisation continentale, le président égyptien a convoqué quelques-uns de ses homologues pour assurer une issue politique à la situation.

    Le 7 avril dernier, le président Guinéen Alpha Conde avait dit à son homologue égyptien que l’Union africaine ne devait pas être absente de la Libye une fois de plus. Al Sissi n’a visiblement pas fait fi de ce conseil.

     

     

    Embrasement en Libye : Al Sissi refuse le bis repetita

    Réunie en sommet de crise au Caire, l’Union africaine a demandé la fin du carnage à ciel ouvert orchestré par l’offensive du maréchal Haftar contre le gouvernement d’union nationale.

    Le président Al Sissi

    Le 23 avril 2019, la réunion de crise sur la Libye, convoquée au Caire (Égypte) par le président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, a demandé «l’arrêt immédiat et inconditionnel» des combats en Libye. Plusieurs dirigeants africains ont ainsi, aux côtés de Abdel Fatah Al Sissi, appelé «toutes les parties à la retenue» et à permettre «l’arrivée de l’aide humanitaire».

    Les présidents du Rwanda, Paul Kagame, et d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, membres de la «troïka» sur la Libye, ainsi que celui du Congo, Denis Sassou-Nguesso, président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, ont pris part à ce conclave. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA et bien d’autres dirigeants, y ont pris part.

    Selon la présidence égyptienne, il s’est également agi de réfléchir sur «les moyens de relancer le processus politique ainsi que l’élimination du terrorisme». À ce propos, l’Union africaine a réitéré l’application des recommandations du rapport sur la Libye présenté par Denis Sassous-Nguesso lors de la dernière Conférence des chefs d’État et de gouvernement en février. Il était question de tenir une rencontre entre les Nations unies et l’UA, en vue d’établir des passerelles pour la gestion conjointe UA-ONU du dossier libyen ; d’organiser un forum réunissant les acteurs politiques, militaires et la société civile libyenne pour s’accorder sur un calendrier politique ; de tenir une élection générale qui serait l’épilogue logique du forum national.

    Situation
    Depuis plusieurs semaines, des combats opposent les forces loyales au gouvernement d’union nationale aux troupes du maréchal Haftar. L’homme fort de l’Est libyen a lancé le 4 avril, avec son armée nationale libyenne autoproclamée, une offensive sur Tripoli. Plus de 200 personnes, dont des civils, ont péri dans les violences, selon l’Organisation mondiale de la santé. La Libye, pays du nord de l’Afrique, riche en pétrole, est plongée dans le chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi. Celui-ci a été renversé par une révolte populaire qui a provoqué sa mort. L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a multiplié les mises en garde alarmistes sur un «embrasement généralisé», réclamant une réaction urgente de la Communauté internationale (pour le moment divisée).

    Présent en Libye au début du mois d’avril, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, s’était dit très préoccupé sur la Libye, à cause du risque de confrontation. Pour l’ONU, «il n’y a pas de solution militaire» en Libye. «Seul le dialogue inter-libyen peut résoudre les problèmes libyens», soutient en constance le chef de l’institution.

    Pour Smail Chergui, commissaire de l’UA à la paix et à la sécurité, les nombreuses interférences extérieures sur le dossier libyen «compliquent une situation déjà compliquée». «Je peux vous dire qu’il y a aujourd’hui un accord total entre l’UA et l’ONU pour travailler main dans la main afin de promouvoir et organiser la conférence de réconciliation nationale. Cette dernière devrait être la plus inclusive possible» avait-il déclaré en février dernier à l’occasion d’une réunion de haut niveau sur la Libye.

    Zacharie Roger Mbarga

    Transition militaire au Soudan

    L’UA délégitime la « rue » !

    Trouvant des circonstances atténuantes, les dirigeants de l’organisation continentale ont prolongé le bail de la transition militaire au détriment de la revendication populaire.

     

    L’Union africaine s’est dédite en l’espace de 8 jours. Idriss Déby Itno du Tchad, Ismaël Omar Guelleh de Djibouti, Paul Kagame du Rwanda, Denis Sassou-Nguesso du Congo, Mohamed Abdullahi Mohamed de la Somalie, Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud et Abdel Fatah Al Sissi de l’Égypte ont exhorté, mardi 23 avril dernier, le Conseil militaire de transition du pays et les responsables de la contestation à une «transition pacifique». L’Éthiopie, le Soudan du Sud, l’Ouganda, le Kenya et le Nigeria étaient représentés par de hauts responsables. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, était aussi au Caire, après une récente visite à Khartoum.

    L’Afrique, réunie sous la houlette de l’Égypte, a appelé le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) à assouplir sa position et «à prolonger de trois mois le délai accordé au pouvoir soudanais». Pour parvenir à une telle transition, l’UA avait menacé, le 15 avril, de suspendre Khartoum si l’armée ne quittait pas le pouvoir dans les 15 jours, au profit d’une «autorité politique civile».

    Comme gage à l’endroit du mouvement de contestation de l’ordre militaire, les dirigeants africains présents ont convenu de «l’urgence du rétablissement d’un système constitutionnel par le biais d’une transition politique démocratique, menée par les Soudanais eux-mêmes», a affirmé le chef de l’État égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, président en exercice de l’UA.
    « Solution africaine ».

    Au Caire, les dirigeants africains ont également exprimé «le soutien total de l’Union africaine et des pays voisins au Soudan face à ses défis économiques, politiques et sécuritaires». Ils ont promis à ce pays de l’aider à maintenir la «stabilité régionale».
    Au regard de l’épilogue de cette rencontre, l’on est en droit de se poser la question suivante: Qui de l’UA et du mouvement contestataire a respecté la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance ? Cette charte interdit toute prise de pouvoir non conforme à la constitution. De plus, les difficultés socio-économiques du Soudan demeurent liées à une capacité économique limitée du pays. Tirant essentiellement ses revenus des ressources pétrolières, le Soudan a sombré depuis la partition du pays. Les tensions sécuritaires et la crise des matières premières ont exacerbé les déséquilibres.

    Le Conseil militaire de transition au Soudan, qui dirige le pays depuis la destitution, le 11 avril, du président Omar El-Béchir est sous la pression de la rue. Il a jusque-là résisté aux appels du mouvement de contestation à un transfert immédiat du pouvoir à une autorité civile. Lundi, ce conseil a toutefois déclaré être en train d’étudier «une proposition» des chefs de la contestation.

     

  • Vera Songwe : Cahier d’une visite officielle au pays natal

    Vera Songwe : Cahier d’une visite officielle au pays natal

    La secrétaire générale adjointe de l’Onu et secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) va séjourner au Cameroun, du 17 au 19 avril 2019.

    Vera Songwe et le Premier ministre Dion Ngute le 9 février 2019 à Addis-Abeba

    Vingt mois après sa prise de service à la tête de la CEA, Vera Songwe revient sur la terre de ses ancêtres, pour un séjour de travail chargé de symboles. En effet, «la secrétaire Exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), Mme Vera Songwe, effectue une visite officielle en République du Cameroun, du 17 au 19 avril 2019. Cette visite lui permettra de renforcer les relations de coopération de la Commission avec le Cameroun, particulièrement en appui à ses efforts en faveur du développement inclusif et durable, de la transformation structurelle, de la diversification économique, de l’intégration régionale et du commerce, ainsi que de l’économie numérique».

