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Présidence du Cameroun : Dans l’âme des réformes

Le magistère de Paul Biya à la présidence en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Cemac brille par la mise en œuvre du processus d’amélioration de la santé économique de la sous-région.

«À la tête de la Cemac, il faut envisager l’hypothèse d’un Paul Biya transformé en visionnaire par la force des choses». D’apparence ironique, les mots de l’économiste camerounais Jonas Oleme ne sont pas tout à fait vains. Le 24 mars 2019, lorsqu’il est porté à la présidence en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Cemac, le chef de l’État camerounais sait où sont les priorités. Il faut entre autres accélérer les réformes structurelles, renforcer les cadres budgétaires, densifier les actions pour améliorer le volume des réserves de changes et renforcer la solidité du secteur financier.

Dans le cadre de la mise en œuvre du programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), les États doivent se conformer à une réglementation de change révisée. Ceci en vue de clarifier certaines obligations précises incombant aux agents économiques et aux banques, de renforcer les obligations de communication d’informations, d’élargir la portée des contrôles de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) et du secrétariat général de la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac), et d’adopter des sanctions plus réalistes et plus faciles à appliquer.

Sur ce point, Paul Biya met en place un projet mobilisateur et une méthode, le tout assigné à l’équipe de Daniel Ona Ondo. Sous la houlette du président de la Commission de la Cemac, les États, plus gros consommateurs de devises, sont contraints à plus de discipline. Ils sont désormais tenus d’adopter des budgets plus réalistes, en arrimant notamment leurs dépenses en devises (service de la dette, importations…) à leur niveau d’exportations (volumes des devises), grâce à des mesures correctives mise en œuvre par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) durcissant l’orientation de la politique monétaire et en renforçant l’application de la règlementation des changes .

Sur le plan pratique, le travail a consisté à engager les structures étatiques, toutes les entreprises à rapatrier l’intégralité de leurs recettes d’exportation, conformément à la règlementation de change communautaire en vigueur ; exiger de l’exportateur, une caution bancaire chaque fois qu’il réalise une opération d’exportation hors zone Cemac, ainsi que de diversifier l’économie et le commerce intra-régional afin de réduire les sorties de devises.

Sur ce plan, la surveillance multilatérale des politiques budgétaires est désormais plus appuyée. Elle s’appuie sur la définition d’indicateurs macro-économiques de convergence qui jouent le rôle de signaux permettant de prévenir tout dérapage et de préserver la discipline communautaire. Cette surveillance multilatérale consacre une véritable coordination des politiques budgétaires. Ceci grâce à l’harmonisation par les États membres de leurs législations dans divers domaines (investissements, marché du travail, etc.), ainsi que leurs calendriers budgétaires, leurs comptabilités nationales et les données macro-économiques nécessaires à l’exercice de la surveillance multilatérale.

En termes d’actions fortes, Paul Biya aura œuvré pour l’accélération du processus d’unification des deux marchés financiers d’Afrique centrale. Avec la signature d’une convention d’unification le 31 mars 2019, le marché financier régional de la Cemac a amorcé dans une ère de régulation unique susceptible d’accélérer le développement du recours aux instruments et produits du marché des capitaux.

On rappellera aussi que c’est sous Paul Biya que la Cemac et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont opté pour l’harmonisation du Tarif extérieur commun (TEC), donnant naissance à une seule et unique zone de libre échange pour l’ensemble de la région d’Afrique centrale.

Ongoung Zong Bella

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