    L’originaire du Cameroun, selon une note interne à la CEA, apporte à son institution «une réputation de longue date en matière de fourniture de conseils politiques sur le développement, une expérience riche en ce qui concerne la production de résultats de développement pour l’Afrique et une vision stratégique affichée forte et claire pour le continent». Son programme en terre camerounaise annonce des audiences avec les autorités camerounaises. La patronne de la CEA est également attendue au forum de la Zone de libre échange continentale africaine, pour prononcer le discours de clôture.

    Dans la matinée du 19 avril 2019, à l’Institut des relations internationales du Cameroun, elle donne un cours magistral sur «L’Intégration Régionale et l’Économie numérique». Le même jour, une conférence de presse, donnée à l’hôtel Hilton, marquera la fin de la visite officielle de l’enfant prodige dans son pays natal. Quarantenaire accomplie, Vera Songwe est une source d’inspiration pour les jeunes de son pays d’origine. Elle est l’exemple de réussite qui force le respect. Tous ses faits et gestes seront scrupuleusement suivis par cette jeunesse camerounaise pleine de talent, mais très souvent en mal de débouchés et d’opportunités à saisir.

    Rémy Biniou

    Vera Songwe, la fierté du Cameroun

    Portrait de la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique.

    Vera Songwe a pris ses fonctions de secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) le 3 août 2017 au niveau de secrétaire générale adjointe. Elle apporte à la CEA et au poste de secrétaire exécutive son expérience dans la fourniture de conseils en matière de développement et dans la fourniture de résultats sur le développement pour l’Afrique; ainsi qu’une vision stratégique forte et claire pour le continent.

    Avant de rejoindre la CEA, elle était directrice régionale de la Société financière internationale, couvrant l’Afrique occidentale et centrale. En outre, elle continue à être membre principale non-résidente de l’Initiative pour la croissance en Afrique de la Brookings Institution. Elle a également été membre de l’équipe de réforme institutionnelle de l’Union africaine, sous la direction du président du Rwanda, Paul Kagame, et membre du conseil d’administration de African Leadership Network et de la Fondation Mo Ibrahim.

    Auparavant, elle était directrice de pays à la Banque mondiale, couvrant le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal. Elle a également été conseillère auprès du directeur général de la Banque mondiale pour l’Afrique, l’Europe et l’Asie centrale et méridionale; et coordinatrice sectorielle par pays pour l’organisation. Elle avait auparavant exercé les fonctions d’économiste principale de la Banque mondiale aux Philippines.

    Avant de rejoindre la Banque mondiale, elle était chercheuse invitée à la Réserve fédérale du Minnesota et à l’Université de Californie du Sud.

    Elle est titulaire d’un doctorat en économie mathématique du Centre de recherche opérationnelle et d’économétrie, d’une maîtrise ès arts en droit et économie et d’un diplôme d’études approfondies en sciences économiques et politiques de l’Université catholique de Louvain en Belgique. Elle est titulaire d’un baccalauréat ès arts en économie et en sciences politiques de l’Université du Michigan et est diplômée du Collège Notre-Dame de Lourdes au Cameroun. Mme Songwe a publié de nombreux ouvrages sur le développement et les questions économiques.

    Source: CEA

    ZLECAF: opération de charme à Yaoundé

    Un atelier national de sensibilisation sur la Zone de libre-échange se tient du 16 au 17avril 2019 à Yaoundé, dans la foulée de la visite officielle de la secrétaire générale adjointe des Nations unies.

     

    L’initiative est de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en partenariat avec l’Union européenne. Pendant deuxjours, plusieurs experts sur les questions d’intégration vont se pencher sur le sujet de la Zone de libre-échange continental africaine. Le panel des intervenants est riche et diversifié: la représentation de la délégation de l’UE auprès de la République du Cameroun; la CEEAC; la CEA et la Cemac; la société civile camerounaise; le ministère du Commerce; les directions générales des douanes et des impôts; le ministère de l’Économie, les universitaires, etc.

    Au menu des travaux: la présentation générale de l’Accord sur la ZLECAf: le commerce des services; la présentation générale de l’Accord sur la ZLECAf: les règles et procédures relatives au règlement des différends; la ZLECAf et intégration sous-régionale: perspectives communautaires; les perspectives des négociations de la Deuxième phase pour le Cameroun; la préparation de la stratégie de mise en œuvre de la ZLECAf pour le Cameroun…

    Les activités se déroulent selon un ordre préétabli. Après l’enregistrement des participants, les travaux démarrent avec la session introductive diligentée par la Commission économique pour l’Afrique. L’atelier sera clôturé par la patronne de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies.

  • ZLEC : la CEA presse pour la ratification

    ZLEC : la CEA presse pour la ratification

    Les autorités camerounaises appelées à entériner le texte qui a été adopté en mars 2018, alors que l’entrée en vigueur du vaste marché africain est prévue pour juillet 2019.

    Vera Songwe et le ministre Alamine Ousmane Mey

     

    Vera Songwe était chez le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) le jeudi 18 avril 2019. Avec le ministre Alamine Ousmane Mey, la secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a parlé réduction de la pauvreté, diversification de l’économie et promotion de la Zone de libre échange continentale (ZLEC).

    La secrétaire exécutive de la CEA a saisi cette occasion pour presser les autorités du Cameroun à ratifier l’accord créant la ZLEC.

    Vera Songwe a plaidé pour que le Cameroun,  qui a marqué son soutien à ce traité en mars 2018 à Kigali (Rwanda),  puisse ratifier l’ accord qui devrait entrer en vigueur en juillet prochain.  Elle a, à cet effet, présenté les multiples avantages que le Cameroun tirerait en ratifiant l’accord créant la ZLEC.  Car selon la CEA, le Cameroun dispose d’une économie diversifiée et résiliente et a ainsi des atouts à faire prévaloir au niveau continental.

    Le ministre Alamine Ousmane Mey a pour sa part assuré qu’en ce qui concerne la ZLEC, le Cameroun se prépare activement à tirer avantage de ce traité.

    C’est le Parlement qui doit autoriser le président de la République à ratifier l’accord. Mais avant, le texte doit être descendu par l’exécutif. Alors que les yeux étaient rivés sur les parlementaires au cours de la session de mars, le texte n’a pas été soumis à l’examen des élus.

    Le Cameroun dispose encore cependant d’une fenêtre :  la session parlementaire de juin qui pourrait voir le texte soumis pour vote et ratification.

  • Présidence de l’UA : Trois prétendants… un fauteuil

    Présidence de l’UA : Trois prétendants… un fauteuil

    Qui présidera aux destinées de l’organisation panafricaine pour le compte de l’Afrique centrale en 2021 ? Bien que l’échéance soit encore éloignée, la question est déjà dans les esprits.

    Le siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba en Ethiopie

    Au-delà des missions statutaires, la présidence de l’Union africaine (UA) est un privilège diplomatique et une opportunité de positionner le pays qui l’assume dans les plateformes mondiales. En vertu du principe de rotation, il reviendra à l’Afrique centrale d’assurer la présidence de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine en 2021.
    Les principaux paramètres pour être éligibles sont: être à jour dans ses contributions ; s’engager dans les actions et programmes de l’UA ; s’investir dans le dynamisme de sa communauté économique régionale ; faire preuve d’un leadership au niveau africain ; ne pas avoir assumé la présidence depuis la création de l’UA. Au regard de ces paramètres, 3 pays sont pour le moment pressentis en Afrique centrale. Il s’agit de l’Angola, du Cameroun et du Gabon.

    Disqualifiés
    Depuis la création de l’UA en 2002, 3 pays d’Afrique centrale ont présidé l’organisation: le Congo (2006), la Guinée Équatoriale (2011) et le Tchad (2016). Par ailleurs, à l’effet de traduire l’équilibre géographique du continent, le bureau, qui a la mission d’assister le président en exercice, doit être composé des pays des cinq sous-régions. Le président entrant est l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Il représente l’Afrique du Nord. La République démocratique du Congo assure la deuxième vice-présidence. Elle est là pour le compte de l’Afrique centrale. Pour ce poste, le Cameroun et l’Angola étaient pressentis, mais les négociations ont accouché du choix actuel. Ainsi, l’Afrique du Sud, qui occupe la première vice-présidence, représente l’Afrique australe. Le Niger, qui assure la 3e vice-présidence, a le siège réservé à l’Afrique de l’Ouest. Le poste de rapporteur revient, dans ce contexte, à l’Afrique orientale dont est issu le président sortant Paul Kagame.

    Or, dans la succession, l’occupation d’un poste de vice-président ne donne pas automatiquement droit à celui de président. La présidence en exercice de l’UA est d’abord un choix régional. Dans un passé récent, bien des pays positionnés au sein du bureau n’ont pas bénéficié, en temps voulu, du soutien des pays de leurs régions respectives pour y accéder. C’est, par exemple, le cas de l’Ouganda qui avait siégé au sein du Bureau, en qualité de 1er vice-président, au cours de l’exercice 2017-2018. D’aucuns auraient attendu de voir Kampala à la tête de la Conférence de l’UA, tenue de janvier 2018 à janvier 2019. C’est plutôt le Rwanda qui a occupé ce prestigieux poste. Au cours du même exercice 2018-2019, c’est l’Algérie qui avait siégé au poste du deuxième vice-président. On aurait pensé voir Alger diriger la Conférence au cours de l’exercice débutant. C’est l’Égypte qui est à l’honneur aujourd’hui. Nous présentons les forces et les faiblesses de chacun des prétendants.

     

    L’Angola porte la voix d’une Afrique autosuffisante

    Le pays vient de réussir sa transition démocratique avec l’élection du président João Lourençao en septembre 2017. Il est l’un des 6 principaux contributeurs au budget de l’Union africaine. L’Angola contribue diplomatiquement à la résolution pacifique des principaux conflits en Afrique, principalement ceux de la région des Grands Lacs. Il est particulièrement mobilisé pour la situation sécuritaire en République démocratique du Congo. Après avoir dirigé le sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), il joue désormais les premiers rôles au sein de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe). À l’UA, il est présent lors des sommets de l’institution et prend part aux négociations et délibérations. Sur la scène internationale, l’Angola porte la voix d’une Afrique autosuffisante.

    Comme faiblesses, on note que le pays soutient très peu la réforme de l’UA notamment celle liée aux questions de financements. Il est également inaudible sur plusieurs projets phares intégrateurs de l’UA tels que la Zone de libre-échange continentale, l’initiative “Faire taire les armes en 2020”. En Afrique centrale et précisément dans la CEEAC, l’Angola est moins visible et moins dynamique. Le pays contribue très peu au budget de la CEEAC. Voilà pourquoi, il est très peu représenté au sein de ses organes.

    Zacharie Roger Mbarga

     

    Le Cameroun, desservi par l’absentéisme de son chef

    Sur l’actualité du continent, le Cameroun est un élève assidu et sérieux. Il soutient la réforme de l’institution et se veut l’un des pionniers dans la mise en œuvre de la taxe de 0,2 % sur les importations de produits non africains. Il est d’ailleurs parmi les 14 pays qui ont payé leur contribution en 2018 avec ce mécanisme. Le Cameroun est membre du comité des 15 pays qui réfléchissent à l’implémentation de l’autosuffisance financière. Le pays se prépare à ratifier l’accord de la Zone de libre-échange continentale. Le parlement devrait être saisi au plus tard en juin prochain.

    Sur les questions de sécurité, le Cameroun prend part à plusieurs opérations de maintien de la paix sur le continent. Il accueille d’ailleurs plusieurs officiers des pays frères dont il renforce les capacités. À l’échelle sous-régionale, le Cameroun est un moteur de l’intégration en Afrique centrale. Il est le plus grand contributeur au titre de la contribution communautaire d’intégration de la CEEAC et de la taxe communautaire d’intégration de la Cemac. Il assure la présidence chargée du processus d’intégration en Afrique centrale, qu’il finance pratiquement seul depuis plusieurs années. Il y va également des institutions spécialisées et des organisations africaines qu’il abrite sur son territoire. Au niveau international, la position du Cameroun appelle à plus de solidarité et donc au renforcement du multilatéralisme.

    Le principal talon d’Achille de Yaoundé est l’absence de Paul Biya aux rencontres des chefs d’État des organisations d’intégration desquelles il est membre. Les chefs d’État n’accepteraient donc pas de voir le Premier ministre du Cameroun présider les débats de leur auguste chambre. En sus, contrairement à certains pays africains, la vision africaine du Cameroun demeure très peu perceptible.

    Zacharie Roger Mbarga

     

    Gabon, le monsieur climat de l’UA 

    Libreville est très dynamique en Afrique. Il soutient la réforme de l’institution et se veut l’un des pionniers dans la mise en œuvre de la taxe de 0,2% sur les importations des produits non africains. Il est d’ailleurs parmi les 14 pays qui ont payé leur contribution en 2018 avec ce mécanisme. Le pays se prépare à ratifier l’accord de la zone de libre-échange continentale. Son parlement devrait être saisi au plus tard en juin 2019.

    Le Gabon assure le leadership de l’UA sur les questions climatiques et environnementales. Il est comptable pour l’UA sur ces questions et représente d’ailleurs le continent lors des évènements à propos. C’est le cas des éditions des Cop, mais aussi des rencontres internationales sur les questions climatiques. Lors du récent sommet de l’UA, le Gabon a présenté le rapport de la participation africaine à la Cop24 de Katowice en Pologne.

    Au niveau sous-régional, le Gabon est un acteur dynamique. Le pays assure la présidence en exercice de la CEEAC. On l’a vu très offensif dans la recherche des solutions pour la lutte contre l’insécurité. Malheureusement, la CEEAC n’a toujours pas tenu son sommet après les différents voyages dans les capitales. À son actif toutefois, on peut évoquer l’institutionnalisation et la tenue de la première session du sommet conjoint CEEAC-CEDEAO. Le pays se démène également à livrer ses contributions statutaires au sein de cette institution dont il abrite le siège.

    À l’international, le Gabon milite pour une Afrique « moins assistée ». Parmi les désavantages du pays d’Ali Bongo Ondimba, l’absence d’une vision claire sur l’intégration africaine. La vision de Libreville sur la coopération entre les États d’Afrique et le Gabon est plus explicite. Autre faiblesse, le positionnement de l’UA sur la libre mobilité des facteurs de production en Afrique. Le pays a une réputation d’État claustrophile. Avec l’avènement de la Zone de libre-échange continentale et de son protocole sur la libre circulation des personnes, on est en droit de s’interroger si le pays n’appliquera pas le contingentement pour se protéger.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Zone de libre-échange africaine :  La CEA pousse le Cameroun vers la ratification

    Zone de libre-échange africaine : La CEA pousse le Cameroun vers la ratification

    L’organisme onusien envisage de tenir un forum national pour sensibiliser sur la nécessité d’accélérer la ratification et la mise en œuvre de l’accord dans le pays.

    CEA et Mincommerce en phase sur les défis à relever

    Après avoir signé l’adhésion à l’accord établissant la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec) en mars 2018 à Kigali (Rwanda), Yaoundé se presse lentement de le ratifier. L’avant-projet de loi portant ratification de cet accord serait toujours à la présidence de la République. Au bureau Afrique centrale de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), on est sceptique sur la probabilité de voir le projet de loi arriver au parlement au cours de cette session. Si le lancement de la mise en œuvre de la Zlec, envisagé pour le mois de juillet 2019, doit se faire avec le Cameroun, il faut que la ratification se fasse lors de la session parlementaire du mois de juin.

    La CEA multiplie de ce fait les initiatives pour persuader les autorités camerounaises. Le 11 mars dernier, le directeur du bureau Afrique centrale de la CEA, Antonio Pedro, a rendu visite au ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. Aujourd’hui, il est question d’organiser un forum national sur la Zlec. Selon la note conceptuelle de cet évènement, son objectif est de «sensibiliser les parties prenantes à la nécessité d’accélérer la ratification et la mise en œuvre de l’accord au Cameroun».

    Participants
    L’évènement qui devrait se tenir en ce début du mois d’avril, réunira à Douala, trois groupes d’acteurs : les départements ministériels concernés par la Zlec; les syndicats patronaux; les chambres de commerce; d’industrie; d’agriculture et des métiers; les associations des consommateurs et les femmes entrepreneurs ; les experts spécialisés dans le commerce international.

    Cette plateforme d’échange vise à impliquer l’ensemble des parties prenantes, pour une insertion concertée du Cameroun dans le marché unique africain. De ce fait, le forum national servira de base à la formulation d’une stratégie nationale et inclusive de mise en œuvre de la Zlec. Il s’agira ainsi, à travers des informations de fournir des outils d’appropriation aux représentants des diverses agences gouvernementales, du secteur privé, de la société civile et du monde académique.

    Ces informations porteront notamment sur le corpus juridique de la Zlec, les effets attendus et les orientations stratégiques envisagées par le gouvernement pour l’implémentation. La CEA indique qu’elle sera très attentive aux attentes et remarques concernant la marche à suivre pour la préparation d’une stratégie nationale. Après le Togo, c’est au tour du Cameroun de recevoir la pédagogie de la CEA. Cette une activité qu’elle supporte à hauteur de 15 000 USD (soit environ 8,5 millions de francs CFA).

    Opportunités
    La Zlec représente un marché potentiel de 1,2 milliard de consommateurs aujourd’hui, et près de 2,5 milliards en 2050. Dans la mise en œuvre du projet « Boosting IntraAfrican Trade (BIAT) », la Zlec devrait contribuer de manière significative à booster les exportations et le développement industriel des pays africains. Avec son potentiel industriel, «le Cameroun doit adopter une démarche proactive et définir une stratégie pragmatique qui lui permettrait d’optimiser les bénéfices à tirer de cette nouvelle opportunité qui s’ouvre à l’Afrique», prévient la CEA.

     

    Évaluation de l’intégration

    Un nouvel indice en gestation

    Dès le prochain sommet, il devrait remplacer celui lancé en 2016. Objectif : améliorer la préparation des rapports de l’Union africaine et la formulation des politiques et projets intégrateurs.

     

    « Améliorer la conception des projets intégrateurs», c’est le but assigné au nouvel indice de l’intégration régionale. Dénommé Indice multidimensionnel d’intégration régionale africaine (Imira), il a été présenté lors du 3e comité technique spécialisé de l’UA sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l’intégration. L’Imira envisage d’offrir une nouvelle formule pour la perception et l’évaluation de l’intégration. C’est de cette évaluation que partira une meilleure conception des politiques et projets intégrateurs en Afrique.

    Le système d’évaluation de l’Imira est bâti sur 7 dimensions et 39 indicateurs. Les dimensions de l’indice sont : l’intégration sociale (libre circulation des personnes, genre, affaires humanitaires) ; l’intégration productive (agriculture, industrie, mines, investissement, etc.) ; l’intégration commerciale (tarif extérieur commun, valeurs des échanges intracommunautaires de biens et services) ; l’intégration physique (interconnexion électrique, routière, et aérienne, le roaming) ; l’intégration monétaire et financière (nombre de monnaie, normes prudentielles, bourse régionale et système de compensation) ; l’intégration environnementale (stratégie environnementale, taxe carbone régionale, stratégie régionale des ressources en eau) ; l’intégration politique et institutionnelle (parlement, justice, armée, banque centrale, université).

    Mutations
    Par rapport à l’Indice de l’intégration régionale africaine (Iira) adopté en 2016 par la Commission de l’Union africaine (UA), il y a deux indices en plus. Mais globalement toutes les dimensions ont été renforcées. Des domaines tels que l’environnement, la migration, le changement climatique, la culture, la gouvernance, la paix et la sécurité ont été intégrés. Dans la méthodologie, l’Imira va moins prioriser la comparaison entre les communautés économiques régionales (Cer) comme l’Iira, pour mettre l’accent sur l’évaluation du processus d’intégration.

    Les dimensions et les indicateurs ont été extraits de l’Agenda 2063 et du Traité d’Abuja. La sélection a impliqué les experts des Cer, de l’Association des banques centrales africaines (Abca), les directions générales des instituts nationaux de statistiques, ainsi que ceux relevant des organisations partenaires de la Commission de l’UA (ACBF, CEA, Bad). La coordination a été réalisée par le département des affaires économiques de la Commission de l’UA. Dans le cadre de sa réforme, l’UA tiendra des conférences de coordination avec les Cer. C’est dans ce cadre que l’indice favorisera un meilleur ajustement des programmes d’intégration.

    Zacharie Roger Mbarga

     

    Comores

    L’appel à la retenue d’Addis-Abeba

    Alors que la contestation de la réélection du président Azali Assoumani se généralise, Moussa Faki Mahamat invite l’ensemble des parties prenantes à faire preuve de la plus grande retenue.

     

    La situation politique et sécuritaire aux Comores préoccupe l’Union africaine (UA). Face à la remise en cause systématique du scrutin présidentiel tenu le 24 mars dernier, le pouvoir a radicalisé son ton. En effet, l’opposition s’est organisée en Conseil national de transition. Selon ses fondateurs, il a pour mission de « régler la crise postélectorale, d’assurer une transition pacifique, de préserver la paix, la stabilité ainsi que la cohésion nationale ». Ces derniers estiment que « la démocratie a été piétinée » par « des individus sans conscience, sans cœur, sans âme, sans foi ni loi ». Ils dénoncent « une dérive dictatoriale et despotique ». De ce fait, ils exigent l’invalidation des résultats de cette élection avant le 3 avril 2019, sinon, dès le 4 avril 2019, la désobéissance civile prendra le relais.

    En représailles, Mohamed Soilihi, arrivé 4e selon les chiffres du CNT, a été interpellé dans sa maison et écroué. Le 28 mars dernier, trois de ses partisans ont trouvé la mort dans une bousculade avec les forces armées. Cette situation a conduit certaines missions diplomatiques à l’instar des États-Unis à retirer leur personnel.

    Systématisation
    Au-delà de l’opposition, c’est l’ensemble des observateurs internationaux, y compris ceux de l’UA, qui ont relevé de « multiples incidents survenus le jour du scrutin. Ces problèmes ont interrompu le vote et les opérations de dépouillement dans plusieurs bureaux de vote, tout en privant de nombreux électeurs d’exercer leurs droits civiques dans la sérénité». Le président de la Commission de l’UA rappelle que « toute contestation des résultats des élections doit se faire exclusivement par le recours aux voies légales ».

     

    Zacharie Roger Mbarga 

     

  • Sahara occidental : le soutien de pays africains à l’initiative de l’Ua et de l’Onu

    Sahara occidental : le soutien de pays africains à l’initiative de l’Ua et de l’Onu

    L’intégralité de la déclaration des 36 pays du continent, à l’issue de la Conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’Union Africaine au processus politique des Nations Unies sur le différend régional au  le Sahara occidental. Rencontre qui s’est tenue à Marrakech (Maroc) le 25 mars 2019.

    Les signataires de la Déclaration de Marrakech du 25 mars 2019.

    République d’Angola, République du Bénin, Burkina Faso, République du Burundi, République du Cameroun, République du Cap-Vert, République Centrafricaine, Union des Comores, République Démocratique du Congo, République du Congo, République de Côte d’Ivoire, République de Djibouti, Royaume d’Eswatini, République Démocratique Fédérale d’Éthiopie, République Gabonaise, République de Gambie, République du Ghana, République de Guinée, République de Guinée-Bissau, République du Liberia, État de Libye, République de Madagascar, République du Malawi, Royaume du Maroc, République du Niger, République Fédérale du Nigeria, République du Rwanda, République Démocratique de Sao Tomé-et-Principe, République du Sénégal, République de Sierra Leone, République Fédérale de Somalie, République du Soudan, République du Soudan du Sud ; République-Unie de Tanzanie, République du Tchad, République Tunisienne et République de Zambie

     Réunis à Marrakech, le 25 mars 2019, à la Conférence Ministérielle Africaine sur l’appui de l’Union Africaine au processus politique des Nations Unies sur le différend régional sur le Sahara ;

     Reconnaissant l’impératif de la consolidation de l’unité, du rassemblement et de la convergence de nos efforts en vue d’aboutir à l’Afrique Que Nous voulons ;

    Attachés au choix stratégique de nos Chefs d’Etat et de Gouvernement en vue de dépasser les causes de division, de clivage et de fragmentation, qui mettent en péril l’unité de notre Continent ;

    Conscients de l’urgence pour notre Continent de faire face aux questions prioritaires, notamment, le développement humain durable, l’intégration africaine et la prospérité de nos citoyens, dans le cadre de l’agenda 2063 ;

     Sommes convenus de :

     Réaffirmer notre attachement indéfectible à une Afrique unie, stable, proactive et prospère, parlant d’une seule voix et à même de répondre aux défis multidimensionnels du monde complexe d’aujourd’hui et de demain ;

    1. Mettre en œuvre la vision sage et concertée de nos Chefs d’Etat et de Gouvernement, consacrée lors de la 31ème session Ordinaire de la Conférence de l’Union, tenue les 1 et 2 juillet 2018 à Nouakchott (Mauritanie), au sujet du différend régional sur le Sahara ;
    2. Saluer, à cet égard, l’adoption, à l’unanimité, de la décision Assembly/AU/Dec.693 (XXXI), sur le rapport du Président de la Commission de l’UA sur la question du Sahara, qui réaffirme l’exclusivité des Nations Unies en tant que cadre de recherche d’une solution politique, mutuellement acceptable, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara ;
    3. Préserver l’esprit et la lettre de la décision 693, fruit de consultations approfondies du Président de la Commission et objet d’un consensus salutaire de nos Chefs d’Etat et de Gouvernement, tenant compte de son rôle fondateur dans le retour à la sérénité dans les travaux de l’Union Africaine ;
    4. Se féliciter de la mise en place, par la décision 693, du mécanisme de la Troïka de l’UA, composé des Présidents sortant, en exercice et entrant de notre Union, ainsi que le Président de la Commission de l’UA, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations Unies ;
    5. Réaffirmer notre rassemblement autour d’une mise en œuvre constructive et efficace du mandat de la Troïka de l’UA, qui consiste à protéger, à appuyer et à préserver l’intégrité du processus politique en cours dans le cadre exclusif des Nations Unies, sous la supervision du Conseil de Sécurité et sous les auspices du Secrétaire Général, en vue de parvenir à « une solution politique, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara qui repose sur le compromis» (OP.2 de la résolution 2440 du Conseil de Sécurité des
      Nations Unies) ;
    6. Soutenir le mandat spécifique conféré par la Décision 693 à la Troïka de l’UA, à l’exclusion de tout organe de l’Union à quelque niveau que ce soit, afin de connaitre des développements du processus politique mené dans le cadre des Nations Unies sur la question du Sahara ;
    7. Souligner que le soutien de la Troïka au processus politique des Nations Unies doit être préservé de toute ingérences, interférences ou actions non consensuelles, de nature à concurrencer les efforts du Secrétaire Général des Nations Unies et de son Envoyé Personnel, à compromettre la cohésion de l’Union ou à développer un processus parallèle de nature à cultiver la division entre ses Etats membres ;
    8. Souligner l’impact positif de la décision 693 sur le fonctionnement de l’UA, la cohésion de ses membres et la mise en œuvre de son agenda et de ses priorités, y compris en ce qui concerne une conduite sereine et apaisée des processus de partenariat liant l’Union Africaine ;
    9. Souligner, à cet effet, que la formule consensuelle et consolidée de la décision Assembly/AU/Dec.635 (XXVIII), adoptée lors de la 28ème session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union, tenue les 30 et 31 janvier 2017 à Addis-Abeba, relative à la représentation de l’Afrique par la Troïka, à savoir le Président en exercice, le Président entrant et le Président sortant de l’Union Africaine, le Président de la Commission, les Présidents des Communautés Economiques Régionales ainsi que le Président du NEPAD, élargie aux membres du Bureau de la Présidence de l’Union, constitue une solution réaliste pour la résolution de la question du format de participation aux processus de partenariat liant l’Union Africaine et ses réunions ;
    10. Estimer que toute initiative visant à porter atteinte à la teneur de la décision 635 risque de nuire à la crédibilité des processus du partenariat, et à leur contribution à la réalisation des objectifs de développement de notre Continent ;
    11. Saluer vivement l’initiative constructive du Royaume du Maroc de convoquer cette Conférence, qui démontre son adhésion à la mise en œuvre de la décision 693 ;
    12. Remercier les délégations des Etats africains membres de l’Union Africaine ayant participé à la Conférence Ministérielle Africaine sur l’appui de l’Union Africaine au processus politique des Nations Unies sur le différend régional sur le Sahara

                                   

    Adoptée à Marrakech, le 25 Mars 2019

     

  • Sahara occidental : 36 pays apportent leur soutien au Maroc

    Sahara occidental : 36 pays apportent leur soutien au Maroc

    La déclaration  des pays africains à Marrakech rappelle que les Nations-unies et l’Union africaine sont les seuls cadres de concertation sur la question du statut de ce territoire.

    Les signataires de la Déclaration de Marrakech du 25 mars 2019.

     

    Le 25 mars à Marrakech, le Maroc a réuni une « conférence ministérielle africaine » d’appui de l’Union africaine au processus politique des Nations unies sur le différend régional sur le Sahara occidental.

    La déclaration issue des travaux souligne que « le soutien de la Troïka au processus politique des Nations Unies doit être préservé de toute ingérences, interférences ou actions non consensuelles, de nature à concurrencer les efforts du Secrétaire général des Nations Unies et de son envoyé personnel, à compromettre la cohésion de l’Union ou à développer un processus parallèle de nature à cultiver la division entre ses Etats membres ».

    La Troïka ici c’est le mécanisme de l’Ua, composé des présidents sortant, en exercice et entrant de notre union panafricaine, ainsi que le président de la Commission de l’Ua, pour appuyer les efforts des Nations Unies.

    La déclaration finale adoptée par 37 pays à Marrakech rappelle « l’exclusivité des Nations unies en tant que cadre de recherche d’une solution politique, mutuellement acceptable, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara ».

    La convocation de cette réunion coïncide avec la tenue, à Pretoria, d’une conférence de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) destinée à affirmer « le soutien de la région à la décolonisation et l’autodétermination du Sahara occidental » en préconisant une solution politique « juste ».

    Les termes des conférences de Marrakech et de Pretoria reflètent la ligne de fracture entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario : la « solution réaliste et pragmatique » correspond au statut d’autonomie sous contrôle marocain que veut Rabat, la solution « juste » fait référence au référendum que le Polisario réclame pour obtenir l’indépendance de cette étendue désertique de 266.000 km².

    Le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, s’efforce depuis plusieurs mois de relancer le processus de discussion, après plusieurs années de blocage. Mais « de nombreuses positions divergent toujours fondamentalement », comme il l’a expliqué vendredi à l’issue d’une deuxième table ronde à Genève. Rabat est prêt à discuter « d’autonomie », mais sous aucune circonstance, « n’acceptera un référendum dans lequel l’une des options serait l’indépendance », comme l’a dit à Genève son ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita.

    Le Maroc, qui a réintégré l’Union africaine en janvier 2017, s’est efforcé depuis de neutraliser toute tentative de règlement au niveau de l’Ua. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa doit ouvrir une conférence de Pretoria, qui réunit dix pays de l’Union africaine, dont la République arabe sahraouie (RASD) et son allié algérien, ainsi que les traditionnels soutiens du Polisario, comme Cuba ou le Venezuela de Maduro. Alors que le Maroc vient de signer avec l’Union européenne un accord d’agriculture et de pêche incluant les produits en provenance des « provinces du Sahara », le texte de la SADC appelle à « mettre fin à l’exploitation illégale» des ressources naturelles du « territoire occupé ».

    Bobo Ousmanou, avec Le Figaro.fr

  • Entreprenariat : les  jeunes exposent leurs difficultés

    Entreprenariat : les jeunes exposent leurs difficultés

    À l’initiative de l’Association de jeunes chefs d’entreprise et entrepreneurs du Cameroun (Ajecam), une conférence débat a été organisé sur la création d’entreprises par cette couche de la société.

     

    «Cameroun 2018-2025 : quelles opportunités pour les jeunes entrepreneurs?». C’est sur cette question qu’ont porté les échanges tenus le 14 mars dernier à la chambre d’agriculture. Les jeunes entrepreneurs ont, pendant plusieurs heures, entretenus le public sur les voies et moyens nécessaires, pour devenir entrepreneur au Cameroun.   Parmi lesdits invités, se trouvait le directeur général de l’accompagnement des petites et moyennes entreprises (DG APME). Celui-ci y était, en qualité de représentant du ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa).

    Dans sa posture de présidente Centre/Sud et représentante du président national de l’Ajecam, Adelaïde Nguejo a pris la parole. Après avoir remercié, le représentant du ministre, la jeune entrepreneure a dit que le climat des affaires au Cameroun, «laisse entrevoir un insuffisant développement de l’entrepreneuriat». Pour elle, les jeunes rencontrent beaucoup trop de difficultés dans la création et le fonctionnement de leurs entreprises. Notamment,  celles relatives aux «lourdeurs administratives, au manque de financement, à la fiscalité et au manque d’encadrement du jeune entrepreneur».

    Cependant, elle a demandé aux jeunes de ne pas baisser les bras; puisque, «les jeunes entrepreneurs ont un poids considérable et un rôle capital à jouer dans le développement du Cameroun». C’est la raison pour laquelle a-t-elle ajoutée,  avant d’entreprendre, un entrepreneur doit «développer un produit ou un service, faire son étude du marché, pour débusquer toutes les possibilités d’affaires».

    Facilités

    Prenant la parole à la suite du membre de l’Ajecam, le directeur général de l’accompagnement des petites et moyennes entreprises (APME) a félicité et encouragé, l’initiative de l’association des jeunes entrepreneurs. Ensuite Louis Marie Bagda a précisé que « la PME occupe une place de choix depuis toujours dans les politiques publiques ». Pour manifester cette présence de l’Etat dans l’entreprenariat jeune, le DG APME a assuré que le vœu du gouvernement est « de voir les entrepreneurs adhérer à la vision du chef de l’Etat que nous implémentons au quotidien à leur égard dans notre segment spécifique qu’est l’entrepreneuriat ». Cerise sur le gâteau, l’homme affirme qu’il est désormais possible de créer une entreprise au Cameroun avec la «modique somme de 42 000 francs CFA ».

    Pour cela, il suffit de se rendre dans des «Centres de formalités de création des entreprises» qui ont été créés, pour permettre la création d’entreprise en 72h, au Cameroun. Ce n’est pas tout. Les entreprises nouvellement créées peuvent aussi bénéficier d’un accompagnement et d’un encadrement fiscal ; tout en étant exonérés du payement de la patente, pendant les deux premières années d’existence, au sein des Centres de gestion agrées (CGA). Pour finir, le DG l’APME, a promis le soutien gouvernemental à l’Ajecam, véritable accompagnateur des futurs entrepreneurs.

    Née en 2010, l’Ajecam compte 200 membres. Ce groupe de jeunes entrepreneurs, souhaite vulgariser l’entreprenariat et participer au développement durable au Cameroun. D’où son objectif d’«accompagner l’entrepreneur sur le chemin difficile mais très enrichissant qu’est l’entreprenariat».

     

    Joseph Julien Ondoua

    Owona (stagiaire)

  • Développement de l’Afrique : La stratégie de la Bad pour augmenter le financement

    Développement de l’Afrique : La stratégie de la Bad pour augmenter le financement

    L’institution financière panafricaine veut accroitre son capital de 11 milliards de dollars américains. La banque vient de boucler un cycle de consultations régionales, visant à présenter aux États africains le mode opératoire.

    Le pont entre la Gambie et le Sénégal illustre le besoin d’optimisation des ressources de la Bad pour intégrer l’Afrique

    La Banque africaine de développement (Bad) veut augmenter les ressources destinées à la réalisation de son programme des High 5 en Afrique. Il s’agit d’accroitre les ressources de la Banque pour financer les opérations en faveur du développement en Afrique. La Bad voudrait profiter de sa note « AAA » pour accompagner la réalisation de ses aspirations et les objectifs de l’agenda 2063. Cette augmentation du capital de la Banque concerne uniquement les États à savoir les pays membres régionaux (54) et non régionaux (27). On l’a appris à l’issue des concertations régionales organisées toute la semaine dernière au siège de l’institution africaine à Abidjan en Côte d’Ivoire.

    En discussion avec ces actionnaires depuis la 53e assemblée annuelle de Busan (Corée) en mai 2018, la Bad souhaite porter son capital de 100 à 111 milliards de dollars US. Ladite augmentation pourrait être effective cette année lors de la 54e assemblée annuelle prévue à Malabo en Guinée Équatoriale. Le ministre équato-guinéen de l’Économie et des Finances, Lucas Abaga Nchama, assume, pour cette année, la présidence du Conseil des gouverneurs.

    Optimisation
    Le capital de la Bad a quadruplé en près de 11 ans, passant de 32 milliards de dollars US en 2003 à 100 milliards en 2014. Avec cette augmentation générale du capital et le renforcement de la Bad sur les marchés de capitaux, le président de l’institution africaine de financement du développement prédit la réalisation d’une «Afrique différente». « Avec cette augmentation, 105 millions de personnes auront accès à l’électricité, 137 millions de personnes bénéficieront de l’accès aux technologies agricoles améliorées, 22 millions de personnes bénéficieront des retombées des investissements dans les projets du secteur privé, 15 millions de personnes auront accès à des services améliorés de transport et 110 millions de personnes auront accès à des services améliorés d’alimentation en eau et d’assainissement », asserte Akinwumi Adesina.

    Émissions thématiques
    L’optimisation des capacités de financements de la Bad s’accompagne d’une stratégie d’émission des obligations thématiques. La Bad va s’appuyer sur ses priorités opérationnelles et libeller ses obligations selon celles-ci. À ce jour, elle prépare une obligation «Intégrer l’Afrique», plus de quarante obligations « Améliorer la qualité de la vie des Africains », ainsi que deux obligations «Éclairer l’Afrique». À travers un don «Asie-Pacifique» octroyé par l’initiative « MTN-I » en 2018, l’obligation « Nourrir l’Afrique » est celle qui rapporte déjà des résultats.

    Pour l’année 2019, le Conseil d’administration de l’institution financière africaine a approuvé, le 27 décembre dernier, son programme d’emprunt. C’est au total quelque 7,24 milliards de dollars américains, que l’institution panafricaine compte mobiliser sur les marchés financiers. La notation, l’augmentation générale du capital et les obligations thématiques devront être mises à contribution pour la réalisation de cet objectif.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Médecine traditionnelle : Le plaidoyer de l’Union africaine 

    Médecine traditionnelle : Le plaidoyer de l’Union africaine 

     L’organisation continentale exhorte les pays africains à encadrer ce secteur de santé publique dans des législations nationales.

     

    Les questions de santé publique ont été au centre de la 32e session de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), tenue le 10 février à Addis Abeba en Éthiopie. A l’occasion, l’UA a reconnu la contribution de la médecine traditionnelle à la santé publique sur le continent. Elle estime même que la médecine traditionnelle peut contribuer à la réalisation des objectifs du développement durable inhérent à la préservation de la santé humaine et environnementale en Afrique et dans le monde. Selon ses chiffres, 85% des populations africaines ont recours aux services de la médecine traditionnelle. Toutes générations, classes et échelles sociales confondues, les Africains se soignent énormément au traditionnel.

    Et pourtant, la décennie 2001-2010, déclarée «décennie de la médecine traditionnelle africaine», n’a pas mis sur pied un cadre approprié pour l’évolution de ce secteur d’activité. Si certains pays d’Afrique australe, occidentale semblent avancés, l’immense majorité des pays africains maintiennent la médecine traditionnelle dans l’informel. Moins de 25 pays africains ont mis en place des programmes nationaux de médecine traditionnelle. Moins de 20 ont créé des services nationaux de la médecine traditionnelle. Moins de 10 États membres de l’UA ont des cadres nationaux d’expertise pour le développement de la médecine traditionnelle.

    Défis
    Afin de sortir ce secteur de santé publique de son état artisanal pour en faire une filière de réalisation des chaines de valeurs sanitaires, l’organisation continentale invite ses États membres à ériger des mécanismes juridiques d’encadrement de ce secteur. Ceux-ci pourraient procéder soit par l’incorporation de la médecine traditionnelle dans les législations et stratégies nationales de santé publique, soit la promulgation des instruments spécifiques. L’objectif est de garantir l’organisation de la formation des médecins spécialisés, la protection des plantes médicinales, la promotion de la recherche en médecine traditionnelle, le lien avec la sécurité alimentaire entre autres.

    Trois principaux défis devront cependant être relevés pour viabiliser le secteur de la médecine traditionnelle. La modernisation en vue du respect des normes modernes de sécurité et d’efficacité. Il faudra en plus concilier le développement de la médecine traditionnelle et la préservation de l’environnement. Les défenseurs de l’environnement craignent que la croissance du marché de la médecine traditionnelle soit un danger pour la biodiversité, à cause de la surexploitation des plantes médicinales ou d’un usage accru d’une certaine catégorie d’animaux menacés de disparition comme les tigres, les rhinocéros et les éléphants. Le troisième défi, et non des moindres, c’est la coexistence et la démarcation entre la médecine traditionnelle et la médecine moderne. Il y a un impératif à sensibiliser sur les différences fondamentales sur la manière dont chacune est pratiquée, évaluée et gérée.

    Zacharie Roger Mbarga

    Financement de la santé

    Les mesures préconisées par l’UA

    Résolue à accroitre la mobilisation des ressources en matière de santé, l’organisation panafricaine appelle à des efforts croisés d’investissements entre le secteur public et le secteur privé.

     

    Les trois objectifs que souhaite atteindre l’UA sont l’élargissement de l’accès à des services de santé de qualité, la réalisation de la couverture sanitaire universelle et la garantie de la sécurité sanitaire du continent. Ainsi, l’organisation continentale appelle les États à s’engager à consacrer 15 % de leur budget pour le financement de la santé. L’UA autorise cependant «chaque État à y aller à sa manière».

    Il est tout de même préconisé aux États membres de renforcer leur capacité de gestion des finances publiques afin d’améliorer la perception des impôts et/ou d’accroitre la part des recettes fiscales collectées en pourcentage du PIB. Pour plus d’efficience, l’UA appelle les États membres à réorienter les dépenses de santé et les systèmes de santé, afin de cibler les maladies et les affections provoquant plus de mortalité ou empêchant le développement du capital humain. Cette priorisation pourrait dégager des fonds nécessaires.

    L’UA invite par ailleurs les États à accorder plus de place au secteur privé dans la proposition des offres de santé. Aucun quota n’est déterminé, mais cela devrait se faire au prorata des «insuffisances du secteur public». Toutefois, l’UA engage l’État à veiller «à l’accessibilité des soins privés».

    Sur la fabrication de produits pharmaceutiques pour l’Afrique, l’UA demande aux États d’harmoniser les réglementations afin d’accroitre l’accès aux médicaments. L’industrie pharmaceutique impliquant des coûts élevés, les États sont encouragés à développer l’intégration sociale, en développant des partenariats avec des pays africains avancés dans le domaine.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Conseil de sécurité de l’ONU : L’Afrique s’oppose au droit de véto

    Conseil de sécurité de l’ONU : L’Afrique s’oppose au droit de véto

    Les chefs d’État africains ont adopté les termes d’une pleine représentation de l’Afrique dans cette institution. 

    La position commune africaine pour la réforme du conseil de sécurité prône un équilibre des forces

    La position commune africaine pour la pleine représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies a été adoptée à Addis Abeba, lors du sommet de l’Union africaine (UA). L’Afrique sollicite deux (02) sièges permanents, avec toutes les prérogatives et tous privilèges des membres permanents, y compris le droit de veto ; cinq (05) sièges non permanents.

    Cette position commune est conforme à la position commune africaine sur la réforme des Nations unies appelée « le Consensus d’Ezulwini ». Cette réforme a été adoptée à Addis Abeba, le 8 mars 2005, par le Conseil exécutif de l’UA, siégeant lors de sa 7e session extraordinaire.

    Choix
    Le choix des pays devant siéger sera du ressort de l’Union africaine, qui se réserve le droit de « choisir ses représentants pour l’élection au Conseil de sécurité des Nations Unies. Ces représentants agiront en son nom et procèderont à la sélection des représentants de l’Afrique au Conseil de sécurité. Les critères de sélection des membres africains du Conseil de sécurité sont des questions internes, qui sont du ressort de l’Union africaine.

    Ces questions prendront en compte la nature et la capacité de représentation des pays choisis », conclut le rapport du comité des dix chefs d’État et de gouvernement sur la réforme du conseil de sécurité des Nations unies, présidé et présenté par Julius Maada Bio, président de la République de Sierra Leone.

    Pour l’UA, l’Afrique s’oppose en principe au maintien du droit de veto, elle pense que c’est une question de justice pour tous et que, tant qu’il existera, il doit être accordé à tous les membres permanents, anciens et nouveaux. Si dès 1976, l’Afrique s’est prononcée pour l’élimination du droit de veto, elle considère néanmoins qu’aussi longtemps que les membres permanents actuels en disposeront, elle devrait pouvoir en faire de même.

    L’Égypte s’est toujours montrée critique envers un Conseil à trois vitesses, avec des sièges permanents au rabais, incapables de peser sur le cours des évènements ni de modifier le rapport de force. L’objectif de l’Afrique c’est d’avoir une redistribution des sièges qui tient compte d’une meilleure représentativité des pays en développement, tout en reconnaissant le rôle des acteurs clefs et de leurs contributions aux buts et objectifs des Nations unies. La proposition postule de remédier aux déséquilibres fondamentaux de la composition du Conseil, et semble ménager l’ensemble des protagonistes.

    Enjeux
    L’Union africaine fait un plaidoyer pour un conseil de 26 membres, dont six nouveaux membres permanents dotés du droit de veto. Cette proposition est plus ambitieuse que celle du G4 (Allemagne, Brésil, Inde, Japon). Les 4 puissants proposent un Conseil de 25 membres, dont six nouveaux sièges permanents sans droit de veto avant au moins 15 ans.

    Dans son projet de résolution, l’Union africaine se réserve deux sièges permanents et deux sièges non permanents supplémentaires. En même temps, elle attribue deux sièges permanents et un siège non permanent supplémentaire au Groupe des États d’Asie, ainsi qu’un autre siège non permanent au Groupe des États d’Europe orientale. Les États d’Amérique latine et des Caraïbes hériteraient d’un siège permanent et d’un nouveau siège non permanent, alors que le Groupe des États d’Europe occidentale et les autres États se verrait octroyer un autre siège permanent.

     

    André Balla, Stagiaire

     

    Gestion des refugiés

    Yaoundé veut le siège de l’agence de l’UA

    Le Cameroun estime avoir de l’expérience en la matière. 

     

    En vue de concrétiser sa qualification d’exemple en Afrique en matière de gestion des réfugiés et déplacés, le Cameroun postule à abriter sur son territoire la future Agence humanitaire de l’Union africaine. Sa création est une résolution de la dernière conférence des chefs d’État et de gouvernement de février dernier, et constitue l’une des activités au thème de l’UA pour cette année 2019. Au cours de cette rencontre, la gestion camerounaise, quoique loin des standards internationaux, a été identifiée comme parmi les plus «appréciables du continent».

    L’agence aspire à pallier à la gestion deux poids deux mesures des déplacés en Afrique. «Quand on dit agence c’est qu’il y a des fonds et des moyens qui seront justement mis à disposition des États, à l’effet de venir à bout des situations critiques et urgentes telles que l’afflux des réfugiés, rapatriés et déplacés internes. Cette agence sera logée quelque part et le Cameroun ambitionne d’abriter ce siège. Nous estimons en effet avoir suffisamment d’expérience et d’expertise en la matière. C’est ouvert et je crois que tous les États sont candidats» nous précise Simon Omgba Mbida, sous-directeur de l’UA au ministère des Relations extérieures.

    Riposte
    Avec son million de personnes en situation de besoin humanitaire (au regard des 7 régions en proie à l’insécurité internes ou externes), le Cameroun tente de construire une prise en charge se rapprochant des normes humanitaires. L’année 2019 de l’UA a pour thème «l’année des réfugiés, des rapatriés et des déplacés internes : vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique». Le président équato-guinéen Théodoro Obiang Nguema Mbasogo a été choisi par ses pairs pour en assurer le leadership.

    Les chiffres de l’Observatoire mondial des situations de déplacements internes indiquent que l’Afrique représente un tiers des populations déplacées. Cette population se compose comme suit : 6,3 millions de réfugiés et demandeurs d’asile politique et 14,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur du continent. Le rapport intermédiaire 2018 dudit observatoire démontre que le continent africain représente plus de la moitié des 8,5 millions de nouveaux déplacés internes que compte la planète.

    Zacharie Roger Mbarga 

    Financement de l’UA

    Des incitations pour les États 

    Un nouveau barème, des plafonnements et des réductions ont été instaurés pour encourager les pays membres à tenir à leurs engagements.

    Les 55 États membres de l’UA sont parvenus à un aménagement sur les contributions au budget. En collectant la taxe de 0,2%, les États voient leur contribution plafonnée entre 35 000 000 dollars US (20,2 milliards de francs CFA, pour les plus gros contributeurs) et 350 000 dollars US (202 millions de francs CFA pour les petits contributeurs).

    Le nouveau baromètre de contribution se présente comme suit: le niveau 1 concerne les pays dont le PIB est supérieur à 4% ; le niveau 2 implique les pays dont le PIB est supérieur à 1%, mais inférieur à 4% ; le niveau 3 regroupe les pays au PIB inférieur ou égal à 1%. La représentativité des différentes échelles au budget de l’UA en valeurs relatives indique que le niveau 1 représentera 45, 1%, le niveau 2 est évalué à 32, 7% et le niveau 3 constituera 22,1%.

    Fonds pour la paix
    Au regard de la charge croissante qui pèse sur les États membres, le budget ordinaire pour 2020 sera réduit de 32 millions de dollars par rapport au budget ordinaire de 2019.

    Depuis 2017, 89 millions de dollars US (51, 3 milliards francs CFA) ont été versés au Fonds pour la paix de l’UA par les États membres, sur prélèvement de la taxe de 0,2 %. Ces États sont : le Cameroun, le Kenya, le Rwanda, le Ghana, la Sierra Leone, la Côte-d’Ivoire, le Togo, le Mali, le Congo, le Gabon, le Tchad, la Gambie, le Soudan, Djibouti, le Benin et la Guinée.

    Zacharie Roger Mbarga